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7 avril 2017 5 07 /04 /avril /2017 13:42

La Collégiale Notre-Dame du Folgoët.  I. L'Autel des anges (kersanton, vers 1445) par le Grand Atelier ducal du Folgoët (1423-1509).

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Sur le travail du Grand Atelier ducal à la Collégiale du Folgoët, voir : 

Sur le Premier atelier ducal du Folgoët, voir aussi:

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Sur le second atelier ducal du Folgoët (1458-1509) voir :

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Cet article est largement inspiré du chapitre de Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne d'Emmanuelle Le Seac'h et en reprend textuellement de brèves citations : il se donne donc comme but d'en donner une diffusion et des illustrations photographiques en ligne.

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LE MÉCÉNAT DUCAL ET L'ATELIER DE SCULPTURE DU FOLGOËT.

Après une très nette baisse d'activité de la sculpture sur pierre bretonne au XIII et XIVe siècle, celle-ci reprend un remarquable essor au XVe siècle, sous l'impulsion du mécénat des ducs de Bretagne. Elle doit sa vigueur à la redécouverte d'une pierre  extraite principalement des confins orientaux de la rade de Brest, la kersantite ou kersanton, qui doit son nom au hameau de Kersanton en Loperhet, sur la Rivière de Daoulas. Il s'agit d'une roche éruptive filonienne, un lamprophyre de couleur sombre ou gris bleuté qui allie à une finesse de grain (pour les meilleurs faciès), une grande cohérence et une excellente résistance à la corrosion une aptitude à la taille lorsqu'elle vient d'être extraite et qu'elle est gorgée d'eau.

C'est à la fin de la Guerre de Succession (1341-1364) qui opposa Jean de Monfort au très pieux Charles de Blois, et vit la défaite de ce dernier à Auray en 1364, que le vainqueur, qui devint duc de Bretagne sous le nom de Jean IV, entreprit de fonder un état moderne. Il dut néanmoins attendre la fin de son conflit avec le roi de France et son retour d'exil en Angleterre, marqué par le Second Traité de Guérandes de 1381, pour pouvoir gouverner en paix, jusqu'à sa mort en 1399. Il appuya sa politique d'affirmation de son pouvoir par un mécénat qui s'illustra par la fondation de la collégiale de Saint-Michel-du-Champ près d'Auray (et de l'Ordre de l'Hermine), de l'église Saint-Léonard de Fougères, de la chapelle Notre-Dame du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon et de son tombeau en la cathédrale de Nantes.

C'est surtout son fils, le duc Jean V (1399-1442) qui réaffirma son pouvoir sur de grands chantiers de mécénat, à l'égal du  duc de Bourgogne Philippe le Bon  (1419-1467) et ses conseillers — Hospice de Beaune 1443-1457) — , ou du roi Charles VII (1422-1461) et son Argentier Jacques Cœur.

Jean V multiplia les fondations, dès 1418 à Quimperlé, et dès 1420 au Folgoët, en 1424 à Saint-Herbot,  en 1431 à La Martyre. Le Grand Atelier de sculpteurs sur lequel il s'appuya pour tailler dans la pierre ses armoiries, sa devise, et ses emblèmes tout autant que son programme d'iconographie religieuse centré sur la Vierge et sa Nativité, les Apôtres et quelques grands saints intercesseurs s'installa au Folgoët, d'où il diffusa d'ouest en est, jusqu'à La Ferrière (22) et du nord au sud de Saint-Pol-de-Léon jusqu'à Quimper, Kernascleden, Quimperlé et Le Faouët. L'atelier ducal du Folgoët est intervenu partout où le duc Jean V et ses successeurs François Ier, Pierre II, Arthur III, François II puis Anne de Bretagne  ont fait des donations. On distingue le Premier atelier, celui des parents (1423-1468) et le Second atelier ou atelier des enfants (1458-1509).

Le  style de cet atelier se repère aux visages — ovales s'ils sont imberbes, carrés s'ils sont barbus— aux pommettes saillantes, et aux yeux en amande et aux paupières ourlées par un deuxième trait. Mais il se repère aussi par la chevelure très particulière des anges, de deux types, soit méchée en spirales excentriques, soit crépue en large boule comparable à une éponge . 

Ces deux types de coiffure révèlent en fait  deux manières de travailler. Dans  l'une où le coup de ciseau du sculpteur est complet, les mèches sont structurées en frisottis savamment orchestrés. Et l'autre où la grosse brioche de cheveu est martelée à la broche, instrument à percussion frappé par un ...percuteur. 

Les anges de l'atelier du Folgoët sont donc l'une de leur spécialités. Ils en mettent partout : celui qui, comme E. Le Seac'h,  en aurait la patience en compterait 42 sur le porche de La Martyre, 34 sur celui de Saint-Herbot, 33 sur ceux de la cathédrale de Quimper, 22 au Folgoët, 2 à Rumengol, 1 à La Ferrière, pour un total de 134 sur l'ensemble de leur production. Anges ou angelots, il mesurent quelques centimètres ou plus d'1,30 m à La Ferrière, sont ailés ou aptères, orants, thuriféraires, chanteurs, lecteurs, présentateurs de banderoles ou, bien-sûr, musiciens.

Au Folgoët, on les trouve sur la façade du porche des Apôtres du Folgoët. Le fronton, sous les rampants ajourés du galbe, est décoré de trois fenêtres aveugles qui étaient destinés à recevoir les armoiries du duc Jean V et de ses feudataires. Les accolades décorées de choux et sommées d'un fleuron se terminent par des culots figurés d'angelots tenant des blasons muets et qui ont les cheveux mousseux et crépus bien identifiables. On remarque aussi dans l'angle formé par l'accolade un ange tenant un phylactère. Enfin, et c'est le sujet de cet article, les anges donnent leur nom à l'Autel des Anges de l'intérieur du chœur.

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LE FOLGOËT.

L'importance de cette commune jouxtant Lesneven et aujourd'hui un peu excentrée, se comprend mieux si on la replace sur l'antique voie l'Aberwrac'h-Carhaix  reliant Plouguerneau à Lesneven, à Landerneau et au centre de la Bretagne. Cette  voie de communication jouait donc un rôle majeur au XVe et XVIe siècle. D'autre part, cette route permettait l'acheminement du kersanton, conduit par bateau jusqu'à Landerneau . 

 

"En 1364, pendant la guerre de Succession de Bretagne, Jean IV de Bretagne, dénommé aussi comme son père Jean de Montfort, fit le vœu, s'il l'emportait sur Charles de Blois, de faire construire un sanctuaire au Folgoët, là ou s'était produit le miracle de Salaün Ar Fol [constaté en 1358]. Tenant parole, la première pierre fut posée en 1365, mais les travaux traînèrent en longueur, en partie à cause des guerres incessantes, et Jean IV de Bretagne décéda en 1399. C'est son fils, le duc Jean V, qui acheva la chapelle en 1409 ; elle fut placée sous le vocable de Notre-Dame. Le sanctuaire, fut béni en 1419 et élevé au rang de collégiale en 1423 par l'évêque de Léon Alain de Kernazret, comme en témoigne une inscription en latin située sur le portail ouest de la chapelle. En 1427, le pape Martin V élève Notre-Dame-du-Folgoët au rang des basiliques mineures. Très vite le sanctuaire devint un important lieu de pèlerinage : la duchesse Anne de Bretagne y vint à quatre reprises en 1491, 1494, 1499 et 1505 et François Ier en 1518." (Wikipédia)

 

"Dès le début du XVe siècle, les dons qui affluent au nouveau sanctuaire attestent la piété des fidèles à son égard. Avant même que l'église ne fût achevée, paysans, bourgeois, seigneurs manifestèrent leur dévotion en lui offrant, l'es uns des vases ou ornements précieux, les autres des champs, des parcs, des prairies, d'autres enfin leur protection officielle .. Les Archives de l'Évêché conservent des documents authentiques de donation qui remontent à l'année 1410, et rien ne prouve qu'il n'y en eût pas d'autres antérieurs qui sont aujourd'hui perdus." (Guillermit)

"Les fondations sont posées vers 1350-1360, mais la construction ne démarre que sous Jean V en 1404. Le gros-œuvre est presque terminé lors du voyage du duc Jean V au Folgoët en décembre 1420 et achevé en 1420. Le duc la dota de 80 livres de rentes par an le 10 juillet 1422 et il l'élève en collégiale en 1423, à la suite d'un nouveau pèlerinage. Une inscription en lettres gothiques le confirme sur le portail ouest, derrière la statue de saint Michel : IOHANNES ILLVSTRISSIMVS DVX B[R]ITONNVM  FVUDAVIT PRAESE[N]S C[OL]LEGIVM ANNO D[OMI]NI M. CCCC . XX.III. : "Jean, illustrissime duc des Bretons, a fondé le présent collège l'année du Seigneur 1423". (Le Seac'h 2014)

A la mort de Jean V, l'édifice n'est pas achevé et sa construction de poursuit jusqu'en 1445 au moins grâce aux dons des ducs François Ier en 1442, Pierre II en 1445, puis Arthur III.

 

"Pierre fit un don perpétuel de trente écus d'or, moyennant une messe à notes (une messe chantée) tous les Samedis ; François confirma les lettres-patentes de 1432 pour l'exemption entière de l'impôt sur les boissons, les marchandises et autres denrées qui se vendaient au Folgoat ; Arthur augmenta la fondation de la collégiale de deux chanoines, auxquels il attribua 50 livres de rentes annuelles. L'église avait donc six chanoines, trois choristes et un sacristain : ce qui prouve encore le développement du culte de Notre-Dame du Folgoat." (Guillermit)

"En 1499, Anne y vint en pèlerinage pour demander à Dieu, par l'intercession de Notre-Dame, de lui accorder des enfants de Louis XII, roi de France, son second mari. A cette époque, elle fonda pour le mardi de chaque semaine une messe  chantée avec diacre et sous-diacre, à laquelle elle affecta une rente de 142 livres ; elle fit achever l'église et le dôme de la petite tour, et le porche des apôtres, qui porte encore dans sa voûte les armoiries d' Anne et de Louis XII ; elle consigna une rente pour l'entretien d'un sacristain et de trois enfants de chœur, de sorte que l'Eglise du Folgoat avait les six chanoines fondés par Jean V et Arthur, deux sacristains et six choristes. Dans la suite. elle envoyait tous les ans au sanctuaire des offrandes, des joyaux, des ornements en soie, en drap d'or et autres objets précieux. (ibid.)

"En 1505, Anne fit en Bretagne un nouveau voyage dont Alain Bouchard, un historien du temps, nous a laissé le récit. Elle y vint pour accomplir un vœu qu'elle avait fait à Notre-Dame du Folgoat. Cette fois encore, elle combla de dons son église de prédilection : elle offrit une magnifique croix d'argent et un calice en or ; elle chargea les Carmes de Saint-Pol de Léon d'y venir chanter tous les ans, au grand autel, une messe solennelle, le jour de l'Assomption, en présence du doyen, des chanoines et de tous les suppôts de la collégiale, pour tous les feus rois, reines, ducs, duchesses, princes, princesses, seigneurs, leurs et dames de sa famille. Sa fille, Claude de France, vint aussi au Folgoat et y conduisit son époux François ler. " (ibid.)

L'importance du mécénat ducal se lit à l'intérieur du porche où des hermines passantes présentent des phylactères marqués de la devise des ducs "A MA VIE". La devise se retrouve aussi à l'intérieur de la corniche du maître-autel et est disséminé à l'intérieur du monument. " (Le Seac'h 2014)

Durant la même période, le sanctuaire bénéficia des dons du cardinal de Coëtivy, qui en  fut l'un des principaux mécènes :

Né le 8 novembre 1407 au manoir de Coat-Lestrémeur, à Plounéventer,à quelques kilomètres du Folgoët,  il fut abbé de Redon et évêque de Dol, puis archévêque à Avignon en 1437, où il restaure à ses frais le palais épiscopal. En 1440, il est nommé conseiller du roi Charles VII, promu cardinal le 16 décembre 1446 avant de devenir en 1449 cardinal de Sainte-Praxède, à Rome. Le Pape Calixte III, dont il a favorisé l'élection, le charge de plusieurs missions en France, en qualité de légat  a latere du Saint-Siège en France et en Bretagne :entre 1454 et 1456, il effectue plusieurs voyages en Bretagne en vue de la canonisation de Vincent Ferrier.

Il est l'un des principaux mécènes de la collégiale Notre-Dame du Folgoët et y fait réaliser , sans-doute par l'atelier du Folgoët, vers 1443 le groupe placé au pied du calvaire, où il figure agenouillé à coté de saint Alain. Le Folgoët lui doit l'autel qui porte son nom, au sud ;  il fit faire aussi  une belle croix que l'on plaça près du porche ouest.

Il obtint aussi de Rome des reliques des Dix-mille Martyrs, placé dans un reliquaire en 1456 : doter un lieu de pèlerinage de reliques était alors l'un des plus grands bienfaits qu'on puisse lui apporter.

Voir aussi Couffon 1948, Guillermit 1922 et Guillouët 2009.
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L'AUTEL DES ANGES (vers 1445).

L'église du Folgoët comporte, à l'est, un choeur à chevet plat  avec bas-côtés de trois travées asymétriques, prolongé  au sud, du chevet  d'une chapelle en aile de deux travées, précédée d'un porche dit des Apôtres et d'une sacristie. Les deux chevets sont sur un même alignement. Ces deux chevets alignés sont dotés de cinq autels dont quatre sont en pierre de Kersanton, finement travaillée. On trouve  du nord au sud l'autel du Rosaire, le Maître-Autel, un autel plus récent en bois, l'autel des Anges, et l'autel du cardinal de Coëtivy.

L'Autel des Anges mesure 3,50 m de long sur 1,18 m de large. Il est entouré d'une frise de feuilles de vigne.  Dans les arcades frontales et latérales est représentée une série d'anges en robe longue et à la chevelure abondante et frisée tenant alternativement un écu, et une banderole. Le retour d'angle nord n'est pas photographiable par un visiteur, mais comporte  trois niches et deux anges. La façade aligne ses douze niches. Le retour d'angle sud est creusé de trois niches, mais le dernière est vide et accueille des cartons de cierge. Ce sont donc 14 des 16 anges qui peuvent être présentées par mes clichés. Cinq anges reposent sur des consoles intactes ; d'autres semblent avoir été martelés.

Les niches constituées de colonnes lisses séparées par des nervures droites terminées par des pinacles, sont couronnées d'accolades à crochets sommées d'un fleuron en forme de chou.

Dans le style typique de l'atelier du Folgoët, deux types de coiffure des anges se différencient : les anges aux cheveux crépus et les anges aux cheveux méchés et volumineux.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n°1.

C'est en réalité le n°3, et c'est un porteur de phylactère. Il servira de type de description. Vêtu d'une aube qui lui recouvre les pieds, il porte un amict autour du cou. Le col rabattu en V ou en oméga minuscule me sert  au premier coup d'œil de signal de reconnaissance  du style de l'Atelier du Folgoët et je ne me lasse pas d'en découvrir les variations. Ses ailes sont fines et verticales sous l'effet de l'étroitesse du cadre, leur bout arrondi dépassant de leur chevelure caractéristique. Ses cheveux ébouriffés sont divisés en neuf tortillons en tire-bouchons divergents, qui semblent attirés par une force centripète comme par un aimant : ce serait alors l'effet d'un magnétisme spirituel, d'une attirance céleste, d'un état d' exaltation, de transport hors de soi sous l'appel de la divinité ; au sens propre, l'enthousiasme.

Le front épilé, large et rond lui donne un air de Dr Folamour que dément le regard tranquille et surtout la sérénité du demi-sourire à peine esquissé. 

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n°2. Porteur d'écu.

Il aborde, sous les dix nids de spaghetti dont il se coiffe,  un air farceur. Le col de l'amict est croisé.

Il tient son héraldique pancarte avec la patience résolue de ces hommes sandwich postés à l'arrivée d'un train ou d'un avion, toute leur humanité dissoute au profit de leur fonction de messagers.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n°3, porteur de phylactère.

Sous l'effet de la ligne claire du sculpteur, l la bouille ronde de l'ange rappelle celle de Tintin, qui aurait troqué sa houppette pour les bigoudis de la Castafiore. Sa banderole bouscule le nœud de cravate en W vers la gauche.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n°4 porteur d'écu.

C'est un garçon sérieux, qui a soigneusement  arrangé ses cheveux-spaghetti d'un peigne sage avant de les nouer. Pas une once d'asymétrie, pas un brin de fantaisie : pas un marrant.

 

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n° 5.

Trop érodé pour mériter d'user ma pellicule. Il n'apparaîtra que sur la photo de classe.

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Anges n° 6 à 8. Les plus beaux.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n° 6.

C'est le beau gosse. Il le sait, et adopte habilement une attitude hanchée. Il joue de la lumière pour creuser la fossette de ses commissures de lèvres, discrètement creuses. Lui-seul, il a obtenu le droit de discipliner ses ressorts capillaires, en en rabattant les scoubidous sur l'arrière pour laisser apercevoir le lobe tendre de son oreille. Il a un charme fou d'un jeune chantre pré-pubère des Maîtrises cathédrales, et rien ne m'interdit d'imaginer que le Maître du Folgoët a pris comme modèle un des six enfants attitrés du chœur de la Collégiale.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Ange n°7 porteur de phylactère.

C'est son double et rival, et, depuis une éternité,  ces deux angelots-là ne se quittent plus. Par mimétisme, il ploie le genou droit et se déhanche aussi.

 Ma photo me révèle un détail qui m'avait échappé : un cerceau rabat en serre-tête les cheveux et les rassemble vers l'avant : ce n'est qu'alors qu'ils s'échappent en vagues bouclées et tourbillonnantes.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Ange n°8.

Une impression de déjà-vu ? Il a le même coiffeur que ses frangins les n° 1, 2, 3, 4 et surtout n°12. Je le reconnais à ses deux bigoudis dont le tube est orienté vers nous.  

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Ange n°9. 

Ce philactérofère est mangé aux mites jusqu'à l'os. C'est curieux ces différences de résistance des anges pourtant taillés dans le même kersanton. Les autres auraient-ils été mieux protégés ? Ou restaurés ? 

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Ange n°10 porteur d'écu; cheveux crépés.

C'est le phénomène de la bande. Militant par anticipation de Black is Beautiful, il a choisi la boule afro qui, bien-sûr, attire les regards. De Lorme la qualifie de "chevelure énorme et frisée" et Lécureux d'énorme perruque". Il n'en a cure, il est aux anges.

En fait, c'est une coupe trilobée bien plus sophistiquée qu'il n'y paraît, bien plus à l'écart des grandes tendances des foules avides de marginalité. Il a ajouté à la houppette de Tintin deux volumineuses virgules, deux gouvernails latéraux vraisemblablement  fixés par une sorte de gubernaculum testi. Les japonaises nomment cela la coiffure "en pêche fendue", wareshimomo

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Ange n°12 porteur d'écu.

Il appartient à la fratrie des  n° 1, 2, 3, 4 et 8 : encore un qui "travaille du bigoudi". Mais je lui décerne le pompon, pour la disposition en tunnels superposés de ses cannelloni. Double photo pour lui.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Le coté gauche. Trois niches, deux anges (n° 13 et 14).

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Ange n°13 porteur d'écu.

Ses cheveux sont si tirés en arrière que cet ange affiche un faciès lunaire. Comme les geishas, dont le chignon n'est fait, par un coiffeur très spécialisé, qu'une fois par semaine, et qui doivent entre-temps dormir sur un repose-nuque nommé takamakura, ou comme nos arrière-grand-pères, qui utilisaient un masque fixe-moustache,  il a du être confronté au difficile problème du conflit  entre sommeil et mise en pli. Il dort sur le dos, ses tortillons tenus bien droit par des élastiques, et son coiffeur vient donner le coup de peigne dès pôtron-minet.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Ange n°14 porteur de phylactère.

Saurez-vous trouver sa particularité ? Sa face martelée ? Non, c'est un accident. Mais notez cela. Il est le seul à tenir sa banderole inclinée de la main gauche vers la main droite. San-doute parce qu'il vient clore notre kyrielle angélique.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Origine des anges ébouriffés du Folgoët.

La coiffure de ces anges est précédée, au Folgoët, par celle des autres anges sculptés vers 1423-1433, sur les façades extérieurs (voir articles suivants). Mais où le Maître du Folgoët a-t-il pu trouver son inspiration ? 

a) Le tombeau de Gatien de Monceaux.

Pour Emmanuelle Le Seac'h, ces anges du Folgoët semblent être une imitation de ceux du tombeau de Gatien de Monceaux, conseiller des ducs Jean IV et Jean V et évêque de Quimper  de 1408 à 1416 : c'est sous son épiscopat que les voûtes de la cathédrale de Quimper, timbré des armoiries de la famille ducale et des siennes, furent réalisées. Le tombeau était situé initialement dans une chapelle de la cathédrale, la chapelle absidiale Saint-Corentin .  

"Comme il gênait la circulation. ce tombeau fut détruit, au XVIIe ou XVIIIe siècle. Les panneaux furent  déposés dans un enfeu , la table fut descendue au niveau du dallage et de la statue de l'évêque on fit un seuil de porte. La Société archéologique a recueilli récemment ces débris. " (Serret 1885)

Le gisant sculpté est maintenant placé dans la chapelle de la cathédrale qu'il occupait jadis (dans l'enfeu d'Alain Rivelen) et qui porte aujourd'hui le nom de Chapelle Notre-Dame-des-Victoires. 

