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10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 16:59

Les vitraux de Saint-Nicolas-de-Port : la baie 20 de la troisième chapelle latérale sud (Saint Georges et saint Martin, Valentin Bousch v.1514-1520 ; panneaux typologiques et anges à phylactères du tympan, atelier lorrain et Jacot de Toul v.1510-1520). Monogramme de verrier.

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Voir :

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PRÉSENTATION.

 

"Le culte de saint Nicolas de Bari s'est établi à Saint-Nicolas-de-Port (à 13 km de Nancy)  autour d'une relique d'une phalange du saint évêque depuis le XIIe siècle, et un pèlerinage majeur pour la chrétienté  s'y est développé. La victoire du duc René II, duc de Lorraine et de Bar, face au grand duc d'Occident Charles le Téméraire en 1477 lors de la bataille de Nancy, incite le duc à faire édifier un édifice  imposant pour symboliser le retour à l'indépendance de la nation Lorraine ainsi que sa reconnaissance au saint patron et protecteur de la Lorraine. Le choix de Saint-Nicolas-de-Port qui s'appelle encore simplement Port est évident, puisque la ville, alors la plus peuplée du duché, est le centre économique du duché de Lorraine attirant de nombreux marchands de toute l'Europe lors des foires. Les travaux de reonstruction de l'église débutent à la fin du XVe siècle.

Les verrières ont été décrites par Michel Hérold, qui leur a consacré en 1993 une monographie du Corpus vitrearum. Toutes les informations de cet article  proviennent de ses travaux.

"Le vitrage de l'édifice ayant suivi de près les progrès de l'architecture, moins de trente années séparent les verrières les plus anciennes des plus récentes (la « grisaille des Bermand ») : on commença à vitrer l'abside en 1508, et la fenêtre occidentale porte les armes de Renée de Bourbon morte en 1539.

De nombreux donateurs  ont permis de financer un tel programme et la diversité de leur condition sociale, mais aussi de leur origine géographique se reflète dans les oeuvres conservées.

Au premier rang, on trouve bien entendu la famille ducale de Lorraine, dont les donations occupent les places privilégiées d'un édifice considéré comme le sanctuaire national des Lorrains aux trois verrières de l'abside offertes par le duc René II, mort en 1508, répond celle de la façade occidentale où le duc Antoine, sa femme Renée de Bourbon et son frère Jean, évêque de Metz, firent placer leurs armes. D'autres blasons aujourd'hui dispersés dans l'édifice indiquent par ailleurs que la générosité ducale ne s'était pas limitée aux seules baies axiales, mais avait concouru au vitrage de l'ensemble de l'église, aux côtés de quelques représentants de la noblesse lorraine (seul Henri de Thierstein, dont la famille est étroitement liée à l'histoire du pèlerinage, a pu être identifié formellement) mais surtout de riches marchands qui faisaient placer leurs seings manuels au bas des verrières, et même de cités comme Bâle et Strasbourg qui entretenaient d'étroites relations politiques ou commerciales avec la Lorraine. Cette diversité des donations explique l'absence d'un programme iconographique bien défini et même, comme le remarque Michel Hérold, la relative banalité des thèmes choisis, mais elle a également permis l'intervention d'ateliers de diverses origines et font de cette monographie une étude passionnante sur les courants artistiques du début du XVIe siècle dans l'est de la France.

Vingt-huit baies possèdent encore des vitraux anciens, certains malheureusement très mutilés en 1635 lors du pillage et de l'incendie de l'église. Aux dégâts causés par les troupes franco-suédoises s'ajoutèrent les restaurations maladroites entreprises par Napoléon Rives et Désiré Laurent au milieu du XIXe siècle : de nombreux panneaux furent alors déplacés et regroupés arbitrairement." (D'après G.M. Leproux)

Les maîtres-verriers :

"Trois des baies de l'abside reçurent des vitraux colorés (vers 1510, baies 200, 201, 202), de même toutes les baies des chapelles et des bas-côtés ; les fenêtres hautes de la nef étaient de verre blanc en losanges ; la mise en place de toute la vitrerie échelonnée sur près de 35 ans, donna de l'ouvrage à plusieurs ateliers de verriers : Nicolas Droguet, de Lyon, à Saint-Nicolas-de-Port jusqu'en avril 1510 et maître George (baies de l'abside), peut-être avec la collaboration de Jacot de Toul et de maître Nicolas ; le 1er septembre 1514 Valentin Bousch, de Strasbourg passe contrat pour exécuter des verrières blanches en losanges, il exécute aussi de nombreuses verrières historiées ; peuvent lui être attribuées : la Transfiguration (baie 107), l'Adoration des Mages, saint Nicolas, saint Sébastien et saint Christophe (baie 109), la verrière de la rose ouest (baie 225) à la gloire de la famille de Lorraine ; d'autres artistes originaires du Rhin supérieur, restés anonymes, travaillent en même temps que Valentin Bousch ; plusieurs ateliers locaux réalisent des vitraux pour la basilique : Jehan de Saint-Nicolas-de-Port, Nicolas de Saint-Nicolas-de-Port, maître I V de Toul (baie 20) ; dès 1576 on répare des verrières endommagées ; le 11 novembre 1635 les troupes suédoises incendient la basilique ; vers 1770 on procède à une remise en plomb générale ; les restaurations se succèdent : 1847, 1848 et 1850 jusqu'au delà de 1855, par les maîtres verriers restaurateurs nancéiens Pierre-Napoléon Rives et Désiré Laurent ; ils procèdent à la remise en état des vitraux anciens, restituent et complètent la vitrerie des chapelles latérales et regroupent dans quelques baies des bas-côtés et des absidioles les fragments anciens isolés ; ces restaurations abusives aboutissent à la mutilation définitive de la plupart des verrières ; de 1888 à 1906 les maîtres verriers restaurateurs parisiens Steinheil et Albert Louis Bonnot mènent une seconde campagne de restauration ; en 1918 une partie des verrières anciennes sont déposées ; en 1921 le maître verrier restaurateur parisien Auguste Labouret restaure les verrières des chapelles latérales restées en place pendant la guerre ; à la veille du second conflit mondial, tous les vitraux anciens sont à nouveau déposés ; dès 1947, 1948 le maître verrier restaurateur parisien Bidault remet en place les verrières anciennes en respectant la disposition du 19e siècle." (Palissy IM54002402)

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La basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

La basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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Description générale.

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Cette baie n°20 comporte  3 lancettes polylobées et un tympan ajouré, elle occupe la troisième chapelle sud. Elle mesure 2,96 m de haut et 1,84 m de large. Elle est peinte par grisaille et jaune d'argent sur verres transparents sertis au plomb. 

C'est un ensemble composite réuni  sans souci de cohérence en 1850 par les restaurateurs de 1850,  le cartonnier Désiré Laurent et le peintre Napoléon Rives. Elle comprend des éléments d'origine et des éléments rapportés, notamment ceux de Valentin Bousch. Les hauts de lancettes sont modernes (1850).

 

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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LES PANNEAUX D'ORIGINE PAR UN ATELIER LORRAIN ET PAR JACOT DE TOUL : LA MATERNITÉ VIRGINALE DE MARIE.

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Le programme iconographique originel de cette baie et de sa voisine reposait sur la Maternité virginale de Marie et sa préfiguration typologique. On en trouve quelques traces dans la baie 18, mais bien davantage dans cette baie.

Elle témoigne de la présence sur le chantier peu avant 1510 d'un atelier Lorrain anonyme. Cet atelier est également l'auteur, à Saint-Nicolas, d'un Martyre de saint Sébastien, d'une sainte Barbe, et d'une Assomption encore conservés .

Un autre maître lorrain est, lui, parfaitement identifié, il s'agit de Jacot le Verrier, connu notamment pour avoir exécuté la grande verrière du croisillon nord de la cathédrale de Toul, sa ville d'origine et des vitraux de la collégiale Saint-Gengoult. Il a exécuté aussi des vitraux à Vézélise. Michel Hérold lui a attribué les anges des tympans des deux baies 18 et 20 de la troisième chapelle sud de la nef,  mais aussi quatre figures de saints placées dans les deux registres supérieurs de la baie d'axe.

De même, les trois panneaux de la lancette de gauche, qui sont d'origine et attribués à un atelier lorrain anonyme, sont tous des préfigurations de la maternité virginale de Marie : la Vision de la porte close d'Ézéchiel, la Verge bourgeonnante d'Aaron, frère de Moïse, et la prière de Gédéon.

Enfin, sur la droite, la belle Vierge coiffée d'une couronne d'étoiles sur un fond de lumière rouge faisait aussi partie de l'iconographie initiale. Elle est attribuée au même atelier lorrain. Certains auteurs la présentent comme une Vierge de l'Apocalypse en raison des rayons de feu de la mandorle.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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1°) La Vierge dite de l'Apocalypse. Bas de la troisième lancette. Atelier lorrain vers 1510-1520.

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La Vierge s'inscrit dans une mandorle rouge zébrée de rayons ou lames de feu, sertis au plomb et non gravés. Elle est nimbée et couronnée, et porte un médaillon ovale doré autour du cou. Ses cheveux longs et blonds tombent devant sa poitrine. Elle entrouve son manteau bleu à revers jaune sur une robe blanche à décolleté carré (modifiée en dessous par les restaurateurs. 

Seul le buste nous est parvenu, nous ne pouvons savoir si ses pieds reposaient, comme les Vierges de l'Apocalypse, sur un croissant de lune.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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2°) Les quatre anges du tympan présentant les litanies en latin. Jacot de Toul, vers 1510-1520.

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Ces anges blonds , en aube à amict doré et aux ailes colorées (rouges, vertes) portent des phylactères où se lisent les litanies en latin VIRGO SPECIOSA  VIRGO GENEROSA VIRGO PULCHRA .

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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2bis le tympan de la baie n°18 par le même atelier. Quatre anges sous la bénédiction de Dieu le Père. Jacot de Toul vers 1510-1520.

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Les anges identiques à ceux de la baie 210 présentent les inscriptions suivantes :

VIRGO ANTE PARTUM ; VIRGO IN PARTU [VIRGO POST PARTUM] VINCENTI (? XIXe ?)

La formule Virgo ante partum, virgo in partu, virgo post partum est dûe à saint Thomas d'Acquin (Somme théologique III, Q28 a 3), et elle affirme la virginité de Marie non seulement avant la conception de Jésus, et après celle-ci, mais aussi pendant la conception (in partu), selon la référence à Ézéchiel de la porte close, porta clausa auquel Thomas d'Acquin se réfère dans son texte. L'utérus est resté clos, le vase n'a pas été ouvert : uterus clausa.

Elle figure, associée dans les litanies précédentes, dans de nombreux textes en hommage à Marie : 

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"Rosa sine spina, Dominus tecum. Stella matutina, Dominus tecum. Virgo Dei inviolata, Dominus tecum. Virgo innupta, Dominus tecum. Virgo Dei intacta, Dominus tecum. Virgo incorrupta, Dominus tecum. Virgo Deo grata, Dominus tecum. Virgo ante partum, Dominus tecum. Virgo in partu, Dominus tecum. Virgo post partum. Dominus tecum. Splendor inextinguibilis, Dominus tecum. Virgo inestimabilis. Dominus tecum. Virgo inmarcessibilis vitis, Dominus tecum. Uva germinans, Dominus tecum. Virgo incomparabilis, Dominus tecum. Virgo cui noil est nec erit similis, Dominus tecum. Virgo generosa. Dominus tecum. Virgo speciosa, Dominus tecum. Virgo pulchra, Dominus tecum. Fons misericordie cum omni copia, Dominus tecum. Virgo eximia, Dominus tecum. Virgo pia, Dominus tecum. Virgo mater sine ruga, Dominus tecum. Virgo dulcis Maria, Dominus tecum. Laus prophetica, Dominus tecum. Salomonis fabrica, Dominus tecum."

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Cette baie était donc bien, à l'origine, destinée à illustrer et défendre la thèse d'un enfantement préservant la virginité de Marie.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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3°) Les panneaux typologiques de la première lancette : la vision de la porte close d'Ézéchiel ; le miracle de la toison de Gédéon et la verge bourgeonnante d'Aaron.  Atelier lorrain vers 1510-1520.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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a) Le miracle de la toison de Gédéon.

nb  : Aaron et Gédéon étaient à l'origine inversés.

Gédéon est figuré en cavalier en armure, agenouillé sous l'effet du prodige, mains jointes, son casque à plumes jaune, rouge et violette à terre, dans une prairie. En arrière-plan, une porte fortifiée, et des montagnes.

La scène illustre ce passage du livre des Juges :

" Gédéon dit à Dieu : Si tu veux délivrer Israël par ma main, comme tu l’as dit, voici, je vais mettre une toison de laine dans l’aire ; si la toison seule se couvre de rosée et que tout le terrain reste sec, je connaîtrai que tu délivreras Israël par ma main, comme tu l’as dit.
Et il arriva ainsi. Le jour suivant, il se leva de bon matin, pressa la toison, et en fit sortir la rosée, qui donna de l’eau plein une coupe.
Gédéon dit à Dieu : Que ta colère ne s’enflamme point contre moi, et je ne parlerai plus que cette fois : Je voudrais seulement faire encore une épreuve avec la toison : que la toison seule reste sèche, et que tout le terrain se couvre de rosée.
Et Dieu fit ainsi cette nuit-là. La toison seule resta sèche, et tout le terrain se couvrit de rosée. » - Juges 6:36-40

Je ne vois pas la toison de laine tandis que des plantes indiquent que la terre est humide,  et que la rosée descend du ciel sous forme d'une colonne grise sous un point jaune.

Une inscription indique GEDEON RORE  MADET VELLUS SED PERMANET ARIDA VELLUS.

Cette phrase est relevée plusieurs fois par les auteurs germaniques (notamment à Nuremberg où elle est datée du XVIe siècle) sous la forme Haec madet tellus sed permanet arida vellus et traduite par "Cette terre est humide mais la fourrure reste sèche.".

Louis Réau la rapporte ainsi Rore madet vellus permanet arida vellus. M. Thiriet a lu ici Gedeon rore madet vellus permanet arida tellus et traduit "Gédéon a le vêtement tout humide de rosée mais la terre reste sèche". C'est la forme couramment rapportée ailleurs,, où on trouve plus souvent tellus que vellus comme dernier mot, ce qui est plus logique pour traduire littéralement "La rosée mouille la laine, la terre reste sèche".

Mais plus précisément, l'inscription de cette baie 20 avec ses abréviations Gedeõ rore madet vell9 sed permanet arida vell9 (le sigle 9 remplaçant -us) reprend celle  de l'édition imprimée de 1460-1465 du Biblia pauperumRore madet vellus, permansit arida vellus [tellus].

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Biblia pauperum, 1460-1465, BnF RES-XYLO 4Gallica.

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En effet, cette scène figure en vignette dans la Biblia Pauperum à la page de l'Annonciation, en vis à vis de celle de la Nativité. Il s'agit d'une relation typologique entre le texte vétéro-testamentaire de Juges, 6:37-38, et la virginité de Marie :  Gédéon, cinquième juge d’Israël, souhaite savoir si Dieu veut l’utiliser pour libérer la Terre Promise. En réponse à Gédéon, un miracle se produit. Une toison déposée au sol se gorge de rosée, que le juge recueille dans une coupe alors que la terre alentour est restée sèche. Au Moyen Âge, on interprète cet espace resté sec et pur comme un symbole de la virginité de Marie. Gédéon sortira vainqueur du combat, grâce à ce signe de Dieu. Sur la gravure de la Biblia Pauperum Gédéon lève les bras vers l'ange qui lui dit Dominus tecum virorum fortissime (Juges 6:12), dans un parallèle évident avec l'archange Gabriel disant à la Vierge Ave gratia plena dominus tecum.

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Biblia pauperum, 1460-1465, BnF RES-XYLO 4Gallica.

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Ce parallèle entre le miracle de Gédéon et la conception virginale de Jésus par la Vierge illustre aussi les  verrières de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Troyes et de Sens (par les mêmes verriers et à la même époque  tout début du XVIe siècle  1499 et 1504), et sur le retable de l'Annonciation à la Licorne de Martin Schongauer.

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https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020572303

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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b) Aaron agenouillé devant un autel devant la verge (bâton, tige) verdie.

Aaron est représenté en grand prêtre juif (longue barbe grise, châle rouge sur un manteau vert à franges), agenouillé mains jointes devant un autel à l'intérieur d'un temple. Devant lui, le rameau bourgeonnant bien vert au milieu de douze tiges grises. Le sens du médaillon à profil couronné m'échappe, à moins d'y voir celui de Moïse au front ceint de flammes.

Rappel :

Alors que l’autorité de Moïse et d’Aaron est contestée, Moïse, sur l’ordre de Yahvé, demande aux chefs des douze tribus d’Israël de lui remettre un rameau pour chaque tribu, qu’il dépose dans la « Tente du Témoignage » . L’homme dont le rameau bourgeonnera sera celui que Dieu a choisi. Le lendemain, seule la verge d’Aaron, déposée au nom des familles de Lévi, a bourgeonné. « Yahvé dit alors à Moïse : Remets le rameau d’Aaron devant le Témoignage où il aura sa place rituelle, comme un signe pour ces rebelles. Il réduira à néant leurs murmures qui ne monteront plus jusqu’à moi, et eux ne mourront pas. »

Cette verge d'Aaron, et cette illustration figurent dans la Biblia Pauperum à la page de la Nativité, avec la mention Hic contra morem producit virgula florem.  Comme le bâton d'Aaron choisi par Dieu fleuri miraculeusement alors qu'il était sec, la Vierge donne naissance à Jésus tout en préservant sa virginité. Cette verge  est rapprochée de la virginité de Marie d'une part parce qu'elle reprend la prophétie d'Isaïe 11:1  sur la verge de Jessé qui fleurit (Egredietur virga de radice Jesse, et flos de radice ejus ascendet)  en associant les mots virgula (diminutif de virga, la verge) et de florem (flos, la fleur), mais aussi par le raisonnement exposé par exemple ainsi en 1613 par Petrus Muranus :

 "Aaron, en sens allégorique, ne nous représente autre chose que le peuple juif : cette verge n'est autre que la Vierge immaculée, seiche et aride de tout péché, sèche et aride pour n'avoir jamais fréquenté la compagnie des hommes : verge sèche qui néanmoins a fleuri, fructifié et produit le fruit de vie, fruit médicinal, je dis le Fils de Dieu, fort justement représenté par le fruit de l'amandier " 

 

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Biblia pauperum, BnF gallica.

 

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C'est précisément la citation ---HIC CONTRA MOREM qui est inscrite en bas du panneau.

Comme pour la toison de Gédéon, ce rapprochement est illustré par Martin Schongauer sur son retable.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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c) Ézéchiel et la Porte close.

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Le prophète est figuré de face, bras écartés, vêtu d'une robe bleue et d'un châle rouge. Il est devant la porte fortifiée des murailles de Jérusalem.

Rappel :  Les Pères de l'Église ont vu dans le passage suivant du Livre d'Ézéchiel la préfiguration de l'utérus de Marie, traversé par l'Enfant mais restant clos, et donc vierge . Le prophète décrit sa vision du porche oriental du Temple futur , successivement ouvert pour accueillir la gloire de Yahvé, puis fermé après son départ :

« Il me ramena vers le porche extérieur du sanctuaire, face à l’orient. Il était fermé. Yahvé me dit : Ce porche sera fermé. On ne l’ouvrira pas, on n’y passera, car Yahvé, le Dieu d’Israël, y est passé. Aussi sera-t-il fermé. Mais le prince, lui s’y assiéra pour y prendre un repas en présence de Yahvé. C’est par le vestibule du porche qu’il entrera et c’est par là qu’il sortira. » (Ezechiel, XLIV 1-3.)

Ce porche   va se confondre ensuite avec  la Porte Dorée de Jérusalem, par où pour les Juifs le Messie fera son entrée à Jérusalem, mais aussi avec la porte orientale de Jérusalem par où Jésus arriva le jour des Rameaux. 

