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22 janvier 2019 2 22 /01 /janvier /2019 15:24

Zoonymie des Odonates : les noms du Sympetrum danae (Sulzer, 1776), "le Sympétrum noir".

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

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 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

 

 

 

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

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Résumé.

— Sympetrum, Newman, 1833, Ent. mag. , 1:511.. Des deux suffixes grecs σύμπυκνος, sympiezein   "comprimé" et  ἦτρον, êtron "abdomen" : "qui a l'abdomen comprimé latéralement".  En 1833, l'entomologiste britannique Edward Newman répartit les Libellulidae en  quatre genres selon la forme de leur abdomen (-etrum) : les Sympetrum  "à l'abdomen latéralement comprimé"  comme S. vulgatum, les Orthetrum "à l'abdomen parallèle latéralement" comme O. cancellatum et O coerulescens, les Platetrum "à l'abdomen dilaté et aplati" comme L.depressa, et les Leptetrum "à l'abdomen conique et pointu" comme L. quadrimaculata. Seuls les deux premiers genres ont été conservés, mais la distinction par la morphologie de l'abdomen a perdu de sa pertinence.

danae, Sulzer, 1776, Abh. Gesch. :169, et II. tab. XXIVfig.3. Danae, nom de l'héroïne de la mythologie grecque fécondée par Zeus sous la forme d'une pluie d'or, et mère de Persée. Ce choix témoigne d'une fidélité de Sulzer à la tradition des naturalistes (ou des peuples) créant une comparaison entre les Odonates et les jeunes filles vierges. Cf. entre autre le nom "Demoiselle" en français et "Wasserjungfer" en allemand, ou ceux de  L. Phyllis et L. nymphula, Sulzer 1776, ou L. virgo, Linnaeus 1758.

Noms en français : 1°) "Le Sympétrum noir", P.-A. Robert, 1958. C'est le nom qui fait consensus aujourd'hui, il qualifie la couleur sombre des mâles matures, au corps, aux ptérostigmas, aux pattes et aux yeux noirs. 2°) (en synonyme par référence à Libellula scotica (Donavan 1811) : "Le Sympétrum écossais", P.-A. Robert, 1958.

Noms en d'autres langues : tous signalent la couleur noire :

 

-en anglais :  the black darter or black meadowhawk 

-en allemand : Schwarze Heidelibelle

-en néerlandais : De zwarte heidelibel 

-en suédois : Svart ängstrollslända

-en gallois : gwaell ddu

- en frison : Swarte heidelibel, Swart hopke

 

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Libellula danae, Sulzer, Johann Heinrich,  1776. Abgekürzte Geschichte der Insecten nach dem Linnaeischen System. Erster Theil. - pp. I-XXVIII [= 1-28], 1-274. Winterthur. (H. Steiner) page 169.

https://gdz.sub.uni-goettingen.de/id/PPN574026746?tify={%22pages%22:[197],%22panX%22:0.4,%22panY%22:0.345,%22view%22:%22info%22,%22zoom%22:0.934}

1°) L'auteur : Johann Heinrich Sulzer (1735-1814).

Ce médecin et entomologiste de Winterthour (canton de Zurich au nord-est de la Suisse)   fut l'auteur de deux des premiers livres sur les insectes qui utilisaient le système de Linné :

 

  • Die Kennzeichen der Insekten, nach Anleitung des Königl. schwed. Ritters und Leibarzts Karl Linnaeus, durch XXIV.  Zürich,Heidegger und comp.,1761 : (« Les caractères des insectes selon la nomenclature de Linné » ). La description des Libellules sous le nom de wassernymphe se trouve page 42 et sur la planche XVII fig. 101 (L. aenea) et 102 (L. puella ?).
  • Abgekurzte Geschichte der Insecten nach dern Linnaeischen System (1776) (« Histoire abrégée des insectes d'après la méthode de Linné. »). Cet ouvrage comprend deux cahiers dont le premier comporte le texte et le second apporte 32 planches colorées.

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2°) L'ouvrage Abgekurzte Geschichte de Sulzer.

Dans l'introduction de son Abgekurtze, il retrace un panorama de l'histoire de l'entomologie, dans lequel il cite successivement Aldrovandi, Konrad Gessner, Thomas Mouffet, Jonston,Hoefnagel et Goedart, Lister, Blansard, Schmaeerdam, Lewenhoef, Sibylla Merian, John Ray, Albin, Frisch, Réaumur, Von Geer, Roesel,, Wilfes, Admiral, Alers, Schaeffer, le parisien Geoffroy (bas de p. IX), d'Aubenton et le cabinet des vélins du roi en France, Muller, Scopoli, Forster, Cramer, Fabricius, Ellis, Sloane, et Drury. Cela témoigne du caractère exhaustif de sa bibliothèque et de ses connaissances.

 

https://books.google.fr/books?id=12xcAAAAcAAJ&dq=roth,+der+leib+gelb,+an+den+Seiten+braun&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

L'auteur décrit alors les espèces (de sa collection) parmi lesquelles 92 taxons sont des primo-descriptions portant aujourd'hui son nom. Ce sont entre autres 30 Lépidoptères, 23 Coléoptères et 6 Araignées, :

http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/list/taxa?from_reference=1551

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3°) Le chapitre sur les Libellules.

La description de Sulzer s'intègre dans un chapitre sur les Libellules dont le titre donne leur nom  allemand ("Wasserjungfer" ou "la vierge des eaux")  des Libellules , puis leur nom français en vigueur depuis Réaumur en 1740, puis  leur nom latin depuis Linné en 1758. Mais ce chapitre ne décrit que 5 espèces, dont trois parmi les anisoptères aux ailes écartées au repos ; chacune est désignée d'abord par son nom en allemand, puis par son nom scientifique selon les règles de Linné.

NB: Wasserjungfer est cité 3 ans auparavant  par Johann Georg Krünitz en 1773 dans son Encyclopédie. avec comme synonyme Breitjungfer [forme de Brautjungfer ou "demoiselle d'honneur "?], et en 1754 dans un dictionnaire Suisse français-allemand en traduction de Demoiselle avec comme synonyme Schillebold et comme traduction "ein ungeziefer" (une vermine).

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Chapitre Die Wasserjungfer. La Demoiselle. Libellula.

I. Ruhen mit ausgebreiteten Flügeln. [avec les ailes déployées au repos]

-Der Haspel ["le moulinet, le rouet à filer"], , L. Harpedone. ("aus Bündten" : république confédérée de Suisse)

-Phyllis, L. Phillis (de l' Inde)

-Danae, L. Danae.

II. Nympha, mit weit auseinander frehenden augen [avec les yeux écartés l'un de l'autre]

-Lucretia, L. Lucretia , Drury, (Cap de Bonne-Espérance), cf. Lestes lutetia Dru Drury, Ill. Exotic Ent. page 97 : c'est notre actuel    Mecistogaster lucretia.

-Das Nymphchen, L. Nymphula. (de Zürich)

Cette dernière espèce est également une première description : Pyrrhosoma nymphula.

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4°) La Description originale page 169 :

Danae. L. Danae. Die augen sint roth, der leib gelb, an den Seiten braun, die Flechten am ende der flügel sind gelb.

Aus der Vallée du Lac de Joux in dem Païs de Vaud.

Tab. XXIV fig.3

Trad : "Les yeux sont rouges, le corps est jaune, les côtés sont bruns, les taches au bout des ailes sont jaunes."

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Sulzer décrit l'illustration de la planche 24 plutôt qu'un spécimen. Le Lac de Joux, dans le Canon de Vaud, longe la frontière avec la France, au nord du Lac Léman.

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Zoonymie des Odonates : les noms du Sympetrum danae.

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La planche XXIV et sa figure 3. Volume 2 page 405.

 

Source : Zentralbibliothek Zürich  :

https://www.e-rara.ch/zuz/content/zoom/14108544

Les planches ont été gravées par Johann Rudolf Schellenberg (Bâle, 1740 -Töss en Winthertour 1806), dont l'illustration du premier ouvrage de Sulzer avait été son premier travail entomologique. Il réalisera ensuite plus de 3800 dessins entomologiques (pour Füssly ou pour ses propres publications) et est surtout l'auteur des planches du célèbre Physiognomischen Fragmenten de Lavater en 1775-1778.

https://de.wikipedia.org/wiki/Johann_Rudolph_Schellenberg

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La qualité de la gravure et de sa colorisation est remarquable, mais les reproches qui ont pu être adressés à la figure 3 sont discutés infra. Il pourrait s'agir d'un mâle immature, aux ptérostigmas pâles, aux yeux rougeâtres, au corps jaune portant des marques latérales noires sur toute la longueur de l'abdomen, avec des pattes entièrement noires.

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https://www.e-rara.ch/zuz/content/zoom/14108544

https://www.e-rara.ch/zuz/content/zoom/14108544

Zoonymie des Odonates : les noms du Sympetrum danae.

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ÉTUDE DU NOM DANAE.

Ce nom est à la fois transparent et opaque.

Il est simple de dire que l'épithète latine Danae  renvoie à l'héroïne d'une célèbre histoire d'amour de la mythologie grecque, racontée par Apollodore, Diodore de Sicile, Hérodote, ou en latin dans les Fables d'Hygin, dans les Métamorphoses d'Ovide et l'Énéide de Virgile : on en retient souvent comment elle fut fécondée par Zeus sous l'apparence d'une pluie d'or, et comment elle donna naissance à Persée.

Voir Danae in Gaffiot. 

https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=Danae

Par contre, il est plus délicat de comprendre pourquoi Sulzer a choisi ce nom, qui ne trouve pas sa justification dans le texte de la description originale.

1°) Replacer ce nom dans le contexte du chapitre.

Dans son chapitre sur les Libellules, Sulzer a créé 4 des 5 noms d'espèce : Harpedone, Phyllis, Danae, et Nymphula. Parmi ces 4 noms, un seul, Harpedone,  est un intrus, car il ne se réfère pas à la mythologie. 

 Avant de l'écarter, donnons-nous le plaisir de l'étudier :

a) Harpedone.

 Der Haspel, Harpedone. L. Harpedone. Der Leib ist roth ; die vordern Flügel schmäler, die Bänder derselben sind braungelb, die Randsieken y ochroth. 

Wie man an einem Haspel, dessen Arme braunroth gezeichnet wären, beim herumdrehen gleichsam nur einen braunen Ring sieht, so stellen diese Bänder, wenn das Insekt fliegt, einen braunen Ring vor.

Traduction : Der Haspel désigne un moulinet ou un rouet, et Harpedone un rhombe (qui siffle en le faisant tourner) ou un rouet à dévider (qui chante en tournant). "Le corps est rouge, les ailes antérieures plus petites, les bandes sont brun-jaune, Tout comme sur un rouet, dont les bras seraient peints en brun rougeâtre, on pourrait voir un anneau brun, ainsi ces bandes forment-elles, lorsque l'insecte s'envole, un anneau brun."

Ce nom est une belle image métaphorique en rapport avec la disposition des couleurs des ailes en bande. [C'est aussi une allusion au désir féminin, mais  le poème de Goethe Marguerite au rouet, dans le drame de Faust, date de 1808 et  le lieder de Schubert de 1814 ]

b) Phyllis : Phyllis, de grec phullis "feuille" est l'héroïne d'une histoire d'amour de la mythologie grecque , racontée entre autre par Hygin et par Ovide dans les Héroïdes. Amante d'un des fils de Thésée, elle attend en vain son retour et se pend.

c) Nymphula : diminutif créé sur le même schéma que Libellula à partir du latin nympha, ae. Chez Ovide, il désigne soit les nymphes, divinités des bois et des fontaines ; soit l'épouse ou la maîtresse ; soit les jeunes filles.

Enfin, le 5eme nom, créé par Drury, est celui de Lucrèce, une héroïne des Fastes d'Ovide : violée, elle se suicide pour sauver son déshonneur à l'égard de son mari.

Nous voyons que, mis à part l'intéressant Harpegone, les quatre autres noms, dont trois créés par Sulzer, sont ceux d'héroïnes de la mythologie grecque ou latine issus de la poésie d'Ovide. Dans les quatre cas, dans de tragiques histoire d'amour. Trois sont des noms propres. C'est la première unité de ce corpus de noms propres. 

2°) Replacer ce nom parmi les 92 noms créés par Sulzer.

Sultzer a choisi pour les autres insectes des épithètes souvent descriptives, sauf pour les Papilio où il a suivi Linné qui leur donne des noms de la mythologie grecque ou latine. L'unité des noms de Libellules autour d'une héroïne amoureuse de l'Antiquité se renforce donc par opposition aux noms d'Hyménoptères, de Coléoptères ou Araignées.

3°) Replacer ce nom dans le contexte des choix de noms des Libellules au XVIIIe siècle.

Mais ce thème est en rapport direct avec le nom général de ces insectes , que ce soit en français (Demoiselle), ou en allemand (Jeune fille des eaux) et même partiellement en latin (Libellula est liée partiellement à virguncula "petite vierge") .

C'est cette association ancienne ("Demoiselle" a été relevé par Réaumur en 1742) de ces insectes avec l'image de jeunes filles à la taille svelte qui avait déjà conduit Linné à choisir deux prénoms féminins en nom vernaculaire de deux espèces de sa Fauna suecica de 1746 ; c'est la même idée qui a été reprise par le médecin parisien Geoffroy pour choisir pour toutes ses espèces de "Demoiselles" des prénoms féminins.

Même si la contamination avec l'évocation des Danaïdes, les 50 filles du roi Danaos,  est possible ou plaisante à imaginer, Sulzer a bien écrit, en allemand et en latin Danae et non Danaos ou Danaides.

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Au total : Danae, du nom de l'héroïne de la mythologie grecque fécondée par Zeus sous la forme d'une pluie d'or, et mère de Persée. Ce choix témoigne d'une fidélité de Sulzer à la tradition des naturalistes (ou des peuples) créant une comparaison entre les Odonates et les jeunes filles vierges. Cf. entre autre le nom "Demoiselle" en français et Wasserjungfer en allemand, ou  L. Phyllis et L. nymphula, Sulzer 1776, ou L. virgo, Linnaeus 1758.

 

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

 

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POITOU-CHARENTE NATURE

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/sympetrum-noir/

"Dans la mythologie grecque, Danaé est la mère de Persée et fille d’Acrisios, roi d’Argos, et d’Eurydice. ."

 

 

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

" after Δανάη, daughter of Akrisios and mother of Perseus in Greek mythology "


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D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

"danae (Sympetrum) - Non si conosce l’origine; forse da Danae, madre di Perseo, le cuiancelle, le Danaidi, vivevano presso le sorgenti dei corsi d’acqua; Fraser (1954) pensa che derivi dal nome di Donovan, entomologo inglese del XVIII-XIX secolo. Potrebbe anche derivare da Δαναισ, ιδοσ = figlia di Danao, ninfa delle sorgenti del paese Argivo."

 

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H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

Non traité; On trouve seulement : 

"Gomphus vulgatissimus (Linnaeus) [l. most ordinary, most common] is a statement no longer valid. But the sagacious hypothesis of SCHMIDT (1989), that this species name originally had been given to Sympetrum danae, the damaged type specimen of Linnaeus however had erroneously been replaced by the species bearing the name now, is not necessary to explain the denomination, because there is evidence that in earlier centuries the species was very common (BURMEISTER 1839: 854; FLIEDNER 1998b: 206)."

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VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 "danae = vernoemd naar prinses Danaë (duidt op heldergele tekening van jonge zwarte heidelibellen)".

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LA LIBELLULA SCOTICA DECRITE PAR DONOVAN EN 1811.

ou Sympetrum scoticum (Leach in Donovan 1811).  Elle doit être décrite ici puisqu'elle est actuellement un synonyme de S. danae, après avoir été la seule connue au XIXe siècle. C'est également l'occasion de découvrir l'illustration.

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La description originale de Donovan.

The natural history of British insects : explaining them in their several states, with the periods of their transformations, their food, œconomy, &c. together with the history of such minute insects as require investigation by the microscope : the whole illustrated by coloured figures, designed and executed from living specimens vol. 15 London :Printed for the author, and for F. and C. Rivington, 1811, pages 29-30 et planche 73.

 

https://www.biodiversitylibrary.org/item/102995#page/86/mode/1up

 

PLATE DXXIII  LIBELLULA SCOTICA.  SCOTCH LIBELLULA. 

Neuroptera. 

GENERIC CHARACTER. 

Mouth armed with more than two jaws : lip trifid : antennae very thin, filiform, and shorter than the thorax : wings expanded : tail of the male furnished with a forked process. 

SPECIFIC CHARACTER. 

LIBELLULA SCOTICA. Thorax with two oblique yellow bands. 

Male. Wings transparent with deep black stigma: abdomen blackish. 

Female. Wings transparent with deep black stigma, and yellow base : abdomen yellow, with two black lines on each segment. 

§§§§
We have been recently favoured with specimens of this new species ,of Libellula by W. E. Leach, Esq. from whom it received the trivial name of Scotica, in reference to the country in which it appears only to have been hitherto discovered. This gentleman informs us it is common in the bogs of Scotland : he first observed it near Lock-awe, in Argyleshire, and afterwards in the bog of Bannock-bourn, in which latter place it occurs in great abundance. 

Libellula Scotica is an insect of the middle size, in general appearance resembling the specics vulgata. The male is uniformly dusky except the wings, which are transparent : the female is more remarkable for its gaiety, the head, thorax, and abdomen being yellowish, varied with brown, and little lines of black and the wings transparent, 
with the base yellow. 

 

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La planche DXXIII de Donovan.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/102995#page/84/mode/1up

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https://www.biodiversitylibrary.org/item/102995#page/84/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/102995#page/84/mode/1up

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la femelle.

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https://www.biodiversitylibrary.org/item/102995#page/84/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/102995#page/84/mode/1up

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Le mâle.

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https://www.biodiversitylibrary.org/item/102995#page/84/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/102995#page/84/mode/1up

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RÉCEPTION DE LA DESCRIPTION DE SULZER.

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Alors que les deux ouvrages de  Sulzer ont été lus par les naturalistes européens, et qu'ils sont cités en référence par Olivier en 1789 (pour Harpedone entre autre), par Sélys en 1840 (pour L. nymphula , L. Harpedone assimilée à Pedemontana et pour L. Aenea )  ou par Rambur en 1842 (pour L. Phyllis), nous ne trouvons pas de mention de sa Danae durant tout le XIXe siècle. L'espèce correspondante fut connue par les descriptions de ses synonymes (cf. H. Steinmann 1997 pages 469-470):

1811, Libellula scotica, Donovan,

1825, L. veronensis, Charpentier.