Son tombeau était un superbe mausolée formé d'une longue pierre calcaire de 2m 70 sur 1m 12 de  large ; sous la corniche, était sculptée une guirlande de feuilles de vigne, d'un travail délicat. Cette table reposait sur des panneaux en même pierre, où étaient ses armes (d'azur à face  d'argent accompagnée de trois étriers d'or), tenus par des anges, placés sous des arcatures en accolade; sa statue était couchée sur la table de son tombeau, autour de laquelle on lisait son épitaphe

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Omnibus Urbanus de Moncellis Gacianus 
Presul Cornubie jacit hie servusque Marie, 
Sagax, facundus, de Nannetis oriundus; 
Ipse chori vostas fieri fecit pius altas; 
Rexit subjectos octo, cum mense, per annos. 

Post hec milleno bis et octo C quater anno, 
Octobris sextadecima migravit ad alta, 
Quisque Deum poscat, cum sanctis pace quiescat, 
Ac felix agmen sanctorum concinat. Amen 

 

  Trois petits panneaux faisant partie du pourtour du coffre du tombeau sont conservés au Musée Départemental Breton de Quimper. Sur deux d'entre eux, non exposés et donc non photographiables par le visiteur, figurent de petites arcades amorties en accolade sous lesquelles deux anges présentent le blason aux armes de Gatien de Monceaux . Les niches sont séparées, comme sur l'Autel des Anges, par des pinacles à crochets.

Ces anges, qui suscitent notre intérêt, ne sont pas souriants, mais leur cheveux coiffés en mèches souples et bouclés y sont déjà figurés. "Les ailes  plus allongées que larges ont des plumes qui s'agrandissent vers le bas alors qu'elles se superposent en forme de losanges dans le haut. Les plissés des aubes sont souples dans le bas du corps et tombent dans une grande abondance de tissu sur le sol. " (Tout ce paragraphe d'après Le Seac'h).

La photographie mise en ligne par le Musée date du temps où ces panneaux étaient assemblés à ceux de deux autres tombeaux, ceux d'Alain de Lespérez et de François du Chastel pour composer  un mausolée disparate. La chevelure et l'aube des anges sont peu distincts, mais on se fiera à la description d'E. le Seac'h.

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http://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/bei9zs3rlqc3i6bwq18hwzbh1eovmgbe5fgfhl3r3ec2l0adp2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

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Le seul panneau exposé (75,5 cm de haut sur 88 cm de long) représente deux apôtres (dont saint Jean) tenant des phylactères. On y constate que les niches sont très voisines de celles de l'Autel des Anges, avec les mêmes colonnes lisses à chapiteau corinthien, le même pilier rectangulaire de séparation, les mêmes pinacles à crochet, les mêmes accolades, etc. De même, la chevelure des apôtres est soigneusement méchée, et la prise manuelle des phylactères par saint Jean est celle qui se retrouve chez les porteurs d'écus et de banderoles du Folgoët, avec 4 doigts de la main droite en haut, et le pouce gauche en bas.


 


 

 

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Panneau du coffre du tombeau de Gatien de Monceaux (calcaire, vers 1416),  Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Panneau du coffre du tombeau de Gatien de Monceaux (calcaire, vers 1416), Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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b) Le Tombeau d'Alain de Lespervez (vers 1451).

Il pourrait être proposé comme une source possible de cet Autel des Anges, s'il n'était légèrement postérieur à la date estimée de l'autel. Le Musée Départemental Breton de Quimper conserve les deux panneaux du coffre du tombeau en calcaire d'Alain de Lespervez, évêque de Cornouaille de 1444 à 1451, et décédé en 1451. Deux anges tiennent un écu aux armes de sable à trois jumelles d'or. Ce tombeau fut déposé à sa mort à la chapelle du couvent des Cordeliers, (aujourd'hui détruite) puisqu'Alain de Lesperez y était frère mineur.

​​​​​​On retrouve là les niches à accolades gothiques "de type Champmol", très proches de celles de l'Autel des Anges. 

"Les anges sont plus souriants et les plis des robes plus raides. Leurs ailes sont davantage déployées vers l'arrière et leurs cheveux s'élèvent en deux large boucles qui leur donnent un air mutin. Ils sont vêtus d'une aube et d'une chape à fermail avec un capuchon à pompon rond. Les yeux sont bridés et les commissures creusées en T. Le travail des ailes est très soigné, notamment les barbes qui sont gravées avec précision." (Le Seach, p. 61) 

 

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Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez,  Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez, Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez,  Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez, Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez,  Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez, Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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c) La sculpture sur pierre des cours des ducs de Berry et de Bourgogne.

"Deux types d'anges se différencient : les anges aux cheveux crépus et les anges aux cheveux méchés et volumineux. Les conventions stylistiques des ailes des anges se retrouvent dans le Berry et en Bourgogne. La Bretagne pourrait avoir imité un modèle venu de l'est même si elle était en cette fin du Moyen-Âge particulièrement dynamique en matière de sculpture monumentale et décorative." (Le Seac'h 2014)

"Au vu de ces éléments, on peut considérer que le tombeau de Gatien de Monceaux a servi de modèle [aux anges ébouriffés du Maître du Folgoët]. Probablement importé, il daterait des années 1420 et il a été réalisé par un sculpteur important qui a copié les anges sculptés par André Beauneveu pour le duc de Berry. Taillé dans le calcaire de la Loire, il a contribué à la diffusion de l'art ligérien  en Bretagne. L'atelier du Folgoët s'est à son tour inspiré de ces anges, a intégré leur chevelure et en a fait une marque stylistique qui a été à son tour copiée sur le tombeau d'Alain de Lespervez par un sculpteur local." (Le Seac'h, p. 61)

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Les anges échevelés dans la sculpture de Bourgogne.

Cette remarque m'incite à m'intéresser à  la sculpture sur pierre à la cour du duc de Bourgogne et à découvrir une source possible des anges ébouriffés "aux cheveux irradiés" dans  les réalisations de  Claus Sluter (1355-1406) et de son neveu Claus de Werve (1380-1439) : le Puits de Moïse (1405) de la chartreuse de Champmol, et le gisant de Philippe le Hardi de la même Chartreuse, conservé au Musée des beaux-arts de Dijon.

1) Le Puits de Moïse de la Chartreuse de Champmol.

Ce pilier au six prophètes et aux six anges, était la base d’une Crucifixion aujourd’hui disparue. Sluter a sculpté en 1399 six anges deuillants hauts de 0,90 m, dont quatre ont des cheveux bouclés exubérants. (Jacques Baudoin 1996 pages 123-124)

2) Les deux anges du tombeau de Philippe le Hardi (1406-1410).

"Dès 1381, Philippe le Hardi commanda sa sépulture à son « imagier », Jean de Marville. Celui-ci en fournit le projet et mit en chantier les arcades qui devaient accueillir les pleurants. Claus Sluter lui succéda en 1389 et donna un souffle nouveau à la sculpture traitée désormais en ronde-bosse et avec réalisme.

 Il continua la réalisation des arcades et se procura la dalle de marbre noir et le marbre blanc pour le gisant reposant sur la partie supérieure. A sa mort en 1406, une grande partie des pleurants, le gisant, les anges  et le lion étaient encore à sculpter. C’est à Claus de Werve que le duc Jean sans Peur ordonna de terminer le tombeau de son père, ce qui fut fait en quatre ans. Cette sépulture éblouit les contemporains de l’époque et devint une référence et un modèle en matière de sculpture funéraire." "Les tombeaux des ducs de Bougogne, livret pdf"

 https://beaux-arts.dijon.fr/sites/default/files/Collections/pdf/les_tombeaux_des_ducs_de_bourgogne__livret.pdf

Ces anges sculptés par Claus de Werve portent le bassinet du défunt. Ils trouvent leurs modèles du Puits de Moïse. L'un d'eux porte une robe souple, un amict et de longs cheveux serrés par un bandeau (comme notre n°7) et l'autre une tunique à col brodé et des cheveux à boucles souples et gonflantes. (Jacques Baudoin page 130).

Quelques liens vers des images :

  •  https://beaux-arts.dijon.fr/sites/default/files/Collections/pdf/les_tombeaux_des_ducs_de_bourgogne_diaporama.pdf
  • http://4.bp.blogspot.com/-YCeyNVatK6Y/UmvJa0dJm8I/AAAAAAAAEZ0/40nzzdUYg9s/s1600/P1000773.JPG
  • http://1.bp.blogspot.com/-wWgekzQXXUg/UmvGitx98CI/AAAAAAAAEYY/4sSYq5gh2hQ/s1600/P1000758.JPG
  • https://www.flickr.com/photos/50260960@N06/10317484364/in/photostream/
  • https://www.flickr.com/photos/50260960@N06/10424600944/
  • https://www.flickr.com/photos/50260960@N06/10424516144/in/photostream/
  • https://www.flickr.com/photos/38490142@N05/32766207582/
  • http://www.christaldesaintmarc.com/le-puits-de-moise-au-musee-des-beaux-arts-de-dijon-a106757186
  • http://www.flickriver.com/photos/tags/puitsdemo%C3%AFse/interesting/

 

 

d) Les niches à arcatures et les dais des pleurants du tombeau de Philippe le Hardi.

"En 1384, Philippe le Hardi, premier des ducs de Valois, fonde aux portes de Dijon une Chartreuse au lieu-dit Champmol, destinée à servir de nécropole à la dynastie ducale. 
Le duc charge dès 1381 Jean de Marville de l'exécution de son tombeau : entre les moulurations d'un soubassement et la dalle destinée à recevoir la statue gisante du duc, les quatre faces du mausolée devaient être entourées d'architectures d'albâtre, composées de travées rectangulaires alternant avec des logettes triangulaires, les unes comme les autres voûtées et surmontées de dais ajourés. Cette galerie ainsi constituée devait abriter quarante statuettes de pleurants évoquant le cortège funèbre. 
Claus Sluter prend la tête de l'atelier ducal de la Chartreuse en 1389 ; il se fait aider par son neveu Claus de Werve, qui achève le tombeau en 1410. "

http://mba-collections.dijon.fr/ow4/mba/voir.xsp?id=00101-9299&qid=sdx_q0&n=3&e=

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Si on compare ces dais avec ceux de l'Autel des Anges (ci-après, le retour d'angle), on constate une quasi similitude qui renforce la conviction que les tombeaux et le calvaire de Champmol ont pu servir de modèles au Maître du Folgoët pour la réalisation de cet autel, soit directement, soit par l'intermédiaire des sculpteurs du tombeau de l'évêque Gatien de Monceaux.

 

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Je recherche aussi une documentation iconographique sur les anges sculptés par l'atelier d'André Beauneveu dans le Berry : ma récolte est pauvre.

Mehun-sur-Yèvre https://vicedi.com/mehun-sur-yevre/

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (Jean-Marie) 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1dff008d90abab0badb8551ddb7a4c06.pdf

ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

BADOIN (Jacques), 1996, La sculpture flamboyante en Bourgogne et Franche-Comté, Ed. Creer, 384 pages.

https://books.google.fr/books?id=BUYfRt3ePugC&dq=%22claus+de+Werve%22+anges&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Fologët, Brest, 1851

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LESNEVEN. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c07f91a4317a870c35de08f576183805.pdf

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

COUFFON (René),  1948, « À quelle époque convient-il de dater l’église actuelle de Notre-Dame du Folgoët ? », Nouvelle revue de Bretagne, 5, 1948.

GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrés archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

 

—KLEINCLAUSZ (Arthur Jean), , 1905, Claus Sluter et la sculpture bourguignonne au XVe siècle

https://archive.org/stream/claussluteretlas00klei#page/76/mode/2up/search/anges

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 95-100.

LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

LORME (A. de ), 1896, « L’art breton et l’église du Folgoat », dans Congr. arch. de France. Brest, 1896, p. 218-236.

MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

— SERRET (A.),1885,  "Catalogue du Musée Archéologique Départemental et du Musée des Anciens Costumes Bretons", Société Archéologique du Finistère, A. Serret - Quimper, ville de Quimper, (1ère éd.)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6527276z/f141.vertical

INFOBRETAGNE :

http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

LES AMIS DU FOLGOËT.

http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

— monumentshistoriques.free.fr

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Le Folgoët
1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 18:34

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— Datation : [1481 ou] 1498 - 1509.

Le porche sud de Saint-Herbot peut être daté grâce à deux inscriptions  placées à l'intérieur, dont l'une, principale, fixe clairement   le début des travaux à l'année 1498 : MESSIRE IEHAN DE LAVLNAY P[RE]B[T]RE GOVVERNEVR DE CEANS FIST FAIRE CEST PORTAL COMENCE[ME]NT LE PREMIER IOVR DE IVITET LAN MIL QVATRE CETS QVATRE VINTS DIX OVIT  "Messire Jean de Launay prêtre gouverneur de céans fit faire ce portail dont la construction commença le premier jour de juillet  de l'an 1498.". Mais la statue qui domine le trumeau, celle de  Saint-Herbot, porte la date de 1481 : S[anctus] HERBAUD LA[N] M CCCC IIII XX I : "Saint Herbaud l'an 1481".

La fin des travaux est estimée d'après la date figurant sur la banderole d'un des anges entourant la statue de Dieu-le-Père  : 1509 (non vérifié, cf. infra). C'est la date à laquelle Anne de Bretagne, par ses lettres patentes  du 15 février, prorogea sa précédente donation.

La construction du  portail ouest débuta peu après, en 1516. 

— Attribution : le Second Maître du Folgoët (1458-1509) ou l'Atelier des enfants du Maître du Folgoët.

Le porche sud de Saint-Herbot est attribué à l'atelier qui édifia aussi le porche — très similaire — de Plourac'h (1458-1488) en Côte d'Armor, atelier qu'Emmanuelle Le Seac'h nomme "le second atelier du Folgoët". En effet, celui-ci a poursuivi le style du Premier atelier ducal du Folgoët (1423-1468), et a perpétué l'esprit des bâtisseurs de porche de ses sculpteurs, dont nous avons examiné le travail sur kersanton à La Martyre (1450-1468), et à Rumengol (vers 1468).

De façon générale, le style des sculptures des "enfants est plus lourd et plus raide que celui des "parents", et on s'éloigne de la souplesse et de la grâce qui caractérisent le premier Maître du Folgoët  pour gagner plus de hiératisme. Les deux porches de ce second atelier ont aussi leurs particularités : ils sont voûtés d'ogives et sont exhaussés. On trouve à l'étage une chambre des archives de la fabrique, accessible par une tourelle d'escalier. Enfin les contreforts sont dotés de pinacles. Le granite est utilisé pour l'architecture alors que le kersanton est réservé aux sculptures des personnages.

Or, à Plourac'h, un registre de paroisse indique que le porche fut bâti par "les enfants du célèbre maître qui construisit la merveille du Folgoët" : les sculpteurs du second atelier sont donc de la même famille que le Maître du Folgoët.

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Porche sud ( (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Porche sud ( (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Au dessus des voussures du porche, à l'extrémité du fleuron couronnant l'accolade, et sous le gable à crochets, nous voyons deux bas-reliefs aux allures d'armoiries.

En haut, une banderole porte les mots A MA VIE, la devise des ducs de Bretagne depuis Jean IV en 1381. Elle domine  un motif dans lequel les armes ducales à neuf hermines (d'hermines plain) sont tenues par deux hermines au naturel.

La devise A MA VIE.

 

Voir la notice sur la devise et du mot A MA VIE sur la base Devise de l'Université de Poitiers par Laurent Hablot : http://base-devise.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=2073.  "A ma vie" a d'abord été la devise de l'Ordre de l’Hermine, un ordre de chevalerie fondé en 1381 par Jean IV, duc de Bretagne, à la suite de la bataille d'Auray, non loin duquel il avait son siège dans une chapelle à Saint-Michel-des-Champs. En 1448, cet Ordre est rattaché à l'Ordre de l'Épi pour devenir l'ordre de l'Hermine et de l'Épi, et tomber en désuétude sous le règne de la reine Anne au bénéfice de l'Ordre de la Cordelière.

Ci-après, le collier de l'Ordre, tel qu'il figure dans L'Histoire de Bretaigne de Bertrand d'Argentré (1588). Photo lavieb-aile.

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    Le mécénat des ducs de Bretagne.

    Comme au Folgoët, comme à Quimper et comme à Saint-Fiacre du Faouët, l'influence ducale est attestée à Saint-Herbot, puisque le duc Jean V y a fait des donations, faisant dire pour la somme de cinq livres et quatre sols des messes en 1424 à l'intention de sa fille Isabelle, reine de Sicile.  De même, Anne de Bretagne accorda une rente de dix louis pour deux messes par semaine lors de son mariage avec Charles VIII en 1491, prorogeant ce don en 1509. Ces dates de 1491 et 1509 sont à rapprocher de celles du porche.

    Les autres constructions des chantiers bénéficiant du mécénat ducal (et auxquelles l'atelier du Folgoët souvent a participé) portent cette devise et ces hermines ou une autre marque en effigie ; en voici quelques exemples :

    • On trouve le blason ducal en bordure du vitrail de la Passion de Saint-Alban (22), alternativement avec les armes de Castille, témoignant de l'intervention de Jean III et de Jeanne de Castille entre 1312 et 1328.
    • Le portrait de Jean IV en prière figure sur le vitrail des Dominicains de Guingamp.
    • La statue en ronde-bosse de Jean IV et de Jeanne Holland se trouve aux Dominicains de Rennes
    • Celle de Jean V est visible à Saint-Fiacre du Faouët
    • Le porche de la cathédrale de Quimper portait en supériorité l'écu losangique de la duchesse Jeanne de France (épouse de Jean V), décédée en 1433.
    • Le portrait de Jean V et de Jeanne de France en prière figurait sur les vitraux d'axe du chœur de la cathédrale de Quimper.
    • Les armoiries ducales figurent en supériorité dans la verrière d'axe de la cathédrale de Rennes.
    • Les armoiries de Jean V et la devise A MA VIE sont répétées deux fois sur la maîtresse-vitre de Runan.
    • Les armoiries d'hermine plain (duc François II) et la devise A MA VIE se trouvent pareillement sur la maîtresse-vitre de la collégiale Notre-Dame de Lantic

    Puisque  nous sommes ici face à un travail exécuté par le second atelier du Folgoët, il est important de mentionner qu'à la  Collégiale du Folgoët (1423), les hermines passantes et la devise A MA VIE se trouvent à trois endroits différents :  en haut de l'intérieur du porche sud ; en frise sur l'élévation sud ; sur l'autel de la chapelle nord. Le blason d'hermines plain se trouve deux fois sur la voûte du porche sud, et d'autres écu ont été martelés.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Le second ensemble est composé de deux épis de blé (sans-doute) et, au centre, d'un blason qui reste à déchiffrer.

     

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Porté par deux anges pour qui c'est un jeu d'enfant, Dieu le Père s'est assis sous le pavillon formé par les deux courbes de  l'accolade sur un siège céleste, d'où il gouverne et bénit le monde — dont il tient une maquette dans la main gauche — en levant son auguste main droite. Décrire sa couronne à fleuron, sa barbe de Dieu-le-Père,  sa cape attachée par un fermail, ou les plis diagonaux et verticaux des pans de son manteau rabattus l'un sur l'autre,  nous ferait perdre un temps précieux. Mais ses yeux valent le coup d'œil : leurs paupières sont ourlées sur le mode typique de l'Atelier du Folgoët.

    Remarquez aussi les banderoles tenues par les deux anges : bien qu'elles ne portent aucune inscription, ils tiennent à nous les montrer.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographies lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographies lavieb-aile mars 2017.

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    Encadrant l'accolade, deux anges tenant des banderoles muettes volent —flottent — en position horizontale, comme sur le porche de La Martyre. Quelques différences néanmoins : la coiffure exubérante a été abandonnée ou assagie ; la tunique est bouffante à la taille, et s'épanouit en un nuage de frous-frous ; l'aile forme une boucle et se termine par barre rectiligne comme les bâtons de l'aile des hirondelles ou de celle des Machaons.  Le sourire à peine perceptible, mais réel néanmoins à La Martyre s'est évanoui à Saint-Herbot. 

    Ci-dessous : un des deux anges de La Martyre photo lavieb-aile :

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    En 1914, Charles Chaussepied  a lu  sur les phylactères (à droite ou à gauche ?) la date de 1609. Date improbable, mais Couffon lit plutôt 1509 "sur le phylactère de l'un des angelots" du porche : a priori sur ces phylactères-ci.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographies lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographies lavieb-aile mars 2017.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Dans le prolongement des pinacles  qui prolongent les piédroits et les voussures, une paire d'anges tiennent, de chaque coté, un blason muet.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    L'arcade extérieure du porche.

    Elle associe les piédroits (verticaux) aux voussures (en arc d'ogive).

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Les piédroits.

    Ils sont décorés de trois rangs de feuilles grasses distribués de manière très régulière par des pédoncules torsadés. Comme les porches précédents (Le Folgoët, Daoulas, La Martyre) et les porches suivants (Pencran, Guipavas, Landivisiau, Landerneau etc.), ces pédoncules sortent de la gueule d'animaux plus ou moins monstrueux, mais qui sont ici difficiles à distinguer. Quelques grappes de raisins se dissimulent sous les pampres.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    L'arc du porche est orné de trois voussures extérieures et deux voussures intérieures,  où prennent place 42 personnages :  26 anges et 16 saints. 