Làa encore, nous trouvons cette scène dans le Speculum humanae salvationis, puis dans la Biblia pauperum, tout comme sur le retable de Martin Schongauer (litanie PORTA CLAUSA), et sur la verrière de l'Annonciation de la cathédrale de Sens, avec la formule latine Porta hec clausa erit et non aperietur

Dans la Biblia pauperum, cette typologie se trouve à la même page de l'Annonciation que les autres mais  en bas et à gauche avec le dessin du prophète Ézéchiel, la référence Ezech XLIIII et la citation porta haec clausa erit et non ap[er]ietur.

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Même si l'inscription est très difficile à lire, nous pouvons gager qu'on y trouvait les mots PORTA HAEC CLAUSA ERIT NON APERIETUR.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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d. Le monogramme du tympan : la marque du verrier ?

Michel Hérold ne précise pas s'il considère ce monogramme comme appartenant à la verrière d'origine. 

Il évoque fortement les monogrammes des verriers de Troyes, décrits par l'abbé Coffinet en 1858, et dont j'ai décrit plusieurs dans mes articles sur les baies de la nef de la cathédrale de Troyes entre 1498 et 1502. Comme eux, il comporte une barre verticale formant clef. Cette clef se termine par un quatre de chiffre, est barrée d'une ligne courbe et encadrée de deux étoiles. Les monogrammes 13 et 23 de Troyes utilisent également un quatre de chiffre.

Nous retrouvons un monogramme à peu près identique dans la baie 111 de la Transfiguration, attribuée à Valentin Bousch vers 1514-1520 et accompagnée de deux autres monogrammes. Ceux-ci sont parfois considérés comme des blasons de donateurs non nobles. D'autres monogrammes sont présents dans les baies 9 et 26.

Les œuvres de Valentin Bousch sont signés selon Hérold "du monogramme V.B bien visible"  : je pense plutôt que ce monogramme de la baie 20 est celui d'un atelier lorrain.

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Baie 111 de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

 

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L'autre ajour du tympan comprend un élément rose peu explicite.

 

 

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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e. Le pélican sous la Vierge.

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Ce pélican, symbole christique domine un phylactère avec l'inscription : PELLICANUS SUM QUI CUNCTIS SANGUINE PROSUM "Je suis le pélican utile à tous par mon sang".

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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LES PANNEAUX PROVENANT D'UNE AUTRE BAIE, CRÉES PAR VALENTIN BOUSCH (1514-1520). SAINT MARTIN, SAINT GEORGES ET SAINTE CATHERINE.

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Valentin Bousch est né à la fin du XVe siècle à Strasbourg et mort en août 1541 à Metz.

Au moins six des dix grandes verrières des bas-côtés de la nef et au moins cinq des dix-sept verrières des chapelles latérales, produites entre 1514 et 1520, sont attribuées par Michel Hérold à l'atelier de Valentin Bousch, connu jusqu'ici essentiellement pour sa participation au vitrage de la cathédrale de Metz de 1520 à 1541 et à celui du prieuré de Flavigny-sur-Moselle (dont les panneaux subsistants sont pour la plupart aujourd'hui au Metropolitan Museum de New- York) . Il réalisa également des vitraux pour l'église priorale de Varangéville (disparue au cours de la première guerre mondiale) sur une commande de Jean IV de Lorraine, évêque de Metz. En outre il réalisa de nombreux vitraux sur commande de la bourgeoisie messine pour des églises, des hôtels et des chapelles messines mais aussi pour des églises de la campagne lorraine. En 1530,  il revient travailler à Saint-Nicolas-de-Port  pour ses mécènes lorrains le duc Antoine la duchesse Renée de Bourbon et le cardinal Jean de Lorraine et il réalise le vitrail de la rose ouest .

On lui doit à Saint-Nicolas la Transfiguration de la baie 107, l'Adoration des Mages, saint Nicolas, saint Sébastien et saint Christophe de la baie 109, la verrière de la rose ouest  ou baie 225. 

Mais le maître n'était pas seul à peindre et plusieurs mains ont travaillé pour Valentin Bousch. Les contrats de service retrouvés dans les archives confirment d'ailleurs l'importance de l'atelier, qui, après 1518, semble avoir travaillé quelque temps conjointement pour Metz et Saint-Nicolas-de-Port.

"Valentin Bousch constitue ou développe un important atelier. Dès le 26 décembre 1514 soir environ trois mois après le marché conclu avec le gouverneur de la fabrique Valentin Bousch embauche pour quatre ans un apprenti originaire de Bar-le-Duc Meuse) Symon Clarget . Pour des raisons inconnues Symon Clarget quitte son maître le 18 septembre 1517 avant expiration de son engagement. Nicolas fils de feu Pierre le chirurgien demeurant Saint-Nicolas-de-Port entre dans atelier le juin 1517 Quelques mois plus tard le 23 décembre 1518 Valentin Bousch recrute Claude Moynne originaire de la localité voisine de Rosières-aux-Salines Meurthe-et-Moselle. Les nouveaux apprentis sont recrutés l'un pour cinq ans l'autre pour deux ans. Valentin Bousch embauche encore le juillet 1518 Gérard Regnaldin de Vic-sur-Seille Moselle et Pierre Paiger de Moyen (Meurthe-et-Moselle) deux verriers déjà confirmés qui s'engagent à le servir pour des périodes assez courtes le premier pour un an l'autre pour six mois. Avec aide de son important atelier il se dispose donc à répondre de nombreuses commandes." M. Hérold.

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1°) Saint Georges terrassant le dragon.

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Une tenture damassée rouge est suspendue sous les arcades d'une architecture à cul de lampe (mais feuillagé d'acanthes peu vraisemblables), formant le fond devant lequel Saint Georges, en armure, combat le démon à grands coups d'épée . Les plumes rouge et or de son casque et de sa cuirasse répondent à celles de sa monture, mais aussi aux miroitements des écailles de l'aile du dragon. Ce dernier, aux pattes et au cou couverts de verrucosités, redresse sa gueule, tend ses griffes et fouette de sa longue queue l'arrière-train du cheval. Le sol est une prairie verte.

Les volumes sont rendues par des hachures courbes ou entrecroisées. Les plumes sont rendues par un travail en enlevé du jaune et de la grisaille, au petit-bois ou à l'aiguille. La pièce correspondant à l'aile et au tronc du dragon est un savant usage du gris, et des valeurs de jaune.

Le visage a été remplacé par un verre jaune, mais on mesure, sur les autres exemples, qu'il devait être très soigné.

Fond damassé.

"Les fonds damassés sur lesquels se détachent scènes ou figures comptent beaucoup aussi. Réalisés par enlevés dans une épaisse couverte de grisaille noire suivant des pochoirs, ils sont en quelque sorte la marque de l'atelier. Les calques des mêmes motifs damassés relevés directement sur le vitrail se superposent exactement. L'utilisation répétée d'un pochoir n'exclut cependant pas des variantes (détails supplémentaires enlevés au petit-bois, par exemple), ni, à l'inverse des pochoirs du XIXe, une certaine irrégularité d' exécution ; les ajours du pochoir indiquent les parties à enlever dans la grisaille et non celles à couvrir de grisaille. " (M. Hérold)

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Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

 

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2°) Saint Martin partageant son manteau avec le pauvre.

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La niche architecturée change et l'arcade feuillagée est ponctuée de perles. C'est une création de 1850. Les colonnes sont également feuillagées. Le motif damassé de la tenture bleue n'est pas le même que pour le Saint-Georges et fait apparaître des œillets et des feuilles sur des rinceaux crénelés.

Saint Martin, nimbé (inscription SACTUS MART-- moderne, tout comme le visage) s'apprête à couper de son épée son manteau rouge d'officier. Ses bottes sont d'un rose rare.

Un mendiant barbu (tête et haut de tunique datant de 1850) tend la main pour s'en saisir.  Les chausses sont pourpres.

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Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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3°) Sainte Catherine d'Alexandrie.

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Dans ce panneau , la sainte tient l'épée de son supplice (vitrail assez bien conservé). Tenture rouge. La robe blanche (ou surcot à manches) est également damassé. Le visage est partiellement parasité par des plombs de casse.

Michel Hérold fait remarquer que le pochoir utilisé pour le damas du saint Jérôme de Genicourt en 1524 est le même que celui du damas de la sainte Catherine de Saint-Nicolas-de-Port réalisé vers 1514-1520. D'ailleurs, les verrières des chapelles latérales sont jugées très proches de l'Annonciation et surtout de la sainte Barbe et du Saint Jérôme de l'église Sainte Marie-Madeleine de Géricourt-sur-Meuse, et même "archaïques" par rapport aux visages et aux mains putoisées aux effets de granité très appuyés de la nouvelle manière développée à Metz.

Au sol, on remarque la roue brisée, principal attribut de la sainte avec sa couronne et son épée. Du côté gauche, au dessus de l'herbe, les initiales G.C.

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Un vitrail représentant sainte Catherine d'Alexandrie est conservé au musée du Louvre à Paris, provenant probablement (notice du Louvre) de l'église de Saint-Nicolas-de-Port. Il est pourtant bien différent. Michel Hérold note : "Entre les figures élégantes et statiques de sainte Marguerite de saint Georges ou de la sainte Catherine du Louvre disposées sous des dais arborescents caractéristiques du gothique tardif et celle de saint Sébastien déjà citée plus dynamique avec son corps athlétique dans un encadrement architecture Renaissance on assiste à une véritable mutation."

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Sainte Catherine d'Alexandrie vers 1515 Atelier de Valentin Bousch. Musée du Louvre inv. OAR 519. Droits RMN.

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Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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SAINT GEORGES, PANNEAU  CRÉE PAR VALENTIN BOUSCH (1514-1520) ET AUJOURD'HUI REMONTÉ EN BAIE 18.

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Seule la moitié supérieure du saint Georges est attribuée à l'atelier de Valentin Bousch. Il tient l'étendard blanc à croix rouge, le vexillum beati georgi des Génois  qui deviendra l'emblème des Croisés.

On reconnaît la tenture damassée, ici pourpre, et le goût du verrier strasbourgeois pour les plumes tout aussi  multicolores qu'exubérantes. La partie basse est une création de 1850, le saint est dépourvu de son cheval et li piètine un dragon vert.

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Panneau de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneau de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneau de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneau de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneau restauré en 1850, baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneau restauré en 1850, baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

 

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858, Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

—HÉROLD (Michel), 1987, Les verriers de Lorraine à la fin du Moyen Age et au temps de la Renaissance (1431-1552). Approche documentaire, Bulletin Monumental  Année 1987  145-1  pp. 87-106

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1987_num_145_1_2867

—HÉROLD (Michel), 1992, La verrière en grisaille des Bermand à Saint-Nicolas-du-Port ou les chemins tortueux de l'italianisationBulletin Monumental  Année 1992, 150-3  pp. 223-237

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1992_num_150_3_4455 

—HÉROLD (Michel), 1993, Les vitraux de Saint-Nicolas-de-Port, vol. VIII/1, Paris, CNRS, coll. « Corpus vitrearum France, monographies », 1993, 219 p. 

—HÉROLD (Michel), 1994, « Valentin Bousch, l'un “Des Peintres sur verre qui se distinguèrent au seizième siècle” », Revue de l'art, 1994, no 103, p. 53-67.

https://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1994_num_103_1_348109

—HÉROLD (Michel), et Christian Corvoisier, 2008 « Saint-Nicolas-de-Port - Vitraux de l'église du pèlerinage de saint Nicolas », dans Congrès archéologique de France. 164e session. Nancy et Lorraine méridionale. 2006, Société française d'archéologie, Paris, 2008, p. 312-316.

 

—LEPROUX (Guy-Michel), 1994, Michel Hérold, Les vitraux de Saint-Nicolas-de-Port, Paris, C. N. R. S. Éditions, 1993 (Corpus Vitrearum, France, vol. VIII/1), 220 p. [compte-rendu] Bulletin Monumental  Année 1994  152-2  pp. 240-242

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1994_num_152_2_3471_t1_0240_0000_6

—HÉROLD (Michel), 1990, notices Patrimoine base Palissy IM54002420

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM54002402

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM54002420

Site Patrimoine-Histoire

https://www.patrimoine-histoire.fr/P_Lorraine/SaintNicolasDePort/Saint-Nicolas-de-Port-Basilique-Saint-Nicolas.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Monogrammes. Inscriptions
5 avril 2024 5 05 /04 /avril /2024 08:35

Trois culots sculptés du chœur de la cathédrale de Saint-Malo.

 

 

Voir :

Trois culots ou modillons supportent le départ des nervures de la voûte du chœur : ils attirent le regard par leur signification parfois mystérieuse et toujours évocatrice. Je n'ai pu en trouver la description ou les photographies en ligne. Datent-ils du bâtiment gothique ?

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1°) Un démon grimaçant tenant un couple par le cou.

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Culots du chœur de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Culots du chœur de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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2°) Une femme (?) allongée nue, un pouce sur la lèvre inférieure et l'index de l'autre main au coin de l'œil gauche.

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Culots du chœur de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Culots du chœur de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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3°) Un ange en tunique tenant une fleur dans chaque main.

 

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Culots du chœur de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Culots du chœur de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures
4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 13:05

La chaire à prêcher extérieure/ calvaire (granite, XVIe siècle) de Notre-Dame-de-Kérinec à Poullan-sur-Mer (29).

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Voir :

La chaire-calvaire (granite, XVe siècle vers 1420-1440)  de l'église de Runan. Les gargouilles de la façade nord. Diverses sculptures.

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PRÉSENTATION.

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La Bretagne conserve quelques chaires à prêcher extérieures non accolées à l'édifice religieux :  ce sont celles de Runan, de Pleubian , de Saint-Gonery à Plougrescant dans les Côtes-d'Armor, celle de Plougasnou, dans le Finistère nord, et celles de Kerinec à Poullan, de Notre-Dame des Trois-Fontaines à Gouezec, de la chapelle de Plas-ar-Horn de Locronan , de Tréminou en Plomeur, ou de Notre-Dame d'Izel-Vor à La Forest-Fouesnant, en Finistère sud. Ce sont des chaires-calvaires, des calvaires entourés d'un muret d'appui pour le prédicateur. Elles ont été bâties pour répondre à l'afflux de foules de fidèles lors de pèlerinages ou de pardons.

La construction de la chapelle Notre-Dame de Kérinec, perdue dans la campagne, débute vers 1280 (chœur) et se poursuivit à la fin du XIVe (façade orientale), et au début du XVIe (nef). Le calvaire-chaire date du XVIe siècle.

Ce calvaire en granite de 5,50 m  possède un soubassement de trois degrés, le dernier étant ceinturé d'une balustrade formant chaire à prêcher de plan circulaire : sur cette balustrade, un pupitre, soutenu par un masque grotesque qui se bouche les oreilles, permettait au prédicateur de placer ses notes et ouvrages.

À l'intérieur de cette chaire, un socle cubique reçoit une croix monolithe de section octogonale, portant selon Castel "les gibets des larrons sur les branches (disparus)".

Par contre, j'ai été surpris de trouver au sommet de cette croix un Christ en croix, et en avers une Vierge à l'Enfant qui me semblent dater du XVe siècle, et dont Yves-Pascal Castel ne signale l'existence que par un laconique "Croix à pans, crucifix". Le caractère très rustique de ces deux sculptures, la flexion accentuée des genoux du crucifié, ses cheveux formant deux tresses sur les côtés, son bras droit escamoté, les deux visages frustes de la Vierge couronnée et de l'Enfant, et surtout l'accolade gothique d'un dais, m'évoquent les crucifix à dais du XVe siècle. Je regrette de n'être revenu chez moi qu'avec une photo médiocre du Christ, mais la photo de la Vierge est acceptable au vu des conditions difficiles d'éclairage de sous-bois.

Je serai heureux de recevoir des avis éclairés sur ce Crucifix. Quelques articles illustreronst ces crucifix à dais gothiques du XVe siècle :

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La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le masque barbu du pupitre, se bouchant les oreilles.

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La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

 

 

SOURCES ET LIENS.

—CASTEL (Yves-Pascal) 1980 Atlas des croix et calvaires du Finistère

2547. Kerinec, chapelle, g. 5,50 m. XVIè s. Soubassement formé d’une chaire à prêcher de plan circulaire, pupitre soutenu par un masque grotesque qui se bouche les oreilles. Socle cubique. Croix monolithe de section octogonale, portant gibets des larrons sur les branches (disparus). Croix à pans, crucifix. [YPC 1980]

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/poullan_sur_mer.html

—GRAND (Roger), 1924, "Les chaires à prêcher au dehors des églises", Bulletin Monumental  Année 1924  83  pp. 305-325

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1924_num_83_1_11783

— KERVILER (René), LE BARS (Alfred), in   INFOBRETAGNE

http://www.infobretagne.com/bretagne-chaires-exterieures.htm

— PLATEFORME OUVERTE DU PATRIMOINE POP

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090313

—WAQUET (Henri), 1919, « Chapelle Notre-Dame de Kérinec », dans Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1919, t. XLVI, p. 153-167. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077286/f218.item

 

—WIKIPÉDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame-de-K%C3%A9rinec

"Près de la chapelle, se trouve un calvaire à degrés du xvie siècle. La croix, assez grossière, est mince, élevée, sans autre personnage que le Christ. Elle est entourée d'une curieuse chaire pour jours de pardon, sur l'appui de laquelle repose un pupitre. Sous le pupitre est sculpté un grotesque semblant se boucher les oreilles."

État de la chaire-calvaire en 1880.photo wiki

 

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Chapelles bretonnes
4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 10:03

Le maître-autel et le mobilier liturgique (1991, Arcabas et Etienne) de la cathédrale de Saint-Malo.

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Voir :

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En 1991-1993, l'artiste peintre Arcabas (Jean-Marie-Pirot, 1926-2018) et le sculpteur Étienne (son fils Jean-Etienne Pirot, né en 1952 à Grenoble) ont réalisé le mobilier de la cathédrale de Saint-Malo. Ils créeront ensuite, en 1995  l'ambon, l'autel et les trois sièges de la présidence de la cathédrale de Rennes.

On sait qu'Arcabas est le créateur de l'ensemble d'art sacré (111 œuvres) de l'église de Saint-Pierre-de-Chartreuse entre 1953 et 1983.

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L'AUTEL À LA CROISÉE DU TRANSEPT.

 

 

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

1°) L'ambon et ses quatre spirales : énergie de la Parole.

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Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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2°) Le chandelier et ses ailes : envol de la Lumière.

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Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

3°) Le maître-autel sur le thème des Quatre Vivants (Tétramorphe).

Rappel : 

Le tétramorphe, ou les « quatre vivants », est l'ensemble des quatre créatures ailées qui tirent le char de la vision d'Ézéchiel (Ez 1:1-14). D'abord décrit dans le Livre d'Ézéchiel, il est repris dans l'Apocalypse (Ap 4:7-8). Plus tard, les Pères de l'Église y ont vu l'emblème des quatre évangélistes avec leurs attributs : le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l'homme-ange pour Matthieu et l'aigle pour Jean. 

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Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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Angle nord-ouest : l'Ange (saint Matthieu) tenant le livre ouvert sur l'Alpha et Oméga.

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Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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Angle nord-est : le Lion ailé (saint Marc) tenant ouvert le livre (Apocalypse?).

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Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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Angle sud-est : l'Aigle (saint Jean) tenant ouvert le livre (Apocalypse?).

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Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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Angle sud-ouest : le Taureau ailé (saint Luc) tenant ouvert le livre (Apocalypse?).

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Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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La cathèdre de l'évêque et les sièges de ses assistants.

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Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique (Bronze, Arcabas et Etienne 1991-1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Les fonts baptismaux (Bronze, Arcabas et Etienne 1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Les fonts baptismaux (Bronze, Arcabas et Etienne 1993) de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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LA CHPELLE DU SAINT-SACREMENT.

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L'autel, le tabernacle et l'ambon de la chapelle du Saint-Sacrement sont réalisés en 2018 par l'artiste georgien Goudji.

Magnifiques photos et commentaires ici :

 

https://renaissance.cathedralesaintmalo.fr/peintures-sculptures/goudji/

Mobilier liturgique du chœur de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique du chœur de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique  de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Mobilier liturgique de la cathédrale de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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SOURCES ET LIENS.

