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29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 16:27

Les baies 7 et 9, ou verrières du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Le recteur Henry de Coatsquiriou (de Quoëtsquiriou) en donateur et ses armoiries.

 

 

Voir :

— Sur Quéménéven :

— Sur les vitraux :

PRÉSENTATION.

Bien que la chapelle Notre-Dame de Kergoat ait été reconstruite à la fin du XVIe siècle, elle conserve des vitraux plus anciens, la baie 10 des saints et anges (2ème moitié du XVe siècle), la baie 8 de l'enfance et de la Passion du Christ (fin XVe) et la baie 5 rassemblant 4 apôtres et 4 prophètes d'un Credo, datant du 4ème quart du XVe siècle. 

D'autres verrières contiennent des panneaux du XVIe siècle comme les baies 3, 4, 6 et 11, mais aussi cette baie 7 et ses panneaux spectaculaires complétés par la baie 9.

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Restaurations.

Dès 1600, les vitraux anciens du XVe et XVIe siècle furent réorganisés vers 1600, puis en 1841, Guillaume Cassaigne les modifiant, plaçant des ornements colorés dans les baies du chœur et du transept. Il replaça les panneaux qu'il remplaçait dans les petites fenêtres des collatéraux, en les encadrant de larges bordures.

En 1901, Felix Gaudin restaura les verrières du flanc nord, puis en 1922-1924 l'atelier Labouret intervint sur les trois verrières méridionales de la nef. Les vitraux furent déposés en 1942, replacés en 1954 par Gruber, entretenus par Hubert de Sainte-Marie en 1978, mais en 2005, les auteurs du volume Vitraux de Bretagne du Corpus vitrearum déploraient, dans la nef, et en particulier au nord, des trous et un état précaire.

En 2009-2010, l'atelier Anne Pinto de Tussau (Charentes) qui se charge de restaurer et surtout de protéger les vitraux. En effet, ceux-ci s'altèrent avec le temps : soit la peinture s'efface, soit la condensation (air froid extérieur, air chaud intérieur) ruisselle sur la face interne et lessive la peinture, soit celle-ci facilite le développement de micro-organismes (lichens et algues) qui rongent le verre.

  La protection mise en oeuvre par l'atelier Pinto consiste en la pose d'une verrière de protection à la place du vitrail, lequel est décalé de 3cm vers l'intérieur pour créer une ventilation : c'est désormais sur la face interne du verre de protection que l'eau de condensation se forme et s'écoule. En outre, le vitrail est désormais à l'abri des garnements qui lancent des pierres, de la grêle, du vent ou de la pollution.

   Mais l'atelier a aussi procédé à la restauration du vitrail lui-même. Des verres avaient été brisés ; certains fragments avaient été fixés par des "plombs de casse", plomb ficelle ou aile de plomb,  qui, s'ils sont trop nombreux, finissent par altérer le dessin d'origine. Les soigneurs de vitraux en ont compté en moyenne  750 par verrière ! Ils les ont déposé au profit d'un collage bord à bord par résine silicone.

   L'accumulation de poussières et de lichens avait encrassé les panneaux, en les noircissant ou les verdissant. Pire peut-être, la masse du verre se trouvait piquée de taches blanchâtres ou noires, surtout les bleus du XVe, alors que ceux du XVIe résistaient mieux. Un nettoyage au pinceau puis au coton-tige. Et puis l'ancien mastic très dur a été retiré, les verres bouche-trous ou les lacunes ont été remplacés par du verre soufflé maintenu par des cuivres Tiffany.

   J'ai appris tout cela en lisant les panneaux exposés en 2014 dans la chapelle et réalisés par l'atelier Anne Pinto

 

 http://www.pinto-vitrail.com/home/vitraux12.php.

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La baie n°7 (v.1540). Description.

 La baie actuelle mesure 2,30 m de haut et 1,40 m de large. Elle comporte deux lancettes cintrées et un tympan  à un ajour et deux écoinçons . C'est une verrière recomposée avec des éléments d'une verrière du Jugement dernier provenant probablement du transept. Elle est datée vers 1540.

Les deux lancettes réalisent un ensemble divisé en quatre registres. En haut, dans des nuées, des anges ou chérubins multicolores entourent les trompettes du Jugement (les anges qui en jouent sont placés dans les deux écoinçons du tympan). En dessous, la Vierge et Jean-Baptiste (lancette de gauche), mains jointes, lévent les yeux vers le Christ du Jugement, qui occupe le sommet du tympan, montrant ses stigmates, enveloppé dans un manteau pourpre. À leur côté (lancette de droite) sont six apôtres, dont saint Paul avec son épée et saint Barthélémy avec son coutelas.

Plus bas encore, douze saints tournent également leurs regards vers le Christ-Juge. On reconnaît parmi eux saint Étienne (en diacre, avec les pierres de sa lapidation), saint François en habit de franciscain montrant les plaies de ses mains, saint Sébastien presque nu, le corps transpercé de flèches , et saint Laurent tenant le grill de son martyr.

Enfin, les panneaux inférieurs se détachent sur un ciel rouge : à gauche est peint un ange buccinateur, et à droite, la scène emblématique de ce vitrail, souvent reproduit, une femme nue tentant d'échapper à sa damnation et poursuivie par un démon bleu qui darde vers elle une langue acérée.

 

 

 

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La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Un démon bleu  ailé attrape une damnée par ses cheveux.

Comparez à la même scène sur la baie du Jugement dernier de Plogonnec :

Eglise Saint-Thurien de Plogonnec, baie 2 du Jugement dernier (1520-1525). Photo lavieb-aile.

 

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La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La baie n°9 (v.1540 et v.1560). Description.

 La baie actuelle mesure 2,30 m de haut et 1,40 m de large. Elle comporte deux lancettes cintrées et un tympan  à un ajour et deux écoinçons . C'est une verrière recomposée avec des éléments d'une verrière du Jugement dernier, compléments de la baie 7, et associée à un panneau provenant d'une autre baie postérieure de 10 à 20 ans où apparaît en donateur le recteur de Quéménéven Henry Quoetsquiriou, vicaire à Locronan .

 

 

-lancette de droite : en bas, la gueule du Léviathan, conforme à de nombreuses iconographies semblables, notamment sur les calvaires. Un malheureux damné déjà lacéré et transpercé continue à être frappé par la masse d'arme d'un démon, alors qu'il crache un animal (classiquement un crapaud). Ce corps, et les deux visages près de son ventre, est d'un artiste du XVie, alors que toute la partie gauche avec la tête du monstre date... de 1922, travail d'un artiste de l'atelier Labouret particulièrement doué pour l'imitation illusionniste de l'ancien.

au milieu, les élus, avec une première rangée de saintes et bienheureuses, et parmi elles Sainte Marie-Madeleine qui libère les effluves de son flacon de parfum. Au dessus, les saints, avec Saint Pierre (les clefs) et Saint Jean (le calice).

: au sommet, les trompettes de l'Apocalypse. 

 

 

 

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Dans le tympan l'ajour central porte le monogramme du Christ IHS entouré de sept séraphins rouges, tandis que les écoinçons sont ornés d'anges annonçant le Jugement de leurs trompes, entourés de  séraphins rouges.

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de gauche, partie supérieure: un ange sauve un élu sortant de sa tombe et qu'un diable tentait de ravir.

Dans le ciel bleu, des petits nuages et deux séraphins rouges.

L'ange, nimbé, porte sur sa tunique une dalmatique aux bords frangés. L'homme dont il se saisit (un clerc, car il porte la tonsure) a un visage emprunt de frayeur.

A droite, un élu, âgé et barbu, la tête couverte du linceul, mains jointes, s'élève vers les Cieux en sortant d'eaux bleues.

Le démon est velu, cornu avec une face bestiale et une gueule munie de crocs.

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de droite, partie supérieure: la réunion des apôtres et des saintes.

On reconnaît saint Pierre tenant sa clef et saint Jean, imberbe et tenant la coupe de poison. Parmi les saintes, Marie-Madeleine et son flacon de parfum, et  peut-être sainte Hélène tenant la croix.

Ce panneau complète l'assemblée des apôtres et des saints de la baie 7.

 

Grandes Heures d'Anne de Bretagne

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52500984v/f427.item

Jérôme Baschet:

https://journals.openedition.org/imagesrevues/878?keepThis=true&TB_iframe=true&height=600&width=1024&lang=en

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Comme l'a souligné Jean-Pierre Le Bihan, il existe des ressemblances entre les apôtres de ce panneau et ceux de la baie 4 de Guengat.

Baie 4 de l'église de Guengat.
La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de droite, partie inférieure: la gueule du Léviathan. Un démon ailé bleu menace un suppplicié avec une massue ferrée. Celui-ci est soumis au supplice de la roue à couteaux. Un autre démon ailé rouge et vert grimace.

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L'imagerie des tourments de l'Enfer a été diffusée dès la fin du XVe siècle par les gravures des ouvrages imprimés, comme le Grand Kalendrier des Bergers et l'Art de bien mourir. Voir mon dossier sur Kernascleden.

La gueule du Léviathan, jaune et bleue avec un œil et des cornes rouges et de longues dents, expose les damnés à son feu. Des serpents mordent les malheureux. On les oblige (l'homme sur la roue) à avaler des aliments, pour les punir par où ils ont fauté. Les clercs (tonsurés) ne sont pas omis des sévices.

Cette scène du Léviathan et des démons est repris, à la même époque, sur les calvaires monumentaux (Plougastel, Plougonven, Pleyben, etc.)

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Lancette de gauche : en bas, un donateur présenté par un ange.

Ce personnage à la  moustache en U |la tête a pu être repeinte] est vêtu comme un ecclésiastique, avec court surplis, courte soutane noire, chape damassée orange et or orfrayée présentant les douze apôtres, barrette posée à coté du livre d'heures, présente sur son prie-dieu un blason aux armes reconnaissables, celles de Henri (de) Coatsquiriou ou Quoetsquiriou, recteur de Quéménéven en 1566 (et vicaire de Locronan à confirmer). 

  À la montre de 1481 en Cornouaille, la noblesse de Quéménéven est représentée par Riou de Quoetsquiriou, seigneur du dit lieu,archer en brigandine, et Olivier de Quoetsquiriou par son fils Hervé. La seigneurie de Coatsquiriou est attestée au XVe siècle dans les paroisses de Cast (*) et de Plomodiern. En 1488, Riou Quoetsquiriou tient la terre Riou Lesmaes à Lespriten [Archives départementales de Loire-Atlantique, B 2035 cité par Tudchentil] en Briec. En 1563, le manoir de Kerhervé sur Briec appartenait au sieur de Coetquirïou ou de Coasquiriou (Tudchentil).

À la Montre de mai 1562 à Quimper (Tudchentil), sont cités :

Les nobles de Dineault.

– Jehan de Kersauson, sieur de Rosarnou, default.
– François Coatsquiriou, idem.
– Hervé Trégoasec, S.r du dict lieu, dict faire corselet et a faire avoir baillé sa déclaration.

Les nobles de Cast.

– Le sieur de Coatsquiriou, garde du sieur de Tréouret mineur, presant par Antoine le Grand, dict faire corselet et avoir baillé sa déclaration.

Les nobles de St.-Coulit.

– Jehan le Gentil, presant, dict faire arquebusier à cheval.
– Jehan Coatsquiriou, presant, idem.
– Jehan Huet, décédé, son bien en rachapt.
– M.tre Olivier du Quezmodiern, garde de la mineur, dict qu’il est sous l’esdict et avoir baillé sa déclaration.

  Le toponyme Coat Squiriou figure sur la carte IGN à 500 mètres au sud-est du bourg de Quéménéven, avec son moulin du Coat-Squiriou sur la rivière Le Steïr, la carte EM indique Coat Squirriou,  alors que la carte Cassini de 1750 mentionne "coasquiriou" avec l'indication d'un hameau et du moulin. Le site est rapproché de nemus schyrriou, propriété des vicomtes de Léon selon une chartre de 1208 ; il  y existerait une parcelle dite "ar ch'astellic" avec reste d'une motte féodale (J.P. Soubigou, Ann. Bret. n°1 à 2, 2008 p.111). Le toponyme est construit avec les mots coat-, "bois", et -squiriou, "éclat de bois".

https://remonterletemps.ign.fr/comparer?lon=-4.084206&lat=48.113025&z=14.1&layer1=8&layer2=1&mode=split-h

René Kerviler, Répertoire général de bio-bibliographie bretonne., vol. Livre premier, Les bretons. 9, 1886-1908  page 377

  C'est par "un ancien aveu" indiquant ses armes, un chesnier glanné chargé au pied d'un lépureau ou connil et sommé d'un héron que le chanoine Pérennès est parvenu à identifier ce recteur.

Pérennès ajoute : "Au-dessous de ce personnage, nous écrit. M. le comte de Rosmorduc, on lisait, dans un fragment de cartouche, l'inscription suivante qui est un distique : DEPOSCENTE BONVS FERT /MILITIS ARMA COLONVS GAVDET/ ET AGRICOLE NOMINE FORTIS EQVES". Cette inscription n'apporte pas grand chose, du moins pour moi.

 

Il est curieux de constater que le fond rouge à nuages blancs s'intègre parfaitement avec les scènes du Jugement dernier. On remarquera aussi le petit ange à l'index désignant le ciel (ou les scènes supérieures). Ce panneau est-il vraiment étranger au Jugement dernier de Kergoat?

La tenue du recteur l'apparenterait à un chanoine ou un archidiacre, avec sa chape damassée aux orfrois brodés d'apôtres (André, Jean), et avec son aumusse de fourrure (et queues) sous l'avant-bras gauche. Il m'évoque, entre autre le donateur présenté par saint Jean (vers 1520) dans la baie 2 de Saint-Nic : il porte une chape damassée dont l'orfroi est brodé des figures des apôtres  (on identifie Jean et Pierre) et il est agenouillé devant son prie-dieu, où le livre de prières est ouvert. Sur l'étoffe verte est figuré son blason, aux armes hélas effacées. Le panneau est très restauré, mais le visage aux cheveux courts est proche de celui d'Henry de Coatsquiriou, malgré l'absence de moustache. Les dentelles et le plissé du surplis sont assez proches, et on peut croire à l'existence d'une aumusse blanche tigrée de gris. Or, ce dignitaire ecclésiastique est agenouillé devant une scène du Jugement dernier, mais  plus tardive (3ème quart du XVIe siècle) et d'un style différent. On remarquera que saint-Nic et Kergoat sont séparés d'une quinzaine de kilomètres.

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Baie 2 (détail) de l'église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photo lavieb-aile 2017

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

 

 

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SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), 1945, La peinture sur verre en Bretagne. Origine de quelques verrières du XVIe siècle., SHAB pp.27-64

https://www.shabretagne.com/scripts/files/63d362c86e2153.67614839/1945_02.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005 "Les vitraux de Bretagne", Corpus Vitrearum France- Recensement VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 2005, 367pp. pages 169-171.

—LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-3062028.html attribue ce Jugement dernier à l'atelier Le Sodec de Quimper

"le Jugement Dernier de Notre-Dame de Kergoat en Quéménéven, dont le même sujet, avec des cartons proches se retrouve dans différents édifices comme Guengat, baie 4, avec malheureusement plus que quelques éléments, Plogonnec, baie 2 , et à la chapelle Saint-Sébastien de Garnilis en Briec (1561).. Pour la datation de ce Jugement Dernier de Kergoat, on peut proposer la datation de 1566 si l'on admet que le donateur est bien Henri de Quoëtsquiriou, recteur de cette paroisse à cette date. Il ne faut pas négliger que l’apport de ce chanoine dans ce vitrail peut être postérieur, comme le blason du prie-Dieu"

— PÉRENNÈS (Henri), 1928, “Notre-Dame de Kergoat : notice,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, 67 pages

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/cf7c0229aee151f69ccdfe31f1ccdd37.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux XVIe siècle. Chapelles bretonnes Héraldique
27 avril 2024 6 27 /04 /avril /2024 10:37

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.

Voir :

— Sur Quéménéven :

— Sur les vitraux :

 

 

— Sur ce thème du Credo apostolique, voir ici dans l'ordre chronologique (en violet, les vitraux):

 

 

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PRÉSENTATION.
Bien que la chapelle Notre-Dame de Kergoat ait été reconstruite à la fin du XVIe siècle, elle conserve des vitraux plus anciens, la baie 10 des saints et anges (2ème moitié du XVe siècle), la baie 8 de l'enfance et de la Passion du Christ (fin XVe) et la baie 5 rassemblant 4 apôtres et 4 prophètes d'un Credo, datant du 4ème quart du XVe siècle. 

D'autres verrières contiennent des panneaux du XVIe siècle (baie 3, 4, 6, 7, 9  et 11).

 

Restaurations.

Dès 1600, les vitraux anciens du XVe et XVIe siècle furent réorganisés vers 1600, puis en 1841, Guillaume Cassaigne les modifiant, plaçant des ornements colorés dans les baies du chœur et du transept. Il replaça les panneaux qu'il remplaçait dans les petites fenêtres des collatéraux, en les encadrant de larges bordures.

En 1901, Felix Gaudin restaura les verrières du flanc nord, puis en 1922-1924 l'atelier Labouret intervint sur les trois verrières méridionales de la nef. Les vitraux furent déposés en 1942, replacés en 1954 par Gruber, entretenus par Hubert de Sainte-Marie en 1978, mais en 2005, les auteurs du volume Vitraux de Bretagne du Corpus vitrearum déploraient, dans la nef, et en particulier au nord, des trous et un état précaire.

En 2009-2010, l'atelier Anne Pinto de Tussau (Charentes) qui se charge de restaurer et surtout de protéger les vitraux. En effet, ceux-ci s'altèrent avec le temps : soit la peinture s'efface, soit la condensation (air froid extérieur, air chaud intérieur) ruisselle sur la face interne et lessive la peinture, soit celle-ci facilite le développement de micro-organismes (lichens et algues) qui rongent le verre.

  La protection mise en oeuvre par l'atelier Pinto consiste en la pose d'une verrière de protection à la place du vitrail, lequel est décalé de 3cm vers l'intérieur pour créer une ventilation : c'est désormais sur la face interne du verre de protection que l'eau de condensation se forme et s'écoule. En outre, le vitrail est désormais à l'abri des garnements qui lancent des pierres, de la grêle, du vent ou de la pollution.

   Mais l'atelier a aussi procédé à la restauration du vitrail lui-même. Des verres avaient été brisés ; certains fragments avaient été fixés par des "plombs de casse", plomb ficelle ou aile de plomb,  qui, s'ils sont trop nombreux, finissent par altérer le dessin d'origine. Les soigneurs de vitraux en ont compté en moyenne  750 par verrière ! Ils les ont déposé au profit d'un collage bord à bord par résine silicone.

   L'accumulation de poussières et de lichens avait encrassé les panneaux, en les noircissant ou les verdissant. Pire peut-être, la masse du verre se trouvait piquée de taches blanchâtres ou noires, surtout les bleus du XVe, alors que ceux du XVIe résistaient mieux. Un nettoyage au pinceau puis au coton-tige. Et puis l'ancien mastic très dur a été retiré, les verres bouche-trous ou les lacunes ont été remplacés par du verre soufflé maintenu par des cuivres Tiffany.

   J'ai appris tout cela en lisant les panneaux exposés dans la chapelle et réalisés par l'atelier Anne Pinto

 http://www.pinto-vitrail.com/home/vitraux12.php.

Les pertes subies, les remaniements et désordres consécutifs à ces initiatives ne permettent pas de définir avec certitude le programme iconographique initial. Mais les huit personnages de la baie 5, réunis deux à deux et portant des phylactères, proviennent à l'évidence d'un Credo apostolique et prophétique à 24 personnages, rappellant la grande verrière d'axe de Quemper-Guézennec, un peu antérieure (1460-1470).

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Description.

 

La baie actuelle mesure 2,30 m de haut et 1,40 m de large. Elle comporte deux lancettes cintrées et un tympan  à un ajour et deux écoinçons dont les rois de Jessé Ezéchias et Jechonias attestent de la présence, toujours au 4ème quart du XVe siècle, d'un Arbre de Jessé.

Je peux soulever aussi  l'hypothèse d'un Arbre de Jessé à 12 rois de Juda,  entouré de 12 prophètes et de 12 apôtres.

Les huit figures du Credo apostolique et prophétique  sont rassemblés deux à deux (un apôtre avec son nimbe,  et un prophète) dans des niches et tenant un phylactère où est inscrit leur nom, et un article du Credo ou un verset prophétique. 

L'identité des personnages, et le relevé des inscriptions, n'ont pas encore été publiés : c'est le but de cet article.

-lancette de gauche  :

  • Saint Jacques le Majeur et le prophète Isaïe
  • Saint André et Baruch. 

-lancette de droite 

  •  Saint Pierre et Jérémie (têtes modernes)
  • Philippe, tenant une croix et Malachie 

L'ordre des apôtres dans le Credo étant Pierre-André-Jacques-Jean-Thomas-Jacques le Mineur-Philippe-Barthélémy-Matthieu-Simon-Jude-Mattias :  Pierre, André et Jacques  apôtres ici présents se plaçaient donc au tout début de la grande verrière initiale.

Le thème du Credo apostolique et  prophétique est rare en Bretagne (Kermaria-an-Iskuit et Quemper-Guézennec) et unique en  Finistère. Mais au XVIe siècle, les 12 apôtres portant leur phylactère accueillent les fidèles dans la plupart des porches des églises et chapelles bretonnes.

Nous avons bien affaire à un fragment de Credo apostolique et prophétique où les apôtres sont clairement identifiables, présentant les articles 1, 2, 3 et 7 du Symbole des Apôtres, selon une forme abrégée voire conventionnelle, et selon une graphie gothique qui associe au moins deux styles différents (restauration?). L'écriture la plus difficile à déchiffrer est la plus belle en terme de calligraphie, mais elle multiplie les procédés d'abréviation, les omissions par tilde, les lettres conjointes, les lettres souscrites pour placer un texte de plusieurs mots sur un emplacement réduit. C'est ce qui en fait sa richesse.

Les apôtres devaient être disposés selon deux rangs verticaux, puisque les apôtres des six premiers articles se trouvent à droite, et inversement pour Philippe qui appartient aux six apôtres suivants.

  Le Credo prophétique est d'autant plus ardu à décrypter que le verset qui leur est attribué n'est pas fixé, et que les prophètes ne sont pas identifiables, comme les apôtres, par des attributs. Là encore, les autres exemples de Credo de l'iconographie montrent que la réduction du texte peut aller jusqu'à l'omission de mots ou  de plusieurs lettres des mots, ce qui rend le déchiffrement du verset trop inaccessible à un néophyte.

Voir :  La maîtresse-vitre de l'église de Quemper-Guezennec (22).

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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En haut à gauche : L'apôtre Jacques le Majeur et le prophète Isaïe.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

 

Isaïe et sa prophétie Ecce virgo concepiet .

 

Isaïe est barbu et coiffé d'un bonnet vert. Il est pieds-nus, peut-être par suite  de la recomposition des fragments.

Malgré quelques difficultés de lecture, le phylactère porte le début du verset d'Isaïe, VII, 14 : ESAIUS ECE VIRGO CONCIPIET (ou  co(n)cep...pa(r)iet).  Ecce virgo concipiet et pariet filium, et vocatibur nomem ejus Emmanuel : "une vierge concevra, elle enfantera un fils qui sera appelé Emmanuel".

Dans la tradition, et notamment à Quemper-Guezennec, c'est bien Isaïe, et ce verset, qui sont appariés à l'apôtre Jacques le Majeur.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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L'apôtre Jacques le Majeur et son troisième article du Credo qui conceptus est de Spirituo Sancto natus est Maria Virgine

Jacques porte, sous le nimbe, le chapeau frappé d'une coquille et tient le bourdon du pèlerin vers Compostelle. L'inscription  JACOBUS QUI -FEZ NATUS EST DE-- est suffisante pour attester que le verset cité est bien le troisième du Credo.

Plus intéressant peut-être est l'inscription qui se lit, tracée en réserve sur le galon du manteau blanc de l'apôtre : VOS DEVS --ANG--ET, car sa présence n'a pas été soulignée.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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En bas à gauche : L'apôtre André et le prophète Baruch.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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Le prophète Baruch et son verset :

 

Le prophète est coiffé d'un bonnet (presque un casque) et ses épaules sont couvertes d'un camail frappé d'hermines portant un collier à gros maillons de chaines. Ne serait-ce pas là un réemploi provenant d'un roi de l'Arbre de Jessé ? Son manteau est rouge, et c'est une épée qui longe son côté gauche. 

Le texte est BARUCH VITIO EGO ANTEUS [AUTEM ] ---DUUM --ET ER--

Je n'ai pu rattacher cette inscription à un verset de Baruch. Baruch est plus souvent cité dans les Arbres de Jessé (avec les citations Hic est enim deus noster  Baruch 3:36, ou Post haec in terris visus est. Baruch 3:38) que sur les Credo, où son verset  3:38 Visus est in terris et cum hominibus conversatus est est emprunté par Jérémie à qui il est attribué.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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L'apôtre André et le deuxième article du Credo.

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André est accompagné de sa croix en X (de couleur jaune). Il est nimbé, barbu, il tient un livre, il est  pieds nus, et l'inscription indique :  

ANDREAS EST IN IESUM XSTUM FILIUS EI--, soit l'association du titulaire, ANDREAS, et du début de deuxième article   Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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En haut à droite : saint Pierre et Jérémie (têtes modernes).

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1. Jeremias : patre(m) (in)voca/ .is..et v..me 

   . S : petrus Credo i(n) deu(m) patre(m)

Nous avons affaire au premier article du credo présenté par Saint Pierre préfiguré par Jérémie et sa citation Patrem invocabit qui terram fecit. 

 

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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Saint Pierre.

Saint Pierre tient sa clef sur l'épaule droite. La tête est moderne : un ancien n'aurait pas omis la calvitie et le toupet de l'apôtre.

Son phylactère indique :

S.PETRUS CREDO IN DEUS PATREM

Soit  "Saint Pierre" puis le début du premier article du Credo "Je crois en Dieu le Père".

L'inscription en lettres gothiques utilise des deux-points , des lettres conjointes ,  des abréviations par titulus, et des lettres ornées.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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Le prophète Jérémie.

il est coiffé d'un bonnet vert conique. La tête est moderne.

L'inscription indique :

JEREMIAS PATREM VOCABIS ME ET POST ME

Soit le nom Jérémie et fragment du verset de Jérémie 3:19 :Et dixi: Patrem vocabis me, et post me ingredi non cessabis.

"Je disais : Tu m'appelleras: Mon père! Et tu ne te détourneras pas de moi."