    LES TROIS VOUSSURES EXTÉRIEURES.

    Elles sont sculptées de seize anges (plus un)  et, au centre, de huit saints personnages, tous   installés dans des niches à dais gothiques. 

    Je retrouve ici les détails corporels et vestimentaires propres au style du Premier atelier du Folgoët, qui m'avaient intéressés lors de ma visite de La Martyre : les personnages sont vêtus de tuniques longues découvrant à peine les chaussures ; les anges portent  des amicts sur les épaules, dont les rabats forment un col en W ou en oméga, moins caricatural ici qu'à La Martyre, qu' à la cathédrale de Quimper ou qu'au Folgoët, qui relèvent du Premier atelier. Les anges sont imberbes, et leur chevelure forment deux masses en virgule sur le coté du visage. Les saints sont barbus, portent un bonnet phrygien ou un chaperon, et leur col est, pour ce qu'on en voit, souvent fourré et parfois en V. Saints (sauf un) et anges tiennent des phylactères, gardant encore parfois des traces d'inscriptions peintes en lettres gothiques noires. 

    Je suggère de voir dans les huit personnages, complétés par huit autres dans les voussures internes, quinze prophètes bibliques et le dernier (chronologiquement) d'entre eux, Jean Baptiste. Leur prophéties, portées par les phylactères, ont disparu, mais on peut penser qu'il s'agissait des versets mis en relation en typologie biblique avec le Nouveau Testament.

    Il y aurait donc ici les cinq grands prophètes Isaïe, Jérémie, Baruch, Ézéchiel et Daniel, et dix petits prophètes. Leur prophétie témoigneraient, dans une lecture de typologie biblique, de la naissance et du sacrifice d'un Rédempteur, au même titre que les prophètes du "Credo prophétique". Ils précéderaient, sur l'arche extérieure du porche, les douze apôtres et leur "Credo apostolique" alignés sous la voûte. On peut opposer à cette hypothèse la présence sur la face inférieur d'un personnage biblique couronné, sans-doute Salomon.

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    Le coté gauche.

    Les deux premiers anges ont un beau col en oméga.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Voussures : le coté droit.

     

    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Dans la voussure médiane de ce deuxième registre se trouve le seul saint identifiable. C'est aussi le seul qui soit nu-tête. L'agneau pascal qu'il tient sur l'avant-bras gauche en le désignant de l'index droit le désigne comme celui qui s'écria Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde (Jn 1,29). C'est donc Jean-Baptiste, le Précurseur, le Prophète installé dans le désert des rives du Jourdain, et on peut le reconnaître à un autre détail, la peau de chameau dont il est vêtu. La tête de l'animal tombe entre les jambes, tandis que le saint a noué les pattes en guise de ceinture.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Le dernier personnage de la voussure centrale est habillé comme un seigneur du XVe  siècle, avec une robe fourrée en bas et au niveau du col, et un chaperon très bien représenté.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    L'ange médian de la voussure interne.

    Sa banderole est presque déchiffrable. ---FELI CET --. Il suffirait sans-doute d'un peu de patience pour la lire.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    LES DEUX VOUSSURES INTÉRIEURES.

    Elle reprennent la même disposition que les voussures extérieures. La voussure externe comporte une succession de huit personnages bibliques (Prophètes ?) barbus et coiffés de superbes chaperons ou bonnets ou, dans un cas, d'une couronne, tenant un phylactère. Ils voisinent la succession de huit anges sur la voussure interne, tenant leur banderole en travers de leur robe très bouffante à la taille, et affichant un demi-sourire angélique.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    L'inscription lapidaire : 1616.

    M : MA 

    DERIEN : P.

    F : 1616

    Elle témoignerait du remontage au XVIIe siècle du chevet, qui a conservé l'ancien fenestrage du XVIème siècle. Les travaux auraient été commandités par un prêtre-fabricien (:P / F) dénommé Derien, au même titre que le portail sud commandité par De Launay, prêtre et gouverneur. 

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    Porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Le cadran solaire en schiste: 1587.

    15 rayons sont gravés autour d'une étoile à 8 branches centrale. Ces rayons pointent vers des chiffres arabes, de 1 à 7 et de 5 à 12. Le registre supérieur comporte le cartouche et son chronogramme 1587, entouré de fleurs. Sur le cercle extérieur, 11 loges cintrées.

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    Cadran solaire de 1587, porche sud  (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Cadran solaire de 1587, porche sud (1498-1509, Second atelier du Folgoët ) de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    SOURCES ET LIENS.

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    — CHAUSSEPIED (Charles),1914, Notice sur la chapelle de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou,  Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. XLI pages 128-139

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207714b/f191.image

    — COUFFON (René), 1953, L'église de Saint-Herbot , Bulletin Monumental Année 1953 Volume 111 Numéro 1 pp. 37-50

    http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_1_3732

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Plonévez-du-Faou,  Notice sur les paroisses du Diocèse de Quimper

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLONEVFA.pdf

      — LECLERC (Guy), 2000,  "Plonévez-du-Faou, Chapelle Saint-Herbot. La Vierge de pitié assistée d'angelots". Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. CXXIX page 68-71.

    — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle,  1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm; Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395.  Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut

    OPR : Notice sur Saint-Herbot.

    http://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/29-Finistere/29175-Plonevez-du-Faou/138153-ChapelleSaint-Herbot

    — PÉRENNÈS (Henri), 1942, Monographie de la paroisse de Plonévez-du-Faou. Imprimerie bretonne (Rennes) 55 p.: ill.; 21 cm. Pérennès Henri, “Plonévez-du-Faou : monographie de la paroisse,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 19 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9799.

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/bd492284b708d27c6305fbdba8d5639a.pdf

    — Infobretagne "Enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou"

    http://www.infobretagne.com/enclos-saint-herbot.htm

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    Published by jean-yves cordier - dans Saint-Herbot
    29 mars 2017 3 29 /03 /mars /2017 21:59

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    En 1997, l'atelier de Gilbert Le Goël (actuellement Coreum) à Bieuzy-les-Eaux (56) a restauré une pietà qui avait été précédemment inscrit au à l'inventaire supplémentaire par Isabelle Gargadennec, conservateur des antiquités et objets d'art du Finistère.

    Ce fut une révélation, car le groupe sculpté avait été empâté, depuis sa réalisation, par au moins quatre couches de peinture ou d'enduit.

    L'attention des érudits s'est porté sur elle, et Guy Leclerc publia en 2000, dans le Bulletin de la Société d'archéologie du Finistère, une description qui en soulignait l'originalité. 

    Alors que la chapelle, lieu d'un important pèlerinage, avait fait appel à des sculpteurs de kersanton pour son porche (second atelier du Folgoët en 1498-1509) et pour son calvaire (Maître de Guimiliau 1575), c'est un blog de calcaire, du tuffeau d'Angers, qui a été importé pour cette Pietà. 

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    Description.

     

    Elle est signalée sous le nom de Vierge de Pitié dans un inventaire de 1716.

    Emplacement : troisième pilier de la nef coté sud. Elle occupait jadis  le deuxième pilier, près d'un autel qui lui était consacré.

    La Vierge est assise sur un rocher évoquant le Golgotha. Elle est vêtue d'une robe rouge à col en V au dessus d' une chemise, et d'un manteau bleu à large galon doré (les couleurs datent de la restauration). Sa tête n'est pas enserrée par une guimpe, et son voile, qui retombe en plis sinueux, laisse voir les ondulations de ses cheveux blonds. Son visage est rond, avec des sourcils fins légèrement froncés, des yeux lourds et tristes, un nez droit, une bouche étroite et un petit menton. Son genou droit, surélevé, soutient le corps mort de son fils sous l'aisselle droite, tandis qu'elle saisit le bras gauche et retient le bras droit, dans un geste enveloppant que Guy Leclerc qualifie de "très rare sinon unique dans le thème de la pietà".

    Le Christ, les yeux clos et la bouche entrouverte, est décharné, le ventre très creux sous un thorax dilaté à la plaie saignante. 
    Le pagne, de la même couleur et portant le même galon que sa mère, est flottant, ses bords formant des plis en vagues : cela contribue à donner l'impression que c'est le même vêtement qui couvre les deux personnages, selon un procédé régulièrement retrouvé dans les groupes d'Anne trinitaire entre Anne et sa fille. Et, comme dans ces groupes, seul un bout de chaussure ronde sort timidement de la robe. 

    Le thème de la Vierge tenant son fils mort sur ses genoux est apparu sans-doute dans l'Allemagne rhénane au début du XIVe siècle. La statue de Saint-Herbot est datée de la fin du XVe par Guy Leclerc, et du XVIe siècle par Emmanuelle Le Seac'h.

     

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    Pietà aux deux anges de compassion (calcaire polychrome, XVIe siècle), chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Pietà aux deux anges de compassion (calcaire polychrome, XVIe siècle), chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Mais ce sont les deux angelots qui attirent l'attention.

    L'un, agenouillé à droite, tient délicatement le pied droit, transpercé par le clou de la crucifixion. L'autre, à gauche, tend la main vers la main transpercée du Christ et lève les yeux vers la plaie dans un regard empli de compassion, justement rapprochée par Guy Leclerc de "l'étonnement inquiète d'un enfant". 

    Emmanuelle Le Seac'h y voit un héritage de la gestuelle de l'ange visible sur le calvaire de Rumengol (Premier atelier du Folgoët, 1433-1457) puis sur le calvaire de Tronoën (Maître de Tronoën, vers 1470), soulevant tendrement le voile de la Vierge de la pietà, ou penché sur la tête du Christ crucifié, avant de se retrouver sur quatorze pietà produites par l'atelier de Tronoën à Châteauneuf-du-Faou (calvaire du Béron et calvaire du Moustoir),  Saint-Goazec, Collorec, Laz, Saint-Hernin, Plusquellec (22), Carhaix, Kergloff (1581, en calcaire). Le geste tendre est retrouvé par les suiveurs du Maître de Tronoën à Quéménéven, Mezaudren,  Guiscriff, Langonnet, Guengat.

    On pourrait y ajouter la pietà de Ploudiry (1520), où un ange caresse le visage du Christ. Ou celle de Locmélar

    Les anges de douceur se retrouvent dans la pietà de Saint-Herbot, mais aussi dans quatre autres pietà du Finistère du XVIe siècle en calcaire (celles de Plozévet, Penmarc'h, Névez, et Melgven –disparue– ), dans une pietà en granite de Saint-Sauveur au Faou, dans deux pietà du Morbihan en granite (Le Faouët et Meslan) et dans une Assomption de Quimerc'h.  

    Récapitulatif : les deux particularités sont 1) le matériau, du tuffeau angevin et 2) la présence des 2 angelots de compassion. Ces deux particularités sont retrouvées en Basse-Bretagne à Saint-Herbot, à Kergloff, à Plozévet, à Penmarc'h, et à la chapelle de Trémorvézen à Névez. Deux pietà en calcaire, sans angelots se trouvent dans le Morbihan à la chapelle Notre-Dame-la-Blanche à Theix, et de l'église Saint-Pierre-es-liens de Plescop. 

    La  concentration de ce thème dans l'ancien diocèse de Cornouaille ou dans ses confins contraste avec la rareté (a priori, l'absence) des pietà à angelots de compassion ailleurs, dans les grands foyers artistiques du XVe et XVIe siècle, notamment dans la région rhéno-mosane. Cela plaide pour une fabrication locale par des ateliers de sculpture de Basse-Bretagne inspirés par les anges de tendresse des calvaires de Rumengol et de Tronoën, et cela écarte l'hypothèse de l'importation d'œuvres déjà sculptés hors Bretagne. "On est ainsi conduit à penser que des ateliers de sculpture de Basse-Bretagne ont importé des pays de la Loire ou de Normandie, par voie fluviale ou par cabotage, des blocs de calcaire utilisés dans la statuaire comme dans l'art funéraire." (Guy Leclerc)
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    Pietà aux deux anges de compassion (calcaire polychrome, XVIe siècle), chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Pietà aux deux anges de compassion (calcaire polychrome, XVIe siècle), chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Pietà aux deux anges de compassion (calcaire polychrome, XVIe siècle), chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Pietà aux deux anges de compassion (calcaire polychrome, XVIe siècle), chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    La pietà de l'église Saint-Demet à Plozévet présente la particularité d'être très ressemblante avec celle de Saint-Herbot, si bien qu'on peut affirmer qu'elle est du même sculpteur. Mais les deux anges sont placés à gauche, l'un tendant la main vers la joue du Christ.

    Je n'en proposerai que cette vilaine photo, en attendant mieux.

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    Pietà, XVe siècle, calcaire polychrome, église Saint-Demet, Plozévet. Photographie lavieb-aile.

    Pietà, XVe siècle, calcaire polychrome, église Saint-Demet, Plozévet. Photographie lavieb-aile.

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    SOURCES ET LIENS.

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    — CHAUSSEPIED (Charles),1914, Notice sur la chapelle de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou,  Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. XLI pages 128-139

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207714b/f191.image

    — COUFFON (René), 1953, L'église de Saint-Herbot , Bulletin Monumental Année 1953 Volume 111 Numéro 1 pp. 37-50

    http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_1_3732

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Plonévez-du-Faou,  Notice sur les paroisses du Diocèse de Quimper

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLONEVFA.pdf

      — LECLERC (Guy), 2000,  "Plonévez-du-Faou, Chapelle Saint-Herbot. La Vierge de pitié assistée d'angelots". Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. CXXIX page 68-71.

    — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle,  1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm; Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395.  Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut

    PÉRENNÈS (Henri), 1942, Monographie de la paroisse de Plonévez-du-Faou. Imprimerie bretonne (Rennes) 55 p.: ill.; 21 cm. Pérennès Henri, “Plonévez-du-Faou : monographie de la paroisse,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 19 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9799.

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/bd492284b708d27c6305fbdba8d5639a.pdf

    Infobretagne "Enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou"

    http://www.infobretagne.com/enclos-saint-herbot.htm

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    Published by jean-yves cordier - dans Saint-Herbot
    19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 22:30

    L'enclos paroissial de Saint-Herbot à Plonévez-du-Faou IV. Le porche sud (1498-1509) par le Second atelier du Folgoët : les Apôtres et le Credo apostolique.

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    — Sur la chapelle Saint-Herbot, voir :

     

    — Sur ce thème du Credo apostolique, voir :

     

    — Voir aussi d'autres porches du Finistère, dans l'ordre chronologique : 

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    INTRODUCTION.

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    —Datation du porche : 1498-1509.

    Le porche est parfaitement daté par l'inscription donnant à l'intérieur le début des travaux en 1498 : MESSIRE IEHAN DE LAVLNAY P[RE]B[T]RE GOVVERNEVR DE CEANS FIST FAIRE CEST PORTAL COMENCE[ME]NT LE PREMIER IOVR DE IVITET LAN MIL QVATRE CETS QVATRE VINTS DIX OVIT   "Messire Jean de Launay prêtre gouverneur de céans fit faire ce portail dont la construction commença le premier jour de juillet  de l'an 1498."

    — Datation des Apôtres : 1481.

    Les statues des Apôtres ont de même style que celle de Saint-Herbot, sur la console de la porte d'entrée, avec son inscription : S[anctus] HERBAUD LA[N] M CCCC IIII XX I : Saint Herbaud l'an 1481.

    Les statues de l'intérieur du porche seraient donc antérieures au porche lui-même. Surprenant, non ?

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    Statue de saint Herbot et plaque de fondation, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Statue de saint Herbot et plaque de fondation, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Statue de saint Herbot et plaque de fondation, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Statue de saint Herbot et plaque de fondation, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Statue en kersanton polychrome de Saint Herbaud. Trumeau de la porte géminée au fond du porche.

    Le saint protecteur des bêtes à cornes, dont la tête et la barbe sont encadrées par la capuche d'une longue pèlerine, a calé son bâton de marche, ou de pasteur d'âme, dans le creux de son bras pour présenter un livre saint ouvert à une page particulièrement intéressante qu'il désigne de son majeur. L'homme de peu de foi que je suis n'a rien su y lire, hélas.

    Ah, encore un détail : voyez-vous la petite houppe de son front, posée comme une petite pâtisserie insolite au sommet de ce phare de sainteté ? Nous allons la retrouver sur le chef de presque tous les apôtres, comme un bibelot de collectionneur monomaniaque posé sur chaque desserte, ou la signature tarabiscotée du sculpteur. 

    Herbot  est pied nus dans de grosses éponges bleues qui s'efforcent de ressembler à des feuillages.

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    Statue de saint Herbot (1481) , porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Statue de saint Herbot (1481) , porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Socle de la statue de saint Herbot, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Socle de la statue de saint Herbot, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Socle de la statue de saint Herbot, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Socle de la statue de saint Herbot, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Plaque de fondation de 1498, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Plaque de fondation de 1498, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    —Attribution : le Second Maître du Folgoët (1458-1509) ou Atelier des enfants du Maître du Folgoët.

    Le porche sud de Saint-Herbot est attribué à l'atelier qui édifia aussi le porche — très similaire — de Plourac'h (1458-1488) en Côte d'Armor, atelier qu'Emmanuelle Le Seac'h nomme "le second atelier du Folgoët". En effet, celui-ci s'est cantonné à reproduire le style du Premier atelier ducal du Folgoët (1423-1468), et à perpétuer l'esprit des bâtisseurs de porche de ses sculpteurs, dont nous avons examiné le travail sur kersanton à La Martyre (1450-1468), et à Rumengol (vers 1468).

    De façon générale, le style des sculptures des "enfants est plus lourd et plus raide que celui des "parents", et on s'éloigne de la souplesse et de la grâce qui caractérisent le premier Maître du Folgoët  pour gagner plus de raideur et d'hiératisme. Les deux porches de ce second atelier ont aussi leurs particularités : ils sont voûtés d'ogives et sont exhaussés. On trouve à l'étage une chambre des archives de la fabrique, accessible par une tourelle d'escalier. Enfin les contreforts sont dotés de pinacles. Le granite est utilisé pour l'architecture alors que le kersanton est réservé aux sculptures des Apôtres ou à la plaque de fondation.

    Or, à Plourac'h, un registre de paroisse indique que le porche fut bâti par "les enfants du célèbre maître qui construisit la merveille du Folgoët" : les sculpteurs du second atelier sont donc de la même famille que le Maître du Folgoët.

    Comme au Folgoët, comme à Quimper et comme à Saint-Fiacre du Faouët, l'influence ducale est attestée à Saint-Herbot, puisque le duc Jean V y a fait des donations, faisant dire pour la somme de cinq livres et quatre sols des messes en 1424 à l'intention de sa fille Isabelle, reine de Sicile.  De même, Anne de Bretagne accorda une rente de dix louis pour deux messes par semaine lors de son mariage avec Charles VIII en 1491, prorogeant ce don en 1509. Ces dates de 1491 et 1509 sont à rapprocher de celles du porche.

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    DESCRIPTION. 

     

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    Le porche intérieur de Saint-Herbot.

    Il réunit deux travées sur croisées d'ogives, et ses parois sont scandés par des nervures prismatiques. Les statues en kersanton des Apôtres sont disposés à l'intérieur du porche dans des niches à dais gothiques, en kersanton également. Elles sont posées sur des consoles à feuillage gras, surmontant une frise de niches aveugles surmontées d'accolade gothiques à crochets et fleuron.

     L'intérieur est profond de deux travées sur croisées d'ogives. Les niches abritent  sous leurs dais les statues des Apôtres, reconnaissables à leurs noms gravés et leurs attributs. Au-dessus de la porte d'entrée, la statue en pierre de saint Herbot, déjà présentée.

     

    Je suivrai ici, parfois très fidèlement, la description donnée par Emmanuelle Le Seac'h pages 96 à 98 de son ouvrage. Je débuterai par cette citation :

    "Ici aussi, les Apôtres sont caractéristiques du style du second atelier du Folgoët. Ils ne tiennent pas leur tête de la même façon ; ils l'inclinent d'un coté ou de l'autre. Les drapés des tuniques tombent à la verticale en forme de bec marqué au niveau des pieds. Des plis variés se dessinent pour les manteaux : en U étagés, en volutes. Pour certains, les manteaux ouverts laissent voir la tunique ceinturée à la taille et blousante. Les fronts sont larges et bombés. Les cheveux longs descendent sur les épaules. les barbes sont méchées en stries ondulantes et incurvées comme à Plourac'h. Une petite houppe sur le dessus termine quelques coiffures. Les barbes sont bifides et s'enroulent sur elles-mêmes à leur extrémité pour André, Jacques le Majeur, Thomas, Mathias. Certaines sont juste échancrées sur le milieu comme celles de Philippe, Barthélémy, Simon. Elles sont toutes pointées vers l'avant. Jean est imberbe, conformément à la tradition. Ses cheveux en mèches bouclés rappellent les anges du tombeau de Gatien de Monceau à Quimper. Le nez des Apôtres sont droits et les narines creusées. Le philtrum est bien net."

    Polychromie.

    Les statues conservent les traces des statues "peintes et dorées" observées par Mérimée en 1835. Cette dorure, dont on imagine la magnificence, est encore bien visible sur le manteau de saint Jean.