Un bel article avec de très belles photos et une vidéo :

https://renaissance.cathedralesaintmalo.fr/peintures-sculptures/arcabas-etienne/

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Published by jean-yves cordier
2 avril 2024 2 02 /04 /avril /2024 14:19

 L'Arbre de Jessé de la baie n°31  (début XIIIe siècle, restauré par L.G. Vincent Larcher en 1869) de la cathédrale de Troyes.

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—Voir sur les verrières hautes de la nef  de la cathédrale de Troyes :

 

 

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—Voir sur les Arbres de Jessé :

 

 

A. ARBRES DE JESSÉ SCULPTÉS.

 

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B. VITRAUX DE L'ARBRE DE JESSÉ 

 

 En Bretagne, par ordre chronologique :

C. Peintures :

—Voir aussi sur mes 327 articles sur les vitraux de France :

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PRÉSENTATION..

Histoire de la Cathédrale de Troyes :
Vers 1200,  les travaux commencèrent dans le chœur oriental, laissant en dernier lieu la chapelle axiale.
Première phase des travaux de 1200 à 1210, puis deuxième phase des travaux vers 1210-1220.
En 1228 beaucoup de dégâts furent causés par le vent à la cathédrale avec effondrement du chœur supérieur. Il y a donc probablement eu des dommages à la fenêtre de l'Arbre de Jessé, ce qui expliquerait un écart de style de 15 ans entre certains panneaux.
En 1779, la fenêtre centrale de la chapelle axiale fut supprimée, mais pas pour des raisons révolutionnaires.
Jesse occupait apparemment la baie centrale avec la Vie de la Vierge et la Vie typologique du Christ de chaque côté.
Vers 1800 (?), 4 panneaux vitrés d'un Arbre de Jessé ont été identifiés parmi les vitrages brisés de la chapelle axiale après la Révolution.
En 1837,  A.-F. Arnaud descrit  4 panneaux d'un Arbre de Jessé situés dans les parties les plus basses des deux fenêtres en vis-à-vis de la Vie Publique du Christ dans les 2ème et 6ème travées de la chapelle axiale à sept travées. Le roi David joue une « rote », Salomon porte une cithare à la main, Marie tient une branche de palmier, et le Christ bénit.
En 1955 Jean Lafond  propose pour la baie d'axe le trio Vie de la Vierge - Arbre de Jessé - Vie du Christ
OU Vie du Christ - Arbre de Jessé - Vie de la Vierge
En 1958 Grodecki a noté que les panneaux des prophètes du V&A Museum  étaient d'une qualité similaire aux panneaux de l'Arbre de Jessé de  Troyes.

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Description par Jean Lafond 1955:

1°) La chapelle d'axe  Notre-Dame et l’Arbre de Jessé, selon Jean Lafond.
"Placée sous le vocable de Notre-Dame, la chapelle de l’axe offre un ensemble iconographique important, avec quatre verrières retraçant la Légende de la sainte Vierge, le Cycle de l'Enfance et la Vie publique de Notre-Seigneur, et un vitrail central consacré, lui aussi, à la Vierge Marie. Ce double emploi tient au fait que ce vitrail a pris la place occupée primitivement par l'Arbre de Jessé, qui est resté, lui aussi, exposé à tous les dangers de la guerre dans la lancette médiane de la troisième chapelle.
Comment expliquer le discrédit qui pèse depuis plus de cent ans sur ce très beau groupe de verrières du XIIIe siècle et qui l’a fait exclure des mesures de sauvegarde prises pour toutes les autres fenêtres de la cathédrale sans exception?
Il faut savoir que, jusqu’au milieu du XIXe siècle, la vitrerie de la chapelle Notre-Dame était dans un affreux désordre, attesté par la description très précise des vitraux de la cathédrale publiée en 1837 par le peintre A.-F. Arnaud dans son Voyage archéologique et pittoresque dans le département de l'Aube (p.31 n°4) et par les notes prises en 1843 par le célèbre archéologue F. de Guilhermy (Bibliothèque nationale, manuscrits, nouv. acq. fr. 6111. Dans son Histoire de la peinture sur verre (Paris, 1853 et 1857), Ferdinand de Lasteyrie laisse de côté les chapelles du déambulatoire sous prétexte que la vitrerie primitive se trouve mêlée avec trop de fragments des autres époques. )

 La fenêtre centrale était bouchée par un « détestable rocher » dont l’enlèvement dut beaucoup frapper les contemporains. D’autre part, les campagnes de restauration dont « bénéficiaient » sans relâche les vitraux de la cathédrale donnaient lieu à des critiques souvent fort vives.

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Les vitraux de la cathédrale et leurs « restaurateurs ».

Arnaud parle déjà de travaux exécutés à Choisy-le-Roi à l’imitation de Saint-Denis et de « bordures modernes exécutées à Troyes par MM. Arnaud et Betbeder, qui en ont pris le dessin sur une bordure de l’église de Chartres ». Ces « premiers essais » ont, bien entendu, été éliminés. En 1839, l’architecte Bouché signait le « devis des dépenses à faire pour remettre eu état quelques parties des vitraux de la cathédrale de Troyes et compléterles sujets les plus remarquables et rétablir l’harmonie dans les endroits les plus visibles du chœur et de la nef ». L’opération a laissé des traces regrettables dans plusieurs chapelles de la nef. Quant aux figures d’apôtres et de saints qui furent exécutées pour
le triforium du chœur à Choisy-le-Roi sur les dessins de Fichot, à Metz dans les ateliers de Maréchal et Quignon, à Clermont-Ferrand chez Thévenot et à Troyes même chez Vincent-Larcher, elles faisaient un effet si déplorable qu’il fallut les reléguer, trente ans plus tard, dans le transept. En 1844, Thévenot fut pourtant chargé de vitrer la grande rose du sud, qui venait d’être reconstruite. Un rapport de l’année suivante, signé Boeswillwald, déclare que son ouvrage « ressemble plutôt à un transparent en
papier qu’à des vitraux (3) ».

Nous venons de nommer le peintre verrier troyen Vincent-Larcher. C’était, un jeune artiste plein de courage qui, en 1836, s’était mis en tête de réinventer la technique du vitrail. Il trouva bientôt, en la personne de Martin-Hermanowska, un émule encore plus inexpérimenté, bien que plus âgé que lui. L’aventure de ces nouveaux Bernard Palissy a été racontée avec beaucoup de compréhension et d’indulgence dans un mémoire publié en 1845 par la Société académique de l’Aube, mais elle a inspiré,
quatre ans plus tard, à Eugène Millet un rapport sévère qu’il faut bien citer ici :

"Les verrières des chapelles, écrit l’architecte des Monuments historiques, appartiennent à l’époque du commencement de la construction. Elles sont pour la plupart incomplètes et dans un très mauvais état. J’ai vu avec regret que les fragments de plusieurs de ces verrières avaient été enlevés pour faire place à des verrières neuves qui, bien qu’elles aient la prétention d’imiter les vitrines (sic) du XIII e siècle, n’en sont pas moins de tristes essais exécutés par les fabriques naissantes de la ville de Troyes.
Certes, nous sommes loin de penser qu’il ne faille faire aucun cas de ces essais, mais nous croyons que les cathédrales ne sont point des salles d’exposition où chacun peut placer ses produits. Il nous semble que de semblables monuments ne doivent contenir que des œuvres réussies. La commission des vitraux près le ministère de l’Instruction publique et des Cultes appréciera le danger d’une semblable marche (sic) ; elle préférerait, nous n’en doutons point, que les anciens panneaux fussent restés en place et que les verrières neuves n’eussent au moins été placées que dans des fenêtres complètement dépourvues d’anciens vitraux."
Les anciens panneaux ne sont heureusement pas perdus ; ils sont aujourd’hui rangés
dans des caisses, mais il n’est pas douteux qu’ils ont dû souffrir de la dépose, qui n’a pas
été faite avec tout le soin qu’il faut apporter dans une semblable opération .

 

"Les chapelles du déambulatoire ont donc servi de champ d’expériences à nos deux néophytes. Il est juste de remarquer que, si Martin-Hermanowska ne semble avoir jamais rien produit de bon, Vincent-Larcher est parvenu rapidement à une habileté considérable et que ses restaurations valent celles des peintres verriers les plus réputés de son temps.
On comprend néanmoins que, visitant de nouveau la cathédrale en 1864, F. de Guilhermy ait éprouvé un sentiment de stupeur. Non seulement il déclare « mauvaises » et «pitoyables » les créations de Martin-Hermanowska, mais, dans les vitraux remis en état et sans doute trop nettoyés par Vincent-Larcher, il ne reconnaît pas, le plus souvent, les panneaux dont il avait pourtant noté les sujets en 1843, et il prononce : « vitraux neufs », à tort et à travers, comme nous le verrons tout à l’heure.
Après lui, personne n’a guère fait attention à la décoration des chapelles rayonnantes, sauf, bien entendu, Fichot, dont le zèle ne connaissait point de relâche. Mais l’excellent dessinateur, qui déclarait « s’abstenir de toutes dissertations artistiques » au sujet des œuvres modernes, ce qui se comprend assez, ne s’est pas astreint à signaler les réfections opérées dans les vitraux anciens. Il déclare, cependant, que les « riches verrières » de la chapelle Notre-Dame « ont été malheureusement restaurées pour la plus grande partie par l’addition de panneaux entièrement neufs  ».Quant à Lucien Morel-Payen, il ne prend pas la peine d’indiquer les sujets de ces « verrières très restaurées ». Enfin, l’abbé Jossier cite parmi les œuvres personnelles de Vincent-Larcher : « à la cathédrale, la plupart des vitraux du pourtour du chœur, parmi lesquels il convient de signaler tout particulièrement ceux de la chapelle de la Vierge et le magnifique vitrail de l'Arbre de Jessé (5)... ». C’est la condamnation définitive."

 

DESCRIPTION.

La baie 31 où figure l' Arbre de Jessé est placée entre les deux baies 29 et 33 qui sont "blanches" dans la troisième chapelle du déambulatoire du chœur de la cathédrale.  L'Arbre de Jessé était placé jadis au centre de la chapelle d'axe avant d'être  utilisée comme bouche-trous dans les baies 3 et 4.

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Ses panneaux actuels étaient très certainement entourés, comme ailleurs au début du XIIIe siècle, des figures des prophètes, soulignant les liens entre la généalogie royale de Jésus, et les citations de l'Ancien Testament : c'est le cas à la cathédrale de Soissons en 1212,  la cathédrale du Mans en 1235, à celle d'Amiens vers 1245, comme c'était déjà le cas à Sait-Denis et à Chartres en 1144 et 1150.

Les panneaux anciens manquants, et notamment les prophètes qui accompagnaient les rois sont  ceux qui sont conservés au Victoria and Albert Museum à Londres . C'est une grande chance de les avoir. Je les présenterai en annexe.

 

La baie 31 est une lancette ogivale unique, sans rose ni tympan, à sept panneaux dont  quatre panneaux du 13e siècle, vers 1220, ceux de David, de Salomon, de la Vierge et du Christ ; selon E. Pastan il y aurait aussi des pièces du 13e siècle dans Jessé (notamment la tête) et dans la partie inférieure de la figure du 4e registre ; les autres figures et la bordure ont été peintes par Vincent-Larcher en 1869.

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Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1°) Jessé allongé dans la posture du songeur.  Vincent-Larcher en 1869, sauf la tête de Jessé, XIIIe.

Jessé (ou Isaï) est le petit-fils de Ruth et Boaz et le père de David. Il est propriétaire de troupeaux de brebis et moutons à Bethléem. Il apparait dans les prophéties d'Isaïe annonçant la venue du Messie:

« Or, un rameau sortira de la souche d'Ishay (Jessé), un rejeton poussera de ses racines… En ce jour-là, il y aura un rejeton d'Ishay (Jessé) qui se dressera comme la bannière des peuples ; les nations se tourneront vers lui, et sa résidence sera entourée de gloire ».(Isaïe 11:1)

C'est cette citation qui est interprétée par les Pères de l'Église : la  souche est alors figurée à partir du XIe siècle par un arbre, entrevu en songe par Jessé, et produisant un rejeton, Jésus fils de la Vierge.

La présence de l'Arbre généalogique de l'ascendance royale du Christ, au centre de la chapelle d'axe de la cathédrale (le haut-lieu spirituel de celle-ci, son extrémité orientale), entourée de la Vie de la Vierge et de la Vie de Jésus, résume en une proclamation symbolique l'histoire du Salut, débutée dans l'Ancien Testament et réalisée par l'Incarnation et la Rédemption.

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Sous des murailles fortifiées (Bethléem), la chambre de Jessé est figurée par une tenture rouge nouée. Jessé, sur son lit, la main sous le menton et le coude appuyé sur l'oreiller, lève les yeux vers sa vision. Il est coiffé d'un bonnet conique rouge. Le tronc de l'arbre s'élève depuis le centre névralgique de son bassin. Un lys, dans un vase, fait allusion à la virginité de Marie et au jeu de mots virga (tige) et virgo (vierge) qui est crucial dans la spiritualité du XIe siècle à l'égard de ce thème.

Le peintre Vincent-Larcher s'est inspiré des panneaux de Saint-Denis, Chartres et le Mans, mais a choisi de représenter Jessé les yeux ouverts, la tête levée.

 

      Basilique de Saint-Denis. 1144.            

saint-denis 9558cc  

Cathédrale de Chartres 1150

arbre-de-Jesse 6784c

Cathédrale du Mans 1235

arbre-de-jesse 1670cc

 

 

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Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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2°) Le roi David, fils de Jessé, jouant de la "rote". Vers 1220.

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À Saint-Denis et à Chartres, ou au Mans, ou à Beauvais, les rois n'ont pas d'attributs d'identification, et David ne tient pas l'instrument, habituellement la harpe, qui le désigne comme le compositeur des Psaumes. À Amiens en 1242, il tient un instrument à cordes pincées par un plectre (psalterion). Sur l'enluminure de la Bible historiale de Guiart des Moulins, il tient une harpe, mais ce manuscrit date de 1320-1330.

L'instrument à cordes frottées,avec sa forme biolobée et ses quatres ouies, dont joue ici le roi David, appuyé sur sa cuisse gauche,  avec un archer très long, , a été reconnu sous le nom de "rote" par E. de Coussemaker, et celui-ci en a donné la représentation en tête de son article. Il en donne un exemple sans manche à Amiens au XIIIe siècle entre les mains d'un vieillard de l'Apocalypse, un autre exemple avec manche et avec échancrure au Musée de Cologne au XIIe siècle, un autre enfin dans un manuscrit de Gand au XIVe siècle. 

Mais la rote est définiée autrement par le CNRL. L'instrumentarium de Chartres assimile la rote à une harpe-psaltérion, tout comme sur classic-intro.net.

Je reprends dans ma description le terme admis par Fichot, par J. Lafond et par les autres auteurs ayant analysé cette baie, mais sans le valider sur le plan de l'organologie moderne.

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E. de Coussemaker, Essais des instruments de musique au moyen âge. Annales archéologiques 1847. Didron aîné, t. VII, page 241

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Le roi David est assis dans l'axe du tronc de l'arbre paternel,  dans une mandorle rouge doublée de feuillage, et entouré de pampres dont les grappes se réfèrent à l'Eucharistie, et donc à la Rédemption.  Son manteau est rouge lie-de-vin sur une robe verte.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Comparaison :

Le Psautier d'Ingeburge de Danemark, reine de France date de 1215-1218. Au folio 14, un Arbre de Jessé est particulièrement intéressant à comparer avec celui-ci.  Cinq personnages sont représentés, Jessé, David et sa "rote", Salomon et sa harpe, la Vierge, et Jésus. Ils sont entourés de cinq prophètes et d'une prophéteresse (Sibylle), inspirés par une colombe. En haut à gauche, Isaïe tient le verset Ecce .... ad viden ...eum, peut-être lié à Isaïe 14 ecce virgo concepiet et pariet. La sibylle tient l'inscription Omnia cessabunt tellus confracta peribit, extrait des oracles sibyllins repris par Augustin dans la Cité de Dieu XVIII, XXIII.

 

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Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3°) le roi Salomon, fils de David, jouant de la harpe. Vers 1220.

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Salomon, couronné et assis dans la même posture que son père. Le manteau est rouge, la robe est verte, comme pour David.

J'ai d'abord pensé, comme Arnaud, qu'il tenait  un stylet avec lequel il s'apprête à écrire sur un livre dont il tourne la page. Mais, par référence au psautier d'Ingeburge, je me range à l'avis de Jean Lafond : Salomon pincerait à l'aide d'un plectre les cordes d'une sorte de harpe.

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Selon Jean Lafond, "La robe verte et la main droite de Salomon sont refaites...Salomon, une cithare à la main [Arnaud avait vu « une tablette sur laquelle il écrit avec une plume » et Guilhermy « une harpe portative ». Dans le psautier d’Ingeburge, dont l' Arbre de Jessé est proche parent du nôtre (cf. la n. 2 de cette page), David joue de la rote et Salomon de la harpe. Reprod. dans Emile Mâle, L' art religieux du XIIIe siècle, p. 173.]"

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Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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4°) Un roi de Juda (Roboam fils de Salomon ?) tenant un sceptre. Vincent-Larcher 1869.

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Le peintre a repris les habits et postures des panneaux précédents.

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Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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5°) Un roi de Juda tenant un sceptre. Vincent-Larcher 1869.

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Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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6°) La Vierge, couronnée et tenant une palme. Vers 1220.

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Selon J. Laffond : " La robe verte de la sainte Vierge paraît avoir été réparée. La sainte Vierge portant une palme d’or [Comme dans l'Assomption des fenêtres hautes des cathédrales de Troyes et de Sens. Cf. Emile Mâle, L’art religieux du XIIIe siècle, p. 255.] "

 

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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7°) Le Christ, au nimbe crucifère, bénissant et tenant un livre . Vers 1220, livre restauré en 1869.

 

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Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baie 31 de l'Arbre de Jessé (v.1220) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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ANNEXE LES PANNEAUX CONSERVÉS AU VICTORIA & ALBERT MUSEUM DE LONDRES.

https://collections.vam.ac.uk/search/?id_material=AAT10797&page=1&page_size=15&q=troyes

J'ai téléchargé les clichés proposés par le musée, et j'ai copié après traduction une partie des commentaires qui les accompagnent.

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"Il me paraît certain que l'Arbre de Jessé décorait, à l’origine, la fenêtre centrale de la chapelle Notre-Dame, dont il complétait parfaitement le programme iconographique, comme l’a très bien vu Didron. Or, la largeur des panneaux conservés n’excède pas 0 m 59, tandis que la baie en question mesure l m 59. Entre ces panneaux et une bordure de 0 m 20 environ, il y avait donc place pour les prophètes qui accompagnent ordinairement les plus anciennes représentations de l' Arbre de Jessé. Arnaud a justement distingué, parmi « plusieurs figures rapportées, mais anciennes », qui garnissaient, de son temps, le bas du premier vitrail de Saint André (chapelle Saint-Nicolas), « le prophète Hahabuc, nimbé de vert, en robe blanche avec une écharpe bleue (son nom est écrit ainsi abacuc), et, en regard, une
autre figure nimbée de rouge, en robe blanche, manteau bleu avec une écharpe blanche (Arnaud 1839 page 176) »." (Jean Lafond)

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"Origines des panneaux de prophètes :
Au moment de l'acquisition, on pensait que ce panneau et d'autres de la collection du V&A (5A-E-1881 et 6-6E-1881) se trouvaient à l'origine dans les fenêtres de la Sainte Chapelle à Paris. Cette chapelle a été restaurée au XIXème siècle et certaines fenêtres médiévales ont été supprimées. Avant 1936, l'opinion a changé et on pensa alors que l'emplacement originel de ces panneaux était la cathédrale de Troyes, peut-être dans la chapelle axiale. En 1779 la fenêtre centrale de cette chapelle axiale avait été supprimée.

E. C. Pastan explique pourquoi les panneaux V&A proviennent de la fenêtre de Troyes :
1) les mesures correspondent à la hauteur des panneaux de Troyes
2) tout rentrerait dans la fenêtre axiale de la chapelle
3) tous les panneaux présentent des piqûres de corrosion similaires

La série de prophètes du V&A Museum sont associés  à la verrière  de Troyes depuis Grodecki (1958). Les dimensions des panneaux (65 x 36) s'intègrent parfaitement dans la fenêtre axiale et complètent les figures du centre. Cependant, les prophètes de cette série sont exécutés avec une variété de styles picturaux associés aux années 1220 et 1230. Cela suggère qu'ils ont été achevés à une certaine période et qu'ils proviennent probablement d'une ancienne rupture de la fabrication du verre." (V&A )

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Les neuf Prophètes. 

