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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 12:09

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Le visiteur de l'Exposition 2018 du FHEL ne peut manquer d'être frapper par les références du sculpteur britannique Henry Moore (1898-1996) à l'anatomie, et plus précisément à l'ostéologie, ou étude des os. Sa propriété, Perry Green près de Much Hadham, Hertfordshire était entourée de moutons qui fournissaient les carcasses nécessaires. Mais ne peut-on aller plus loin ?

PRÉSENTATION : 

 

Traduction automatique d'extraits de l'article d'Edward Juler :

 

"Herbert Read écrit en 1933 que l’artiste doit se rendre compte que l’aspect extérieur des objets dépend de leur structure interne: il doit devenir géologue pour étudier la formation des roches;  botaniste, pour étudier les formes de végétation; et anatomiste, pour étudier le jeu des muscles et la structure des os .

Cette approche obligeait l'artiste à interroger la nature structurelle des objets, jouant ainsi le rôle d'un scientifique.

Aucun artiste moderne n'incarnait plus parfaitement l'idéal scientifique de Read que Henry Moore. Dans une monographie sur l'artiste, publiée en 1934, Read voyait la prépondérance des formes naturelles dans l'œuvre de Moore comme symptomatique des sympathies biologistes:

"[L’artiste] se familiarise tellement avec les voies de la nature - en particulier avec la voie de la croissance - qu’il peut, à partir de la profondeur et de la certitude de cette connaissance, créer des formes idéales qui présentent tout le rythme vital et la structure des formes naturelles ... Moore a [...] recherché parmi les formes de la nature des formes de croissance plus dures et plus lentes, réalisant qu'il trouverait dans celles-ci les formes naturelles de ses matériaux de sculpture. Il est allé sous la chair à la structure dure de l'os".

En effet, Moore n’a pas caché son intérêt pour l’histoire naturelle, ajoutant à ses déclarations des allusions aux principes biologiques et à la forme organique des années 1930 et suivantes  Interviewé par Arnold Haskell en 1932, il a parlé de l’importance de la morphologie dans sa pratique, expliquant notamment sa joie de découvrir de nouveaux préceptes biologiques à appliquer à son art: «J’ai étudié les principes de la croissance organique des os et des coquillages du Natural History Museum et j'ai  trouvé une nouvelle forme et un nouveau rythme à appliquer à la sculpture ».

Cet essai va donc explorer les inclinations "biologistiques" de Moore par rapport aux théories contemporaines de la morphologie, de biomorphisme, de néo-vitalisme et d'organicisme." (E. Juler)

 

 

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Un dessin exposé à Landerneau montre la main de l'artiste tenant un os (une vertèbre animale). Il est évident qu'il l'observe en la faisant tourner dans l'espace:

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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Henry Moore montre la réalité de ce travail de recherche des structures organiques par une série de dessins du squelette d'une tête d'éléphant (la vidéo de l'exposition expose cela en détail).

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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Faite tourner une pièce anatomique dans l'espace pour en reconnaître le développement des formes, est une démarche désormais intégré à l'étude de l'ostéologie, humaine ou animale : je propose de jeter un œil à l'animation disponible sur Wikipédia pour l'os coxal :

https://en.wikipedia.org/wiki/Hip_bone#/media/File:Hip_bone_-_close-up_-_animation_(right_hip_bone).gif

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Un document  publié in Edward Juler témoigne de cette étude de l'os coxal.

"Aucun projet ne traduisait plus éloquemment les intérêts biologiques de Moore qu'une série de dessins expérimentaux qu'il avait réalisés au début des années 1930, qui seraient connus sous le nom de Transformation Drawings . Cherchant à divulguer les "principes de forme et de rythme de l'étude d'objets naturels", Moore suggéra que ces esquisses d'os, de racines d'arbres et de griffes de homard - illustrées à différentes étapes de la rotation - étaient des études graphiques des lois morphologiques sous-jacentes aux construction de la forme dans la nature.L'aspect le plus remarquable de ses dessins de transformation est la manière dont l'angle de vision change radicalement la forme de l'objet représenté. Une étude d'un os du bassin, par exemple, illustre de manière dynamique une section d'une ceinture pelvienne vue de différentes manières, vue de face, de côté, de dessous et à vol d'oiseau ."(E. Juler)

Au travers du dessin Moore comprend l’anatomie d’un corps avant de le déformer et le transformer. 

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Henry Moore Ideas for Sculpture: Transformation of Bones 1932 © The Henry Moore Foundation. All rights reserved Photo: Henry Moore Foundation Archive

 

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Nous découvrons ensuite le fruit de cette transformation. La cavité cotyloïdienne, parfaitement mais schématiquement représentée, centre la pièce sculptée.

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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La pièce en plâtre est encore plus évocatrice de la structure osseuse par sa couleur bien-sûr, mais aussi par ses aspérités, ses stries et griffures.