    Disposition. 

    Les Apôtres sont identifiables sans ambages par leur nom sculpté en caractère gothique sur le socle de leur statue, ce qui supprime une source très régulière d'hésitations et d'avis divergents dans les autres porches. Les attributs spécifiques ne sont portés que par quatre apôtres, puisqu'ils ne servent plus à l'identification.  De plus, le texte de leur phylactère, correspondant à l'article du Symbole des Apôtres qui leur correspond, est également sculpté, alors qu'il est souvent effacé ailleurs après avoir été peint. .  Nous disposons donc d'une série du Credo apostolique complète et d'une correspondance certaine entre titulaire et articles du Credo. 

    La séquence suivie est celle du Canon romain, Pierre-André-Jacques-Jean-Thomas-Jacques-Philippe- Barthélémy-Matthieu-Jude-Simon-Matthias, modifiée selon  l'ordre courant où  la même succession se termine par Simon-Jude-Matthias.


     

    Cet ordre, et l'attribution des articles du Credo, obéit à celui établit par le Sermon du Pseudo-Augustin : Sermo CCXLI De symbolo, P.L. 39 col; 2190 ; C'est aussi l'ordre du Speculum Theologiae ou Verger de Soulas du XIIIe siècle, Bnf Fr 9220 folio 13v ; des Grandes heures du duc de Berry (1409) folio 1r à 6v  ; du  Psautier de Jean de Berry, BNF latin 13091, dont les enluminures sont dues à André Beauneveu en  1380-1400 .

    Le texte des phylactères est celui du Symbole des Apôtres (Credo in Deum), qu'on ne confondra pas avec le Credo, ou Symbole de Nicée (Credo in unum Deum), récité lors de la messe.

     

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    1. Pierre. Clef. Credo in Deum Patrem omnipotentem, Creatorem celi et terre.

    2. André. Croix de saint-André. Et in Ihesum Christum, Filium eius unicum, Dominum nostrum

    3. Jacques le Majeur. Bourdon, chapeau, besace. qui conceptus est de Spiritu Sancto, natus ex Maria Virgine.

    4. Jean. Plume de l'évangéliste. passus sub pontio pilato, crucifixus, mortuus, et sepultus.

    5. Thomas . descendit ad inferna, tertia die resurrexit a mortuis,

    6. Jacques le Mineur. ascendit ad celos, sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis.

    7. Philippe. inde venturus  iudicare vivos et mortuos.

    8. Barthélémy. Coutelas. Credo in Spiritum Sanctum

    9.Matthieu. sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem .

    10. Simon. remissionem peccatorum.

    11. Jude Thaddée. carnis resurrectionem

    12. Mathias. vitam eternam. Amen

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    Épigraphie lapidaire en latin.

    Cette épigraphie est l'un des intérêts majeurs de ce porche. Pour la mettre en valeur, j'ai utilisé le procédé de l'estampage humide suggéré par l'abbé Y-P. Castel et qui consiste à tamponner légèrement la surface de la lettre en relief avec une éponge humide.  Le corpus, sculpté en réserve,  en lettres gothiques,  se divise en deux ensembles, celui du texte du Credo sur les phylactères, et celui des noms des Apôtres sur les socles, en caractères plus petits, et probablement d'une autre main.

    Le premier ensemble abonde en signes abréviatifs imposés par la nécessité d'adapter la longueur variable des articles de la profession de foi à la taille réduite et fixe des banderoles. C'est le tilde (un simple tiret suscrit) qui est principalement utilisé, pour remplacer les lettres -n- et -m-, comme dans l'incipit Credo in deum omnipotentem qui devient "Credo i deu oipotete". Le tilde remplace parfois un groupe de lettres, comme dans patrem qui devient "p~trem".   L'autre procédé utilisé pour gagner de la place est celui des lettres conjointes (accolées) comme, pour le premier article, le -do- du Credo, le -de- de deum, .

    L'écriture de type textura se caractérise par :

    • l'absence de ponctuation de séparation des mots (sauf le deux-points encadrant "petrus")

    • des fûts droits, réguliers, épais, cassés en biais à 45° aux extrémités par des empâtements en losange (les apex)

    • l'absence de lettres capitales (mais des majuscules ornées, inconstantes, en début de nom ou d'article de foi) . Les majuscules étaient peut-être peintes en rouge vermillon, comme en calligraphie des manuscrits. Remarquer le S de l'apôtre Simon.

    • les jambages sont soit pattés (le -p ), soit prolongés d'une volute sinueuse rappelant la trompe d'éléphant ( elephantrüssel)

    • La lettre -s minuscule  comporte deux graphies (s et ſ) selon sa position de la lettre dans un mot. En fin de mot, le -s est élégamment barré  d'une diagonale formée par les deux barres de ses extrémités et se prolongeant très haut et très bas (cf "andreas"). Ces barres sont droites  (noms des apôtres) ou bouclées ("natus" du phylactère de Jacques M, par exemple). 

    • La graphie de Symon avec un point sur le Y se retrouve sur les Grandes Heures du duc de Berry . De même, les graphies celi ou terre au lieu de caeli et terrae sont attestées dans le Psautier et dans les Grandes Heures du duc de Berry, comme la graphie Ihesum 

    En 1481, l'utilisation de l'écriture gothique n'a rien d'anachronique. 

    Plaisir esthétique. 

    Dans sa préface à sa traduction de la Bible d'Amiens de Ruskin, Marcel Proust prétend ( en parfait démenti de sa vie et de son œuvre) que le plaisir d'érudition altère le plaisir esthétique et ajoute "Une sorte de retour sur soi-même est inévitable dans ces joies mêlées d'érudition et d'art où le plaisir esthétique peut devenir plus aigu, mais non rester aussi pur".

    Je suis persuadé (comme lui, au fond) du contraire, mais  je serais peiné si, dans ma présentation de ce porche, les données documentaires occultaient ("altéraient") l'intensité de mon admiration : c'est elle qui est ici première, c'est elle qui guide mon geste de photographe, c'est elle que je veux avant tout partager. Tout le baratin précédent n'aura qu'un rôle ancillaire et sera le caudataire de la Beauté  du travail du sculpteur. 

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    LES SIX APÔTRES DU COTÉ EST.

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    1. Saint PIERRE. PETRUS.  Credo in Deum Patrem omnipotentem, Creatorem celi et terre.

    — Attribut : la clef. La calvitie temporo-frontale respectant un toupet médian (qui n'a rien de spécifique ici).

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    Saint Pierre,  porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Pierre, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint Pierre, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Pierre, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription. 1er article : CREDO IN DEUM PATREM OMNIPOTENTEM CREATOREM CELI ET TERRE  : "Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre."

    Voir le Psautier du duc de Berry folio 10r .

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    Saint Pierre, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Pierre, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du nom :

    : PETRUS :

    Voir les Grandes Heures du duc de Berry folio 1r : S. PETRUS

     

     

     

    Saint Pierre, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Pierre, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    2. Saint ANDRÉ. ANDREAS. Et in Ihesum Christum, Filium eius unicum, Dominum nostrum.

    — Attribut : la croix en X où l'apôtre fut crucifiée.

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    Saint André, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint André, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint André, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint André, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du phylactère : ET IN IHESUM CHRISTUM FILIUM EIUS UNICUM DOMINICUM NOSTRUM : "Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ".

    Voir le Psautier du duc de Berry folio 10r

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    Saint André, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint André, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint André, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint André, Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du nom :

    ANDREAS

    Voir Grandes Heures du duc de Berry folio 1v.

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    Andreas, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Andreas, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    3. Saint JACQUES LE MAJEUR. JACOBUS .  qui conceptus est de Spiritu Sancto, natus ex Maria Virgine.

    — Attribut : Bourdon (dont le nœud portait sans-doute la gourde calebasse aujourd'hui brisée), chapeau à coquille, besace à coquille, baudrier à coquilles.

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    Saint Jacques le Majeur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jacques le Majeur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du phylactère : QUI CONCEPTUS EST DE SPIRITUO SANCTO NATUS EX MARIA VIRGINE  : "qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie".

    Voir Psautier du duc de Berry folio 12r 

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    Saint Jacques le Majeur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jacques le Majeur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint Jacques le Majeur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jacques le Majeur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du nom :

    JACOBUS

    Voir Grandes Heures du duc de Berry folio 2r : S. iacobus maior.

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    Jacobus, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Jacobus, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    4. Saint JEAN. JOHANNES.  passus sub pontio pilato, crucifixus, mortuus, et sepultus.

    — Attribut : plume [plutôt que palme] de l'évangéliste ; Visage imberbe ; Coiffure capillaire "solaire". Robe dorée.

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    Saint Jean,  porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jean, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du phylactère : PASSUS SUB PONTIO PILATO CRUCIFIXUS MORTUUS ET SEPULTUS : "a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli".

    Psautier du duc de Berry folio 14r : on retrouve le y doté d'un point correspondant à la forme abrégée et resserrée de notre porche : p[on]tiopylato. 

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    Saint Jean,  porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jean, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint Jean,  porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jean, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint Jean,  porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jean, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du nom : JOHANNES

    Voir Grandes Heures du duc de Berry  folio 2v : "Sus IOHANES EVANG[el]I" Curieusement, dans cette enluminure, Jean est barbu.

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    Johannes,  porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Johannes, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    5. THOMAS. THOMAS . descendit ad inferna, tertia die resurrexit a mortuis,

    — Attribut non spécifique : le livre (fermé, à fermoir, tenu par la tranche de queue, tranche de gouttière tournée vers nous) .

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    Saint Thomas,  porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Thomas, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint Thomas,  porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Thomas, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du phylactère : DESCENDIT AD INFERNA TERTIA DIE RESURREXIT A MORTUIS :  "est descendu aux enfers ; le troisième jour est ressuscité des morts".

    Comparer au folio 16r du Psautier du duc de Berry qui  emploie aussi la forme "ad inferna" « dans les enfers » (et non ad inferos, une « descente dans les sphères souterraines »). La situation basse, souterraine des Enfers, qu'implique le verbe descendus, relève de la conception hébraïque d'un monde à trois étages (ciel, terre, monde souterrain ou chéol en hébreu), différente de la conception helléniste où la terre se meut librement dans l'espace, entourée de la région sublunaire réservée aux esprits des hommes et des puissances démoniaques, et de la région supralunaire réservée aux dieux.  Voir Hans Küng. La même forme est retrouvée dans les Grandes Heures du duc de Berry.

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    Saint Thomas,  porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Thomas, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du nom : THOMAS.

    Voir Grandes Heures du duc de Berry folio 3r

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    Saint Thomas,  porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Thomas, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    6. Saint JACQUES LE MINEUR. JACOBUS MINOR. ascendit ad celos, sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis.

    — Attribut non spécifique : le livre (fermé, tenu par le dos, fermoir rabattu sur le plat de devant).

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    Saint Jacques le Mineur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jacques le Mineur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du phylactère : ASCENDIT AD CELOS SEDET AD DEXTERAM DEI PATRIS  OMNIPOTENTIS   "est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant"  .

    Voir le Psautier du duc de Berry folio 18r

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    Saint Jacques le Mineur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jacques le Mineur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du nom :  JACOBUS MINOR

    Voir les Grandes Heures du duc de Berry folio 3v. Jacobus minor

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    Saint Jacques le Mineur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jacques le Mineur, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    LES SIX APÔTRES DU COTÉ OUEST.

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    . Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    . Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Diaporama : les six apôtres du coté ouest. Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.
    Diaporama : les six apôtres du coté ouest. Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.
    Diaporama : les six apôtres du coté ouest. Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.
    Diaporama : les six apôtres du coté ouest. Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.
    Diaporama : les six apôtres du coté ouest. Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Diaporama : les six apôtres du coté ouest. Porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    7. Saint PHILIPPE. PHILIPPUS. inde venturus  iudicare vivos et mortuos.

    — Attribut : non spécifique : le livre, (tenu, par l'intermédiaire du manteau,  ouvert face au spectateur. La patte du fermoir est rabattue sur le coté et se pose sur le phylactère. On sent que le sculpteur s'amuse à ces variations sur un thème.)

    — Inscription du phylactère  : INDE VENTURUS  IUDICARE VIVOS ET MORTUOS   : "d'où il viendra pour juger les vivants et les morts."

    Voir le Psautier du duc de Berry folio 20r. inde venturus est iudicare vivos et mortuos, avec la traduction en moyen français : "Il est avenir iugier les vis et les mors."

    — Inscription du nom : PHILIPPUS.

    Voir les Grandes Heures du duc de Berry folio 4r : Philippus.

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    L'apôtre Philippe, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    L'apôtre Philippe, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    L'apôtre Philippe, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    L'apôtre Philippe, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    8. Saint Barthélémy. BARTHOLOMEUS. Credo in spiritum sanctum.

    — Attribut : le coutelas qui servit à son supplice (il fut dépecée).

     

    — Inscription du nom : BARTHOLOMEUS.

    Voir les Grandes Heures du duc de Berry folio 4v : S. bartholomeus.

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    Saint Barthélémy, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Barthélémy, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint Barthélémy, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Barthélémy, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du phylactère : CREDO IN SPIRITUM SANCTUM  : "Je crois en l'Esprit-Saint".

    Voir le Psautier du duc de Berry folio 22r : emploi dans les deux cas des lettres conjointes -do du Credo.

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    Saint Barthélémy, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Barthélémy, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    9. Saint MATTHIEU. MATHEUS. sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem.

    — Attribut non spécifique : le livre (ouvert à mi-volume, mais tenu dans le sens perpendiculaire de celui de la lecture. Le pouce est placé du coté de la tranche de queue, puisque la patte du fermoir, fixé sur le plat verso, pend vers le bas).

     

    — Inscription du nom : MATHEUS.

    Voir les Grandes Heures du duc de Berry folio 5r  : Matheus

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    Saint Matthieu, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Matthieu, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint Matthieu, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Matthieu, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du phylactère : SANCTAM ECCLESIAM CATHOLICAM SANCTORUM COMMUNIONEM   : "à la sainte Église catholique,  la communion des saints".

    Voir le Psautier du duc de Berry folio 24r  ; comparer avec la forme abrégée ici par les lettres conjointes -ho de catholicam et l'abréviation radicale d'ecclesiam et de sanctorum. Le S initial est comparable dans les deux inscriptions.

    .

     

    Saint Matthieu, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Matthieu, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    10. Saint SIMON. SYMON. remissionem peccatorum

    — Attribut non spécifique : le livre (fermé, tenu verticalement, tranche vers nous).

    — Inscription du phylactère : REMISSIONEM PECCATORUM : " la rémission des péchés".

    Voir le  Psautier du duc de Berry folio 26r.

     

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    Saint Simon, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Simon, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint Simon, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Simon, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du nom : SYMON.

    Voir  les Grandes Heures du duc de Berry folio 5v utilisant la même graphie avec un Y surmonté d'un point.

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    Saint Simon, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Simon, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    11. Saint JUDE-THADDÉE. JUDAS. carnis resurrectionem.

    — Attribut non spécifique : le livre (fermé, première de couverture face à nous).

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    Saint Jude-Thaddée, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jude-Thaddée, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint Jude-Thaddée, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jude-Thaddée, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du phylactère : CARNIS RESURRECTIONEM : " la résurrection de la chair".

    Remarquez la barre verticale du C majuscule , et les volutes en diagonale du S de CARNIS.

    Voir le Psautier du duc de Berry folio 28r.

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    — Inscription du nom : JUDAS.

    Voir les Grandes Heures du duc de Berry folio 6r qui préfère la mention S. Thadeus.

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    Saint Jude-Thaddée, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Jude-Thaddée, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    12. Saint MATTHIAS. MATHIAS. vitam eternam. Amen

    — Attribut non spécifique : le livre (fermé, présenté tranche face à nous).

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    Saint Matthias, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Matthias, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    Saint Matthias, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Matthias, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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    — Inscription du phylactère : VITAM ETERNAM AMEN : "  la vie éternelle amen."

    Notez le V majuscule.

    Voir le Psautier du duc de Berry folio 30r .

    — Inscription du nom : MATHIAS.

    Voir les Grandes Heures du duc de Berry folio 6v.

     

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    Saint Matthias, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

    Saint Matthias, porche sud de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      .

      SOURCES ET LIENS.

      — CHAUSSEPIED (Charles),1914, Notice sur la chapelle de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou,  Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. XLI pages 128-139

      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207714b/f191.image

      — COUFFON (René), 1953, L'église de Saint-Herbot , Bulletin Monumental Année 1953 Volume 111 Numéro 1 pp. 37-50

      http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_1_3732

      — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur les paroisses du Diocèse de Quimper

      http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLONEVFA.pdf

      — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014,  Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395  Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 95-100.

      — MÂLE (Emile), 1908, L'art religieux à la fin du Moyen-Âge en France, Paris, Colin, page 248-252 

      https://archive.org/stream/lartreligieuxde00ml#page/246/mode/2up/search/credo

      — MANDRAGORE : Credo / Apôtres

      http://mandragore.bnf.fr/jsp/switch.jsp?classement=1&niveauRech=3&idRech=499&idPere=639&division=Mix&desc=cr%E9do.ap%F4tres&idDesc=6673

      Grandes heures du Duc de Berry horae ad usum parisiensem, Latin 919 (1409) 

      — MÉRIMÉE (Prosper), 1836, Notes d'un voyage dans l'ouest de la France , Fournier, page 167.

      https://books.google.fr/books?id=KOBdAAAAIAAJ&dq=anne+de+bretagne+%22saint-herbot%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

       

      PÉRENNÈS (Henri), 1942, Monographie de la paroisse de Plonévez-du-Faou. Imprimerie bretonne (Rennes) 55 p.: ill.; 21 cm. Pérennès Henri, “Plonévez-du-Faou : monographie de la paroisse,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 19 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9799.

      http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/bd492284b708d27c6305fbdba8d5639a.pdf

       

       

      Infobretagne "Enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou"

      http://www.infobretagne.com/enclos-saint-herbot.htm

      — TOPIC-TOPOS

      http://fr.topic-topos.com/apotres-plonevez-du-faou

      —MONUMENTSHISTORIQUES.FREE.FR

      http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/herbot/herbot.html

      —Infobretagne L'enclos paroissial de Saint-Herbot

      http://www.infobretagne.com/enclos-saint-herbot.htm

      — http://saintherbot.chez-alice.fr/chapelle.htm

      —Images Wikipédia Henri Moreau :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Saint-Herbot_4_Porche_sud_Six_statues_d'ap%C3%B4tres_c%C3%B4t%C3%A9_est.JPG

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Saint-Herbot_5_Porche_sud_Six_statues_d'ap%C3%B4tres_c%C3%B4t%C3%A9_ouest.JPG

      Sur le Credo apostolique :

      Site http://idlespeculations-terryprest.blogspot.fr/2014/02/the-apostles-creed.html

      — Grant Kalendrier et compost des bergiers , 1529, imprimé à Troyes.

      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86095054/f89.item.zoom

       

      — Émile Mâle : http://patrimoine.amis-st-jacques.org/documents/000135_e_male_credo_des_apotres_2.pdf

      —Denis Pichon Note sur les peintures murales de Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren : présence d'un Credo prophétique Société d'émulation des Côtes-d'Armor, 2000, 130, p. 115-122

      — Robert Favreau Les autels portatifs et leurs inscriptions, Cahiers de civilisation médiévale 2003 Volume   46 pp. 327-352 :http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ccmed_0007-9731_2003_num_46_184_2865

       — Baptistère de Sienne : http://www.viaesiena.it/fr/caterina/itinerario/battistero/articoli-del-credo/articoli-della-seconda-campata

       — Psautier de Jean de Berry, Enluminures de André Beauneveu 1380-1400 : gallica 

      — RANSON (Lynn) 2002 A franciscan program of illumination Insights and Interpretations: Studies in Celebration of the Eighty-fifth .publié par Colum Hourihane  ..pp 84-89 En ligne

       

      — GAY (Françoise) 1993, Le choix des textes des prophètes face aux apôtres au Credo", in Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

      — HASENORH (Geneviève), 1993 "Le Credo apostolique dans la littérature française du Moyen-Âge", Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

      — LACROIX (Pierre) , Renon, Andrée,  Mary, Marie-Claude, Vergnolle, Éliane [Publ.] Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon (1993).Sommaire en ligne 

       — GAULTIER DU MOTTAY (Joachim) Répertoire archéologique du département des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc, 1883-1884, extrait des Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, nouvelle série, T.I, 1883-1884.

       

      — RENON F, relevé du Credo du chœur de la cathédrale de Cambray en 1404 Revue de l'art chrétien: recueil mensuel d'archéologie religieuse, Volume 8 Arras ; Paris 1864 page 262.

      —  RITZ-GUILBERT, Anne 1993 ; "Aspects de l'iconographie du Credo des apôtres dans l'enluminure médiévale", Pensée, image & communication en Europe médiévale : à propos des stalles de Saint-Claude; Besançon; Asprodic L'auteur analyse les Credo typologiques apparus dans l'enluminure du 13e siècle, puis la version originale qu'en donne Jean Pucelle dans le Bréviaire de Bellevill (Paris, B. N., ms lat. 10483) aux environs de 1323-1326. Le peintre a utilisé le Credo des apôtres comme attribut de la vertu personnifiée de la Foi

      SCHMITT (Jean-Claude), 1989  "Les images classificatrices", in Actualité de l'histoire à l'Ecole des chartes: études réunies à l'occasion publié par Société de l'Ecole des charte 1989 pp.311-341.