Cette association de saint Pierre avec le prophète Jérémie est extrémement fréquente, mais l'inscription présente ici  est beaucoup plus rare. Ce prophète présente ce verset Je 3:19 au Baptistère San Giovanni de Sienne du milieu du XVe siècle (peinture de  Lorenzo Vecchetia). Ou dans le Bréviaire de Martin d'Aragon (entre 1380 et 1400) BnF Rothschild 2529 f.2. Mais ailleurs, et depuis le Verger de Soulas, Jérémie présente un texte qui est composé de plusieurs découpages de citations bibliques : Patrem invocabitis qui terram et concidit coelum

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La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.

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En bas à droite : l'apôtre  Philippe et le prophète Malachie.

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La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.

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L'apôtre Philippe.

 

 Il tient une croix à longue hampe mais à traverse oblique (comme dans le Kalendrier des Bergers 1493).

L'inscription indique S: PHILIPPE IUDICAR VIVOS ET MO :  fragment du 7ème article inde venturus est iudicare vivos et mortuos.

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La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.

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Le prophète Malachie.

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L'inscription indique :

MALACHIAS ONUS[?] INIQUITATE  . 

Il ne s'agit plus de la même écriture, le deux-point a disparu, les abréviations également : ce texte est-il fidèle à l'original ? Le terme iniquitate se retrouve dans Malachie 2:4 Lex veritatis fuit in ore eius, et iniquitas non est inventa in labiis eius; in pace et in aequitate ambulavit mecum et multos avertit ab iniquitate.  "La loi de la vérité était dans sa bouche, Et l`iniquité ne s'est point trouvée sur ses lèvres; Il a marché avec moi dans la paix et dans la droiture, Et il a détourné du mal beaucoup d`hommes".  

 

Dans la salle du Credo des appartements Borgia du Vatican, Philippe est associé à Malachie avec le texte ascendam at vos in iudicio et ero testis velox ou bien  Ascipient in me deum suum quem confixerunt. Ce prophète est aussi associé, dans le même Credo Borgia, à Simon au 10ème article pour le verset Cum odio habueris, dimitte.

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La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.

 

 

LE TYMPAN.

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Dans l'ajour,  le buste du Christ bénissant et globe crucifère est estimé vers 1540, il était autrefois utilisé en baie 7 . Dans les écoinçons se trouvent 2 rois d'un Arbre de Jessé, couronnés, dotés du sceptre, tenant le phylactère indiquant leur nom : Ezechias et Jechonias (4e quart XVe).

 

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La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.

COMMENTAIRE

Le thème du "Credo apostolique et prophétique" et son illustration sur le vitrail de Kergoat.

Cette iconographie s'est développée au XIIIe siècle à la suite de réflexions théologiques montrant que les articles du Credo trouvent leur fondement dans le Nouveau Testament, par des références à des textes des Évangiles, des Épîtres et des Actes des Apôtres, mais aussi dans l'Ancien Testament par des citations des Prophètes, ce qui fonde le Credo non pas sur tel ou tel Concile, mais sur la parole de Dieu.

  a) Le Symbole des Apôtres

Ce Symbole des apôtres, souvent appelé Credo comme celui de Nicée, était récité quotidiennement par les clercs dans la lecture de leur bréviaire, et, depuis le Missel Romain de 2002, il peut être récité à la place du Credo lors de la Messe.  

  Il est la traduction, latine puis française, d'un texte grec. On le reconnaît dès le premier article qui dit Je crois en Dieu le Père tout-puissant (Credo in Deum, Patrem omnipotentem) alors que le Credo énonce Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant (Credo in unum deum ).

Il s'agit  ici non pas du Credo à proprement parler, celui qui est récité à la messe et qui est le Symbole de Nicée-Constantinople, mais le Symbole des Apôtres, une profession de foi qui, selon la tradition, proviendrait directement des Apôtres et qui serait donc inspiré par l'Esprit-Saint. La légende développée dès le IVe au VIe siècle veut même qu'à la veille de leur dispersion, chacun des douze apôtres en ait récité un article : il compte donc douze articles de foi. On trouve cette tradition chez Ambroise de Milan (339-397) puis chez Rufin d'Aquilée (345-410), l'auteur qui donne le premier texte latin du symbole. celui-ci écrit dans Commentaire du symbole des apôtres (v.400) " Nos anciens rapportent qu'après l'ascension du Seigneur, lorsque le Saint-Esprit se fut reposé sur chacun des apôtres sous forme de langues de feu, afin qu'ils puissent se faire entendre en toutes les langues, ils reçurent l'ordre de se séparer et d'aller dans toutes les nations pour prêcher la parole de Dieu. Avant de se quitter, ils établirent en commun un régle de la prédication qu'ils devaient faire afin que, une fois séparés, ils ne fussent exposés à enseigner une doctrine différente à ceux qu'ils attiraient à la foi du Christ ; étant donc tous réunis, remplis de l'Esprit -Saint, ils composèrent ce bref résumé de leur future prédication, mettant en commun ce que chacun pensait et décidant que telle devra être la règle à donner aux croyants. pour de multiples et très justes raisons, ils voulurent que cette règle s'appelât symbole."

http://www.patristique.org/Historique-du-symbole-des-apotres.html

  Au VIe siècle, à la suite de deux sermons pseudo-augustiniens (Sermon 240 et 241) d'un prédicateur gaulois, chaque article fut attribué à un apôtre particulier : ce point est important , puisqu'il va nous aider à déchiffrer le texte du phylactère si nous identifions l'apôtre. Voici la répartition selon le texte latin, celui qui nous interesse :

1- St Pierre : Credo in Deum, Patrem omnipotentem, creatorem caeli et terrae

2- St  André : Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum

3 - St Jacques le Majeur : qui conceptus est de Spirituo Sancto natus est Maria Virgine

4 -St Jean : passus sub Pontio Pilato, crucifixius, mortuus et sepultus

5 -St Thomas : descendit ad inferos, tertia die ressurrexit a mortuos

6 -St Jacques : ascendit ad caelos ; sedet ad dexteram patris Dei Patris omnipotentis

7 -St Philippe : inde venturus est iudicare vivos et mortuos

8 -St Barthélémy : Credo in Spirituum Sanctum

9 -St Mattieu : sanctam ecclesiam catholicam

10 -St Simon : sanctorum communionem, remmisionem pecatoribus

11 -St Jude : carnis resurrectionem

12 -St Matthias : vitam eternam.

  Ce Credo apostolique est représenté en Bretagne dans le porche ou sur le calvaire de très nombreuses chapelles et églises (je citerai le calvaire de Saint-Venec en Briec, l'ossuaire de Sizun, le porche de Saint-Herbot à Plonevez-du-Faou, saint-Mélaine à Morlaix, mais la rencontre de l'alignement de leurs niches est trop fréquente pour qu'une liste soit exsaustive.) Voici par exemple Saint Jacques  à Saint-Venec, avec un fragment de l'article ascendit ad c(a)elos :

 

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 b) Le Credo prophétique.

  Il relève, sur le plan théologique, de la typologie biblique, ou recherche de la correspondance entre l'Ancien et le Nouveau Testament, conformément à la phrase de Saint-Augustin dans Questions sur l'Heptateuque,2, 73 "Le Nouveau Testament est caché dans l'Ancien, et l'Ancien se dévoile dans le Nouveau". Cette exègése était particulièrement nécessaire pour le Credo, dont un article du Symbole de Nicée affirme : "Je crois en l'Esprit Saint [...] il a parlé par les prophètes". J'ignore à quelle date les théologiens (pour Emile Male, "quelque théologiens contemporains de St Thomas d'Aquin au XIIIe) ont cherché dans les textes des Prophètes les verset qui préfigurent les articles du Credo, mais dès le XIVe et surtout au XVe siècle, cette correspondance se trouva illustrée soit dans les miniatures et enluminures (Heures du Duc de Berry), les gravures des incunables (Calendrier des Bergers, XVe), les peintures murales (Génicourt, Meuse, XVIe), les stalles (dès 1280-1290 à Pöhlde, Basse-Saxe; consoles de la chapelle Bourbon à Cluny  et au XVe à la cathédrale Saint-Claude de Genève, comme à Saint-Ours d' Aoste en Savoie ; "credo savoyard" de la cathédrale de Saint-Jean de Maurienne), les sculptures (portail de la cathédrale de Bamberg, fonts baptismaux de celle de Meersburg, châsse de St Héribert à Cologne, piédroits de la cathédrale Saint-Jacques de Compostelle, fenêtres de la basilique Saint-Rémi de Reims, trumeau et portail nord de Chartres, porche de la cathédrale de Tarragone, déambulatoire de la cathédrale d'Albi, portail du Beau Dieu d'Amiens, portail sud de la cathédrale de Bourges...) et les vitraux (infra).

L'une des bases théologiques est le Commentaire du Credo par Thomas d'Acquin.

  Deux thèmes iconographiques relèvent de la même analyse typologique, et ces deux thèmes sont organisés autour du chiffre douze: l'Arbre de Jessé, dès le XIIe siécle, avec les douze rois de Juda préfigurant la royauté du Christ. Et les douze Sibylles qui ont prophétisé l'avènement du Christ.  C'est ce qui rend bien intéressant la présence des deux rois au tympan de la baie 11, et qui laisse imaginer deux vitraux à Kergoat, l'un consacré au Credo apostolique, l'autre à l'arbre de Jessé.

 

  L'une des plus belles, des plus grandioses et des mieux conservés de ces représentations du credo prophétique se trouve à Sienne, à quelques mètres du célèbre pavement du Duomo consacré aux Sibylles : c'est la voûte du Baptistère, réalisé de 1415 à 1428 par Lorenzo di Pietra dit Vechietta. Les apôtres, portant leur phylactère, sont placés en vis-à-vis de leur précurseur.http://www.viaesiena.it/fr/caterina/itinerario/battistero/articoli-del-credo/articoli-della-terza-campata

   Les vitraux ne sont pas en reste : Vitrail de la Sainte Chapelle de Bourges, de la cathédrale de Chartres, de l'église Saint-Marcel à Zetting (57), 2e quart XVe), de la chapelle de la Mailleraye à Jumièges, et en Bretagne celui de Quemper-Guezennec (Cotes d'Armor) datant de 1460-1470 décrites par Jean-Pierre le Bihan  http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-35934749.html

    A la différence de celle des apôtres, la liste des versets prophétiques n'est pas fixée, mais on retrouve néanmoins une certaine constance. Je m'appuierai sur le relevé de J.P. Le Bihan à Quemper-Guezennec (Q.G) et sur le texte du baptistère de Sienne (B.P) 

1-St Pierre : Jérémie : Patrem invocavit qui terram fecit (Q.G) (citation complexe)

2-St André : David : Filius meus es tu ego hodie (Q.G)

          = Psaumes, 2, 7 : Domine dixit ad me : Filius meus es tu ego hodie genui te (Vulgate)

             "Je publierai le décret : Yahvé m'a dit : Tu es mon fils, je t'ai engendré aujourd'hui".

3-St Jacques le majeur : Isaïe : Ecce virgo concipiet et pariet (Q.G) :

            = Isaïe, VII, 14, Ecce virgo concipiet et pariet filium, et vocatibur nomem ejus Emmanuel : "une vierge concevra, elle enfantera un fils qui sera appelé Emmanuel".

4-St Jean  : Daniel : Post LXX hedomadas, accidetur Christus (Q.G)

                    : Ezechiel : Signa Thau gementium (B.S)

                : Zacharie 12,10: Ascipiens ad me, quem confixierunt (Autre)

  = Zacharie, 12, 10 : ascipient me, quem confixierunt :"ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont percé" 

5-St Thomas   : Malachie : Et fuit Jonas in ventrem ceti (Q.G)

                 : Osée, 13, 14 De manu mortis liberado eos...ero mors tua, o mors, ero morsuus tuus, inferno (autre) : "Je les délivrerai de la mort...Ô mort, où est ta peste ? Séjour des morts, où est ta destruction? "

6 -St Jacques  : Michée : Ce ... et erit civita gloria (Q.G)

                  : Amos : qui aedificavit in coelo ascensionem suam (B.S)

7 -St Philippe   : Zacharie : Acharias, suscitabo filios tuas (Q.G)

                      : Joël : In valle Iosaphat iudicabit omnes gentes (B.C)

8 -St Barthélémy : Sophonie : sedebo ut judicui omnes gentus (Q.G)

                   : Aggée : Spiritus meus erit in medio vestrum (B.C)

9 -St Matthieu : Joel : Spiritus meus erit une medie vestrum (Q.G)

                 : Sophonie : Hic est civitas gloriosa qui dicitur extre me non est altera (B.S)

10 -St Simon     : Osée : Ose, arida audite verbum Dominum  (Q.G)

                 : Malachie : cum hodio abueris dimille ( B.S)

                  : Malachie : deponet dominus omnes iniquates nostras.(La Mailleraie)

 11 - St Jude        : Amos : qui aedificat in caelo ascensionem suam. (Q.G) (La Mailleriae)

                  : Zacharie : Suscitabo filios tuos (B.S)

12 -St Mattias    : Ezechiel : Et erit dominus regnum missus.(Q.G)

                   : Abdias : Et erit domino regno (B.S)

    On peut trouver une magnifique illustration sur le Psautier de Jean de Berry (Gallica).

 

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SOURCES ET LIENS.

— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005 "Les vitraux de Bretagne", Corpus Vitrearum France- Recensement VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 2005, 367pp. pages 169-171.

 

Sur le Credo apostolique :

Le Livre de prière d'Anne de Bretagne (Jean Proyer, Tours 1492-1495), Morgan & Pierpont Library

https://www.themorgan.org/collection/prayer-book-of-anne-de-bretagne/5Site http://idlespeculations-terryprest.blogspot.fr/2014/02/the-apostles-creed.html

— Grant Kalendrier et compost des bergiers , 1529, imprimé à Troyes.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86095054/f89.item.zoom

— Grant Kalendrier et compost des bergiers , Paris 1493

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86267664/f89.item

— CRITCHLEY (David J.) Prophets, Apostles, and Saints in the side windows of Winchester College Chapel

https://www.vidimus.org/issues/issue-141/features/winchester-college-chapel/

—CRITCHLEY (David J.) 2023, The Apostle's creed and the north crawley rood screen, Records of the Buckhinhamshire vol.63

https://bas1.org.uk/publications-2/records-of-bucks/

 

— FAVREAU Robert 2003,Les autels portatifs et leurs inscriptions, Cahiers de civilisation médiévale 2003 Volume   46 pp. 327-352 :http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ccmed_0007-9731_2003_num_46_184_2865

 — Baptistère de Sienne : http://www.viaesiena.it/fr/caterina/itinerario/battistero/articoli-del-credo/articoli-della-seconda-campata

 — Psautier de Jean de Berry, Enluminures de André Beauneveu 1380-1400 : gallica 

 

 

—GAY (Françoise) 1993, Le choix des textes des prophètes face aux apôtres au Credo", in Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— GAY (Françoise) 2019, Introduction au catalogue des inscriptions...

https://in-scription.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=170#ftn58

—GAY (Françoise), 2019, épigraphie des inscriptions présentées par les Prophètes.

https://in-scription.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=316

https://in-scription.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=299

—GAY (Françoise), 2019, Les doubles credo, prophètes et apôtres = Les inscriptions présentées par les prophètes dans l’art de l’Occident médiéval – catalogue et édition

https://in-scription.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=319

— HASENORH (Geneviève), 1993 "Le Credo apostolique dans la littérature française du Moyen-Âge", Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— LACROIX (Pierre) , Renon, Andrée,  Mary, Marie-Claude, Vergnolle, Éliane [Publ.] Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon (1993).

— MÂLE (Emile)

https://patrimoine.amis-st-jacques.org/documents/000135_e_male_credo_des_apotres_2.pdf

— RENON F, relevé du Credo du chœur de la cathédrale de Cambray en 1404 Revue de l'art chrétien: recueil mensuel d'archéologie religieuse, Volume 8 Arras ; Paris 1864 page 262.

—  RITZ-GUILBERT, Anne 1993 ; "Aspects de l'iconographie du Credo des apôtres dans l'enluminure médiévale", Pensée, image & communication en Europe médiévale : à propos des stalles de Saint-Claude; Besançon; Asprodic L'auteur analyse les Credo typologiques apparus dans l'enluminure du 13e siècle, puis la version originale qu'en donne Jean Pucelle dans le Bréviaire de Bellevill (Paris, B. N., ms lat. 10483) aux environs de 1323-1326. Le peintre a utilisé le Credo des apôtres comme attribut de la vertu personnifiée de la Foi

—SCHMITT (Jean-Claude), 1989  "Les images classificatrices", in Actualité de l'histoire à l'Ecole des chartes: études réunies à l'occasion publié par Société de l'Ecole des charte 1989 pp.311-341.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Credo apostolique Inscriptions XVe siècle Chapelles bretonnes
4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 13:05

La chaire à prêcher extérieure/ calvaire (granite, XVIe siècle) de Notre-Dame-de-Kérinec à Poullan-sur-Mer (29).

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Voir :

La chaire-calvaire (granite, XVe siècle vers 1420-1440)  de l'église de Runan. Les gargouilles de la façade nord. Diverses sculptures.

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PRÉSENTATION.

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La Bretagne conserve quelques chaires à prêcher extérieures non accolées à l'édifice religieux :  ce sont celles de Runan, de Pleubian , de Saint-Gonery à Plougrescant dans les Côtes-d'Armor, celle de Plougasnou, dans le Finistère nord, et celles de Kerinec à Poullan, de Notre-Dame des Trois-Fontaines à Gouezec, de la chapelle de Plas-ar-Horn de Locronan , de Tréminou en Plomeur, ou de Notre-Dame d'Izel-Vor à La Forest-Fouesnant, en Finistère sud. Ce sont des chaires-calvaires, des calvaires entourés d'un muret d'appui pour le prédicateur. Elles ont été bâties pour répondre à l'afflux de foules de fidèles lors de pèlerinages ou de pardons.

La construction de la chapelle Notre-Dame de Kérinec, perdue dans la campagne, débute vers 1280 (chœur) et se poursuivit à la fin du XIVe (façade orientale), et au début du XVIe (nef). Le calvaire-chaire date du XVIe siècle.

Ce calvaire en granite de 5,50 m  possède un soubassement de trois degrés, le dernier étant ceinturé d'une balustrade formant chaire à prêcher de plan circulaire : sur cette balustrade, un pupitre, soutenu par un masque grotesque qui se bouche les oreilles, permettait au prédicateur de placer ses notes et ouvrages.

À l'intérieur de cette chaire, un socle cubique reçoit une croix monolithe de section octogonale, portant selon Castel "les gibets des larrons sur les branches (disparus)".

Par contre, j'ai été surpris de trouver au sommet de cette croix un Christ en croix, et en avers une Vierge à l'Enfant qui me semblent dater du XVe siècle, et dont Yves-Pascal Castel ne signale l'existence que par un laconique "Croix à pans, crucifix". Le caractère très rustique de ces deux sculptures, la flexion accentuée des genoux du crucifié, ses cheveux formant deux tresses sur les côtés, son bras droit escamoté, les deux visages frustes de la Vierge couronnée et de l'Enfant, et surtout l'accolade gothique d'un dais, m'évoquent les crucifix à dais du XVe siècle. Je regrette de n'être revenu chez moi qu'avec une photo médiocre du Christ, mais la photo de la Vierge est acceptable au vu des conditions difficiles d'éclairage de sous-bois.

Je serai heureux de recevoir des avis éclairés sur ce Crucifix. Quelques articles illustreronst ces crucifix à dais gothiques du XVe siècle :

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La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le masque barbu du pupitre, se bouchant les oreilles.

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La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

La chaire-calvaire de la chapelle Notre-Dame de Kérinec à Poullan-sur-mer. Photographie lavieb-aile 2023.

 

 

SOURCES ET LIENS.

—CASTEL (Yves-Pascal) 1980 Atlas des croix et calvaires du Finistère

2547. Kerinec, chapelle, g. 5,50 m. XVIè s. Soubassement formé d’une chaire à prêcher de plan circulaire, pupitre soutenu par un masque grotesque qui se bouche les oreilles. Socle cubique. Croix monolithe de section octogonale, portant gibets des larrons sur les branches (disparus). Croix à pans, crucifix. [YPC 1980]

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/poullan_sur_mer.html

—GRAND (Roger), 1924, "Les chaires à prêcher au dehors des églises", Bulletin Monumental  Année 1924  83  pp. 305-325

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1924_num_83_1_11783

— KERVILER (René), LE BARS (Alfred), in   INFOBRETAGNE

http://www.infobretagne.com/bretagne-chaires-exterieures.htm

— PLATEFORME OUVERTE DU PATRIMOINE POP

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090313

—WAQUET (Henri), 1919, « Chapelle Notre-Dame de Kérinec », dans Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1919, t. XLVI, p. 153-167. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077286/f218.item

 

—WIKIPÉDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame-de-K%C3%A9rinec

"Près de la chapelle, se trouve un calvaire à degrés du xvie siècle. La croix, assez grossière, est mince, élevée, sans autre personnage que le Christ. Elle est entourée d'une curieuse chaire pour jours de pardon, sur l'appui de laquelle repose un pupitre. Sous le pupitre est sculpté un grotesque semblant se boucher les oreilles."

État de la chaire-calvaire en 1880.photo wiki

 

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Chapelles bretonnes
3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 17:32

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit de Plouha.

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Voir sur cette chapelle :

 

 

 

 Voir aussi :

 

 

 

Voir sur les ossuaires de Bretagne :

 

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PRÉSENTATION.

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"La chapelle, devenue église paroissiale Notre-Dame, de Kermaria-an-Isquit (commune de Plouha, Côtes d’Armor, Bretagne) témoigne de manière éloquente de la maîtrise des espaces où l’écrit prend une ampleur toute particulière. Le vaste programme peint occupe tous les espaces de la nef. La Rencontre des trois morts et des trois vifs prend place dans le prolongement du bas-côté nord, dans la partie basse du mur alors que la Danse macabre est placée toute en hauteur sur les trois murs de la nef. Les inscriptions accompagnent chaque thème et matérialisent l’espace cultuel. Celles de la Rencontre, sur de larges banderoles, sont aujourd’hui effacées.

"Sous la Danse macabre, dans les larges écoinçons formés par les arcades, sont également peintes de grandes figures de prophètes tenant de longs phylactères dont certains sont malheureusement très effacés. Ces phylactères sont très lacunaires (ou retouchés) mais on peut encore y reconnaître Isaïe, Habacuc et David.

" L’étendue de la Danse macabre en fait l’un des plus longs défilés avec la spécificité que chaque personnage est logé dans l’espace d’une arcade reposant sur des colonnes et couverte d’une voûte, indiquée par la partie arrondie supérieure . S’agit-il d’un souvenir d’un espace vu par le peintre et simplifié à l’extrême ? Les vifs et les morts se tiennent par la main – moyen pour l’artiste de traverser chaque arcade délimitée par des colonnes – et forment cet impressionnant cortège, placé à plusieurs mètres du sol, se détachant d’un fond rouge et d’un sol jaune. Leur dialogue est écrit à leurs pieds sur toute la longueur. La première lettre de chaque huitain est plus grande et dessinée avec beaucoup d’attention ; elle ressemble aux initiales ornées présentes dans les manuscrits.

L’analyse de certains termes employés montre des divergences avec l’édition princeps de Guy Marchant datée de mai 1485. À titre d’exemple, on peut évoquer les paroles du cardinal : le terme envair (envahir) est employé (comme dans les manuscrits non-influencés par les imprimés) alors que l’édition imprimée emploie le mot assaillir. Le roi dit Helas alors que le terme Las apparaît dans l’édition princeps . Cette proximité linguistique des inscriptions peintes avec les manuscrits semble confirmer que ces derniers ont véhiculé le sujet et les textes pour la réalisation des Danses macabres monumentales. Celle de Kermaria semble antérieure à l’édition imprimée de 1485, ce qui concorde avec le style des peintures que l’on peut situer dans le troisième quart du XVe siècle.  

La proximité entre les textes peints à Kermaria et les manuscrits conservés antérieurs à l’édition princeps de 1485 incite à penser que l’un d’eux a servi au peintre de Kermaria pour reproduire fidèlement le texte sur le mur. Ses figures n’ont presque rien en commun avec celles des éditions imprimées.

Le programme peint incluant les prophètes semble significatif. Les sermons sur la mort prononcés par des religieux sont attestés pour le xve siècle, comme le De morte de Bernardin de Sienne ou les propos du frère augustin Simon Cupersi de Bayeux qui évoquent certains textes des prophètes comme Isaïe 40 ou Jérémie 22 ou l’histoire de Job." Ilona Hans-Collas 2021

 

 

 

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Pour ma part, je voudrais souligner combien est préjudiciable ici le quasi effacement des inscriptions, car malgré le caractère saississant des images, le texte de cette Dance est capital pour apprécier cette "œuvre globale".

Si nous ne regardons que les images,  nous pouvons résumer la Dance à ce constat : nous sommes tous égaux devant la mort, quelque soit notre condition sociale, nos titres, richesses et professions ou notre statut de religieux ou de laïc, et surtout notre conduite morale. En soit, ce constat n'incite pas à une conversion chrétienne. C'est un Memento mori.

Pourtant, comme l'a montré Didier Jugan, le texte permet de placer à part deux personnages, le Chartreux et l'Ermite, qui, par leur retrait du monde, échappent aux jugements ironiques qui frappent chaque Vivant. Certes ils sont emportés dans la danse, mais ils ne sont pas accusés de dévoyement moral.

Certes il en va de même du Laboureur, dont la vie laborieuse est si pénible que la mort se présente comme libératrice.  Tout comme de l'Enfant, qui a peu profité de l'existence, même si "qui plus vit, plus a à souffrir". Mais ces personnages ont subi leur sort, ils n'ont pas choisi le retrait, que la Dm semble vouloir prôner. 

Enfin, chaque situation est particulière, et chaque personnage, dans l'invite qu'il reçoit de la mort ou dans sa réponse, est singulier.

Ce texte,  attribué (à tort aujourd'hui pour les experts) à Jean Gerson (1363-1429), chancelier de l'Université de Paris jusqu'en 1415, et qui prôna le détachement de l'âme de son amour du monde pour s'ouvrir à la contemplation de Dieu, est donc une méditation sur les dangers moraux et la vanité de l'engagement social, croissants  avec les honneurs qui en découlent. Il est censé reproduire celui qui s'inscrivait au charnier des Saints-Innocents de Paris en 1424.

Surtout peut-être, c'est un vrai recueil sapiential en octosyllabes et chacun des 67 huitains s'achève par une sentence qui fut retenue, dans les compilations, ou parfois dans l'usage populaire en tant que proverbe ("petite pluie abat grand vent"). 76 d'entre eux seront repris par Jean Miélot en 1456.