Ils se répondaient deux à deux dans des demi-médaillons en quadrilobes tournés soit vers la droite, soit vers la gauche. Les personnages sont entourés de phylactères dont certains portent encore le nom du titulaire. Ils vont par paires (par inversion des cartons), sauf pour deux d'entre eux : on peut donc penser que des panneaux ont été perdus et qu'ils étaient 11 ou 12 au départ, encadrant les 6 premiers panneaux centraux. Le Christ pouvait être entouré d'anges, comme sur le Psautier d'Ingeburge.

Un groupe de quatre panneaux 5, 5A, 5B et 5C-1881 ont les mêmes caractères stylistiques : les traits du visage sont fins et anguleux. Les lignes formant les sourcils et les orbites sont peintes en arcs pointus.

Ces caractéristiques et l'absence d'inscriptions sur leurs parchemins distinguent ce groupe des cinq autres panneaux  5D, 5E, 6, 6A et 6B-1881, qui ont une grosse fleur derrière eux, qui ont des traits du visage pleins et plus arrondis et portent des parchemins inscrits. .

 

1. Un prophète. Inv 5B-1881

https://collections.vam.ac.uk/item/O179051/prophet-from-a-tree-of-panel-unknown/


"Le prophète porte ici un parchemin sans inscription, il ne peut donc pas être identifié. Le style de peinture de cette figure est le même que celui des panneaux 5, 5A et 5C-1881. Les traits du visage sont fins et anguleux. Les lignes formant les sourcils et les orbites sont peintes en arcs pointus. Ces caractéristiques et l'absence d'inscriptions sur leurs parchemins distinguent ce groupe des autres panneaux de la série qui ont des traits du visage pleins et plus arrondis et portent des parchemins inscrits. La figure entière de ce panneau est l’inverse de celle du no. 5C-1881 indiquant qu'ils ont été réalisés à partir du même carton ou dessin de conception."
"Figure en pied d'un homme avec une tête pleine de cheveux longs et une barbe. Sa tête est entourée d'un halo composé de verre vert. Le personnage est de profil tourné vers le côté droit du panneau. Son bras gauche repose sur sa poitrine et son bras et sa main droits tiennent un parchemin. Il porte une tunique violet-marron sur laquelle se trouve un vêtement blanc drapé sur son corps et sur son épaule droite. Le personnage porte des bottes ou des bas verts. Il tient dans sa main droite un long parchemin noir qui est tendu sur son corps. Le rouleau est composé de verre jaune avec une épaisse couche de pigment noir mat qui a été grattée avec un stylet fin pour révéler une frise florale (rinceaux).
La figurine est placée dans un demi-quadrilobe. Son pied gauche repose sur le bord intérieur inférieur du quadrilobe et son pied droit est placé sur le bord intérieur inférieur du quadrilobe. Il y a des gerbes florales de verre bleu, vert, jaune et clair dans les écoinçons supérieur et inférieur du quadrilobe. Sur la gauche du panneau se trouve une bordure verticale de gerbes florales composées de verre clair et brun. Ce motif floral de bordure est brisé en son milieu où il est découpé par la saillie gauche du quadrilobe."

Parmi les prophètes incontournables d'un Arbre de Jessé vient Jérémie

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2. AARON. Inv. 6-1881

https://collections.vam.ac.uk/item/O69202/prophet-from-a-tree-of-panel/

"Le prophète ici peut être identifié par le nom « AARON » inscrit sur son parchemin. Aaron était le frère du patriarche et prophète de l'Ancien Testament Moïse. Aaron accompagne souvent son frère dans les Arbres de Jessé. Le style de peinture de cette figure est le même que celui des panneaux 5D-E et 6A-B-1881. Les traits du visage sont pleins et arrondis. Les sourcils sont lourds et les yeux et les pupilles sont grands. Le vêtement épouse la forme du corps. Les cheveux des personnages sont raides et non bouclés. Ces personnages sont identifiés par leurs rouleaux inscrits, ont une grande fleur à tige dans le demi-quadrilobe dans lequel ils se tiennent et il n'y a pas de petites sections de sol entre leurs pieds. Tous ces traits distinguent ce groupe de prophètes de l'autre groupe (5 à 5C-1881). La figure entière de ce panneau est l’inverse de celle du no. 5E-1881 indiquant qu'ils ont été réalisés à partir du même carton ou dessin de conception."

N.B.  David Critchley me fait remarquer "le  lien étroit entre l’iconographie de l'Arbre de Jessé et l’Office de la Nativité de la Vierge, surtout avec l’homélie de St Fulbert, Approbatae consuetudinis, dans laquelle il affirme la double descendance de la Vierge, et de la tribu de David, et de la famille de Aaron. Pour en savoir plus, on peut recourir à The Virgin of Chartres, par Margot E Fassler, Yale 2010."

Cette piste me permet de constater la présence d'Aaron dans la cathédrale de Chartres :

1°) sur les verrières hautes de l'absidiole de la cathédrale de Chartres (les plus visibles au visiteur juste dans l'axe ouest-est) : Cesvitraux, visibles sans aucune obstruction a travers le choeur et la nef, étaient le point de convergence de tout l’intérieur de la cathédrale de Chartres. Dans le panneau central (n° 100, fig. 1), trône la Vierge Marie, mere du Christ, qui est assis sur ses genoux. En dessous sont représentées la Visitation et l’Annonciation, principaux épisodes conduisant a la naissance miraculeuse du Sauveur. Les quatre panneaux adjacents a gauche (n° 101, 103), et a droite (n° 102, 104), sont occupés par des séraphins et des chérubins en adoration et accompagnés par les figures de Moise, Aaron et David et par les prophetes Isaie, Jérémie, Ézéchiel et Daniel, tous personnages considérés comme préfigurant la naissance du Messie.

2°) sur le portail nord :  " La baie centrale représente, dans le tympan, le Couronnement de la Vierge et, sur le trumeau, Anne, mère de Marie. La porte est entourée de dix statues représentant des personnages de l'Ancien testament qui ont figuré ou prophétisé la naissance de Jésus-Christ et les événements de sa vie, soit de gauche à droite, sur l'ébrasement de gauche : Melchisédech, Abraham, Moïse, Samuel ou Aaron, enfin David, et sur l'ébrasement de droite : Isaïe au-dessus de Jessé endormi, Jérémie, Siméon, Jean-Baptiste et saint Pierre."

 

 

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3.  MOÏSE. Inv. 5A-1881.

Inscription MOIS  : Le texte est gravé de manière particulière ici. Soit le « M » est à l'envers, soit le nom a été écrit à l'envers. Dans ce dernier cas, alors le « S » est à l'envers.

 

"Moïse peut être identifié ici grâce aux cornes qui sortent de sa tête. Cette convention consistant à représenter Moïse avec des cornes a commencé au XIIe siècle à la suite d'une mauvaise lecture d'un passage du livre de l'Exode de l'Ancien Testament (34 : 30). Dans ce récit, Moïse descend du Mont Sinaï avec les Dix Commandements, le visage rayonnant. Ce passage a été mal interprété car son visage était « cornu ». De plus, le personnage tient un parchemin sur lequel figure le nom « MOIS » pour « Moïse ». Ce rouleau est une restauration ultérieure, probablement médiévale, et l'original aurait été simplement un long rouleau noir avec un motif de rinceaux blanc comme on le voit dans le prophète qui l'accompagne (5-1881).

Le style de peinture de cette figure est le même que celui des panneaux 5, 5B et 5C-1881. Les traits du visage sont fins et anguleux. Les lignes formant les sourcils et les orbites sont peintes en arcs pointus. Ces caractéristiques distinguent ce groupe des autres panneaux de la série qui ont des traits du visage pleins et plus arrondis et portent des volutes inscrites. La figure entière de ce panneau est l’inverse de celle du no. 5-1881 indiquant qu'ils ont été réalisés à partir du même dessin animé ou dessin de conception."

 

"Figure en pied d'un homme avec une tête pleine de cheveux longs et une barbe. Sa tête est entourée d'un halo composé de verre flashé rouge. Le personnage est de profil tourné vers le côté gauche du panneau. Son bras et sa main gauche sont levés et pointent vers la gauche. Il porte une chemise marron. Il tient un châle blanc sur son bras droit qui tourbillonne devant lui vers le côté droit du panneau. Le personnage porte des bottes ou des bas jaunes. Il tient dans sa main gauche un parchemin vert qui pend droit à côté de morceaux de verre transparent placés verticalement qui forment la bordure du côté droit du panneau. Le rouleau est composé de verre vert avec une épaisse couche de pigment noir mat qui a été grattée avec un stylet fin pour révéler le mot « MOIS » au revers. Ceci et la « corne » qui se trouve au-dessus de son oreille gauche l'identifient comme étant le prophète Moïse. Cet attribut traditionnel mais inexact du prophète de l'Ancien Testament dans l'art européen est né d'une mauvaise traduction du mot hébreu signifiant « rayons de lumière », faisant référence à l'apparence radieuse de Moïse lorsqu'il descendit du mont Sinaï.

La figurine est placée dans un demi-quadrilobe. Son pied droit repose sur la bordure intérieure inférieure du quadrilobe et son pied gauche est placé sur la bordure intérieure inférieure du quadrilobe. Il y a des gerbes florales de verre bleu, vert, marron, jaune et transparent dans les écoinçons supérieurs et inférieurs. du quadrilobe Sur la droite du panneau se trouve une bordure verticale de gerbes florales composées de verre clair et brun. Ce motif floral de bordure est brisé en son milieu où il est découpé par la saillie gauche du quadrilobe."

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4. Le prophète Ézéchiel. Inv. 5D-1881.

 

"Figure en pied d'un homme avec une tête pleine de cheveux longs et une barbe. Sa tête est entourée d'un halo composé de verre flashé rouge. Le personnage est de profil tourné vers le côté droit du panneau. Son bras et sa main droits sont levés et pointent vers la droite. Il porte un manteau marron sur une tunique blanche. Le manteau pend sur son épaule gauche et tourbillonne légèrement devant lui, à droite du panneau. Le personnage porte des bottes ou des bas verts. Il tient dans sa main gauche un parchemin qui traverse son corps et s'étend vers la gauche du panneau. Le parchemin est composé de verre jaune avec une épaisse couche de pigment noir mat qui a été grattée avec un stylet fin pour révéler les lettres :
E Z E C H U E L bordé en haut et en bas."

"La figurine est placée dans un demi-quadrilobe. Son pied gauche repose sur le bord intérieur inférieur du quadrilobe et son pied droit est placé derrière le bord intérieur inférieur du quadrilobe et n'est pas visible. Il y a des gerbes florales de verre bleu, vert, jaune et clair dans les écoinçons supérieur et inférieur du quadrilobe. Sur la gauche du panneau se trouve une bordure verticale de gerbes florales composées de verre clair, vert et brun. Ce motif floral de bordure est brisé en son milieu où il est découpé par la saillie gauche du quadrilobe."

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5. Le prophète Daniel. Inv. 5E-1881

"Le prophète ici peut être identifié par le nom DANIEL (à l'envers). Il a vécu au 6ème siècle avant JC et ses prophéties sont consignées dans le livre de Daniel de l'Ancien Testament. Ses visions étaient liées à l'établissement du Royaume messianique et sont donc intimement associées à la généalogie de Jésus-Christ.

Le style de peinture de cette figure est le même que celui des panneaux 5D et 6 à 6B-1881. Les traits du visage sont pleins et arrondis. Les sourcils sont lourds et les yeux et les pupilles sont grands. Le vêtement épouse la forme du corps. Les cheveux des personnages sont raides et non bouclés. Ces personnages sont identifiés par leurs rouleaux inscrits, ont une grande fleur à tige dans le demi-quadrilobe dans lequel ils se tiennent et il n'y a pas de petites sections de sol entre leurs pieds. Tous ces traits distinguent ce groupe de prophètes de l'autre groupe (5 à 5C-1881). La figure entière de ce panneau est l’inverse de celle du no. 6-1881 indiquant qu'ils ont été réalisés à partir du même carton ou dessin de conception."

 

"Figure en pied d'un homme avec une tête pleine de cheveux longs, imberbe. Sa tête est entourée d'un halo composé de verre flashé rouge. Le personnage est de profil tourné vers le côté gauche du panneau. Son bras et sa main droits sont levés et pointent vers l'avant. Il porte un manteau jaune sur une tunique verte. Le manteau pend sur son épaule gauche et tourbillonne légèrement sur sa gauche et vers le côté droit du panneau. Le personnage porte des bottes ou des bas jaunes. Il tient dans sa main gauche un parchemin qui traverse son corps et s'étend vers la gauche du panneau. Le parchemin est composé de verre brun violet avec une épaisse couche de pigment noir mat qui a été grattée avec un stylet fin pour révéler les lettres : D A N I E L (au revers) bordé en haut et en bas.

La figurine est placée dans un demi-quadrilobe. Son pied droit repose sur le bord supérieur du quadrilobe et son pied gauche est placé sur le bord intérieur inférieur du quadrilobe. Il y a des gerbes florales de verre bleu, jaune et clair dans les écoinçons supérieur et inférieur du quadrilobe. "

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6.Le prophète "ROBOAN" (sic). Inv. 6C-1881

 

"Figure en pied d'un homme avec une tête pleine de cheveux longs et imberbe. Sa tête est entourée d'un halo composé de verre transparent. Le personnage est de profil tourné vers le côté gauche du panneau. Il porte un manteau jaune sur une tunique verte. Le manteau pend sur son épaule gauche. Le personnage porte des bottes ou des bas jaunes. Un parchemin est drapé sur son corps et il le tient dans le creux de son coude droit. Sa main gauche est abaissée et repose sur l'extrémité inférieure du parchemin. Le parchemin est composé de verre transparent avec une épaisse couche de pigment noir mat qui a été grattée avec un stylet fin pour révéler les lettres : ROBOAN PROPHETAS bordé en haut et en bas.

La figurine est placée dans un demi-quadrilobe. Son pied droit repose sur la bordure inférieure du quadrilobe et son pied gauche est placé sur la partie médiane de la bordure du quadrilobe.

 

Le prophète ici peut être identifié par le nom de « Roboan ». Il n'y avait pas de prophète de ce nom mais il y avait un roi de Juda  Roboam qui est représenté dans certaines représentations de l'Arbre de Jessé, y compris celles anglaises du 14ème siècle. On ne sait pas pourquoi le roi Roboam serait représenté comme un prophète et il est probable que le personnage n'ait pas été correctement identifié.

Le style de peinture de cette figure ressemble beaucoup à celui des séries de prophètes 5 à 5C-1881, mais la figure est plus robuste dans sa forme, comme on le voit dans les autres séries (5D-E et 6-C-1881). La plupart des figures de prophètes de cette collection sont des paires, sont des images miroir les unes des autres, ce qui indique que chaque paire a été réalisée à partir du même dessin animé ou dessin. 5D et 6C-1881 sont des exceptions et il est probable qu'il y en avait à l'origine une paire pour chacun.
 

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7. Un prophète. Inv 5C-1881.

"Le prophète porte ici un parchemin sans inscription, il ne peut donc pas être identifié. Le style de peinture de cette figure est le même que celui des panneaux 5 à 5B-1881. Les traits du visage sont fins et anguleux. Les lignes formant les sourcils et les orbites sont peintes en arcs pointus. Ces caractéristiques et l'absence d'inscriptions sur leurs parchemins distinguent ce groupe des autres panneaux de la série qui ont des traits du visage pleins et plus arrondis et portent des parchemins inscrits. La figure entière de ce panneau est l’inverse de celle du no. 5B-1881 indiquant qu'ils ont été réalisés à partir du même carton ou dessin de conception."

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8. Un prophète. Inv 5-1881.

" Figure en pied d'un homme avec une tête pleine de cheveux longs et une barbe. Sa tête est entourée d'un halo composé de verre jaune. Le personnage est de profil tourné vers le côté droit du panneau. Son bras et sa main droits sont levés et pointent vers la droite. Il porte un surmanteau vert sur une tunique verte. Il tient un châle marron sur son bras gauche qui tourbillonne derrière lui vers le côté gauche du panneau. Le personnage porte des bottes ou des bas jaunes. Il tient dans sa main gauche un parchemin noir qui pend droit à côté de morceaux de verre transparent placés verticalement qui forment la bordure du côté droit du panneau. Le rouleau est composé de verre transparent avec une épaisse couche de pigment noir mat qui a été grattée avec un stylet fin pour révéler une frise florale.
La figurine est placée dans un demi-quadrilobe. Son pied gauche repose sur le bord intérieur inférieur du quadrilobe et son pied droit est placé sur le bord intérieur inférieur du quadrilobe. Il y a des gerbes florales de verre bleu, vert et clair dans les écoinçons supérieur et inférieur du quadrilobe. Sur la gauche du panneau se trouve une bordure verticale de gerbes florales composées de verre clair, vert et brun. Ce motif floral de bordure est brisé en son milieu où il est découpé par la saillie gauche du quadrilobe.

Le prophète porte ici un parchemin sans inscription, il ne peut donc pas être identifié. Le style de peinture de cette figure est le même que celui des panneaux 5A à 5C-1881. Les traits du visage sont fins et anguleux. Les lignes formant les sourcils et les orbites sont peintes en arcs pointus. Ces caractéristiques et l'absence d'inscriptions sur leurs parchemins distinguent ce groupe des autres panneaux de la série qui ont des traits du visage pleins et plus arrondis et portent des parchemins inscrits. La figure entière de ce panneau est l’inverse de celle du no. 5A-1881 indiquant qu'ils ont été réalisés à partir du même carton ou dessin de conception."

 

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9. Le prophète Helpas (sic). Inv 6B-1881.

"Figure en pied d'un homme avec une tête pleine de cheveux longs et une barbe. Sa tête est entourée d'un halo composé de verre flashé rouge. Le personnage est de profil tourné vers le côté droit du panneau. Son bras et sa main droits sont levés et pointent vers la droite. Il porte un manteau marron sur une tunique verte. Le manteau pend sur son épaule gauche. Le personnage porte des bottes ou des bas jaunes. Il tient dans sa main gauche un parchemin qui traverse son corps et s'étend vers la gauche du panneau. Le parchemin est composé de verre jaune avec une épaisse couche de pigment noir mat qui a été grattée avec un stylet fin pour révéler les lettres : HELPAS bordé en haut et en bas.

La figurine est placée dans un demi-quadrilobe. Son pied gauche repose sur le bord intérieur inférieur du quadrilobe et son pied droit est placé derrière le bord intérieur inférieur du quadrilobe et n'est pas visible."

"Le prophète ici peut être identifié sous le nom de « HELPAS ». Nous savons qu'il doit être un prophète en raison de la façon dont il est représenté et de son association avec un arbre de Jessé. Cependant, aucun prophète du nain de « Helpas » n’a existé et il est possible que le rouleau ait été modifié.

Le style de peinture de cette figure est le même que celui des panneaux 5D-E et 6 à 6A-1881. Les traits du visage sont pleins et arrondis. Les sourcils sont lourds et les yeux et les pupilles sont grands. Le vêtement épouse la forme du corps. Les cheveux des personnages sont raides et non bouclés. Ces personnages sont identifiés par leurs rouleaux inscrits, ont une grande fleur à tige dans le demi-quadrilobe dans lequel ils se tiennent et il n'y a pas de petites sections de sol entre leurs pieds. Tous ces traits distinguent ce groupe de prophètes de l'autre groupe (5 à 5C-1881). La plupart des figures de prophètes de cette collection sont des paires, sont des images miroir les unes des autres, ce qui indique que chaque paire a été réalisée à partir du même dessin animé ou dessin. La figure entière de ce panneau est l’inverse de celle du no. 6A-1881 indiquant qu'ils ont été réalisés à partir du même carton ou dessin de conception."