      — Bréviaire de Belleville, - 1323-1326

      Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville.  vol. I (partie hiver) - vol. II (partie été) -http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8447295h

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      Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Saint-Herbot
      19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 20:44

      L'enclos paroissial de saint-Herbot en Plonévez-du-Faou III. La Passion de la maîtresse-vitre (1556) par Thomas Quéméneur de Morlaix.

       

       

      .

      Sur la chapelle Saint-Herbot, voir :

      — Sur les Passions des maîtresse-vitres du Finistère:

      Toutes les Passions finistériennes sont comparables par leurs cartons, leur facture et leur type d'ornement. La thèse de Roger Barriè est consacrée à leur étude. Plusieurs sont décrites dans mon blog (cf. liens). Beaucoup d'entre elles sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

      et dans le Morbihan :

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      L'actuelle chapelle Saint-Herbot succéda à un premier sanctuaire élevé sur l'ermitage de l'ermite Herbaud ou Herbot et détruit lors des Guerres de Succession (1341-1364). Si le porche sud de la chapelle Saint-Herbot fut édifié entre 1498 et 1509, le porche occidental en 1516, les chapelles latérales en 1545, c'est en 1556 que les baies orientales furent vitrées, puisque cette date figure sur la baie 0 ou maîtresse-vitre du chœur, sur la baie 2 de la chapelle Saint-Yves au sud, et sur la baie 1 de la chapelle Sainte-Barbe du nord. La  maîtresse-vitre reçut une Passion, selon une tradition retrouvée depuis le début du XVIe siècle dans les églises et paroisses finistériennes. 

      .

      Haute de 7 mètres et large de 3,80 mètres, la maîtresse-vitre comporte six lancettes trilobées sous une rose liée par un rang d'ajours flamboyants. Datée de 1556, elle fut restaurée en 1716 par Claude Leroux, peintre verrier de Telgruc qui répara 12 panneaux. En 1886, les vitraux sont restaurés et complétés par le manufacture du Carmel du Mans sous la direction d'Eugène et Ferdinand Hucher. La dernière intervention est celle du maître-verrier quimpérois Jean-Pierre Le Bihan, avec pièces collées et doublées.

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      Maîtresse-vitre du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Maîtresse-vitre du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      LES LANCETTES.

      Leurs douze panneaux s'organisent en deux registres inférieur et supérieur et en six scènes occupant chacune deux lancettes contiguës. La lecture se fait de bas en haut et de gauche à droite, allant de l'Arrestation du Christ jusqu'au Portement de croix : l'absence de la fin du drame, de la Crucifixion jusqu'à la Résurrection, est surprenante.

      Une autre particularité est d'être légendée, en registre supérieure, selon une tradition médiévale abandonnée ailleurs au XVIe siècle (sauf à la chapelle Saint-Fiacre du Faouët, baie 6, de 1552). Ce matériel épigraphique est précieux.

       

       

      Maîtresse-vitre du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Maîtresse-vitre du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      I. LE REGISTRE INFÉRIEUR .

      1°) Les deux lancettes de gauche. L'Agonie au Mont des Oliviers.

       

      Lancettes A et B du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancettes A et B du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette A : Jésus en prière au Jardin  des Oliviers.

      — Inscription du soubassement : RECTEUR DE PLONEVEZ DU FAOU Mr L'ABBE CARADEC.

      L'abbé Jean-Louis Caradec, né en 1824 à Plogastel-Saint-Germain, fut ordonné en 1849  et nommé à sa cure en 1874 après avoir été vicaire de Fouesnant en 1850, et recteur de Collorec de 1863 à 1874.

      — Panneau peu restauré. Le Christ, agenouillé, est en prière devant le calice de son sacrifice, posé sur des rochers. En arrière-plan, derrière une palissade, les lances des soldats qui viennent l'arrêter, et les toits de Jérusalem en grisaille sur verre bleu.

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      Lancette A  du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette A du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette B. Trois apôtres endormis au Jardin des Oliviers.

      Les trois disciples auxquels Jésus a demandé de veiller avec lui dorment dans l'enclos du jardin : saint Pierre à droite, tenant un glaive ; saint Jacques le Mineur ; et saint Jean à gauche.

      En arrière-plan, les soldats pénètrent dans le jardin, mené par Judas qui tient la bourse aux trente deniers dans la main.

       

      Lancette B du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette B du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Saint Pierre, lancette B du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Saint Pierre, lancette B du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      2°) Les deux lancettes du milieu. Arrestation de Jésus à Gethsémani.

       

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      Lancettes C et D du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancettes C et D du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette C. Le baiser de Judas. Jésus tenant en main l'oreille de Malchus, serviteur de Caïphe.

      Judas porte la bourse pleine du prix de sa trahison.

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      Lancette C  du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette C du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette C, détail.

       

      Lancette C  du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette C du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette D. Saint Pierre tranche de son glaive l'oreille de Malchus.

      Le serviteur tombe en arrière et lâche sa lanterne.

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      Lancette D  du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette D du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette D, détail. Saint Pierre levant son glaive.

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      Lancette D  du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette D du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      3°) Les deux lancettes de droite E et F. Confrontation de Jésus devant Caïphe .

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      Lancettes E et F du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancettes E et F du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette E. Caïphe assis sur une cathèdre.

      Panneau bien conservé.

      Caïphe écoute les arguments, énumérés en comptant sur ses doigts selon la tradition scholastique du compuct digital, des membres du Sanhédrin. Deux Juifs portent un bonnet peu différent d'un chaperon, mais le grand prêtre et un autre membre portent, sur un bonnet en forme de ruche, le croissant au dessus d'une plaque d'argent qui renvoie d'une part au turban de lin du grand prêtre (Mitznefet, ou migbahat), d'autre part au Nezet (lame), plaque d'or fixée à l'avant de la mitznefet en sorte qu'elle reposait sur son front. Ces lames avaient la forme d'une fleur. On y lisait  les mots קדש ליהוה (qodesh le-YHWH), « Consacré à l'Éternel ». Or, effectivement, deux lettres hébraïques se lisent sur la première lame, et deux autres sur la seconde. 

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      Lancette E du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette E du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette E du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette E du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette F. Jésus face au grand prêtre.

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      Ce panneau est entièrement de Hucher, ... et cela ne passe pas inaperçu.

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      Lancette F du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette F du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette F du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette F du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Inscription en pied de lancette F.

      Inscription du soubassement : RESTAURE EN 1886  PAR MM. HUCHER ET FILS SUCCrs  A LA FAB. DU CARMEL DU MANS.

       

       

      Lancette F du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette F du registre inférieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      II. LE REGISTRE SUPÉRIEUR.

      1°) Les deux lancettes A et B de gauche. Présentation de Jésus devant Pilate.

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      Lancettes A et B du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancettes A et B du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Les inscriptions en légendes des deux lancette A et B.

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      VIDENS AUTEM PILATUS QUIA NIHIL PROFIC[ERE[T] SED MAGIS TUMULTUS FIER[E]T INNOCENS EGO SUM A SANGUINE HUIUS IUSTI VOS VIDERITIS MATH XXVII

      Il s'agit des versets 24 et 25 de l'évangile de Matthieu 27 :

       

       videns autem Pilatus quia nihil proficeret sed magis tumultus fieret [accepta aqua lavit manus coram populo dicens]  innocens ego sum a sanguine iusti huius vos videritis

      "Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde."

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      Inscription des lancettes A et B du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Inscription des lancettes A et B du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Inscription de la lancette A du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Inscription de la lancette A du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Inscription de la lancettes B du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Inscription de la lancettes B du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette A : Pilate se lavant les mains.

      Panneau bien conservé. C'est un festival de prouesses techniques : la sanguine est utilisée pour réaliser les marbrures roses, les chaussettes rayées du serviteur, les cheveux et les mains, la fourrure de la pelisse de Pilate, les carnations, les barbes, les rinceaux, les plis des tentures...   Le verre gravé concerne le verre rouge (crevés et orfroi de la robe du serviteur, lacet du troisième personnage), mais aussi le verre bleu (galon de robe de Pilate).

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      Lancette A  du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette A du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette B. Jésus comparaît devant Pilate.

      Ce panneau est entièrement restitué en 1886.

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      Lancette B du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette B du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      2°) Les deux lancettes C et D du milieu. La Dérision du Christ et son Couronnement d'épines.

       

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      Lancettes C et D du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancettes C et D du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Inscription des lancettes C et D.

       

      HG [*] ALII AUTEM PALPAS IN FACIEM EIUS DEDERUNT DICENTES PROPHETIZA NOBIS CHRISTE EST QUI PERCUSSIT TE - 1556 THOUMAS QUEMEN. TQ.

      [*]Le premier monogramme est complexe, il contient un H (?), un O (ou Q, ou G), un R conscrit, un V ou Y.

      Comme l'indique la référence math.xxvi, l'inscription cite deux versets de l'évangile de Matthieu :

      tunc expuerunt in faciem eius et colaphis eum ceciderunt alii autem palmas in faciem ei dederunt dicentes prophetiza nobis Christe quis est qui te percussit

      "Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups de poing et des soufflets en disant : Christ, prophétise; dis-nous qui t'a frappé." Matthieu 26:67-68.

      La signature de Thomas Quéméner. (cf. Couffon ; Castel ; Le Bihan ; Le Guennec)
       

      Le monogramme TQ et la signature Thoumas Quemen sont attribués à Thomas QUÉMÉNER , peintre verrier à Morlaix. Il est cité comme parrain dans les registres paroissiaux de Saint-Mathieu, de 1538 à 1549. C'est sans doute lui qui épouse Anne Colin, dont il a trois enfants entre 1544 et 1547.  En 1543-1544, Thomas Quemener répare les verrières de l'église Saint-Matthieu de Morlaix puis .  travaille aussi pour des réparations à la collégiale Notre-Dame-du-Mur de Morlaix en 1546, à N.D. de Ploujean à Morlaix à la même date

      Le Bihan cite ce reçu concernant N.D. de Ploujean : ,"1546, avoir payé à Thomas Quemener, vitrier, la somme de sexante dis soulz pour quatre paneaulx de vitre blanche faicte en forme de losanges mis et sittués en une fenestre et lumière qui donne la clarté au chantereau (choeur) de ladite église."

       

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      Inscription des lancettes C et D du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Inscription des lancettes C et D du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Inscription de la lancette C du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Inscription de la lancette C du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Inscription de la lancette D du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Inscription de la lancette D du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Panneau C. La Dérision du Christ.

      Les gardes et bourreaux accumulent les moqueries et les outrages.

      Gatouillat et Hérold écrivent : "panneau bien conservé. Fin du XVIe s. ?"

      Comme dans le panneau A, c'est une profusion de verres gravés rouges, bleus et verts.

      Dans un article décisif de 1974, Roger Barrié a dressé un inventaire des verres gravés des vitraux de Bretagne occidentale au XVIe siècle. On y trouve d'abord les explications préliminaires : 

      "Il ne peut y avoir de verres gravés que si ces verres ont été préalablement doublés. Pourquoi ce placage, source de contraintes pour le verrier ? Pour obtenir le verre rouge qui a existé anciennement sous la forme de deux couches, au moins, l'une incolore et l'autre rouge. La feuille de verre incolore, en jouant le rôle de support translucide, permet d'avoir une feuille de verre rouge amincie, car l'oxyde cuivrique est un colorant si envahissant qu'il rendrait opaque une feuille d'épaisseur normale teinte dans la masse . ...D'où l'idée d'user mécaniquement cette couche par endroits pour obtenir une ou deux couleurs de plus sur la même pièce de verre ; cela avait l'avantage d'épargner la coupe et d'affranchir le travail du peintre de la contrainte des plombs- . Ainsi l'invention purement .technique du placage qui était une nécessité pour le verre rouge, donna naissance au procédé mécanique de la gravure si commode pour figurer la finesse et la légèreté de petits détails. Le peintre sur verre est redevable au verrier d'une facilité qui n'est pas sans prolongements esthétiques. La pellicule rouge était entamée par une molette montée sur un tour, avec l'aide d'un mélange abrasif, émeri, eau ou huile . Quoique ce fût à partir de la fin du XVe siècle que la gravure devint d'un usage courant, comme l'ont montré des experts sérieux , les premiers exemples datés remontent vers le premier quart du XIVe siècle . Il faut remarquer que cette invention arrive après celle qui permettait de teindre en jaune le verre par application de sulfure d'argent. "

      Les zones abrasées et rendues transparentes sont ensuite peintes, à leur revers, de jaune d'argent : "La coloration jaune des gravures est obtenue par l'application locale, à l'extérieur, de sulfure d'argent qui pénètre le verre à la cuisson ; mais les exemples ne manquent pas où cette teinture n'a pas pris. Le jaune d'argent possède un rayonnement qui respecte les limites de l'écran rouge qui le circonscrit : ainsi l'effet somptueux gagne en netteté".

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      Puis, Roger Barrié donne la liste des onze sites bas-bretons présentant, à partir de 1530-1540, ces verres. Curieusement, la chapelle Saint-Herbot n'y figure pas. Il constate "la  permanence d'une grammaire élémentaire relevée ailleurs dès le début du XIVe siècle : lisérés simples ou doubles, pois qui se combinent ici en figures géométriques; les compositions à base de fuseaux qui imitent les crevés des vêtements de la fin du Moyen Age et de la Renaissance ont plus de légèreté et d'originalité ; de fines mouchetures jaunes éclairent toute une surface rouge."

      Il divise sa liste en deux sous-ensembles :

      Le premier associe: Cuburien, La Roche-Maurice, Ploudiry, La Martyre (Jessé), Pont-Croix et de Lannédern.

      "Le premier groupe présente une certaine unité stylistique [...]; ici, les gravures furent réservées à la Crucifixion. D'autre part, le jaune d'argent est, dans ce groupe, d'une excellente qualité : coloration soutenue et d'un rayonnement dense.

      Le second groupe, plus tardif, a recours à des verres plaqués bleus et verts en plus du rouge. Il réunit : Saint-Pol, Lampaul-Guimiliau, Pleyben, Bannalec, La Martyre (Dormition).

      " la teinture jaune est parfois assez pâle et les échecs y sont, semble-t-il, plus nombreux. D'une manière générale, le dessin moins appliqué est médiocre et le modelé semble obéir à une sorte de facilité du pinceau qui procède d'un travail rapide".

      La présence de verres gravés rouges, bleus et verts à Saint-Herbot classerait donc cette verrière dans ce second groupe. 

      L'auteur conclue en discutant les voies possibles d'introduction des nouveautés techniques et artistiques en Bretagne Occidentale : arrivée des influences flamandes et germaniques ( le romanisme)  par la mer, et notamment par Morlaix où les vierges à volets entre 1550 et 1590 sont un exemple de l'influence flamande dans la statuaire morlaisienne. Et pénétration des influences françaises par par la haute Bretagne :  l'influence stylistique des ateliers de Chartres, puis de Dreux après 1550 dans les vitraux manceaux et bretons, influence technique des ensembles importants aux confins du Maine et du Perche, Nogent-le-Roi et Alençon.

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      Lancette C  du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette C du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Panneau D. Le Couronnement d'épines.

      Christ restitué en 1886.

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      Lancette D  du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette D du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette D  du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette D du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette D  du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette D du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

       

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      3°) Les deux lancettes E et F de droite. Le Portement de croix.

       

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      Lancettes E et F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancettes E et F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Inscription des lancettes E et F.

      ET BAIULANS SIBI CRUCEM EXIVIT IN EUM QUI DICITUR CALVARIE LOCUM

      HEBRAICE. AUTEM GOLGOTHA UBI CRUCIFIXERUNT EUM ET CUM EO ALIOS DUOS

      Il s'agit d'une citation tronquée de deux versets de l'évangile de Jean :

       et baiulans sibi crucem exivit in eum qui dicitur Calvariae locum hebraice Golgotha

       ubi eum crucifixerunt et cum eo alios duos [hinc et hinc medium autem Iesum] Jn 19:17-18

      "Celui-ci, portant lui-même sa croix, sortit de la ville pour se rendre à l'endroit appelé «Lieu du Crâne» (en hébreu: «Golgotha»). C'est là qu'ils le crucifièrent, lui et deux autres".

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      Inscription des lancettes E et F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Inscription des lancettes E et F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Inscription de la lancette E du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Inscription de la lancette E du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Inscription de la lancette F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Inscription de la lancette F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette E. Le Portement de croix.

      Selon Gatouillat et Hérold "Bien conservé, fin du XVIes?".

      Présence de Jean et Marie en haut à gauche. Notez les  verres gravés rouges bleus et verts.

      Je me suis amusé à rechercher quelques influences possibles en me basant soit sur la diagonale de la corde tendue entre le Christ et le soldat, soit sur la présence de la Vierge et de saint Jean :

      — le retable de La Houssaye à Pontivy vers 1510

      http://www.lavieb-aile.com/article-le-retable-de-la-chapelle-de-la-houssaye-a-pontivy-56-110123223.html

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      — le Portement de croix de Hans Herbst, 1516, Karlsrühe

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Retable_de_Tauberbischofsheim#/media/File:Hans_Herbst_-_Dornenkr%C3%B6nung.jpg

      — Le vitrail de l'hôtel de Cluny, vers 1500, conservé au Musée de Cluny

      http://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/le-portement-de-croix-vitrail.html

       —le Grand Portement de croix de Schongauer,  1486

      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6951455w.r=

      Mais la ressemblance la plus convaincante m'a semblé se faire avec le Retable de Buhl attribué à Martin Schongauer, et dans lequel on retrouve saint Jean et la Vierge  en arrière-plan.

      photo Bernard Chenal in Wikipédia

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Portement_de_Croix#/media/File:Buhl_072.JPG

       

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      Le Portement de croix, lancette E du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Le Portement de croix, lancette E du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Le Portement de croix, lancette E du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Le Portement de croix, lancette E du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Lancette F. Le Portement de croix.

      Lancette F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Le Portement de croix, lancette F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Le Portement de croix, lancette F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Le Portement de croix, lancette F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Le Portement de croix, lancette F du registre supérieur, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      LES AJOURS AU DESSUS DES LANCETTES.
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      Hucher y a restitué en 1886 les armoiries suivantes :

      D'azur au chef d'or chargé de trois pommes de pin de gueules, qui est du Rusquec - de gueules au chef d'argent, qui est de La Marche de Bodriec - fascé de 6 pièces d'or et de gueules, qui est de Kerlech du Chastel du Rusquec - de sable à trois bandes fuselées d'argent, sans doute Le Forestier - d'argent à trois jumelles de gueules au franc canton d'or chargé d'un lion de sable qui est de Beryan ou Berrien-, d'argent au chevron de sable, avec trois quintefeuilles de même, qui est de Rosily de Méros.

       

      La famille du Rusquec.

      Dans un aveu de 1653, le sieur du Rusquec nous apprend qu'en l'église Saint-Herbaud sous le ressort de la juridiction Royale de Châteauneuf-du-Faou, il a plusieurs écussons dans la maîtresse-vitre et dans la nef, que la chapelle du costé de l'Evangile lui appartient à cause de la seigneurie de Kerasnou, et avoir droit de lizière, excabeaux et accoudoire, armoyeries en bosse de ses armes en la dite chapelle. Aux archives départementales de la Loire-Inférieure figure un aveu du chapelain de Saint-Herbot en 1700, le Sieur de Pennanech, aux termes duquel les sieurs du Rusquec ont droit de guet et de garde, au cours des huit jours du grand pardon et de la grande foire. A l'entrée de l'église, le capitaine reçoit une paire de gants neufs des mains du chapelain. Les soldats du guet pénètrent alors dans la chapelle, font la haie depuis la grande porte jusqu'au balustre de l'autel, puis le capitaine passe. entre ses soldats, pour aller baiser la patène: Il se retire ensuite avec le guet, qui continue à veiller jusqu'au lendemain de la grande foire.

      Cette famille possédait  le manoir du Rusquec en Loqueffret ; après le pillage du château lors des combats de la Ligue, il  passa par mariage au Kerlech du Chastel.

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      La famille de la Marche.

      MARCHE (DE LA), en breton MARS (LE), sr dudit lieu, par. de Braspartz, —de Bodriec, de Poulforn et de Quistinic, par. de Locqueffret, — des Tourelles, par. de Lannédern, — du Botmeur, par. de Berrien, —de Lezergué et de Kerfors, par. d'Ergué-Gabéric.

      Anc. ext., réf. 1670, neuf gén.; réf. et montres de 1426 à 1536, par. de Braspartz et Locqueffret, év. de Cornouailles.

      De gueules au chef d'argent.

      Anceau, vivant en 1380, père d'Henry, écuyer de la retenue de Tanguy du Chastel en 1422, marié à Perronnelle du Hilguy, dont : Anceau, qui accompagna le duc Pierre à la cour de Bourges en 1455, et épousa Constance du Botmeur ; François-Louis, chevalier de Saint-Lazare, laissa de Marie-Anne du Botmeur, qu'il avait épousé en 1715: 1° François-Louis, page du Roi en 1739, puis lieutenant des maréchaux de France; 2° Jean-François, lieutenant au régiment de la Reine (dragons), blessé à la bataille de Plaisance en 1746, puis abbé de Saint-Aubin-des-Bois en 1764 et évêque de Léon en 1772, t 1806.