Il est donc dommage de ne pas associer l'examen des figures avec la lecture des poèmes. C'est pour cela que je les ai associés à ma présentation, et que j'ai tenté de les éclairer d'un glossaire et d'une transcription personnelle (très hasardeuse). Les inscriptions encore lisibles (6 sur 47, en caractères gothiques de 4 cm) m'ont permis de m'assurer que les textes transcrits du manuscrit du BnF lat. 14904 correspondent bien à celui de Kermaria. 

C'est donc à une découverte, illustrée, de la littérature, plutôt qu'à une visite touristique, que je vous convie.

Sur le plan des images, on notera que les morts ne tiennent aucun attribut, sauf le mort n°9 qui  porte un outil de fossoyeur. Les morts ne tiennent ici ni  la faux, ni la flêche qui  caractérisait la Mort, par exemple dans la Mors de la Pomme de 1468 ou dans la Danse macabre de 1485, et qui sera reprise comme attribut de l'Ankou.

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LE CÔTÉ SUD DE LA NEF.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Danse macabre de Kermaria était peut-être introduite, comme aux Saint-Innocents de Paris, ou à Kernascléden, et dans tous les manuscrits ou  textes imprimés, d'un prologue récité par un Acteur .

Comme dans le reste du texte, ce prologue est composée de huitains d'octosyllabes  aux rimes ABABBCBC et qui s'achèvent par une sentence.

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L'Acteur (ou récitant)

O Creature raisonnable
Qui desire vie eternelle
Tu as cy doctrine notable
Pour bien finer vie mortelle
La dance macabre sappelle
Que chascum a dancer apprent
A homme & fame est naturelle
Mort nespargne petit ne grant

En ce miroir chascum peut lire
Qui le conuient ainsi danser
Cil est est eureus qui bien se mire
Le mort le vif fait auancer
Tu vois les plus grans commencer
Car il nest nul que mort ne fiere
Cest piteuse chose y penser
Tout est forgie dune matere

Les sentences retenues par Jean Miélot sont  surlignées.

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N.B Sur l'adjectif "macabre" :Quatre cheminements étymologiques ont été proposés: 

 

a) Macabré serait le nom d'un peintre ayant représenté une danse de la Mort dont Jean Le Fèvre se serait inspiré pour écrire « Je fis de Macabré la dance «  = probablement: «j'ai composé la dance Macabré», , dans un poème, intitulé La dance (de) Macabré, qu'il aurait composé avant Le Respit de la Mort. cf. les peintures murales du cimetière des Innocents à Paris, exécutées en 1425, auxquelles fait allusion le Journal d'un bourgeois de Paris (1405-1449), éd. A. Tuetey, p. 234, qui mentionne un cordelier ayant prêché aux Innocents en avril 1429 «le dos tourné vers les Charniers encontre la Charonnerie, à l'androit de la Dance Macabre»). Contre cette hypothèse, l'objection de E. Mâle, L'art religieux à la fin du Moyen Âge en France, 1908, «jamais, au moyen âge, on n'a désigné une oeuvre d'art par le nom de son auteur». 

 

b) Macabré serait le nom d'un poète ayant composé le texte accompagnant des oeuvres picturales représentant une danse de la Mort (G. Huet : «on a très bien pu désigner, aux xive et xve siècles, la Danse des morts par l'expression Danse Macabré ou Danse de Macabré, le mot Macabré indiquant l'homme qui était considéré, à tort ou à raison, comme l'inventeur du thème»). À l'appui des deux précédentes hypothèses, l'art.icle de Machabey ds Romania t.80, p. 124, qui mentionne Maquabré, Makabré, etc., attesté comme nom de famille à partir de 1333, à Porrentruy. 

 

c) Selon H. Sperber, The etymology of macabre dans Mél. Spitzer, pp. 391-401, l'auteur d'une danse de la Mort (peut-être Jean Le Fèvre) en aurait attribué le prologue à un «prédicateur», identifié avec Judas Macchabée (en raison du passage de II Macc. 12, 38-46, où est mentionnée la prière pour les morts). 

 

d) On a encore supposé (Littré; Gde Encyclop. t. 13, p.884) que la danse Macabré aurait été à l'origine une danse liturgique, une procession dansée ou un mystère, représentant le martyre des sept frères Macchabées qui moururent l'un après l'autre pour leur foi (II Macc. 7), et où les danseurs disparaissaient tour à tour pour signifier que chaque être humain doit subir la mort (cf. ds Du Cange le lat. médiév. choraea Machabaeorum «danse des Macchabées», représentation scénique donnée dans l'église St Jean l'Évangéliste à Besançon en 1453; en m. néerl. Makkabeusdans, au xves. ds Romania t. 24, p. 588). Mais cette hypothèse se heurte au fait que Macabré est toujours au singulier. dans les textes français.

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Le mort (*) n°1 devant le Pape.

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(*) comme le faisait remarquer E. Mâle, ce n'est pas la Mort qui est figurée, mais "le mort", celui qui prend la parole dans le manuscrit BnF latin 14504.

Du  mort, seul est conservé son bras, son épaule et sa tête, dans une posture dansante. L'inscription n'est pas conservée.

Voici le texte du manuscrit BnF latin 14904  (divers écrits attribués à Jean Gerson regroupés après 1436, dont une danse macabre.)

 

Vous qui viues certainement
Quoy quil tarde ainsi danceres
Mais quant dieu le scet seulement
Aduises comment vous feres
Dam pappe vous commenceres
Comme le plus digne seigneur
En ce point honneres seres
Aulx grans maistres est dieu lonneur

 

Ma transcription :

"Vous qui vivez, certainement vous danserez ainsi tôt ou tard, mais quand? Dieu seul le sait, avisez-vous de réfléchir  à ce que vous ferez .

Monsieur le Pape vous commencerez, en tant que le seigneur le plus digne, en cela vous serez honoré, car aux grands maîtres l'honneur est dû ."

Sentence : "Aux grands maîtres l'honneur est dû"

 

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V1. Le Pape.

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"Chaque figure, d'un mètre trente centimètres de hauteur, a pour cadre une arcature simulée, de couleur jaune, dont la voûte, fort surbaissée, est supportée par de maigres, colonnettes à base prismatique, qui paraissent avoir été couronnées d'un sablier. Le sujet se détache· en grisaille sur un fond rouge violacé du côté droit de la nef, ocre-rouge, du côté gauche ."

Le pape se reconnaît à sa tiare et à sa clef de successeur de saint Pierre. Il est aggripé par le mort qui l'entraine dans la danse par le bras droit. L'inscription n'est pas conservée, mais devait reproduire celle du texte attribué à Jean Gerson, le BnF latin 14904.


Hee fault il que la dance maine
Le premier qui sui dieu en terre
Jay eu dignite souueraine
En leglise comme saint pierre
Et comme aultres mort me vient querre
Encor point morir ne cuidasse
Mais la mort a tous maine guerre
Peu vault honneur qui si tot passe

"Hé, faut-il que la danse mène le premier qui suis Dieu sur terre ? J'ai eu la dignité souveraine en l'église comme saint Pierre et la mort vient me chercher comme les autres ? Je ne cherche pas à mourir encore, mais la mort mène la guerre à tous, l'honneur vaut peu qui passe si tôt."

Sentence : "Peu vault honneur qui si tost passe" reprise par Jean Miélot 1456.

 

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le mort n°2 devant l'Empereur

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L'inscription ne conserve que quelques mots du texte de la danse.

BnF 14904 :


Et vous le nompareil du monde
Prince & seigneur grant emperiere
Laissier fault la pomme dor ronde
Armes ceptre timbre baniere
Je ne vous lairay pas derriere
Vous ne poues plus seigourrier
Jen maine tout cest ma maniere
Les filz adam fault tous morir

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seignourier : "gouverner"

"Et vous le nonpareil au monde, prince et seigneur grand empereur, il vous faut laisser la pomme d'or ronde, les armes, le sceptre, le timbre et la bannière. Je ne vous laisserai pas en arrière, vous ne pourrez plus gouverner. J'emmène tout, c'est ma manière, les fils d'Adam doivent tous mourir."

Dans Le Mors de la pomme, c'est après que Adam et Ève soient chassés du paradis que la Mort présente au couple le texte du Mandemant, acte notarié et scellé liant l'humanité à son pouvoir.

La sentence Les fils adam fault tous morir est reprise par Jean Miélot 1456.

 

 

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V2. L'Empereur.

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L'empereur est reconnaissable à sa couronne impériale, et à sa chape doublée d'or. Les autres attributs ne sont plus visibles, mais la main droite se tend vers une aumônière suspendue à la ceinture dorée.

Le texte de l'inscription est partiellement conservée.

BnF latin 14904 :


Je ne scay deuant qui jappelle
De la mort quansi me demaine
Armer me fault de pic de pelle
Et dum linseul ce mest grant peine
Sur tous ay eu grandeur mondaine
Et mourir me fault pour tout gaige
Et quest ce de mortel demaine
Les grans ne lont pas dauantage

.

demaine : GD : domaine, possession, territoire

"Je ne sais devant qui j'appelle de la mort qu'ainsi me démène: il faut m'armer de pic et de pelle et d'un linceul, ce m'est une grande peine , sur tous j'ai eu grandeur mondaine, et il me faut mourir pour tout gage, et qu'est-ce de mortel domaine, les grands ne l'ont pas davantage."

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le mort n°3 devant le Cardinal.

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BnF latin 14904 :

Vous faittes lesbahi ce me semble
Cardinal sus legerement
Suiuons les aultres tous ensemble
Rien ny vault esbahissement
Vous aues vescu haultement
Et en honneurs a grans deuis
Prenes en gre lesbatement
Es grans honneurs se pert laduis

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esbahissement : stupeur, étonnement extrème.

"Vous faîtes l'ébahi ce me semble, cardinal sus (?) légèrement, suivons les autres tous ensemble, rien ne justifie votre étonnement. Vous avez vécu hautement, et en honneur à grand deuil, prenez part aux ébats, l'avis se perd des grands honneurs".

La sentence Les grans honneurs se pert ladvis est citée par Jean Miélot 1456.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V3. Le Cardinal.

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Nous ne voyons plus qu'une partie du costume du Cardinal, et à peine le bord de son chapeau.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription sous le Cardinal

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Texte du BnF 14904 :

Jay bien cause de mesbahir
Quant je me vois de si pres pris
La mort mest venu enuair
Plus ne vestiray vair ne gris
Chappeau rouge & chappe de pris
Me fault laissier a grant destresse
Je ne lauoye pas apris
Toute joye fine en tristesse

Texte de 1485 :

Jay bien cause de mesbair

Quant ie me voy de cy pres pris

La mort mest venuee assallir

Plus ne vestiray vert ne gris.

Chapeau rouge  chappe de pris

Me fault laisser a grant destresse

Je ne lavoye pas apris

Toute ioye fine en tristesse.

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Inscription de Kermaria an Iskuit (conservé de façon lacunaire):

Jay bien cause de m’esbahire.

Quand ie me voy de ci pres pris

La mort mest venue enuayr

Plus ne vestiray vert ne gris

Chapeau rouge ne chappe de pris

Me fault laisser à grant destresce

Je ne lavoye pas apris 

Toute ioye fine en tristesce.

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esbahir : "être frappé d'un grand étonnement"

"J'ai bien cause de m'étonner, quand je me vois pris de si près. La mort est venu m'envahir, je ne me vêtirai plus de vair ou de petit-gris [fourrures ], je ne porterai plus de chapeau rouge (de cardinal) ou de chape de prix, il  faut me laisser à une grande détresse, je ne l'avais pas appris, que "toute joie finit en tristesse"."

Sentence : "Toute joye fine en tristesse", Miélot.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le mort n°4 devant le roi

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription sous le Mort n°4

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Inscription du BnF lat. 14904

Venes noble roy couronne
Renomme de force & de proesse
Jadis fustes aduironne
De grans pompes de grant noblesse
Mais maintenant toute haultesse
Laiserreres vous nestes pas seul
Peu aures de vostre richesse
Le plus riche na qun linseul

 

Inscription de l'édition de Guy Marchand 1485 :

Venes noble roy couronne

Renomme de force et proesse

Jadis fustez environne

De grant pompez : de grant noblesse.

Mais maintenant toute haultesse

Laisseres : vous nestes pas seul.

Peu aures de vostre richesse.

Le plus riche na qun linceul.

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Inscription de Kermaria an Iskuit : 

 Venes noble Roy couronne.

 Renomme de force et prouesce ;

 iadis fustes environne.

 De grãs pompes, de grãt noblesce ;

 Mais maintenãt toute haultesce.

 Laisseres  vous nestes pas seul.

 Peu aures de votre richesce :

 le plus riche na que ung linseul.

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"Venez noble roi couronné, renommé de force et de prouesse, jadis vous fûtes entourés de grandes pompes et de grande noblesse ; mais maintenant laissez toute prééminence [haultesse proche de altesse] vous n'êtes pas seul. Vous aurez peu de votre richesse : le plus riche n'a qu'un linceul."

Sentence : Le plus riche n'a que ung linceul. Jean Mielot 1456.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V4. Le Roi.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription sous le Roi.

 

 

inscription du BnF latin 14904 :

Je nay point aprins a dancer
A dance & note si sauuage
Helas on peut veior & penser
Que vault orgueil force lingnage
Mort destruit tout cest son vsage
Aussi tost le grant que le mendre
Qui moins se prase plus est sage
A la fin fault deuenir cendre

Inscription de l'édition de Guy Marchand 1485 :

Je nay point apris a danser,

A danse et note si sauuage

Las : on peut veoir et penser

Que vault orgueil  force  lignaige.

Mort destruit tout : cest son usage :

Aussi tost la grant que le maindre.

Qui moing se prise plus est sage.

En la fin fault devenir cendre.

 

 

Inscription de Kermaria an Iskuit :

elle est proche du manuscrit BnF 14904 (helas et non las, a la fin au lieu d'en la fin) plutôt que du texte imprimé. Cf I. Hans-Collas.

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 Ie nay point apris a danser

 a dance et note si sauuage 

helas  on peut voyer et panser

 Que ----t orgueil force lignage.

 mort destruit tout cest son usage.

 auxi tost le grant que le mandre.

qui mains se prise plus et  sage .

a la fin fault devenir cendre.

 

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mandre, mendre : "moindre"

Mains, meins : "moins"

"Je n'ai point appris à danser de danses et notes [musiques] si sauvages. Hélas on peut voir et penser  ce que vaut orgueil force et lignage, la mort détruit tout c'est son usage, autant le grand que le plus petit. Qui se plaint le moins est le plus sage, à la fin il faut devenir cendre."

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Sentence : A la fin fault devenir cendre. J. Mielot v. 1456.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Mort n°5 devant le Patriarche.

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Ce mort est le mieux conservé (ou restauré), et il est clair qu'il n'est pas représenté comme un squelette, mais comme un cadavre, dont les cheveux forment une tonsure, comme une préfiguration du Patriarche qu'il emmène, tandis que la nuque, la poitrine et le ventre sont encore modélés par la musculature ou les organes.

Mais les yeux sont caves, et la mandibule relachée forme un rire grimaçant.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription sous le Mort n°5.

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BnF latin 14904 :

Patriarche pour basse chiere
Vous ne poues estre quitte
Vostre double crois quaues chiere
Vng aultre aura cest equitte
Ne penses plus a dignite
Ja ne seres pappe de romme
Pour rendre compte estes cite
Fole esperance decept lomme

Texte de l'inscription de Kermaria : on note de rares mais significatives différences, notamment pour "déchoit" (bien lisible) au lieu de "decept". Le texte imprimé de 1485 donne "décoit"

Patriarche pour basse chere
Vous ne poues estre quitte
Vostre double crois quaues chere.
Vgne aultre aura cest equitte.
Ne panses plus en dignitte
Ja ne seres pappe de romme
Pour rendre compte estes cite
Folle esperance dechoit lomme

patriarche : titre d'un évêque ou prélat nommé à la tête d'un des cinq patriarchats de l'Église, Antioche, Rome, Jérusalem, Alexandrie et Constantinople.

esquitte : église ? On trouve "mosquée", qui n'a pas de sens ici. 

déchoit  renvoie à "choir" et déchoir" et a le sens de "tomber, ruiner" lié aussi à la déchéance.

"Patriarche, pour basse chère, vous ne pouvez être quitte. Votre double croix [croix à double traverse des patriarches] coûte chère. Un autre aura cette charge. Ne pense plus  à cette dignité, jamais tu ne seras pape de Rome pour rendre compte (de cette) cité. L'espérance folle déçoit [trompe, ruine] l'homme."

Sentence : "Folle esperance dechoit lomme", Jehan Mielot 1456.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V5. Le Patriarche.

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Il est mitré, tient la croix à double traverse de son rang, et sa chasuble est ourlée d'or.

 

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription sous le Patriarche.

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BnF lat.14904 :

Bien parcoy que mondaine honneurs
Mont deceu pour dire le voir
Mes joyes tournent en douleurs
Et que vault tant donneur auoir
Tropt monter hault nest pas sauoir
Haulx estas gastent gens sans nombre
Mais peu le veullent perceuoir
A hault monter le fais encombre

 

Relevé de l'inscription de Kermaria :

C'est, avec la précédente, l'inscription la mieux lisible.

Bien parcoy que mondains honneurs
Moult decheu pour dire le voire
Mes ioyes tournent en douleurs
Et que vault tant boune auoir
Trop hault monter nest pas sauoir
Haulx ectas gastent gens sãs nõbre
Aies pou le veullent perceuoir
A hault monter le faitz encombre

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parcoy, cf parquoy substantif masculin, "ce qui entraine qqc"

decheu au lieu de deceu (BnF lat 14904 et texte de 1485) renvoie, comme pour le huitain précédent, au verbe déchoir et non à décevoir, ce qui confère un sens plus dramatique de chute à la perte des honneurs.

encombre.

"Bien que certains honneurs déçoivent (sont ruinés) beaucoup pour dire le vrai, mes joies tournent en douleurs, et que vaut tant de bons avoirs? Monter trop haut n'est pas savoir, les hauts états gâtent les gens sans nombre, mais peu veulent s'en apercevoir. À haut monter le fait encombre."

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La sentence A hault monter le faitz encombre est citée par Jean Miélot. Son interprétation repose sur le terme "faitz", qu'il faut comprendre comme notre "faix", une charge. Plus on est chargé (les honneurs sont bien des "charges") plus cela fait obstacle à l'ascension (morale). L'auteur oppose par oxymore le vocabulaire de la hauteur de la condition sociale ( honneur, avoir, haut, hauts états,) avec celui de la chute (décheu), pour contester la valeur (morale ou finale) de cette altitude.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le mort n°6 devant le Connétable.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription sous le mort n°6.

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BnF latin 14904 :

Cest de mon droit que je vous maine
A la dance gent connestable
Les plus fors comme charlemaine
Mort prent cest chose veritable
Rien ne vault chiere espoutable
Ne forte armeure en cest assault
Dun cop jabas le plus estable
Rien nest darmes quant mort assault

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inscription de Kermaria (lacunes)

Cest de ..... mon droit que je vous maine
A la dance gent conneitable
Les plus fors cõme charlemaine
Mort prent cest chose veritable
Rien ne vault chere espoutable
Ne forte armeure en cest asaut
Dun coup jabas le plus estable
Rien nest darmes quãt mort asaut

Espoutable : "épouvantable, redoutable."

 

"C'est de mon droit que je vous mène à la danse gentil connétable. Les plus forts comme Charlemagne ont été pris par la mort, c'est une chose incontestable. Rien ne sert d'avoir chière épouvantable ou une forte armure dans cet assaut. D'un coup j'abats le plus établi (stable), rien n'est d'armes (ne sert d'avoir des armes) quand la mort donne assaut."

Sentence : "Riens n'est d'armes quant mort assault". J. MIélot 1456.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V6. Le Connétable.

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Le connétable, ou chef des armées, est représenté en armure (la cotte est recouverte du tabard), brandissant son épée, et la tête couverte d'un bonnet.

 

BnF latin 14904 


Je auoie encore entention
Dassalir chasteaux & forteresses
Et mener a subiection
En aquerant honneurs richiesses
Mais je voy que toutes proesses
Mort met au bas cest grãt despit
Tout lui est vng doulceurs rudesses
Contre la mort na nul respit

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"J'avais encore quelques intentions d'assaillir châteaux et forteresses et de mener des subjections (assujetissement) en acquérant des honneurs et des richesses, mais je vois que toute prouesse est mise à bas par la mort, c'est un grand dépit. Tout lui est un, douceurs, rudesses, contre la mort [personne] n'a nul répit."

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Sentence "Contre la mort n'a nul respit" Jean Miélot 1456.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Mort n°7 devant l'Archevêque.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription sous le Mort n°7.

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BnF latin 14904.

Que vous tires la teste arriere
Arceuesque tires vous pres
Aues vous paour quon ne vous fiere
Ne doubtes vous venres empres
Nest pas tousiours la mort empres
Tout homme et le suit coste a coste
Rendre conuient debtes & prest
Vne fois fault compte a loste

on ne vous fiere : je ne trouve pas le sens de cette phrase, ou d'un verbe "fierer"

"Que vous tirez la tête en arrière, archevêque ! (*) tirez vous près, avez-vous peur qu'on ne vous [fiere] Ne  doutez pas que vous viendrez après . N'est pas toujours la mort empréssée, tout homme et le suit côte à côte . Il convient de rendre ses dettes et ses prêts. Une seule faute  [une fois il faut] compte à l'hôte."

(*) Sur les gravures des ouvrages imprimés, l'archevêque est figuré regardant vers le haut, et, selon E. Mâle, le mort s'en moque.

Une fois fault  compte à l'oste est cité par Jean Miélot. On trouve ensuite la forme "Une fois fault compter à l'hoste."

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V7. L'Archevêque.

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L'archevêque se reconnaît à sa mitre, sa croix à simple traverse et sa chape. Sa tête est légèrement baissée, il est tourné vers notre droite.

Inscription de Kermaria non conservée.

BnF latin 14904 complété entre crochet par texte de 1485:

Las je ne scay ou regarder
Tant suis [par] mort a grant destroit
Ou fuiray je pour moy garder
Certes qui bien la cong[n]oistroit
Hors de raison jamais nistroit
Plus ne gerray en chambre painte
Mourir me conuient cest le droit
Quant faire le fault cest [grant] contrainte

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Destroit : tribunal ou bien "détresse"

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le mort n°8 devant le Chevalier.

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Vous qui entre les grans barons
Aues eu renon cheualier
Oublies tromppettes clarons
Et me sieuues sans sommelier
Les dames souliez resuelier
En faisant danser longue piece
Aultre dance fault il veillier
Ce que lun fait laultre despiece

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"Vous qui parmi les grands barons avez eu renom, chevalier, oubliez trompettes et clairons, et suivez-moi sans sommeiller. Vous qui vouliez réveiller les dames en les faisant danser de longues pièces, il vous faut veiller une autre danse : ce que fait l'un l'autre défait."

La sentence Ce que lun fait l'autre despièce est repris par Jean Miélot.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V8. Le Chevalier.

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Le chevalier ne porte pas l'armure, et même pas l'épée au côté (alors qu'elle figure sur la gravure de l'édition de 1485, mais non sur celle de 1486 ), mais un beau bonnet (sans plume visible), une tunique courte, des chausses, une ceinture dorée, et un collier, doré également et qui évoque celui de l'Ordre de Saint-Michel : c'est un beau et jeune personnage qui est entrainé dans la danse funèbre.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription sous le Chevalier.

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BnF  latin 14904 et  version 1485 entre crochets

Or ay je este auctorisie
En pluseurs fais & bien fame
Des grans & des petis ame [prisé]
Auec ce des dames ame
Ne onques ne fu diffame
A la court de seigneur notable
Mais a ce cop suis tout pasme
Desoulz le ciel na riens estable

L'inscription de Kermaria permet, par quelques mots dont -orisé, dames, ou estable, de vérifier la fidélité au texte manuscrit.

 "Or j'ai été autorisé (introduit ?) en plusieurs (fois ? lieu ?), et bien fréquentés, aimé (prisé) de grands et petits , avec cela  des dames aimées,   ne jamais ne fut diffamé à la cour d'un  seigneur notable. Mais à ce coup je suis tout pâmé, dessous le ciel il n'est rien de stable."

Desoulz le ciel na rien d'estable est cité par Jean Miélot.

 

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Mort n°9 devant l'Évêque. Le squelette porte une houe sur l'épaule en guise d'outil du fossoyeur.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription.

 


Tantost naures vaillant ce pic
Des biens du monde & de nature
Euesque de vous il est pic
Non obstant vostre prelature
Vostre fait git en aduenture
De vos subgies fault rendre compte
A chascum dieu fera droiture
Nest pas aseur qui trop hault monte

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il est pic : "il en est fait" Frédéric Godefroy, Dict. ou  Manuscrit de Bayeux, XVIe siècle

subgies : de sougire , "soumettre". Mais quel est le sens ici ? Assujettisements, détournements, méfaits ?

"Tantôt vous n'aurez vaillant ce pic des biens du monde et de nature, évêque c'en est fait de vous, en dépit de votre prélature, votre fait gît en aventure, il faut rendre compte de vos soumissions, à chacun Dieu fera droiture (rendra justice) : n'est pas assuré celui qui monte trop haut."

Sentences A chascun dieu rendra droitture et  Nest pas aseur qui trop hault monte, cités par Jean Miélot.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V9. L'Evêque.

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L'évêque porte la mitre, la crosse (en mai gauche) et la chape de son titre. L'or est largement employé.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription sous l'évêque.

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L'inscription de Kermaria est assez bien conservée pour le début des vers.

BnF latin 14904 :


Le cuer ne me peut resioir [esjouir]
Des nouuelles que mort maporte
Dieu vouldra de tout compte oir
Cest ce que plus me desconforte
Le monde ausi peu me conforte
Qui tous a la fin desherite
Il retient tout nul rien nemporte
Tout se passe fors le merite

 

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"Mon cœur ne peut se réjouir des nouvelles que mort m'apporte : Dieu voudra entendre compte de tout. C'est ce qui me désespère le plus. Le monde aussi ne me conforte que peu , qui déshérite chacun de tout, il retient tout, nul n'emporte rien : tout passe, sauf le mérite."

La sentence Tout se passe fors le merite est citée par Jean Miélot.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le mort n°10 entraînant l'écuyer.