1835, Sympetrum scoticum, Newman, 

1835 Libellula nigricula Eversman

1835, Libellula pallidistigma Stephens

1840, Libellula nigra, Charpentier.

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C'est en 1911 que l'odonatologiste suisse Friedrich  Ris, dans Collections zoologiques du baron Edm. de Selys Longchamps. Catalogue systématique et descriptive publié par les soins de ses fils, Volumes 12 à 13 Bruxelles, Hayez, page 620, identifie un spécimen de la collection Sélys en la nommant Sympetrum danae. Il se livre ensuite à une analyse de la méconnaissance de la description de Sulzer, qui peut s'expliquer par l'ambiguïté de la figure qu'il en donna planche XXIV : "pour ses illustrations des Libellules, Schellenberg n'était pas dans un bon jour : comparez par exemple les nervures des ailes avec celle des illustrations de Roesel, dont la précision relative des lithographies n'est pas encore égalée aujourd'hui ". 

Pour Ris, la figure 3 montre une femelle immature (aux ptérostigmas pâles) ; "Néanmoins, — écrit-il — la Libellula danae de Sulzer me semble presque parfaitement interprétée".

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Die Figur XXIV, 3 lässt durch ihre Farbengebung kaum einem Zweifel Raum über die dargestellte Art und zwar ist ein nicht  adultes ♀ (mit hellem Pterostigma) dargestellt ; der Text gibt offenbar nur eine Beschreibung der Figur, nicht des Objektes selbst und fügt bei « aus der Vallee du Lac de Joux in dem Pais de Vaud ». Ich habe schon angedeutet dass der Schellenberg bei der Zeichnung der Libellenntafel keinen guten Tag hatte : man vergleiche z. B. die Flügeladerung mit den Bildern bei RÖSEL, deren relative Genauigkeit die Lithographen auch heute noch nicht zu Stande bringen. Trotzdem scheint mir Sulzer's [Libellula dumm beinahe einwandfrei gedeutet und damit, unter  Berücksichtigung des eben über Linne und Muller gesagten, prioritätsberechtigt. Die spätere Synonymie bedarf keiner weitern Diskussion : sie ist durch Hagen und Selys genügend bezeugt "

https://books.google.fr/books?redir_esc=y&hl=fr&id=6x1BnQEACAAJ&focus=searchwithinvolume&q=danae

En outre, le spécimen examiné par Ris avait été capturé au lac Ter, dans la Vallée de Joux, la localité-type de l'espèce.

 

 

En 1934, Cowley reprend cette discussion dans The Entomologist, vol. 68 page 156  : "Sympetrum danae (Sulzer, 1776). Ris, 1911, Cat. Coll. Selys, 13 : 646, identified Libellula danae Sulzer, 1776, Abgekflrzte Geschqlchte der Insecten : 169, pl. xxiv, fig. 3 (“Vallée du Lac de Joux”), as a female of Sympetrum scoticum (Donovan, 1811) . Campion,, 1912, Entomologist , 45 :151-152, however submitted that the figure of danae was a male of the same species."

La même année 1934, un Committee on Generic Nomenclature de la Royal Entomological Society of London, est réuni. Son sous-comité ad-hoc conclut :

"The sub-committee is of the opinion that the Libellula danae of Sulzer, 1776, is, as stated by Ris, 1911, Cat. Coll. Selys 13 : 646, a ♀ of the same species as L. scotica Leach in Donovan, 1811, and that therefore danae should be the valid name. Sulzer's figure is undoubtedly bad and probably drawn  from a distorted teneral specimen, and possibly from specimens of both sexes (vis gynandrous!)"

L'un de ses membres déclare :  

 " I myself, and the members of the Neuropteroids Sub-committee, are of the opinion that the anal appendages of the figure are undoubtedly those of a male [this differs from the opinion expressed in the Sub-committee's report], but that the abdominal colour-pattern better represents that of a female of ..."

J.G. Needham, en 1930, puis  Friedrich Dahl, en 1932, désignent des spécimens sous le nom de "Sympetrum danae", puis en 1938 le canadien Léon Provancher signale sous le même nom  dans Le Naturaliste canadien ses captures au bord du lac "Violon" .

En résumé, le nom de Sympetrum danae (Sulzer, 1776) ne remplaça celui de Libellula scotica (Donovan 1811) / Sympetrum scoticum qu'à partir de 1935 environ.

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LES NOMS EN LANGUES VERNACULAIRES.

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LES NOMS DE SYMPETRUM DANAE  EN FRANÇAIS.

Eu égard à la réception tardive par les entomologistes de l'espèce danae décrite par Sulzer, les noms propres qui lui furent donnés en français (ou dans d'autres langues) n'apparurent que dans la deuxième moitié du XXe siècle. Ils furent précédés par celui de Libellule écossaise Sélys 1840, liée à la synonymie avec L. scotica de Donovan.

-"La Libellule écossaise" Libellula scotica, Sélys, 1840

Monographie des libellulidées  d'Europe, page 53.

https://books.google.fr/books?id=44VIAAAAYAAJ&pg=PA53&dq=libellule+%C3%A9cossaise&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi6l_fZtoHgAhXl4IUKHaAGDz0Q6AEIRDAF#v=onepage&q=libellule%20%C3%A9cossaise&f=false

-Idem, Sélys 1850.

Revue des Odonates

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q/f72.image.texteImage

 

 

1°) "Le Sympétrum noir", Robert 1958.

  Paul-A. Robert, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages page 277.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=%22fasci%C3%A9%22

Ce nom s'est imposé aujourd'hui aux instances officielles (INPN et LPO) et à tous les auteurs de guides de vulgarisation.  

Il qualifie la couleur sombre des mâles matures, au corps, aux ptérostigmas, aux pattes et aux yeux noirs. 

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2°) "Le Sympétrum écossais", Robert, 1958.

ce nom est proposé par Robert en synonymie, parallèlement à la synonymie S. danae / Libellula scotica.

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LES NOMS DE SYMPETRUM DANAE DANS D'AUTRES LANGUES.

-en anglais :  the black darter or black meadowhawk i

-en allemand :Schwarze Heidelibelle

-en néerlandais : De zwarte heidelibel 

-en suédois : Svart ängstrollslända

-en gallois : gwaell ddu [gweyll du Picellwr Du]

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/sympetrum%20danae.html?lang=gd

-en breton : flemm-aer du (dard-serpent noir) (en attente de validation) 

- en frison : Swarte heidelibel, Swart hopke

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SOURCES ET LIENS.

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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

 

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

— CHARPENTIER (TOUSSAINT DE ), 1840, Libellulinae europaeae ac depictae, L. Voss, 180 pages

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— OLIVIER (Guillaume-Antoine ), 1789, Histoire naturelle, Discours préliminaire page 560.

https://books.google.fr/books?id=T00_AAAAcAAJ&pg=PA560&dq=%22+depressa%22+libellula&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjuoP6H_czfAhUNzhoKHfb2Bg4Q6AEIKzAA#v=onepage&q=%22%20depressa%22%20libellula&f=false

 

— LUCAS (Hippolyte), 1849, Histoire naturelle des animaux articulés 

https://www.biodiversitylibrary.org/item/101772#page/66/mode/1up

— ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840 - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
18 janvier 2019 5 18 /01 /janvier /2019 22:31

La verrière de la vie de saint Nicolas (vers 1556, et Max Ingrand 1952) ou baie 9 de l'église de  Pont-Audemer.

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Voir :

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Voir : Tous mes articles sur les vitraux.

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PRÉSENTATION.

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La reconstruction de l'église Saint-Ouen avait été décidée sous Louis XII en 1480, et commença par la façade occidentale. Puis les travaux se poursuivirent avec les sept travées de la nef, qui est raccordée en 1514 au chœur roman, tandis que les bas-cotés, avec leurs 12 chapelles latérales, sont édifiés sous François Ier jusqu'en 1535, et dotés progressivement de vitraux à partir de 1514 environ, et jusqu'en 1556 grâce aux dons des confréries (du Saint-Sacrement en baie 18 et 20), aux corporations (des boulangers en baie 13, des peintres  en baie 10), des familles de notables (baies 7, 8, 10, 12, 16, 17) ou du clergé (abbaye de Saint-Ouen de Rouen en baie 14, chapelain en baie 15). 


 

Les six chapelles du coté nord, principalement dédiées à des saints,  se succèdent ainsi d'ouest en est (vers le chœur) :

  • 1ère chapelle : baie 17 (1475 ; v.1530 ; 1551) : saints Mathurin, Sébastien, Jacques le Majeur et Jean-Baptiste.

  • 2ème chapelle : baie 15 (v.1530 ; XVIIe ; XIXe) : Apparition du Christ aux 12 Apôtres.

  • 3ème chapelle : baie 13 (1536) : Saint Honoré.

  • 4ème chapelle :  baie 11  (v.1540 . V; 1556 . 1952) : saint Vincent.

  • 5ème chapelle :  baie 9 : (v. 1556 ; 1952) : saint Nicolas.

  • 6ème chapelle : baie 7 (1556) : Histoire du Salut.

La baie 9 éclaire donc la 5ème chapelle, elle mesure 5 m. de haut et 3 m de large. Elle comporte 4 lancettes en plein cintre et un tympan de 7 ajours et 8 écoinçons. Consacrée à la vie de saint Nicolas, elle a été réalisée vers 1556 par le même atelier auteur de la baie 7 (Rédemption). 

Les 4 panneaux du registre inférieur qui composaient jadis les 2 scènes de la Naissance de saint Nicolas et du saint dotant les 3 jeunes filles ont été déposés en 1939 et leur localisation actuelle est inconnue. Ils ont été remplacés en 1952 par 3 figures de saints.

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"Les vitraux du XVIe siècle que nous avons vus dans les chapelles méridionales de Saint-Ouen portaient tous le cachet de la Renaissance, mais l'influence italienne ne s'y manifestait guère que dans le décor architectural et l'ornement, dont nos peintres verriers s'étaient instruits, après Arnoult de Nimègue sur les chantiers de Gaillon et de Rouen. Cependant, un grand changement s'est produit vers le milieu du siècle. Seulement amorcé dans la Dormition de la Vierge, et s'accentuant, nous l'avons vu, dans la Légende de saint Vincent, nous le trouvons pleinement accompli dans les deux derniers vitraux de l'église, la Légende de saint Nicolas et la rédemption.

Le vitrail de saint Nicolas avait lui aussi subi de grands dégâts et l'atelier chargé du récent remaniement général l'a encore amputé de deux panneaux, dont l'un au moins, le mieux conservé, se rapportait à l'épisode « des pucelles malheureuses ». Il faut espérer que ces vestiges du registre inférieur ne seront pas « perdus pour Pont-Audemer », selon le vœu qu'exprimait déjà A. Montier, après certaines suppressions opérées lors de la restauration de 18901, mais hélas sans succès." (Jean Lafond) 

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Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : MAX INGRAND, 1952.

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Saint Louis, saint François d'Assise parlant aux oiseaux et sainte Élisabeth de Hongrie.

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Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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LE REGISTRE SUPÉRIEUR. LA VIE DE SAINT NICOLAS.

"Le registre supérieur nous est parvenu en bon état. A gauche, pour conjurer la famine qui désolait son diocèse, le saint évêque de Myre prélève cent muids sur la cargaison de plusieurs vaisseaux qui transportaient du blé d'Alexandrie à Rome. Arrivé à destination, la flottille livrera néanmoins aux greniers impériaux chargé au départ.

A droite, saint Nicolas fait abattre un arbre consacré à Diane, dont la belle statue d'or est vénérée par la foule des paysans." (J. Lafond).

 

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Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Lancettes A et B à gauche :

Saint Nicolas fait décharger une partie de la cargaison de blé des vaisseaux qui transitent par Myre.

Très bien conservé.

COMMENT SAINCT NICOLAS POUR SUBVENIR A LA FAMINE / ET NESCES ---RAS DE

SORTE QUE LES MARCHANDS EN EMPORTERENT LA MESURE QU'ILS AURENT : ../ AN --- APORTE;

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Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Lancettes C et D à droite : 

Le saint fait abattre l'arbre sacré de la déesse Diane.

Très bien conservé ; les scènes avec cartouche portant le commentaire iconographique est en partie mutilé.

 

 

COMMENT SAINCT NICOLAS FEICT ABATRE UNG ARBRE / DEVOUE A DIANE UNE IDOLE LAQUELE PLUSIEURS NATIONS

PAYANES A DONOENT PAR LA PERFID----- QUI FUT RUSE T RUYNE PARDEDICT SAINT NICOLAS

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Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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LE TYMPAN.

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"Le tympan illustre très complètement en six tableaux le récit de la Légende Dorée concernant la double aventure des trois soldats et des trois officiers injustement consacrés à mort et sauvés par l'intervention miraculeuse de saint Nicolas.

Entre le tympan et le corps du vitrail, on observe une différence de qualité qui s'explique sans doute par le fait qu'ici, comme dans les autres verrières de l'église, plusieurs « mains »é ont collaboré à l'ouvrage. Peut-être aussi le peintre verrier ne disposait-il pas de très bons modèles." (J. Lafond)

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Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Dans les six ajours, légende des 3 officiers condamnés à mort injustement et sauvés par saint Nicolas.

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Ajours de gauche :

Le saint arrête le bourreau qui va exécuter les 3 soldats en présence de 3 officiers de Constantin.

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Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Ajours de droite :

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Le préfet du palais obtient la condamnation des 3 officiers ; en dessous à gauche, saint Nicolas apparaît en songe à Constantin pour lui inspirer la vérité. À droite  (disparu en 1853, refait par Duhamel-Mariette en 1895 ): les 3 officiers emprisonnés.

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Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Oculus supérieur :

regroupement d'éléments divers, effectué avant 1853 : Vierge à l'Enfant sur le croissant (1ère moitié du XVIe) ; un soleil et une étoile (XVIIe) ; une croix  de Malte ; deux C opposés dans un entrelacs ; saint Roch, l'ange et Roquet.

Fond damassé du XIXe.

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Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Nicolas (vers 1556) , baie 9 de l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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SOURCES ET LIENS.

Sources principales :

— GATOUILLAT ( Françoise), CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), HÉROLD (Michel), 2001, Eglise Saint-Ouen in Les Vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum / Recensement des vitraux anciens de la France vol. VI, Paris, CNRS, 2001. p. 194.

— LAFOND, (Jean), 1969, Les vitraux de l'arrondissement de Pont-Audemer, Nouvelles de l'Eure, n°36, 1969

En complément :

 

— MONTIER, (Armand), 1895, Les vitraux de Saint-Ouen de Pont-Audemer, Pont-Audemer, Impr. du Commerce, G. Hauchard, 1895 ;

— MONTIER, (Armand), 1896, "L'église Saint-Ouen à Pont-Audemer", Normandie monumentale et pittoresque p. 109 (simple mention de la baie).

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62406567/f145.item

 

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1972_num_130_1_5138_t1_0087_0000_3

— PHILIPPE-LEMAITRE (Delphine) 1853, non consulté

— REGNIER (Louis)  en 1899, non consulté.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
18 janvier 2019 5 18 /01 /janvier /2019 14:23

Zoonymie des Odonates : étude des noms du Sympetrum striolatum (Charpentier 1840), "le Sympétrum fascié".

 

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

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 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

 

 

 

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

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Résumé.

— Sympetrum, Newman, 1833, Ent. mag. , 1:511.. Des deux suffixes grecs σύμπυκνος, sympiezein   "comprimé" et  ἦτρον, êtron "abdomen" : "qui a l'abdomen comprimé latéralement".  En 1833, l'entomologiste britannique Edward Newman répartit les Libellulidae en  quatre genres selon la forme de leur abdomen (-etrum) : les Sympetrum  "à l'abdomen latéralement comprimé"  comme S. vulgatum, les Orthetrum "à l'abdomen parallèle latéralement" comme O. cancellatum et O coerulescens, les Platetrum "à l'abdomen dilaté et aplati" comme L.depressa, et les Leptetrum "à l'abdomen conique et pointu" comme L. quadrimaculata. Seuls les deux premiers genres ont été conservés, mais la distinction par la morphologie de l'abdomen a perdu de sa pertinence.

S. Striolatum , Charpentier, 1840, Libell. europ:  78; cette forme atténuée du latin striatus, a, um signifie "qui est légèrement strié". La description originale ne permet pas de préciser si l'épithète se réfère aux pattes (jaunes à ligne noire sur toute la longueur) ou au thorax (à deux bandes jaunes), mais le caractère discret fait pencher plutôt vers les pattes (les deux "fasces" du thorax sont larges et franches).

— Noms communs en français : 1°) "La Libellule striolée", Sélys 1850. 2°) "Le Sympétrum fascié", Paul-André Robert 1958,  retenu par la LPO et l'INPN ; 3°) "Le Sympétrum strié", Jourde in Dijkstra 2007 et Précigout-Prudhomme 2009. 

 

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— Noms communs dans d'autres langues :

-en espagnol : La Libélula flecha roja 

-en néerlandais : De bruinrode heidelibel  

-en frison :  Grutte heidelibel, Hjersthopke

-en allemand : die Große Heidelibelle

-en anglais : Common Darter.

- en gallois : Gwäell gyffredin

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NOM SCIENTIFIQUE.

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NOM DE GENRE SYMPETRUM NEWMAN, 1833.

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Voir :

Newman, Entomological Magazine vol. 1, London, F. Westley & A.H. Davis, page 511.

http://www.lavieb-aile.com/2018/04/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-sympetrum-newman-1833.html

 

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NOM D'ESPÈCE S. STRIOLATUM (CHARPENTIER, 1840).

Charpentier (de Toussaint von), 1840, Libellulinae europaeae ac depictae, L. Voss, 180 pages ​​​​​​, page 78 et planche X fig. 1 et 2.

 

Description originale.

11. LIBELLULA STRIOLATA. Tab. X. Fig. 2. mas et foem.

Lib. corpore cylindrico, lutescens: abdomine maris rufo, foeminae luteo, in lurido-virescens abeunte: pedes in utroque sexu lutei, nigro-lineati, fronte maris flavida.

 Habitat in Silesia.

Haec Lib.praecedente paullulo maior, et in utroque sexu eiusdem magnitudinis est.

Caput globosum, flavidum: maris adulti frons semper flavida. Oculi gilvi, superne rufo-brunnei. Tempora flava, glabra, maculis nonnullis minus distinctis nigris,

Truncus. Prothorax ater, opacus, postice in lobos duos semiorbiculares elevatus: margine antico et postico flavo. Alitruncus lurido-luteus, in lateribus sulphureus, lineis nonnullis atris. Collaris margo anticus colore vix nigro terminatus, Tubercula interalaria maris adulti rufa.