      La branche aînée fondue dans du Chastel-Mezle. La branche des Tourelles fondue dans Lezormel.

      Famille du Rosily.

      Possédait le manoir de Mesros : "Ce manoir se trouvait à environ six kilomètres à l'extrémité sud-est de la paroisse, dans un site admirable au dessus de l'Aulne. De l'autre côté de la rivière lui faisait face le manoir de Rosily, en Châteauneuf-du-Faou,: dont ne reste que quelques vestiges .."

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      Armoiries en haut des lancettes, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Armoiries en haut des lancettes, maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      LA ROSE .

      Création moderne par Hucher. Au centre le Christ en buste,  revêtu d'un manteau royal, puis dans le premier cercle les divers instruments de la Passion et les astres, dans le deuxième cercle les bustes des 12 apôtres,  et dans le cercle extérieur les symboles des 4 évangélistes, et 8 autres symboles chrétiens.

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      Rose de la maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Rose de la maîtresse-vitre (1556) du chœur de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      SOURCES ET LIENS.

      BARRIÉ (Roger) 1979 Étude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle : Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper / ; sous la direction d' André Mussat, 1979 Thèse de 3e cycle : Art et archéologie : Rennes 2 : 1979. Bibliogr. f. 9-32. 4 annexes (vol. 2)

      BARRIÉ (Roger) 1976, Les verres gravés et l'art du vitrail au XVIe siècle en Bretagne occidentale , Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1976 Volume 83 Numéro 1 pp. 35-44

      http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1976_num_83_1_2796

      — CASTEL (Yves-Pascal),  Artistes en Bretagne: Dictionnaire des artistes, artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien Régime , Yves P. Castel, ‎Georges-Michel Thomas - 1987 - ‎Page 302

      CHAUSSEPIED (Charles),1914, Notice sur la chapelle de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou,  Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. XLI pages 128-139

      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207714b/f191.image

      — COUFFON (René), 1953, L'église de Saint-Herbot , Bulletin Monumental Année 1953 Volume 111 Numéro 1 pp. 37-50

      http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_1_3732

      — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur les paroisses du Diocèse de Quimper

      http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLONEVFA.pdf

      — GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel) 2005, Les vitraux de Bretagne Corpus Vitrearum VII,  Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2005, 367 p. 

      LE BIHAN (Jean-Pierre), 2008,  "SaintHerbot, Plonévez-du-Faou", blog du maître verier quimpérois  Jean-Pierre Le Bihan :

      http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/page/38

       

       L E GUENNEC (Louis), 1928, Vieux nom?, Vieux souvcnir:» Quelques anciens Peintres Morlaisiens (PREMIER ARTICLE La Resistance Croix de Morlaix 4 août 1928

      http://mnesys-viewer.archives-finistere.fr/accounts/mnesys_cg29/datas/medias/collections/bibliotheque/presse/4MI042/FRAD029_4MI_042_1928_08_04_001_1928_08_25_004.pdf

       — PÉRENNÈS (Henri), 1942, Monographie de la paroisse de Plonévez-du-Faou. Imprimerie bretonne (Rennes) 55 p.: ill.; 21 cm.  Pérennès Henri, “Plonévez-du-Faou : monographie de la paroisse,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 19 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9799.

      http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/bd492284b708d27c6305fbdba8d5639a.pdf

      PEYRON (Chanoine), 1910, "Églises et chapelles",  Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. XXXVII pages 165-167.

      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207696j/f215.image

      Infobretagne "Enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou"

      http://www.infobretagne.com/enclos-saint-herbot.htm

       

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      Published by jean-yves cordier - dans Saint-Herbot Vitraux
      19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 19:34

      L'enclos paroissial de Saint-Herbot à Plonévez-du-Faou IIb. Le bas-coté nord du chœur (1545) : ses statues et son vitrail de saint Laurent (1556).

       

       

       

      Sur la chapelle Saint-Herbot, voir :

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      Le bas-côté nord du chœur de la chapelle Saint-Herbot  date, par analogie à la chapelle Saint-Yves du bas-côté sud, de 1545. On y trouve  un vitrail du martyre de saint Laurent de 1556 et une statue de saint Laurent, titulaire manifeste de la chapelle. Une statue de sainte Geneviève honore la patronne de Loqueffret, alors l'une des trèves de Plonévez-du-Faou.

      N.B Sainte Barbe était figurée dans un vitrail aujourd'hui disparu mais encore présent en 1716.

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      Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      I. LE VITRAIL DE LA BAIE n°1 : LE MARTYRE DE SAINT LAURENT.

      La baie n°1 mesure 3,50 m de haut et 1,80 m de large. Elle se divise en trois lancettes cintrées à trois panneaux maintenus par deux barlotières, et un tympan, moderne, à une rose de trois soufflets. La verrière a été restaurée en 1716 par Claude Le Roux, peintre vitrier de Telgruc habitant le manoir de Kerédan et qui déposa deux panneaux. En 1886, elle fut restaurée par la Manufacture du Carmel du Mans sous la direction d'Eugène et de Ferdinand   HUCHER, à la demande de l'abbé CARADEC. Enfin, après avoir été victime de vandalisme en 1985,  elle bénéficia de l'intervention du maître-verrier Jean-Pierre Le Bihan  de Quimper, avec collage en remplacement des plombs de casse et doublage des verres.

      Saint Laurent, diacre et martyr fêté le 10 août (alors que passent dans le ciel nocturne les gerbes d'étoiles filantes surnommées les Larmes de saint Laurent), est le plus célèbre des martyrs romains du IIIe siècle. Il doit cette célébrité à son zèle dans le service du pape Sixte II dont il était le diacre, et le gardien des trésors de l'Église. Lors des persécutions de l'empereur Valérien, qui fit mettre à mort Sixte II, il fit distribuer aux pauvres les richesses dont il était garant, plutôt que de les remettre à l'empereur. Condamné à être brûlé vif sur un grill, il subit ce supplice avec l'indifférence des saints, narguant son bourreau en lui disant : Voici, misérable, que tu as rôti un côté ; retourne l'autre et mange". C'est ce moment plein d'humour qui est ici représenté.

       



      Cette scène de saint Laurent sur son grill remplit trois niches surmontés de dais architecturaux ornés de fleurs et feuillages colorés dans les têtes de lancettes. Elle porte la date de 1556 par inscription ancienne sur le cartouche central du soubassement.

      L'évaluation technique donnée par Jean-Pierre Le Bihan dans son blog est très précieuse :
       

      "Verre assez fin pour les verres incolores légèrement verdâtres.  Pour les visages , emploie de deux sortes de verre incolore, le plus blanc est très attaqué. Verre dans l’ensemble avec bulle dans le même sens mais non concentrique. Les rouges sont assez épais. La coupe doit être au fer rouge, propre sur le dessus, écaillée face intérieure. Emploi de sanguine, en lavis sur visage, aux traits, hachuré pour aubes et cheveux, enlevés au bois et à la pointe. Grisaille noir pour les traits de visage. Yeux avec cils, 2 ou 3, qui veulent indiquer la direction du regard. Jaune d’argent léger. Grisaille fragile et difficulté pour enlever les saletés aux emplacements des lèvres du plomb, elles se sont incrustées à la grisaille, d’où collage moins facile et moins propre. Restauration précédente avec projection de grisaille,  ex ; main. Le sol est fait de courbes grisaillées et en enlevés. La restauration d’Hucher est visible dans ces courbes , les siennes trop régulières et trop à plat. Sur les pieds ongles petits par  rapport aux autres XVIe ;" (Jean-Pierre Le Bihan 2008)

       

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      Baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Les lancette A, B et C.

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      Baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      1°) La lancette A à gauche. 

      Bonne conservation.

      Nous voyons trois bourreaux dont deux s’affairent à attiser le feu. Notez sur la photo de détail le foulard noué en tissu rayé, fait d'un verre blanc rehaussé de sanguine.

      Lancette A, Baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette A, Baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette A (détail), Baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette A (détail), Baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      2°) Lancette B au centre.

      Carnation peinte à la sanguine. Nombreuses pièces collées et doublées.

       

      Saint Laurent, déjà nimbé au dessus de sa tonsure, est assis sur le bûcher, mains jointes, les yeux et le visage tournés vers la colombe du Saint Esprit (grisaille et jaune d'argent). La sanguine est utilisée pour les rayures du linge qui le ceint, pour les visages et le corps. Les deux bourreaux, dont l'un porte un fagot, semblent stupéfaits. Le bourreau de droite porte une armure ornée de rinceau ( jaune d'argent) et une jupe de lames métalliques.

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      Lancette B, baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord, chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette B, baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord, chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette B, baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette B, baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      3°) Lancette C à droite.

      Très restaurée, en partie moderne.

      Le tyran entouré de sa cour assiste au martyre. A droite, assis dans un fauteuil il s’agit probablement Valérien. Son voisin doit être Décius.
      Il s’agit de l’instant où après avoir dit à Valérien que » ces charbons m’apportent la fraîcheur, et à toi le feu éternel. » et avoir demandé à Décius de le rôtir de l’autre côté, il leva les yeux au cieux et rendit grâce au Seigneur.

      Inscription HUCHER FILS / LE MANS.

       

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      Lancette C, baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette C, baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette C (détail), baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Lancette C (détail), baie n°1, verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      4°)  Tympan moderne (Hucher ).

      Dans les trois soufflets de cette rose sont figurés en haut deux anges chanteurs qui suivent leur partition, autour d'un ange tenant une couronne, en bas à gauche un ange tenant une palme et une couronne verte, et et en bas à droite un dernier ange tenant un phylactère.

      On y lit le texte suivant :

      SEGNIORQVE FVIT IGNIS QVI FORTIS VSSIS QVAM QVINTVS ACCENDIT "et le feu qui brûle à l’extérieur est moins ardent que celui qui brûle à l’intérieur."

      Cette citation de saint  Augustin est tirée de l'édition latine de la Légende Dorée de Jacques de Voragine par Claudius a Rota parue en 1554 à Lyon chez Maurice Roy et Louis Pesnot (apud Mauricium Roy & Ludovicum Pesnot) ou chez Jean-Jacques de Gabiano sous le titre Legenda, ut vocant, seu sanctorum sanctarumque vitae, au chapitre De Sancto Laurentio du 10 Août. Voir le texte français ici.

      Il est difficile de dire si Hucher l'a puisé dans les sources disponibles en 1886, ou bien s'il a repris une inscription déjà présente sur cette verrière, mais la coïncidence entre la date de création du vitrail et celle de la parution de la Légende à Lyon permet d'envisager la seconde hypothèse. La citation ne figure pas dans les Caractéristiques des Saints du Père Ch. Cahier. Voir le phylactère du tympan du vitrail de saint Yves, dans la chapelle sud.

       

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      Tympan de la verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Tympan de la verrière du Martyre de saint Laurent (1556), Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      II. LES STATUES DE SAINTE GENEVIÈVE ET DE SAINT LAURENT .

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      1°) La statue de sainte Geneviève.

      Sainte Geneviève de Paris (en latin Genovefa), vierge du VIe siècle, patronne de Paris et du diocèse de Nanterre, est représentée en religieuse et tenant un cierge. Elle fait l'objet d'un culte particulier à Loqueffret, à Lannédern et à Brennilis, car on la considère comme une sainte bretonne, sœur de saint Edern, et fondatrice du monastère de Loqueffret. Bien que certains estiment que cette Genovefa bretonne n'est qu'une homonyme de la sainte parisienne, les statues et bas-reliefs la montrent portant les mêmes attributs et relevant du même légendaire que cette dernière. Elle tient le cierge de la Foi, dont la flamme résiste miraculeusement aux tentatives d'un diable qui tente de l'éteindre avec un soufflet.

      Loqueffret étant contiguë de Saint-Herbot, et étant une ancienne trève de Plonévez-du-Faou, cette statue doit donc être rattaché au même culte.

      Voir la discussion et l'iconographie de la sainte dans mon article sur la niche à volets de l'église de Brennilis avec la photo de sainte de l'église de Saint-Suliau à Sizun.

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      Sainte Geneviève, Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Sainte Geneviève, Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      2°) La statue de saint Laurent.

      Le saint martyr est représenté en diacre avec cotte noire et surcot rouge, la manipule passée au poignet gauche, et tenant un livre saint . Dans la main droite, il tient la poignée noire de ce qui devait être son grill.

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      Saint Laurent, Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Saint Laurent, Bas-côté nord de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      SOURCES ET LIENS.

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      CHAUSSEPIED (Charles),1914, Notice sur la chapelle de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou,  Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. XLI pages 128-139

      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207714b/f191.image

      — COUFFON (René), 1953, L'église de Saint-Herbot , Bulletin Monumental Année 1953 Volume 111 Numéro 1 pp. 37-50

      http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_1_3732

      — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Plonévez-du-Faou,  Notice sur les paroisses du Diocèse de Quimper

      http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLONEVFA.pdf

      — GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel) 2005, Les vitraux de Bretagne Corpus Vitrearum PUR, Rennes, 2005, 367 p. page 161.

      LE BIHAN (Jean-Pierre), 2008,  "Saint-Herbot, Plonévez-du-Faou", blog du maître verier quimpérois  Jean-Pierre Le Bihan :

      http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/page/38

      — PÉRENNÈS (Henri), 1942, Monographie de la paroisse de Plonévez-du-Faou. Imprimerie bretonne (Rennes) 55 p.: ill.; 21 cm.  Pérennès Henri, “Plonévez-du-Faou : monographie de la paroisse,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 19 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9799.

      http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/bd492284b708d27c6305fbdba8d5639a.pdf

      — Infobretagne "Enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou" 

      http://www.infobretagne.com/enclos-saint-herbot.htm

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      Published by jean-yves cordier
      19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 19:18

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      Alors que l'église de Brennilis et la chapelle Saint-Herbot de Plonevez-du-Faou possèdent sur panneaux de boiserie la série complète des douze Sibylles, — ces prophétesses de l'antiquité dont les vaticinations supposées furent considérées comme des prédictions de la naissance d'un Sauveur né d'une Vierge et de sa Passion—, et alors que la Poutre de Gloire de Lampaul-Guimiliau montre sur sa face coté chœur ces douze prêtresses païennes encadrant une Annonciation,  d'autres églises n'ont fait appel, dans leur ornementation, qu'à un nombre réduit de celles-ci. 

      C'est le cas à Guimiliau, où sont conservés deux ensembles : les panneaux entourant l'arrière-chœur, qui associent trois Sibylles avec des scènes de l'Enfance du Christ, et les panneaux de la cuve de la chaire à prêcher, où cinq Sibylles dont une seule est identifiable encadrent les quatre évangélistes et les allégories morales et théologales. 

      Souhaitez-vous les découvrir ? Suivez le guide !

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      I. LES TROIS SIBYLLES DE L'ARRIÈRE- CHOEUR.

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       Dans le chœur, derrière l'autel trois élégants bas-reliefs Renaissance alternent avec une Adoration des Mages (2 panneaux),  un Saint Joseph dans la crèche, et une Annonciation  .

       

       

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       1.  La Cimmérienne ?

      Cette Sibylle tient dans la main gauche un objet brisé qui doit correspondre à la corne servant de biberon, l'attribut de la  Cimmérienne.  Elle annonce l' allaitement de l'Enfant par la Vierge. Il est donc logique qu'elle accompagne les panneaux de la Nativité, comme dans les Heures de Louis de Laval folio 22v et 23r. 

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      La Sibylle Cimmérienne, arrière-chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile novembre 2016.

      La Sibylle Cimmérienne, arrière-chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile novembre 2016.

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      On la comparera aux Cimmériennes de Brennilis et de Saint-Herbot (photo lavieb-aile).

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       L'Adoration des Mages, 

      Joseph, Marie et l'Enfant, et un Mage.

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      Adoration des Mages, arrière-chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile novembre 2016.

      Adoration des Mages, arrière-chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile novembre 2016.

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      Adoration des Mages, arrière-chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile novembre 2016.

      Adoration des Mages, arrière-chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile novembre 2016.

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      Saint Joseph dans la crèche.

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      Saint Joseph dans la crèche, arrière-chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile novembre 2016.

      Saint Joseph dans la crèche, arrière-chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile novembre 2016.

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      2. La Sibylle Persique.

       La Persique tenant la lanterne et foulant un serpent  annonce la Vierge foulant le serpent et préfigure l' Immaculée Conception, l'Incarnation et la Nativité où la Vierge donne naissance à celui qui se dira Lumière du Monde. Dans les Heures de Louis de Laval folio 17v, elle précède deux enluminures illustrant les citations de  Jean 8:58 Antequam Abraham fuit ego sum : " Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis.", du verset 5 du Psaume 82   Intellexerunt in tenebris ambulant. "[Ils n'ont ni savoir] ni intelligence. Ils marchent dans les ténèbres.", et de Jean 1 Lux in tenebris lucet. "La lumière luit dans les ténèbres, [ et les ténèbres ne l'ont point reçue]". 

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      La Sibylle persique, panneaux du chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      La Sibylle persique, panneaux du chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Comparez avec Brennilis puis Saint-Herbot (photo lavieb-aile) :

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      3. L'Erythréenne.

       

      "Les Sibylles sont de grandes dames. Parmi les plus belles, les trois femmes de l'arrière-chœur de Guimiliau. Parmi elles l'Erythréenne marche, légère, se retournant souplement comme dans un défilé de mode." (Y-P. Castel)

      L'Erythréenne, tient une fleur car elle aurait annoncé au monde païen la conception par une Vierge. Elle est donc associée à l' Annonciation. Dans les Heures de Louis de Laval folio 19v, elle précède une enluminure de l'Annonciation. Il est probable que ce panneau de  Guimiliau précédait aussi un panneau semblable.

       

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      La Sibylle d'Erythrée, panneaux du chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      La Sibylle d'Erythrée, panneaux du chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Comparer avec la Sibylle d'Erythrée de Brennilis et de Saint-Herbot (photo lavieb-aile) :

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      La Sibylle d'Erythrée (détail), panneaux du chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      La Sibylle d'Erythrée (détail), panneaux du chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Présentation de Jésus au Temple.

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      Présentation de Jésus au Temple, panneaux du chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Présentation de Jésus au Temple, panneaux du chœur de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      II. LES SIBYLLES DE LA CHAIRE À PRÊCHER (1677).

      En 1912, le chanoine Abgrall donnait de cette chaire la description suivante :

       

      "La forme de la chaire est loin d'être gracieuse, mais dans les motifs qui l'ornent on trouve des éléments du plus haut intérêt. Le pied est formé par un groupe de quatre angelots bien gras· ; de la corbeille qui les surmonte partent des gaines en cariatides pour supporter la cuve. Celle-ci  présente quatre pans ornés de médaillons  richement encadrés et richement soutenus. Dans ces médaillons sont les quatre Évangélistes, accostés des vertus théologales et morales : 1°)  La Tempérance avec coupe renversée ; et la Foi avec flambeau ; 2°) la Charité, petits enfants, et la Prudence, avec miroir et serpent ; 3°) la Religion, avec croix et l' Espérance, avec  ancre ; 4°) La Force portant une colonne, et la  Justice avec sa  balance  et une épée. · Deux jolis médaillons miniature, soutenus par de petits anges, représentent David jouant de la harpe et · Moïse portant les tables de la Loi. Dans les quatre angles sont les statues des sybilles.  Enfin: deux autres petits médaillons nous donnent l'inscription suivante:

       RE  :M:H: GVILLERM : SIEVR : RECTEVR :

      LORS: *AN: TANGVY: E: HERVE :LE MEVR :

      FABRIQVES : 1677:"

      *lire : IAN

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      Sa mention des statues des Sibylles restait ... sibylline. C'est en 2006 que son collègue l'abbé Yves-Pascal Castel donna une étude exhaustive des 70 sibylles du Finistère, et leva le voile sur les  prophétesses antiques de cette chaire : "Aux angles de la chaire à prêcher, la présence de la Cimmérienne reconnaissable au biberon en forme de corne laisse à penser que les quatre autres belles statuettes mutilées et désormais privées de leurs attributs distinctifs, la cinquième n'ayant d'ailleurs plus ni visage ni poitrine, représentaient des Sibylles". 

      Tout en découvrant ces belles mutilées, examinons la chaire qui les accueille, dans son ensemble puis panneau par panneau. Je suivrai l'ordre de description d'Abgrall qui débute par le premier panneau de gauche.

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      Chaire à prêcher de Guimiliau (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Chaire à prêcher de Guimiliau (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Chaire à prêcher de Guimiliau (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Chaire à prêcher de Guimiliau (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      1°) Premier panneau. L'évangéliste saint Marc.

      Au centre, saint Marc accompagné de son lion est figuré dans une guirlande tenue par un angelot. L'évangéliste est encadré par la Tempérance tenant une coupe à demi-renversée,  et la Foi tenant un flambeau. 

      Sur l'angle de gauche :  la Sibylle n°1, au dessus d'un médaillon ornemental

       

      Au registre inférieur : un  aigle aux ailes éployées, parmi des rubans et couronnes.