Il faut sans doute lire HELYAS, désignant le prophète Elias ou Elie. (Merci à David Critchley)

Voir sur cette graphie HELYAS : 

https://theindex.princeton.edu/s/view/ViewWorkOfArt.action?id=7BDEF0A4-B525-4B0B-A43F-3F559DFCD749

https://theindex.princeton.edu/s/view/ViewWorkOfArt.action?id=A393644B-C258-4620-8543-CD549E68BD75

 

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LES ROIS.

Deux autres panneaux du musée (Mus.nos. 6D et 6E-1881) représentent des rois depuis une verrière de « l'arbre de Jessé », mais ne faisaient pas à l'origine partie de cette série de panneaux de prophètes.

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SOURCES ET LIENS.

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— ARNAUD (Anne-François), 1837, Voyage archéologique et pittoresque dans le département de l'Aube, Troyes page 160.

https://books.google.fr/books/about/Voyage_arch%C3%A9ologique_et_pittoresque_dan.html?hl=fr&id=joPE2XpCkkgC&redir_esc=y

— BIVER (Paul), 1908-1935, L'École troyenne de peinture sur verre. Non consulté.

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858, Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

— CORBLET (Abbé), 1860, 'Etude iconographique sur l'Arbre de Jessé', Revue de l'Art chrétien 

— FICHOT (Charles), 1889, Statistique monumentale du département de l'Aube page 341

https://www.google.fr/books/edition/Statistique_monumentale_du_d%C3%A9partement/-6jnG1emOHgC?hl=fr&gbpv=1&dq=civitas+ninive&pg=PA220&printsec=frontcover

— GRODECKI (Louis), 1958 "De 1200 a 1260", in M. Aubert et al., Le vitrail francais, Paris, 1958

— GRODECKI (Louis),  C. Brisac, 1985  Gothic Stained Glass, 1200-1300, trans. B. D. Boehm, Ithaca, 1985

— GRODECKI (Louis),1976, Les Vitraux de Saint-Denis, I, Centre National de la Recherche Scientifique, Paris, 1976

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

— LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 43-44.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

— LAFOND (Jean),1911, 'l'Etude historique de l'Arbre de Jessé demanderait une longue et minutieuse enquete, qui ne lasserait de coté nul exemple, nul petit détail', Bulletin de la Societé des Amis des Monuments rouennais

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

— MÂLE (Emile), 1928, "L'Art religieux du XIIe siecle en France", 3e ed, Paris: Colin, 1928, pp.141-7, 168-75

— MÂLE (Emile),1922 L'Art religieux de la fin du Moyen Age en France, 2nd ed, Paris: Colin, 1922, p.82

—MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

— MINOIS (Danielle), 2005 Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560) .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— MINOIS (Danielle), 2003,La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald, 

— MOREL-PAYEN (Lucien) 1910 , Troyes et Provins (les villes d’art célèbres). — Paris, Laurens, 1910

https://books.google.fr/books/about/Troyes_et_Provins.html?hl=fr&id=fdByEAAAQBAJ&redir_esc=y

 Camille Georges Picavet, L. Morel-Payen. — Troyes et Provins (les villes d’art célèbres). — Paris, Laurens, 1910 [compte-rendu] Revue internationale de l'enseignement  Année 1911  61  pp. 87-88

https://education.persee.fr/doc/revin_1775-6014_1911_num_61_1_8939_t1_0087_0000_2

— MOREL-PAYEN (Lucien) sd, Guide-Souvenir de la cathédrale de Troyes  Troyes, Imp. L. Droin, -
 

—PASTAN (Élisabeth C.), 1986 "The Early Stained Glass of Troyes Cathedral: The Ambulatory Chapel Glazing, c.1200-1240", (Dissertation, Brown University, Providence, RI, 1986)

—PASTAN (Élisabeth C.), 1990, Restoring the Stained Glass of Troyes Cathedral: The Ambiguous Legacy of Viollet-le-Duc", Gesta, XXXIX (1990), pp.155-166

—PASTAN (Élisabeth C.), 1994, "Iam hereticos quan Judaeos: Shifting Symbols in the Glazing of Troyes Caqthedral," Word & Image, 10 (1994), pp.66-83

—PASTAN (Élisabeth C.),  1994, "Process and Patronage in the Decorative Arts of the Early Campaigns of Troyes Cathedral, ca. 1200-1200s", Journal of the Society of Architectural Historians, LIII (1994), pp.215-231

—PASTAN (Élisabeth C.), 1998"And he shall gather together the dispersed: The Tree of Jesse at Troyes Cathedral", Gesta, vol.37, no.2 (1998), pp.232-9

 

—PASTAN (Élisabeth C.), 2000 "The Tree of Jesse at Troyes Cathedral", in Stained Glass as Monumental Painting (XIXthe International Cooloquium, CVMA, Krakow 1998), Cracow, 2000, pp.55-65

—PASTAN (Élisabeth Carson),  BALCON (Sylvie), 2006,  "Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle)", Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

— PIGEOTTE (Léon),1870, Étude sur les travaux d'achévement de la cathédrale de Troyes de 1450 à 1630, Paris, Librairie archéologique de Didron, page 47.

https://archive.org/details/etudesurlestrava00pigeuoft/page/46/mode/2up

—RAGUIN (V.C.) 1982, Stained Glass in Thirteenth-century Burgundy, Princeton, 1982

—RAGUIN (Virgina C.) Madeline Caviness, 'Another Dispersed Window from Soisssons: A Tree of Jesse in the Sainte-Chapelle Style'. Gesta, XX (1981), pp.191-198

— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— ROSEROT DE MELIN (J.) 1970, Bibliographie commentée des sources d'une histoire de la cathédrale de Troyes, 2 vols.(Troyes, 1966-1970)

— TRIDON (Abbé), 1866,  Visite de la cathédrale de Troyes

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fa6e003ba720fd499741406274f973dd.pdf

— SITES

Victoria & Albert Museum:

https://collections.vam.ac.uk/search/?id_material=AAT10797&page=1&page_size=15&q=troyes

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000340

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https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux : Troyes. Arbre de Jessé Vitraux Arbre de Jessé. Troyes
1 avril 2024 1 01 /04 /avril /2024 13:53

Cinq vitraux du XVIe siècle du Musée départemental breton.

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Voir sur le Musée départemental breton de Quimper :

 

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Voir aussi sur mes 327 articles sur les vitraux de France :

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1°) Saint Yves entre le Riche et le Pauvre. Inv R.1983.114., XVIe siècle.

 

Voir :

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— Voir aussi sur saint Yves :

 

 

https://musee-breton.finistere.fr/fr/notice/r-1983-114-saint-yves-musee-departemental-breton-dc80508e-b1b3-4bb1-bf8c-694fffbaf338

"Saint Yves, vêtu d'une tunique longue recouverte d'un manteau décoré d'hermine et coiffé d'une barrette (bonnet carré), est représenté entre le Pauvre et le Riche. Il tient, dans sa main droite, le rôle (verdict) du procès. L'homme pauvre porte une tunique courte, reserrée à la taille et découpée dans le bas et aux extrémités des manches. Il est pieds nus et tient dans sa main gauche un sac et dans sa main droite un bâton qui doit lui servir de canne. L'homme riche est figuré avec une tunique recouverte d'un manteau, et porte un chapeau à plumes. Sa main droite repose sur l'épée qui est attachée à sa taille. De sa main gauche, il tend des pièces d'or (?) à Saint Yves. Décor de grisaille et de jaune d'argent." (Musée)

 

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Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

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2°) Le Bon Larron, fragment d'une Passion. Inv. R.1983.111. Cornouaille, XVIe siècle.

 

https://musee-breton.finistere.fr/fr/notice/r-1983-111-le-bon-larron-musee-departemental-breton-037d330e-4a34-4163-80b1-8121e7f72f37

Hauteur en cm : 42 ; Longueur en cm : 45

"A la gauche du Christ crucifié, le bon larron (homme aux cheveux et à la barbe roux) a les bras tordus et ligaturés sur la branche supérieure d'une croix en forme de tau. Le vent de la Passion balaye ses cheveux vers la droite. Au-dessus de lui, entouré d'un halo de lumière, un ange conduit son âme, figurée sous la forme d'un être asexué."

Comparez à la même scène dans la trentaine de Passions finistériennes du XVIe siècle. L'ange a du être restauré au XIX ou XXe siècle.

 

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Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

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3°) Fragment d'un Jugement dernier. Inv. R.1983.112. Cornouaille, XVIe siècle.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/notice/r-1983-112-le-jugement-dernier-musee-departemental-breton-d770cdc1-d849-471b-b626-78dce456a76c

Hauteur en cm : 78 ; Largeur en cm : 51

 

"Un ange vient enlever du tombeau un Pape portant le suaire des morts et la tiare. Ils s'extirpent d'une masse nuageuse pour accéder au bleu du Paradis."

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Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

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4°) Fragment d'une scène non identifiée. Inv. R.1983.113. Cornouaille, XVIe siècle.

https://musee-breton.finistere.fr/fr/notice/r-1983-113-vitrail-musee-departemental-breton-64488d6e-bc1f-463b-b082-7c42a97abd2a

Hauteur en cm : 60 ; Longueur en cm : 48

"Au premier plan, trois personnages. A l'arrière plan, un décor fortifié. On peut voir des flammes et de la fumée s'échapper de la tour qui se trouve au centre du vitrail."

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5°) Un saint évêque et une sainte lisant un livre. Inv. R.1983.115.  XVIe siècle. Provenance inconnue (Suisse ?)

https://musee-breton.finistere.fr/fr/notice/r-1983-115-saint-eveque-musee-departemental-breton-7d58bbb5-c945-4af0-999e-af0ae2567550

Hauteur en cm : 54,5 ; Largeur en cm : 45,5

 

"Le Saint Evêque et la Sainte au livre sont représentés debout, côte à côte (la sainte à gauche et le Saint à droite). La Sainte est vêtue d'une robe de couleur verte à liséré jaune, recouverte d'un manteau bleu. Elle porte un chapeau ou un bonnet et un livre ouvert. Le Saint Evêque est vêtu d'une tunique longue blanche recouverte d'une tunique plus courte bleue et d'une cape rouge fermée sur la poitrine. Sur sa tête, une mître et dans sa main droite, une crosse. Dans sa main gauche, il tient un livre fermé sur lequel sont posés trois objets (bourses ?). Deux mascarons ferment, en haut et en bas, cette composition.

Dans les coins, la femme au vase peut symboliser la Virginité ; celle accompagnée d'un enfant, la Charité ; le personnage au chien est peut-être la Fidélité. A droite, le personnage buvant peut évoquer l'ivresse de Noë." (Musée)

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Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental  breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

Panneau de vitrail exposé au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux XVIe siècle.
31 mars 2024 7 31 /03 /mars /2024 10:12

Les fonts baptismaux (granite XII-XIIIe siècle/bronze, Arcabas peintre et Étienne sculpteur, 1993) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo.

D'autres fonts baptismaux conservés dans la nef, au sud.

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Voir sur les fonts baptismaux de Bretagne :

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PRÉSENTATION.

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Rappel :

"Le terme "fonts baptismaux" est composé de deux mots empruntés l'un au verbe grec baptizô qui signifie plonger, immerger et l'autre au mot latin fons signifiant source, fontaine et qui donne au pluriel fontes. La "piscine baptismale" désigne une cavité creusée dans le sol d'un baptistère destinée à l'administration du baptême par immersion , supposant que le catéchumène soit partiellement ou totalement plongé dans l'eau. A partir du VIIIe siècle, quand l'administration du baptême n'est plus le seul privilège de l'évêque , des "cuves baptismales" de grand diamètre, non enterrées, destinées au baptême par immersion sont posées à même le sol dans les églises paroissiales. Le terme "fonts baptismaux "est réservé à la cuve de plus petites dimensions, de formes et matières variées, posée sur un socle, destinée à contenir ou recevoir l'eau utilisée lors du baptême par infusion ." (L. de Finance)

"L'intérieur de la cuve est divisé en 2 compartiments. L'un est destiné à conserver l'eau baptismale, l'autre, percé en son fond, permet l'évacuation de l'eau versée sur la tête du nouveau baptisé."

 

La datation proposée pour ces fonts a d'abord été celle du XVIe siècle, puis en 1973, par la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo, celle du XIIe siècle. Elle est élargie aujourd'hui aux XIIe-XIIIe siècle.

Les fonts baptismaux datés du XIIe/XIIIe siècle sont rares. Vingt sont enregistrés sur la base Palissy (sur un total de 200), dont 14 datent du XIIIe siècle. C'est alors que la forme octogonale, rare au XIIe, se diffuse.

Ceux-ci occupaient sans doute l'église de Paramé, puis ont été transportés de la cour du presbytère de Paramé au musée de Saint-Malo, et enfin dans la cathédrale près de la Porte Saint-Côme. En 1993, ils ont rejoint leur place actuelle au chevet (datant du XIIIe siècle) de la cathédrale. Ils ont été posés sur un soubassement en bronze, et ont été fermés par un couvercle, également en bronze, ce socle et ce couvercle relevant pour la conception de l'artiste peintre Arcabas (Jean-Marie Pirot) et pour la sculpture de son fils Etienne.

Un ambon et un chandelier complètent cet aménagement. En 2020, une huile sur bois d'Augustin Frison-Roche représentant l'agneau mystique de l'Apocalypse a trouvé place en arrière-plan.

Les fonts ont la forme d'un double octogone avec deux cuves de même taille. Je n'ai pu m'assurer de l'existence d'un système de vidange. Sur ses faces latérales, ils sont ceinturés par une ronde de six personnages. Ceux-ci, aux gros yeux sans paupières, souriants, et à la coiffure mi-longue bouclée à l'extrémité,  sont vêtus d'une tunique plissée serrée par une ceinture et descendant sous les genoux. Certains se rejoignent par la main, et semblent parfois échanger un objet. Certains encore s'appuient entre eux par leurs chaussures.

Ce décor à personnages se retrouve fréquemment sur les fonts baptismaux du XIIe et XIIIe siècle. Ils sont parfois au nombre de quatre mais l'interprétation n'en est pas affirmée, qu'on y voit les quatre fleuves du paradis, bien logique pour les eaux du baptême, ou les points cardinaux, ou bien les quatre vents. Mais ici,  cette ronde de six personnages, joyeuse et même guillerette, bondissante, évoque plutôt la force vitale qui s'élance,  se transmet, et ne s'interrompt pas .

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Le socle en bronze est un parallélépipède irrégulier, aux bords frontaux concaves et aux bords latéraux enrichis d'un demi-cylindre.

Le pourtour du couvercle en bronze porte une inscription  qui est inspirée de l'épître aux Éphésiens de saint Paul, Eph 5:14. "...et tout ce qui devient manifeste est lumière. C’est pourquoi l’on dit : Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera." :

EVEILLE-TOI Ô TOI QUI DORS  ET SUR TOI LE CHRIST RESPLENDIRA

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Arcabas (1926-2018) et son fils ont également conçu et réalisé en 1991 le maître-autel et le mobilier liturgique sur le thème des Quatre Vivants (tétramorphe). Arcabas s'est fait connaître dans le domaine de l'Art Sacré après avoir réalisé de 1953 à 1983 l'Ensemble d'art sacré contemporain de l'église Saint-Hugues-de-Chartreuse en Isère riche de 111 œuvres. 

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Fonts baptismaux  (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux (XIIe siècle/Arcabas XXe siècle) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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Un risque de confusion : les fonts baptismaux, ou bénitier, à quatre personnages du fond de la nef, au sud.

Il est déjà bien difficile de trouver des informations sur les fonts que je viens de présenter. Les moteurs de recherche nous détournent vers les fonds en marbre, à baldaquin, classés depuis 1969, et datant du XVIIIe siècle.

Mais en outre, une autre cuve en granite, à quatre personnages jambes et bras écartés, est conservée près d'un escalier du fond de la nef. C'est sans doute le "bénitier du XIe siècle" décrit en 1973 par la SHA de Saint-Malo.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Saint-Malo_Cath%C3%A9drale_Saint-Vincent_B%C3%A9nitier_639.jpg

J'en communique ici le dossier photo.

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Fonts baptismaux ou bénitier  (pierre) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux ou bénitier (pierre) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux ou bénitier  (pierre) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux ou bénitier (pierre) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux ou bénitier  (pierre) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux ou bénitier (pierre) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux ou bénitier  (pierre) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux ou bénitier (pierre) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux ou bénitier  (pierre) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux ou bénitier (pierre) de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Photographie lavieb-aile 2024.

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SOURCES ET LIENS :

Sur les fonds baptismaux :

—FINANCE (Laurence de), "Catalogue des fonts baptismaux datés, avec présentation typo-chronologique." Ministère de la Culture. Inventaire général du patrimoine culturel. 2007. ffhal-03184391f

https://hal.science/hal-03184391v1/file/Inventaire%20general%20fonts%20baptismaux%20catalogue%20typochronologique2.pdf

—Dossier pdf "Cuves baptismales et fonts baptismaux : évolution formelle avant le XVIe siècle"

http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/CATALOGUES/fontsbapt/fontsbapt_histav16e/html/fontsbapt_histav16e.html

— Dossier pdf "Cuves baptismales et fonts baptismaux : environnement des fonts"

 http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/CATALOGUES/fontsbapt/fontsbapt_envir/html/fontsbapt_envir_image_1.html

— https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonts_baptismaux

— Les Fonts baptismaux d'Hildesheim (Ier tiers XIIIe) :

https://en.wikipedia.org/wiki/Baptismal_font_(Hildesheim)

— Les fonts de Saint-Clément (Aisne) :

https://inventaire.picardie.fr/dossier/fonts-baptismaux-cuve-baptismale-a-infusion/395d3f40-a71e-4372-88ef-07dc9b844074

— FAVREAU (Robert), 1995, Les inscriptions des fonts baptismaux d'Hildesheim, Baptême et quaternité Cahiers de civilisation médiévale  Année 1995  Volume 38  Numéro 150  pp. 116-140

http://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1995_num_38_150_2609

— MÂLE ( Émile), 1922 L'art religieux du XIIe siècle en France : étude sur les origines de l'iconographie du moyen age

https://archive.org/details/lartreligieuxdux00mluoft

— MÂLE ( Émile),  L'art religieux du XIIIe siècle en France: étude sur l'iconographie du Moyen ... 1898

https://archive.org/stream/lartreligieuxdu00mlgoog#page/n7/mode/2up

page 20 : https://archive.org/stream/lartreligieuxdu00mlgoog#page/n45/mode/2up/search/lion

 

page 149 Fonts baptismaux 4 fleuves https://archive.org/stream/lartreligieuxdu00mlgoog#page/n175/mode/2up/search/fonts

—MÂLE ( Émile), 1922, L'art religieux de la fin du Moyen Age en France : étude sur l'iconographie du Moyen Age et sur ses sources d'inspiration, 1922,

https://archive.org/stream/lartreligieuxdel00mluoft#page/n7/mode/2up

 

— Fonts baptismaux de la Somme :

http://www.richesses-en-somme.com/patrimoine-des-%C3%A9glises/fonts-baptismaux/fonts-bapt-du-10e-au-13e-si%C3%A8cle/

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Fonts baptismaux.
29 mars 2024 5 29 /03 /mars /2024 12:30

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes, les saints Claude et Paul entre les donateurs Pierre Pion et Jeanne Festuot présentés par leurs patrons.

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Voir sur les verrières hautes de la nef  de la cathédrale de Troyes :

 

 

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Voir aussi sur mes 327 articles sur les vitraux de France :

Les articles de mon blog traitant des vitraux.

 

 


 

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Datation  par document d'archive.

Cette verrière a été posée en 1534 (date du paiement des ferrures de la verrière au serrurier Pierre Belin). Au 14e siècle, aucun vitrail figuré n'est mentionné à cet emplacement mais en 1505, de la vitrerie y a été enlevée par le valet du peintre-verrier Jean Verrat.

Donateurs identifiés par leurs armoiries.

 

On reconnait sur leurs prie-dieu les armoiries à gauche de Pierre Pyon d'azur à la croix d'or à double traverse cantonné d'une étoile d'or à senestre, et à droite celles, miparti, de son épouse Jeanne Festuot en 1,  Pyon,et en 2, d'azur à trois têtes de bélier d'argent qui sont Festuot.