Alae hyalinae, ad basin non coloratae: maris venis rufis, foeminae luteis: illius parastigmate fusco, huius lutescente.

Pedes flavo-lutei, femoribus utroque latere, tibiis interno linea atra pictis.

Abdomen teres, cylindricum, ad basin subglobosum, in medio leviter attenuatum, versus apicem crassius, et in summo apice demuo attenuatum, id quod etiam de foemina valet.

Color abdominis maris idem est, atque in Lib. nigripede. Foeminae color e luteo aliquantulum in lurido-viridem transit, et macula nigra in segmento octavo et nono tam magna et dilatata plerumque est, ut totum fere segmentum impleat, et in medio utriusque lateris disculus maneat luteus. Caeterum margines omnes ac suturae linea tenui, atra terminantur. In ipsis segmentorum lateribus, praecipue mediorum, adiacet lineola longitudinalis, atra, abbreviata, basin singulorum segmentorum non attingens.

Valva aperturae oviparae incumbens, in margine antico paullulum excisa.

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Zoonymie des Odonates : étude des noms du Sympetrum striolatum (Charpentier 1840).

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La planche X (peinte et dessinée par Charpentier ) montre les deux formes mâle et femelle dans les figures 1 et 2. Aucun indice ne  nous aide dans notre étude zoonymique.

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Zoonymie des Odonates : étude des noms du Sympetrum striolatum (Charpentier 1840).

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ÉTUDE DU NOM S. STRIOLATUM.

Le terme latin striolatus n'est pas attesté en latin avant son usage en sciences naturelles au début du XIXe siècle. Le terme latin est celui de  striatus, a, um : participe passé du verbe strio , signifiant "Cannelé, strié": Gaffiot page 1484.

Il semble avoir été construit par les naturalistes sur les modèles linnéens d'atténuation d'épithètes latins valides : libellula sur libella, flaveola sur flava : Striolatus, Olivier 1801, Striolata 1813 ; Gyrinus striolatus Guerin 1830.

En 1834, Jourdan, dans son Dictionnaire raisonné, étymologique des sciences naturelles, le cite  avec cette définition :

"STRIOLÉ, adj. striolatus (stria, "strie") : qui est légèrement strié, comme les élytres du Passalus striolatus."

Ce Passalus est un coléoptère décrit en 1829 par Eschschlotz (celui qui a découvert l'Eschscholtzia)(INPN https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/748786)

En français, l'adjectif "striolé" est employé par les naturalistes comme nom vernaculaire  ("Bruant striolé", "Synnalaxe striolé", "Moiré striolé") ou comme adjectif dans des descriptions d'espèce, surtout depuis la fin du XIXe, alors qu'il n'est pas reconnu par le CNRTL , sauf comme un "synonyme" de "strié". Nous verrons qu'il est apparu sous la plume de Sélys en 1850, précisément pour traduire le striolatum de Charpentier.

Voir :https://en.wiktionary.org/wiki/striatus#Latin

Novo Acta Leopoldina 1727 (striolatus) et 1757 (striolata)

Striolatus, Olivier 1801

https://books.google.fr/books?id=CmZdL4Rr1tgC&pg=PA417&dq=striolatus&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjtuueUkfPfAhVEXhoKHVVJAlMQ6AEIKTAA#v=onepage&q=striolatus&f=false

Quoiqu'il en soit, chacun admettra que ce néologisme propre aux sciences naturelles a été employé par l'allemand Toussaint von Charpentier avec le sens de "strié".

Néanmoins, dans sa description latine pourtant détaillé, l'auteur n'emploie à aucun moment l'adjectif striolatus, et pas davantage celui de striatus. Dans sa diagnose inaugurale, là où il doit indiquer tous les caractères spécifiques, il écrit Lib. corpore cylindrico, lutescens: abdomine maris rufo, foeminae luteo, in lurido-virescens abeunte: pedes in utroque sexu lutei, nigro-lineati, fronte maris flavida : "libellule au corps cylindrique, jaunâtre ; abdomen roux chez le mâle,  jaune chez la femelle avec des amorces jaune-pâle ; pattes jaune dans les deux sexes, à lignes noires ; front du mâle jaunâtre.".

Faut-il voir dans ce nigro-lineati qualifiant les pattes l'origine de l'épithète striolatum ? En toute logique, oui, mais cela choque nos habitudes de voir les auteurs choisir des déterminants des ailes ou de l'abdomen pour nommer leur espèce.

Et puis, ce caractère des pattes ne  permet pas de distinguer, parmi les Sympetrum, S. striolatum de S. flaveolum ou de S. vulgatum.

Certes, mais si nous estimons que l'épithète se rapporte à l'abdomen ou au thorax, il n'est pas non plus spécifique et discriminant.

La description originale ne permet donc  pas de préciser si l'épithète se réfère aux pattes (jaunes à ligne noire sur toute la longueur) ou au thorax (à deux bandes jaunes), mais le caractère discret (striolatum = "strié légèrement")  fait pencher plutôt vers les pattes (les deux "fasces" du thorax sont larges et franches)

Nous verrons que Paul-André Robert a attribué le qualificatif au thorax ou à l'abdomen, puisqu'il écrit en 1958 : "Signification du nom : striolatum = coté ou flanc strié, ou bien coupé par des lignes ou des rainures, c'est-à-dire fascié. "

 

LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

 

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POITOU-CHARENTE NATURE

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/sympetrum-strie/

"Striolatum de striolatus (lat) = strié, marqué de petits traits : du fait de la présence d’une ligne noire latérale interrompue le long de l’abdomen."

 

 

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"Sympetrum striolatum (Charpentier, 1840) from Lat. striolatus, -a, -um = with little furrows [stria = furrow],  presumably for the furrowed underside of the abdomen "


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D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

striolatum (Sympetrum) – diminutivo di striatus, a, um = striato, provvisto di piccole striature. "

 

 

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H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

Non traité

 

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VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

"striolatum van striola = streepje  "

 

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NOMS VERNACULAIRES.

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LES NOMS EN FRANÇAIS.

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1°) "La Libellule striolée",  Sélys, 1850.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q/f64.image.texteImage

On sait que l'habitude d'Edmond de Sélys-Longchamps est de former des néologismes pour les noms français d'Odonates, par décalque du nom scientifique. C'est le cas pour l'adjectif "striolé", qu'il introduit ici dans notre langue. (Je trouve tout de même un précédent en 1826 pour un Cône , un autre en 1830 (le Gyrin striolé) ,  un autre encore en 1840, toujours en sciences naturelles)

La description ne permet pas de dire si Sélys comprend le terme "striolé" comme se rapportant aux stries du thorax ou aux lignes des pattes ; c'est néanmoins à propos du thorax qu'il utilise le nom "stries" ; et il décrit celles-ci avec précision.

20. LIBELLULA STRIOLATA. Charp. 

LIBELLULE STRIOLÉE. 

Diagnose. Ailes non sensiblement colorées à la base ; ptérostigma médiocre ; pieds jaunes en dehors, lignés de noirs. Côtés du thorax jaunâtres, avec trois stries obliques noires (et une bande brune chez l'adulte). Abdomen jaunâtre ( rouge chez le mâle adulte , etc. 
[....]
Thorax olivâtre en avant et en dessus, avec les attaches des ailes rouges, jaune olivâtre sur les côtés avec trois raies noires obliques étroites, terminées en dessous par des taches noires bien marquées et confluentes ;  l'espace avant la première et celui entre la 2° et la 3* stries sont marron-rougeâtre et forment une bande oblique bien marquée le dessous du thorax olivâtre, tacheté de noir et de marron (ou de rouge chez les très-adultes).
Pieds noirs, ['extérieur des cuisses et des tibias  étroitement jaunâtre. Les cuisses ont en outre sur le jaune une ligne noire plus  ou moins distincte.

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2°) "Le Sympétrum fascié", P-A. Robert 1958 

  Paul-A. Robert, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages page 277.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=%22fasci%C3%A9%22

L'auteur écrit : "Signification du nom : striolatum = coté ou flanc strié, ou bien coupé par des lignes ou des rainures, c'est-à-dire fascié. ". Il a donc attribué le qualificatif au thorax marqué de deux larges bandes jaunes. Son adjectif "fascié" est  défini par le CNRTL ainsi : "Zoologie : qui est marqué de bandes" (en conchioliogie dès 1743), puisque le nom "fascie" désigne une bande. En héraldique, la fasce est une bande horizontale. 

Le terme choisi par Robert a le premier inconvénient de ne pas être compréhensible pour tout le monde (mais c'est aussi sa valeur), mais surtout de miser sur l'une des deux interprétations de l'épithète striolata, car "fascié" ne peut plus s'appliquer aux pattes jaunes à lignes noires.

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Depuis, le nom a été adopté par tous les auteurs et est le nom officialisé par la LPO et l'INPN, et par les guides de Grand et Boudot. .

INPN : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65344

3°) "Le Sympétrum strié", Jourde in Diskstra 2007.

Pour des raisons que j'ignore, Jourde, dans sa traduction du Guide des Libellules de France et d'Europe de K.-D. B. Dijkstra choisit de ne pas suivre Robert, et d'adopter la traduction "Sympétrum strié". Il reprendra ce nom en 2009 dans Libellules de Poitou-Charentes (Précigout, Prud'homme et Jourde).

C'est aussi le nom mentionné dans l'article Wikipédia (2019).

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Symp%C3%A9trum_stri%C3%A9

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LES NOMS EN D'AUTRES LANGUES.

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-en espagnol : La Libélula flecha roja 

-en néerlandais : De bruinrode heidelibel  

-en frison :  Grutte heidelibel, Hjersthopke

-en allemand : die Große Heidelibelle

-en anglais : Common Darter.

- en gallois : Gwäell gyffredin

- en breton (en attente de validation) : Flemm-aer boutin

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SOURCES ET LIENS.

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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

 

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

— CHARPENTIER (TOUSSAINT DE ), 1840,Libellulinae europaeae ac depictae, L. Voss, 180 pages

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

LUCAS (Hippolyte), 1849, Histoire naturelle des animaux articulés 

https://www.biodiversitylibrary.org/item/101772#page/66/mode/1up

ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

 

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16 janvier 2019 3 16 /01 /janvier /2019 14:41

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PRÉSENTATION.

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La reconstruction de l'église Saint-Ouen avait été décidée sous Louis XII en 1480, et commença par la façade occidentale. Puis les travaux se poursuivirent avec les sept travées de la nef, qui est raccordée en 1514 au chœur roman, tandis que les bas-cotés, avec leurs 12 chapelles latérales, sont édifiés sous François Ier jusqu'en 1535, et dotés progressivement de vitraux à partir de 1514 environ, et jusqu'en 1556 grâce aux dons des confréries (du Saint-Sacrement en baie 18 et 20), aux corporations (des boulangers en baie 13, des peintres  en baie 10), des familles de notables (baies 7, 8, 10, 12, 16, 17) ou du clergé (abbaye de Saint-Ouen de Rouen en baie 14, chapelain en baie 15). 


 

Les six chapelles du coté sud,  se succèdent ainsi d'ouest en est (vers le chœur) :

  • 1ère chapelle : baies 20 et 18  (vers 1515) : Miracles de l'Eucharistie (20), vie de saint Ouen (18) et procession de la confrérie du Saint-Sacrement (18 et 20), commanditaire.

  • 2ème chapelle : baie 16 (1516) Annonciation et Mise au tombeau offerte par le conseiller Guillaume Tesson et Jeanne Myre.

  • 3ème chapelle : baie 14 (vers 1515-1520) : saints Pierre et Paul offerte par l'abbaye de Saint-Ouen de Rouen.

  • 4ème chapelle :  baie 12  (1519) : saints Eustache, Jean, Nicolas et Mathurin offerte par 2 familles.

  • 5ème chapelle :  baie 10 (v. 1535) : Dormition de la Vierge offerte par une famille.

  • 6ème chapelle : baie 8 (1535) : Vie de saint Jean-Baptiste, peinte par Mausse Heurtault et offerte par Jean de Génouville, marchand.

La baie 10 éclaire donc la 5ème chapelle sud et date de 1535 environ, elle a été offerte par deux familles figurées en donateurs non identifiées par les  armoiries. 

Elle mesure 5 m de haut et 3 m de large et comporte 3 lancettes en plein cintre et un tympan à 4 ajours. Les donateurs, en trois groupes, occupent le soubassement ; le registre principal est consacré à la Dormition de la Vierge ; et le tympan à son Assomption.

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"Après cette parenthèse germanique [baie 12], nous retrouvons une œuvre où je vois l'ultime floraison du groupe rennais issu de l'atelier d'Arnoult de Nimègue. Avec son avant-corps, le cadre architectural imite celui du vitrail des Trois Marie, à Notre-Dame de Louviers, exécuté par le chef d'école au début de sa période anversoise, donc après 1513 et vers 1520. Aussi bien, deux putti, debout sur la corniche du second plan, portent des étendards où l'on reconnaît à droite l'aigle de la corporation du Saint-Empire, et, à gauche, le blason de la corporation des peintres.

Une composition savamment ordonnée, une ambiance sereine et un coloris harmonieux font de la Dormition un chef-d'œuvre du vitrail normand. Les donateurs, agenouillés dans une galerie qui s'ouvre sur un paysage de montagnes et de châteaux, sont animés d'une vie tout à fait exceptionnelle pour des figures à si petite échelle. Moins individualisées, les têtes des apôtres qui entourent le lit de la mort de la sainte Vierge sont belles et expressives. Au tympan, l'Immaculée est accueillie dans la lumière dorée du ciel, et là aussi l'impression donnée est celle d'un parfait équilibre." (Jean Lafond 1961)

"Le Trépassement de la Vierge fait le sujet du vitrail de la cinquième chapelle et diffère singulièrement de style avec le précédent. A côté de l'école allemande, voici l'école italienne avec ses draperies, ses vieillards à longue barbe blanche entourant le lit à baldaquin sur lequel repose la Vierge. Des colonnes ioniques dont le fût est couvert de trophées supportent le dais du baldaquin. La composition est quelque peu prétentieuse, mais le coloris est admirable et puissant l'effet décoratif.  Cette chapelle était autrefois dite de Saint-Eloi." (Montier p. 106)

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Sur le plan technique, le verre rouge gravé est utilisé pour les armoiries. La sanguine est employée.

 

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Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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LE REGISTRE DES DONATEURS.

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Ce registre est organisé en trois scènes dans les trois lancettes : d'abord à gauche un homme âgé, seul vêtu de bleu , agenouillé au prie-dieu en donateur avec un premier ensemble d'armoiries ; puis un autre homme plus jeune vêtu d'un manteau blanc devant ses deux fils, avec un deuxième complexe d'armoiries. Et enfin l'épouse en manteau rouge, devant ses trois filles, et de nouvelles armoiries. (C'est peut-être la grand-mère, car deux des filles semblent être des femmes mariées).

Ces huit donateurs sont tournés vers la gauche (donc vers le chœur) et ils appartiennent à la même famille, puisqu'ils partagent un motif héraldique commun, que je décrirai en toute incompétence comme d'azur à trois étoiles d'or et brochant sur le tout, de gueules à une "rencontre de cerf d'or, accompagné en chef d'une étoile d'or". Autrement dit, un blason bleu à trois étoiles jaunes, avec au centre un blason plus petit, jaune, contenant une peau couleur rouge, qui contient elle-même une tête de cerf jaune, et une étoile entre les bois de ce cerf.

Le premier homme, que je suppose être le grand-père ou l'ancêtre, écartèle ce premier blason d'un autre , bleu avec une croix pattée jaune. (c'est en réalité plus compliqué que cela).

Le deuxième homme avec ses fils conserve la "rencontre de cerf d'or" et la croix pattée d'or, associé à un autre élément, de gueules fascée d'or avec deux coquilles d'argent en chef. 

L'épouse, qui est sans doute accompagnée des armes de sa propre famille, reprend le premier complexe (d'azur à trois étoiles d'or . d'azur à la croix pattée d'or / de gueules à la rencontre de cerf d'or, accompagné en chef d'une étoile d'or) , coupées en mi-parti par ses armes de gueules au chevron d'or aux trois piques d'or.

Selon Gatouillat, les premières ont été remaniées. Les deuxièmes , bien conservées, seraient  celles d'une alliance des Genouville d'Etelan et des Le Gras. Les troisièmes étaient endommagées et illisibles au XIXe siècle.

Certes, les Picart d'Ételan ont porté de gueules à trois fers de piques d'argent (Picart d'Estelan et de Radeval) ou d'azur à trois fers de pique d'or (Picard de Radeval) ou 1 : de gueules à trois piques d'or, au chef crénelé d'or, armoiries des Picart d'Etelan ; 2 : mi parti en 1, fasce de gueules et d'azur, en 2, de gueules à 3 piques d'or, Picart d'Etelan, mais sans le chevron d'or.

Et certes je trouve mention de GRAS (LE,), élection de Pont-Audemer, maintenu le 20 janvier 1669 d'or, au rencontre de cerf de gueules, accompagné de trois étoiles mal-ordonnées d'azur. 

J'ai décrit les armoiries de Louis Le Picart de gueules à trois fers de piques d'argent dans la baie 1 de Bourg-Achard.

http://www.lavieb-aile.com/2018/10/la-baie-1-de-1460-1480-et-de-1500-1510-marie-madeleine-de-l-eglise-saint-lo-de-bourg-achard.html.

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Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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La Dormition.

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"Dans un édifice ouvert flanqué d'un péristyle dont les terrasses supportent 2 putti agitant des étendards (aux armes de la corporation des peintres à gauche, aux armes du Saint-Empire à droite), la Vierge au centre, étendue sur un lit à colonnes vu de front, entourée de saint Jean, de  saint Pierre et de deux anges ; au 1er plan, et dans les lancettes latérales, les autres apôtres (assez bien conservé ; tête de saint Jean et quelques pièces de la lancette droite rest.)" (Gatouillat et al. 2001 p. 193).

 

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Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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LE TYMPAN.

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Dans l'oculus inférieur central, la Vierge en Assomption, portée par quatre anges.

La Trinité dans les nuées occupe les trois autres oculi :  la colombe du Saint-Esprit entouré d'un cercle de séraphins dans l'oculus supérieur, le Christ sortant du tombeau à gauche, et Dieu sur un trône et coiffé de la tiare à droite.

Six anges (deux fois trois cartons) occupent les écoinçons.