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Auances vous gent escuier
Qui saues de dancer les tours
Lance porties & escu hier
Et hui vous fineres voz jours
Il nest rien qui ne prengne cours
Dances & penses sesuir [s'enfuir ?]
Vous ne poues auoir secours
Il nest qui puisse mort fuir

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"Avancez-vous gentil écuyer qui savez dancer les tours (rondes?). Vous portiez  les lances et les écus hier, et aujourd'hui vous finirez les jours. Il n'est rien qui ne prenne cours. Dansez, et pensez de fuir vous ne pouvez avoir secours : il n'est personne qui puisse mort s'enfuir. "

Sentence : Il nest qui puisse mort fuir citée par Jean Miélot.

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Les personnages peints au-dessus de la première arcade ont été masqués par diverses constructions ultérieures. On a cependant pu les identifier : il y avait là  l'Ecuyer n°10 (aux chausses ajustées), le Mort n°11, et  l'Abbé n°11 (dont la crosse est tenue en main gauche contre l'usage), comme en témoigne le relevé de Denuelle.

 

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LE CÔTÉ OUEST DE LA NEF.

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On trouvait du côté ouest,  à droite et à gauche de la grande fenêtre du portail,  le Bailli n°12 et l'Astrologue n°13, accompagnés de leurs Morts respectifs n°12 et 13.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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LE CÔTÉ NORD DE LA NEF.

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Après un premier personnage (le mort n°14) perdu, la danse reprend ici par le Bourgeois.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Mort n°14 devant le Bourgeois. (perdu)

 

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BnF 14904 :

Bourgois hastes vous sans tarder
Vous naues auoir ne richesse
Qui vous puisse de mort garder
Or sez biens dont estes largesse
Aues bien vse cest saigesse
Daultrui bien tout a aultruy passe
Fol est qui damasser se blesse
On ne scet pour qui on amasse

"Bourgeois hâtez-vous sans tarder, vous n'avez ni biens ni richesses qui puisse vous garder de la mort, or sez biens dont estez largesse avez bien usés c'est sagesse. Le bien passe d'autrui tout entier à autrui; il est fou que se blesse d'amasser : on ne sait pour qui on amasse.

La sentence : "On ne scet pour qui on amasse" est citée par Jean Miélot. Mais les deux derniers vers sont à rapprocher aussi des vers 2311-12 du Pastoralet (1422-1425) : « Car chascuns poet et doibt sçavoir/Qu’au morir fault laissier l’avoir ».

 

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V14 : Le Bourgeois.

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On ne voit de lui qu'un chapeau imposant, et un ample manteau , mais il semble que ses mains se rejoignent, à la ceinture, sur son aumônière.

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Inscription : elle devait reproduire le texte du Bnf latin 14904 :

 

Faut mal me fait si tost lessier
Rentres maisons cens nourreture
Mais poures riches abaissier
Tu fais mort telle est ta nature
Saige nest pas la creature
Damer trop les biens qui demeurent
Au monde & sont siens de droiture
Ceulx qui plus ont plus enuis meurent

 

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Envis : "contre leur grè, difficilement"

"Cela me fait grand mal de tout laisser, mes rentes mes maisons, mes cens mes vivres, mais, mort,  tu fais abaisser les riches à la pauvreté, telle est ta nature. Sage n'est pas la créature pour aimer trop les biens qui demeurent au monde et sont les siens endroit. Ce sont ceux qui ont le plus, qui meurent le plus difficilement". 

La sentence : Ceulx qui plus ont plus enuis meurent est citée par Jean Miélot. Voir aussi "Qui plus a, plus dolent morra", dans Le Pastoralet (1422-1425), vers 2310.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9006785p

 

Les vers du bourgeois : « Sage nest pas la creature/D’amer trop les biens qui demeurent/Au monde, et sont siens de droiture » sont  à rapprocher des vers 2313-2314 du Pastoralet « Qui est paine et peril tres grans/A ceux qui sont d’acquerre engrans"

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Viennent ensuite dans le manuscrit BnF 14904 le "Chanoine prébendé", et le Marchand. : ils ne participent pas à la danse macabre de Kermaria, qui enchaine avec le Chartreux.

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Le mort n°15 devant le Chartreux.

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Bnf latin 14904

...

Vous aussi hõme d'astinence

Chartreux prenez en pacience

De plus viure nayez memoire.

Faictes vous valoir a la danse.

Sur tout homme [mort] a victoire.

"Vous aussi homme d'abstinence Chartreux prenez en patience. De plus vivre n'ayez mémoire. Faites-vous valoir à la danse : sur tout homme, mort a victoire."

La sentence Sur tout homme mort a victoire est reprise dans les Proverbes de Jean Miélot.

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Pour Didier Jugan, le Chartreux est, avec l'Ermite qui termine la danse, le seul personnage positif, car, par son "abstinence" et sa vie récluse dans une cellule, il s'est retiré du monde pour se tourner vers Dieu et il a anticipé l'invitation du mort à cette danse macabre. 

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V15 : Le Chartreux.

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Le Chartreux  porte la tonsure, et une robe de drap blanc et un scapulaire avec capuce du même drap, appelé cuculle. C'est l' habit de son Ordre. Sa main droite semble accueillir l'invitation du mort. La main gauche tient un objet oblong. En dessous, je pense voir la ceinture de cuir, portant une boite.

C'est ma photo du vingtième Vivant de la Danse macabre de la Chaise-Dieu, que le site dédié désigne comme "le théologien", qui me donne la solution : c'est un "livre ceinture", un livre enveloppé dans une reliure permettant de le transporter, grâce à une boule, ou de le suspendre à sa ceinture. À La Chaise-Dieu, le mort s'est emparé de la boule, et arrache le précieux livre au religieux.

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La Danse macabre de La Chaise-Dieu. Photo lavieb-aile 2014.

 

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L'ordre des Chartreux, appelé aussi Ordre cartusien, est un ordre religieux contemplatif à vœux solennels français, de type semi-érémitique, a été fondé en 1084 par Bruno le Chartreux . Il prend son nom du massif de la Chartreuse, au nord de Grenoble. Cet ordre est un des plus austères : les religieux observent une clôture perpétuelle, un silence presque absolu, de fréquents jeûnes et l'abstinence complète de viande. Ils ne reçoivent la visite de leur famille que deux jours par an.

Le seul exemplaire de la première édition, en 1485, par Guy Marchant, de la Danse macabre, est conservé à la Bibliothèque Municipale de Grenoble (Res. I 327) et provient de la Grande Chartreuse : les rapports étroits entre l'ordre des Chartreux et la Danse macabre ont été exposés par Didier Jugan.

Le Chartreux étant "au monde mort de puis longtemps" il est donc peu éprouvé par la Mort.

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Ie suis au monde pieca mort

Par quoy de vivre ay moins envie

Ia soit que tout hōme craint mort

Puis que la char est assouvys

Plaise a dieu que lame ravie

Soit ce cielz apres mon trespas.

Cest tout neant de ceste vie.

Tel est huy qui demain nest pas.

pieca : pieça : "depuis longtemps"

assouvys : terminé, parvenu à un haut degré d'achèvement.

Néant : chose sans valeur, qui ne sert à rien

 

"Je suis mort au monde depuis longtemps, ce qui entraine que j'ai moins envie de vivre. Je sias que tout homme craint la mort. Puisque la chair est presque achevée, plaise à Dieu que l'âme soit ravie au ciel après mon trépas. C'est tout néant de cette vie : tel est aujourd'hui, qui n'est plus là demain."

La sentence "Tel est huy qui demain nest pas" se retrouve dans une version du XVe siècle de Les dits et proverbes des sages, (f. 228ra-230rb)  ce siecle cy n'est qu'un trespas: tel est huy qui demain n'est pas. Le huitain se termine donc encore par la citation d'un proverbe. Voir aussi Morawski 1924

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le mort n°16 devant le Sergent.

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Sergant qui portes celle mace
Il semble que vous rebelles
Pour neant faittes la grimace
Se on vous griesue si appelles
Vous estes de mort appelles
Qui lui rebelle il se decoit
Les plus fors sont tost rauales
Il nest fort quaussi fort ne soit

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griesve cf griève, accablant douloureux pénible.

"Sergent qui portez cette masse, il semble que vous vous rebellez : vous faites la grimace inutilement. Si on vous grieve si appelé, vous êtes de mort appelé, qui lui rebelle il se déçoit. Les plus forts sont ravalés tôt, il n'est fort qu'aussi fort ne soit." (?)

Il nest fort quaussi fort ne soit est relevé par Jean Miélot. "Il n'y a pas de fort qui ne trouve aussi fort que soi" ??

 

V16 : Le Sergent.

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Le Sergent tient un objet jaune à extrémités dilatées en massue, correspondant à la "masse" ou bâton de justice de sa fonction. Il porte un bonnet imposant, et une épaisse tunique.

Les sergents d'armes sont une unité de gardes du corps royaux créée en France par Philippe II Auguste, et ils sont au service des prévôts, châtelains, baillis et sénéchaux. Les sergents ont surtout un rôle de justice, puis de police, surtout en ville à la fin du Moyen Âge. La population les redoute et ils sont réputés violents. Son « bâton de justice », une masse d'armes de cérémonie, est le symbole de son autorité.

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La Danse des morts des Heures Morgan 359 f 123-151.

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Le sergent à verge, Danse macabre de La Chaise-Dieu vers 1450. Photo lavieb-aile 2014.

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BnF latin 14904 :

 

Moy qui sui royal officer
Comment mose la mort frapper
Je faisoye mon office hier
Et elle me vient huy happer
Je ne scey quel part eschapper
Je suis prins deca & dela
Maugre moy me lesse attrapper
Enuis meurt qui aprins ne la

Envis : "contre leur grè, difficilement"

"Moi qui suis un officier royal, comment la mort ose-t-elle me frapper ? Je faisais mon office hier, et elle vient aujourd'hui me happer. Je ne sais comment lui échapper, je suis pris de ça et de là, malgré moi je me laisse attraper : difficilement meurt qui n'a pas appris à mourir."

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La sentence Enuis meurt qui aprins ne la est relevée dans les Proverbes de Jean Miélot.

Mais sa source est très ancienne puisqu'on la trouve au XIIIe siècle dans la Somme le Roi,  un manuel d’instruction morale et religieuse rédigé à la demande de Philippe le Hardi, par son confesseur dominicain, frère Laurent du Bois, en 1279. La Somme est aussi connue sous le titre de Livre des vices et des vertus ou de Livre des commandements de Dieu, et plus de quatre-vingts manuscrits attestent le succès de ce petit traité chez les laïcs épris de spiritualité et de perfection. Il énumère, avec le goût médiéval des listes,  1. les dix commandements, 2. les douze articles de la foi, 3. les sept péchés mortels, 4. le traité des Vertus en général, 5. Le traité des sept vertus en particulier avec  Paternostre, et les dons de l'Esprit.

Son immense succès classe l’œuvre de frère Laurent, avec une centaine de manuscrits et de fragments, parmi les « best-sellers » de la langue d’oïl au Moyen Age, même si on est loin des trois cents manuscrits du Roman de la Rose. Et c’est sans compter les manuscrits disparus, notamment l’exemplaire de dédicace au Roi.

Dans cette Somme, la quatrième partie, le Traité des vertus débute par Enviz muert qui apris ne l'a, d'où un chapitre "apprendre à bien mourir".

Ce Traité des vertus se retrouve dans le Miroir du monde, que frère Laurent aurait recopié ou résumé : 

a) Un fragment du Miroir du monde inclus, avec la Somme le roi, dans le manuscrit BnF 1134 de 1410-1420 débute par la rubrique Cy commence le livre quant on aprent  a bien mourir puis, au folio 149v, la phrase « Len sieult dire que enviz meurt qui apris ne la. Apren a mourir sy sauras bien vivre» avec une enluminure du Maître de l'Apocalypse de Jean de Berry et une lettrine armorié.

b) Dans le Miroir du Monde BnF 22935 de 1410-1420, également enluminé par le Maître de l'Apocalypse de Jean de Berry  on retrouve ce Traité des vertus (incipit Tant avons alé esperonnant que nous par la grace de Dieu sommes venuz a l’arbre sec )  avec au folio 77 la citation : envis meurt qui apris ne la. Aprens a mourir. bien vivre ne saura se apris a mourir naura Ce manuscrit contient une rédaction contaminée, à qui Édith Brayer a attribué le sigle y, consistant en une fusion du Miroir du monde, de la Somme le Roi composée par Frère Laurent et des Remèdes. Le Traité de la Vertu en général et le Traité des sept vertus sont conformes au texte de la Somme, mais comportent toutefois quelques variantes (Brayer 1958, p. 468-470)

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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8452548m/f160.item

BnF fr 938 , manuscrit de 1298. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84478782

On retrouvera ensuite cette sentence au XVIe siècle  dans le Roman de la Rose moralisé de 1511 de Jean Molinet, poète et historiographe auprès de plusieurs princes de la maison de Bourgogne, dans Les faictz et dictz  du même Jean Molinet en 1540 , ou dans les Mimes, enseignements et proverbes de J.-A. de Baïf en 1581.

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Cette sentence, qui invite à apprendre à mourir pour bien vivre, est en elle-même un condensé de la Danse macabre.

 

 

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le mort n°17 devant le Médecin.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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L'inscription sous le mort menant le Médecin.

 

Texte de 1425 vérifié BnF latin 14904


Medecin a tout vostre vrine
voez vous ycy quamendrer
Jadis sceustes de medicine
Asses pour pouoir commander
Or vous vient la mort demander
Comme autres vous conuient morir
Vous ny pouez contremander
Bon mire est qui se scet garir.

Mon interprétation : "Médecin, voyez-vous quémander à  toute votre urine [vous pourriez interroger en vain toute votre urine ?]. Jadis vous saviez assez de médecine pour pouvoir faire des ordonnances. Or c'est vous que la Mort vient (maintenant) réclamer, car il vous convient de mourir tout comme les autres. Vous ne pouvez vous décommander : celui-là est un bon médecin qui sait se guérir lui-même." Avec un jeu autour de "commander" au sens d'ordonner (faire des ordonnances), "quémander", "demander" et "contremander".

quamender : pour quémander : solliciter des faveurs.

"Mire" désigne le médecin depuis le XIIe siècle. L'une des étymologies discutée est liée à l'inspection des urines, du latin mirare, "regarder attentivement, mirer". Or, non seulement le médecin est représenté "mirant", tenant la matula ou flacon d'urine pour établir son diagnostic (et son ordonnance), mais cette urine est mentionnée dès le premier vers prononcé par la Mort.

La sentence Bon mire est qui se sait garir ("celui-là est un bon médecin qui sait se guérir lui-même") est  reprise par Jean Miélot au XVe siècle.

 

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V17. Le Médecin tenant sa fiole d'urines ou matula.

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Le Médecin porte sa tenue de Docteur, avec son manteau (rouge), et son bonnet de docteur , et ses chaussures à la poulaine. Surtout, il tient son attribut, la fiole d'urines ou matula qui permet de l'identifier à coup sûr, car sa science repose à l'époque en grande partie sur l'uroscopie, nécessitant d'inspecter les urines par transparence, de les mirer.

Voir la valeur du flacon d'urine pour représenter les médecins dans l'iconographie  dans ma série sur l'iconographie de Côme et Damien.

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Sur l'enluminure de la dance macabre des Heures BnF Rothschild 2535, le geste typique d'inspection est bien visible, tout comme les caractéristiques de la tenue des médecins :

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Horae beatiae maria, vers 1425-1435 par le Maître de la Légende dorée de Munich, BnF Rothschild 2535 f.109r.

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Voir également ce geste si typique, cette coiffire, et cette tenue, dans la Danse macabre des Heures du Ms Morgon M. 359 f. 143v :

Heures, France, Paris, 1430-1435 Morgon MS M.359 fol. 143v

 

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Ou encore :  livre d’heures de Charles Quint, enluminé vers 1500–1510 par le Maître de la Chronique scandaleuse , Madrid, Biblioteca Nacional de España, ms. Vitr. 24/3, p. 123 : le mort imite le geste typique du médecin tandis que la légende indique ironiquement : "FAITEZ LESQUAX NOCTE (*) MEDECIN DEAU DOCE"... 

(*) Sans doute Faitez lesquarmoche, "faites l'escarmouche", forme attesté dans Le Chevalereux comte d'Artois du XVe siècle.

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Livre d'Heures de Charles Quint, Madrid

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http://www.dodedans.com/Emargin02n.htm.

 

 

 

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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L'inscription sous le Médecin.

 

 

Texte de 1425 vérifié BnF latin 14904

Le medicin
Longc temps a quen lart de phizique
Jay mis toute mon estudie
Javoye saence & pratique
Pour garir maint maladie
Je ne scey que je contredie
Plus ny vault herbe ne racine
Nautre remede quoy quon die
Contre la mort na medicine

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"Longtemps j'ai mis toute mon étude dans l'art de la physique [étude de la matière et de la nature], j'avais science et pratique pour guérir beaucoup de maladies. Je ne sais que je contredis : ni les herbes ni les racines ne valent, ni autre remède quoiqu'on dise : il n'y a pas de médecine contre la mort."

Nous retrouvons le dernier vers en forme de sentence : "Contre la mort na medecine", il n'y a pas de médecine contre la Mort. Était-elle attestée avant ce texte, ou bien est-elle crée par l'auteur de la Danse macabre ?

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le mort n°18 dans son linceul : "La Femme".

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C'est pour moi l'une des difficiles énigmes de cette Danse de Kermaria an Iskuit de voir présenter ce personnage comme La Femme, la seule femme de la danse.

Plusieurs hypothèses :

a) C'est La Mort.

b) C'est une erreur de l'artiste.  Il serait tentant de considérer que cette "femme" (je mets des guillemets) est emportée, comme les autres personnages, dans la danse, et qu'elle représente à elle-seule les Femmes, auxquelles sera consacré plus tard une Danse macabre des Femmes. Ou bien qu'il s'agit d'une épouse , la Bourgeoise par exemple. Ou encore une Moniale, comme dans la Danse macabre de la Chaise-Dieu (mais celle-ci vient avant le Sergent royal). Mais cela suppose de faire abstraction du fait que cette silhouette  occupe la place d'un mort.

b') L'artiste est contraint de rompre son ordonnancement binaire mort/vivant/mort puisqu'il veut introduire deux vivants associés en groupe, l'usurier et le pauvre. Il place ici le personnage précédent ce groupe, dans le texte attribué (à tort pour les experts) à Gerson, qui est le Moine. Ce moine, tel qu'il sera illustré dans les éditions imprimés, est encapuchonné et vêtu d'une robe, comme ici.

Mais que devient le mort qui présente, dans le texte issu du Cimetière des Innocents, l'Usurier et le pauvre ? Et celui qui précède le Moine ?

Autre énigme, au Cimetière des Innocents,  la séquence était la suivante : le Chartreux/ le Sergent/Le Moine/ L'Usurier et le Pauvre/ Le Médecin/L'Amoureux. L'artiste de Kermaria ne respecte pas cet ordre. 

Voir l'analyse de Geneviève Le Louarn-Plessix

"...suivi d’un mystérieux trio : une femme (la seule de la fresque) vêtue de blanc qui tient la place du cadavre et s’accroche aux bras de ses voisins, le médecin à sa droite et un usurier et son pauvre à sa gauche. On peut regretter la disparition des sentences qui éclaireraient le sens de cette scène. Cette femme qui remplace le mort est-elle le symbole de la mort ? Illustre-t-elle un des thèmes développés au Moyen Âge : celui de la vanité de la beauté humaine ? Reprend-t-elle l’iconographie du triomphe de la mort du Campo Santo de Pise du XIVe siècle où la mort est représentée par la femme aux ailes de chauve-souris qui fauche tout sur son passage ? Cette scène n’existait sans doute pas aux Innocents puisqu’elle ne figure pas dans le premier ouvrage de Marchant mais il y en aura vingt-huit dans l’édition de 1491 : « la danse macabre des femmes »."

 

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c) Un indice important est que l'inscription sous ce personnage est encore partiellement lisible. Au cinquième vers on lit distinctement "bien lardez". C'est donc le huitain prononcé par le mort qui présente le groupe  de l'usurier :

BnF latin 14904 :

Usurier de sens desreugle
Venes tost & me regardes
Dusure estes tant aveugle
Que dargent gaignier tout arde
Mais vous en seres bien lardre
Car se dieu qui est merueilleux
Na pitie de vous tout perdes
A tout perdre est cop perilleux.

Cette "femme" serait donc un mort, un cadavre enveloppé dans son linceul, et dont seul est visible le visage, d'un jaune cadavérique semblable à la couleur des autres morts.

Desreugle : pour desrieuglé ?

Lardre : lépreux, ou bien (plus tard) avare.  Les éditions imprimées écrivent  "ardez et "lardez" : comme un rôti préparé pour cuire...

"Usurier de sens déréglé, venez tôt et regardez-moi . Vous êtes tant aveuglés par l'usure que vous êtes tout brûlés par l'envie de gagner de l'argent. Mais vous serez bien lépreux, car si Dieu qui est merveilleux n'a pas pitié de vous vous perdrez tout : à tout perdre est coup périlleux."

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A tout perdre est coup perilleux est repris par Jean Miélot.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V18 et V19 : l'Usurier et le Pauvre.

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L'Usurier est vêtu d'un manteau épais et plissé, et d'un grand bonnet. Sa main droite tient des pièces d'or, qu'il verse dans l'aumônière suspendue à sa ceinture dorée. Sa main gauche est tendue vers celle du pauvre, à qui il remet des pièces.

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Le texte du BnF 14904 :

 

Me convient il si tost mourire

Ce mest grant painne et grant chevance

Et ne me pourroit secourir

Mon or mon argent ma chevance

Je dois morir la mort mavance

Mais il m'en sosplait somme toute

Or nest ce de mal acoustumance

Tel a bieulx yeulx qui ne voit goute

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grevance : ce qui accable, fait souffrir.

Chevance : moyens de subsistance, vivres, gain, ce qui permet de se chevir, de vivre.

Essai de transcription : "Me convient-il de mourir si tôt? Cela m'est une grande peine et une grande souffrance, et je ne pourrai sauver ni mon or ni mon argent ni mes vivres. Je vais mourir, la mort s'avance vers moi, mais si cela me déplait finalement, c'est par mauvaise acoutumance : tel a de beaux yeux et pourtant ne voit rien. "

La sentence Tel a beaux yeux qui ne voit goutte  est reprise par Jean Miélot 1456..

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le pauvre homme  (poure hōme).

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Le Pauvre est penché avec déférence vers l'Usurier. Il porte un bissac sur l'épaule.

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Le texte du BnF 14904 :

Usure est tant mauuais pechie
Comme chascum dit & raconte
Et cest homme qui approchie
Sesent de la mort nen tient compte
Encor a vsure me preste
Il deura de retour au compte
Nest pas quitte qui doit de reste

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"L'usure est un si mauvais péché, comme chacun le dit et le raconte, et cet homme qui approche [se sent ] de la mort n'en tient pas compte, il me prête encore à des taux usuriers. Il devra en rendre compte en retour : n'est pas quitte qui doit de reste"

On notera que le Pauvre n'est pas considéré comme un personnage propre, il n'est que partie prenante de son lien avec l'Usurier. C'est de l'usure qu'il parle, il n'est pas concerné par le mort n°18, qui, d'ailleurs, ne s'adresse pas à lui, et ne l'emporte pas dans sa danse. Il ne commente pas ce qu'il ressent, en tant que pauvre face à la Mort (comme le fera plus tard le Bûcheron de La Fontaine).

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La sentence N'est pas quitte qui doit de reste est citée par Jean Miélot en 1456.

 

 

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le mort n°19 devant l'Amoureux.

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Le texte du BnF 14904 :


Gentil amoureux jeune & frique
Qui vous cuidies de grant valeur
Vous estes prins la mort vous pique
Le monde laires a douleur
Trop laues ame cest foleur
Et a mourir peu regarde
Ja tost vous changeres couleur
Beaute nest quimage farde

.

 

frique : cf frische "gaillard, vigoureux, dispos, alerte".

cuidies : s'imaginer, se croire, par présomption.

Laire, verbe : "être loisible" ?? On lit dans le texte imprimé laré, 

foleur : "état de celui qui est fou" 

"Gentil amoureux jeune et vaillant qui vous croyez de grande valeur, vous êtes pris la mort vous pique. Le monde .[laires à douleur]..trop l'avez aimé, c'est folie, et c'est à mourir peu regarder. Bientôt vous changerez de couleur : beauté n'est qu'image fardée."

Beauté nest quimage fardée: citation devenue adage, reprise par Jean Miélot.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V20 : L'Amoureux.

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Il est élégamment vêtu d'une tunique courte cintrée et de chausses ajustée, et il est coiffé d'un bonnet

Le texte du BnF 14904 :


Elas or ny a il secours
Contre la mort adieu amourettes
Moult tost va jonesse a decours
Adieu chappeaus bouques flourettes
Adieu amans & pucellettes
Souuiengne vous de moy souuent
Et vous mires se sages estes
Petite pluye abat grant vent

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"Hélas  n'y a-t-il pas de secours contre la mort, très tôt la jeunesse s'éloigne à rebours, adieu chapeaux, bouquets et fleurettes, adieu amants et pucelettes, souvenez-vous de moi souvent et vous [semblez être si sage (?)] : petite pluie abat grand vent."

L'adage final  est bien présent, confirmant que cette danse se veut un livre de sagesse : "Petite pluie abat grand vent" citée par Jean Miélot est repris par Rabelais dans Gargantua en 1542.

Mais comment comprendre ici ce proverbe ? Le grand vent est-il le présomptueux jeune amoureux, qu'un petit incident peut faire mourir?

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Mort n°20 devant le Menestrel.

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Le texte du BnF 14904 :

Menestrel qui dances et nottes
Saues & aues beau maintien
Pour faire esioir sots & sottez
Quen dittes vous alons nous bien
Monstrer vous fault puis que vous tien
Aux aultres cy vng tour de dance
Le contredire ny vault rien
Maistre doit monstrer sa science.

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"Ménestrel qui connaissez les danses et les notes, et qui avez un beau maintien pour faire se réjouir les sots et les sottes, qu'en dites-vous ? allons-nous bien ?  Il  vous faut montrer un tour de danse aux autres puisque je  vous tiens ici : il ne vaut rien de le contredire, maître doit montrer sa science."

Sentence : "Maître doit montrer sa science"

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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V21 : le Ménestrel et sa cornemuse.

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Comme le Chevalier ou comme l'Amoureux, le Ménestrel est vêtu élégamment d'une tunique courte, cintrée,  à encolure festonnée dorée, et de chausses moulantes ; son bonnet est élaboré, on y voyait sans doute des plumes. 

Le sac de la cornemuse montre bien le porte-vent, et le long chalumeau évasé (ou selon J.L. Matte le bourdon).