Ces armoiries sont reprises au tympan, soit pleines, soit miparti au centre.

Les petites ogives tréflées des lancettes contiennent un blason d'azur à la croix double d'or, surmonté d'une étoile d'or en chef. A droite, du côté opposé, le même écu, mi-parti d'azur à trois têtes de bélier d'argent, armes des donateurs Pierre Pyon et de

1. Pierre PYON ou PION 1469-1539 chevalier du Saint-Sépulcre de Jérusalem , seigneur de  Rumilly-les-Vaudes (Aube) et en partie de Ravières (Yonne), marchand de Troyes, échevin, marguillier à verge de la cathédrale.

Quelques données :

Il est fait mention d'un Pierre Pyon apothicaire à Troyes sous Louis XII

Pierre Pion se serait-il remarié ? : "Pierre Belin heritier de Pierre Pion , débouté de donation au profit de Jehan Festuot et consorts , heritiers de Jehanne Festuor , femme dudict Pion en premieres noces , par sentence du Bailly de Troyes du 10. May 1541 confirmee par Arrêt du 20 Decembre 1546 ."

Un Pierre Pyon né vers 1539 à Troyes et décédé avant 1579 est mentionné par les généalogistes.

Un Jacques PION ou Pyon (1556-1592 ) , maître orfèvre , a été député des orfèvres en 1564.

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2. Jeanne Festuot, dame de Rumilly-les-Vaudes, veuve en première noce de Claude Bury, et décédée vers 1555.

Jeanne Festuot est peut-être la fille de Jean Festuot l'aîné seigneur de Ravières et de son épouse Denise Chapalain, qui donnèrent en 1500 les verrières 129 et 229 de la nef où est représentée l'Histoire de Tobie.

Selon la généalogie Alain Beyrand, elle avait épousé Claude BURY, décédé avant 1520, 

https://gw.geneanet.org/elastoc?lang=fr&pz=marie&nz=cousin&ocz=3&p=jeanne&n=festuot

On mentionne un couple Pierre Largentier teinturier et Gilette Festuot en 1470.

https://gw.geneanet.org/jdenailly?n=festuot&oc=&p=gilette

https://gw.geneanet.org/jbuzelin?lang=fr&pz=jean+marie+robert&nz=buzelin&p=nicolas&n=festuot

 

3. Le couple Pierre PION et Jeanne FESTUOT : édification peu avant 1532 du Manoir des Tourelles à Rumilly-lès-Vaudes, fondation de la chapelle Saint-Claude en 1528. Sépulture le 24 juin 1539 en la chapelle Saint-Claude à 70 ans.

a) Le couple fait édifier le manoir des Tourelles de Rumilly-les-Vaudes :

Pierre Pion acquit en 1523 la moitié de la terre de Rumilly., et en 1532 le manoir était qualifié de tout neuf par un pèlerin. "En dépit des mutilations révolutionnaires, on peut encore y identifier les armes de Pierre Pion et de sa femme Jeanne Festuot, riches marchands troyens, et celles d'Antoine de Vienne, abbé de Molesmes."

b) Fondation de la chapelle Saint-Claude en 1528. « Doyan et Chapitre de léglise de Troyes... avons receu la somme de deux mille livres tournois de messire Pierre Pion, chevalier de Jerusalem et de dame Jehanne Festuot, sa femme, seigneur et dame de Rumilly lez Vauldes en partie... Lesdiz Pion et sa femme ont à leurs frectz et despens fait décorer et accoustrer honestement ladicte chapelle Sainct-Claude; en icelle mis... les aornemens et choses qui sensuyvent, assavoir quatre tuniques decamelot, les deux noires et les deux jaulnes; une chasuble de camelot d'or et une aultre de camelot jaulne; deux autres chasubles lune de damas noir à offroiz d'or et l'autre de camelot noir; une chappe aussi de camelot noir touz à offroiz imagez des trépassés; un poille croisé de damas blanc avec deux paremens de camelot... un calice d'argent du poix de deux marcs, armoyrié des armes des ditz Pion et sa femme; quatre nappes, ung missel, ung livre pour chanter la messe sainct Claude, deux chandeliers, ung anceau... Accordons que nous serons tenuz de faire dire, chanter et célébrer par les deux marrégliers prebtres, les soubzchantre et vicaires dicelle église chascun à son tour et ordre à l'autel et chapelle de mondict seigneur sainct Claude, qui est la deuxiesme chapelle par devers lhostel épiscopal en entrant à main droitte en la nef dicelle église par le grand portal que lon y édifie de présent, une messe basse cothidianement et par chascun jour à tousjours perpetuellement... Quatre anniversaires chascun an aux QuatreTemps de lan... Le jour de la feste sainct Claude une messe haulte à diacre et soubzdiacre... Permettons à tousjours que les corps desditz Pion et sa femme, enfans deulx et de chascun deulx ensemble leur postérité... soient sepulturez ou charnier que lesdictz Pion et sa femme ont faict faire et caver de leurs deniers en icelle chapelle... D'attacher en ladicte chapelle ung tableau de cuivre à couverture de verre ou quel sera escript, exprimé et déclaré la présente fondation ... »

Néanmoins, cette chapelle avait été vitrée dès le XVe siècle :

"Les verrières des chapelles Saint-Claude au sud et Hennequin au nord ont été réalisées par le même peintre verrier Girard Le Noquat. La verrière de la chapelle Saint-Claude est posée entre juillet 1483 et juillet 1484. Elle est payée à Girard Le Noquat par le chapitre qui en est ldonc le donateur, à moins qu'un chanoine ait donné l'argent de sa donation au chapitre, comme c'est probablement le cas pour la verrière Hennequin. Les têtes de lancette gauche et droite contiennent les écus armoriés..... Or, Pierre Pyon et sa femme Jeanne Festuot ne fondent la chapelle Saint - Claude que le 3 juillet 1528. Leurs armes ont sans doute été rajoutées sur la verrière de la chapelle à cette époque et ce ne sont pas eux qui ont offert la verrière originelle . Le thème de cette dernière , la Transfiguration , est donné par le texte d'archives lui-même . De la verrière , il ne reste que la partie supérieure ." (D. Minois)

c) Sépulture le 24 juin 1539.

"Die festo B. Johannis XXIV junii anni MVc XXXIX coram dominis hujus ecclesie canonicis comparuerunt M. Johannes Le Gruyer, presentis ecclesie canonicus, dominus temporalis de Fontanis, honorabilis vir Symon Fouchier, procurator in curia laica, Jacobus Aubry, Guilelmus Granger, clericus, assistentibus G. Rogier, notario, et Petro Belin, executores testamenti hodierne defuncti, hora secunda, ut rumor est, post mediam noctem, nobilis viri petri Pion, dum viveret militis Hierosolimitani ac matricularii ad virgam in hac ecclesia, atque presentaverunt legendum testamentum dicti defuncti, rogantes ut domini volint disponere de officio et pompa funebri, per cujus testamenti lecturam constat eum velle inhumari hora medie noctis, situs et positus in cathedra lignea aut plumbea cum una camisia tele cerate, et supra eam habere cotam seu tunicam peregrini Hierosolimitani tam affabre confectam ut possibile erit, et ferri per vicarios in capellam B. Claudii, quam in hac ecclesia fundavit dictus defunctus, que omnia consenserunt domini modo predicto fieri, orantes pro salute anime ipsius qui septuagenarius fuit .  ( Archiv. de l'Aube, reg. G. 1282, fol. 179 vo).»

847. Ce dit jour, en 1539, est décédé noble homme Pierre Pion, seigneur de Rumilly-les-Vaudes (Aube) et en partie de Ravières (Yonne), marguillier à verge de cette église en remplacement de noble homme Nicolas Laurent. Il fit le pélerinage du Saint-Sépulcre et fut reçu chevalier; à son retour il édifia dans cette église, en 1528, la chapelle Saint-Claude, dans laquelle il fonda une messe quotidienne à perpétuité et où il est inhumé. On lit dans un ancien Obituaire :

Die martis XXIV junii MDXXXIX obiit Petrus Pion, nobilis vir et miles Hierosolimitanus; novum pompe funebris genus voluit inhumari hora media noctis, situs et positus in cathedra lignea aut plumbea cum una camisia tele cerate et supra eam habens cottam seu tunicam peregrini Hierosolimitani tam affabre confectam ut possibile erit. Jacet in capella divi Claudii quam ipse fundavit et dotavit.

 

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Description.

 

C'est la première fenêtre des transepts, à l'est, la plus rapprochée du choeur. Cette baie haute de 10 m et large de 5,50 m est composée de 6 lancettes lancéolées réunies 2 à 2 sous 1 soufflet  et de 6 mouchettes et écoinçons au tympan. Un grand registre formé des 4 lancettes centrales est entourée de bordures du 16e siècle (motifs décoratifs, croix de Jérusalem alternant avec des verres colorés) au sein d'une vitrerie losangée du XXe siècle. : de g. à dr. : le donateur en armure Pierre Pyon présenté par saint Pierre ; saint Claude ; saint Paul ; la donatrice Jeanne Fuestot présentée par saint Jean l'Evangéliste.
Au tympan des  bordures du 16e siècle sont entourées d'une vitrerie losangée du XXe siècle ; dans les lobes des mouchettes inférieures sont figurées 2 têtes à l'antique (une femme et un homme de profil) ; les soufflets  contiennent les écus armoriés des donateurs dans une couronne de verre rouge.

 

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La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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La première lancette : Pierre Pyon en donateur présenté par saint Pierre.

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 Pierre Pyon est agenouillé, les mains jointes, devant son prie-Dieu, couvert d'un tapis brodé de ses armes, d'azur à la croix double d'or, avec une étoile de même au canton de sénestre. Il  s'est fait représenter avec les insignes d'un chevalier de Jérusalem. Il est couvert d'une riche armure de guerre et d'un hoqueton de soie d'azur semée de croix potencées d'or, qui est de Jérusalem; sa tête est coiffée d'un chaperon de soie noire, rembourré de coton, qui se plaçait sous le bassinet, la salade ou le chapel de fer. Derrière lui, saint Pierre, son patron, lui posant délicatement la main sur la tête et portant de la main gauche une grande clef. (Ch. Fichot)

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La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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2°) Saint Claude en évêque et saint Paul.

Saint Paul a les deux mains appuyées sur la poignée de l'épée qui rappelle sa décollation.

Les culots comportent des masques Renaissance.

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La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3°) La donatrice Jeanne Festuot, femme de Pierre Pyon, veuve en premières noces de Claude Bury, morte vers 1555.

La donatrice porte une coiffe noire perlée et un manteau violet doublé de fourrure. Une bague est visible à l'index.

 

Elle est agenouillée les mains jointes devant son prie-Dieu, avec son blason parti au 1 d'azur à la croix double d'or, accompagnée d'une étoile au canton de sénestre; au 2 d'azur à trois têtes de béliers d'argent.

 

Derrière la donatrice, saint Jean l'Évangéliste tient un calice  de poison, duquel sort le petit dragon .

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La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— ARNAUD (Anne-François), 1837, Voyage archéologique et pittoresque dans le département de l'Aube, Troyes page 144.

https://books.google.fr/books/about/Voyage_arch%C3%A9ologique_et_pittoresque_dan.html?hl=fr&id=joPE2XpCkkgC&redir_esc=y

— BIVER (Paul), 1908-1935, L'École troyenne de peinture sur verre. Non consulté.

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858, Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

— FICHOT (Charles), 1889, Statistique monumentale du département de l'Aube page 286

https://www.google.fr/books/edition/Statistique_monumentale_du_d%C3%A9partement/-6jnG1emOHgC?hl=fr&gbpv=1&dq=civitas+ninive&pg=PA220&printsec=frontcover

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

— LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

—MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

— MINOIS (Danielle), 2005 Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560) .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— MINOIS (Danielle), 2003,La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald, 

— MOREL-PAYEN (Lucien) 1910 , Troyes et Provins (les villes d’art célèbres). — Paris, Laurens, 1910

https://books.google.fr/books/about/Troyes_et_Provins.html?hl=fr&id=fdByEAAAQBAJ&redir_esc=y

 Camille Georges Picavet, L. Morel-Payen. — Troyes et Provins (les villes d’art célèbres). — Paris, Laurens, 1910 [compte-rendu] Revue internationale de l'enseignement  Année 1911  61  pp. 87-88

https://education.persee.fr/doc/revin_1775-6014_1911_num_61_1_8939_t1_0087_0000_2

— MOREL-PAYEN (Lucien) sd, Guide-Souvenir de la cathédrale de Troyes  Troyes, Imp. L. Droin, -

—PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  "Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle)", Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

— PIGEOTTE (Léon),1870, Étude sur les travaux d'achévement de la cathédrale de Troyes de 1450 à 1630, Paris, Librairie archéologique de Didron, page 47.

https://archive.org/details/etudesurlestrava00pigeuoft/page/46/mode/2up

— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— TRIDON (Abbé), 1866,  Visite de la cathédrale de Troyes

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fa6e003ba720fd499741406274f973dd.pdf

— SITES

Eglises du confluent :

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000380

https://agorha.inha.fr/ark:/54721/f47e6092-a972-473f-b6a0-70a4265e6fd3

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https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

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https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

 

 



 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux : Troyes. Héraldique Donateurs XVIe siècle.
28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 18:32

La Crucifixion de la verrière (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen (canton de Briec) au Musée départemental breton de Quimper inv.1879.2.1.

 

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1°)Voir sur le Musée départemental breton de Quimper :

 

 

 

 

 

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 2°)Voir les 29 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle  dont beaucoup  sont attribuées à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

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 On attribue aussi à l'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

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3°) Voir aussi sur mes 327 articles sur les vitraux de France :

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PRÉSENTATION.

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L'église Saint-Gunthiern de Langolen a été reconstruite en 1844 et ne conserve plus  que  son porche sud du XVe siècle et sa façade ouest et du clocher du XVIe siècle.

La maîtresse-vitre du milieu du XVIe siècle a été acquise pour la somme de 100 francs par la Société archéologique du Finistère et placée dans une salle basse de l'aile sud du Musée départemental breton, où elle est visible aujourd'hui, à côté de la verrière de la chapelle Saint-Exupère  de Dinéault. Sa mise en dépôt  coincide sans doute avec l'installation dans l'église de créations du Manceau Hucher en 1869. Le Musée la décrit ainsi :

"Présente trois lancettes en plein cintre. 11 panneaux de la maîtresse-vitre représentent la Crucifixion, le 12ème en bas à gauche, interpolé, provient d'une Adoration des mages (buste de Melchior et vêtements des autres mages). Composition sur fond rouge, nombreux personnages.
Sur le panneau de gauche le bon larron, le bourreau et deux cavaliers en armure (heaume, bouclier).
Sur le panneau central, le Christ sur la croix et Sainte Marie-Madeleine à ses pieds. Un homme à cheval, sur la gauche, pointe sa lance en direction du Christ. D'autres personnages sont figurés à pied.
Sur le panneau de droite, le mauvais larron, un homme à cheval, d'autres personnages munis de lances. Deux hommes montent ou descendent de l'échelle qui a servit à attacher le mauvais larron sur la croix."

Une photographie accompagne cette description. 

Il me restait à la décrire en détail dans une démarche de comparaison stylistique.

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Elle présente trois lancettes de plein cintre de 2,40 m de haut et 1,80 m de large. Nous ignorons si c'était la disposition d'origine, et, surtout, si cette verrière, qui devait occuper la position de maîtresse-vitre, disposait d'un tympan ou si ce dernier était armorié ; F. Gatouillat précise néanmoins que la verrière est "amputée de ses panneaux inférieurs et de son tympan". Un couple de donateur était-il représenté? Nous ignorons aussi la nature des autres verrières de l'église, hormis le faible indice d'une Adoration des Mages, venant peut-être du registre inférieur. Enfin la date de la verrière est estimée, mais non fondée sur une inscription.

La verrière a été restaurée avec suppression des plombs de casse par collage par le maître-verrer quimpérois Jean-Pierre Le Bihan.

Cette verrière relève a priori de l'atelier Le Sodec de Quimper, dont nous relevons certaines caractéristiques comme les lettres inscrites sur les galons des vêtements (mais par une seule occurrence), les chevaux hilares à harnachements luxueux, la posture de Marie-Madeleine et les larmes de son visage, le verre rouge gravé du nimbe du Christ, des motifs de damas.

Il est nécessaire de procéder à des rapprochements avec les autres Crucifixions finistériennes.

En effet, parmi les Passions finistériennes il faut distinguer les verrières comportant  des scènes de la Vie du Christ dont la Passion, ou bien des scènes successives de la Passion, ou bien de Grandes Crucifixions  occupant toute la vitre. La maîtresse-vitre de Langolen appartient à ces dernières.

On la comparera donc avec intérêt cette verrière de Langolen  aux verrières de La Roche-Maurice, La Martyre  et Tourc'h — et Saint-Mathieu de Quimper qui en est la copie—, du Juch, de Ploudiry et de Labadan mais surtout avec celles de Guengat, Guimiliau, Gouezec, ou Quéménéven. Tous ces vitraux sont attribués à l'atelier Le Sodec de Quimper. Ils ont, outre cette composition, et leur proximité géographique,  des points communs temporels (entre 1535 et 1560 environ) et bien-sûr stylistiques. 

On notera en particulier   la fréquence des inscriptions de lettres, souvent dépourvues de sens, sur les galons des vêtements et les harnachements, et d'autre part, la représentation de larmes sous les yeux de Marie, Jean et Marie-Madeleine au pied du calvaire.

On peut aussi classer ces Crucifixions en deux catégories : celles où le ciel est rouge, comme ici à Langolen,  mais aussi à Ergué-Gabéric, Plogonnec, Quillidoaré en Cast,  Brasparts, à Guimiliau, à Guengat , et celles où le ciel est bleu, dans tout les autres cas.

Un autre élément qui peut permettre des rapprochements iconographique est la scène, en troisième lancette, d'une déposition du mauvais larron : on la retrouve à Guimiliau (1550), à Guengat (1550) et à Gouezec (ca 1550-1575).

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Le corpus des verrières de la Passion et de la Crucifixion du Finistère au XVIe siècle.

En rouge, les verrières à comparer à celle de Langolen.

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Carte IGN

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La verrière en entier.

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Inv. 1879.2.1 « Musée départemental breton de Quimper »

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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PREMIÈRE LANCETTE, À GAUCHE : LE BON LARRON ; LES SOLDATS ; JEAN ET LA VIERGE.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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1°) Le bon larron sur le gibet, son âme emportée par un ange.

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Dans les autres verrières du corpus, le Bon Larron tourne sa tête vers le bas, sauf au Juch où elle est ainsi orientée vers le haut.

Les chausses à crevés (propre à la Renaissance) , ou la jambe gauche détachée et fléchie, sont des détails qui se retroiuvent sur toutes les verrières de l'atelier, mais aussi sur la grande majorité des calvaires paroissiaux érigés à la même époque.

Le motif fleuri formé par quatre pétales jaunes autour d'un rond sur la tunique de l'ange est propre à l'atelier Le Sodec.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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2°) Quatre soldats et cavaliers armés de lances.

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L'atelier excelle dans la représentation des chevaux vu de trois-quart, en fuite, ou de face, et le détail de leur harnachement à glands ou de leurs mors est très soigné.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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3°) La Vierge et Jean.

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Ces deux visages ont été restitués par un restaurateur pour former une continuité avec le panneau sous-jacent.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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4°) le roi-mage Melchior, réemploi d'une Adoration des Mages.

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On voit Melchior, le roi le plus âgé, prosterné [devant la Vierge et l'Enfant], tête nue, tandis que derrière lui  les deux autres rois, dont il manque la tête, portent leurs présents, l'encens et la myrrhe.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen au Musée départemental breton de Quimper. Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen au Musée départemental breton de Quimper. Photo lavieb-aile 2024.

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DEUXIÈME LANCETTE, AU CENTRE : LE CHRIST EN CROIX, LONGIN, MARIE-MADELEINE, LES SOLDATS SE DISPUTANT LA TUNIQUE.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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1°) Le Christ en croix.

On remarque le nimbe en verre rouge gravé, les rayons étant peints au jaune d'argent.