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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Cette structure organique est sous-jacente à d'autres œuvres, mais sous la forme de figures couchées (reclining figures) dont l'anthropomorphisme est d'intensité variable.

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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Un autre exemple peut être développé à partir d'un os plat, l'omoplate ou scapula, humaine ou animale.

Voici une omoplate de cheval sur le site d'une célébre école vétérinaire :

http://theses.vet-alfort.fr/Th_multimedia/mraffaelli/SCRIPT/form.php?action=2&id=488

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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Voici ce que, selon moi,  Moore en fait :

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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Ou encore ici, où "l'os" est brisé et laisse voir une coupe avec son tissu spongieux et sa moelle rouge :

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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Cette compréhension modifie notre regard qui se met à observer autrement certaines sculptures. Dans une étude, Moore dessine sur la même feuille une mandibule animale, et une figure féminine couchée (source : Edward Juler) : le condyle , rehaussé de trois points, devient manifestement la tête de la Reclining figure, tandis que les molaires semblent être assimilés aux genoux repliés façon Chac Mool.

 

 

 

"La pertinence de l'hypothèse de Thompson [D’Arcy Wentworth Thompson, On Growth and Form (1917)] pour la pratique de Moore peut être jugée par le simple fait que ses dessins de transformation ont été à la base de nombreuses de ses grandes sculptures en bois et en pierre.

 

 Une esquisse, par exemple, montre un os de la mâchoire imagé à partir d’un éventail ahurissant de points de vue (fig.3). Reposant sur son bord inférieur dans l'image centrale, la mandibule est la plus reconnaissable; le creux profond dans la partie supérieure gauche de la mâchoire et la rangée de dents saillantes signalant ses origines corporelles. Moore, cependant - dans un tour de force d'improvisation artistique inverse l’objet, le retourne, le tourne et modifie subtilement son profil. Sur une image, il ajoute le moindre soupçon de visage (trois simples piqûres pour les yeux et la bouche), tandis que sur une autre, il exagère les contours de la mâchoire pour évoquer les formes bombées des bras, des jambes et de la tête. Ainsi métamorphosées, les images résultantes rappellent puissamment les formes inclinées et turgescentes qui caractérisent la sculpture de Moore de l’époque.

De nombreux dessins morphologiques de Moore comportent des annotations au crayon griffonnées sur la page. Ces notes ont été utilisées comme une sorte de raccourci créatif pour le processus de sculpture, permettant à Moore d'adapter visuellement la morphologie des objets naturels et d'imaginer des formes hypothétiques, liées à la forme décrite et s'inscrivant dans une configuration artistique nouvelle et unique.

  La légende est illustrée, par exemple, sur le croquis de la mâchoire: ‘In transferring studies into stone – harden & tighten, stiffen, taughten [sic] them up’ «En transférant ces études en pierre - durcissez et resserrez, raidissez, faufilez-les».27 Dans une déclaration publiée en 1934, Moore résumait les propriétés morphologiques de divers objets naturels dans des termes très évocateurs de l'œuvre de Thompson: «Les os», écrit-il, «ont une force structurelle merveilleuse et une tension dure, une transition subtile d’une forme à l’autre et une grande variété de sections. Les arbres (troncs d'arbre) montrent les principes de croissance et de résistance des articulations, en passant facilement d'une section à l'autre. Ils donnent l'idéal pour la sculpture sur bois, mouvement de torsion vers le haut. Les coquillages montrent la forme dure mais creuse de la nature et ont une merveilleuse complétude d'une forme unique. ' (E. Juler)

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Henry Moore Transformation Drawing: Studies of Bones 1932 The Moore Danowski Trust © The Henry Moore Foundation. All rights reserved Photo: Henry Moore Foundation Archive

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Ce type de dessin permet au visiteur de s'autoriser à des rapprochements et évocations insolites.

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Henry Moore à Landerneau, et l'ostéologie.
Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc 2018, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

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LIENS :

JULER (Edward), 2015, , ‘Life Forms: Henry Moore, Morphology and Biologism in the Interwar Years’, in Henry Moore: Sculptural Process and Public Identity, Tate Research Publication, 2015, https://www.tate.org.uk/art/research-publications/henry-moore/edward-juler-life-forms-henry-moore-morphology-and-biologism-in-the-interwar-years-r1151314

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Published by jean-yves cordier - dans FHEL landerneau
13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 10:34

Henry Moore à Landerneau ? Jusqu'au 4 novembre !

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc.

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Voir aussi :

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Je vous montre mes photos dans le désordre, ce qui n'a aucun intérêt. En suivant les guides de  l'exposition, vous apprendrez à reconnaître l'influence du Chac Mool et de l'art toltèque sur ces sculptures ; ou celle des falaises de craie d'Étretat ;  ou des oiseaux en cage ; des pinces de crabe ; ou de l'enfant-ogre dévorant sa mère ; etc, etc. 

Et l'influence des os de moutons ? Ce sera pour l'article suivant.