Voir : 

http://jeanluc.matte.free.fr/fichsz/troymc1.htm

http://jeanluc.matte.free.fr/invp.htm#plouha

 

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Le texte du BnF 14904 :

Le menestrel
De dancer ainsi neusse cure
Certes tres enuis je men mesle
Car de mort nest peine plus dure
Jay mis soulxs le banc ma vielle
Plus ne corneray sauterelle
Nautre dance mort men retient
Il me fault obeir a elle
Tel dance a qui au cuer nen tient

.

"Je n'eusse cure de danser ainsi, certes je m'en sens très ennuyé, car aucune peine n'est plus dure que la mort. J'ai mis ma vielle sous le banc, je ne cornerai plus de sauterelle ni d'autre danse, la mort m'en retient. Il me faut lui obéir. Tel danse qui n'a pas le cœur à danser."

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La sentence Tel dance a qui au cuer nen tient figure dans les Proverbes de Jean Miélot 1456.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le Mort n°21 devant le Laboureur.

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Le texte du BnF 14904 :

 


Laboureur qui en soing et peine
Aues vescu tout vostre temps
Mourir vous fault cest chose certaine
Reculer ny vault ne contens
Car de grant soucy vous deliure
Approchies vous je vous attens
Fol est qui cuide tousiours viure

 

"Laboureur qui a vécu tout tvotre temps en soin et en peine, il vous faut mourir, c'est certain, reculer ne vaut ni content (convient?). Car je vous délivre de grands soucis, approchez je vous attends. Il est fou celui qui cherche à vivre toujours."

La sentence finale Fol est qui cuide tousjours vivre est devenue proverbiale et est citée par Jean Mielot 1456, Prov.U 194. 

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V22 : le laboureur, avec sa serpe et sa houe à l'épaule  .

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Nous ne voyons du laboureur, qui regarde en arrière, qu'un long manteau, une serpe crantée et , devant l'épaule gauche, le manche d'un outil.

L'image s'interprète mieux en regardant le Laboureur de La Chaise-Dieu (vers 1450), mieux conservé. Il tient une houe d'une façon comparable à son collègue de Kermaria, et il puise dans le sac de grains suspendu à son côté gauche pour semer ; sa tête est dirigée vers l'arrière sous l'action de ce geste de semaille.  Sa serpe est à ses pieds.

Voir aussi  dans une posture analogue :

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Heures, France, Paris, 1430-1435 Morgan MS M.359 fol. 147v.

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Horae Beatae Mariae Virginis BnF Rothschild 2535 folio 109v

 

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Inscription sous le Laboureur.

BnF latin 14904

La mort ay souhaitie souuent
Mais volentier je la fouisse
Jaimasse mieulx fist pluye ou vent
Estre en vignes ou je fouisse
Encor plus grant plaisir y prisse
Car je pers de peur tous propos
Or nest il qui de ce pas ysse
Au monde na point de repos

"J'ai souhaité souvent la mort mais je la fuit volontiers. J'aime mieux qu'il fit pluie ou vent, être en vigne où je fouille j'y prendrai encore plus grand plaisir, car de peur je perds tous mes propos. Or n'est-il qui de ce pas sorte  [à moins d'en sortir ]:  au monde il n'a point de repos".

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le Mort n°22 devant le Cordelier.

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Faites voye vous aues tort
Laboureur  Apres cordellier
Souuent aues preschie de mort
Si vous deues moins merueillier
Ja ne sen fault esmoy baillier
Il nest si fort que mort narreste
Si fait bon a mourir veillier
A toute heure la mort est preste

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bailler : présenter, donner, remettre.

 : "Cordelier, souvent vous avez prêché sur la mort, si vous devez moins vous émerveiller, maintenant il ne faut pas manifester de l'émoi. Il n'est si fort que mort n'arrête. S'il fait bon veiller à mourir, à toute heure la mort est prête."

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V23 : le Cordelier ​​​​​.

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Quest ce que de uiure en ce monde
Nul homme a seurete ny demeure
Toute vanite y abonde
Puis vient la mort qua tous cour seure
Mendicite point ne masseure
Des mesfais fault payer lamende
En petite heure dieu labeure
Saige est le pecheur qui samende

 

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"Qu'est-ce que de vivre en ce monde, personne n'y a sûreté ni demeure, toute vanité y abonde, puis vient la mort qui court sûre à tous. La mendicité ne m'assure pas, des méfaits il faut payer l'amende. En petite heure Dieu travaille, sage est le pêcheur qui s'amende."

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Ce sont les deux sentences En petite heure Dieu labeure et Sage est le pecheur qui se amende qui sont citées par Jean Miélot.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

La Danse macabre (peinture murale, troisième quart du XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le Mort.

 


Petit enfant nagueres ne
Au monde auras peu de plaisance
A la dance seras mene
Cõme aultre car mort a puissance
Sur tous du jour de la naissance
Conuient chascum a mort offrir
Fol est qui nen a congnoissance
Qui plus vit plus a a souffrir

naguères : il y a peu de temps, contraction de "il n'y a guère de temps".

"Petit enfant né il y a peu de temps, tu auras peu de plaisir dans ce monde, mais à la danse comme les autres  tu seras mené, car c'est la puissance de la mort sur tous depuis le jour de leur naissance. Il convient à chacun à mort offrir, il est fou celui qui n'en a pas connaissance, car celui qui vit plus, il a plus à souffrir."

Forme proverbiale : "Qui plus vit plus a à souffrir" citée par Jean Miélot. 

 

 

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V24. L'Enfant ?  Partie manquante.

Lenfant
A A je ne scey parler
Enfant suis jay la langue mue
Hier nasquis hui men fault aler
Je ne fais quentrer & yssue
Rien nay mesfait mais de peur sue
Pre[n]dre en gre me fault cest le mieulx
Lordonnance dieu ne se mue
Aussi tost meurt jeusne que vieulx

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"Areu areu je ne sais pas parler. Je suis enfant j'ai la langue muette. Je suis né hier aujourd'hui il faut m'en aller, je ne fais qu'entrer et sortir. Je n'ai rien fait de mal mais je sue de peur, il me faut le prendre de bon gré c'est le mieux. L'ordre de Dieu ne se change pas, aussitôt meurent jeunes et vieux."

On trouve dans les Proverbes de Jean Miélot Aussi tost muert jeusne que vieulx.

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SOURCES ET LIENS.

 

— AUBERT (Octave Louis), [1928] , La chapelle de Kermaria-Nisquit, édition de la Bretagne touristique, 16 pages.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/3460

http://www.infobretagne.com/plouha-kermaria-an-iskuit.htm

— BECKER (Karin), 2020,  La liste dans la danse macabre. La danse macabre comme liste Le pouvoir des listes au Moyen-Âge Étienne AnheimLaurent FellerMadeleine Jeay et al.

https://books.openedition.org/psorbonne/88530?lang=fr

—BÉGULE (Lucien), 1909, La chapelle Kermaria-Nisquit et sa Danse des morts, H. Champion, Paris, 1909, 52 p. 

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1909_num_73_1_11490_t1_0180_0000_2

https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1908_num_24_3_4152_t1_0413_0000_2

— CHARDIN (Paul), 1894, La chapelle de Kermaria-Nisqit en Plouha, Revue archéologique 1, pages 246-259

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203636c/f249.item

— CHARDIN (Paul), 1885, Recueil de peintures, Bulmo

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1885_num_51_1_10552

— CHARDIN (Paul), 1886, La chapelle de Kermaria Niquit mémoires de la société nationale des antiquaires de France 1886 t. 46

—COUFFON, René. Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1939. p. 374-375

—COUFFON, René. Quelques notes sur Plouha. Saint-Brieuc : Francisque Guyon éditeur, 1929. p. 27-35

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3346690r

— HANS-COLLAS (Ilona), 2021, "Interactions entre textes et images. Les Danses macabres peintes dans les églises en France aux xve–xvie siècles"  dans Le Moyen Age 2021/1 (Tome CXXVII), pages 81 à 104

https://www.cairn.info/revue-le-moyen-age-2021-1-page-81.htm#no42

—JUGAN (Didier), 2021,  "Danses macabres : le chartreux et l'ermite", dans C. Bogdan, S. Marin-Barutcieff (dir.), Regarder la mort en face, Actes du XXe congrès international de l'association Danses macabres d'Europe, Bucarest, EUB, 2021, p. 35-60.

— LAMORTDANSLART

https://www.lamortdanslart.com/danse/France/Kermaria/dm_kermaria.htm

—LE LOUARN-PLESSIX (Geneviève ) , 2013, "Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit" Mémoires SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f464c1e917b93.94134739/2013_50.pdf

https://docplayer.fr/108538314-Plouha-chapelle-de-kermaria-an-iskuit.html

 

—LÉVY (Tania), 2015, « La chapelle Kermaria-an-Isquist. Les peintures murales », Congrès archéologique de France. 173e session. Monuments des Côtes-d'Armor. « Le Beau Moyen Âge ». 2015, Société française d'archéologie, pp. 303-311 (ISBN 978-2-901837-70-1).

— MÂLE, (Emile), 1908, L'art religieux de la fin du moyen âge en France; étude sur l'iconographie du moyen âge et sur ses sources d'inspiration; Armand Colin

https://archive.org/details/lartreligieuxdel00ml/page/394/mode/2up

 

— MASSON (Anne Louise), 1894,  "Jean Gerson, sa vie, son temp, ses oeuvres: précédé d'une introduction sur le Moyen-Âge, Lyon, chapitre XIV page 217 et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97390627.texteImage

https://google.cat/books?id=Lsuuafi1K6kC&pg=PA217&dq=editions:OXFORD555053390&lr=&output=html_text&source=gbs_toc_r&cad=4

—PEIGNOT (Gabriel),  1826, Recherches historiques et littéraires sur les danses des morts et sur l'origine des cartes à jouer .

https://archive.org/details/rechercheshisto00peiggoog/page/n5/mode/2up

— PICHOURON ( Patrick) - L'HARIDON ( Erwana) 2005, La chapelle de Kermaria-an-Isquit Inventaire général ; Dossier IA22005349

 

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/la-chapelle-de-kermaria-an-isquit-plouha/b4cbaf07-cdea-4601-a286-377b8f21585f

— THIBOUT (Marc), 1949, « La chapelle de Kermaria-Nisquit et ses peintures murales », Congrès archéologique de France. 107e session. Saint-Brieuc. 1949, Société française d'archéologie, 1950, p. 70-81.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f72.item

— TIMELLI (Maria Colombo) 2007 Les Proverbes en françois de Jean MiélotRomania  Année 2007  499-500  pp. 370-399.

https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_2007_num_125_499_1407

 

—UNGEHEUER (Laurent),2020, La Danse macabre du cimetière des Saints-Innocents et celle de deux livres d'heures contemporains : propositions de liens, de sources et de commanditaires. Annales de Bourgogne T 92-3-4

 

https://www.academia.edu/44662793/La_Danse_macabre_du_cimeti%C3%A8re_des_Saints_Innocents_et_celle_de_deux_livres_dheures_contemporains_propositions_de_liens_de_sources_et_de_commanditaires

Résumé : Le thème de la Danse macabre pose toujours de nombreuses questions quant à ses origines philologiques, iconographiques ou théâtrales. La Danse macabre du cimetière parisien des Saints-Innocents, peinture murale et texte, n'a pas de commanditaire connu à ce jour. Elle est réputée avoir été peinte en 1424-1425, donc en pleine Guerre de Cent Ans, dans un contexte politique tendu, qui opposait aussi les Armagnacs aux Bourguignons, et ce dans un lieu très fréquenté de la capitale. À travers l'examen de plusieurs œuvres, cette contribution propose des indices en faveur de Philippe le Bon comme commanditaire, direct ou indirect, de cette œuvre monumentale qui a certainement nécessité des moyens importants. Deux livres d'heures contemporains offrent chacun une Danse macabre au sein de leur cycle d'illustrations. L'un des deux manuscrits peut être rattaché au connétable Arthur de Richemont, l'autre à Philippe le Bon. Des éléments de contexte historique, deux productions littéraires et un collier d'apparat complètent pour leur part le faisceau d'indices qui éclaire l'intérêt du duc de Bourgogne pour le l'art macabre. 

-Les Heures Morgan 359 f. 123-151.

-Le livre d’heures Rothschild 2535 de la BnF,   Manuscrit au décor et à l’usage parisiens, datable vers 1425-1435, présente une Danse macabre sans véritable équivalent connu pour l’époque. Elle est faite de onze scènes et se déploie autour de la page à miniature qui illustre le début de Matines de l’office des morts, et autour du texte qui lui fait suite, fol.108v°-109.

—UNGEHEUER (Laurent), 2016, Le manuscrit Rothschild 2535 de la BnF, un livre d'heures parisien enluminé par le Maître de la Légende dorée de Munich. L'art de l'enluminure .

— UTZINGER (Hélène et Bertrand), 1996, Itinéraire des Danses macabres, Paris, Éditions J.M. Garnier.

— VAILLANT (Pierre ) , 1975, La danse macabre de 1485 et les fresques du charnier des Innocents, Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public  Année 1975  6  pp. 81-86. Fait partie d'un numéro thématique : La mort au Moyen Âge.

https://www.persee.fr/doc/shmes_1261-9078_1977_act_6_1_1210

— Wijsman (Hanno), 2005, La Danse macabre du cimetière des Saints-Innocents et un manuscrit de Philippe le Bon

https://www.academia.edu/374486/La_Danse_macabre_du_cimeti%C3%A8re_des_Saints_Innocents_et_un_manuscrit_de_Philippe_le_Bon

— Zvonareva (Alina), 2013, "Traduire la 'Danse macabre': la réception du modèle français dans les terres du Royaume d’Aragon".

https://www.academia.edu/7758703/Traduire_la_Danse_macabre_la_r%C3%A9ception_du_mod%C3%A8le_fran%C3%A7ais_dans_les_terres_du_Royaume_d_Aragon_Translating_the_Dance_of_Death_the_Reception_of_the_French_Model_in_the_Lands_of_the_Crown_of_Aragon_

Les Danses macabres.

—Danse Macabre de La Ferté Loupière

https://www.montholon89.fr/danse-macabre/

—Danse macabre de la Chaise-Dieu (vers 1450)

https://www.abbaye-chaise-dieu.com/visites/la-danse-macabre-du-xve-s/

https://tiersinclus.fr/la-danse-macabre-de-la-chaise-dieu-entre-vie-et-mort-au-dela-de-toute-hierarchie-sociale-civile-ou-religieuse/

—Livre d'heures de Charles Quint  enluminé vers 1500–1510 par le Maître de la Chronique scandaleuse , Madrid, Biblioteca Nacional de España, ms. Vitr. 24/3, p. 123

https://bdh-rd.bne.es/viewer.vm?id=0000051953&page=1

http://www.dodedans.com/Emargin02n.htm

     —Site La danse macabre

http://www.dodedans.com/Eparis.htm

— Abbé Valentin Dufour, 1884.

http://www.dodedans.com/Eparis-dufour-text.htm

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64621602

—BnF 2550 folio 235 et suiv, vers de la danse macabre des Saints Innocents de Paris. Manuscrit XVe siècle

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90075807/f125.item

— BnF latin 14904,  f. 64, la danse macabre des Saints Innocents de Paris

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9077897g/f72.item

http://www.dodedans.com/Eparis-14904.htm

-Comparaison entre le texte manuscrit et le texte imprimé :

http://www.dodedans.com/Eparis-14904-comp.htm

— BnF RES 2047 La grande danse macabre des hommes et des femmes, 1862, Librairie Bailleu (Paris)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k503981r

https://ia902707.us.archive.org/13/items/b22650556/b22650556.pdf

— BnF 14989 (vers 1420-1430)

http://www.dodedans.com/Eparis-14989.htm

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525043555

 

—ARLIMA

https://www.arlima.net/ad/danse_macabre.html

— Guy Marchand; La danse macabre de 1485,  Grenoble BM Res. I327.

https://pagella.bm-grenoble.fr/pagella/fr/content/la-loupe/la-danse-macabre-un-incunable-unique-en-france

https://portail.biblissima.fr/fr/ark:/43093/idata7a2a4d0d7710144520a74f0102bbb3ec62c912ca

https://pagella.bm-grenoble.fr/ark:/12148/bpt6k10953823/f5.planchecontact

Le texte 1485

https://www.hs-augsburg.de/~harsch/gallica/Chronologie/15siecle/DanseMacabre/dan_ma14.html

Le texte 1486 Miroer salutaire. La danse macabre historiée, par Guy Marchant BnF RES-YE-189

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8615802z/f1.planchecontact

http://www.dodedans.com/Eparis-14852-text.htm

http://www.dodedans.com/Eparis-tisserand-text.htm

https://www.atramenta.net/lire/oeuvre7951-chapitre-1.html

La dance macabre :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8605444n

Autres manuscrits :

 

—Les proverbes de Jean Miélot

http://www.dodedans.com/Eproverb.htm#v0100f

https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_2007_num_125_499_1407

— BnF 12441 fol. 65 v°-74 : 338  proverbes en français copiés par Jean Miélot, dont 76, soit près d’un quart, reprennent à la lettre le texte de la Danse macabre :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52506043d/f153.item

— BnF 24864 Le Pastoralet, (entre 1422 et 1425).

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8451465g

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9006785p

—Les Heures Morgan 359 f 123-151.

https://ica.themorgan.org/manuscript/page/244/76807

—Le livre d’heures Rothschild BnF 2535  fol.108v°-109.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10527901x/f223.item.zoom#

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10527901x/f224.item.zoom

La Somme le Roi et Le Miroir du monde.

— BRAYER (Edith), 1958,  "Contenu, structure et combinaisons du Miroir du Monde et de la Somme le Roi", Romania  Année 1958  313  pp. 1-38

https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1958_num_79_313_3110

—LEURQUIN-LABIE (Anne-Françoise), 2004, Mise en page et mise en texte dans les manuscrits de la Somme le Roi,  in CHARON, Annie (dir.) ; DIU, Isabelle (dir.) ; et PARINET, Élisabeth (dir.). La mise en page du livre religieux (XIIIe-XXe siècle).  Paris : Publications de l’École nationale des chartes, 2004 

https://books.openedition.org/enc/570?lang=fr

-BnF fr 1109 5°/ Li mireoir dou monde f.188r  daté de 1310..On seur dire ke a enuis muert. Qui aprins ne la. Apres amorire si saras uivre. Que ia nus bien uivre ne sara . Qui amourir aprendra. Et chil et cele est apeles canis et caiciue qui ne set uivre ne nose morir. Certes ce nest pas vie . Auis est langours de tous iours uivre en seruage et en paour. En seruage se sen cors garder. En paour de morir et de trespasser. Se il fuit chou qescaper ne puet & garde chau que perdre li estuert. Dont se tu ueus iour frankement apren amorir liement. Se tu demande comment.... N.B : En 11°) on trouve le conte des III vifs et des III morts

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8454666h/f383.item

-BnF fr 938

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84478782

Le Mors de la Pomme.

-BnF français 17001 Compilation de Jean Miélot.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10463342b/f223.item

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Published by jean-yves cordier - dans Peintures murales. Chapelles bretonnes
11 novembre 2023 6 11 /11 /novembre /2023 18:26

Les sablières et blochets (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an iskuit à Plouha (22).

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Voir sur cette chapelle :

 

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Sur les sablières, blochets et abouts de poinçon des charpentes des autres églises et chapelles , voir :

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PRÉSENTATION.

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Les sablières de la chapelle de Kermaria an Iskuit, bien conservées dans le bras nord du transept et, plus en hauteur, dans la nef, sont sculptéees de masques en haut-relief sous les culots des nervures, séparées par des feuillages en bas-relief. C'est cette disposition qui permet de les dater du XVe siècle .

En effet, Sophie Duhem explique que la disposition des sculptures sur les poutres apportent dans certains cas des indices sur  l'époque de création des ensembles. Toutes les poutres anciennes partagent la particularité de présenter des motifs sculptés isolés à intervalles réguliers. Toutes les sablières datées du 15e siècle se caractérisent par cette particularité : c’est le cas à  Guégon, Guern, Ploëren, Saint-Avé, Vannes, Quimperlé, Canihuel, Saint-Nicolas-du-Pélem, mais aussi à Brennilis, La Roche-Maurice, Morlaix, Trémaouézan, Rochefort-en-Terre, Plouha, ou Saint-Herblain. Au contraire, les premiers décors travaillés en frises à motifs en bout à bout apparaisent au début du 16e siècle, comme à Grâces-Guingamp entre 1506 et 1508.

De plus toutes les sablières du 15e siècle sont taillées en haut-relief, excepté celles qui ne comportent que les inscriptions, tracées en bas relief ou en creux.

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LA CHARPENTE (XVe s. ) DU BAS-CÔTÉ NORD.

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Dans les trois dernières travées du collatéral nord, au dessus des peintures murales des Trois Vifs et des trois morts, et sous le lambris peints  des Vertus montées sur les Vices (donc un lieu richement décoré), ce type de sablières à masques anthropomorphes et feuillages sont accompagnées d'inscriptions gothiques, non déchiffrées.

Les masques semblent représenter les paroissiens, hommes ou surtout des femmes. Celles-ci ont le visage englobé dans une coiffe formant cagoule, ou fixée sous le menton par une bride. Les yeux sont en amande accentuée, les bouches sont très fines. Les traits sont indifférents, sans que nous ne puissons y voir l'expression de sentiments, de passions et a fortiori de vices.

Malgré la présence de la Danse macabre, nous ne trouvons ici aucun symbole ou attribut de la Mort.

Certains mots des inscriptions sont assez bien conservés et semblent pouvoir être compris par des épigraphistes chevronnés. Ces inscriptions se rapportaient-elles aux peintures sus- et sous-jacentes ?

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Pièce de bois n°1.

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Masque n°1.

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Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Pièces de bois n°2 et 3.

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Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Pièce de bois n°4 et 5.

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Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Pièces de bois n°4 et 5.

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Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Pièces de bois n°6 et 7.

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Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES BLOCHETS DU CHOEUR. DEUX ANGELOTS.

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Blochets  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Blochets de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Blochets  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Blochets de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Blochets  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Blochets de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES SABLIÈRES  (XVe s. et XVIe) DU BAS-CÔTÉ SUD.

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Nous trouvons la succession des masques (avec des traits animaux pour l'un d'entre eux), datant du XVe siècle, mais aussi, en dessous, une pièce où des anges allongés présentent le voile de Véronique, ou visage du Christ.

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Sablières (XV et XVIe)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XV et XVIe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XV et XVIe)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XV et XVIe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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QUELQUES MASQUES DE SABLIÈRES.

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Sablières (XVe siècle)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages, page 69 et 275.

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Blochets Chapelles bretonnes
17 septembre 2023 7 17 /09 /septembre /2023 15:11

Les sculptures extérieures en kersanton ou pierre de Logonna — crossettes et autres— de l'église Notre-Dame du Fresq de Saint-Éloy (29).

 

Voir :

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J'examinerai les principaux éléments sculptés figuratifs de l'extérieur de l'église de Saint-Éloy, datant sans doute du XVIe siècle, dont deux crossettes en pierre de Logonna, trois pierres d'amortissement en kersanton, duex bustes d'hommes supportant une corniche, une gargouille ou crossette du clocher, mais j'attire l'attention sur l'intérêt du messager portant une inscription de fondation, datée de 1572, de l'angle sud-est.

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LE CÔTÉ NORD.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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Saint François montrant ses stigmates.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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Crossette droite du rampant de la lucarne sud. Un dragon ailé.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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Crossette gauche du rampant de la lucarne sud. Un homme tenant un bâton à l'extrémité bilobé (os?).

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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LE CÔTÉ EST.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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Buste d'un homme supportant la corniche.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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Un chien montrant ses crocs, les pattes antérieures réunies sur un os.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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Tête d'un sanglier.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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Un chien (ou un ours?) portant un collier, assis pattes antérieures sur les "genoux".

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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Deuxième buste d'un homme supportant la corniche.

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Celui-ci n'a pas les bras levés, il porte un bonnet et une veste non boutonnée.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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LE CÔTÉ SUD.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le porche sud a été ajouté à une date tardive, et le rampant de l'ancien portail, à crochets, persiste, avec un personnage formant console.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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ANGE AU PHYLACTÉRE DE L'ANGLE SUD-EST. INSCRIPTION DE FONDATION. Kersanton, 1572.

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Je n'ai pas trouvé la description de ce messager et le relevé de cette inscription dans les descriptions de référence (cf. Sources)

La tête de l'ange (ou du messager) est brisé. 

Je crois pouvoir lire :

LAN 1572 28E IO[U]R DE SEP[TEM]BRE

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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UN PERSONNAGE AUX SEXE MARTELÉ DU CLOCHER.

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La galerie du clocher est cantonnée par deux faux canons et par deux personnages  dont l'un porte une tunique boutonnée et un bonnet. Ses parties jugées honteuses ont été martelées, sans doute en raison d'un geste équivoque.

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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Note. On voit sur le côté ouest un disque en ardoise, qui n'est pas un cadran solaire, mais le cadran d'une horloge. On y lit l'inscription PICHON/SAINT-SAUVEUR. Il est néanmoins inscrit sur l'inventaire de la SAF.

http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/autres_depts/finistere/cs_finistere_brest.php#st_eloy

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Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

Église Notre-Dame-du-Fresq de Saint-Éloy. Photographie lavieb-aile 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1980, Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/1020

En forme de croix latine, elle comprend une nef de trois travées avec bas-côté sud, un transept et un choeur peu profond terminé par un chevet à pans coupés du type Beaumanoir. Au droit de la seconde travée, au sud, porche ajouté au portail de style flamboyant. Elle date dans son ensemble du début du XVIè siècle et fut consacrée en 1531 par Jean du Largez, abbé de Daoulas ; elle a été remaniée à plusieurs reprises. Le clocher, à une galerie et une chambre de cloches, remonte à la fin du XVIè siècle ou même au début du XVIIè siècle.

—  L'HARIDON ( Erwana) Dossier de l'Inventaire régional  IA29005549 réalisé en 2012

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-saint-eloy/881a4ce9-e891-4d8f-abe8-90da8c8c4634

 L'église paroissiale (consacrée en 1531 par Jean du Largez, évêque d'Avesnes), implantée à l'est de l'ancienne chapelle, a été érigée par les moines de l'abbaye de Daoulas qui, fuyant la peste, se sont installés à Saint-Eloy en 1521.

Au 15e siècle, le 4 mai 1485, François II, duc de Bretagne, autorise la tenue d'une foire.