Le buste du Christ est, selon Gatouillat et Hérold, une pièce du début du XVIe siècle, placée en réemploi. L'attention portée à l'écoulement du sang, le long des bras et du torse, est à souligner.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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2°)Le cavalier Longin transperçant le flanc droit de Jésus de sa lance. Le Bon Centenier levant les yeux vers le Christ.

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La tête de Longin a été restaurée.

Les deux cavaliers forment, sur un croisillon de nombreux calvaires du Finistère, un couple emblématique.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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3°) Marie-Madeleine en larmes au pied de la croix.

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La sainte étreint de ses jambes et de ses bras le bois de la Croix et tourne sin visage vers le sang qui s'écoule des plaies des pieds de Jésus. Son grand manteau rouge qui ne couvre plus ses épaules mais retombe derrière ses reins sur le sol est certes un détail, mais il est si caractéristique sur les calvaires du Finistère qu'il lui  devient un véritable attribut, immédiatement identifiable. 

De même, toutes les verrières du groupe de comparaison reprennent ses autres caractéristiques vestimentaires : sa coiffe perlée, ses cheveux blonds, sa chemise fine à col frisé, ses manches ouvragées et, surtout, son visage en larmes.

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Maîtresse-vitre ou baie 0, vers 1550, de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile juillet 2017..

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Maîtresse-vitre (atelier Le Sodec, vers 1550-1575) de l'église de Gouezec. Photographie lavieb-aile octobre 2017.

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La Crucifixion (1539), maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

 

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Marie-Madeleine au pied de la Croix, baie 0, chœur de l'église Saint-Salomon de La Martyre. Photographie lavieb-aile.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

 

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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Les larmes que l'atelier Le Sodec s'attache à tracer sous les yeux de Marie-Madeleine sur toutes les verrières où ce détail n'a pas été supprimé par les restaurateurs sont faites de trois à quatre lignes blanches (enlevées sur le fond de peinture) qui se terminent en ampoules sur la joue. Aussi passent-elles facilement inaperçues à un examen à distance.

Elles sont également présentes dans les yeux des personnages réunis à droite de la Croix (Jean, Marie et les Saintes Femmes), mais à Langolen, ces visages n'ont pas été conservés.

Elles témoignent d'une dévotion aux larmes versées devant le sang versé et les souffrances endurées par le Christ lors de sa Passion, propre au XVe et XVIe siècle en Bretagne, et on les retrouve sur les visages des calvaires du Finistère.

Voir mon étude détaillée ici : https://www.lavieb-aile.com/2022/07/la-maitresse-vitre-v.1540-de-l-eglise-du-juch.html

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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4°) Trois soldats se disputant la tunique sans couture du Christ.

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La comparaison avec les scènes homologues de Guengat, de Guimiliau, de Gouezec ou de Quéménéven montre que c'est le même carton qui a été repris, mais par un autre peintre du même atelier, ou sur un panneau considérablement restauré. Certains détails s'y retrouvent de façon troublante, comme, à Gouezec  la ligne festonnée de l'encolure de la chemise du soldat en haut à droite, tracée en soustraction ("enlevé" par le manche du pinceau)  sur le fond bistre de la carnation, ou bien la cuirasse du même homme dessinée par deux volutes, ou bien ses manches bouffantes ornées de petits ronds.

Si nous nous reportons aux verrières de Guengat ou de Gouezec, nous découvrons la partie inférieure de la scène, ici perdue : un soldat, retenu par sa chevelure, est à genoux et tente de dégainer son glaive.

https://www.lavieb-aile.com/2017/09/la-maitresse-vitre-de-la-passion-vers-1550-de-l-eglise-de-guengat-29.html

https://www.lavieb-aile.com/2017/10/la-passion-de-la-maitresse-vitre-de-l-eglise-de-gouezec.html

https://www.lavieb-aile.com/2020/08/la-maitresse-vitre-de-l-eglise-de-guimiliau.html

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Maîtresse-vitre vers 1550, de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

 

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Maîtresse-vitre (atelier Le Sodec, vers 1550-1575) de l'église de Gouezec. Photographie lavieb-aile octobre 2017.

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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TROISIÈME LANCETTE, À DROITE : LE MAUVAIS LARRON ; DÉPOSITION ; UN CAVALIER.

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Cette troisième lancette est la plus mystérieuse et la plus singulière en raison de l'existence d'une double représentation de la confrontation du Mauvais Larron au diable, soit sur le gibet, soit lors de sa descente de ce gibet. On craindrait de ne pas l'interpréter correctement, si on ne retrouvait pas ailleurs cette déposition du Larron  à Guimiliau (1550), à Guengat (1550) et à Gouezec (ca 1550-1575). 

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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1°) Le mauvais larron sur le gibet, son âme emportée par un diable.

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Cette scène là est classique : le Mauvais Larron refuse d'être sauvé par le Christ, et détourne son regard de la Croix. Il est alors damné, et un diable emporte son âme en Enfer, en parallèle avec le panneau où un ange emportaitb aux Cieux celle du Bon Larron.

Ce diable violet est simiesque, velu, barbu, et doté d'une queue.

Le peintre fait très largement appel à la technique de l'enlevé de peinture, pour les nuages, les cheveux de l'âme, tous les détails du diable, les cheveux, la barbe et les éclats de lumière du visage du larron.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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2°) Le mauvais larron est descendu du gibet, son âme emportée par un diable.

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On pourrait d'abord croire que le personnage en rouge n'est pas un larron, — comme semble le penser le rédacteur de la notice du musée—, mais la corde blanche qui le ceinture, d'une part, la jambe droite pliée à angle droit (et donc brisée) d'autre part, et enfin le diable guettant son âme à sa droite, prouve qu'il s'agit bien de la déposition du Mauvais Larron de son gibet, l'artiste peintre plaçant deux épisodes successifs sur la même lancette. Cette Descente de gibet reprend les codes des Descentes de Croix.

Une enquête rapide ne m'a pas permis de trouver cette Descente de gibet dans les enluminures et peintures du XVIe siècle, hormis, précisément, sur les verrières de l'atelier Le Sodec,  à Guimiliau (1550), à Guengat (1550) et à Gouezec (ca 1550-1575). Mais dans ces trois derniers cas, la scène remplace celle du Mauvais Larron au gibet. D'autre part, dans ces trois cas, le larron est habillé d'une tunique blanche, et son visage se détourne vers sa gauche. Ici, à Langolen, le visage a été restauré. Deux lancettes (Mauvais Larron au gibet, et Descente de gibet du Mauvais Larron) ont-elles été habilement réassemblées en une seule ?

Mais dans ces quatre cas, c'est bien un même carton qui semble avoir été repris, même si, à Guimiliau, le diable a disparu.

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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Maîtresse-vitre ou baie 0, vers 1550, de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile juillet 2017..

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Maîtresse-vitre (atelier Le Sodec, vers 1550-1575) de l'église de Gouezec. Photographie lavieb-aile octobre 2017.

 

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Maîtresse-vitre (atelier Le Sodec, vers 1550-1575) de l'église de Gouezec. Photographie lavieb-aile octobre 2017.

 

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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Un autre détail est troublant. D'une façon très singulière (est-ce un unicum ?), les yeux du diable (cornu et ailé) ont été percés dans le verre. C'est par ailleurs un verre bleu qui, pour le faire apparaître vert, a été soit peint au jaune d'argent, soit gravé, c'est à dire doublé d'un verre blanc, et meulé de son verre bleu pour l'éclaircir et le peindre en jaune. Les yeux résultent-ils d'un meulage à la molette (outil servant à graver le verre)?

L'effet obtenu est saisissant.

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La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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3°) Un cavalier ( membre du Sanhédrin ?) et des soldats en armure.

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Ce cavalier est retrouvé dans toutes les verrières du corpus comparatifs, et il est facilement reconnaisable à sa coiffure à oreillettes, nouée d'un ruban à son sommet. Il lève la tête vers le Christ en croix. C'est toujours lui, ou sa monture, qui reçoivent les inscriptions à type de lettres souvent dépourvues de sens. Ici, nous ne lisons que VERE.EE sur le galon du camail.

 

 

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

La Crucifixion (ca 1550, atelier Le Sodec) de l'église Saint-Gunthiern de Langolen,  Musée départemental breton de Quimper  Inv. 1879.2.1 . Photo lavieb-aile 2024.

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SOURCES ET LIENS.

 

— ABGRALL (Jean-Marie), 1918, Notice sur Langolen, BDHA Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/74409be235347210158e84824de314c3.pdf

— BARRIÉ (Roger), 1978, Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle, Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper : Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper  ; sous la direction d' André Mussat / [S.l.] : [s.n.] ,  Thèse, Université de Haute Bretagne, Rennes. 

— BARRIÉ (Roger), 1977, "Un atelier de peinture sur verre en Cornouaille vers 1535", in Le vitrail breton. Arts de l'Ouest, numéro 3 (Centre de recherches sur les arts anciens et modernes de l'Ouest de la France, U. E. R. des arts, Université de Haute-Bretagne, Rennes)

— BARRIÉ (Roger), 1976 "Les verres gravés et l'art du vitrail au XVIe siècle en Bretagne occidentale". In: Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 83, numéro 1, 1976. pp. 35-44.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_...

— COUFFON (René), 1945, "La peinture sur Verre en Bretagne au XVIe siècle",  Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne. p.35

http://www.shabretagne.com/scripts/files/51ebaffaede742.09604269/1945_02.pdf

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur Langolen, Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/LANGOLEN.pdf

—DEBIDOUR (Victor-Henri )1981 La sculpture bretonne- Rennes, éd. Ouest-France, 1981 (rééd. en 1953) p. 69

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005, 365 p. (Corpus vitrearum France, série complémentaire. Recensement des vitraux anciens de la France, VII) page 186.

— LE STUM (Philippe), Nolwenn RANNOU, Michel LE GOFFIC, Patrick GALLIOU, André CARIOU, Christiane PRIGENT. 2007, "Le Musée départemental breton - Quimper" - Quimper : éd. Musée départemental breton, 2007.- 96 p. p.38, repr.

— MUSEE DEPARTEMENTAL BRETON

https://musee-breton.finistere.fr/fr/notice/1897-2-1-verriere-de-l-eglise-saint-gunthiern-de-langolen-musee-departemental-breton-81582f50-cb98-4f4d-9721-ce6e9cf6a948

—"Bulletin de la Société Archéologique du Finistère", 1897, tome XXIV Séance du 25 novembre, pp. LXIII-LXIV

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207639m/f75.item

— WAQUET (Henri). 1926,"Le Musée Breton de Quimper" - Paris : Henri Laurens éditeur, p. 45

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Passion XVIe siècle. Renaissance.
26 mars 2024 2 26 /03 /mars /2024 15:03

Les vitraux de la nef de la cathédrale de Troyes : les baies 127 et 227 des Saints  et de la vie de saint Pierre, réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine-Vaudémont, évêque de Metz . Armoiries épiscopales.

 

 

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Voir sur les verrières hautes de la nef  de la cathédrale de Troyes :

 

 

 

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Voir aussi sur mes 327 articles sur les vitraux de France :

 

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

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Avec 1 500 m² de verrières, allant du XIIIe au XIXe siècle, la cathédrale de Troyes est   l’un des plus vitrées de France.  Elle possède un triforium totalement vitré, (situé à mi-hauteur et qui fait le tour du bâtiment), ce qui est assez exceptionnel. Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme une œuvre majeure de la peinture sur verre en France. 

 

Les 20 verrières hautes de la nef forment un ensemble homogène. Elles ont été réalisées entre 1498 et 1505 par plusieurs peintres-verriers  dont le nom de certains sont connus (Pierre Maçon, Jean Verrat, Balthasar Godon, Lievin Varin et le cartonnier Nicolas Cordonnier). Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillaient au sein de structures familiales et fondaient des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier était une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’employait qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence (D. Minois).

Selon le rédacteur de la notice de l'Inventaire, rédigée en 1999, "Leur iconographie répond à la seule volonté des multiples donateurs. Leur véritable lien provient plus de la technique que du style : les peintres-verriers ont mis l'accent sur la lisibilité des compositions (larges registres de scènes, mise en valeur des faits et gestes des personnages par la réduction du rôle de l'architecture et des arrières-plans, modelé très appuyé, absence de chef-d'oeuvre et de gravure sauf dans la baie 233). Certains aspects rappellent les vitraux du milieu du 13e siècle des parties hautes du choeur : la gamme colorée très vive avec barbes et cheveux en pleine couleur, la mise en plomb des yeux de certains personnages, les fonds de mosaïque. Si la Renaissance italienne ne s'y fait pas encore sentir, Jean Lafond reconnaît une influence venue de l'est dans la verrière de saint Pierre (notamment l'atelier strasbourgeois de Pierre d'Andlau). Pour Emile Mâle, la présence dans ces verrières d'une forte veine d'inspiration populaire évoque l'imagerie d'Epinal."

Au contraire, Danielle Minois (2003 ; 2005) souligne la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. "Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », elle signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine." (L. Rivale)

Ces 20 verrières hautes de la nef se répartissent entre les baies du triforium (galerie à trois arcades entre chaque travée), qui portent les numéros 127 à 136, et, au dessus de celles-ci, les baies hautes homologues portant les numéros 227 à 236. Selon la numérotation internationale des vitraux, les baies nord portent un numéro impair et les baies sud un numéro pair.

Du côté nord du transept, l'auteur du carton des baies 213, et 215 réalisées par Jean Verrat et Balthazar Godon au début du XVIe siècle est connu, il s'agit de Nicolas Cordonnier, dit le Maître de la Légende de Santa Casa.

 

 

 

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Nous avons donc ainsi :

a) du côté nord, depuis le transept vers le fond de la nef :

-baies 127 et 227 : Saints ; vie de saint Pierre,  réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine Vaudémont, évêque de Metz ;

-baies 129 et 229 : Histoire de Tobie. 1500 ; don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de Denise Chappelain sa femme. Monogramme [du peintre verrier en tête de lancette de la baie 129].

-131 et 231 : Adoration des mages, et Histoire de Job. Don de Jeanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé. 1501. Inscription et armoiries. Monogramme d'un verrier au tympan.

-133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de saint Sébastien .

- 135 et 235 : Légende de la Vraie Croix ; réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricart. Armoiries . Baie 135 très restaurée au XIXe.

b) du côté sud :

-baies 128 et 228 : Calvaire ; saints et saintes. 1499 ; peintre-verrier Balthazar Godon et Jean Verrat ; don de Jean Huyard chanoine de la cathédrale, et Guillaume Huyard avocat du roi à Troyes  ; armoiries .

-baies 130 et 230 : Arbre de Jessé. Verrières réalisées par Lievin Varin entre 1498 et 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme. En baie 230, toute la famille de Jean de Marisy et de Guillemette Phélipe (ses frères, ses 9 filles et belles-filles) est représentée au bas de cette verrière. Armoiries.

-baies 132 et 232 :  Annonciation et Nativité. Parabole du Fils Prodigue. Don de Guillaume Molé et Simone Boucherat , 1499.  Réalisée en 1499 peut-être par Pierre I maçon (inscription ne notant que son prénom). Armoiries identifiées, devise "en attendant", monogrammes [du verrier]

-baies 134 et 234 : Vie de Joseph fils de Jacob ; réalisée en 1499, don d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes) son mari . Armoiries identifiées et monogrammes en baie 134. Inscription mentionnant le commanditaire et la date en baie 234.

-baies 136 et 236 : Histoire de Suzanne et du prophète Daniel ; réalisées en 1499 , don de Jean Coiffart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme (inscription) ; les vitraux du 15e siècle du triforium (baie 136) ont disparu et sont remplacés par des vitraux du 20e siècle sur le thème de l'histoire de Daniel.

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Donation par Henri de Lorraine évêque de Metz.

À la différence des autres verrières de la nef, où une inscription du bord inférieur revendique la donation par un couple de bourgeois de Troyes, et où le donateur ou la donatrice veuve sont représentés, cette verrière ne fournit aucun indice, hormis des alerions (petits aigles héraldiques) au tympan de la baie 127. Les belles armoiries épiscopales d'Henri de Lorraine sur le tympan de la baie 227 ne sont pas d'origine, car ce tympan a subi les conséquences d'un incendie de 1700.

Mais Léon Pigeotte s'est basé sur les comptes de la cathédrale pour en attribuer la donation à un "monseigneur de Metz", rapproché de Henri de Lorraine-Vaudémont (1425-1505), évêque de Metz de 1485 à 1505, fils d'Antoine de Lorraine et frère du duc Jean de Lorraine.

"La première verrière du côté gauche, vers la rue, représente plusieurs saints, notamment l'apôtre saint Pierre, saint Etienne, etc. Au pied de ce vitrail on ne voit point par une inscription quel en serait le donateur, mais nous pensons cependant qu'il aurait été donné par "Monsieur de Meitz". On voit en 1501-1 502 une dépense de roseaux « pour clore la verrière de Monsieur de Meitz » et une autre dépense au couvreur "pour faire escharfaud pour prendre la mesure de la verrière de Monsieur de Meitz..." au mois de mai et au mois de juillet 1502, les armatures de fer fournies par le serrurier avaient été directement payées par le donateur, ainsi qu'il résulte d'une mention écrite en marge de l'article de dépense qui lui-même est biffé (Comptes de l'année 1501-1502). Si nous attribuons le don de la verrière de la première grande fenêtre vers la rue, au personnage désigné par les indications que nous avons relevées , c'est que l'on connaît les donateurs des quatre autres grandes verrières de ce même côté par les inscriptions qui se trouvent au pied de chaque vitrail et qu'il est naturel de penser que  ce "Monsieur de Metz", donateur d'une verrière qui est indéterminée, est celui qui a donné la verrière qui ne révèle aucun nom..

Quel est ce personnage désigné sous le nom de Monsieur de Meitz ou Metz ? Nous ne saurions le dire exactement. M. Arnaud, dans son travail, en parlant de cette verrière, rapporte que l'on y voit les armes de Lorraine, et par suite en attribue le don à Louis de Lorraine, évêque de Troyes vers 1545, depuis cardinal de Guise. Cette opinion est inadmissible. Lors de sa nomination, Louis de Lorraine n'avait que 18 ans, il était par conséquent né vers 1527 ; or, le vitrail de M. de Metz existait au moins quinze ans avant 1527, car nous rencontrons dans les comptes de l'année 1511-1512 l'article que voici : « Payé à Jehan Verrat pour avoir relevé deux des panneaulx de la verrière de Monseigneur de Metz, y avoir fait des pièces selon les couleurs des histoires, les quels panneaulx avoient esté gastés quand la fouldre tomba sur le [grand] clocher (Comptes de l'année 1511-1312; dépense commune. ). » Il semble même résulter des comptes cités quelques lignes plus haut que ce vitrail aurait été posé dès 1501 ou 1502. A cette époque le siège épiscopal de Metz était occupé par Henri II de Lorraine-Vaudemont, fils d'Antoine de Lorraine, comte de Vaudemont, sire de Joinville. Ce prélat, qui fut évêque de Metz de 1484 à 1505, est probablement le donateur de notre verrière. Le passage du compte de 1511-1512 qui se réfère à la même verrière, nous apprend que Jean Verrat fut chargé de la réparer, serait-il téméraire d'en conclure qu'elle était sortie de son atelier ?" (Léon Pigeotte 1870)

Cette hypothèse est admise aujourd'hui par tous.

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Armoiries épiscopales d'Henri de Lorraine.

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Charles Fichot soulève une hypothèse complémentaire, celle d'un canonicat d'Henri de Lorraine à Saint-Etienne de Troyes, expliquant que saint Etienne soit ici présentant un donateur ; mais je n'ai pu vérifier cette information.

"Nous avons souvent remarqué dans nos recherches que certain chanoine de l'église collégiale et royale de Saint-Étienne  était assisté du patron de cette église dans les verrières où il se faisait représenter. Les verrières du sanctuaire de l'église d'Aulnay, près Lesmont, nous en donnent un exemple: maître Claude de Gyé, doyen de l'église Saint-Étienne et curé d'Aulnay, est représenté assisté de saint Etienne et non de saint Claude, son véritable patron.