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      Premier panneau, chaire à prêcher de Guimiliau (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Premier panneau, chaire à prêcher de Guimiliau (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Premier angle : La première Sibylle.

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      Première Sibylle, chaire à prêcher de Guimiliau (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Première Sibylle, chaire à prêcher de Guimiliau (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Deuxième Sibylle, tenant un livre.

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      Deuxième Sibylle, chaire à prêcher de Guimiliau (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Deuxième Sibylle, chaire à prêcher de Guimiliau (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Deuxième panneau. 

      Pas de photo, pas de description

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      Troisième Sibylle : la Cimmérienne.

       

      identifiable à la corne à usage de biberon, elle est la seule à être (presque) intacte.

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      La Sibylle Cimmérienne, chaire à prêcher (1667) de l' église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      La Sibylle Cimmérienne, chaire à prêcher (1667) de l' église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Troisième panneau : saint Luc et son taureau.

      Saint Luc est représenté comme un homme âgé, le front dégarni, la tête couverte par son manteau, rédigeant son évangile sous le regard de son Taureau. La guirlande est encadrée par  la Religion, brandissant une croix et l' Espérance,tenant une ancre.

      En dessous, un médaillon montre un vieillard barbu accroché à une sorte de cuve : e serait Moïse tenant les Tables de la Loi.

       

       

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      Troisième panneau : saint Luc et son taureau.  chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Troisième panneau : saint Luc et son taureau. chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Quatrième Sibylle, tenant un livre.

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      Quatrième Sibylle, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Quatrième Sibylle, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Quatrième et cinquième panneaux, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Quatrième et cinquième panneaux, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Cinquième panneau.

      Saint Jean est représenté en homme jeune, imberbe, mais les cheveux longs, rédigeant son évangile sous le regard de son Aigle qui tient le cordon de son encrier et de son plumier. La couronne est encadrée par la Force portant une colonne, et la Justice avec sa balance et une épée.

      En dessous, comme dans le premier panneau, un aigle aux ailes déployées tient les rubans d'une guirlande.

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      Cinquième panneau, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Cinquième panneau, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Cinquième Sibylle.

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      Cinquième Sibylle, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Cinquième Sibylle, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Les inscriptions.

      Premier médaillon à inscription :

      RE :M:H: GVILLERM :

       

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      Premier médaillon à inscription, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Premier médaillon à inscription, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Deuxième médaillon à inscription.

      SIEVR : RECTEVR :

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      Deuxième médaillon à inscription, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Deuxième médaillon à inscription, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Troisième inscription.

      LORS: IAN: TANGVY: E: HERVE :

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      Troisième médaillon à inscription, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Troisième médaillon à inscription, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Quatrième médaillon à inscription.

      :LE MEVR :

      FABRIQVES : 1677:"

       

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      Quatrième médaillon à inscription, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

      Quatrième médaillon à inscription, chaire à prêcher (1667), église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016.

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      Conclusion sur l'inscription.

      RE :M:H: GVILLERM : SIEVR : RECTEVR : LORS: IAN: TANGVY: E: HERVE :LE MEVR :

      FABRIQVES : 1677:"

      Elle peut être transcrite ainsi : "[Revérend ?] messire Henri Guillerm, sieur recteur alors que Jean Tanguy, et Hervé Le Meur étaient fabriques, en 1677".

      Nous disposons d'une "liste des Recteurs de Guimiliau avant le Concordat" dressé par Abgrall et qui mentionne : "1600-1645 : Jean Guillerm, docteur en théologie". Mais le nom du recteur Henri Guillerm apparaît sur le baptistère à baldaquin où se lit l'inscription :  1675 F : DV : TEMPS : DV : VENERABLE : M : H : GVILLERM : RECTEVR ..... LORS : DERIEN : POVLIQVEN : & : IACQVES : QVOTAYN : FABRIQVE.

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      SOURCES ET LIENS.

      — ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1935  “Eglise de Guimiliau : porche, calvaire, baptistère, etc. description archéologique, 9e éd. Morlaix 1935.

      ” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 13 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/10703.

      — ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1912, "Guimiliau", Chanoines Jean-Marie Abgrall et Paul Peyron, "[Notices sur les paroisses] , Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 12e année, 1912, p. 19-28, 44-56, 76-96.

      Notices sur les paroisses“Guimiliau,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 13 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/351.

       —CASTEL (Yves-Pascal), 2006, "Les 70 sibylles du Finistère", Bulletin de la Société Archéologique du Finistère - T. CXXXV - 2006 pages 201 et suivantes

      http://patrimoine.dufinistere.org/art2/index.php?art=ypc_sibylles 

      — INFOBRETAGNE "Guimiliau"

      http://www.infobretagne.com/guimiliau.htm

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      Published by jean-yves cordier - dans Sibylles Guimiliau
      19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 19:00

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      Si  le porche sud de la chapelle de Saint-Herbot fut construit entre 1498 et  1509, et si le porche ouest fut achevé en 1516, par contre les deux chapelles encadrant le chevet datent de 1545. Celle de gauche est dédiée à sainte Barbe et celle de droite à saint Yves.

      La chapelle Saint-Yves porte en clé de voûte MDXLV (1545) et MIS HI GARO GOVN (Messire Henri Garo gouverneur de la fabrique?) . Elle est éclairée par un vitrail de 1556, et deux niches à volets encadrent ce vitrail de l'élévation est, qui domine un autel de pierre. La chapelle est séparée du chœur par les boiseries du chancel.

      J'en décrirai les deux niches de Saint Corentin et de saint Yves, puis le vitrail de saint Yves.

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      I. LA NICHE À VOLETS DE SAINT YVES ENTRE LE RICHE ET LE PAUVRE .

      Cette niche appartient, par son sujet, à l'ensemble de  111 groupes de saint Yves entre le Riche et le Pauvre ou "Groupes de saint-Yves" recensés par Virginie Montarou en Bretagne, dont 89 subsistant à notre époque. Parmi ces 111 œuvres, se trouvent  38 statues, 12 retables, 13 bas-reliefs, 11 tableaux, 9 calvaires, 3 bannières et 13 vitraux. 35 de ces groupes datent de la période 1500-1599. 

      On peut citer (Hamon) dans les Côtes-d'Armor, les statues de la cathédrale de Tréguier, de l'église de Minihy-Tréguier, de celle de Louannec, des chapelles du Port-Blanc (en Penvénan) et de Lannegan (en Lanrivain) ; dans le Finistère : celles des églises de Pleyben, du Folgoët, de Huelgoat, de La Roche-Maurice, d'Irvillac, ainsi que les chapelles de Saint–Vénec ( en Briec) , du Cloître ( en Pleyben), de Saint-Thélau ( en Leuhan), de Notre-Dame de Quilinen (en Landrévarzec), de Saint Herbot (en Plonevez-duFaou). Ou les retables représentant, selon la technique du bas-relief, saint Yves entre le riche et le pauvre dans l'église de Loguivy-lès-Lannion, ou encore dans celle de Gouesnou ( avant sa destruction durant la Seconde Guerre Mondiale). Ou les tableaux de l'église paroissiale de Louannec, des chapelles de Kerfons (en Ploubezre) ou de Kernivinen (en PerrosGuirec).

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      Cette niche en bois polychrome contient une statue en ronde-bosse de saint Yves et deux volets où le Riche et le Pauvre sont sculptés en bas-reliefs. Elle est classée aux Monuments historiques depuis le 25 janvier 1963. Elle est datée de la seconde moitié du XVIe siècle, par approximation à partir de la date de la chapelle et de son vitrail. Nous verrons que la datation 1620-1640 est plus appropriée.

      Par son thème, elle associe à la fonction dévotionnelle  propre à la demande d'intercession (vraisemblablement pas ici pour une confrérie de Saint-Yves qui n'est pas attestée et qui était réservée aux juristes), une fonction de critique de la corruption du corps des juges et avocats, et une demande de protection contre les excès de pouvoir des puissants.  

       

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      Niche de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Niche de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Saint Yves est représenté non pas dans sa fonction de prêtre (recteur de Louannec), mais dans  celle d'official, ou juge professionnel des affaires ecclésiastiques. 

      Il porte  le camail assorti du rabat ecclésiastique (rappelant le capuchon ou chaperon médiéval) , le surcot blanc recouvrant la cotte talaire, au dessus de souliers de cuir noirs.  

      Cette tenue  se rapproche de celles décrites par les contemporains interrogés lors du procès de canonisation en 1330, trois décennies après la mort du saint :

      "Malgré cela il se contentait en tout et pour tout d'un long surcot et d'une cotte talaire faits d'une grossière étoffe blanche, bon marché, appelée burell. [...]. Il avait aux pieds de grands souliers à courroies, comme les Cisterciens, sans bas." (Alain Soyan, témoin n°6)

      " De jour il allait revêtu d'un long surcot et d'une cotte talaire faits d'étoffé blanche qu'on appelle kordet ou burell, sans quoi que ce soit comme fourrure. A même sa peau il portait un cilice." (Geoffroy de saint-Léan)

      Certes, la cotte a été peinte (ou repeinte ?) en noir pour se rapprocher de la soutane pots-tridentine, et le surcot en blanc pour ressembler au surplis.

      Yves Hélory est coiffé du bonnet carré aux cornes caractéristiques, adopté comme couvre-chef officiel par les gens de justice à partir du XVIème siècle : ce couvre-chef deviendra plus-tard la  barrette.

      Il tient dans la main gauche un parchemin contenant sans-doute une requête présentée par un plaideur pauvre, qu'il accueille avec faveur, ou bien la plaidoirie qu'il compte soutenir.

       

       

      Pierre Le Baud rappelle ses origines nobles, «  lequel Yves, combien qu’il fust de tresnobles parens, puis son travail d’Advocat des poures (pauvres) & misérables personnes, réduisant de toutes ses forces les litigans à paix & concorde. » 

      Juriste, saint Yves l'est indubitablement par sa formation, qui fait de lui un professionnel du Droit de haut niveau, doublement licencié à la fois en Droit Canonique et en Droit Civil romain, — "utrumque jus" ( i.e. : "Les deux droits" ) — à l'issue d'un baccalauréat en Théologie. Il se place ainsi bien au-dessus de la multitude des praticiens en fonction auprès des innombrables tribunaux seigneuriaux du Moyen Age, à une époque où nul n'était encore besoin d'un quelconque diplôme universitaire pour être recruté comme magistrat au sein d'une juridiction inférieure, et encore moins pour s'établir avocat . Originaire de Trèguier, il a suivi ses études à l'Université de Paris,avant d'accepter d'abord la charge d'Official que lui proposait l'Archidiacre de l'Evêque de Rennes, et, trois ans plus tard, vers 1284, d'occuper la même charge à Tréguier à l'appel de l'Evêque, Alain de Bruc. 

      En tant qu'Official, Yves Hélory est amené à connaître non seulement de toutes les affaires concernant les clercs de différents degrés (y compris les éventuelles accusations de crime), mais encore de l'ensemble des causes intéressant les veuves, les orphelins et les "misérables personnes" de façon générale, qui sont légalement autorisées à se mettre sous la protection de la Justice ecclésiastique dans l'hypothèse d'une carence du magistrat civil normalement compétent. De même, c'est devant l'Officialité de Tréguier que sont portées les affaires dites "mixtes", qui présentent à la fois un caractère séculier et une dimension religieuse : c'est le cas, par exemple, de toutes les difficultés d'application des dispositions des contrats et des engagements, lorsque leur valeur probatoire a été solennellement renforcée par un serment sur de saintes reliques, selon la pratique courante de l'époque ; il en va de même des contestations portant sur des dispositions de dernières volontés (notamment des legs), et surtout de toutes les "causes matrimoniales" : empêchement au mariage pour consanguinité, crime de bigamie, séparation de corps ou de bien, rupture abusive de fiançailles… etc. (Hamon 2003)

      Les témoignages sur son souci de mettre ses compétences au service des démunis sont nombreuses. Retenons celle du Père Abbé du monastère de Bégard :

      C'est le cas "d'une femme qui demandait un jeune homme en mariage : Dom Yves, sachant cette femme dans son droit, défendait sa cause pour l'amour de Dieu ; le jeune homme disait à Dom Yves des paroles d'injures, le traitant de coquin et de truand, [mais il] supportait cela avec patience… ne répondant rien et se contentant de sourire, défendant comme à l'accoutumée la cause de sa paroissienne ; comme elle n'avait pas de quoi payer les mémoires dont elle avait besoin, il demandait aux notaires de [les] établir pour l'amour de Dieu, et les y engageait".

      Ou celui de son ami d'enfance, alors âgé de 90 ans, clerc et jurisconsulte à la paroisse de Pleubian   :

       "Dom Yves s'est comporté dans ses fonctions d'Official d'une manière sainte et juste, rendant à chacun la Justice rapidement sans faire de choix ni de différences entre les personnes : en vertu de sa charge d'Official, il percevait le tiers de l'émolument afférent au droit de sceau de la Cour de Tréguier, et il en prélevait de larges aumônes pour les pauvres ; il ramenait à la paix et à la concorde, selon ses moyens, les parties qui lui soumettaient leurs litiges et les autres – quels qu'ils fussent – qui avaient entre eux un différend".  "Messire Yves fut pieux et compatissant, car il plaidait gratuitement pour les pauvres, les mineurs, les veuves, les orphelins et les autres personnes misérables ; il soutenait leur cause, il s'offrait à les défendre même sans en avoir été prié : aussi l'appelait-on l'"Avocat des Pauvres et des misérables"… C'est bien gratuitement qu'il plaidait, car de nombreux misérables me l'ont rapporté, en se félicitant chaleureusement du concours que leur avait prêté Messire Yves".(témoignage de Jean de Kec'rhoz, témoin n°1)

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      Niche à volets de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Niche à volets de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Le Pauvre.

      Tout le talent de l'artiste est de souligner ... la pauvreté du Pauvre, mais aussi d'évoquer la justesse de sa cause. Ainsi, les pieds-nus, les vêtements déchirés, le bâton faisant allusion à quelque infirmité s'associent à l'attitude déférente, humble, et emprunté, au regard fuyant ou timide, au bonnet ôté de la tête, à la main placée devant la bouche, et au talon gauche soulevé, par manque d'aplomb (ou handicap). 

      Les couleurs de ses vêtements indiquent aussi son statut social : point de chemise blanche ni de couleur vive, mais des tons écrus, pour la tunique, les braies, ou les houseaux en grosse toile armée de bois.

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      Niche à volets de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Niche à volets de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Le Riche.

      Tout son rôle est d'afficher son opposition avec le Pauvre. Il conserve son chapeau sur la tête ; il affiche des couleurs ostensibles et regarde le spectateur avec assurance.

      Il porte une perruque (ou des cheveux longs et bouclés),   une moustache et une barbiche qui relèvent de la mode en vigueur sous Louis XIII, et même précisément de la période 1620-1640, si j'en crois le site Coiffures historiques Alain Ducher

       – La mode, sur le visage est à la moustache en pointe de poignard à bords très relevés, ou en croc, ou ébouriffée, très fine ou épaisse.

       Les moustaches en pointes de poignard viennent du troubadour de Louis XIII qui avait des moustaches faisait l’admiration à la cour, et ceci du début à la fin du règne.

       Les courtisans se mirent au goût du Roi qui aimait la coiffure de sa perruque aux cheveux noirs descendant jusqu’aux épaules, mollement bouclée a partir de la mi-longueur, sa chevelure était partagée en deux sur le milieu de la tête, coiffure plate avec une frange courte, il avait la belle moustache en croc ainsi que la barbiche pointue au menton la Royale.

      Après 1630 il y a diminution de la moustache et la barbiche devient plus petite et fine et vers 1640 elles furent rasées, la pilosité sur le visage va disparaître pour deux siècles.

      Le chapeau de feutre est également Louis XIII. La cape flottante rouge et or est pendue sur l'épaule droite, et ses manches restent vides. La chemise fine forme un col en rabat boutonné sur la ligne médiane. Les manches sont tailladées au niveau du creux du coude. Les hauts de chausse bleus sont à revers or. Les bas de soie bleus ont de larges revers rouges. Les souliers noirs sont ornés d'un nœud de ruban doré.

      Le Riche tient une bourse pleine en guise de placet, et tend en vain une pièce d'or au juge  intègre.

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      Niche à volets de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Niche à volets de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      II. LA NICHE DE SAINT CORENTIN.

      Saint-Herbot était une ancienne paroisse de l'évêché de Cornouaille avant d'être rattaché à Plonevez-du-Faou. La statue rend hommage à saint Corentin, premier évêque légendaire de Quimper.

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      Niche à volets de saint Corentin,  chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Niche à volets de saint Corentin, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      LE VITRAIL DE SAINT YVES ENTRE LE RICHE ET LE PAUVRE (1556).

       

      Elle occupe la baie 2 (numérotation du Corpus Vitrearum) et mesure 3,50 m de haut et 1,80 m de large. Elle comporte trois lancettes cintrées de trois panneaux maintenues par  deux barlotières, et un tympan à 5 ajours.

      Restauration et état.

       

      Cette verrière a été restaurée vers 1716 par Claude LEROUX, peintre vitrier de Telgruc habitant le manoir de Kérédan, qui déposa cinq panneaux et refit  la tête du saint,  puis en 1886 par la Manufacture du Carmel du Mans sous la direction d'Eugène et de Ferdinand   HUCHER, à la demande de l'abbé CARADEC. On lit le nom de HUCHER sur l'inscription en bas à gauche. Gatouillat et Hérold précisent : "Tête de lancette centrale, soubassement et panneaux inférieurs restitués par Hucher et fils"

      Le Bihan 2008 signale une restauration par HUBERT SAINTE-MARIE en 1973 .

      Elle fut enfin restaurée en 1987 par Jean-Pierre LE BIHAN avec pièces doublées et collées. Selon ce dernier, il reste à peine le quart des pièces de la verrière d’origine. En 1987, la verrière était jugée en très bon état, puisqu'il s'agit surtout d’une reconstitution du XIXe siècle.

      Attribution.

      Ce vitrail est attribué par PÉRENNÈS 1942 puis par COUFFON 1953, sur la foi d'un monogramme T.Q, au maître-verrier morlaisien Thomas QUÉMÉNEUR, à qui on doit quelques travaux à la collégiale du Mur en 1546 (J-P. Le Bihan). René COUFFON précise même que ce peintre-verrier était l'époux de Jeanne COLLIN. J-P. Le Bihan précise :

      "Thomas Quéméner,  peintre verrier de Morlaix. C’est sans doute lui qui épouse Anne Colin, dont il a trois enfants, entre 1544 et 1547. Il est aussi cité comme parrain dans les registres paroissiaux de Saint-Mathieu de 1538 à 1549. En 1543, il répare les verrières de l’abbaye du Relec, à Plonéour-Menez, celles de Saint-Mathieu de Morlaix en 1544-1545, celles de Notre-Dame-du-Mur en 1546.".

      Je me méfie des affirmations péremptoires de Couffon, reprises par tous mais souvent non confirmées. Gatouillat et Hérold se contente d'écrire que "l'hypothèse peut être acceptable, mais ne peut valoir pour l'ensemble" des trois baies et notamment pas pour la Passion du chœur. Je n'ai pu retrouver ce monogramme sur cette baie, et encore moins le comparer à ceux des autres travaux de ce verrier.

      ...P.S. En réalité, je découvre le monogramme T Q, parfaitement visible et accompagnant la signature explicite "Thoumas quemen" sur la maîtresse-vitre. J'en dirais plus dans mon article sur celle-ci.

       

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      Iconographie.

      — Parmi les 111 groupes de saint Yves dénombrés par Virginie Montarou en Bretagne, se trouvent 13 vitraux.

      — Le Fonds Saint-Yves dénombre 7 vitraux dédiés à saint Yves, dont trois seulement du XV et XVIe siècle  : Boquého (22) Chapelle N-D de la Pitié, fragment, 1460 ;  Moncontour, (22), église N-D et Saint-Mathurin, 1537 ; Saint-Herbot , 1556 ; et Tréméven (29), église Saint-Méen, 1550. Mais seuls ceux de Moncontour et de Saint-Herbot sont des groupes de saint-Yves. J'ajoute à cette liste le vitrail des Iffs, église Saint-Ouen, de 1587.

      — En définitive, le vitrail de Saint Yves entre le Riche et le Pauvre de Saint-Herbot est l'un des trois seuls exemples de ce thème en Bretagne au XVIe siècle ou auparavant, avec les deux vitraux suivants :

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      Le tympan

      Il date de 1886 . Dans les trois soufflets centraux,   deux anges  tiennent des  banderoles et un ange lit un parchemin; deux écoinçons blancs sont à droite et à gauche de la tête de lancette centrale.  Je ne le souhaitai pas m'y attarder, mais le texte des banderoles est intéressant.

      —En haut, l'ange tient le texte PROMPTUS ERAS JUSTAS MISERORUM SUMERE CAUSAS.

      Cette citation se trouve dans les "Saints" du Père Cahier, à l'article "Avocats", "St-Ives (Yvon ou Yves),  page 107, dans la note de bas de page "on trouve parfois cette inscription sous les estampes qui le représentent" . Elle est aussi citée dans un Supplementum comme  appartenant à l'éloge suivant :

      Yvo pater legum, custos, rotector, et amplum

      Egregiumque decus, cui se debere fatentur,

      Jura tuo toties sunt debellata furore,

      promptus eras justas miserorum sumere causas. 