 

— MAIRIE DE SAINT-ELOY, PATRIMOINE

https://www.saint-eloy.fr/decouverte-de-la-commune/patrimoine

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http://www.infobretagne.com/saint-eloy.htm

 

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Published by jean-yves cordier - dans Crossettes et gargouilles Sculptures Chapelles bretonnes Kersanton
12 août 2023 6 12 /08 /août /2023 19:40

 Le porche de l'église de Larmor-Plage et les 12 statues de son Credo des apôtres (tuffeau, 1518).

Voir sur Larmor-Plage :

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PRÉSENTATION.

L'église.

Située au coeur du bourg historique de Larmor-Plage, à deux cents mètres du rivage, l´église Notre-Dame-de-Larmor, ancienne chapelle tréviale de Ploemeur, a longtemps été une chapelle de pèlerinage des marins,  et fut réparée après un incendie de 1502. Sa tour massive de base carrée (1630-1660) est accolée à une nef plus modeste de base rectangulaire.

Le porche nord.

-Une inscription en lettres gothiques à l'extérieur du porche, sous le gable,  date le début de la construction de ce porche de 1491 LAN MIL CCCC : IIIIxx ET : XI . On a souvent souligner que cette date est aussi celle du mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII.

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-L'inscription en caractères gothiques présentée par l'ange formant la clef de voûte a été lue par Y.-P. Castel ainsi : 

LAN MIL V C LII FUT FAYST CETE VOUTE . (L'an 1552 fut fait cette voûte)

Dés lors, Yves-Pascal Castel a suggéré que "Dès 1491 , le maître maçon avait prévu , pour le porche , une voûte qui sera placée soixante et un ans plus tard". Tous les auteurs reprennent cette date de 1552. Mais l'un des apôtres porte la date de réalisation des statues , celle de 1518. Il parait  impossible que ces statues aient été mises en place avant que le porche ne soit voûté. 

Mais au XIXe siècle, c'est  la date de 1506 qui avait été lue (Le Bras 1859, Luco 1879). Une vérification serait nécessaire.

 

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les porches à apôtres et Credo apostolique.

La tradition des porches à apôtres et Credo est née en Basse-Bretagne.

Le premier atelier ducal du Folgoët (1423-1468) a mené à bien, sous le mécénat du duc Jean V et de ses successeurs, les chantiers de la collégiale du Folgoët (porche vers 1423-1433), de la cathédrale de Quimper (porche sud et portail ouest, 1424-1442), du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon (porche entre 1436 et 1472), de Notre-Dame-des-Portes de Châteauneuf-du-Faou (1438),  de Kernascléden (porches vers 1433-1464), de l'église Notre-Dame de Quimperlé (porche nord 1420-1450), ainsi que les porches en kersanton de La Martyre (vers 1450 et 1468) et de Rumengol (vers 1470).

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Le second atelier du Folgoët, ou "atelier des enfants" réalisa, deux porches assez identiques, celui de Saint-Herbot entre 1498 et 1509 et celui de Plourac'h vers 1500-1510 et . Ils sont tous les deux en granite pour l'architecture et en kersanton pour les statues, notamment des Apôtres. Comme celui de La Martyre, ils constituent à eux seuls des petites chapelles, voûtés d'ogives, aux solides contreforts  et disposant  de salle d'archives à l'étage.

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Le porche de Larmor, carré et voûté d'ogive, est achevé en 1506 et  ses statues sont datées de 1518 : il est donc chronologiquement proche des deux précédents. Mais sa particularité  tient dans le matériau des statues, car onze d'entre elles sont en tuffeau de Loire.

Surtout, il est, à la différence de tous les autres,  situé au nord de l'église, moins exposé aux tempêtes. Cette particularité se retrouve à Carnac, et, dans le Finistère, à Gouezec.  Le cimetière, lui, se trouvait au sud.

Il suit la tradition qui fait passer le fidèle entre deux rangées d'apôtres, dont les statues sont placées dans des niches à mi-hauteur des murs latéraux. Chacun de ces apôtres tient une banderole où s'inscrit l'article du Credo qui lui a été attribué par la tradition .

Dans les porches sud, les six premiers apôtres sont à la droite du fidèle, et saint Pierre, qui initie le Credo, est à la droite du seuil précédant la nef, seuil marqué par un bénitier où le fidèle se signe. Les six apôtres suivants sont à sa gauche, et le dernier, Matthias, fait face à Pierre près de la porte d'entrée.

Mais ici, dans ce porche nord, la distribution est différente. Saint Pierre est à gauche, le premier venant de l'extérieur, suivi des cinq autres.  Puis la lecture du Credo  se poursuit sur le côté droit, de l'intérieur du porche vers l'extérieur, jusqu'au dernier apôtre, Mathias.

Nous ignorons si cet ordre  est le fruit d'une réorganisation consécutive à un démontage ou une restauration, ou bien si c'est l'ordre initial. Le respect de l'ordre habituel semblait  pourtant parfaitement possible ici avec les apôtres 6-5-4-3-2-1 de l'extérieur vers l'intérieur du côté droit, et cet ordre respectait  la prééminence de saint Pierre.

Une autre particularité, très précieuse, des statues du porche de Larmor, est que le texte latin de leur Credo est sculpté, et non peint, sur leur phylactère. C'est aussi le cas à Saint-Herbot, et cela nous garantit que la séquence dans laquelle les apôtres se présente est la distribution d'origine. En effet, si tous les apôtres sont pieds nus et tiennent un livre, ils ne se distinguent en général que par leur article du Credo, et par leur attribut d'indentification. Or — et c'est souvent le cas — seules huit apôtres ont gardé leur attribut, les autres attributs ont été brisés.

Enfin, nous apprécions que la polychromie des statues ait été conservée (même si des repeints recouvrent la peinture initiale).

Enfin, dernière particularité, il adopte un ordre des apôtres, une  découpe et une attribution des articles du Credo, qui est originale, notamment par rapport au porche de Saint-Herbot.  L'ordre des apôtres de Larmor est 1 Pierre-2 André-3 Jacques le majeur-4 Jean-5 Philippe-6 Thomas- 7 Barthélémy-8 Jude- 9 Matthieu-10 Jacques le mineur-11 Simon-12 Mathias. (en gras les identifications certaines, fondées sur les attributs).  

En réalité, la tradition de découpe et d'attribution des articles n'est pas établie, ni dans le temps, ni dans l'espace, et chacun des Credo apostoliques constitue une formulation originale.

Au moment même où ce porche se construit, les imprimeurs diffusent (à partir de 1492)  des Calendriers des bergers contenant le texte des articles du Credo en français et deux gravures montrant leur attribution aux apôtres, avec leur attribut. Mais ce modèle n'est pas suivi ici.

 

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La façade intérieure sud. Portail en arc brisé à accolade à crochets et pilastres.

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le Christ aux liens (Bois polychrome, XVIe siècle)

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

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La voûte d'ogive. L'ange présentant les armes du seigneur du Chef-du-Bois et l'inscription de fondation de 1506 (?).

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L'ange aux cheveux rejeté en arrière et au toupet à la Tintin présente les armes de Chef-du-Bois , de gueules au greslier d'argent enguiché de même. Cette famille, dont les armes sont également présentes à l'intérieur sur les sablières, possédait un manoir à Ploemeur, le manoir de Penhoat ou Penhoët, qualifié d'hôtel au XVème siècle et de manoir en 1536. Siège d'une ancienne seigneurie appartenant au XIVème siècle à la famille Penhoët ou Penencoët de Ploemeur. Au XVème siècle cette famille prend le nom de Chefdubois (ou Chef-du-Bois). Elle possédait ses tombeaux dans la chapelle, avec ceux des familles du Ter, de Kermassonet, de Kerivilly, de Kervéguan et de la Saudraie. Au XVIe siècle sont connus Pierre de Chef-du-Bois et son fils Jehan.

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Inscription : EN LAN : MIL Vc VI FUT FAYCT CESTE VOUTE.

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Rosenzweig 1859

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La lecture de l'inscription est plus difficile qu'il n'y parait. La date a été lue d'abord par Rosenzweig en 1859  comme étant celle de 1506 (logique dans la chronologie faisant se succéder l'inscripion initiale de 1491 et la date des statues en 1518), lecture reprise par J. Le Bras (qui mentionne aussi la date de 1552) et l'abbé Luco , mais  Y.P. Castel lit ici la date  de 1552 (LAN MIL V C LII ). Cette dernière date est repris par tous les auteurs actuels, sans que l'on sache s'ils l'ont vérifiée.

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES SIX APÔTRES DU CÔTÉ EST.

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Ils sont placés dans des niches à dais gothiques au dessus d'une frise feuillagée.

Je m'attacherai à une analyse critique des inscriptions des socles (donateurs) et des phylactères (articles du Credo).

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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1. Saint Pierre et sa clef. Inscription du socle "G. LE GOHIR FIT CE FAIRE".

— La statue.

Pierre est identifiable à sa clef, mais aussi à son toupet isolé sur sa calvitie fronto-temporale. Sa barbe longue est peignée puis bouclée. Il porte un manteau bleu et une robe rouge ou vieux-rose. Le jaune (sans doute de l'or) est utilisé largement  pour les cheveux, la barbe, la clef, le livre, et aussi sur la robe.

La robe n'est pas boutonnée, comme ailleurs, devant la poitrine, mais on voit un pli médian, qui n'est pas un accident du bois, puisqu'on le retrouve chez les autres apôtres.

Je crois voir des boutons de poignets du côté droit.

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—Inscription du phylactère : c'est le premier article du Symbole des apôtres.

[Credo in Deum patrem omnipoten]te[m]

CREATORE[m] CELI ET TERRE. 

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—Donateur : J'ai d'abord estimé qu'il fallait lire G. LE GOHIR et non G. LE GOHN, qui est la lecture la plus courante. En effet, le patronyme "Le Gohn" n'est pas attesté à Ploemeur, tandis que, à la montre de Vannes de 1481 parmi les 27 nobles de Ploemeur est signalé "Guillaume Le Gohir, défaillant".

Geneanet indique  87 membres de la famille Le Gohir à Ploemeur, dont Claude, né en 1611.

Mais on peut aussi y voir (c'est l'hypothèse que j'adopte) une forme du patronyme Le GOFFHIR, dont J. Le Bras nous apprend que  la famille, qui demeurait à Kerlorec a fourni pendant un siècle les plus anciens procureurs de la fabrique de la chapelle de Larmor. En 1546 Hervé Le Goffhir, procureur-syndique de la chapelle Notre-Dame de Locmaria-Larmor; était l'un des principaux personnages de Ploemeur. (Le Rorthais mentionne, sans explication, qu'il reconnait dans cette inscription  Ambroise Gohir, "procureur de la chapelle", sans doute pour Ambroise Le Goffhir.)

Cela expliquerait qu'en tant que procureur de la chapelle, Guillaume Le Goffhir puisse placer son nom sous la statue de saint Pierre et se placer en tête de la série des statues du porche.

Dans cette délibération de 1546 sur l'aménagement de l'église de Larmor, et qui réunit le corps politique de la paroisse (les chefs de famille), on retrouve parmi les noms des participants ceux de Guillaume, de Henri et de  Jehan Le Goffhir.

Si, comme plus tard, le "general de paroisse" ou "corps politique" se composait alors à Ploemeur de 12 délibérants dont le procureur, il serait tentant de penser que ce sont eux qui ont placé leurs noms comme mécènes sur le socle des 12 statues. (cf Christian Kermoal 2002) Mais certaines statues ont deux donateurs.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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2. Saint André tient la croix de son supplice. Donateurs : Jérôme Glemen et J. Le Scourn.

 

— La statue.

Le costume et le visage de saint André, frère de saint Pierre, ne diffère guère de celui-ci, le "toupet" en moins. La croix est tenue frontalement, et non sur le côté. Le phylactère s'enrubanne autour d'elle.

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—Inscription du phylactère : c'est le deuxième article du Symbole des apôtres.

Le texte se lit de bas en haut, les tilde abréviatifs remplaçant la lettre -m  

Et in Iesu[m] Xstu[m]  filiu[m] eius unicu[m] , Dns nostrum

Soit Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum : "Et en Jésus-Christ notre Seigneur."

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—Donateur HSME GLEMEN ET J. LE SCOURN

Soit "Jérôme Glemen et [Jean , ou Yves] Le Scourn (ou Le Scournec)".

Albert Deshayes dans son Dictionnaire des noms de famille bretons décrit les noms Gléhen,  Gléven [Gleman XIIIe], Le Glever, mais non GLEMEN, et  Le Scour (variante Lescour), Le Scournec et Le Scouarnec mais non Le Scourn.

La base geneanet ne signale aucun de ces patronymes à Ploemeur à l'époque concernée 

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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3. Saint Jacques le Majeur, coquille au chapeau, bâton de pèlerin à la main gauche. Donateur Jacob Le Pulloch.

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— La statue.

Saint Jacques, à la barbe toute bouclée, porte son chapeau de pèlerin sur l'épaule droite : ce chapeau noir à larges bords est frappé d'une grande coquille Saint-Jacques dorée. Il est tourné vers l'entrée du portail. Il tient le bourdon (brisé en partie supérieure) de la main gauche, et c'est autour de lui que s'enroule le phylactère. Sous le manteau, la robe est serrée par une ceinture de cuir à boucle dorée, dont le bout est noué sur lui-même avant de pendre verticalement.

La besace est suspendue à un baudrier à trois coquilles. Au dessus du baudrier viennent se croiser en sautoir  les deux  cordons enrichis de franges de son chapeau.  On trouve ce détail dans le saint Jacques du Maître de Rieux .

 

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—Inscription du phylactère : c'est le troisième article du Symbole des apôtres.

Elle débute en bas de la tunique puis le phylactère est brisé ; celui-ci se retrouve lorsqu'il croise le bourdon

QUI CON [ceptus est de spirituo sancto natus] EX MARIA / VIRGINE . "qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la Vierge Marie"

 

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—Donateur : JACOB LE PULLOCH

Le patronyme avec les graphies PULLOCH ou PULOCH ou PULOCHE est attesté en Finistère et Morbihan. Il désignerait à l'origine celui qui versait ou payait la "pilochée", une redevance sur les peaux. 

Certains auteurs ont lu LE MILLOCH.

 

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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4. Saint Jean présente une coupe contenant un serpent  ailé. Donateur : Jehan et Hervé Ranot.

 

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— La statue.

Saint Jean est imberbe, mais son visage s'encadre d'une chevelure généreuse et bouclée ; il trace une bénédiction sur la coupe de poison (symbolisé par un serpent ailé). Il porte un manteau bleu dont le pan droit fait retour vers le poignet opposé, et une robe vert céladon. La coupe et le serpent sont peints en or, et on trouve des traces d'or sur le galon du manteau et au niveau du cou.

 

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—Inscription du phylactère : c'est le quatrième  article du Symbole des apôtres.

PASSUS SUB PONTIO PILATO CRUCIF[IXUS]

 

 

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—Donateur : JEHAN ET HERVE RANOT  FIST CE FARE [??]

Ce patronyme n'est pas attesté en Morbihan. On attendrait RANNOU. Ces donateurs ne peuvent être élucidés.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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5. Saint Philippe tient de la main gauche la croix de son supplice et de la droite le Livre. Donateur : XV. Cariou fit ce faer.

 

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La statue.

L'apôtre tient indiscutablement une croix à longue hampe, attribut de saint Philippe. Et il présente le cinquième article du Credo. Son identité et son rang sont incontestables, mais pourtant, selon la tradition, c'est saint Thomas qui occupe cette place, tenant une lance. Cette "anomalie " se retrouve aussi sur le Credo apostolique et prophétique de la maîtresse-vitre de Quemper-Guézennec et sur les peintures de la cathédrale de Brunswick: voir le commentaire que j'en fais. C'est l'ordre choisi par le Sermon 241 pseudo-augustinien : Pierre-André-Jacques-Jean-Philippe-Thomas-Barthélémy-Matthieu-Jacques mineur-Simon-Jude-Matthias.

La robe est ici boutonnée sur le devant de la poitrine.

 

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Inscription du phylactère : c'est le cinquième  article du Symbole des apôtres.

 DESCENDIT AD INFERNA, " il descendit aux enfers"

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—Donateur : --X--CARIOU FIT CE FAER. Le prénom est difficile à lire, et le repeint noir perturbe la lecture ; je distingue un X et peut-être un V. Le nom CARIOU et la mention sont certains.

Dans l'acte prônal de 1546 cité par J. Le Bras sont cités  Regnan Cariou, Allain Cariou,  Jehan Cariou, membres du corps politique de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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6. Saint [Thomas ] présente de la main gauche le Livre ouvert. Donateur : Gilles Cariou.

 

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La statue.

L'attribut tenu dans la main droite est brisé : c'est un manche sur lequel se referme la main, mais qui se prolongeait vers le bas sur le phylactère, et vers le haut au dessus du poignet, puisque nous voyons encore les deux  points de fixation. Il est compatible avec un coutelas (Barthélémy) ou une équerre (Thomas), voire une balance (saint Matthieu) ou bien une lance (autre attribut de saint Thomas). Le sixième article est présenté par Thomas à Quemper-Guézennec.

Les auteurs actuels ont opté pour saint Matthieu (M. Jurbert et dépliant )

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Inscription du phylactère : c'est habituellement la deuxième partie du cinquième article du Symbole des apôtres.

TERTIA DIE RESU[RE]Xit A MORTUIS

Donc, cette découpe de texte  crée un décalage dans le déroulé du Credo et de sa répartition entre les apôtres.

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Donateur : Gilles CARIOU.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES SIX APÔTRES DU CÔTÉ OUEST.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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7. Saint Barthélémy tient de la main gauche le Livre, fermé, et de la droite le coutelas à dépecer de son martyre. Donateur : Dom Alan Le Pitu.

 

 

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— La statue.

L'attribut , le coutelas de dépeçage, identifie clairement ici saint Barthélémy. La chevelure et la barbe sont bouclés. Le saint est tourné vers sa gauche (vers l'extérieur du porche). Le manteau est bleu, la robe rouge.

 

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—Inscription du phylactère : c'est le  sixième article du Symbole des apôtres.

ASCENDIT AD CELOS SEDET AD [DEXTERAM DEI PATRIS] OMNIPOTE[N]TIS "Il monta aux cieux où il est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant"

 

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—Donateur : DOM ALAN LE PITU ----TAM

Le titre "dom" (de "dominus")  indique ici un religieux (bénédictin, chartreux ou trappiste).

 

Dans l'acte prônal de 1546 cité par J. Le Bras est mentionné  Guillaume le Pitu membre du corps politique de Ploemeur.

La famille Le Pitu, ou Le Pittu, aujourd'hui Le Pite, est bien attestée à Ploemeur. Un Louis Pitu a fait graver son nom sur un linteau daté de 1673. François Le Pittu fut recteur de Ploemeur jusqu'en 1695, il était le fils de Jacques Le Pittu, riche paysan de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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8. Saint Jude Thaddée tient de la main droite le livre à fermoir qu'il montre de l'index gauche. Donateur : Mahé Le Pitu.

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— La statue.

Le saint [Jude ?] porte un manteau rose et une robe vert clair, boutonnée, et  serrée par une ceinture dont le long bout libre est noué sur lui-même et descend verticalement jusqu'à hauteur du genou.

 

 

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—Inscription du phylactère :  cet article du Symbole des apôtres est souvent considéré comme le septième.

INDE VENTUR[US EST] JUDICARE VIVOS ET MORTUOS "D'où il reviendra juger les vivants et les morts"

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—Donateur : MAHÉ LE PITU.

—Autre donateur  : G[uillaume] PEZRON ou PESRON.

M. Jurbert signale la présence de "la signature G. Pesron dans un pli du manteau". Or, dans l'acte prônal de 1546  rapporté par J. Le Bras, on trouve parmi les membres du corps politique "Guillaume PEZRON". J'en déduis que ce n'est pas la signature de l'auteur de la statue, mais le nom de l'un des paroissiens de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le nom : G : PEZRON.

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Le porche aux apôtres de l'église de Larmor-Plage.

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9. Saint Matthieu? Il a perdu ses deux mains, statue restaurée, le nom du donateur est effacé.

 

 

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— La statue.

Que pouvait tenir les mains ? La balance, et le livre ?

Les auteurs actuels parlent ici de saint Thomas.

La neuvième place des Credo des apôtres est le plus souvent occupée par saint Matthieu, tenant une balance, une plume (d'évangéliste) ou (dans le calendrier des bergers) une hache. 

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—Inscription du phylactère : c'est le texte des  huitième et neuvième article du Symbole des apôtres.

CREDO IN SPIRITUM SANCTUM SANCTAM ECCLESIAM  CATHOLICAM SANCTORUM COMMUNIONEM

 

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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10. Saint Jacques le Mineur tient à la main droite le Livre ouvert et de la gauche (brisée) le bâton de foulon de son supplice. Donateur : G. Raoul.

 

 

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— La statue.

Le bâton de foulon est brisé, mais reconnaissable par son extrémité plus épaisse, en "club".

 

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—Inscription du phylactère : c'est le  dizième article du Symbole des apôtres.

 

REMISSIONE[M] PECCATORU[M] "À la rémission des péchés"

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—Donateur : G : RAOUL :

 Dans l'acte prônal de 1546 cité par J. Le Bras sont cités Jacob Raoul et Loys Raoul,  membres du corps politique de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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11. Saint Simon tient la scie (brisée) de son supplice de la main droite. Donateur : un seigneur de la famille Chef-du-Bois  a fait apposer son blason sur le socle.

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— La statue.

Le manteau porté en cape est fermé par une agrafe hexagonale. La robe est jaune sur une couche rouge. Le phylactère passe sur l'épaule droite, traverse la poitrine, est tenu par la main gauche avant de descendre verticalement.

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—Inscription du phylactère : c'est le  onzième article du Symbole des apôtres.

CARNIS RESURECTIONE[M]   "À la résurrection de la chair"

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—Donateur : Le nom du socle est remplacé par le blason dont le meuble se distingue : cette trompe suspendue à sa sangle ne peut être que le grélier (un puissant cor de chasse)  des Chef-du-Bois. C'est la seule participation de la noblesse à ce Credo. Ces armes figurent aussi au sommet de la voûte.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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12. Saint Mathias porte un "livre de ceinture", il a perdu ses deux mains. La date de 1518 est inscrite sur un pli de son manteau. Donateurs : G. et Hervé  Gleman.

 

 

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— La statue.

Le "livre de ceinture" est suspendu, par la toile qui prolonge sa reliure, à la ceinture. Sur les gravures du Calendrier des bergers, le livre de ceinture caractérise saint Philippe (voir discussion ici). 

 

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—Inscription du phylactère : c'est le  douzième article du Symbole des apôtres.

 

VITAM ETERNAM  "[Je crois à] la vie éternelle amen."

L'inscription se prolonge sur le pli postérieur du manteau : AMEN : LAN MIL Vc XVIII

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—Donateur : G. ET HERVE GLEMAN 

 Ce patronyme n'est pas attesté. Rosenzweig avait lu ALEMAN ; mais ce patronyme n'est signalé qu'une fois au XVI-XVIIe s. dans le Morbihan.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES FRISES À FEUILLES DE VIGNE.

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Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Masque à grandes oreilles et coiffé d'un bonnet, crachant les tiges aux feuilles de vigne .

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Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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ANNEXE.

 

Sur ce thème du Credo apostolique, voir ici dans l'ordre chronologique:

 

 

Les douze apôtres qui, par deux rangs de six, encadrent les fidèles qui pénètrent par le porche sud d'une église ou chapelle bretonne forment un Credo apostolique. Ce qui veut dire qu'ils présentent chacun l'un des douze articles du Credo, ou Acte des Apôtres. Lorsque le texte latin de cet article n'est pas sculpté dans la pierre, et qu'il a été peint sur les rouleaux de papier (ou phylactère) déroulés de leur bras jusqu'au sol, il est le plus souvent effacé, et il faut se contenter de les imaginer. 

Saint Pierre est toujours placé à droite de l'entrée, tenant sa clef mais aussi le premier article, Credo in Deum, Patrem omnipotentem, creatorem caeli et terrae. 

Puis vient saint André et sa croix en X, avec Et in Iesum Christum Filium eius .

Puis saint Jacques le Majeur, et saint Jean l'évangéliste.

Ensuite, l'ordre des articles est immuable mais leur attribution aux apôtres peut changer. Nous pouvons avoir la séquence Philippe-Thomas-Barthélémy-Matthieu-Jacques le Mineur-Jude Thaddée-Simon-Mathias. (verrière de Quemper-Guezennec)

Ou bien Thomas-Jacques le Mineur-Philippe-Barthélémy-Matthieu-Simon-Thaddée-Mathias (Verger du Soulas)

Ou Jacques le Mineur-Thomas-Matthieu-Barthélémy-Philippe-Simon-Jude-Mathias (Cluny).

Etc.

 La formulation du Symbole des apôtres, sa division en douze articles et l'attribution de ceux-ci à chacun des douze apôtres date d'une tradition qui remonte au Ve siècle, époque où Rufin d'Aquilée (ca.400) fait du Symbole un texte élaboré par les disciples sous l'inspiration de l'Esprit Saint, et au VIe siècle, où le Pseudo-Augustin attribue chaque article à un apôtre dans son Sermo 241. Au XIIe siècle se développe parmi les prédicateurs le goût pour les images classificatrices et les séries numériques autour des chiffres sept, dix et douze dans des diagrammes didactiques ; la classification des douze articles et des douze apôtres peut s'enrichir de douze prophètes et de leurs versets.  Ce thème apparaît dans de luxueux manuscrits enluminés comme le Verger de Soulas à la fin du XIIIe siècle. En 1330, dans le Bréviaire de Belleville un verset des épîtres de Saint Paul est associé à chacun des douze articles, lesquels accompagnent la succession des douze mois du calendrier. Ces calendriers sont adoptés dans des Psautiers et Livres d'Heures comme ceux du duc de Berry (Psautier de Jean de Berry en 1380-1400 ; Petites Heures du duc Jean de Berry  en 1385-1390 ; Grandes Heures du duc de Berry en 1400-1410 ) et le Credo apostolique figure dans les vitraux de la Sainte-Chapelle du duc Jean de Berry de Bourges, construite de 1392 à 1397 par Drouet de Dammartin et investie en 1405. Il figurait aussi dans la Sainte Chapelle de Riom élevée entre 1395 et 1403 pour le compte de Jean de Berry par Guy de Dammartin, mais qui ne reçut ses verrières que vers 1445-1455.

Un des exemples (dans l'œuvre de saint Augustin, in E. Mâle): 

Pierre: Credo in Deum patrem omnipotentem, creatorem cœli et terrae.

André : Et in Jesum Christum, Filius ejus.

Jacques (majeur) : Qui conceptus est de Spiritu Sancto, creatus ex Maria Virgine

Jean : Passus sub Pontio Pilato, crucifïxus, mortuus et sepultus est.