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Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de l'Assomption (vers 1535), baie 10, église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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SOURCES ET LIENS.

Sources principales :

— GATOUILLAT ( Françoise), CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), HÉROLD (Michel), 2001, Eglise Saint-Ouen in Les Vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum / Recensement des vitraux anciens de la France vol. VI, Paris, CNRS, 2001. p. 194.

— LAFOND, (Jean), 1969, Les vitraux de l'arrondissement de Pont-Audemer, Nouvelles de l'Eure, n°36, 1969

En complément :

— MONTIER, (Armand), 1895, Les vitraux de Saint-Ouen de Pont-Audemer, Pont-Audemer, Impr. du Commerce, G. Hauchard, 1895 ;

— MONTIER, (Armand), 1896, "L'église Saint-Ouen à Pont-Audemer", Normandie monumentale et pittoresque p. 109 (simple mention de la baie). page 106

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62406567/f142.item

— PHILIPPE-LEMAITRE (Delphine) 1853, non consulté

— REGNIER (Louis)  en 1899, non consulté.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 11:52

Zoonymie des Odonates : les noms du Sympetrum flaveolum (Linnaeus, 1758),  "le Sympétrum jaune d'or".

 

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

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 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

 

 

 

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

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Résumé.

— Sympetrum, Newman, 1833, Ent. mag. , 1:511.. Des deux suffixes grecs σύμπυκνος, sympiezein   "comprimé" et  ἦτρον, êtron "abdomen" : "qui a l'abdomen comprimé latéralement".  En 1833, l'entomologiste britannique Edward Newman répartit les Libellulidae en  quatre genres selon la forme de leur abdomen (-etrum) : les Sympetrum  "à l'abdomen latéralement comprimé"  comme S. vulgatum, les Orthetrum "à l'abdomen parallèle latéralement" comme O. cancellatum et O coerulescens, les Platetrum "à l'abdomen dilaté et aplati" comme L.depressa, et les Leptetrum "à l'abdomen conique et pointu" comme L. quadrimaculata. Seuls les deux premiers genres ont été conservés, mais la distinction par la morphologie de l'abdomen a perdu de sa pertinence.

 

— Flaveolum Linnaeus, 1758, Syst. nat. :543, diminutif créé par Linné à partir du latin  flavus = jaune, doré", du fait de la couleur des taches situées à la base des ailes. 

— Nom en français : 1°) "La Libellule flavéole", Latreille 1803 puis Sélys 1850 ; 2°) "Le Sympétrum jaune d'or", Paul-André Robert 1958.

— noms en d'autres langues : 

 

-en allemand : Die Gefleckte Heidelibelle

-en anglais : The Yellow-winged darter

-en néerlandais : Geelvlekheidelibel

-en frison (1981) Bünte heidelibel ; en frison : Gielbünte heidelibel,Gielbünt hopke

-en gallois : gwäell asgell aur 

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NOM SCIENTIFIQUE.

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NOM DE GENRE SYMPETRUM (NEWMAN, 1833).

Voir :

Newman, Entomological Magazine vol. 1, London, F. Westley & A.H. Davis, page 511.

http://www.lavieb-aile.com/2018/04/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-sympetrum-newman-1833.html

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NOM D'ESPÈCE SYMPETRUM FLAVEOLUM (LINNAEUS, 1758). 

Libellula flaveoa Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Editio decima, reformata. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 1-824 : 543. 

https://www.biodiversitylibrary.org/page/25034354#page/553/mode/1up

Description originale.

flaveola. 2. L. alis basi luteis.

Fn. svec. 765. 

Raj. ins 49. n°.4. 

Roef ins. 2. aqv. 2. t. 5. f. 4. 

Habitat in Europa. 

Haec inter minores : variat rarius alis absque basi lutea ; forte sexu. 

Trad : . n°2 : Libellula flaveola. Base des ailes jaunes. [...] Vit en Europe. Elle figure parmi les plus petites. 

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Zoonymie des Odonates : les noms du Sympetrum flaveolum.

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Les trois références de Linné.

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1°) Linné, Fauna suecica 1746 page 230 n° 765.

 

745 . LIBELLULA alis albis : basi luteis. 

-Raj. Ins. 49, n° 4. Libella maxima abdomine breviore latioreque flavo .

Habitat frequens ad Aquas in Uplandia. 

DESCR. Dorsum luteum; subtus tota nigra; Thorax niger utrinque lineis duabus obliquis flavis. Pedes nigri ; Frons virescens. Oculi grisei. Alae basi ferrugineae. 

"Habitat : fréquent dans les espaces aquatiques d'Uplandia".

Uplandia, l'Uppland, est une province historique de l'est de la Suède correspondant au comté d'Uppsala (l'université de Linné ) et au nord du comté de Stockholm. 

"Dos jaune, tout le dessous noir ; thorax noir marqué sur le coté de deux lignes jaunes. Pattes noires, front jaunâtre, yeux gris. Base des ailes couleur rouille."

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2°) John Ray, 1710, Historia insectorum, page 49 n°4.

https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/49/mode/1up

4. Libella maxima abdomine breviore latioreque flavo,

F.W

Ad radicem singularum alarum macula magna e fusco-flavicans, sed major in inferioribus. Ubi alas corpori adhaerent linea albicans in parte inferiore. Alae reticulatae & versus extremum malâ fuscâ notatae. Scapulae utrinque areâ latâ coeruleo-albâ pinguntur.

 

 

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3°) Roesel, 1749, Insecten Belustigung planche V fig. 4.

Rösel von Rosenhof, August Johann ; Kleemann, Christian Friedrich Carl ; Rösel von Rosenhof, August Johann [Hrsg.] Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung (Band 2): ... welcher acht Classen verschiedener sowohl inländischer, als auch einiger ausländischer Insecte enthält — Nürnberg, 1749

https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0259/image

Le chapitre s'intitule Die etwas kleinere art derer schmalleibigen Libellen oder Wasser-Nymphen, nebst ihrent breiten Wurm, und der Art seiner Verwandlung, Tab. V. La planche comporte 4 figures, reconnue ensuite pour les deux premières (dont la larve) comme Cordulia aenea, pour la n° 3 comme Aeshna forcipata 

La figure 4 référencée par Linné est verte aux ailes entièrement transparente, elle ne correspond pas du tout à la description de sa L. flaveola.

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Zoonymie des Odonates : les noms du Sympetrum flaveolum.
Zoonymie des Odonates : les noms du Sympetrum flaveolum.

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Le spécimen de la collection de Linné. Linn 2318

http://linnean-online.org/19709/

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Linné dans le Fauna suecica de 1761 page 372 n°1460.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/80015#page/426/mode/1up

Pas de changement, hormis la référence à Roesel qui disparaît .

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Linné dans la douzième édition du Systema naturae de 1767.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/137240#page/375/mode/1up

La référence à Roesel revient, et deux autres auteurs, dont les ouvrages sont parus depuis 1758, sont cités : Geoffroy et Schaeffer.

flaveola. 2. L. alis basi luteis.

-Fn. fuec. 1460.

-Raj. ins. 49. n. 4. 

-Roef ins 2. aqv. 2. t. f, f. 4. 

-Geoffr. paris 1. p. 225. n. 7. t. 13. f .t. 

-Schaeff. ins. t.4 f. 1. 

Habitat in Europa. 

Haec inter minores : variat rarius alis abstque basi lutea; forte sexu .Thorax basi maculis punctisque luteis. 

 

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ÉTUDE DU NOM S. FLAVEOLUM .

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Flaveolum, masculin de flaveola par accord avec le genre Sympetrum, est un diminutif de l'adjectif flavus, a, um "jaune" créé par Linné. Flaveolus n'appartient pas au latin dans le dictionnaire Gaffiot, et semble, selon mes recherches, avoir été créé par Linné pour qualifier notamment des oiseaux. Dans ces emplois linnéens, je n'ai trouver que la forme féminine flaveola.

https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=Flavius

Coereba [Certhia] flaveola Linnaeus, 1758 = Sucrier à ventre jaune.

Sicalis flaveola Linnaeus, 1766 : Sicale Bouton-d'or = Fringilla flaveola Linnaeus, 1766 : 

Cypraea flaveola Linnaeus, 1758

Emberiza flaveola Linnaeus, 1758

Parmi les Papillons :

Phalaena flaveola Linnaeus, 1758

Parmi les Libellules :

L. flaveolata Linnaeus 1761

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En 1834 Jourdan en donne la traduction de "jaunâtre, qui tend à devenir jaune" dans son Dictionnaire raisonné étymologique des termes des Sciences naturelles.

L'Helm dictionary of scientific Birds names indique aussi : diminutif du latin flavus "doré, jaune".

 

Le Wiktionary (en) donne également pour flaveolus yellowish, donc "jaunâtre".

La traduction par "jaune d'or" ne traduit donc pas cette forme diminutive que donnerait "jaunet", ou cette atténuation de valeur de la couleur ("jaunâtre, jaunissant") mais peut trouver sa justification partielle puisque Gaffiot donne pour le nom flavus, i "pièce d'or" et pour l'adjectif flavus jaune, Virgile Géorgiques 1,316  flava arva " campagnes dorées", bond. 

Le Wiktionnaire donne "jaune, blond, doré" en renvoyant à Gaffiot et en précisant "de l’indo-européen commun *bhlē-u̯o-s (« couleur claire ») qui donne aussi le français bleu via une racine gotiquee.

 

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

 

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POITOU-CHARENTE NATURE

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/sympetrum-jaune/

"Flaveolum diminutif latin de flavus = doré, jaune d’or, du fait de la couleur des taches situées à la base des ailes. "

 

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"Sympetrum flaveolum (Linnaeus, 1758) from Lat. flaveolus, -a, -um = somewhat golden yellow [flavus = golden yellow] for the large yellow wing patches."


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D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

"flaveolum (Sympetrum) - flavus, a, um = giallo. Per l’estesa macchia gialla sulle ali "

 

 

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H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

" [l. little yellow one] refers to the yellow tinge of the wings bases, which may expand well over the nodus in females "

 

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VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

" flaveolum = beetje geel ".

 

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NOMS VERNACULAIRES.

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LES "NOMS COMMUNS" EN FRANÇAIS.

On sourira du paradoxe amenant à désigner par "noms communs" les noms propres en langue vernaculaire des insectes pour se conformer à certains usages.

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Un premier nom est cité (entre crochets) pour l'écarter aussitôt. En effet, bien que Geoffroy soit appelé en référence de L. flaveola par Linné en 1767 (et encore associé à cette libellule par Olivier en 1789), et qu'inversement Geoffroy cite en référence la flaveola de Linné, son Eléonore n°7 n'est pas un Sympetrum flaveolum, mais une Libellula depressa ; son illustration (à laquelle Linné se réfère pourtant aussi) est sans appel, de même que la mention d'un abdomen aplati, ou celle de ptérostigmas noirs.

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[1°) L'Éléonore, Geoffroy, 1762.]

GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p.

Nouvelle édition, An VII / 1799, A Paris : Chez Calixte-Volland, libraire, quai des Augustins, no. 24 : Rémont, libraire, no. 41. quai des Augustins, tome second  page 225 n°7 :

https://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/224/mode/2up

 

"7. LIBELLULA alis albis basi luteis abdomine lutescente. Planche. 13 , fig. 1.

-Linn. faun. fuec. n 765. Libellula alis albis basi luteis.

-Linn. syst. nat edit. 10, p. 543, n. 1, Libellula flaveola.

-Raj. Ins.. page 49, n. 4. Libellula [erroné pour libella] maxima , abdomine breviore latioreque flavo.

-Réaum ins. tom. vj. tab. 35 , f- l.

-Roesel, ins. vol. 2, tab. 6. Insect. Aquatil.. class, 2.

L'éléonore.

Longueur 16 lignes.

Les yeux de cette espèce font fort gros, de couleur brune & se touchent vers le dessus de la tête. C'est au-devant de cette jonction des deux yeux, que se trouvent les trois petits yeux lisses, qui ordinairement font à la partie postérieure de la tête; le corcelet large est d'un brun noirâtre & velu, avec deux plaques jaunes un peu verdâtres, une de chaque côté. Les pattes sont noires & épineuses. Le ventre large, court, applati & composé de neuf anneaux, est noir en dessous & jaune en-dessus. Les aîles diaphanes & claires ont à leur pointe une tache oblongue noire placée au bout du bord extérieur , & à leur base il y a une allez grande tache d'un jaune brun. On trouve cette grande demoiselle dans les prés , &c proche les rivières. Elle vole très-vite."

 

L'illustration planche XIII fig. 1 montre Libellula depressa femelle:

https://archive.org/details/histoireabrg02geof/page/n765

 

Voir mon article sur Libellula depressa : http://www.lavieb-aile.com/2019/01/zoonymie-des-odonates-les-noms-de-libellula-depressa-linnaeus-1758.html

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1° bis) La Libellule jaune, Olivier, 1789.

https://books.google.fr/books?id=T00_AAAAcAAJ&pg=PA560&dq=%22+depressa%22+libellula&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjuoP6H_czfAhUNzhoKHfb2Bg4Q6AEIKzAA#v=onepage&q=%22%20depressa%22%20libellula&f=false

Je ne retiens pas non plus ce nom de "Libellule jaune" d'Olivier, qui mêle les références linnéennes avec le texte de la description de Geoffroy.

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1° ter) La Libellule jaunâtre, Latreille 1804.

https://books.google.fr/books?id=mYo-AAAAcAAJ&pg=PA16&dq=%22latreille%22+ulrique&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjc8cXytJvbAhWDvxQKHapoCJIQ6AEILzAB#v=onepage&q=%22latreille%22%20ulrique&f=false

Je ne retiens pas non plus ce nom, pour les mêmes raisons.

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1°) La Libellule flavéole, Latreille 1803

Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle, Deterville, article LIBELLULE:

je n'y trouve qu'une brève mention sans description, mais je retiens ce nom propre comme valide puisqu'il est la  traduction du nom scientifique.

"Nous avons figuré la libellule flavéole. Son corps et la base des ailes sont rougeâtres. (L.)"

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2°) "La Libellule jaunette", Sélys, 1840.

Monographie des Libellulidées page 45

https://books.google.fr/books?id=NaI-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=%22+libellulid%C3%A9es+%22+s%C3%A9lys&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjc2t2J4-3fAhVHgxoKHRScBIkQ6AEIKzAA#v=onepage&q=flaveola&f=false

 

N° 9. LIBELLULA FLAVEOLA. (LIN.) LIBELLULE JAUNETTE. Diagnose. - Parastigma rouge ou brun. La base des ailes supérieures et le tiers au moins des inférieures jaune-safran. Pieds noirs, rayés de jaune. Abdomen notablement plus court que les ailes, jaune (rouge dans le mâle adulte).

Dimensions. — (Voyez le tableau.)

Synonymie. — LIBELLULA FLAVEOLA. Lin., Syst. nat. Fabr. Latr. Charp. Vander L. Steph. De Selys. Burm. - FLAVEOLATA. Lin., Fau. suec. Curtis.

Les Libellula flaveola, Roeselii et Fonscolombii étant extrêmement voisines de la Vulgata, j'aurais dû répéter bien des fois les mêmes caractères : j'ai cru faire une chose plus utile pour la détermination, en me bornant à donner les diagnoses de ces espèces et en signalant ensuite les différences en prenant la Vulgata (n° 12) pour terme de comparaison.

La L. flaveola diffère de la Vulgata :

1° Par son abdomen beaucoup plus court que l'aile inférieure, comprimé, d'un jaunâtre clair (rouge vif dans le mâle adulte ) :

2° Par la couleur de ses ailes, la base des supérieures et le tiers des inférieures, à partir de la base, étant d'un jaune safrané chez le mâle. Chez la femelle, cette couleur jaune s'étend même jusqu'à la moitié de la côte de chaque aile, et forme souvent un espace lavé de jaunâtre près du parastigma. La nervure costale est aussi jaunâtre extérieurement. Les pieds sont noirs avec une ligne étroite jaune en dehors : la membranule accessoire petite, blanchâtre.

Habite une grande partie de l'Europe septentrionale et tempérée. Elle semble étrangère au Midi, car M. de Fonscolombe ne l'a pas observée en Provence, et je ne l'ai pas vue en Italie. Je crois qu'elle ne se trouve pas non plus en Suisse. En Belgique, elle est très-commune dans les bois, dans les champs et les prairies depuis la fin de juillet jusqu'en septembre. On en trouve encore quelques individus à la fin d'octobre.

La grande tache jaune de la base des ailes inférieures au moins, distingue suffisamment cette espèce de ses congénères à abdomen également cylindrique ou comprimé.

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3°) "La libellule flavéole"  Sélys  1850

Revue des Odonates page 33.

https://books.google.fr/books?id=L9c5AAAAMAAJ&pg=PA33&dq=%22libellula+flaveola%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi4-b-I4e3fAhUN-YUKHWWTB6gQ6AEISzAG#v=onepage&q=%22libellula%20flaveola%22&f=false

 

17. LIBELLULA FLAVEOLA. L.
LIBELLULE FLAVÉOLE.

Diagnose. - Ptérostigma jaune ou rouge; la base des ailes supérieures et le tiers basal des inférieures jaune safrané.Pieds noirs, lignés de jaunâtre cn dehors. Abdomen jaunâtre (rouge chez le o" adulte).

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♂ adulte. Tête jaunâtre foncé ; front rouge laque ; lèvre inférieure rouge ; le lobe intermédiaire et les bords des latéraux noirs ; œil rougeâtre obscur ; tempes avec quatre ou cinq taches noires; vertex précédé du côté du front d'une bande d'un noir d'acier qui descend notablement le long des yeux. Prothorax roussâtre, taché de noir sur les côtés. Thorax roux foncé en avant et en dessus, avec les attaches des ailes rouges ; rouge obscur sur les côtés, avec trois raies noires obliques étroites, terminées en dessous par trois taches noires bien marquées et confluentes; rougeâtre taché de noir en dessous.Abdomen court, cylindrique, étranglé vers le 4° segment , d'un rouge vif en dessus, noir tacheté de rouge en dessous. Le 1" segment presque tout noir ainsi que la base du 2e; un petit trait dorsal noir aux 8° et 9e segments ; les 5e, 6e, 7e, 8e et 9e avec le bord latéral noir. Appendices anals supérieurs en fuseau irrégulier, roussâtres à pointe noire, l'inférieur coloré de même , notablement échancré et comme fourchu. Pieds noirs, avec une fine ligne jaunâtre sur l'extérieur des cuisses et des tibias. Ailes hyalines; le premier quart des supérieures et le tiers au moins des inférieures d'un jaune safrané; la nervure costale rougeâtre en dehors; ptérostigma médiocre, rouge, entre deux nervures noires; membranule d'un blanc grisâtre.