       

      — A gauche, je lis : YVO IS PRO QVOD AVOCAS PROMPTUM SENTIT AVXILIVM, début de l'antienne du second Nocturne de l'Office de la fête de Saint Yves Confesseur. Là encore, la source en est  "Les Caractéristiques des Saints" du Père Cahier, puisé dans le Bréviaire de Quimper, mais plus précisément dans l'Essai d'iconographie de Gaultier du Mottay, puisé dans le Bréviaire de Saint-Brieuc. 

       Charles Cahier Caractéristique des saints dans l'art populaire Poussielgue 1867 vol. 1 page 107 :

      https://archive.org/stream/caractristique00cahiuoft#page/106/mode/2up

       Gaultier du Mottay Essai d'iconographie L. Prud'homme, 1869 page 140

      https://archive.org/stream/essaidiconograp00mottgoog#page/n160/mode/2up/search/Yvo 

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      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      La lancette centrale : saint Yves.

      Assis sous une niche à coquille sous un grand agencement architectural, saint Yves, nimbé, porte la barrette, le camail violet, une épitoge blanche au dessus d'une robe de couleur rouge. La tête inclinée comme un prêtre dans son confessionnal, il lève une main bienveillante vers le Pauvre placé à sa gauche. De l'autre main, il tient un recueil juridique, sans doute le Livre des décrets.

       



      "Chaque personnage est dans une niche avec socle colonnes et dais. Saint Yves est au centre assis dans une stalle dont le fronton a une coquille verte. Il est sensiblement tourné vers la droite, action qui est encore augmentée par la position de son visage, de trois quart droite et penchée. Ce visage, travaillé à la sanguine est celui d’un homme mûr aux yeux noirs et à l’oreille à l’écoute. Il est coiffé d’une barrette noire à trois cornes, inscrit dans un nimbe rayonnant Son attention à l’écoute est encore appuyé par le geste de la paume ouvert de la main droite, parabole transmettant la parole à l’oreille. La gauche tient serré entre ses doigts un livre de loi de couleur jaune et fermé. Il porte sur les épaules un camail noir. Dessous il revêt une robe rouge aux manches serrées et un surplis blanc aux manches larges roulées aux coudes. Ses pieds reposent sur la marche de la stalle. Le sol à demis losanges vert anglais et noir est le même pour les deux autres niches." (Jean-Pierre Le Bihan).

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      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Le Pauvre.

      "Le pauvre est celui vers lequel saint Yves se tourne. Il arrive d’un pas timide, courbé, de trois quart gauche. Son chapeau ramené contre sa poitrine par la main gauche . Il a franchi le porche cintré du lieu, porche qui s’ouvre sur un fond vert anglais. Il porte des chausses et des collants bleus clairs et est habillé d’une robe de couleur ocre ou manteau, tout simple et propre. Le visage incliné porte des cheveux longs. " (Jean-Pierre Le Bihan)

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      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Le Riche.

      "Tout autre est le riche, chapeauté de rouge Il est debout de profil droit, vêtu d’un lourd et long manteau bleu doublé d’hermine sur une robe elle aussi bleu aux manches rouges. Il parle. Il est entrée par une simple porte rectangulaire." (Jean-Pierre Le Bihan)

       

      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Détail du dais de la niche.

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      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      Vitrail de saint Yves entre le Pauvre et le Riche, chapelle saint-Yves de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      ENLUMINURES des Bibliothèques Municipales françaises selon le site enluminure.culture.fr

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      — Bourges AD G00061 folio 002 1536-1548

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      — Bourges Musée du Berry, Heures d'Anne de Mthefelon folio 098 vers 1415-1420.

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      —Saint Yves plaidant. Mâcon BM 0003 folio 256 in Légende Dorée de Jacques de Voragine traduit par Jean de Vignay, vers 1470.

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      SOURCES ET LIENS.

      Infobretagne "Enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou" 

      http://www.infobretagne.com/enclos-saint-herbot.htm

      — CHAUSSEPIED (Charles),1914, Notice sur la c hapelle de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou,  Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. XLI pages 128-139

      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207714b/f191.image

      COUFFON (René), 1953, L'église de Saint-Herbot , Bulletin Monumental Année 1953 Volume 111 Numéro 1 pp. 37-50

      http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_1_3732

      COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur les paroisses du Diocèse de Quimper

      http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLONEVFA.pdf

      — FONDS SAINT-YVES Les représentations de saint Yves.

      http://fonds-saintyves.fr/Les-representations-de-saint-Yves

      — GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel) 2005, Les vitraux de Bretagne Corpus Vitrearum PUR, Rennes, 2005, 367 p. 

      — HAMON ( Thierry), 2003, "Saint Yves et les Juristes" Revue « Armorik », Editions Anagrammes, Perros-Guirec, 2003, n° 1, pp. 120-139.

      http://partages.univ-rennes1.fr/files/partages/Recherche/Recherche%20Droit/Laboratoires/CHD/Membres/Hamon/Saint%20Yves%20et%20les%20Juristes.pdf

      — LE BIHAN (Jean-Pierre), 2008,  "SaintHerbot, Plonévez-du-Faou", blog du maître verier quimpérois  Jean-Pierre Le Bihan :

      http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/page/38

       

      — LE GUILLOU (J-P.) 1989, "Saint Yves : ceux qui l'ont connu témoignent, ceux qu'il a guéris racontent (enquête de canonisation)", Henry, Pédernec, 1989

      http://fonds-saintyves.fr/IMG/pdf/enquete_canonisation_avec_illust.pdf

       

      — MONTAROU (Virginie), 2003, Saint Yves entre le riche et le pauvre, in Saint Yves et les Bretons, culte, images, mémoire (1303-2003), Presses Universitaires de Rennes

      https://books.openedition.org/pur/22412?lang=fr

      —  MONTAROU (Virginie), 1998, Saint Yves entre le riche et le pauvre. L’évolution de sa représentation iconographique en Bretagne auxxvie et xviie siècles, mémoire de maîtrise, 2 vol., université Rennes 2, 1998.

      PÉRENNÈS (Henri), 1942, Monographie de la paroisse de Plonévez-du-Faou. Imprimerie bretonne (Rennes) 55 p.: ill.; 21 cm.  Pérennès Henri, “Plonévez-du-Faou : monographie de la paroisse,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 19 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9799.

      http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/bd492284b708d27c6305fbdba8d5639a.pdf

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      Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Saint-Herbot
      19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 12:37

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      Le chancel de la chapelle Saint-Herbot  est formé de panneaux décorés d'arabesques et portant une claire-voie à balustres tournés. Sur les panneaux de la frise, du côté de la nef, sont sculptés, sur dix panneaux,  les douze  Apôtres entourant saint Herbot, et, au verso des mêmes panneaux du côté du chœur, les douze Sibylles, prêtresses païennes qui passaient pour avoir annoncé la venue du Sauveur.  

      Cet ensemble des douze prophétesses antiques est l'un des trois exemples de cette série complète en Finistère, avec Brennilis et la Poutre de Gloire de Lampaul-Guimiliau, précédemment étudiés sur ce blog. D'autres séries sont incomplètes, à Guimiliau, Roscoff, Pleyben, Irvillac, Le Faou, Le Faou, La Martyre, Plabennec et Plouzévédé. Je renvoie à la description princeps des soixante-dix Sibylles du Finistère par l'abbé Castel.

      J'ai longuement étudié leur iconographie dans mon article sur les Sibylles de Brennilis. Je ne donne ici que ce bref rappel :

       

      Les Sibylles, légendaires prêtresses d'Apollon, apparaissent dans l'art français au XIIIe siècle, mais on n'en représente encore qu'une seule, la sibylle Erythrée, la redoutable prêtresse qui a prophétisé le Jugement dernier. Dans la seconde partie du XVe siècle, les sibylles se montrent en groupe pour annoncer le Sauveur. Le dominicain Philippo Barbieri, dans un livre paru en 1481, « Discordantiae nonnulloe ... », aux fins d'harmoniser le paganisme avec la religion chrétienne, rapproche les Sibylles des prophètes, en fixant à douze le chiffre de ce1les-ci. Il assigne, de surcroît, à chaque Sibylle un âge, un aspect, un costume déterminé. Ce motif des sibylles associées aux prophètes s'impose à l'art italien et français, dès 1481. Il se rencontre en 1489 dans le livre d'heures de Louis de Laval, dont procèdent toutes les sibylles que l'on trouve en France au XVe et au XVIe siècles.

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      Ce qui va s'avérer passionnant, ce sera de placer en comparaison les panneaux homologues de l'église de Brennilis, et de constater une telle proximité, non seulement des postures et de la tenue des attributs, mais aussi des vêtements, que l'hypothèse d'une création par le même atelier mérite d'être envisagée. Ce qui, à ma connaissance, n'a pas été observé.

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      1°) La Sibylle Cimmérienne et son biberon.

      Elle annonce l'allaitement de Jésus par la Vierge.

      Elle est coiffé d'un turban enrubanné d'une étoffe qui se poursuit par une barbette nouée dont les brins passent par l'anneau fermoir de la cape. La robe est plissée à la taille par une ceinture ; les manches sont doubles, et frangées. Le biberon, tel un hanap, s'évase en pavillon et est doté d'une embouchure.

       

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      La Sibylle Cimmérienne et son biberon, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Cimmérienne et son biberon, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      La Cimmérienne de Brennilis :

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

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      La Sibylle Cimmérienne et son biberon, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Cimmérienne et son biberon, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      2°) La Sibylle Phrygienne et l'étendard de la Résurrection.

      Elle porte un voile, un manteau à manches bouffantes, une robe serrée par une ceinture.

       La Sibylle Phrygienne et l'étendard de la Résurrection, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

       La Sibylle Phrygienne et l'étendard de la Résurrection, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Je placerai en comparaison le panneau de Brennilis :

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       La Sibylle Phrygienne et l'étendard de la Résurrection, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

       La Sibylle Phrygienne et l'étendard de la Résurrection, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      3°) La Sibylle Hellespontine et la croix de la Crucifixion.

      La tenue vestimentaire est proche de la précédente, hormis le décolleté carré de la robe.

      La croix est écotée.

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      La Sibylle Hellespontine et la croix de la Crucifixion, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Hellespontine et la croix de la Crucifixion, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      La proximité avec la Sibylle de Brennilis est là encore frappante, malgré la différence concernant la croix.

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

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      La Sibylle Hellespontine et la croix de la Crucifixion, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Hellespontine et la croix de la Crucifixion, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      4°) La Sibylle Persique et sa lanterne du Jardin des Oliviers, terrassant un serpent (le démon dont triomphe le Christ).

       

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      La Sibylle Persique et sa lanterne du Jardin des Oliviers, terrassant un serpent, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Persique et sa lanterne du Jardin des Oliviers, terrassant un serpent, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Comparaison avec Brennilis :

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

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      La Sibylle Persique et sa lanterne du Jardin des Oliviers, terrassant un serpent, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Persique et sa lanterne du Jardin des Oliviers, terrassant un serpent, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      5°) La Sibylle Erythrée et son rameau floral (un lys). La Sibylle Europa et son glaive.

      La première annonce par ses vaticinations la virginité de la mère du Sauveur. La seconde a prédit le Massacre des saints innocents ordonné par Hérode.

       

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       La Sibylle Erythrée et son rameau floral. La Sibylle Europa et son glaive, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Erythrée et son rameau floral. La Sibylle Europa et son glaive, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Comparaison avec Brennilis.

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       La Sibylle Erythrée et son rameau floral. La Sibylle Europa et son glaive, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Erythrée et son rameau floral. La Sibylle Europa et son glaive, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      6°) La Sibylle de Tibur et son gant du soufflet de la Passion. La Sibylle Libyque et son flambeau.

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      Comparaison avec les Sibylles de Brennilis :

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

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      La Sibylle de Tibur et son gant. La Sibylle Libyque et son flambeau,  chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle de Tibur et son gant. La Sibylle Libyque et son flambeau, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      7°) La Sibylle Samienne et son berceau de la Nativité.

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      En comparaison : la Sibylle Samienne de Brennilis :

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

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      La Sibylle Samienne et son berceau de la Nativité, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Samienne et son berceau de la Nativité, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      La Sibylle Samienne et son berceau de la Nativité, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Samienne et son berceau de la Nativité, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      8°) La Sibylle Delphique et la couronne d'épines.

       

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       La Sibylle Delphique et la couronne d'épines, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Delphique et la couronne d'épines, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Comparaison avec Brennilis.

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

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       La Sibylle Delphique et la couronne d'épines,  chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Delphique et la couronne d'épines, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      9°) La Sibylle de Cumes et son coquillage/œuf.

      Cet attribut semblable, à Brennilis, à un pain rond, est en réalité un coquillage de type porcelaine, vulgairement appelé Vulve de Vénus, et faisant allusion à la virginité . 

       

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      La Sibylle de Cumes et son coquillage/œuf, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle de Cumes et son coquillage/œuf, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Comparaison avec Brennilis.

      Nous retrouvons le même drapé, le même balzo  dont les rubans retombent sur les épaules, exactement la même feuille de figuier sous la ceinture, mais la prise du coquillage se fait en pronation à Saint-Herbot, et en supination à Brennilis .

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      La Sibylle de Cumes et son coquillage/œuf, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle de Cumes et son coquillage/œuf, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      10) La Sibylle Agrippa et le fouet de la Flagellation.

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      La Sibylle Agrippa et le fouet de la Flagellation, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Agrippa et le fouet de la Flagellation, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      Comparaison avec Brennilis : on retrouve la même coiffure et le tablier se terminant par des glands en boules.

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      La Sibylle Agrippa et le fouet de la Flagellation, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

      La Sibylle Agrippa et le fouet de la Flagellation, chancel de la chapelle de Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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      SOURCES ET LIENS.

      — Infobretagne "Enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou" 

      http://www.infobretagne.com/enclos-saint-herbot.htm

       —CASTEL (Yves-Pascal), 2006, "Les 70 sibylles du Finistère", Bulletin de la Société Archéologique du Finistère - T. CXXXV - 2006 pages 201 et suivantes

      http://patrimoine.dufinistere.org/art2/index.php?art=ypc_sibylles 

      — COUFFON (René), 1953, L'église de Saint-Herbot , Bulletin Monumental Année 1953 Volume 111 Numéro 1 pp. 37-50

      — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, 

      http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLONEVFA.pdf

      — PÉRENNÈS (Henri), 1942, Monographie de la paroisse de Plonévez-du-Faou. Imprimerie bretonne (Rennes) 55 p.: ill.; 21 cm.  Pérennès Henri, “Plonévez-du-Faou : monographie de la paroisse,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 19 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9799.

      http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/bd492284b708d27c6305fbdba8d5639a.pdf

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      Published by jean-yves cordier - dans Sibylles
      18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 22:06

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      Le porche de l'église de Pencran est encadré par deux crossettes, un lion à gauche et un dragon à droite. La facture particulièrement remarquable par sa finesse de ces ouvrages en kersanton est due à l'atelier de Bastien Prigent et de son frère Henry, établi à Landerneau et actif de 1527 à 1577. Cet atelier  a fourni trois porches successifs, celui de Pencran en 1553, celui de Landivisiau en 1554-1565, et celui de Guipavas en 1563. Dans les trois cas, les deux crossettes d'encadrement sont comparables (à Guipavas, seul le dragon subsiste). Documenter en ligne les sculptures de cet atelier permet de livrer au jeu très instructif des comparaisons réciproques.

      Datation du porche.

      La datation du porche est basée sur une inscription figurant, selon Le Seac'h,  sur un phylactère tenu par un ange dans une niche du contrefort gauche (Lécureux parle d'un "cube de pierre qui remplace une statue"). Depuis, le bloc de pierre a été volé. Le texte en avait été relevé par  Lécureux et publié en 1915 et 1919 :

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      Je suivrai, comme un témoignage de mon admiration, assez fidèlement la description d'Emmanuelle Le Seac'h, qui a été la première et la seule a dresser en 1997 un catalogue descriptif exhaustif de toutes les crossettes des quatre cantons de Landerneau, Landivisiau, Ploudiry et Sizun.  

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      1°) Le lion tenant un os. Crossette du rampant gauche de l'élévation sud du porche. Kersanton, 1553, atelier Prigent.

      Le lion mâle tient dans ses pattes antérieures un os long sans réalité anatomique (deux épiphyses à deux condyles). Dans cette crossette en ronde bosse et faible relief d'excellente facture, les quatre pattes sont figurées ; l'animal s'appuie en avant sur une petite console et à l'arrière, la patte postérieure repose sur une autre petite console. Les mèches de fourrure des pattes sont sculptées avec précision tant au niveau des antérieures et des postérieures. 

      Avec un sourire plus débonnaire que carnassier, le lion sort la langue qui s'enroule en cuillère à son extrémité. Il tourne sa tête vers la gauche pour faire face au visiteur ou au fidèle qui accède au porche. Les yeux ressortent avec intensité à l'intérieur d' orbites creusées et de paupières ourlées. La crinière soyeuse et abondante s'étage en mèches bouclées. La queue passe sous la patte postérieure gauche et se divise sur le dos en trois branches.

      Cette description est, en fait, celle de tous les lions de crossettes du Finistère, mais ailleurs, l'érosion, les fractures, l'envahissement par les lichens (ici assez discrets) ou parfois les insuffisances du sculpteur ne nous permettent pas d'observer le modèle avec toute sa complétude. Le lion de Pencran peut servir de "type" à tous les autres, même si certains d'entre eux abandonneront l'os pour un crâne, une petite tête humaine ou un simple rouleau.

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      Crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.

      Crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.

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      Crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.

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      2°) Le dragon tenant sa queue. Crossette du rampant droit de l'élévation sud du porche. Kersanton, 1553, atelier Prigent.

      Ce dragon a dérobé ses ailes dépliées à un oiseau, ses oreilles à une chauve-souris, ses narines dilatées à un porc qui serait resté trop longtemps le nez contre la vitre, sa queue dentelée à un lacertilien (un "lézard " si vous préférez, mais du genre iguane alors), sa dentition à une fillette perdant ses dents de lait, sa tête à un cheval, sa barbiche de sous-officier à la chèvre de Monsieur Seguin, ...    mais son air faussement féroce et terriblement benêt n'appartient qu'à lui. Il se nourrit sans doute de quelque mouche ou insecte venu se poser par mégarde sur sa langue, fort gluante et dont il étend le piège à dessein en dehors de sa gueule ; son haleine infecte fait le reste. De mœurs principalement diurne, le Dragon des murailles Drago muralis crossetis peut passer — j'en atteste — des heures entières sans bouger.

      Mais son jeu préféré, auquel il se livre surtout lorsqu'il sait qu'on l'admire, est de tracer avec sa queue (elle dépasse parfois 2 mètres) une jolie boucle puis de s'en ceindre   comme d'un hula hoop, la faisant disparaître derrière son flanc avant de la faire resurgir à la hauteur de l'aile, et , hop, de l'attraper entre ses deux pattes : il reste ainsi à vous regarder en ricanant, tenant cette rambarde improvisée et s'imaginant piloter quelque soucoupe volante fendant l'air à toute allure.

      S'il regarde notre monde depuis son balcon caudal, lui qui a connu le temps du roi Henri II, il eut été étonnant qu'il ne se marrât point en nous voyant passer. Et nous-mêmes, nous n'imaginions pas, avant d'arriver, que nous nous marrassions à voir un dragon se fendre la poire comme une baleine.

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      Le dragon : crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.

      Le dragon : crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.

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      Le dragon : crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.

      Le dragon : crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.

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      Le dragon : crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.

      Le dragon : crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.

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      Comparaison de lions.

      À Landivisiau :

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      Comparaison de dragons.

      A Landivisiau :

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      À Guipavas :

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      SOURCES ET LIENS.

      — CASTEL (Yves-Pascal), 1988, - Pencran, dépliant touristique, textes avec la collaboration de Y.P. Castel et A. Le Menn.

      — CASTEL (Yves-Pascal), articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon

      0581 L'Enclos Paroissial de Pencran et ses accès... 06.01.90.

      https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/5807abcd10b0f868094d744fc3486dbd.jpg

      0449 bis Un guide nouveau pour l'enclos paroissial de Pencran... 13.08.88.

      https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8435a91bbdc2fc95132da6c3ecbd938d.jpg

      — COUFFON (René), 1988, , Répertoire des églises : paroisse de PENCRAN,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 18 mars 2017, https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/938.https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/7f786fe0966306242750d6e111e8c78d.pdf

      LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes,  Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Description de Pencran pages 147-151.

      — LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Éditeur: s.n.,  2 vol. : 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm . (Pencran : Tome I page 53 et tome II page 122-128).

      http://portailcrbc.univ-brest.fr/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=34066

      —PÉRENNÉS (chanoine Henri ), 1938, Notice sur Pencran, “Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie 1938,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 18 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/269. page 51. http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

      —LÉCUREUX (Lucien.) 1919, "L'église de Pencran",  Congrés archéologique de France Paris-Caen, 1919, p. 112

      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35688p/f157.image

      —LÉCUREUX (Lucien) 1915,  "L'église de Pencran et ses annexes", Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, t. XLII p. 139

      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077163/f191.image

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      Published by jean-yves cordier - dans Pencran Gargouilles et crossettes

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      • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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      • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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