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Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Le pont habité de Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Le pont habité de Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Henry Moore à Landerneau !
Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Henry Moore à Landerneau !
Henry Moore à Landerneau !
Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Exposition Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc, Landerneau. Photographie lavieb-aile 9 octobre 2018.

Henry Moore à Landerneau !

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Henry Moore à Landerneau !
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Published by jean-yves cordier - dans FHEL Landerneau
11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 21:54

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INTRODUCTION.

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Le but de cet article, au delà du nécessaire inventaire patrimonial détaillé de l'art campanaire (latin campana = cloche) est d'enquêter sur la singularité d'une profession, celle des fondeurs de cloche, et plus précisément sur un phénomène d'émigration de ces fondeurs à partir d'une collectivité professionnelle constituée en Normandie, autour de Villedieu-Les-Poêles. Cette émigration s'est faite notamment vers la Bretagne, et précisément vers la Basse-Bretagne (cf. G. Haraux) depuis le XVIIe siècle (Huet, Julien Le Soueff, Thomas Le Soueff), s'est développée au XVIIe siècle (Etienne et François Le Moyne, Thomas Le Soueff, Jean et Jean-François Beurrié de la Rivière Pierre François et Pierre Michel Viel, ) et s'est poursuivie au XIXe siècle avec l'installation à Brest d'une fonderie en 1804 par les enfants des Viel, puis le mariage de la fille de Nicolas François Marie Viel avec Richard Briens, qui reprendra la fonderie. 

La famille Le Jamtel est attestée dès le XVIe siècle à Villedieu : un de ses membres s'installa à Guingamp au XIXe et sa signature se retrouve sur une cloche de Rumengol, commune du Faou.

Au total, parmi les six cloches actuelles de la commune du Faou, cinq portent les noms de familles originaires de Villedieu-les-Poêles : Le Soueff en 1714, Viel  en 1823, Briens aîné en 1883 , Havard/Le Jamtel en 1899 pour 2 cloches. La sixième n'est pas signée, voilà tout.

Les causes de cette émigration restent à préciser : saturation démographique à Villedieu, pression fiscale (G. Haraux), recherche de clientèle, appel de sourdins (habitants de Villedieu) ayant réussi en Bretagne, alliances familiales, ou seulement attirance de compétences rares par des villes bretonnes ayant perdu leurs cloches (foudre, guerres, décret révolutionnaire) ou cherchant à dépasser en puissance sonore le son d'un clocher voisin et concurrent.

Je me contente de rappeler  l'originalité de Villedieu-les-Poêles, et de ses trois villages de Sainte-Cécile, Saint-Pierre-du-Tronchet et Saultchevreuil-du-Trouchet : elle tient à   la création  au XIIème siècle sous Henri Ier Beauclerc, Duc de Normandie et roi d'Angleterre, d'une Commanderie aux chevaliers de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem en récompense de grands services aux Croisées en Terre-Sainte lors de la première croisade. Villa Dei (la ville de Dieu) devint  la plus ancienne commanderie hospitalière d’Europe de l’ouest.

Différents actes, dont l’un daté de 1187, montrent le développement rapide de la commanderie sous la direction de son Commandeur. Ce développement s'explique par un ensemble de privilèges reçus par Henri Ier Beauclerc. En plus d'être traversée par le fleuve de la Sienne et située sur l'un des chemins de pèlerinage vers le Mont Saint Michel, Villedieu a eu l'autorisation. L'exemption pour les habitants de la Commanderie étaient exempts d'impôts royaux, de dîme et de service militaire.


Forts des droits et exemptions d’impôts royaux de dîme et de service militaire,  et du privilège d'organiser un marché hebdomadaire, et une foire annuelle, ( associés au droit de percevoir des taxes sur toutes les marchandises vendues en ville) les Hospitaliers de Villedieu  introduisent l’artisanat du cuivre dans la cité, qui va devenir un des plus grands centres européens de poeslerie et chaudronnerie dès les XIIème et XIVème siècles. Les habitants de Villedieu s’appellent les « Sourdins », du fait du bruit assourdissant du travail du cuivre dans les très nombreux ateliers de la ville. Villedieu sera, du reste, rapidement surnommée Villedieu « les Poêles », car sa production de poêles à bouillie la rendra célèbre, en des temps où ce récipient n’a pas d’égal.

Les fondeurs de cuivre sont des fondeurs-marchands, car pour fondre une cloche, ils doivent réunir les métaux (cuivre et étain) nécessaires même s'ils récupèrent la matière d'une ancienne cloche fêlée.

Leur maîtrise  d'alliances familiales et commerciales fructueuses est aussi remarquable.

Ces émigrations ont été étudiées par Le Pesant 1972 pour la période de l'Ancien-Régime.

 

 

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LES CLOCHES DE ST-SAUVEUR, ÉGLISE DU FAOU.