Cet enseignement fait naître dans notre esprit la pensée qu'Henri II de Lorraine pourrait bien avoir fait partie de ce chapitre avant son épiscopat, ce qui expliquerait sa générosité à l'égard de la cathédrale de Troyes." (Fichot 1889)

Par contre, le fait que Henri de Lorraine-Vaudémont reconnaisse saint Etienne comme son patron est établi par le vitrail de la chapelle Sainte-Anne de Joinville, sur lequel il est agenouillé en donateur, présenté par saint Etienne, avec un phylactère énonçant Ora pro me beate prothomartyr Stephane" (Priez pour moi, bienheureux Etienne, premier martyr).   Ce vitrail de 1502 est exactement contemporain des baies 127-227.

D'autre part, Henri de Lorraine était évêque de la cathédrale Saint-Étienne de Metz, et cela me semble être la raison principale de son choix de patronage. Il a été le commanditaire en 1504 de la verrière du transept nord de sa cathédrale réalisée par Théobald de Lixheim.

 

Note : En 1500-1501, le sculpteur Jacques Bachot quitta Troyes pour réaliser à Joinville le tombeau de Henri de Lorraine-Vaudémont, dans la collégiale Saint-Laurent, chapelle du château, propriété de sa famille depuis des siècles. L'évêque de Metz suivait là une tradition familiale qui avait débuté avec le chroniqueur Jean de  Joinville. C'était une grande chasse en marbre décorée de figures de saints (mais lesquels ?) et un grand buste en bronze de Henri Costerel, de Troyes.  Le sculpteur revint à Troyes en 1505.

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Attribution possible à Jean Verrat.

Comme on vient de le lire sous la plume de Léon Pigeotte, cette attribution se base sur le fait que Jean Verrat répara cette baie en 1511-1512. En outre, Jean Verrat est un peintre-verrier très actif à cette époque de 1502 à Troyes et en la cathédrale de Sens. 

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Le sujet : la Vie de saint Pierre.

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La Vie de saint Pierre est illustrée, en peinture, sculpture et verrières, dans les nombreuses cathédrales  dont Pierre est le saint Patron (à Poitiers, Rennes, Vannes, Montpellier, Beauvais, ou, partagé avec saint Paul, à Troyes  et à Nantes). Au XIe siècle, quatorze scènes de la vie de saint Pierre, tirées de Matthieu, de Luc, des Actes des apôtres, des Actes apocryphes du pseudo Marcellus, étaient peintes en l'église Saint-Pierre de Saint-Benoît-sur-Loire. On la trouvait à Troyes figurée sur la baie 204  du chœur, au XIIIe siècle. Elle figure bien-entendu aussi dans de nombreuses églises. Voir par exemple dans ce blog, au XVIe siècle :

 

Elle est ici incomplète, et réduite à cinq épisodes. Le registre inférieur des deux premières lancettes comportait-il un scène de donation avec saint Etienne présentant le donateur en robe rouge?

L'unité des panneaux est assurée par celle des fonds puisque la même tenture bleue damassée et frangée est retrouvée de scène en scène, sur un gazon plus ou moins fleuri.

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Description.

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Ces deux verrières occupent la cinquième travée de la nef, côté nord. 

La baie 227, avec six lancettes réunies deux à deux sous deux mouchettes, et un tympan à treize ajours et écoinçons, mesure 10 m de haut et  6 m. de large.

La baie 127, en dessous, au triforium, avec ses six lancettes réunies deux à deux sous un tympan à deux mouchettes et un soufflet, mesure 3, 50 m de haut et 6 m. de large.

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Les baies 127 et 227 (1502)  de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 127 et 227 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 127 et 227 (1502)  de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 127 et 227 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE 127 (TRIFORIUM).

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Les descriptions, différentes,  des auteurs montrent que cette baie a été modifiée et restaurée au XIXe siècle.

"Dans les arcades des tribunes au-dessous, on voit d'abord des figures incomplètes de vieillards, qui remplissent les deux premiers panneaux. Au troisième, un vieillard près de la tête duquel est écrit un nom que quelques lettres transposées ou enlevées rendent illisibles.

Au troisième panneau est représentée la vraie croix, qui en occupe toute la hauteur, et auprès un vieillard debout, qui indique du doigt le signe de la rédemption autour duquel est un rouleau chargé d'une inscription.

Au quatrième panneau, saint Antoine, avec son compagnon, tient un livre ouvert et semble lire en marchant. Le fond est une étoffe bleue brochée et d'un dessin fort riche.

Les cinquième et sixième arcades sont occupées par des figures auxquelles on a rapporté quelques pièces qui sont tout à fait étrangères au sujet. La dernière est celle d'un évêque, dont il ne reste que la partie supérieure.

Dans les cercles à jour, au-dessus des figures, sont multiplices les bandes de gueules chargées des trois alerions d'argent de Louis de Lorraine. Ce blason répété, du même évêque, peut faire présumer avec quelque vraisemblance qu'il est le donateur de tout le vitrail de cette fenêtre. Louis de Lorraine, évêque de Troyes en 1545, mourut le 28 mars 1578, sous le nom du cardinal de Guise, après avoir été archevêque de Sens et abbé de Saint-Victor de Paris." (A. F. Arnaud 1837)

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"Les vitraux de cette galerie sont composés de figures de saints n'ayant aucun rapport avec le sujet principal de la grande fenêtre; ce sont, entre autres, saint Antoine, saint Louis, saint Gond et sainte Catherine, toutes figures endommagées et rapportées, provenant, à n'en pas douter, de la première fenêtre du transept." (Charles Fichot 1889)

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"Vitraux réalisés pendant les années 1500-1505 ; selon Biver et Fichot les figures de saint Gond, sainte Maure et saint Louis (auxquelles se rattacheraient saint Claude et saint Michel de la baie 213) proviendraient d'une verrière du bras nord du transept (la baie 217) peinte en 1505 par Jean Verrat et Balthazar Godon d'après un carton de Nicolas Cordonnier." (Brunon Decrocq, Palissy)

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La baie 127 (1502)  de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 127 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1 et 2. Saint Gond. Saint Claude accompagné d'un enfant.

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1. Saint Gond ou Godon ou Gaon ou Gand est un moine du VIIe siècle, neveu de saint Wandrille. Il fonda l'abbaye de Saint-Pierre-en-Oyes, ou Prieuré de Saint-Gond, dans la Marne.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Gond

Le saint tonsuré, en habit monastique recouverte d'une chape rouge à bords perlés et tenant la crosse abbatiale, est identifié par l'inscription St GO[N]D. Il tient sous le bras le livre (bleu) des fondateurs d'abbaye.

Fond damassé.

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2. Le saint évêque est identifié comme étant saint Claude car il est accompagné d'un enfant agenouillé. Il est placé dans une niche architecturée gothique flamboyant à maçonnerie, proche mais différent des niches de la baie 215.

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Dans le tympan, les bandes rouges chargées d'aigles sur fond jaune rappellent les armoiries du donateur supposé, Henri de Lorraine, d'or à la bande de gueules chargé de trois alerions d'argent. Ces motifs se retrouvent dans les tympans voisins.

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La baie 127 (1502)  de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 127 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3 et 4. Sainte Maure tenant la palme de martyre. Saint Louis tenant la couronne d'épines et portant le collier de l'Ordre de Saint-Michel.

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Inscription Se MAURE.

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Le collier de l'Ordre de Saint-Michel, avec coquilles et aiguillettes date de la création de l'Ordre en 1469 (il n'a pu être porté par saint Louis) et a été modifié en 1515 par François Ier : les aiguillettes  seront alors remplacées par des entrelacs. Le médaillon de saint Michel terrassant le dragon est bien présent, à l'extrémité de la main gauche, sur la poitrine du roi.

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La baie 127 (1502)  de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 127 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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5 et 6. Saint Claude. Saint Antoine et son cochon.

5. Inscription SAINCT CLAUDE. Comme en 2. , ce "saint Claude" est placé dans une niche architecturée. Mais il est ici agenouillé mains jointes, comme un donateur. Il ne porte pas de nimbe. L'inscription a-t-elle été ajoutée ou remplace-t-elle une invocation ? Ne serait-ce pas l'évêque de Metz Henri de Lorraine figuré comme donateur ?

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6. Saint Antoine est identifiable par sa canne en tau, par son cochon, et par les flammes rouges qui rappellent qu'il soigne le "mal des ardents", ou ergotisme.

 

Source : égliseduconfluent.

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La baie 127 (1502)  de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 127 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE 227.

 

 

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1 et 2. - Première apparition de Jésus-Christ à saint Pierre après sa résurrection.

Le saint, dans un manteau rouge,  est agenouillé, les mains jointes, sur le seuil d'une grotte. Jésus debout devant lui porte le nimbe crucifère et la croix symbole de sa résurrection. Il est torse nu et enveloppé dans le manteau rouge de sa gloire (manteau ici lie-de-vin et ourlé de perles), laissant visible la plaie du flanc. Sur la banderole qui occupe les deux panneaux on lit : CONFIDE FRATER QUIA MORS MEA. L'inscription complète se retrouve sur le panneau de l'apparition du Christ à Saint Pierre de la baie 9 de 1510  de l'église Saint-Etienne  d'Arcis-sur-Aube, Confide frater quia mors mea salus tua, "Mon frère, ayez confiance, parce que ma mort est votre salut". Je n'ai pu trouver l'origine de cette citation.

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Note : dans ce panneau, comme dans les suivants, et comme dans l'Histoire de Job de la verrière n°231, la bouche de saint Pierre est montée en chef d'œuvre dans le verre blanc de la barbe.

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La baie 227 (1502) de la Vie de saint Pierre de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 227 (1502) de la Vie de saint Pierre de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3 et 4. Saint Pierre en présence de Néron.

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L'empereur Néron, assis sur un siège romain en X, la tête couverte d'un turban surmonté d'une couronne d'empereur, le sceptre en main, et les pieds posés sur un coussin damassé. Devant lui, saint Pierre est conduit par un soldat. Un phylactère se développe sur les deux panneaux, sur lequel on lit les paroles de saint Pierre devant le Sanhedrin OBEDIRE OPOTET DEO MAGIS  [quam hominibus], "Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes." (Actes des Apôtres V,29).

Le soldat, qui grimace accumule les caractères vestimentaires des "méchants" selon le code de l'iconographie des vitraux et enluminures : couleurs verte et jaune, chaussures (en patte d'ours) à crevés, chausses à rayures, et tunique à taillades.

 

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La baie 227 (1502) de la Vie de saint Pierre de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 227 (1502) de la Vie de saint Pierre de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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 5 et 6.  Saint Pierre ressuscite la charitable Tabithe, à Joppé.

La scène est décrite dans les Actes des Apôtres 9:36-43. Apprenant le miracle de la guérison d'un paralytique, deux hommes de la ville de Jaffa [Joppé] viennent demander à Pierre de ressusciter Tabitha morte en odeur de sainteté. Il s'y rend, fait sortir les pleureuses de la chambre et se met à genoux . "Pierre dit : 'Tabitha, lève-toi', elle ouvrit les yeux, et voyant Pierre, elle se mit sur son séant." Il rappelle ensuite hommes et femmes qui attendaient dehors et leur présente la femme vivante.

 

On la voit ici affaissée sur le bord d'une fosse, les mains jointes, les cheveux épars, dans un linceul ; devant elle, saint Pierre portant sa clef et bénissant. Il dit, suivant le phylactère qui se déroule à la hauteur de sa bouche THABITA SURGE "Tabithe, lève-toi." Un personnage, peut-être Simon le corroyeur, hôte de saint Pierre à Joppé, est debout derrière cette femme.

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La baie 227 (1502) de la Vie de saint Pierre de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 227 (1502) de la Vie de saint Pierre de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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REGISTRE INFÉRIEUR

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7 et 8. Saint Étienne en diacre martyre et saint Claude  en évêque.

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"Au bas de la fenêtre, à gauche, on distingue la figure de saint Étienne portant dans sa dalmatique, qu'il soulève de la main gauche, les pierres qui ont servi à le lapider, en même temps qu'il tient la palme de son glorieux triomphe. Le bras et la main droite se soulèvent en avant : c'est l'attitude ordinaire d'un saint patron à l'égard du donateur qui devait se trouver devant lui dans le deuxième panneau, qui fut brisé en 1701 la chute du clocher du transept et par l'incendie qui se propagea sur les combles des bas côtés.

Cette figure de donateur a été remplacée par un saint Claude provenant de la première fenêtre du transept nord (baie 217), dont les verrières ont été complètement détruites par le même incendie. Cependant la première figure du donateur dont nous parlons a laissé des traces de son passage et de la position qu'elle occupait. On remarque au bas des pieds de saint Étienne un fragment de la queue de la soutane rouge que portait ce grand dignitaire de l'église de Metz, détail précieux qui confirme notre raisonnement et remplace toute espèce de supposition par une certitude. Ce prélat était à genoux devant un prie-Dieu chargé de ses armes et accompagné de saint Étienne, son protecteur, comme dans toutes les verrières anciennes." (Charles Fichot)

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La baie 227 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 227 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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9 et 10. Saint Pierre, assis sur une cathèdre, vêtu de la chape et de la tiare papales, reçoit et bénit Lin et Clet, qu'il ordonna évêques de Rome.

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Lin et Clet sont plutôt les assistants de Pierre, ses épiscopes, l'un pour l'enceinte de la ville, l'autre hors des murs; selon la tradition, se livrant tous deux à la prédication, ils convertirent beaucoup de monde et ils guérirent beaucoup de malades.

Ils sont représentés dans l'attitude du recueillement et les mains jointes. L'un des deux, la tête découverte, fléchit le genou; l'autre, debout, est coiffé d'un bonnet pointu à bourrelet ; ses épaules sont couvertes d'un camail.

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La baie 227 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 227 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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11 et 12. Dernière apparition de Jésus à saint Pierre.

On lit sur le phylactère qui se déroule au-dessus de la tête de l'apôtre DOMINE QUO VADIS, "Seigneur, où allez-vous?"  Une banderole devant la tête de Jésus lui répond: VADO ROMAE ITERUM CRUCIFIGI , "Je vais à Rome me faire crucifier de nouveau."

https://fr.wikipedia.org/wiki/Quo_vadis,_Domine_%3F

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La baie 227 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 227 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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Toutes les verrières de la partie ogivale de la fenêtre ont été renouvelées après l'incendie de 1700 par un damier de lozanges rouges séparées par des bandes bleues avec des rosettes d'or et d'argent. Dans les lobes du centre, quatre anges, qui auraient échappé à l'incendie  portent les armes du duché de Lorraine d'or à la bande de gueules, chargé de 3 alérions d'argent (XIXe siècle ?) et traversées d'une crosse en pal.

Ces armoiries épiscopales sont comparables à celles qui accompagnent Henri de Lorraine sur le vitrail de la chapelle Sainte-Anne de Joinville, réalisée aussi en 1502.

Il est évident que si ces armoiries étaient d'origine, le problème de l'identification du donateur ne se posaient pas.

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Henri de Lorraine agenouillé en donateur, chapelle Sainte-Anne de Joinville.Site ducs de lorraine.canalblog.com

 

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Tympan de la baie 227 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 227 (1502) de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 

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SOURCES ET LIENS.

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— ARNAUD (Anne-François), 1837, Voyage archéologique et pittoresque dans le département de l'Aube, Troyes page 144.

https://books.google.fr/books?redir_esc=y&hl=fr&id=joPE2XpCkkgC&q=verri%C3%A8re#v=snippet&q=verri%C3%A8re&f=false

"Les compartimens de l'ogive de la cinquième fenêtre sont remplis par des lozanges rouges séparées par des bandes bleues avec des rosettes d'or et d'argent comme à la fenêtre en regard. On y remarque l'écu deux fois répété de l'évêque Louis de Lorraine, qui est d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent, et la crosse d'or adossée. Louis de Lorraine, évêque de Troyes en 1545, mourut le 28 mars 1578, sous le nom du cardinal de Guise, après avoir été archevêque de Sens et abbé de Saint-Victor de Paris. Au-dessous sont des figures d'anges en attitude d'adoration.

L'intervalle des meneaux est occupé par deux rangs de figures de saints, grandes comme nature et détachées sur un fond d'étoffe bleue brochée de feuillages.

Dans le premier panneau, en haut, on voit premièrement saint Jean-Baptiste devant lequel est agenouillé saint Pierre, en chape papale de couleur pourpre et bordée de perles. Derrière le prince des apôtres est une grotte ouverte dans un rocher.

Aux deuxième et troisième panneaux, saint Pierre, toujours en chape papale et avec le nimbe entouré de perles d'or, est amené devant Agrippa assis sur son trône et coiffé d'un turban. Saint Pierre a la tête chauve entourée d'un nimbe bordé de perles avec une chape rose bordée de même.

Aux quatrième et cinquième panneaux, saint Pierre, vêtu de même, guérit une femme en présence de son mari.

Au deuxième rang, on voit d'abord saint Étienne vêtu en diacre, tenant une palme d'or et portant dans un pli de sa tunique plusieurs pierres pour rappeler le genre de son martyre. Vient ensuite un saint archevêque au nimbe de pourpre, tenant une croix et un livre ouvert sur lequel il a les yeux baissés.

Aux troisième et quatrième panneaux, on voit un personnage richement vêtu, coiffé d'un turban, qui accompagne un jeune homme prosterné aux pieds de saint Pierre, assis sur un trône d'or à dossier, revêtu d'une magnifique chape verte avec la tiare ornée des trois couronnes, et tenant à la main les deux clefs, signe caractéristique de la puissance qu'il a reçue du Christ. Ces trois dernières figures n'ont pas de nimbe.

Dans les cinquième et sixième panneaux sont encore les figures de saint Pierre tenant une énorme clef d'argent; sa tête est détachée sur un nimbe vert entouré d'un cercle d'or. Puis celle de saint Jean, en manteau rouge, et tenant une croix d'or; de la bouche de ces deux saints partent de longs rouleaux chargés d'inscriptions. Les figures des sujets supérieurs dont nous venons de parler ont aussi de semblables rouleaux déployés autour de la tête.

Le fond des douze panneaux de cette dernière fenêtre est une étoffe bleu foncé, brochée à fleur, d'un dessin assez riche.

Dans les arcades des tribunes au-dessous, on voit d'abord des figures incomplètes de vieillards, qui remplissent les deux premiers panneaux. Au troisième, un vieillard près de la tête duquel est écrit un nom que quelques lettres transposées ou enlevées rendent illisibles."

 

— BIVER (Paul), 1908-1935, L'École troyenne de peinture sur verre. Non consulté.

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858, Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

— FICHOT (Charles), 1889, Statistique monumentale du département de l'Aube page 220

https://www.google.fr/books/edition/Statistique_monumentale_du_d%C3%A9partement/-6jnG1emOHgC?hl=fr&gbpv=1&dq=civitas+ninive&pg=PA220&printsec=frontcover

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

— LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

 

—MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

— MINOIS (Danielle), 2005 Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560) .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— MINOIS (Danielle), 2003,La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald, 

— MOREL-PAYEN (Lucien) 1910 , Troyes et Provins (les villes d’art célèbres). — Paris, Laurens, 1910

https://books.google.fr/books/about/Troyes_et_Provins.html?hl=fr&id=fdByEAAAQBAJ&redir_esc=y

 Camille Georges Picavet, L. Morel-Payen. — Troyes et Provins (les villes d’art célèbres). — Paris, Laurens, 1910 [compte-rendu] Revue internationale de l'enseignement  Année 1911  61  pp. 87-88

https://education.persee.fr/doc/revin_1775-6014_1911_num_61_1_8939_t1_0087_0000_2

— MOREL-PAYEN (Lucien) sd, Guide-Souvenir de la cathédrale de Troyes  Troyes, Imp. L. Droin, -

—PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  "Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle)", Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

— PIGEOTTE (Léon),1870, Étude sur les travaux d'achévement de la cathédrale de Troyes de 1450 à 1630, Paris, Librairie archéologique de Didron, page 47.

https://archive.org/details/etudesurlestrava00pigeuoft/page/46/mode/2up

— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— TRIDON (Abbé), 1866,  Visite de la cathédrale de Troyes

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fa6e003ba720fd499741406274f973dd.pdf

— SITES

Eglises du confluent :

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

 

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000423

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000390

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000391

.

https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

.

https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux : Troyes. Héraldique Inscriptions XVIe siècle.

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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