♀ adulte. Ptérostigma rouge comme chez le mâle , mais tout le reste du corps en dessus olivâtre clair, excepté le dessus des yeux qui est marron ; les côtés du thorax jaunes avec les taches noires ordinaires. L'abdomen comprimé, est en partie blanc pulvérulent en dessous. L'écaille vulvaire non saillante.Les appendices anals une fois plus long que le dernier segment, colorés comme ceux du mâle. Le reste comme chez le mâle, excepté que le ptérostigma est un peu plus long, et que la tache basale safranée occupe en général plus de la moitié des ailes.

Les mâles nouvellement éclos ressemblent à la femelle quant à la coloration du corps. Les mâles et les femelles à cet âge ont le ptérostigma d'un jaune clair d'abord , puis gris-jaunâtre plus ou moins foncé avant de devenir rouge.

L'espace des ailes coloré en safrané, varie plus ou moins en étendue et en intensité. En général les femelles ont un espace isolé de cette nuance vers le point cubital des ailes supérieures , et la tache basale des mêmes ailes petite. D'autres fois les deux taches sont réunies et forment une longue bande ; aux inférieures l'espace peut occuper depuis le tiers jusqu'au deux tiers de l'aile.

M. Hagen a reçu de Casan de M. Eversmann deux variétés femelles remarquables : chez l'une le jaune des ailes inférieures s'étend depuis la base jusqu'entre le point cubital et le ptérostigma , mais il y a une large bande oblique hyaline incolore à une ligne et demie de la base. Chez l'autre la seconde partie jaune est beaucoup plus petite. - Tous deux ont une tache médiane jaune aux ailes Supérieures.

Enfin je possède une variété femelle, très-remarquable en ce que la tache basale des supérieures est réduite à un vestige, et que celle des inférieures n'a guère que deux lignes en long et en large. Je l'ai prise à Hologne-sur-Geer (Prov. des Liege) accouplée avec un mâle ordinaire, M. Hagen a pris deux femelles adultes 'nlui n'avaient même aucun vestige de jaune aux ailes supérieures , et un espace d'une ligne # seulement aux ailes inférieures. On pourrait au premier abord confondre ces variétés avec la L. Fonscolombii, mais cette dernière a le ptérostigma plus grand , plus large, les pieds plus jaunes, l'abdomen plus long , le jaune de la base des ailes inférieures un peu moins étendu, et la plupart des grandes nervures rouges ou jaunâtres.

Habitat. Se trouve communément dans l'Europe tempérée et septentrionale. Pas encore observée dans le midi (car il n'est pas certain que la flaveola prise en Morée par M. Brullé soit cette espèce). Commune en Belgique depuis la fin de juin jusqu'à la fin de septembre, souvent même en octobre et quelquefois jusqu'au commencement de novembre ; on la trouve dans les marais et sur les champs de trèfle. Très-rare en Lapponie ; très-commune en Suède, en Russie , en Danemarck , en Angleterre, et en Ecosse (pas encore observée en Irlande). Se trouve en Allemagne, dans le nord et le centre de la France, entre le Volga et les Monts Ourals; aussi dans les parties basses de la Suisse. Elle habiterait aussi les Pyrénées, l'Espagne et le Portugal, si l'espèce que j'ai nommée luteola n'en est qu'une variété."

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4°) Le Sympétrum jaune d'or, Paul-André Robert 1958.

Paul-A. Robert, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages page 292.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=%22jaune+d%27or+%22

Depuis, le nom a été adopté par tous les auteurs et est le nom officialisé par la LPO et l'INPN.

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NOMS COMMUNS EN D'AUTRES LANGUES.

-en allemand : Die Gefleckte Heidelibelle

-en anglais : The Yellow-winged darter

-en néerlandais : Geelvlekheidelibel

-en frison (1981) Bünte heidelibel ; en frison : Gielbünte heidelibel,Gielbünt hopke

-en gallois : gwäell asgell aur 

https://cy.wikipedia.org/wiki/Gw%C3%A4ell_asgell_aur

-en breton  (attente de validation) : Flemm-aer eskell aour .

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SOURCES ET LIENS.

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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

 

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

CHARPENTIER (TOUSSAINT DE ), 1840,Libellulinae europaeae ac depictae, L. Voss, 180 pages

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— GEOFFROY in FOURCROY : FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy.

 http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

 

— GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. 

https://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/226/mode/2up

 — LATREILLE (Pierre André), 1804,  Histoire des Libellulines, in Histoire naturelle, générale et particulière des crustacés et des insectes..., Volume 13, An XIII [1804] p. 16

https://books.google.fr/books?id=mYo-AAAAcAAJ&pg=PA16&dq=%22latreille%22+ulrique&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjc8cXytJvbAhWDvxQKHapoCJIQ6AEILzAB#v=onepage&q=%22latreille%22%20ulrique&f=false

— OLIVIER (Guillaume-Antoine ), 1789, Histoire naturelle, Discours préliminaire page 560.

https://books.google.fr/books?id=T00_AAAAcAAJ&pg=PA560&dq=%22+depressa%22+libellula&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjuoP6H_czfAhUNzhoKHfb2Bg4Q6AEIKzAA#v=onepage&q=%22%20depressa%22%20libellula&f=false

— ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

— SCOPOLI , 1763, Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/79410#page/362/mode/1up

—  VILLERS (Charles de) 1789, Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta; dd. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, andc. speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galliae Australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante and augente Carolo de Villers, ... Tomus primus °-quartus!: 1789 page 3

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=saKZnk3vHvQC&dq=libellula+cyanea+geoffroy&q=libellula#v=snippet&q=libellula&f=false

— ULINGER (Robert L.), 1964, The Role of Linnaeus in the Advancement of Entomology, Annual Review of Entomology Vol. 9:1-17 (Volume publication date January 1964) 

https://doi.org/10.1146/annurev.en.09.010164.000245

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
14 janvier 2019 1 14 /01 /janvier /2019 11:51

La verrière du martyre de saint Vincent (vers 1540 et 156 et Max Ingrand 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer.

 

 

 

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Voir :

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Voir : Tous mes articles sur les vitraux.

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PRÉSENTATION.

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La reconstruction de l'église Saint-Ouen avait été décidée sous Louis XII en 1480, et commença par la façade occidentale. Puis les travaux se poursuivirent avec les sept travées de la nef, qui est raccordée en 1514 au chœur roman, tandis que les bas-cotés, avec leurs 12 chapelles latérales, sont édifiés sous François Ier jusqu'en 1535, et dotés progressivement de vitraux à partir de 1514 environ, et jusqu'en 1556 grâce aux dons des confréries (du Saint-Sacrement en baie 18 et 20), aux corporations (des boulangers en baie 13, des peintres  en baie 10), des familles de notables (baies 7, 8, 10, 12, 16, 17) ou du clergé (abbaye de Saint-Ouen de Rouen en baie 14, chapelain en baie 15). 

Les six chapelles du coté nord, principalement dédiées à des saints,  se succèdent ainsi d'ouest en est (vers le chœur) :

  • 1ère chapelle : baie 17 (1475 ; v.1530 ; 1551) : saints Mathurin, Sébastien, Jacques le Majeur et Jean-Baptiste.

  • 2ème chapelle : baie 15 (v.1530 ; XVIIe ; XIXe) : Apparition du Christ aux 12 Apôtres.

  • 3ème chapelle : baie 13 (1536) : Saint Honoré.

  • 4ème chapelle :  baie 11  (v.1540 . V; 1556 . 1952) : saint Vincent.

  • 5ème chapelle :  baie 9 : (v. 1556 ; 1952) : saint Nicolas.

  • 6ème chapelle : baie 7 (1556) : Histoire du Salut.

 

La baie 11 occupe donc la quatrième chapelle du bas-coté nord ; elle est haute de 5 m. et large de 3 m et comporte 4 lancettes trilobées et un tympan à 11 ajours principaux. 

C'est une verrière très remaniée, car elle a été endommagée vers 1830 (Philippe-Lemaître 1853). Les lancettes sont organisées en 2 registres : tout le registre inférieur a été créé en 1952 par Max Ingrand, qui est également intervenu dans deux lancettes du registre supérieur. Celui-ci, daté vers 1540 et 1556 par Gatouillat et al. illustre le martyre de saint Vincent.

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"C'est la verrière la plus maltraitée de toute l'église. Parmi les nombreuses pièces qui ont servi jadis à boucher les lacunes figuraient des fragments de la légende de saint Nicolas (baie 12) : peut-être la naissance du saint, avec un morceau d'inscription se rapportant aux « pucelles malheureuses « ; « de trois filles le ... leur jette de nuict ». Ils ont été supprimés par la dernière restauration, ainsi que deux scènes du registre inférieur du vitrail lui-même, dont la Condamnation de l'évêque Valère et de son diacre Vincent par le gouverneur Dacien.

Aujourd'hui la première lancette, en haut à gauche, montre le cadavre de saint Vincent exposé aux bêtes et défendu par les corbeaux du « Cap Saint-Vincent ». Ensuite seulement vient l'épisode du supplice où les bourreaux déchirent avec des râteaux le corps du saint, attaché à une croix en sautoir.

La troisième scène, refaite en grande partie, devait représenter la mort du martyr, replacé dans un lit, mais le panneau inférieur, assez bien conservé, appartenait à l'arrestation de saint Vincent.

Dans la quatrième lancette, le cadavre est jeté à l'eau avec une meule au cou.

Le tympan est entièrement comparable à celui du vitrail précédent [baie 13] avec ses médaillons, ses anges dont les robes blanches sont touchées de jaune d'argent, un peu au hasard semble-t-il, et surtout le compartiment central qui encadre une agréable figure de saint Vincent en dalmatique de drap d'or, tenant un livre et une épée, avec trois épées près de lui sur un rocher.

Le style des lancettes semble assez différent. Autant qu'on puisse en juger dans l'état déplorable de l'œuvre, il paraît annoncer l'art classique que vont nous révéler les deux derniers vitraux de l'église [baies 7 et 9]. Les ruines peintes dans le lointain du supplice des râteau, les colonnes de la chambre, les chevelures et les barbes agitées par le vent sont autant de traits nouveaux. Cependant, il ne semble pas qu'on doive retirer ces scènes de martyre à l'auteur du vitrail précédent [baie 13] car dans le sacre de saint Honoré, il s'éloignait déjà et de son modèle beauvaisien [les Le Prince], et de ce qui était peut-être sa première manière." (Jean Lafond, 1969)

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La légende de saint Vincent de Sarragosse, diacre et martyr à Valence vers 304 est rapportée par Jacques de Voragine dans la Légende dorée du XIIIe siècle, et déjà auparavant par saint Augustin traduit et versifié par prudence (Hymne V).

https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_Vincent

 

 

 

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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Le registre inférieur (Max Ingrand, 1952).

Saint Vincent-de-Paul, sainte Geneviève, Jeanne d'Arc au bûcher, et Charité de saint Martin.

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Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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Registre supérieur.

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Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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1°) Lancettes A et B (à gauche).

Saint Vincent mis en croix et écorché vif devant Dacien et ses conseillers.. 

À l'arrière-plan, le corps du saint veillé par les animaux.


 

"[Dacien] épuise sur lui toute la gamme des tourments que la cruauté des bourreaux avait alors inventés. ; Estrapade et ongles de fer, lit métallique hérissé de pointes, posé sur la braise, sel brûlant et graisse fondue, versés dans les plaies vives, cachot ténébreux dont le sol est obstrué d'une couche épaisse de tessons aigus : rien ne vient à bout de la constance du martyr. Soudain l'obscurité du caveau se dissipe; une lumière céleste le remplit; les tessons se changent en fleurs; dans un air embaumé, le Christ et les anges viennent visiter l'athlète. Le geôlier ébranlé se convertit, dit-on; — ut fert vetusta conscia. " (de Lacger)

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Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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À gauche, un singe, mangeant un fruit, est peint au pied de l'estrade où Dacien délibère.

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Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Le corps de saint Vincent est exposé aux bêtes  (un lion et un loup) mais est gardé par un corbeau.

 

 

 

"Dacianus, deux fois vaincu, veut, du moins, soustraire son cadavre à la vénération de ses frères. Il le fait jeter à la voirie, hors les murs. Mais, ô prodige ! un timide corbeau, « le pourvoyeur d'Elie jadis », monte la garde auprès de la dépouille, et, s'aidant de son bec et de ses ailes, en éloigne par sa vaillance un énorme loup, immanem lupum." (de Lacger)

 

 

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Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Lancettes C et D à droite. 

"Scène fragmentaire et défigurée par ses compléments : à l'origine, probablement la mort de saint Vincent dans son lit (cf. Philippe-Lemaître, 1853 p. 81.) ; à l'arrière-plan à dr., le corps de saint Vincent jeté à la mer, une meule au cou ; complément de 1952 dans la 3ème lancette (personnages de l'avant-plan). " (Gatouillat et al. 2001 p. 193)

"Dacianus, exaspéré par sa défaite, veut encore tenter l'épreuve : il donne l'ordre de ramener le supplicié à la vie et de le préparer à subir de nouveaux tourments. Tandis qu'on le soigne, les chrétiens accèdent en foule auprès de lui; ils baisent ses plaies et se teignent les lèvres du sang qui en découle; ils recueillent ce sang glorieux sur des linges qui deviendront les premières reliques du martyr. Dès qu'il est déposé sur le duvet et la laine, il expire." (de Lacger)

Le gouverneur, encore battu, découvre un matelot fanatique, du nom d'Euphormion, qui consent à couler le cadavre en haute mer. On l'a cousu dans un couffin de sparterie et attaché à une meule. Mais, nouveau miracle, la pierre immergée revient à flot et convoie sa charge « dans une blanche écume » jusqu'à la plage, si prestement, qu'elle sème, loin derrière elle, la barque des naufrageurs ébahis. Les peuples sur la grève ont assisté à l'étonnant spectacle. Les sables, en s'amoncelant sur le corps, lui donnent d'eux-mêmes une façon de sépulture. Les fidèles en pleurs ornent le tertre (tumulus), et lorsque la paix est rendue à l'Eglise ils transportent la dépouille dans une basilique et la descendent, au centre du sanctuaire (sacrarium), dans un caveau sous l'autel.(de Lacger)

 

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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LE TYMPAN.

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Dans l'ajour central, saint Vincent debout dans un paysage, tenant un livre et la palme, et bénissant trois épées. Dix anges ( cinq cartons retournés) et six têtes de profil à l'antique occupent les autres ajours. Quatre anges portent sur les épaules des camails à festons et à glands.

Les trois épées, souvent représentées retournées, pointes vers le haut, sont un attribut du saint, mal expliqué, où on a pu voir une figure des trois martyres qu'il subit : on les trouve à Rouen, à Saint-Aubin de Bonneval, ou à Varneville-Bretteville.

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Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de saint Vincent (vers 1540 et 1556 ; 1952) ou baie 11 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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SOURCES ET LIENS.

Sources principales :

— GATOUILLAT ( Françoise), CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), HÉROLD (Michel), 2001, Eglise Saint-Ouen in Les Vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum / Recensement des vitraux anciens de la France vol. VI, Paris, CNRS, 2001. p. 194.

— LAFOND, (Jean), 1969, Les vitraux de l'arrondissement de Pont-Audemer, Nouvelles de l'Eure, n°36, 1969

— PHILIPPE-LEMAITRE (Delphine) 1853, 

En complément :

 

— LACGER (Louis de), 1927, Saint Vincent de Sarragosse, Revue d'histoire de l'Église de France  Année 1927  60  pp. 307-358

https://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1927_num_13_60_2438

— MONTIER, (Armand), 1895, Les vitraux de Saint-Ouen de Pont-Audemer, Pont-Audemer, Impr. du Commerce, G. Hauchard, 1895 ;

— MONTIER, (Armand), 1896, "L'église Saint-Ouen à Pont-Audemer", Normandie monumentale et pittoresque p. 109 (simple mention de la baie).

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62406567/f145.item

 

— PERROT (Françoise), 1972, M. Baudot et J. Lafond. Églises et vitraux de la région de Pont-Audemer, numéro spécial des Nouvelles de l'Eure, 3e trimestre 1969 , [compte-rendu], Bulletin Monumental  Année 1972  130-1  pp. 87-88

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1972_num_130_1_5138_t1_0087_0000_3

 

— REGNIER (Louis)  en 1899, non consulté.

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 22:19

Zonymie des Odonates : les noms du Sympetrum vulgatum (Linnaeus, 1758), "le Sympétrum commun". 

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

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Zoonymie des Odonates.

 

GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

 

 

 

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

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Résumé.

Sympetrum, Newman, 1833, Ent. mag. , 1:511.. Des deux suffixes grecs σύμπυκνος, sympiezein   "comprimé" et  ἦτρον, êtron "abdomen" : "qui a l'abdomen comprimé latéralement".  En 1833, l'entomologiste britannique Edward Newman répartit les Libellulidae en  quatre genres selon la forme de leur abdomen (-etrum) : les Sympetrum  "à l'abdomen latéralement comprimé"  comme S. vulgatum, les Orthetrum "à l'abdomen parallèle latéralement" comme O. cancellatum et O coerulescens, les Platetrum "à l'abdomen dilaté et aplati" comme L.depressa, et les Leptetrum "à l'abdomen conique et pointu" comme L. quadrimaculata. Seuls les deux premiers genres ont été conservés, mais la distinction par la morphologie de l'abdomen a perdu de sa pertinence.

vulgatum, Linnaeus, 1758, Syst. nat.,543 :   du latin vulgatus, a, um "répandu, commun, ordinaire" (mais non "vulgaire"), en raison de sa fréquence en Europe centrale et du nord-est.

 

— nom commun français : 1°) "La Libellule vulgaire", Olivier 1789 ; 2°) "La Claire", de Villiers 1789 ; 3°)"Le Sympétrum vulgaire", Paul-André Robert 1958 (adopté par SFO et INPN) ; 4°) "Le Sympétrum commun" d'Aguilar et Dommanget 1985. 

— noms communs en d'autres langues :

- en catalan : El Pixaví muntanyenc

- en allemand : Die Gemeine Heidelibelle 

en anglais : The vagrant darter "Moustached Darter"

- en néerlandais : De Steenrode heidelibel

-en frison : Gewoane heidelibel Gewoane heidelibel, Hingsnorhopke

-en polonais : Szablak zwyczajny

-en suédois : Tegelröd ängstrollslända 

-en gallois (cymraeg) : Gwäell grwydrol , gweyll crwydrol

- en gaélique (Gàidhlig)   : Picellwr Crwydrol

-en lituanien : Paprastoji skėtė 

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LE NOM DE GENRE SYMPETRUM NEWMAN 1833.