Vue du clocher de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

Vue du clocher de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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Vue du clocher de  l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

Vue du clocher de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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Description.

Après avoir gravi les 63 marches de l'escalier à vis du clocher et avoir atteint la chambre des cloches, l'heureux privilégié reprendra son souffle en admirant la vue qu'offre la galerie sur la Rivière du Faou, rivière dont le charme principal vient de la fluctuation des marées.

Cette chambre des cloches en abrite deux : l'une, vénérable par sa date de 1714, est la plus grande, et, pour cela, elle a survécu à l'ordre donné aux paroisses le 1er janvier 1794, imposant de faire descendre toutes les cloches sauf une (pour continuer à pouvoir sonner le tocsin) et de les conduire à Brest afin de les fondre pour fabriquer de nouveaux canons.

La cloche sacrifiée pour la défense de la Patrie n'a été refondue qu'en 1823, et il fut fait appel à un fondeur installé depuis le tout début du siècle à Brest. C'est elle qui forme le sujet de cet article

 

Haute de  73 cm de hauteur et mesurant  96 cm de diamètre, elle est comme ses consœurs en airain— une qualité sonore de bronze alliant  généralement  78% de cuivre et 22% d'étain)—, elle fut fondue à la cire perdue avec un décor en bas-relief et deux inscriptions, l'une sur le vase supérieur liée à son baptême, l'autre au dessus de la panse comportant la signature du fondeur  VIEL et la date de 1823.

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La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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Alors que l'anse de la cloche de 1714 est ornée de six têtes de solides moustachus, l'anse de cette cloche plus petit est ornée de quatre têtes, vaguement féminine, aux faces émergeant d'un chaperon et dirigées vers le ciel.

Le même motif se retrouve sur une cloche de Guilers nommée Nicolas et fondue par Alphonse Viel en 1841.

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La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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L'inscription supérieure  se dispose  entre cinq des six moulures qui entourent le vase supérieur. Une frise de feuilles suspendues  court sous la dernière moulure .

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-ligne 1 : ($) EGLISE DE  ST-SAUVEUR AU FAOU (*) M GUILLAUME MOYSAN CURE (*) MR MORVAN MAIRE (*) JE ME NOMME . .

-ligne 2 : ($) MELANIE FRANÇOISE (*) PARIN Mr F. EUGÈNE LE STIR ET MARAINE MLLE MÉLANIE NOEL (*) MAMBRES DE LA

-ligne 3 : ($) FABRIQUE (*) M.M.A. NOËL PRÉSIDENT ET JUGE DE PAIX (*). J.F. LE STIR SECRÉTAIRE (*) J.F. LEMENN TRÉSORIER.

-ligne 4 : ($) M.N. GOURMELON (*) J- TELLIER (*). ---------

 

($) : Poignet à dentelle, main à l'index pointé 

(*) : fleur de lys 

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L'inscription débute à chaque ligne par un manicule, cette main à l'index pointé. J'ai retrouvé cela sur une cloche fondue par Paul Havard, de Villedieu-les-Poêles, en 1837 pour Picauville (musée Cornille-Havard).

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La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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Les personnages cités sont les suivants :

 

1°) Guillaume MOYSAN, curé.

Moysan Guillaume : Né le 1-05-1790 à Briec ; 1814, prêtre ; 1816, recteur de Lennon ; 1818, curé du Faou ; décédé le 30-04-1838.

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2°) Mr MORVAN, maire.

Le nom du maire de la commune  n'est pas connu entre 1792 (Yves Jacques Nouvel, premier maire du Faou) et 1862 où Caurant a été nommé par le pouvoir impérial. L'inscription de cette cloche vient combler cette carence pour 1823.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Faou#Les_maires_du_Faou

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3°) F[rançois] Eugène LESTIR,  parrain.

Un François Marie  Eugène Le Stir est décédé le 23 avril 1890 au Faou.

https://gw.geneanet.org/bprevosto?lang=fr&pz=bruno&nz=prevosto&ocz=0&p=francois+marie+eugene&n=le+stir

Le garçon dit Eugène a 12 ans (il serait donc né en 1811) . Sa famille était déjà au Faou en 1750. Il sera percepteur au Faou comme son père Jean-François et épousera Eugénie Pennec de Port-Launay (une grande pianiste selon M. Danguy des Déserts).

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4°) Mélanie NOËL, marraine.

 

Née le 18 November 1814 à Quimper, décédée le 24 Janvier  1841 au  Faou, 

Mariée le 23 Janvier 1836  à Quimper, à  Félix Yves CHARUEL 1804-1882 (Parents : Henry François Marie CHARUEL 1772-1829 & Jacquette Yvonne NOUVEL 1774-) 

 d'où une fille, Mélanie Zoé CHARUEL 1838-1868 mariée le 22 Novembre 1863 à Félix CHARDON 1835-

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5°) A[lexandre] NOËL,  président de la fabrique de l'église, et juge de paix.. 