Thomas : Descendit ad inferna. Tertia die resurrexit a mortuis. .

Jacques [mineur) : Ascendit ad cœlos, sedet ad dexteram patris omnipotentes.

Philippe : Inde venturus est judicare vivos et mortuos.

Barthélémy : Credo in Spiritum Sanctum.

Mathieu : Sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem

Simon : Remissionem peccatorum.

Thaddée : Carnis resurrectionem.

Mathias : Vitam eternam.


 

Sur la maîtresse-vitre de Quemper-Guezennec :

Pierre. Clef Credo i[n] D[eu]m, P[a]trem omnipotentem [, creatorem caeli et terrae.].

André. Croix de saint-André. Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum.

Jacques le Majeur. Bourdon et chapeau. qui conceptus est de Spirituo Sancto n]atus est Maria Virgine.

Jean. Coupe de poison. passus sub Pontio Pilato, crucifixius, mortuus et sepultus. 

Philippe. Croix à longue hampe. [Descendit ad inferna,] tertia die ressurexit a mortuis.

Thomas . La  Hache ou Hallebarde. Ascendit in celum sedet ad dexteram dei patris omnipotentis

Barthélémy. Coutelas.  Inde venturus est iudicare vivos et mortuos :

Matthieu. Plume d'écrivain. Credo in spirituum sanctum

Jacques le Mineur. Sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem

Jude Thaddée?. Hallebarde remissionem peccatorum 

Simon. La scie. Credo carnis resurrectionem

Mathias. et vitam eternam amen 

 

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SOURCES ET LIENS.

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—CASTEL (Yves-Pascal), 1983, L'église Notre-Dame à Larmor-Plage", Congrès archéologique de France - Volume 141 -Morbihan, Société française d'archéologie · 1986 pages 107 et suiv.

" ...que la date LAN MIL CCCC : XX ET : XI et un ornement qui pourrait être une fleur de lys.

Dès 1491 , le maître maçon avait prévu , pour le porche , une voûte qui sera placée soixante et un ans plus tard , comme le dit la banderole aux caractères gothiques tenue par l'ange de la clé : LAN MIL V C LII FUT FAY ST CETE VOUTE .

Si la voûte est de 1552 , les niches des parois intérieures sont bien de 1491 , comme le reste du porche . Le vocabulaire varié et délicat des dais et des consoles , issu du dernier gothique flamboyant laisse pointer quelques efflorescences végétales en forme de rosettes quelque peu renaissantes . On y croit deviner aussi des fleurs de lis qui s'inscriraient parmi les toutes premières apparitions de l'emblème royal dans le domaine décoratif du duché breton . 1491 est l'année même du mariage d'Anne de Bretagne et de Charles VIII  mais le lis de France ne s'épanouira que quelques années plus tard , à partir de 1508-1510 , aux fenestrages des églises et chapelles de la province en chemin vers l'union.

L'influence extérieure se manifeste à un autre titre dans le porche de Larmor. illustrant un aspect de l'art en Bretagne mis en lumière par M. André Mussat . Le mécénat ducal , développant , au cours du xve siècle , un éclectisme bénéfique , avait fait largement appel aux ateliers étrangers à la province . Les statues du porche le montrent de manière évidente. Taillées dans la pierre tendre  , sauf le saint Simon , en granite , elles ne peuvent être que des productions périphériques et l'on songe tout naturellement aux rives ligériennes . Notre série larmorienne , quasi unique dans le Morbihan  ne peut donc être étudiée en relation avec les ensembles conservés dans trente porches finistériens qui utilisent le kersanton des carrières littorales de la rade de Brest .

D 'ailleurs, par rapport au Finistère, Larmor adopte une disposition originale. Ici le prince des apôtres accueille le fidèle dès son premier pas dans le porche et se tient à gauche, là-bas, saint Pierre préside près de la porte même de l'église, du côté droit. Évidemment, cette remarque n'est valable que si la distribution originelle n'a pas été bousculée dans la suite des âges. Ainsi , à plus d'un titre , les apôtres de Larmor font figure d'unicum dans le domaine breton. Le nom des apôtres n'étant pas inscrit sur les socles ( il l'est rarement ailleurs ) , la personnalisation demeure malaisée à partir des  seuls emblèmes symboliques , d'autant plus que certains ont été mutilés. Notre nomenclature comporte donc quelques points d'interrogation : Pierre (clef), André (Croix), Jacques le Majeur (costume de pèlerin), Jean (calice), Philippe (croix), Matthieu (livre, balance mutilée), Barthélémy ( coutelas ) , Jude ( fig . 5 ) ? ( livre ) , Thomas ? ( attribut manquant ) , Jacques le Mineur ( bâton de foulon et livre ) , Simon ( scie ) et Matthias (?). Si on ne peut définir avec certitude les personnalités individuelles, on est assuré que l'ensemble est en bonne place, dans le bon rang... eu égard au texte du symbole des apôtres dont les articles , gravés sur les phylactères , composent une séquence régulière"

—GOULPEAU (Louis)  , À PROPOS DES DATES GRAVÉES DANS LA PIERRE RELEVÉES SUR DES ÉDIFICES RURAUX DE PLOEMEUR

https://www.sahpl.asso.fr/site_sahpl/Goulpeau_Dates_grav%C3%A9es_Ploemeur_56.pdf

—JOHAN (Vincent)  2008, L'église de Larmor-Plage, Dossier IA56006359 , Laboratoire Géomer, UMR LETG 6554 - CNRS ; (c) Inventaire général -

https://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-larmor-actuellement-eglise-place-notre-dame-larmor-plage/c1b52caa-361b-4e2a-a9b8-5c59a8853109

— JURBERT (M.), 1992. L'église Notre-Dame de Larmor, brochure par l'office municipal d'action culturel de Larmor-Plage

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle124/LEglise_Notre-Dame_de_Larmor_.pdf

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— LE BRAS (Joachim), 1901, Le culte de sainte Anne à Ploemeur Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou t. XXV page 118

https://archive.org/details/revuedebretagnens25/page/n123/mode/2up

— LE SEAC'H (Emmanuelle) 2015, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. PUR éditions.

—LUCO (abbé), 1879, La paroisse de Ploemeur, Bulletin de la  Société polymathique du Morbihan

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2075632/f141.item

— MUSSAT (André), 1995 Arts et cultures de Bretagne: un millénaire - Page 209

"Dans ce porche , parmi les belles statues d'apôtres qui datent de 1506 à 1518 , à côté de celles offertes par deux prêtres et d'une autre aux armes du seigneur du lieu , Maurice du Chef du Bois , huit portent le nom des notables : Le  Gohr , Glemen , Lescournec , Le Milloch , Ronial , Dariou , Pen - Du , Raoul ( cité deux fois )  Le niveau social du gouvernement de la paroisse apparaît donc clairement indiqué : nobles , membres du clergé et fabriciens , qui se retrouvent dans le « général » ."

 

—Bulletin archéologique de l'Association bretonne, Classe d'archéologie, Volume 5 mpr.-libr.-lithographie L. Prud'homme, 1854 page 68, Saint-Brieuc.

https://books.google.fr/books?id=hyotAAAAYAAJ&pg=PA68&lpg=PA68&dq=%22dom+alan+le%22&source=bl&ots=C_zzDyqOrE&sig=ACfU3U3px_d1C5hNlKBo8tBW-Nqv0BqYLw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiU5MrGx8eAAxUoUqQEHbuMBM4Q6AF6BAgJEAM#v=onepage&q=%22dom%20alan%20le%22&f=false

—RORTHAYS (G. de ), 1903, . The Burlington magazine for connoisseurs VIII 

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6e/The_Burlington_magazine_for_connoisseurs_%28IA_burlingtonmagazi34unse%29.pdf

— ROSENZWEIG 1859, Ploemeur, monuments religieux, Statistique archéologique de l'arrondissement de Lorient ,Bulletin de la Société archéologique du Morbihan page 123

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207505r/f127.item

https://archive.org/details/bub_gb_UPkWAAAAYAAJ/page/n347/mode/2up

— WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Larmor-Plage

— LIENS DIVERS

http://www.infobretagne.com/larmor-plage.htm

https://larmor-plage.fr/index.php/patrimoine/eglise-n-d-de-larmor/l-eglise

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00091359

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00091359/larmor-plage-eglise-notre-dame

https://www.larmor-plage.bzh/medias/2019/03/depliant_eglise_francais.pdf

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A propos du Credo apostolique :

 

 Site http://idlespeculations-terryprest.blogspot.fr/2014/02/the-apostles-creed.html

Calendrier et compost des bergers 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1527587r/f85.item.zoom

Grant Kalendrier et compost des bergiers , 1529, imprimé à Troyes.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86095054/f89.item.zoom

 — Baptistère de Sienne : http://www.viaesiena.it/fr/caterina/itinerario/battistero/articoli-del-credo/articoli-della-seconda-campata

— PSAUTIER DE JEAN DE BERRY, Bnf fr. 13091, 1380-1400. Enluminures d'André Beauneveu.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84546905/f16.image.zoom

— GRANDES HEURES DE JEAN DE BERRY  ou Horae ad usum Parisiensem , 1400-1410

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b520004510/f11.item

— BREVIAIRE DE BELLEVILLE : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville. Bréviaire de Belleville, vol. I (partie hiver), 1323-1326

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8451634m/f13.image

FAVREAU (Robert), 2003 Les autels portatifs et leurs inscriptions, Cahiers de civilisation médiévale 2003 Volume   46 pp. 327-352 :http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ccmed_0007-9731_2003_num_46_184_2865

— GAY (Françoise) 1993, Le choix des textes des prophètes face aux apôtres au Credo", in Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— HASENORH (Geneviève), 1993 "Le Credo apostolique dans la littérature française du Moyen-Âge", Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— LACROIX (Pierre) , Renon, Andrée,  Mary, Marie-Claude, Vergnolle, Éliane [Publ.] Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon (1993).Sommaire en ligne 

— MÂLE (Emile) Le Credo des apôtres in L'art religieux à la fin du Moyen-Âge en France  page 246-296

https://archive.org/stream/lartreligieuxdel00mluoft#page/250/mode/2up/search/credo

PICHON (Denis), 2000,  Note sur les peintures murales de Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren : présence d'un Credo prophétique Société d'émulation des Côtes-d'Armor, 2000, 130, p. 115-122

— RENON F, relevé du Credo du chœur de la cathédrale de Cambray en 1404 Revue de l'art chrétien: recueil mensuel d'archéologie religieuse, Volume 8 Arras ; Paris 1864 page 262.

—  RITZ-GUILBERT, Anne 1993 ; "Aspects de l'iconographie du Credo des apôtres dans l'enluminure médiévale", Pensée, image & communication en Europe médiévale : à propos des stalles de Saint-Claude; Besançon; Asprodic L'auteur analyse les Credo typologiques apparus dans l'enluminure du 13e siècle, puis la version originale qu'en donne Jean Pucelle dans le Bréviaire de Bellevill (Paris, B. N., ms lat. 10483) aux environs de 1323-1326. Le peintre a utilisé le Credo des apôtres comme attribut de la vertu personnifiée de la Foi

SCHMITT (Jean-Claude), 1989  "Les images classificatrices", in Actualité de l'histoire à l'Ecole des chartes: études réunies à l'occasion publié par Société de l'Ecole des charte 1989 pp.311-341.

 

 

 

 


 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Porches Credo des apôtres Chapelles bretonnes Héraldique
7 juillet 2023 5 07 /07 /juillet /2023 22:25

Les groupes sculptés du cavalier blessé et la Vierge à l'Enfant en grès arkosique du XIVe siècle de l'église de Laz. Une Sainte Femme et une Sortie du Tombeau. Une Vierge de Pitié aux anges de tendresse (atelier de Tronoën v. 1470).

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Sur les sculptures en grès arkosique feldspathique :

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PRÉSENTATION.

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Le grès arkosique (feldspathique), à grain très fin, de couleur gris-verdâtre, du Centre Bretagne, se prête bien à la sculpture par sa relative tendreté et son aptitude à la taille. Il est abondant dans le bassin de Châteaulin, c'est-à-dire une partie du Centre-Finistère (Châteauneuf-du-faou), où il été utilisé en architecture et en sculpture (Ollivier, 1993). L'architecture domestique (bâtiments de fermes, manoirs) et l'architecture religieuse (église du Cloître-Pleyben, sacristie de Pleyben, chapelles) lui ont fait largement appel aux XVème, XVIème et XVIIème siècles. Dans le domaine de la sculpture, P. Eveillard  en a découvert l' emploi dès le second Age du fer et à la période gallo-romaine (génie au cucullus) . Aux XVIème et XVIIème siècles, il alimenta une statuaire abondante (plusieurs rondes-bosses dans les calvaires de Pleyben et de Saint Venec en Briec, par exemple) et concurrença même le célèbre kersanton. Voir l'analyse de Louis Chauris, Les grès verts de Châteaulin,  cité en bibliographie.

Il était déjà employé à Laz vers 1350, dans un groupe du cavalier mourant conservé près de l'église, que je présente ici. Puis vers 1470 sur le bas-relief de la porte d'entrée de l'ancien presbytère. Puis, le sculpteur désigné par le nom de convention de Maître de Laz l'employa en 1527 pour la Déploration du calvaire de l'ancien cimetière. 

Ce Maître de Laz est aussi l'auteur de la Déploration de l'église de Plourac'h, presque similaire, mais aussi de celle de Saint-Hernin et de la Pietà de Briec-sur-Odet. Mais aussi de trois autres statues de l'église de Plourac'h, celles de Saint-Patern, de Saint-Adrien, et de Sainte-Marguerite.

Le même matériau est employé au milieu du XVIe siècle pour la belle Trinité du porche de Clohars-Fouesnant.

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I. LE GROUPE DU CAVALIER BLESSÉ, GRÈS ARKOSIQUE, XIVe SIÈCLE.

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Je n'ai trouvé aucune description en ligne de ce groupe dont E. Le Seac'h dit seulement qu'il daterait des années 1350, en se basant sur le costume du cavalier. L'article Wikipedia sur Laz en donne une image. L'église actuelle date de 1720-1730 et il ne reste rien de l'édifice antérieur,.... sauf précisément ces statues de grès arkosique (Cavalier, Vierge, Sainte-Femme et bas-relief de la Sortie du Tombeau ?).

Il occupe l'extérieur de l'église, du côté du chevet, posé sur un soubassement en granite. Il est brisé, un morceau comprenant les pattes antérieures du cheval est scellé au ciment au groupe.

On l'aborde par son côté gauche, qui montre un cheval, monté et tenu en rênes par un cavalier. Une solide selle est visible ainsi qu'un étrier et des détails d'harnachement.

Le cavalier, un seigneur portant l'épée au côté gauche, est vêtu d'une tunique épaisse, longue, serrée par une ceinture, et plissée. Il est coiffé d'un chaperon intriguant, car un bourrelet se prolonge par une très épaisse masse.

Le cavalier est qualifié de "blessé" ou de "mourant", car, dans une posture dramatique, il est cambré, la tête renversée en arrière et vers le ciel, et le bras gauche rejeté sur l'arrière contre l'arrière-train du cheval.

Si nous observons le côté droit, nous constatons la présence de deux soldats, la main droite  sur la poignée de l'épée (placée à leur droite) et la main gauche portée à la tête, près de la tempe. Ils sont casqués, et portent sans doute l'armure recouverte d'un tabard court. Ils semblent mourants eux aussi.

Si la datation est confirmée,  cela fait de ce groupe l'un des plus anciens de Basse-Bretagne.

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Groupe sculpté du cavalier blessé,  grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Groupe sculpté du cavalier blessé, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Groupe sculpté du cavalier blessé,  grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz.  Photographie lavieb-aile 2022.

Groupe sculpté du cavalier blessé, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Groupe sculpté du cavalier blessé,  grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz.Photographie lavieb-aile 2022.

Groupe sculpté du cavalier blessé, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz.Photographie lavieb-aile 2022.

Groupe sculpté du cavalier blessé,  grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Groupe sculpté du cavalier blessé, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

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I. LA VIERGE À L'ENFANT, GRÈS ARKOSIQUE, XIVe SIÈCLE.

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L'édifice précédent était dédié à Notre-Dame.

La statue est brisée au niveau du cou et  en diagonale au niveau du buste, et rescellée. Le bras droit est perdu.

La Vierge est grande et fine, à la posture hiératique malgré une légère avancée du genou gauche. 

Elle est couronnée, au dessus d'un voile recouvrant ses cheveux en V inversé. Le visage, malgré l'érosion, est beau, calme,  le nez est brisé, la bouche petite est creusée de fossettes latérales.

Le manteau, au plissé vertical s'enrichit d'un pan en balier à plis "en becs". Ce manteau assez classique contraste avec le corsage de la robe, où deux lignes médianes incurvées semble avoir pu accueillir jadis un pendentif.

L'Enfant, à la tête brisée et perdue, tenait peut-être jadis un globe qu'il bénissait, dans la posture du Sauveur. Il est soutenu, légèrement assis, par le bras gauche de sa Mère ; il est vêtu d'une tunique longue plissée.

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Vierge à l'Enfant,  grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile  2022.

Vierge à l'Enfant, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Vierge à l'Enfant,  grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile  2022.

Vierge à l'Enfant, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Vierge à l'Enfant,  grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Vierge à l'Enfant, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

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III. UNE SAINTE FEMME (?) , GRÈS ARKOSIQUE, XIVe OU XVIe SIÈCLE.

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Mains jointes, tête couverte par un très long voile. Le bord de ce voile est dentelé, rappelant le trait le plus caractéristique du Maître de Laz (v. 1506-1527). Le décolleté est carré, la taille est mince, le ventre projeté en avant.

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Sainte Femme, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Sainte Femme, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Sainte Femme, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile  2022.

Sainte Femme, grès arkosique, milieu XIVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

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IV, SORTIE DU TOMBEAU, BAS-RELIEF, GRÈS ARKOSIQUE, XIVe OU XVe SIÈCLE.

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Il occupe la face ouest du collatéral nord. Le Christ ressuscité franchit le bord du tombeau où trois soldats sont endormis sur leur hallebarde. Il tenait en main droite l'étendard de sa victoire sur la Mort (aujourd'hui cet étendard est brisé) et porte la cape glorieuse liée à cette victoire. Sa barbe est fournie, mais c'est surtout, sous la couronne d'épines,  l'épaisseur de ces cheveux, qui atteignent les épaules, qui est remarquable.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Laz#/media/Fichier:Laz_(29)_%C3%89glise_03.JPG

On comparera avec la Sortie du Tombeau du calvaire de Kerbreudeur à Saint-Hernin (Maître de Tronoën, granite, vers 1470) ; mais le Christ est aidé de deux anges.

Voir aussi Pluguffan.

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Calvaire de Kerbreudeur. Photo lavieb-aile.

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Sortie du Tombeau, grès arkosique, XVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Sortie du Tombeau, grès arkosique, XVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Sortie du Tombeau, grès arkosique, XVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Sortie du Tombeau, grès arkosique, XVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Sortie du Tombeau, grès arkosique, XVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Sortie du Tombeau, grès arkosique, XVe siècle, église de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

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V. VIERGE DE PITIÉ AUX ANGES DE TENDRESSE, BAS-RELIEF, GRÈS ARKOSIQUE (?), XVe SIÈCLE.

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Ce groupe occupe la porte d'entrée du jardin de l'ancien presbytère. Il a été répertorié par E. Le Seac'h parmi les œuvres de l'Atelier du Maître de Tronoën (vers 1470), dans l'ensemble thématique des Vierges de Pitié entourée d'anges de tendresse qui soutiennent d'une main son voile.

C'est E. Le Seac'h qui indique que le matériau employé est le grès arkosique (Sculpteurs...p. 322), alors que le matériau habituel de l'atelier est le granite, et que c'est ce dernier matériau que je reconnais ici.

 

Comparer à la Vierge de Pitié du calvaire de Tronoën à Saint-Jean-Trolimon (v. 1470) :

 

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Vierge de Pitié du calvaire de Tronoën à Saint-Jean-Trolimon.

 

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Comparer encore à la Vierge de Pitié de la chapelle Saint-Anne de Saint-Hernin (Atelier de Tronoën, vers 1470, granite et polychromie rouge) :

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Vierge de Pitié de la chapelle Saint-Anne de Saint-Hernin (atelier de Tronoën). Photographie lavieb-aile.

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— Sur les anges de compassion, et la gestuelle de l'ange, voir encore :

 

 

Vierge de Pitié aux anges de tendresse, atelier de Tronoën vers 1470, presbytère de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Vierge de Pitié aux anges de tendresse, atelier de Tronoën vers 1470, presbytère de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

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La Vierge est assise et supporte le corps de son fils sur ses genoux. Ses mains sont croisées. Sa tête, au visage rond, est inclinée vers la droite ; elle est couverte d'un voile qui s'incurve au dessus du front, et forme des ailes sur le côté. L'un des anges soutient d'une main la tête du Christ et touche de l'autre le voile de Marie. L'autre ange pose sa main  gauche sur le genou du Christ et  lève le bras droit vers le voile, dont l'aile est brisée. Les deux anges ont la  tête et le regard tournés vers la Vierge.

La proximité avec le modèle (le calvaire de Tronoën) est grande, mais ici le visage de Marie est plus doux et plus avenant.

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Vierge de Pitié aux anges de tendresse, atelier de Tronoën vers 1470, presbytère de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

Vierge de Pitié aux anges de tendresse, atelier de Tronoën vers 1470, presbytère de Laz. Photographie lavieb-aile 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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— CHAURIS (Louis), 2010, Pour une géo-archéologie du Patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne Deuxième partie : Roches sédimentaires, Revue archéologique de l'Ouest.

https://journals.openedition.org/rao/1384?lang=enLes

"Les grès verts du bassin de Châteaulin

Des niveaux gréseux affleurent au sein des schistes bleus du bassin carbonifère de Châteaulin. Tous les intermédiaires apparaissent entre des schistes gréseux encore fissiles, riches en minéraux phylliteux, et des grès feldspathiques plus massifs, caractérisés par leur teinte verte ou gris-vert. Le faciès gréso-feldspathique est formé de quartz non jointifs – ce qui facilite le façonnement – et de plagioclases, moins nombreux, dans un fond phylliteux qui rend compte du caractère tendre de la roche (la nuance verdâtre est due à la chlorite). Ce grès feldspathique fournit de beaux moellons et des pierres de taille, voire même des éléments aptes à la sculpture (Eveillard, 2001).

Ce matériau a déjà été utilisé dans la cité gallo-romaine de Vorgium (aujourd’hui Carhaix – cf. photo IV). Son emploi, à nouveau attesté dès le xvie siècle, prend une place essentielle dans les constructions, à Carhaix et dans ses environs : manoir de Lanoënnec (porte avec cintre en deux éléments, fenêtre avec linteau à accolade) ; manoir de Crec’h Henan (xviie siècle ? avec beaux moellons) ; manoir de Kerledan (xvie siècle, avec érosion en cupules) ; château de Kerampuil (1760, soubassement) ; Kergorvo (portes) ; manoirs de Kerniguez : grand manoir (superbes moellons) et petit manoir (moellons pouvant atteindre un mètre de long, en assises d’épaisseurs diverses, correspondant à la puissance des bancs dans les carrières). A Carhaix même, dans la maison du Sénéchal (xvie siècle), belle cheminée à l’étage. On retrouve ce grès dans les élévations de l’église de Plouguer, ainsi que dans celles de l’église de Saint-Trémeur (parties du xixe s.), dans la façade occidentale de la chapelle du couvent des Hospitalières (xviie siècle) ou au manoir de Maezroz près de Landeleau : photo V, VI… (Chauris, 2001c).

Les Travaux publics ont également fait appel à cette pierre locale. Dans les ouvrages du canal de Nantes à Brest (première moitié du xixe siècle), toujours aux environs de Carhaix, elle a été utilisée sous des modalités diverses : en beaux moellons pour le couronnement du parapet d’un pont près de l’écluse de l’Île ; en petits moellons pour le soubassement des maisons éclusières de Pont Dauvlas, de Kergouthis… ; les faciès plus schisteux – et par suite plus fissiles – ont été recherchés pour le dallage médian des bajoyers de quelques écluses (Kervouledic, Goariva), voire comme dalles devant la maison éclusière (Goariva…). De même, les infrastructures ferroviaires ont aussi employé ce matériau local (pont franchissant le canal au sud-est de Kergadigen).

Mais cette pierre n’a pas été recherchée uniquement autour de Carhaix ; en fait, elle a été utilisée un peu partout dans le bassin de Châteaulin. À Pleyben, dans l’église paroissiale – qui remonte en partie au xvie siècle – le grès vert joue un rôle essentiel en sus du granite : élévation méridionale ; sacristie édifiée au début du xviiie siècle (le grès est alors extrait des carrières de Menez Harz et de Ster-en-Golven) ; la même roche a été aussi utilisée pour l’ossuaire (xvie siècle) et l’arc de triomphe (xviiie), où elle présente quelques éléments bréchiques. également à Pleyben, la chapelle de Gars-Maria, y recourt localement en association avec des leucogranites. À Châteauneuf-du-Faou, dans la vaste chapelle Notre-Dame-des-Portes (fin du xixe siècle), ce grès est en association avec divers granites ; les traces d’outils de façonnement y sont très nettes sur les parements vus. Comme aux environs de Carhaix, les grès verts ont également été recherchés, plus à l’ouest, pour l’habitat.

Ces grès ont aussi été mis en oeuvre dans la statuaire : parmi bien d’autres, évoquons les statues dressées au chevet de l’église de Laz, la statue de Saint-Maudez au Vieux-Marché (Châteauneuf-du-Faou), celle de Saint-Nicolas dans la chapelle N.-D. de Hellen (Edern), plusieurs personnages du célèbre calvaire de Pleyben… Quelques éléments de la chapelle – ruinée – de Saint-Nicodème, en Kergloff, ont été remployés lors de la reconstruction de la chapelle Saint-Fiacre de Crozon, après la dernière guerre ; en particulier de superbes sculptures d’animaux ont été emplacés à la base du toit dans la façade occidentale (Chauris et Cadiou, 2002).

Cette analyse entraîne quelques remarques de portée générale.

Dans un terroir dépourvu de granite, artisans et artistes locaux ont su mettre en œuvre un matériau qui, au premier abord, ne paraissait pas offrir les atouts de la « pierre de grain » qui affleure au nord et au sud du bassin.

Ce matériau local, utilisé dans les édifices les plus variés, confère au bâti du bassin de Châteaulin une originalité architecturale. Son association fréquente aux granites « importés » induit un polylithisme du plus heureux effet. Parfois, le grès a même été exporté vers les bordures du bassin, au-delà de ses sites d’extraction.