Voir :

Newman, Entomological Magazine vol. 1, London, F. Westley & A.H. Davis, page 511.

 

http://www.lavieb-aile.com/2018/04/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-sympetrum-newman-1833.html

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LE NOM D'ESPÈCE S. VULGATUM, (LINNAEUS, 1758).

 

[Libellula vulgata], LINNÉ ( Carl von,) 1758, Caroli Linnaei...Systema naturae per regna tria naturae :secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis.Holmiae : Impensis Direct. Laurentii Salvii, 1758-1759. page 543 n° 3.

https://www.biodiversitylibrary.org/page/727383#page/565/mode/1up

 

Description originale.

vulgata. 3. L[ibellula].

alis albis , corpore fusco ; cauda simplici.

-Faun. svec. 766. 

-Raj. ins. 49. n. 6. 

-Roes. ins. 2. aqu. 2. t. 8. 

Habitat in Europa. 

Traduction : "ailes blanches [transparentes], corps brun, queue simple".

 

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Zonymie des Odonates : les noms du Sympetrum vulgatum, le Sympétrum vulgaire.

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Commentaire :

Linné a décrit en 1758 18 espèces de ses LIBELLULA, classées parmi les NEUROPTERA. 

Il les divise en deux groupes (* et **) :

  • oculi distantes remotique [les yeux écartés et distants] : L. virgo et puella

     

Il indique pour chacune les références, souvent à son propre travail, la Fauna suecica de 1746 (Faun. svec) ou description de la faune de Suède, puis aux naturalistes qui l'ont précédé : ici John Ray et Roesel.

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Références faites par Linné pour  L. vulgata :

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a)  Linné, Fauna suecica 1746 page 230 n°766.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/129804#page/264/mode/1up

LIBELLULA corpore fusco ; alis albis cauda simplici, 

Raj. Ins 49. n° 6. Libella maxima, abdomine flavo angustore, nullis ad radicem alarum maculis fuscis.

Habitat ad Aquas. 

DESCR. Alae albae, puncto marginali rufo-fusco. Corpus nigricans ; Anus absque appendice. "

trad : Libellule à corps brun ; ailes blanches queue simple. Ray Insectes page 49 n°6 : parmi les libellules les plus grandes, abdomen jaune et étroit, rien à la racine des ailes, taches brunes. Habite les lieux aquatiques. Description : ailes blanches, point marginal roux-brun. Corps noirâtre. 

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b) John Ray, 1710, Historia insectorum page 49 n°6.

https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/49/mode/1up

6. Libella maxima, abdomine flavo angustiore, nulllis ad radices alarum maculis fuscis.

F.W.

Alis est pellucidis. Scapulae lanugine rufa hirtae sunt. In anterioribus dorsi annulis par macularum nigricantium : in lateribus scapularum duae latae area virides.

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c) Roesel  1749,  Insecten belustigung, 2. aqv. t. 8.

Rösel von Rosenhof, August Johann ; Kleemann, Christian Friedrich Carl ; Rösel von Rosenhof, August Johann [Hrsg.] Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung (Band 2): ... welcher acht Classen verschiedener sowohl inländischer, als auch einiger ausländischer Insecte enthält — Nürnberg, 1749

https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0279/image

La planche VIII comporte 5 figures, dont deux larves (1 et 2), et trois imagos semblables aux corps jaune (3), rouge (4) et brun 6). Le chapitre porte le titre N° VII Der kleine breit-leibige Nymphen-Wasser-Wurm, mit seiner Verwandlung, tab. VIII. et occupe les pages 38 à 40.

.

 

https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0279/image

https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0279/image

.

La 12eme édition du Systema naturae de Linné en 1767 pages 901-902 § IV, 234 n°3.

Elle n'apporte aucun changement, hormis la référence à l'édition de 1761 de Fauna scuecica, et celle à Scopoli, publiée entre temps.

.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/137240#page/375/mode/1up

vulgata. 3. L. alis hyalinis, corpore griseo, cauda simplici

-Fn. svec. 1461. 

-Scop. carn. 680. 

-Raj. Ins. 49. n. 6. 

-Roef. Ins. 2. aqu. 2. t. 8. 

Habitat in Europa. 

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La référence à Scopoli, Entomologoa Carniolica 1763.

Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763. pages 261-262

https://www.biodiversitylibrary.org/item/79410#page/362/mode/1up

680. LIBELLULA Vulgata, 
— long. umc. i.&Iin. 3. 
LINN. Syst. Nat. p. 543. Faun. Svec. 2. 1461. 
Diagn. Alae basi immaculatae ; lineola flavescente marginali ad apicem. Abdomen triquetrum, postice attenuatum. 
Circa aquas fluentes. 
Variat

1. Thorace abdomineque caeruleis, hujus tamen apice nigro ; lineae marginalis marginibus nigris. 
2. Thorace abdomineque flavescentibus, linea alarum concolore Raj. I. Ins. 49. n. 6.

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On remarque que Scopoli 1°) abandonne la référence à Roesel ; 2°) décrit deux "variétés" l'une bleue et l'autre jaune à ptérostigmas de même couleur.

 

 

https://www.biodiversitylibrary.org/item/79410#page/364/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/79410#page/364/mode/1up

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Une illustration par Toussaint de Charpentier 1840.

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https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

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ÉTUDE DU NOM VULGATUM.

Vulgatum a succédé au féminin vulgata de Linné pour s'accorder au nom de genre Sympetrum. Il vient du latin vulgatus, a, um "a) habituel, ordinaire" b) répandu, divulgué, ordinaire",  du verbe vulgo "répandre dans le public, faire connaître" qui ne doit pas être confondu avec vulgaris, e "qui concerne la foule, général, commun" issu de vulgus "la foule" : c'est un  "faux-ami" . Sa traduction par "vulgaire" ("du peuple") relève donc d'un singulier contre-sens, hélas très tôt diffusé puis adopté par la majorité des entomologistes . Voir Gaffiot pages 1696-1697. Dans le contexte entomologique, il doit être traduit par "répandu, fréquemment observé".

Linné ne commente pas cette épithète — qui repose sur une évaluation essentiellement suédoise —  dans sa description de 1758, pas plus que dans ses autres publications de 1761 et 1767. C ; néanmoins, le Sympetrum vulgatum est bien reconnu comme "commun" en Europe :

"Sympetrum vulgatum est une espèce commune dont la distribution s’étend de l’Europe de l’ouest au Japon. En France, elle est présente du niveau de la mer à 2000 m d’altitude et moins abondante dans l’ouest du pays. Deux sous-espèces sont actuellement reconnues Sympetrum vulgatum vulgatum et S. v. ibericum." (INPN)

"Eurasiatique : commun en Europe, du nord de l'Espagne, de France (sauf un quart sud-ouest, Bretagne et Normandie). Migre sporadiquement en Angleterre, fréquent jusqu'au sud de la Scandinavie, jusqu'à l'Europe de l'Est et loin en Asie (où il se raréfie vers le sud)." (Wikipédia)

En France, il apparaît sur les Listes rouges ainsi :

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65348/tab/statut

 

LC (Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de métropole est faible) en Alsace 2014, Auvergne 2017, Franche-Comté (2013), Nord - Pas-de-Calais (2012)

VU (vulnérable) en Bourgogne 2015

NA (non applicable) en Aquitaine 2016

EN (en danger) en Centre 2012, Provence-Alpes-Côte d’Azur (2015)

DD (données insuffisantes ) en Picardie (2016) , Ile de France (2014) 

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

 

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POITOU-CHARENTE NATURE

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/sympetrum-vulgaire/

"Vulgatum de vulgatus (lat) = vulgaire, commun, ordinaire : dans de nombreuses régions d’Europe, il s’agit du plus commun des sympétrums."

Les auteurs ajoutent : "Liste Rouge du Poitou-Charentes : Au bord de l’extinction. L’espèce nominale S. vulgatum vulgatum, qui nous concerne, est largement répartie depuis l’Europe de l’ouest jusqu’en Sibérie. En France cet eurosibérien n’est vraiment commun, sans être abondant, que dans l’Est et dans le Massif central."

 

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"from Lat. vulgatus, -a, -um = common, widespread, familiar ".

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D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

"vulgatum (Sympetrum) - vulgatus, a, um = comune, noto. Comune nella località tipica."

 

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H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

"vulgatum (Linnaeus) [l. general, ordinary, common] is true for Middle Europe, where it locally is the most common Sympetrum species. "

 

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VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

" vulgatum = algemeen bekend".

 

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NOMS VERNACULAIRES.

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NOMS COMMUNS EN FRANÇAIS.

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1°) La libellule vulgaire, Olivier 1789.

 "Libellula vulgata, la libellule vulgaire",  OLIVIER (Guillaume-Antoine ), 1789, Histoire naturelle, Discours préliminaire page 560.

https://books.google.fr/books?id=T00_AAAAcAAJ&pg=PA560&dq=%22+depressa%22+libellula&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjuoP6H_czfAhUNzhoKHfb2Bg4Q6AEIKzAA#v=onepage&q=%22%20depressa%22%20libellula&f=false

"Elle est presque noire. Les ailes sont transparentes, sans autre tache que le stigmate de l'extrémité de l'aile qui est d'un rouge-brun. Elle n'a point de feuillets apparents à l'extrémité de l'abdomen. Elle se trouve en Europe sur le bord de l'eau."

Incidemment, je note le terme "stigmate" pour rendre compte de ce qui ne porte pas encore le nom de ptérostigma. Sélys utilise le terme de parastigma en 1840 et de ptérostigma en 1850.

Idem Pierre Boitard 1828 ; Sélys-Longchamps, Monographie des Libellulidées 1840 ; Sélys, Revue des odonates, ou libellules d'Europe page 45 n°21.

2°) "La claire", De Villiers 1789.

 VILLERS (Charles de) 1789, Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta; dd. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, andc. speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galliae Australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante and augente Carolo de Villers, ... Tomus primus °-quartus!: 1789 page 3

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=saKZnk3vHvQC&dq=libellula+cyanea+geoffroy&q=libellula#v=snippet&q=libellula&f=false

Ce nom ne fait pas référence à la transparence des ailes, mais au parti-pris de l'auteur d'attribuer un prénom féminin aux espèces que Geoffroy, qui avait inauguré cette règle, n'avait pas décrites en 1762.

3°) Le Sympétrum vulgaire. Paul-André Robert 1958 page 281

En 1936, P.A. Robert avait créé le zoonyme "Les Sympètres", et nous pouvions espérer voir surgir sous la plume le nom de "Le Sympètre vulgaire" (à défaut de l'idéal "Le Sympètre commun" qui relève de l'utopie).

Mais en 1958, non seulement l'auteur suisse ne peut se désaffilier du nom de genre scientifique Sympetrum, mais tombe dans le piège de la traduction "vulgatum = vulgaire" (p. 277) et crée le nom de "Sympétrum vulgaire".

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=NDOitQEACAAJ&dq=paul-andr%C3%A9+robert+1958&focus=searchwithinvolume&q=vulgatum+vulgaire

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4°) Le Sympétrum commun Jacques d' Aguilar, ‎Jean-Louis Dommanget - 1985

 

Sans doute convaincus du contre-sens d'une traduction du nom scientifique par "Sympétrum vulgaire", d'Aguilar et Dommanget le corrige en proposant "le Sympétrum commun", ce qui me semble tout à fait juste.

-Jacques d'Aguilar, ‎Jean-Louis Dommanget, ‎René Préchac - 1986, A field guide to the dragonflies of Britain, Europe and North Africa.

Ils reprennent le nom l'année suivante dans : 

-Jacques d' Aguilar, ‎Jean-Louis Dommanget - 1985 -Guide des libellules d'Europe et d'Afrique du Nord- Page 297 : " Fr. Le Sympetrum commun; Angl. The Vagrant Sympetrum, The Vagrant Darter; All. Gemeine Heidelibelle".

Le nom est repris par quelques guides naturalistes, et, en 2019, c'est celui qui figure dans l'article Wikipédia :

-Cyril Oswald Hammond, ‎Richard Robinson Askew, ‎Robert Merritt - 1983 - ‎The Dragonflies of Great Britain and Ireland

-Richard Robinson Askew, 2004, The Dragonflies of Europe.

-Ingrid von Brandt - 2013 Guide Hachette Nature insectes et papillons page 66

 

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5°) "Le Sympétrum vulgaire"

réussit un beau retour en parvenant à être élu nom officiel par nos deux instances, l'INPN et la SFO, et à séduire les auteurs de certains guides naturalistes :  Grand et Boudot 2007, Jourde traducteur de Dijkstra 2007,  ou Précigout, Prud'homme et Jourde 2009.

-LPO : Boudot J.-P., Dommanget J.-L., 2012. Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp.

L'erreur est tenace... mais peut-on exiger des entomologistes d'être des latinistes ou de consulter le Gaffiot ?

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NOMS COMMUNS EN D'AUTRES LANGUES.

Les autres pays se sont tirés d'affaire avec plus d'élégance et de créativité : 

- en catalan : El Pixaví muntanyenc 

- en allemand : Die Gemeine Heidelibelle  : Libellule des bruyères (générique pour les Sympétrum] commune.

en anglais : "The vagrant darter",  "Moustached Darter"

- en néerlandais : De Steenrode heidelibel (Le Sympetrum rouge brique)

-en frison : Gewoane heidelibel Gewoane heidelibel, Hingsnorhopke

-en polonais : Szablak zwyczajny

-en suédois : Tegelröd ängstrollslända ("libellule de prairie rouge-brique")

-en gallois (cymraeg) : Gwäell grwydrol , gweyll crwydrol

- en gaélique (Gàidhlig)   : Picellwr Crwydrol

- en breton (en attente de validation) : flemm aer-baleantour.

-en lituanien : Paprastoji skėtė 

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SOURCES ET LIENS.

 

 

Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

 

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

 

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

— CHARPENTIER (TOUSSAINT DE ), 1840,Libellulinae europaeae ac depictae, L. Voss, 180 pages

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 — LATREILLE (Pierre André), 1804,  Histoire des Libellulines, in Histoire naturelle, générale et particulière des crustacés et des insectes..., Volume 13, An XIII [1804] p. 16

https://books.google.fr/books?id=mYo-AAAAcAAJ&pg=PA16&dq=%22latreille%22+ulrique&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjc8cXytJvbAhWDvxQKHapoCJIQ6AEILzAB#v=onepage&q=%22latreille%22%20ulrique&f=false

OLIVIER (Guillaume-Antoine ), 1789, Histoire naturelle, Discours préliminaire page 560.

https://books.google.fr/books?id=T00_AAAAcAAJ&pg=PA560&dq=%22+depressa%22+libellula&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjuoP6H_czfAhUNzhoKHfb2Bg4Q6AEIKzAA#v=onepage&q=%22%20depressa%22%20libellula&f=false

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

SCOPOLI , 1763, Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/79410#page/362/mode/1up

—  VILLERS (Charles de) 1789, Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta; dd. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, andc. speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galliae Australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante and augente Carolo de Villers, ... Tomus primus °-quartus!: 1789 page 3

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=saKZnk3vHvQC&dq=libellula+cyanea+geoffroy&q=libellula#v=snippet&q=libellula&f=false

ULINGER (Robert L.), 1964, The Role of Linnaeus in the Advancement of Entomology, Annual Review of Entomology Vol. 9:1-17 (Volume publication date January 1964) 

https://doi.org/10.1146/annurev.en.09.010164.000245

 

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11 janvier 2019 5 11 /01 /janvier /2019 16:37

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L'ENTRÉE DE LA SACRISTIE.

"Le bas-côté nord du chœur est divisé dans sa longueur en cinq travées qui correspondaient autrefois à autant de chapelles latérales. Mais comme on a au XVe  siècle, établi dans la dernière de ces travées du côté de l’est, une porte pour entrer de l’église dans la sacristie construite par l’évêque Bertrand de Rosmadec, le nombre des chapelles a été réduit à quatre.

 Comme on l’a déjà dit, il n’y a pas de chapelle dans la cinquième travée du bas-côté nord du chœur. C’est dans le mur de cette travée qu’est pratiquée la porte par laquelle on entre de l’église dans la sacristie. On voit au-dessus de cette porte un écusson timbré d’une mitre et portant les armes de l’évêque Bertrand de Rosmadec : pallé d’argent et d’azur avec sa devise : En bon espoir. C’est en effet ce prélat qui fit construire la sacristie supprimée, il y a quelques années, par Mgr Sergent. La nouvelle sacristie a été bâtie de 1857 à 1859, sur les plans de M. A. Durand, architecte à Paris. Les piliers et les arcades des deux galeries dont elle est accostée, sont  des copies de ceux, du cloître, aujourd’hui détruit, des Cordeliers de Quimper, construit au XIIIe siècle. " (Le Men)

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Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

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LA CHAMBRE DE PÉNITENCE.

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" Entre cette porte et celle d’un petit escalier à vis, qui conduit aux galeries de l’église on remarque une fenêtre de forme rectangulaire garnie d’un solide grillage en fer, au milieu duquel est une porte carrée, aussi en fer, de vingt-cinq centimètres de côté, qui s’ouvrait en tournant autour d’un axe qui la traverse dans sa partie médiane, et que l’on fermait à l’aide d’un fort cadenas. Le pourtour extérieur de cette fenêtre est orné d’une guirlande de ceps de vigne, sculptée avec une grande délicatesse. À droite et à gauche sont deux colonnettes dont les chapiteaux servaient de support à des statuettes. Au-dessus est un cercle ou couronne de fleurs de lys, dont l’intérieur contenait des armoiries qui ont été grattées. Cette fenêtre éclairait une petite salle d’environ un mètre soixante-dix centimètres de côté, voûtée sur croisée d’ogives, et dont la porte ouvrait sur le couloir qui reliait la sacristie à l’église.

Les nervures de la voûte avaient leur point d’appui sur des corbelets formés par des angelots sculptés avec soin, et portant des cartouches ou devises, sur lesquelles il y avait, sans doute, des inscriptions. L’un d’entre eux est armé d’un bâton noueux, c’est, peut-être, un emblème de la correction.