C'est le père de Mélanie Noël. Il a épousé (avant 1814...) Mélanie Louise Le Moyne. Il était décédé en 1836.

https://gw.geneanet.org/alaing44?lang=en&pz=alain+yves+georges&nz=gautier&ocz=0&p=melanie&n=noel

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6°) Jean-François LESTIR, secrétaire de la fabrique du Faou 

C'est le père de François Marie Eugène, le petit parrain. Il fut percepteur au Faou. Il est né en 1776, fils de François LE STIR ( 15 janvier 1750, Le Faou / 10 novembre 1818, Pen arPavé, Le Faou) et de Marie COATELAN (ca 1752-1788)

Nous constatons donc que les deux membres principaux de la fabrique de St-Sauveur ont fait tenir le rôle de parrain et de marraine de la cloche à leur enfant :  le parrain ayant 12 ans et la petite marraine 8 ans.

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7°) Jean-François LE MENN, trésorier de la fabrique. 

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8°) N[icolas] GOURMELON, membre de la fabrique

Un Nicolas Gourmelon est signalé à Hanvec, Coatmeur :

http://mnesys-portail.archives-finistere.fr/?id=recherche_grandpublic_detail&open=11677&doc=accounts%2Fmnesys_cg29%2Fdatas%2Fir%2Fserie_j%2FFRAD029_00000057J%2Exml&page_ref=11677

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9°) Jean TELLIER, membre de la fabrique

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Inscription basse :

Elle est disposée de part et d'autre d'un calvaire (un crucifix encadré par la Vierge agenouillé et saint Jean). On y lit :

"FAITE PAR VIEL [calvaire] FONDEUR À BREST [médaillon de saint Martin] LE 25 MARS 1823."

La date n'est pas indifférente : elle correspond à la fête de l'Annonciation. (Victor Hugo, dans Les Misérables, date la lettre écrite par Fantine sur son lit de mort enjoignant à Thénardier de remettre Cosette à Valjean est datée du 25 mars 1823, jour de l'Annonciation, soit neuf mois avant le soir de Noël le 25 décembre : une sorte de grossesse masculine de Valjean). Il serait tout de même abusif d'y voir une relation avec le patronyme Noël de la marraine. Mais c'est bien un jour de fête qui a été choisi, le premier à partir de Pâques qui tombait en 1823 au 18 mars.

Il est rare que la date complète de la fonte (ou du baptême) de la cloche soit portée sur l'inscription.

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La disposition de la signature de part et d'autre d'un calvaire, loin d'être commune, est néanmoins retrouvée sur les cloches de Paul Havard, de Villedieu.

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La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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Médaillon : saint Martin coupant son manteau et le donnant à un pauvre.

Il est également présent sur la cloche "Nicolas" de Guilers, par Alphonse Viel 1841.

L'exécution du moule (qui a certainement servi plusieurs fois) est d'une finesse remarquable, et s'inspire certainement elle-même d'un modèle. L'harnachement du cheval, l'uniforme et la coiffure  de saint Martin, la tenue du pauvre unijambiste sont parfaitement visible. 

 

 

Les photographies de ces détails, in situ, n'est pas très aisée et les difficultés ne permettent pas de rendre suffisamment hommage à leur qualité.

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La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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Médaillon : sainte Catherine (couronne, palme, épée, roue brisée).

Nous remarquons la même précision dans les détails, comme les glands de passementerie de la robe. Et je regrette d'autant plus la médiocrité de mon image. 

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La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

La cloche de 1823 par Viel, fondeur à Brest de l'église Saint-Sauveur au Faou. Photographie lavieb-aile 15 septembre 2018.

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Pour apprécier ce décor, appliqué en cire perdu sur la fausse cloche en argile avant la fonte, je propose ces images prises au musée Cornille-Havard de Villedieu-les-Poêles :

Pose du décor pour une cloche de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo :.

 

 

Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poêles. Photographie lavieb-aile 11 septembre 2018.

Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poêles. Photographie lavieb-aile 11 septembre 2018.

Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poêles. Photographie lavieb-aile 11 septembre 2018.

Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poêles. Photographie lavieb-aile 11 septembre 2018.

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Quelques moules anciens, et des moulages en cire (ou plutôt aujourd'hui en silicone).

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Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poêles. Photographie lavieb-aile 11 septembre 2018.

Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poêles. Photographie lavieb-aile 11 septembre 2018.

Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poêles. Photographie lavieb-aile 11 septembre 2018.

Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poêles. Photographie lavieb-aile 11 septembre 2018.

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Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poêles. Photographie lavieb-aile 11 septembre 2018.

Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poêles. Photographie lavieb-aile 11 septembre 2018.

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LES FONDEURS  VIEL  À BREST. UNE FAMILLE VENANT DE NORMANDIE DEPUIS LA FIN DU XVIIIe.