Du fait de ses aptitudes à la sculpture, le grès vert a été très tôt recherché pour la statuaire. Il joue localement le rôle des célèbres kersantons de la rade de Brest, à tel point que, dans un musée dont nous tairons le nom, une statue du xvie siècle, a été rapportée au kersanton, alors qu’en fait elle est en grès vert : hommage inconscient à ce dernier matériau !

L’emploi de cette roche singulière, constant pendant plusieurs siècles (au moins du xvie au début du xxe siècle) paraît aujourd’hui totalement tombé dans l’oubli. Ses qualités devraient susciter une reprise artisanale, tant pour les restaurations que pour les constructions neuves."

 

— COUFFON (René), 1988, Notice sur Laz, in Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/LAZ.pdf

Sur le placitre, statues en pierre : Vierge Mère et Vierge de l'Annonciation (?), - noble à cheval, accompagné de deux soldats. Bas-relief du Christ ressuscité au portail du presbytère.

Calvaire du XVIe siècle des ateliers de Scaër, remonté dans le cimetière : sur le massif rectangulaire, trois croix. Sur le socle, grande Pietà très semblable à la Descente de croix de Plourac'h : le corps du Christ est étendu au pied de la croix, sur les genoux de la Vierge Marie, de saint Jean et de la Madeleine. Ce groupe porte une inscription en lettres gothiques : "LAN MIL VcXXVII. YVON. FICHAUT. PCULUCS." Au revers du Crucifix, Ecce Homo daté 1563.

 

— ÉVEILLARD (Jean-Yves), 1995, Statues de l'Antiquité remaniées à l'époque moderne: l'exemple d'une tête au cucullus à Châteauneuf-du-Faou (Finistère) Revue archéologique de l'Ouest année 1995  12  pp. 139-146

https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_1995_num_12_1_1029

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2015, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, Presses Universitaires de Rennes pages 249-250.

— OLLIVIER, (Sophie), 1993 -L'architecture et la statuaire en grès arkosique dans la vallée de l'Aulne centrale. Mém. de maîtrise d'histoire (inédit), J.Y. Eveillard, dir., U.B.O., Brest, 2 vol.

 

Autres sites consultés :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Laz

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00005123

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/17c8334a-1981-47cf-ab0d-e0558c1fd0f4

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005123_01.pdf

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures grés feldpathique Chapelles bretonnes
27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 18:17

Recherches et propositions  sur le tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).

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PRÉSENTATION.

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Le porche sud de l'église Saint-Jean-Baptiste surmonté d'une salle d'archives, fut fondée, selon une mention du registre de paroisse fol.42 vérifiée par Alfred Le Bras, mais non datée [XIXe],  par "François Du Mené, chambellan du duc de Bretagne François II (1458-1488) avec les enfants du célèbre maître qui construisit la merveille du Folgoat". Effectivement, Emmanuelle Le Seac'h l'attribue au second atelier du Folgoët, comme celui de Saint-Herbot, et le date vers 1458-1488  : on y voit l'influence du Premier atelier ducal du Folgoët, au Folgoët (1423-1433), au Kreisker de Saint-Pol-du-Léon (entre 1436 et 1472), à Notre-Dame-des-Portes de Châteauneuf-du-Faou (1438), à Kernascléden (vers 1433-1464), Saint-Fiacre du Faouët (vers 1450) et à l'église Notre-Dame de Quimperlé (1420-1450), à La Martyre (1450-1468), et à Rumengol (vers 1468).

Voir la description de ces porches dans ce blog avec l'onglet "rechercher".

Un entrait (poutre) de l'aile nord du transept porte l'inscription : L’an mil cinq cent commencée ceste chapelle par Charles Clévédé et Marie (*) [de Pestivien?] …, et plus loin  Olivier [une équerre] Lauset ma faet bo(nn)e.

(*)J.P. Rolland lit "Marguerite".

Selon le dossier de l'Inventaire :

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Le patronyme Lauset (LAUZET) est attesté un peu plus tard (XVIIe) à Paule (22) et Plévin (22).

Nous disposons donc de ces deux dates : porche sud avant 1488, et charpente du transept en 1500 : la verrière étudiée ici est donc selon toute vraisemblance un peu postérieure à 1500. Son fenestrage rayonnant du XIVème siècle serait d'influence anglaise.

"En forme de T, l'église comprend une nef avec bas-côtés de six travées avec chapelles en ailes au droit de la dernière et chapelle accolée au bas-côté nord au droit des troisième et quatrième travées. Lambrissée et toute en taille de grand appareil, elle date en majeure partie du début du XVIème siècle. Le clocher-mur, plus récent, porte la date de 1585 et la sacristie celle de 1818.

 Au chevet, l'on a réemployé un fenestrage rayonnant du XIVème siècle d'influence anglaise. En 1931, la croix et la pointe du clocher, furent démolies par la tempête et la fenêtre abîmée, ils ont été réparés aussitôt. L'église de Plourac'h est en majeure partie du début du XVIème siècle ou de la fin du XVème siècle, avec réemploi de fenestrages du XIVème siècle. Le porche sud date de 1506 et le clocher date de 1585-1637." (René Couffon)

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Le tympan de la baie est de la chapelle nord du chœur , avec son décor armorié original réalisé vers 1500, fut déposé en 1974. Des travaux importants sur la charpente et la couverture, et de drainage de l'église, furent entrepris en priorité, tandis que les panneaux démontés du vitrail étaient conservés à l'atelier Hubert de Sainte-Marie à Quintin. C'est là que F. Gatouillat et M. Hérold les examinèrent pour leur description dans Les vitraux de Bretagne, page 106. 

Entre 2001 et 2009, les vitraux de l'église furent restaurés et composés par l’atelier Hubert de Sainte Marie de Quintin (22) sous la conduite de Mickaël Messonnier. 

"Il a été nécessaire de reprendre les  remplages en pierres désorganisés (structure dans laquelle viennent s'enchâsser les vitraux), de même que plusieurs glacis des appuis extérieurs ont été restaurés. Ce travail a été réalisé par l’entreprise Quélen de Chateaugiron (35).
Ils sont protégés par de discrets grillages (on dit qu’ils sont posés en tableau) qui épousent la forme des remplages, ont été confectionnés par l’atelier de ferronnerie Hembold de Corps Nuds (35).
Ces travaux ont été dirigés et suivis par Christophe Batard, architecte en chef national des Bâtiments de France, secondé par Monsieur Le Men du conseil général et Thierry Fougères de la DRAC.
Ont été mis en place :
-    La maîtresse vitre (celle de derrière le chœur) a été restaurée à l’identique; 
-    Création d’une verrière dans la partie basse, avec réemploi après restauration, dans la partie haute, d’un vitrail représentant les armoiries des seigneurs prééminenciers.
-    Pour toutes les autres baies, création de verrières à bornes selon les dessins des anciennes verrières déposées, en verre clair rehaussé de décors au jaune d’argent.
Les nouvelles verrières à bornes ont été inspirées de celles de l’église de Lannédern (29) mais celles de Plourac’h  restent néanmoins uniques dans leur composition. On appelle « Verrière à bornes »  des motifs centraux entourés par des navettes (carrées ou rectangles) répétés plusieurs fois. Toutes les barlotières ont été changées (barre métallique qui soutient un vitrail ; barre avec des loquets : petites clavettes en cuivre).  " (JP. Rolland)

Le tympan du XVIe siècle de la baie 3 a été protégé par un doublage extérieur, et non par un grillage.

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Description.

 

Le tympan se compose d'un soufflet et de six mouchettes, chacune orné d'un blason sur fond de feuillages semées de fleurs. De très nombreuses pièces sont montées en chef-d'œuvre, une prouesse de maître-verrier consistant à placer dans une pièce de verre une autre pièce, sertie de son plomb, par une découpe périlleuse. Le mise en plomb est en grande partie d'origine.

On voit que ce tympan présente un double intérêt : technique d'une part dans l'art du vitrail, et héraldique d'autre part.

Les armoiries ont été identifiées en 1955 par René Couffon, et celles-ci qui sont reprises telles quelles par Gatouillat et Hérold pour le Corpus Vitrearum. Couffon a-t-il examiné le vitrail, ou des photographies noir-et-blanc, ce qui expliquerait certaines déterminations ?

Couffon voit ici en 1 les armoiries d'Anne de Bretagne ; en 2 les armes pleines de la famille Droniou, ramage des Glévédé ; puis en 3 les armes de Droniou écartelées Collin ; en 4 un écartelé Droniou/? ; en 5 un écartelé Droniou/ de L'Estang ; en 6 un écartelé des armes de Michel Droniou avec sa femme Jeanne du Dresnay, fille de Jean et de Jeanne Bizien ; et enfin en 7 l'écartelé Droniou /Coatgourheden, armes de Jean Droniou et de Marguerite de Coatgourheden, fille d'Yvon et de Marguerite Martin, qui vivaient en 1500. (C'est moi qui ait placé les numéros, en suivant l'ordre de l'énumération).

Bien plus récemment, vers 2016-2019, Jean-Paul Rolland, membre de l'ARSSAT et président des Amis du Patrimoine de Guingamp et historien de l'ARGOAT, proposa un déchiffrage bien plus probant de ces armoiries. 

Néanmoins, si ces alliances des Clévédé nous sont présentées, il nous manque les données généalogiques qui permettraient de préciser quels sont les couples qu'elles désignent, et les dates qui les sous-tendent.

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Mon but est ici de mettre à la disposition des chercheurs des documents photographiques de bonne qualité qui leur permettraient d'aller encore plus loin dans la compréhension de ce complexe héraldique.

Sur le plan technique, je préciserai aussi les panneaux comportant des pièces montées en chef-d'œuvre.

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Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°1 : armes couronnées d'Anne de Bretagne : alliance France/Bretagne.

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On remarquera la fleur-de-lis posée en chef-d'œuvre, tout comme les fleurs rouges du fond.

Mais curieusement par rapport à cette dextérité, les hermines sont seulement peintes à la grisaille.

Comme nous aimerions disposer du dossier de recensement de mars 2003 d'Hubert de Sainte-Marie, et du dossier de restauration de Mickaël Messonnier !

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°2 : armes de la famille Clévédé [ou Glévédé] du Guerlosquet.

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Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, tome 1 :

Clévédé, sr de Coëtbihan, paroisse de Laz, — du Guerlosquet, paroisse de Plourac'h, — de Quénéc'hamon, paroisse de Guerlesquin, — du Porzou, paroisse de Pédernec, — du Scozou, paroisse de Loguivy, — de l'isle, — du Penquer.

Ext. réf. 1670, cinq générations, références et montres de 1481 à 1543, paroisse de Laz et Plourac'h, évêché de Cornouaille, Guerlesquin, Pédernec et Loguivi-Plougras, évêché de Tréguier et Taulé, évêché de Léon.

D'argent à deux lions affrontés de gueules, tenant une lance d'azur en pal de leurs pattes de devant.

Philippe, fils de Maurice, épouse vers 1530 Guillemette de Kerdaniel.

Le sr de Kercadoret, paroisse de Pouldreuzic, débouté, reformation de 1670.

On retrouve ces armes sculptées dans la pierre 1) sur une console servant de support à la statue de la Trinité dans l'église ; 2) sur l'un des gables du mur gouttereau sud  (photo).

Sur le vitrail, la lame de la lance d'azur est garnie d'or. Ce n'est pas une épée puisqu'il n'y a pas de garde.

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Armoiries de Clévédé. Photographie lavieb-aile.

 

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Note 1 :

Une inscription en breton datée de 1580 sur la porte du manoir de Kerbiguet à Gourin  mentionne le couple Louis Guegant et Katell Clevedé. D'Arbois de Jubainville y voyait la "fille de Charles Clevedé et de  Marie de Pestivien : petite fille d'une autre Charles Clevedé  et Marguerite Lescanff, qui bâtirent en l'an 1500 la magnifique  chapelle nord du transept de Plourac'h ". https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1972_num_79_4_2664

C'est l'une des choses les plus étonnantes de ce tympan de ne pas y voir figurer les armes de  Clévédé en alliance avec la famille de Pestivien (vairé d'argent et de sable), car si on attribue l'inscription datée de 1500 ou 1506 sur l'entrait au couple Charles de Clévédé/Marie [de Pestivien], et qu'on estime la datation de ce vitrail vers 1500, c'est ce couple fondateur qui aurait ici sa place. Étaient-il représentés sur les lancettes, en donateurs avec leurs armes sur leurs vêtements, et auraient-ils placé leurs ascendants dans le tympan ? 

En 1522 est cité un Charles Glevede seigneur de Guelemein (Guellevain, Gulven, trève d'Edern) : forum cgf.bzh

 Une pièce des archives départementales est une transaction pour des tombes dans l'églises de Plourac'h en 1504 entre Louis de Kergroas et Charles Glevede ou Clevede.  Un document mentionne Charles Glévédé x Louyse Kermeryen à Laz et la famille Brent en 1507. Une autre  pièce d'archive  consiste en une transaction en 1512 entre Catherine du Mesné damoiselle du lieu du mesné, Coetrescar et Toulgoat et son fils ainé Louis de Morizur et le sieur Charles Glevede sieur de Coatbihan et Guerlosquet touchant les prééminences dans l'église de Plourac'h. (Tyarcaouen

 

Lors de la Réformations de 1536 est cité Jehan Clévédé, sieur de la salle, demeurant au manoir de Guerlosquet (*) paroisse de Plourac'h. Dans un minu de 1542, Jehan Clevedé sieur de Coat Bihan est signalé comme devant hommage au seigneur de Broon en Plougonver (J. Caouën). 

 

 Une pièce des archives départementales pour  Plourac'h cite un  Aveu en 1540 de noble Tanguy Glevede écuyer tuteur et garde de Noble Jehan Glevede sieur de Coetbihan et Guerlosquet rendu à la seigneurie de Coetrescar tenu par Jehan du Perrier. (Tyarcaouen)

 

(*) Kerlosquet. En 1531, Marie de Pestivien, veuve de Charles de Clevédé, tutrice de son fils en rendit aveu, ce fils doit être Jean Glévédé, dont l’aveu de 1541 est fourni par son tuteur Tanguy Glévédé (ADLA, B 1087). Note in Tudchentil.org.

 

 

Note 2.

Les Droniou, seigneurs de La Roche-Droniou en Calanhel et des Kerdaniel en Plourac'h, portaient l'épée haute d'azur garnie d'or soutenue par deux lions (A.D 22 série J armorial des Côtes du Nord, Frotier de la Messelière). Mais ce n'est pas une épée qui est représentée ici.

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Technique.

Sur le plan technique, nous retrouvons quelques fleurs vertes montées en chef-d'œuvre sur le fond rouge à rinceaux, mais surtout, c'est la précision de la découpe des quatre pièces rouges de chaque lion, de la lance bleue et de sa poignée or, qui est d'une dextérité inouïe.

 

 

 

Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°3 : écartelé des armes  de la famille de Clévédé en 1 et 4 et de Collin en 2 et 3.

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Famille Collin, Sr du Mesdon, Sr de Poulras, paroisse de Plourivo : d'argent à trois fasces de gueules ; à la bande d'azur brochante [ou : une cotice d'azur brochant le tout.

Ou bien (J.P. Rolland) : "BODOYER : Bodoyer de Kerneret était aussi seigneur de Kerillis en Plougoumelin, de Kerjégu et de la Bourdelière. Sept générations en 1668. Jean épousa, vers 1420, Jeanne Cado, de la maison de Coatlaron. Cette famille, peu connue, ne s’est occupée que de cultures à Kerleret. Du reste, c’est à peine si elle a habité à Plourac’h pendant un siècle, pour de là aller dans le Léon. Ses armes : D’argent à trois fasces burelées de gueules, à la bande d’azur brochant sur le tout. (D’autres les attribuent aux Collin de Poullaouen)."

 

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Technique : deux fleurs vertes en chef d'œuvre. Savant montage des fasces rouges et de la bande bleue. On remarque que les lions ne sont plus montés sur plomb. C'est peut-être encore plus fort, car ils ne sont pas "peints" (on ne peut peindre en rouge sur un verre blanc, avant l'invention des émaux). Donc, il s'agit d'un verre rouge doublé, et "gravé" (gratté, meulé) pour ôter le rouge sur toute la périphérie et détourer la silhouette du lion avant de la souligner et de la préciser à la grisaille noire.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

 

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N°4 : écartelé des armes de la famille de Clévédé et de Keraly .

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D'après JP. Rolland :

"De Keraly : (Keraly de Kergus): Seigneur de Kergus en la paroisse de Plourac’h, de Bubry, du Fos en Melrand, de Talhouët, de Saint Sauveur ; Comte du Chesnay, paroisse de Guipel ; Seigneur de Kervenic, de Boishamon, de la Ville Allain et de Kerahel. En 1669, huit générations. Cette famille habitait l’évêché de Vannes. Guillaume Keraty de Kergus, comte du Chesnoy, était patricien exempt, et vivant en 1422, marié à Jeanne de Saint Nouay. Cette famille a eu deux conseillers au parlement de Bretagne en 1619 et en 1686. Ses armes : D’argent, au chef de sable, à trois quintefeuilles de gueules, ombrées d’un soleil rayonnant de sable. "

 

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Pol de Courcy :

Keraly (de), sr dudit lieu, paroisse de Bubry, — du Foz, paroisse de Melrand, — de Talhouët, — de Saint-Sauveur, — comte du Chesnay, paroisse de Guipel, — sr de Kervenic. — du Boishamon, — de la Ville-Alain, — de Kerabel, — de Cohignac, paroisse de Plouray.

Anc. ext. chev., réf. 1669, huit gén. ; réf. et montres de 1448 à 1536, par. de Bubry, év. de Vannes.

D’azur à la fleur de lys d’or, accomp. de trois coquilles d’argent.

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Technique.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°5 : écartelé des armes des familles de Clévédé et de Kergorlay.

"Guergorlay : ou Kergorlay ; les Kergorlay étaient descendants d’un ancien comte de Poher. Ils étaient barons de Motreff et seigneurs de Rest an Horniou en Plourac’h. Leurs armes : vairé d’argent et d’azur, chargé de trois pals de gueules.  Devise : tevel a ober ." (J.P. Rolland)

 

Couffon propose les armes "de l'Estang" qui portaient de gueules à deux pals de vair.

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Technique au moins cinq fleurs rouges (qui sont d'ailleurs différentes) sont montées en chef d'œuvre sur un fond bleu à rinceaux. Savant montage sur plombs de chaque "cloche" et des pals; les lions sont en verre rouge gravé.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

 

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N°6 : armes de la famille de Clévédé en alliance avec du Dresnay .

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https://man8rove.com/fr/blason/mp0r8c1-dresnay

Je note que lors de la Montre de l'Evesché de Cornouailles en 1481 Maistre Henry du Dresnay était représenté par Charles Clévédé, homme d'armes à deux chevaux .

Du DRESNAY : seigneur du dit Dresnay en la paroisse de Loguivy-Plougras, de Kervisien en Scrignac, Kerfendret en Plourac’h, de Keroué, de Kerbihan, de Trégoat en Loguivy. Huit générations en 1669. Ses armes : D’argent à la croix ancrée de sable, accompagnée de trois coquilles de gueules. Devise : Crux Anchora Salutis ; En bon espoir.

René du Dresnay, capitaine ligueur, tué dans une rencontre près de Pontivy en 1594, avait épousé une Clévédé qui lui donna beaucoup d’enfants. Sa bisaïeule était encore une Clévédé de là, l’alliance des armoiries dans les vitraux du chevet de l’église. (J.P. Rolland).

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Technique. Quatre type différents de fleurs rouges sur le fond bleu à rinceaux. Trois de ces fleurs sont montées en chef d'œuvre.

Sur l'écu, les coquilles rouges sont toutes montées en chef d'œuvre. Les croix sont peintes à la grisaille (sur un fond blanc à fins rinceaux), les lions sont en verre rouge gravé.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°7 : écartelé des armes de la famille de Clévédé avec Kerlosquet .

 

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René Couffon signale les armoiries écartelées Droniou et Coatgourheden, armes de Jean Droniou et de Marguerite de Coatgourheden, fille d'Yvon et de Marguerite Martin, qui vivaient en 1500. Mais les armes sont ici de sable à la croix dentelée d'argent, et non  de gueules à la croix dentelée d'argent. Ce sont celle de la famille de Kerlosquet. (De Genouillac ; Jouffroy d'Eschavannes)

La couleur noire est peinte à la grisaille : même si un peintre restaurateur s'était trompé, en tout cas, le verre ne pouvait être rouge initialement.

 

 

Ces armoiries sont d'autant plus intéressantes que la croix dentelée figure sur le support de la statue d'un saint évêque (saint Patern) et sur le bouclier d'une statue de saint Adrien dans l'église. Et dans les deux cas, ces armes sont en alliance avec, du côté gauche, le lion rampant tenant en pal  la lance des Clévédé dans ses pattes.  Malgré des restes de polychromie, les émaux ne peuvent être précisés.

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Base d'une statue d'évêque, XVIe siècle, église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile.

 

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Saint Adrien, XVIe siècle, église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile.

 

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Technique.

Trois fleurs bleues montées en chef d'œuvre sur fond rouge à rinceaux. Croix peintes, lions en verre rouge gravé.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Détail des lancettes (modernes) : armoiries des Clévédé. 

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Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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LA MAÎTRESSE-VITRE

 

Je donne ici un rapide aperçu de la maîtresse-vitre récente. Dans le tympan figurent  de nombreux blasons : outre celui des Clévédé,  ou la croix engrelée, ou les armes de Kergorlay, on voit un blason d'azur à 10 billettes d'or au lambel de même (armes des du Perrier, seigneur du Menez en Plourach : on les trouve aussi peintes sur la chasuble de saint Guénolé, statue dans l'église). Et aussi selon Rolland De gueule à 6 quintes feuilles d'or (3-2-1). D'azur au chevron accompagné de 3 besants . De gueule 2 pals vairés d'argent et d'azur. De sable à croix dentée d’argent. On peut lire également sur le phylactère la devise ducale  à ma vie présentée par des hermines .

Elles sont détaillées par l'Inventaire page 64 :

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

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Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), 1955, L'église de Plourac'h, Bulletin monumental,113-3 pp.193-204.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_3777

— COUFFON (René), 1939, "Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier" page 174[390] et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f202.image.r=plourach

 

 

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum VII, Presses Universitaires de Bretagne

—LE MENN Gwennole. Inscriptions en moyen-breton à Gourin. In: Annales de Bretagne. Tome 79, numéro 4, 1972. pp. 887-904; doi : https://doi.org/10.3406/abpo.1972.2664 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1972_num_79_4_2664

— PAVIS-HERMON, 1968, Dossier IA0003364 de l'Inventaire général

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-jean-baptiste-plourac-h/b32b053d-fc6d-47a2-9d79-5d9cfde4ddd9

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_01.pdf

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

—ROLLAND (Jean-Paul) Vitraux de l’église de Plourac’h

http://callac.joseph.lohou.fr/plourach_vitraux.html

— ROLLAND (Jean-Paul), s.d "Contexte dans laquelle cette église fut construite"

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_242/Plourach_annexe.pdf

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Chapelles bretonnes Héraldique Atelier ducal du Folgoët
23 juin 2023 5 23 /06 /juin /2023 14:00

Les vitraux (1976) de Jacques Le Chevallier dans le transept de l'église Saint-Suliau de Sizun.

 

À Dominique, en témoignage d'amitié.

 

 

Voir aussi :

 

 

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Jacques Le Chevallier (1896-1987) est à la fois l'auteur des cartons, en tant que peintre, et réalisateur des vitraux, en tant que maître-verrier dans son atelier de Fointenay-aux-Roses ouvert en 1946.

Il fut membre, avec Louis Barillet, de l'U.A.M, Union des Artistes Modernes.

https://www.docantic.com/fr/page/63/jacques-le-chevallier-1896-1987-biographie

https://www.jacqueslechevallier.com/biographie

Sa conception de l'art du vitrail moderne, née de la contemplation des vitraux du XIIe et XIIIe siècle, est novatrice : pour lui, le vitrail est avant tout une paroi de couleurs translucides, où la sensation de couleur doit précéder la lecture du sujet.

Dans les deux verrières figuratives, les personnages sont placés dans les lancettes au sein de verres translucides mais surmontés d'un haut dais de pièces colorées. Ils sont dessinés en silhouette par un épais trait de grisaille, et leurs nimbes, leurs vêtements ou leurs accessoires ne sont pas rendus par des verres colorés propres.

Le réseau  de plombs n'est pas justifié par l'existence de verres de couleurs différentes, mais il compose une trame seulement justifiée par les impératifs dynamiques de la composition.

De même, les pièces colorées ne doivent pas leur présence au motif figuré (une robe bleu, une mitre jaune), mais à un souci d'harmonie : la couleur n'est pas un code signifiant sur le plan de la figure.

Sur les panneaux figuratifs et sur les panneaux  non figuratifs, chaque pièce peut se voir peinte de traits à la grisaille, indépendants de quelque motif.

Au total, même sur les sujets figurés, ce sont des principes picturaux de composition mélodique et rythmique qui l'emportent.

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LE BRAS NORD DU TRANSEPT : QUATRE SAINTS BRETONS.

SAINTS ILDUIT [SIC], SULIAU, YVES. ET MAUDEZ.

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La technique

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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CHAPELLE DU BRAS NORD DU TRANSEPT : NON FIGURATIF.

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Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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CHAPELLE DU BRAS SUD DU TRANSEPT : NON FIGURATIF.

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Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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 BRAS SUD DU TRANSEPT : LES QUATRE ÉVANGÉLISTES.

SAINTS JEAN MATHIEU LUC ET MARC.

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Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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—ARCHIERI (J.F), 2007, Jacques Le Chevallier, la lumière moderne. Gourcuff Gradenico ed.

— COUFFON (René); 1980,

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/SIZUN.pdf

https://www.jacqueslechevallier.com/copie-de-vitraux-1

—Liste des vitraux du Finistère :

 

  • SIZUN, Église Saint-Suliau, M.H. Transept : figuration, composition 31 m² - 1976-1977
  • GOUESNOU, Église paroissiale, M.H. Ensemble : figuration et non figuratif, 89 m² - 1969-1970
  • PENMARCH, Église Saint-Nonna, M.H. 2 baies façade ouest, I baie baptistère, compléments composition 42 m² - 1972-1975
  • QUIMPER, Chapelle de la Retraite Ensemble : abstrait vitrerie - 37 m² - 1975
  • PLOUGASNOU, Chapelle du Patronage Saint-Pierre de Montrouge, Ker Levenez

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Chapelles bretonnes

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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