Diverses hypothèses ont été émises sur la destination présumée de cette pièce. Comme aucune ne me paraît satisfaisante, je m’abstiendrai de les rapporter. Sa situation vis-à-vis du sanctuaire, pourrait faire supposer que c’était une cellule, dans laquelle on se renfermait volontairement pendant un temps déterminé pour faire pénitence. Dans ce cas, si on en juge par le soin et la recherche de sa décoration intérieure et extérieure, elle devait être réservée à des personnages d’une certaine distinction.

Il est regrettable que cette petite pièce, qui avait été construite au XVe siècle, et à laquelle se rattachait probablement quelque coutume intéressante du moyen âge, ait été détruite.

On a heureusement conservé la fenêtre et les nervures des voûtes. Ces dernières ont été utilisées dans le vestibule de l’escalier de la nouvelle sacristie. On voyait dans le vitrail placé au-dessus de cette fenêtre, les armes de Claude de Rohan, évêque de Quimper de 1501 à 1540. Ces armes sont : de gueules à sept alias neuf macles d’or."

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 La chambre de pénitence.

"Quand on a passé la chapelle de Saint-Corentin, on trouve, en face de la cinquième travée du chœur, une sorte de petite abside à pans coupés où sont pratiquées différentes ouvertures: d'abord une porte donnant accès à un escalier qui conduit aux galeries, puis une embrasure profonde dans laquelle se voit un solide grillage en fer, au milieu duquel est une petite porte qui s'ouvrait autrefois, mais que la rouille a rendue désormais immobile.

Autour de ce travail de ferronnerie qui ne présente rien d'artistique, règne une décoration du meilleur goût sculptée dans le granit. L'embrasure est accostée de deux colonnettes dont les chapiteaux formant consoles, semblent réclamer des statues. Au-dessus s'ouvre une fenêtre qui n'a pas reçu de vitrail historié. Enfin, au troisième pan de l'abside est la porte de la sacristie, également surmontée d'une fenêtre garnie de verres blancs. Entre la porte et le pied- droit de cette fenêtre est un écusson aux armes de Bertrand de Rosmadec avec la devise de sa famille: En bon espoir. C'est en effet à cet évêque qu'on devait la sacristie démolie en 1857 et heureusement remplacée par la construction élégante et commode qui complète si bien la cathédrale. Plusieurs particularités frappent l'attention de l'archéologue dans cette partie de l'église Saint-Corentin. Comme pour la fenêtre de la chapelle précédente, il y a eu ici des remaniements présentant les caractères du XVe siècle: l'encadrement de la grille, la fenêtre placée au-dessous, le tympan de la porte de la sacristie sont évidemment de cette époque, tandis que les parties adjacentes sont bien du XIIIe siècle.

Était-ce bien là une chambre de reclus ou de recluse ?- Je serai tenté de le croire ; le xv• siècle est l'époque où ce genre de pénitence a été le plus pratiqué ; ainsi, _le savant dominicain Du Paz dit que Prigent, évêque de Saint-Brieuc, « fit enclore en une maison, près de l'église de Saint_-Guillaume, une religieuse nommée Roline Le François, de la ville de Fougère qui l'en requit après avoir solennellement voué entre les mains dudit prelat, viduité continence et chasteté, l'an 1460. » On comprend que la réclusion exigeât la contiguïté avec une église et l'ouverture d'une fenêtre entre la cellule et le lieu saint. On a aussi supposé que cette chambre était destinée à la distributeur des aumônes du Chapitre, qui passait par la petite porte mobile l'argent ou lés petits pains destinés aux pauvres. . On s'est même demandé si cette ouverture ne servait pas à faire passer le pain spécial, appelé pain du Chapitre, que l'on distribuait aux chanoines en plusieurs Circonstances ; mais je persiste à croire que la première hypothèse reste la plus vraisemblable." (Abbé Thomas)

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Les sculptures de ces moulures reprennent exactement celles des porches de la cathédrale, et de tous les porches des édifices bâtis par l'Atelier ducal du Folgoët sur commande du duc Jean, avec leur rinceau de vigne débutant dans la gueule d'un dragon ou d'un monstre bestial équivalent et se terminant, en haut et au centre, dans la bouche d'un drôle. On les rencontre au Folgoët, à Daoulas, à La Martyre, à Rumengol, à Saint-Herbot, etc...

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Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

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LES CHAPITEAUX DE LA BASE DES NERVURES.

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Ils sont sculptés de feuilles à trois larges indentations, et, parmi ce feuillage, un personnage encapuchonné se tient presque allongé, une main derrière la nuque.

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Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

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Il faut changer de point de vue pour constater la présence d'une colombe dont le bec est plongé dans un lieu incongru.

Nous avons là un exemple de ces obscena (la pudeur dissimule la verdeur du réel sous un voile latin) fréquents dans les chapiteaux et modillons, les sablières, les gargouilles  et les crossettes, que Bernard Rio a su découvrir en Bretagne dans Le cul bénit, liaisons sacrées  et passions profanes, Coop Breiz 2013. Notre oiseau y est décrit et interprété page 149.

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Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

Cathédrale de Quimper, déambulatoire nord. Photographie lavieb-aile janvier 2019.

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SOURCES ET LIENS.

— LE MEN (René-François), 1877, Monographie de la cathédrale de Quimper. Quimper, Jacob.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1e08593c46eb46336af146045b16d0f4.pdf

— RIO (Bernard), 2013,  Le cul bénit, liaisons sacrées  et passions profanes, Coop Breiz 2013 p. 149.

— THOMAS (abbé Alexandre), 1892, Visite de la cathédrale de Quimper, Quimper.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c9d5dca31c276caf2782d0a4b99a85ce.pdf

— Blog

http://le-cirque-fou-des-religions.com/religions/on%20a%20retrouv%C3%A9%20le%20saint-esprit.html

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11 janvier 2019 5 11 /01 /janvier /2019 12:47

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PRÉSENTATION.

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La reconstruction de l'église Saint-Ouen avait été décidée sous Louis XII en 1480, et commença par la façade occidentale. Puis les travaux se poursuivirent avec les sept travées de la nef, qui est raccordée en 1514 au chœur roman, tandis que les bas-cotés, avec leurs 12 chapelles latérales, sont édifiés sous François Ier jusqu'en 1535, et dotés progressivement de vitraux à partir de 1514 environ, et jusqu'en 1556 grâce aux dons des confréries (du Saint-Sacrement en baie 18 et 20), aux corporations (des boulangers en baie 13, des peintres  en baie 10), des familles de notables (baies 7, 8, 10, 12, 16, 17) ou du clergé (abbaye de Saint-Ouen de Rouen en baie 14, chapelain en baie 15). 

Les six chapelles du coté sud,  se succèdent ainsi d'ouest en est (vers le chœur) :

  • 1ère chapelle : baies 20 et 18  (vers 1515) : Miracles de l'Eucharistie (20), vie de saint Ouen (18) et procession de la confrérie du Saint-Sacrement (18 et 20), commanditaire.

  • 2ème chapelle : baie 16 (1516) Annonciation et Mise au tombeau offerte par le conseiller Guillaume Tesson et Jeanne Myre.

  • 3ème chapelle : baie 14 (vers 1515-1520) : saints Pierre et Paul offerte par l'abbaye de Saint-Ouen de Rouen.

  • 4ème chapelle :  baie 12  (1519) : saints Eustache, Jean, Nicolas et Mathurin offerte par 2 familles.

  • 5ème chapelle :  baie 10 (v. 1535) : Dormition de la Vierge offerte par ?.

  • 6ème chapelle : baie 8 (1535) : Vie de saint Jean-Baptiste, peinte par Mausse Heurtault et offerte par Jean de Génouville, marchand.

La baie 12 occupe donc la 4ème chapelle sud et date de 1519, elle a été offerte par deux familles figurées en donateurs et identifiées par les inscriptions et armoiries, celle de Jean de Fréville et celle de Le Tellier de Triqueville. 

Elle mesure 5 m de haut et 2,90 m de large et comporte 4 lancettes trilobées et un tympan à 13 ajours. Les lancettes sont organisées en 4 registres dans lesquels on doit séparer le pavé supérieur de 3 registres, consacré aux saints Eustache, Jean l'évangéliste, Nicolas et Mathurin et qui se lit verticalement de bas en haut lancette par lancette , le registre inférieur réservé aux donateurs et qui se lit horizontalement de gauche à droite.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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1°) Lancette A. L'épouse de Jean de Fréville et ses trois filles.

a) le cadre.

Malgré l'altération du vitrail, nous distinguons le cadre architecturé (grisaille sur verre blanc et jaune d'argent) avec ses pilastres et son entablement, et l'intérieur d'une pièce aux murs rouges et à la fenêtre à verres losangés. Une tenture bleue est suspendue à une tringle ; des motifs en pomme de pin dorée scandent cette étoffe damassée.

Nous reconnaissons là le tissu (aux couleurs inversées) de la chape d'un chantre de la procession de la baie 18 de Pont-Audemer, ou bien — en rouge et or — de celle d'un confrère de la même procession en baie 20, toutes les deux datées vers 1515 de la tenture derrière saint Sébastien de la baie 17, datée vers 1475,  1530 et 1551. Faut-il y voir l'indice d'un même atelier  ou, moins probablement, d'une étoffe liturgique appartenant à la sacristie de Pont-Audemer ?

b) les quatre femmes.

Leur identité est basée sur une inscription aujourd'hui illisible, mais déchiffrée au XIXe siècle, mentionnant Jehan de Fréville (représenté en lancette B) et son épouse Juanès de ....

"Juanès de" Fréville est représentée agenouillée devant un prie-dieu où est posé un ouvrage, probablement son missel ou livre d'Heures dans sa couverte. Le meuble est recouvert d'une étoffe rouge, qui se poursuit par une autre qui est rouge à étoiles blanches (verre rouge gravé).

Elle est coiffée d'un bonnet de coiffe blanc, porte une robe rouge à ceinture verte et à encolure carrée laisse voir une chaîne à maillons d'or, recouverte d'un manteau bleu à fourrure recouvrant largement les épaules.

Ses filles portent des tenues similaires.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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2°) Jehan de Fréville et ses 7 fils.

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Dans la même pièce ou la même église que son épouse, Jean de Fréville figure, devant la même tenture bleue à pommes de pins d'or, agenouillé devant le même livre et devant ses sept fils. Le premier de ceux-ci est tonsuré et vêtu d'un habit blanc (dominicain ?).

L'inscription  laisse en partie deviner BLE - JOHANNES DE FREVILLE

DE -- VIC--- ECOU.

En partie haute, deux blasons portent les armes de la famille de Fréville, d’azur à 2 roses d’argent en chef et au fer de dard de même en pointe.

Les nobiliaires qui décrivent ces armes (N.V. de Saint-Allais) les distinguent de celle de Fréville, sieur de la Haye, Boutot, du Dessert  etc, appartenant aussi à l'élection de Pont-Audemer, qui porte d'argent, à trois flèches tombantes et raugées de gueules, surmontées de trois trèfles de même. On précise ailleurs que le titulaire nomme ces roses "fleurs d'épines".

Il existe donc un risque de confusion entre ces deux familles de Pont-Audemer. Dans celle de sieurs de La Haye de Routot, un certain Jean de Fréville, seul fils de Geoffroy,  se maria à Marie de la Haye le 3 février 1586 ; il eut un fils, également prénommé Jean, qui épousa Marie de Harden qui lui donna deux fils, Robert et Antoine.

Vu la notoriété de Jehan de Fréville, capable d'offrir une verrière à Pont-Audemer, et père de 10 enfants, il semble néanmoins raisonnable de l'assimiler  à celui qui fut en 1489 et 1493  garde des sceaux de Pont-Audemer et Pontautou [Pont-Authou] ; et/ ou  entre 1500 et 1525 « avocat du roi en la vicomté de Pont-Audemer », est aussi « avocat de la ville ».

 

On trouve aussi mention de Nicolas de Freville , garde des sceaux de la Vicomté, bourgeois de Pont-Audemer, sieur de La Motte jusqu'à 1456, lieutenant général du bailliage d'Evreux, en 1471,...

Différents documents  mentionnent Jehan de Fréville : ; 

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/b68e22c2f8cb75a18c8d5b5c2ee60dd7.pdf

https://books.openedition.org/puc/9471?lang=fr

https://books.openedition.org/purh/5052

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http://www.archivesdepartementales76.net/pdf/3Bblasons.pdf

http://www.archivesdepartementales76.net/pdf/3Bblasons.pdf

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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3°) Le seigneur Le Tellier en donateur.

Le décor est le même, l'étoffe damassée pourpre à pommes de pins de même teinte accueille des motifs blancs et or en fleurons.

Deux anges présentent un blason composite, en chef d'azur à trois [mains] de sable et en dessous le fragment d'un élément blanc avec des cloches pourpres (et un lambel ?).

Elles auraient été attribuées (Gatouillat 2001) à un Le Tellier de Triqueville et à son épouse Marguerite Lanyer.

L'inscription  laisse voir PONTIAU DU ROY EN VICOMTE DU PONT.

Gatouillat et al. indiquent que les fragments citaient Mathieu Dukay et Nicole Dupont (erreur pour Vicomte du Pont[audemer] ?.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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4°) La donatrice et ses trois filles.

La tenture est rouge marquée de fleurs blanches à cœur bleu.

Inscription : MMISE LA.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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LES TROIS REGISTRES SUPÉRIEURS.

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Les scènes s'inscrivent toutes dans un encadrement architecturé à arc surbaissé à décor tantôt flamboyant, tantôt Renaissance.

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Lancette A : la Vie de saint Eustache.

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1°) Saint Eustache abandonne sa femme aux bateliers (peu restitué).

J'ai déjà présenté la Légende de saint Eustache et son iconographie  dans ces trois articles :

 

On trouve d'autres verrières de la vie de saint Eustache,  à Chartres (baie 43 datant de 1210)...

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/43_vitrail_vie_st_eustache/index.htm

...et à la cathédrale de Sens (1200-1210) 

https://cem.revues.org/11639

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Les bases sont données au XIIIe siècle  par la Légende Dorée de Jacques de Voragine ...

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome03/162.htm

...et par le Miroir historial de Vincent de Beauvais.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8449688c/f43.item

Pour cet épisode, nous trouvons ce récit :

 

"Après avoir fait quelque chemin, les fugitifs arrivèrent à la mer Où ayant trouvé un vaisseau, ils s'embarquèrent. Alors  le maître du navire, voyant que la femme d'Eustache était fort belle, conçut un grand désir de la posséder. Après la traversée, il exigea d'Eustache le prix du passage, et comme ils n'avaient pas d'argent, il ordonna que cette femme fût retenue pour payement, dans la conviction de l’avoir à soi. Eustache, informé de cela, refusa absolument d'y consentir, et comme il persistait, le maître fit signe à Ses matelots de le précipiter dans la mer; afin de pouvoir ainsi posséder sa femme. Eustache, qui s'aperçut de cela, leur abandonna sa femme tout désolé, et prenant ses deux enfants, il s'en alla en versant des larmes : « Malheur à moi et à vous, dit-il, car votre mère est livrée à un mari étranger! » "

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Eustache, à gauche, tenant ses deux enfants, est très luxueusement habillé et coiffé. En face de lui, à bord d'une nef, son épouse est gardée par le maître de barque.

Trois pièces de verre rouge sont gravées.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

2°) Eustache doit traverser un fleuve et ne peut porter qu'un seul fils à la fois. Ses enfants sont enlevés par un lion et par un loup sur chaque rive du fleuve. Ils sont sauvés par deux homme mais Eustache l'ignore.

"Parvenu sur les bords d'un fleuve, il n'osa le passer avec ses deux fils à la fois, parce qu'il y avait beaucoup d'eau; mais en en laissant un sur la rive, il se mit en devoir de transporter l’autre; quand il eut passé le fleuve à gué, il posa par terre l’enfant qu'il avait porté, et se hâta de venir prendre l’autre. Il était au milieu du fleuve, lorsqu'un loup accourut tout à coup, saisit l’enfant qu'il venait de mettre sur la rive, et s'enfuit dans la forêt. Eustache, qui n'espérait pas le sauver, courut à l’autre : mais en y allant survint un lion qui s'empara du petit enfant et s'en alla. Or, comme il ne pouvait l’atteindre, puisqu'il n'était encore qu'au milieu du fleuve, il se mit à gémir et à s'arracher les cheveux. Il se serait laissé noyer, si la divine providence ne l’eut retenu. Des bergers, qui virent le lion emporter un enfant vivant, le poursuivirent avec leurs chiens, et Dieu permit que l’animal lâchât sa proie sans lui avoir fait aucun mal. D'un autre côté, des laboureurs se mirent à crier après le loup et délivrèrent de sa gueule l’autre enfant aussi sain et sauf. Or, bergers et laboureurs, tous étaient du même village et ils nourrirent les enfants chez eux. Eustache de son côté ignorait cela ; alors il s'en alla bien triste. "

"

"Il delaissa la reine et prist ses enfanz et vint a tres grant pleur a un fleuve. Et pour le seuron dennit de lyaue il nosa entrer ou fleuve a tout les .II. enfans. Mais en laissa .I. a la rive et lautre porta outre.

Et li rive il revenoit arriere pour lautre porter outre , il fust en mi le fleuve et avoit lautre laissie de lautre p[er]t Vez ci que .I. lyon le ravi et l'emporta el lui. Et il desespere retourna pour espance de l'autre. Mais li rive il sen aloit vez ci un lou et emporta lautre semblablement et sen ala. Et pour ce que il estoit ou mi lieu du fleuve ne il ne pot avoir icelui. Il vin ca a pleurer et plaindre et tirer ses cheveux et rompre. Et se voult gerer en lyaue. Mesme sire retint sa pensee qui veoit avaut les choses a venir. Et les pasteurs escoustrent lenfant au lyon avec leurs chiens. Et les areurs osterent aussi lautre au lou. Et ainsi les .II. enfans furent nourriz en une vue. Mais vraiement eustace ne le sotnne. Mais s'en ala a pleurs et a lermes en une ville et la garda par .XV. ans les champs des hommes." (Vincent de Beauvais, BnF NAF 15941 ).

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Vincent de Beauvais, BnF NAF 15941

 

Eustache est au milieu du gué, avec de l'eau à mi-jambes. Il garde le luxueux habit de la scène précédente, tunique bleue à ceinture violette, manteau rouge doublé de fourrure, étoffe verte à crevés au poignets, toque rouge. Les verres rouges sont gravés ( médaillons du chapeau et boutons du manteau).

À droite, un lion tient un des fils dans sa gueule, au moment où un paysan élève son glaive.

À gauche, même scène avec le second fils attaqué par un loup. (verre gravé rouge).

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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3°) Eustache et les siens refusent de sacrifier aux idoles : l'empereur les fait supplicier dans un taureau d'airain rougi au feu.