Avec les Beatrix, les Tétrel, les Havard, les Pitel,  la famille Viel est une vieille famille de Villedieu. Elle est affiliée aux HAVARD, aux LE DÔ, aux ENGERRAN.  Ainsi, par exemple," Jean-Nicolas Viel, décédé en 1810 et marié à Madeleine Loyer, était le père de Gilles-François Viel, également fondeur, qui épousa le 7.5.1813 Agathe Pitel... Julien-Ferdinand Viel, né en 1823 et marié à Michelle Havard était lui aussi fondeur... On a également trace d’un certain Etienne Viel, marchand fondeur qui épousa Marie-Adélaïde Ozenne, d’ou au moins Pierre-Guillaume Viel, né en 1812 (marié à Thérèse-Elmina Havard). On retrouve  les familles Viel Tétrel et Viel-Ozenne . (D. Havard de la Montagne, 2012)

http://www.musimem.com/fondeurs_villedieu-les-poeles.htm

La lignée qui va arriver à Brest  voit se succéder, à Villedieu-les-Poêles :

  • Marin VIEL, d'où
  • Jean VIEL et Gilette HAVARD, mariés le 11/02/1657, d'où 5 enfants, dont
  • Jean VIEL et Jeanne BADIN, mariés le 19/02/1691, 5 enfants dont :
  • Jean VIEL et  Marie BATAILLE, mariés le 15/06/1712, 8 enfants (alliance avec HAVARD, HUET, ...), dont deux enfants qui nous concernent :

 

a) François VIEL, né à Villedieu-les-Poêles le 10 mars 1713 époux le 23 juin 1738  de Françoise VOISIN; son  fils, Jean-François VIEL, uni en 1772 avec Jeanne-Gabrielle MARTINAUX née à Villedieu, eut un fils, Pierre François VIEL, qui s'installa à Brest comme fondeur.

b) Jean VIEL, né le 18 octobre 1726 et époux de Agathe Noëlle GUILLAUME, eut un fils Pierre-Michel VIEL qui s'installa à Brest comme fondeur.

Donc, deux lignées cousines se créèrent à Brest en même temps en venant de Villedieu-les-Poêles à la fin du XVIIIe siècle. Pourquoi ? Nous pouvons alléguer une tradition propre au métier de fondeur de cloche, nécessitant de se déplacer d'église en église et donc de ne pas rester sédentaire. Par ailleurs,  le Cotentin ne pouvait absorber pour sa demande de cloches les (très) nombreux enfants qui avaient déjà essaimé dans la province. Thomas Le SOUEFF, un HUET, ou les BEURRIER, s'étaient  déjà établis en Bretagne au XVIIe et XVIIIe siècle en se déplaçant au fur à mesure des marchés.   Surtout à mes yeux, la demande créée par le décret du 1er janvier 1794 de fondre les cloches pour en faire des canons a obligé l'ensemble des paroisses à commander, une fois la paix revenue, de nouvelles cloches. "D'après les archives du District de Brest, quatre cents cloches d’églises et de chapelles furent déposées de 1792 à 1799 pour être transformées en canons suivant les ordres de la Convention. Une seule cloche par commune était conservée pour sonner uniquement les heures et annoncer les réunions du Conseil municipal. Le Concordat de 1801 conclu, de nouvelles cloches devenaient nécessaires. " (Chanoine Saluden)

 

A.  PREMIÈRE LIGNÉE.

 Pierre François VIEL, fils de Jean-François VIEL et de  Jeanne-Gabrielle MARTINAUX (unis en 1772). Né le 26 novembre 1774 à Villedieu-les-Poêles et décédé à Brest le 23 août 1809.  Il épousa à Brest le 30 janvier 1800 Marie Madeleine Jacqueline GAUTIER native de Villedieu-les-Poêles. Profession fondeur. Il eut 5 enfants dont deux fils.

Cette lignée ne va pas nous retenir, puisque d'une part les enfants de Pierre François ne reprirent pas son activité, et d'autre part qu'il est décédé en 1809, avant la date de fonte de la cloche du Faou.

B. DEUXIÈME LIGNÉE .

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1ère génération : Pierre-Michel VIEL.

fils de Jean VIEL et de Agathe GUILLAUME, est né le 29 septembre (ce qui explique son prénom) 1767 à Villedieu-les-Poêles et est décédé le  9 juin 1820 à Brest. Il exerçait la profession de fondeur. Il épousa le 23 avril 1796 à Landerneau Jeanne-Madeleine METTE, née le 10 septembre 1770 à Villedieu-les-Poêles et décédée le 2 février 1845 à Brest.

NB  Les frères Pierre et Jean-Baptiste GUILLAUME, nés respectivement en 1778 et 1779 à Saultchevreuil (voisin de Villedieu-les-Poêles), fils de Pierre et de Marie-Françoise Havard, étaient aussi fondeurs.

Pierre-Michel VIEL était fondeur et résidait  24 rue Royale à Brest, avec le titre de fondeur patenté. Cette adresse sera celle de Hypolite Philémon (infra)

Ce couple qui a émigré de Villedieu à Brest depuis 1796 au plus tard eut 15 enfants dont 10 fils. Je retiendrai dans cette descendance ceux qui exercèrent comme fondeurs.

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2éme génération : les fils de Pierre Michel VIEL

2a. Nicolas François Marie VIEL 

né le 4 décembre 1798 à Brest et décédé le 16 juin 1853 à Brest, il exerça la profession de fondeur. Selon Joel VIEL, c'est lui qui se désigne par le terme de VIEL L'AINÉ. Il épousa le 22 septembre 1823  Augustine  Amélie Esther BRIANT, dont il eut trois enfants, Auguste Marie Joseph, Marie Amélie Alphonsine, et Caroline.

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2b. Pierre Alphonse VIEL, dit Alphonse Viel.

né le 8 septembre 1800 à Brest, décédé le 31 décembre 1847 à Brest, il exerçait la profession de fondeur. Il épousa le 23 novembre 1825 Marie-Félicité JACOLOT, décédée le 2 mai 1836 à Brest, dont 2 enfants décédés en bas-âge, puis le 06 octobre 1836 à Brest Françoise Adrienne Victorine DEVILLERS, dont il eut 3 enfants. Au moins une cloche est attestée à son actif, car elle est mentionnée sur l'inventaire après décès : "Du pour une cloche vendue à la commune de Saint-Pierre-Quilbignon ....300 francs". Le même inventaire mentionne aussi des travaux pour la nouvelle porte de la ville, 700 francs, et Pour le port en façon d'ouvrage, 600 francs."

Il a signé d'autres cloches, Lanidut en 1832, à Plabennec chapelle de Lanorven en 1833, à Lannilis chapelle Saint-Sébastien en 1841, à Guilers en 1841, à Châteaulin pour la chapelle N-D. de Kerluan en 1843, à Goulien en 1846, à Plonevez-Lochrist chapelle du Lochrist en 1844, à Plougar église Saint-Pierre en 1847.

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3b. Hypolite Philémon VIEL, dit Philémon.

né le 4 avril 1806 à Brest, décédé le 4 mars 1863 à Brest, il exerça les professions de ferblantier et  de fondeur, au 24, Grand'rue à Brest. Il avait suivi une formation de ferblantier en apprentissage auprès de Mr Marchand.

La  Grand'Rue était l'artère la plus importante de Brest, plus large que la rue de Siam..Elle descendait de la place des Portes jusqu'à la Penfeld à la porte Tourville. Ce fut la rue de la République en l'An II et en 1848, la rue Impériale sous le Premier Empire, les Cent-Jours et le Second Empire, la Rue Royale pendant la Restauration avant de reprendre son nom de Grande Rue en 1870 et d'être renommée  rue Louis-Pasteur en 1907.

 

Il épousa le 11 juin 1827 Jeanne Constance SCHMIT avec laquelle il eut deux enfants, puis le 18 octobre 1837 Clémence Léocadie Esther LEBOEUF dont il eut en 1838 un fils, Jules Alphonse Philémon VIEL.

 

3ème génération : la fille et le gendre de Nicolas François Marie VIEL :   Marie Amélie Alphonsine VIEL / Richard Jean-Baptiste BRIENS.

3a Marie Amélie Alphonsine VIEL : 

Généalogie ici. née le 2 septembre 1826 à Brest, et décédée le 26 novembre 1856 à Brest (à 30 ans), elle épousa le 13 décembre 1848 Richard Jean-Baptiste BRIENS. 

3b. Richard Jean-Baptiste BRIENS.

Ce Richard Briens appartient également à une très ancienne famille de Villedieu-les-Poêles.

https://gw.geneanet.org/fondeurdecloches?lang=en&m=N&v=briens

Il va apparaître dans les publicités et les annuaires comme "gendre et successeur de M. Viel l'aîné."

Richard Jean Baptiste BRIENS, né le 20/02/ 1818 à Villedieu-les-Poêles de Michel-Léonard Briens (lui-même fils du fondeur Jean-Baptiste Briens) et décédé à Brest le 13 septembre 1883, Brest, marchand fondeur.

Généalogie ici :

a) Marié le 13 décembre 1848, Brest, avec Marie Amélie Alphonsine VIEL, dont 
- Stanislas Ferdinand Nicolas BRIENS, né le 28 novembre 1852, Brest. 

b)  Marié le 22 juillet 1857, Brest, avec Pauline Estelle BOCHE, dont 
- Auguste Michel Alexis BRIENS, né le 27 novembre 1865, Brest, décédé le 16 mai 1898, Brest (à l'âge de 32 ans). 

https://gw.geneanet.org/fondeurdecloches?lang=en&m=N&v=briens

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CONCLUSION

Nous avons donc

—Pierre François VIEL, domicilié à Brest et installé comme fondeur jusqu'à son décès en 1809, et à qui il est difficile  d'attribuer un atelier ou une cloche en particulier.