 

"Mais Eustache lui dit: « Le Dieu que j'adore, c'est Jésus-Christ., et je n'offre de sacrifices qu'à lui seul. » Alors l’empereur, en colère, ordonna de les exposer dans le cirque avec sa femme et ses enfants, et fit lâcher contre eux un lion féroce. Le lion accourut, et baissant la tête comme s'il eût. adoré ces saints personnages il s'éloigna d'eux humblement. L'empereur ordonna aussitôt de faire rougir au feu un taureau d'airain, et commanda de les y jeter tout vifs. Les saints se mirent donc en prières et se recommandant à Dieu, ils entrèrent dans le taureau où ils rendirent leur âme au Seigneur. Trois jours après, on les en tira en présence de l’empereur; et on les retrouva intacts au point que pas même leurs cheveux, ni aucune partie de leurs membres n'avait été atteinte par l’action du feu. Les chrétiens prirent leurs corps et les ensevelirent en un endroit fort célèbre où ils construisirent un oratoire. Ils pâtirent sous Adrien qui commença à régner vers l’an du Seigneur 120, aux calendes de, novembre, ou, d'après quelques auteurs, le douze des calendes d'octobre (20 septembre)." Légende dorée.

On discerne bien le taureau d'airain contenant Eustache, sa femme et ses deux fils, un bourreau s'activant à attiser le feu, les flammes (verre rouge gravé), mais aussi l'empereur et un bourreau.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Lancette B. Vie de saint Jean l'évangéliste.

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1°) Supplice de saint Jean à la Porte latine.

"L’apôtre et évangéliste Jean, lorsque après la Pentecôte les apôtres se séparèrent, se rendit en Asie, où il fonda de nombreuses églises. Or, l’empereur Domitien, ayant appris sa renommée, le manda à Rome, et le fit plonger dans une chaudière d’huile bouillante ; mais le saint en sortit sain et sauf, de même qu’il avait échappé à la corruption des sens. Ce que voyant, l’empereur le relégua en exil dans l’île de Patmos, où, vivant seul, il écrivit l’Apocalypse." Légende dorée https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_Jean

 

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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2°) Vision de l'Apocalypse 1:12-20. 

Saint Jean agenouillé voit sept chandeliers , et le Fils d'homme tenant sept étoiles et une épée, dans une trouée de lumière.

Je me retournai pour connaître quelle était la voix qui me parlait. Et, après m'être retourné, je vis sept chandeliers d'or, et, au milieu des sept chandeliers, quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, vêtu d'une longue robe, et ayant une ceinture d'or sur la poitrine. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige; ses yeux étaient comme une flamme de feu;  ses pieds étaient semblables à de l'airain ardent, comme s'il eût été embrasé dans une fournaise; et sa voix était comme le bruit de grandes eaux. Il avait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants; et son visage était comme le soleil lorsqu'il brille dans sa force." Ap. 1:12-20 L. Segond)

Verre rouge gravé pour les rais de lumière sur l'embrasement rouge.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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3°) Saint Jean debout bénissant la coupe de poison à Éphèse.

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"Alors le grand prêtre Aristodème souleva une sédition dans le peuple, au point que les deux partis s’apprêtaient à en venir aux mains. Et l’apôtre lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour t’apaiser ? » Et lui : « Si tu veux que je croie en ton Dieu, je te donnerai du poison à boire ; et, s’il ne te fait aucun mal, c’est que ton Dieu sera le vrai Dieu. » Et l’apôtre : « Fais comme tu l’as dit ! » Et lui : « Mais je veux que d’abord tu voies mourir d’autres hommes par l’effet de ce poison, pour en constater la puissance ! » Et Aristodème demanda au proconsul de lui livrer deux condamnés à mort : il leur donna à boire du poison, et aussitôt ils moururent. Alors l’apôtre prit à son tour le calice, et, s’étant muni du signe de la croix, il but tout le poison et n’en éprouva aucun mal : sur quoi tous se mirent à louer Dieu."  Légende dorée https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_Jean

Le serpent ou dragon qui sort de la coupe, selon l'iconographie, est ici stylisé par des virgules blanches gravées sur verre rouge.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Lancette C : Vie de saint Nicolas.

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La légende de saint Nicolas est également illustrée à Pont-Audemer en baie 9.

Voir la Légende dorée :

https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_Nicolas

1°) Saint Nicolas ressuscite les trois enfants.

Les trois enfants sortent du saloir. Nous retrouvons le verre rouge gravé d'étoiles déjà rencontré à deux reprises.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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2°) Saint Nicolas dote les trois jeunes filles.

Le vieil homme dont la maladie a entraîné la misère et qui envisageait de prostituer ses trois filles en désespoir de cause est représenté dans son lit mains jointes. Saint Nicolas, vêtu en évêque, est à l'intérieur de la chambre et jette une bourse à l'une des trois filles qui sont agenouillées.

Nouvelle occurrence du verre rouge gravé d'étoiles.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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3°) Saint Nicolas et le débiteur de mauvaise foi.

Certain homme avait emprunté de l’argent à un Juif, en lui jurant, sur l’autel de saint Nicolas, de le lui rendre aussitôt que possible. Et comme il tardait à rendre l’argent, le Juif le lui réclama : mais l’homme lui affirma le lui avoir rendu. Il fut traîné devant le juge, qui lui enjoignit de jurer qu’il lui avait rendu l’argent. Or l’homme avait mis tout l’argent de sa dette dans un bâton creux, et, avant de jurer, il demanda au Juif de lui tenir son bâton. Après quoi il jura qu’il avait rendu son argent. Et, là-dessus, il reprit son bâton, que le Juif lui restitua sans le moindre soupçon de sa ruse. Mais voilà que le fraudeur, rentrant chez lui, s’endormit en chemin et fut écrasé par un chariot, qui brisa en même temps le bâton rempli d’or. Ce qu’apprenant, le Juif accourut : mais bien que tous les assistants l’engageassent à prendre l’argent, il dit qu’il ne le ferait que si, par les mérites de saint Nicolas, le mort était rendu à la vie : ajoutant que lui-même, en ce cas, recevrait le baptême et se convertirait à la foi du Christ. Aussitôt le mort revint à la vie ; et le Juif reçut le baptême."

La représentation du récit n'est que partielle, mais nous voyons bien le débiteur malhonnête allongé à terre, son bâton brisé laissant se répandre les pièces d'or.

Le Juif est coiffé du bonnet et porte la barbe : sa tunique est faite d'un verre rouge gravé de bandes régulières.

Le juge est entouré de ses conseillers.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Lancette D : Vie de saint Mathurin.

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Saint Mathurin est aussi représenté à Pont-Audemer en baie 17, avec la reine Théodora à ses pieds.

http://www.lavieb-aile.com/2018/12/la-verriere-des-saints-mathurin-sebastien-jacques-et-jean-baptiste-a-pont-audemer.html

J'ai déjà décrit les 8 panneaux de la verrière de Moncontour (Ille-et-Vilaine) contemporaine de celle-ci puisque datant de 1525. Je renvoie à cet article pour les textes et l'iconographie commentant la légende.

http://www.lavieb-aile.com/2018/03/les-vitraux-de-moncontour.v.la-verriere-de-la-vie-de-saint-mathurin-vers-1500-1525.html

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1°) Saint Mathurin guérit les possédés.

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Le saint bénit des possédés et des infirmes tandis que deux diablotins s'enfuient.

Nouvel exemple d'un verre rouge gravé.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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2°) Scène perdue remplacée par une macédoine.

On y trouve une tête de Michel archange, une inscription EGO SUM QUI venant de l'Apocalypse, une petite inscription DESCEND...LINNOCENT...FOU.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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3°) Saint Mathurin sauve un navire démâté par les démons.

Voir le 8ème panneau de Moncontour où, en route vers Rome, saint Mathurin s'endort dans le bateau et une tempête se lève. Il l' apaise et aborde à l'île St-Honorat (Lèrins) où deux anges le conduisent à la chapelle.

Les trois démons s'enfuyant et les deux anges sur l'île de Lérins sont bien visibles

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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LE TYMPAN.

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Jugement dernier et résurrection des morts.

De haut en bas, le Christ, Marie et Jean, les anges buccinateurs, les hommes et femmes sortant de leur tombe, dont un pape, un évêque, un moine, un roi. En bas, les démons.

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Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière des saints ..., (1519), baie 12 de l'église de Pont-Audemer. Photographie lavieb-aile août 2018.

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SOURCES ET LIENS.

 

Sources principales : — GATOUILLAT ( Françoise), CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), HÉROLD (Michel), 2001, Eglise Saint-Ouen in Les Vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum / Recensement des vitraux anciens de la France VI, Paris, CNRS, 2001. p. 193.

— LAFOND, (Jean), 1969, Les vitraux de l'arrondissement de Pont-Audemer, Nouvelles de l'Eure, n°36, 1969 ;

— MONTIER, (Armand), 1895,Les vitraux de Saint-Ouen de Pont-Audemer, Pont-Audemer, Impr. du Commerce, G. Hauchard, 1895 ;

— MONTIER, (Armand), 1896, "L'église Saint-Ouen à Pont-Audemer", Normandie monumentale et pittoresque p. 109.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62406567/f145.item

En complément :

— PERROT (Françoise), 1972, M. Baudot et J. Lafond. Églises et vitraux de la région de Pont-Audemer, numéro spécial des Nouvelles de l'Eure, 3e trimestre 1969 , [compte-rendu], Bulletin Monumental  Année 1972  130-1  pp. 87-88

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1972_num_130_1_5138_t1_0087_0000_3

— PHILIPPE-LEMAITRE (Delphine) 1853, Notice sur les vitraux de Saint-Ouen de Pont-Audemer (Eure), Rouen, non consulté

— REGNIER (Louis)  en 1899, non consulté.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
9 janvier 2019 3 09 /01 /janvier /2019 19:09

Zoonymie des odonates : les noms de Leucorrhinia albifrons (Burmeister, 1839), la "Leucorrhine à front blanc".

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

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Zoonymie des Odonates.

 

GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

 

 

 

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

Résumé :

— Nom de genre Leucorrhinia , Brittinger 1850,  SitzBer. Akad. Wiss., Wien, 4:333 vient des deux mots grec leukos = blanc et rhinios = nez. C'est une transcription en grec du nom latin albifrons "front blanc" de l'espèce type du genre, décrite par Burmeister en 1839. Cette transcription créée par Charpentier en 1840 sous la forme Leucorhinus a été féminisée (et complétée d'un -r-) par Brittinger, pharmacien et naturaliste de Vienne.

— Nom d'espèce L. albifrons Burmeister 1839 Handb. Ent., 2.:251 : du latin albus, "blanc" et frons, frontis "front", justifié par l'auteur dans sa description originale : L. albifrons : nigra opaca, fronte alba;. "Libellula albifrons : noire sombre, à front blanc.".

— Nom commun en français : "la Leucorrhine à front blanc" Paul-André Robert, 1958.

— Noms communs  en d'autres langues :

- en anglais : The Dark Whiteface

- en allemand : Östliche Moosjungfern  

-en néerlandais : Oostelijke wytsnüt / witsnuitlibel 

-en frison :  Eastlike glêzewasker, Eastlike wytsnüt,

-en polonais : Zalotka bialoczelna  

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LE NOM SCIENTIFIQUE.

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LE NOM DE GENRE LEUCORRHINIA BRITTINGER, 1850. 

http://www.lavieb-aile.com/2018/04/zoonymie-des-odonates-le-nom-de-genre-leucorrhinia-brittinger-1850.html

Brittinger a défini en 1850, les caractéristiques du genre : le lustre métallique du thorax , la tache noire triangulaire sur la base de l'aile postérieure, le front et la face blancs, ainsi que la forme des appendices du flanc et de l' abdomen . 

 

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LE NOM D'ESPÈCE L. ALBIFRONS (BURMEISTER, 1839).

Libellula albifrons, Burmeister, Handbuch der Entomologie, Berlin, G. Reimer vol. 2 1839, page 851 n°19.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34110#page/103/mode/1up

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Description originale :

19. L. albifrons*: nigra opaca, fronte alba; alis aqueis, posticis in basi fusco-nigris, omnibus nubecula alba post stigmata. 
Long. 11/6 
Variat: pterostigmate quadrato ore cercisque nunc nigris nunc albis, sed macula alba in ipsa ala post stigma semper adest. 
Bei Berlin, auch aus der Schweiz. 


traduction : noire sombre, à front blanc. Ailes transparentes, les postérieures brun-noir à la base, et pour toutes un petit nuage blanc à l'arrière des ptérostigmas. 

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https://www.biodiversitylibrary.org/item/34110#page/103/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34110#page/103/mode/1up

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Une illustration par Toussaint de Charpentier 1840.

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https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

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ÉTUDE DU NOM ALBIFRONS.

Albifrons : du latin albus, "blanc" et frons, frontis "front", dont l'explication est fournie par Burmeister dans sa diagnose : L. albifrons : nigra opaca, fronte alba;. "Libellula albifrons : noir foncé, front blanc."

C'est effectivement la description donnée par le Plan Odonate :

"Cette leucorrhine présente la particularité d’avoir une face et un front blancs, et un abdomen bleu à la base puis noir (chez le mâle mature). L’abdomen est toujours plus étroit que le thorax et peu élargi à l’extrémité. Celui-ci est noir et jaune chez la femelle. Les cercoïdes sont blancs, et le dessus des ptérostigmas noirs (pour les deux sexes). Elle est plus svelte et élancée que la leucorrhine à large queue (Leucorrhinia caudalis), qui elle est plus petite et présente un abdomen plus large."

http://odonates.pnaopie.fr/wp-content/uploads/2010/12/Fiche_Leucorrhinia-albifrons.pdf

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

PRECIGOUT ET PRUD'HOMME / POITOU-CHARENTES-NATURE:

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

.

"Leucorrhinia albifrons : Leucorrhinia  du grec leukos = blanc et rhinios = nez (du fait de la couleur du front) ; albifrons du latin albi = blanc et frons = front. Le nom français n’est qu’une adaptation du nom scientifique.

Remarque : L. albifrons est la seule leucorrhine dont le front peut être très sombre chez certains individus."

 

DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"Leucorrhinia: Brittinger, 1850 feminine form of an artificial adjective derived from Grk. λευκός = white + ῥίς; ῥινός = nose. Albifrons from Lat. albus, -a, -um = white +
frons = forehead

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HEINRICK FLIEDNER 2009.

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

"Leucorrhinia [gr. leukos - white; rhin* - nose] refers to the white frons of its species. -albifrons [l. albus - white; frons - forehead, front] points to the same feature as the genus name. - pectoralis [l. concerning the breast] CHARPENTIER (1825: 46) chose as name because he was wrongly convinced that the thorax showed characteristic features, by which this species might be distinguished from other anisopteran species."

- albifrons [l. albus - white; frons - forehead, front] points to the same feature as the genus name. "

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VAN HIJUM, 2005

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document;docid=555521

"Leucorrhinia Wytsnüt, Wytkopke leukos = wit; rhinios = neuzig
Leucorrhina albifrons albus = wit; frons = voorhoofd "

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NOMS VERNACULAIRES.

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I. NOMS COMMUNS EN FRANÇAIS.

 

La Leucorrhine à front blanc. Paul-André Robert, 1958

Paul-André Robert, Les Libellules (Odonates), Delachaux et Niestlé, 1958 page 310.

https://books.google.fr/books?id=RoS9uwEACAAJ&dq=Paul-Andr%C3%A9+Robert,+Les+Libellules+(Odonates),+1958&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwirr9a76t7fAhUJLBoKHYrxCUIQ6AEIKTAA


L'auteur suisse, fidèle à la ligne établie par le belge de Sélys-Longchamps plus d'un siècle auparavant,  se soucie bien peu  de créativité et se  contente de franciser grossièrement la forme latine par le  très laid néologisme : Leucorrhine. Qu'il associe en toute logique à la traduction d'albifrons : "Leucorrhine à front blanc". Pourquoi s'embêter ?

Il  reprend sans le savoir un terme médical utilisé en homéopathie où Leucorrhine serait un remède issu de la dilution du liquide de la leucorrhée et utilisé (par Héring ?) comme moyen de guérison dans la leucorrhée, la menstruation irrégulière et  les affections spastiques. Heureusement, ce remède est mentionné par un adversaire de l'homéopathie, mais cette souche d'isothérapie n'est pas confirmée, hormis un Leucorrhin 30. Le nom français de notre libellule ne s'en trouve néanmoins pas avantagé.

En 1985, Jacques d' Aguilar et Jean-Louis Dommanget adoptent le nom créé par Robert dans leur Guide des libellules d'Europe et d'Afrique du Nord, Delachaux et Niestlé, 1985 - 341 pages, page 305.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=SPNMAAAAYAAJ&dq=leucorrhinia+albifrons&focus=searchwithinvolume&q=leucorrhine

Le nom, rendu officiel par son emploi dans la liste de référence des Odonates de la France métropolitaine de  la SFO ( [Boudot J.-P., Dommanget J.-L., 2012. Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp.] ) et par l'INPN du Museum d'Histoire naturelle, est repris par l'ensemble des auteurs de guides de vulgarisation. 

.

 

 

 

 

 

II. NOMS COMMUNS EN D'AUTRES LANGUES.

On appréciera comment les entomologistes non francophones ont su utiliser leur nom vernaculaire pour apporter des informations complémentaires susceptibles d'aider les entomologistes amateurs : précision concernant la couleur générale  (noire  sans taches rouges ) et la distribution géographique prédominante à l'est (au nord-est) de l'Europe.

- en anglais : The Dark Whiteface

- en allemand : Östliche Moosjungfern  (tandis que L. caudalis se nomme Zierlichen Moosjungfern, L. pectoralis Große Moosjungfer, L. rubicunda Nordische Moosjungfern   et L. dubia Kleine Moosjungfern) .

-en néerlandais : Oostelijke wytsnüt / witsnuitlibel 

-en frison :  Pompeblêdwytsnüt Eastlike glêzewasker, Eastlike wytsnüt,

-en polonais : Zalotka bialoczelna  [bialoczelna = à front blanc]

- en breton (en attente de validation : fas-gwenn teñval .

 

.

 

SOURCES ET LIENS.

 

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

SOURCES ET LIENS.

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

 

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

 

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

— PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

 

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— Odonates costarmoricains.

http://www.nature22.com/odonates22/ordresystematique.html

— LIBELLULES DE FRANCE ET D'AILLEURS

http://odonatas69a.blogspot.fr/search?q=albifrons

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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