— Pierre Michel VIEL (1767-1820), fondeur patenté à Brest 24 rue Royale à partir de 1796 environ, d'ou :

— Son fils Nicolas François Marie VIEL (1798-1853), qui signe ses cloches VIEL L'AINÉ entre 1809 et 1811.

— Son autre fils Alphonse VIEL (1800-1847) actif selon les cloches qui sont attestées entre 1832 et 1847.

— Son autre fils Philémon VIEL (1806-1863)  ferblantier et  fondeur, au 24, Grand'rue à Brest.

— le gendre et successeur de Nicolas VIEL, Richard Jean-Baptiste BRIENS (1818-1887)

Les signatures des cloches, les annonces et publicités incitent à retenir essentiellement : 

a) Alphonse VIEL (1800-1847) d'une part : je note 17 cloches ayant sa signature, immuable.

 

Milizac Viel Alphonse fondeur à Brest. 1817

Lanidut en 1832,  Viel Alphonse 1832

Plabennec chapelle de Lanorven en 1833, Viel Alphonse fondeur à Brest.

Locmaria-Plouzané : Viel Alphonse, fondeur, Brest. 1834 (2 cloches).

Lopérec. 1838 Viel Alphonse fondeur à Brest.

— Lannilis chapelle Saint-Sébastien en 1841, Viel Alphonse fondeur à Brest 1841.

Guilers en 1841, Alphonse Viel 1841.

Châteaulin pour la chapelle N-D. de Kerluan en 1843, Viel Alphonse, fondeur à Brest, 1843

Goulien en 1846,

Hôpital-Camfrout  "  Les cloches ont été fondues en 1845 et 1850 par Alphonse Viel, fondeur à Brest. "

—  Plonevez-Lochrist chapelle du Lochrist  : Alphonse Viel 1844

Plougar église Saint-Pierre : Viel Alphonse fondeur  à Brest, 1847.

Tréglonou . Viel Alphonse Fondeur à Brest 1840

Trémaouezan Viel Alphonse fondeur à Brest 1842

Brest, Saint-Pierre-Quilbignon : Viel Alphonse 1843.

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b) et son frère Nicolas Nicolas  (1798-1853),  VIEL L'AINÉ ainsi que son gendre et successeur Richard BRIENS (1818-1888). Je considère que c'est à eux qu'il faut attribuer les cloches signées au pluriel, tels que MM. Viel fondeurs brestois : 

 

Plounévez-Lochrist, église paroissiale Saint-Pierre. "Viel aîné 1809" .

Plonevez-Porzay relevé par Abgrall : "Viel aîné 1809".

— Kersaint-Landunvez : Viel aîné, 1811.

—Le Faou, Notre-Dame de Rumengol. Viel aîné en 1812

— Plounévez-Lochrist, église paroissiale Saint-Pierre. "Viel 1845" [?]

Bohars, Saint-Pierre-aux-liens." MM. Viel fondeurs brestois 1850".

Trémaouezan église, M. Viel-Briens fondeurs à Brest  1851

Lanhouharneau, église paroissiale Saint-Hervé : "Viel Briens 1853".

— Pont-Christ." Viel Briens Bre[st] 1856".

Tréflez , église paroissiale Sainte-Édiltrude : "Briens Vieil Aîné, Brest, 1858"

Lanvéoc, église Sainte-Anne : " Briens aîné, (?) fondeur à Brest".

.— Plougar, église Saint-Pierre  "Briens à Brest 1892".

—Le Faou, Notre-Dame de Rumengol. "Briens aîné Brest 1899".

 

 

Nous constatons que l'inscription de la cloche du Faou, "Viel fondeur à Brest 25 mars 1823" ne permet pas une attribution claire.

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Il nous reste à confronter cela aux documents sur les fonderies elles-mêmes.

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LES FONDERIES DE BREST AU XIXe SIÈCLE.

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Où se situaient les ateliers et magasins de nos fondeurs ?

1°) Le premier établissement est sans doute la fonderie installée à Lambezellec, au fond de la Penfeld, et  attribuée à Philémon Viel, le ferblantier-fondeur.  Elle était voisin du Parc au bois, de l'ïle factice et de la digue, du manoir Kerhallet, à l'Anse Goyen, et de la buanderie de l'Anse Saupin, mais je n'ai pu obtenir plus de précision. Un annuaire de 1867  situe une fonderie de Ph. Viel à Gouesnou. Mais il faudrait pouvoir différencier une "fonderie de fer" et une "fonderie de cuivre, la seule qui nous occupe.

Une fonderie de cuivre a bien été installée dans le port de Brest, notamment pour la fonte des cloches réquisitionnées pour en faire des canons : son fonctionnement fut confié à Julien Le Beurrié et Jacques Bruslé ( Arch. mun. Brest, 2D3, courrier du 16 germinal an II (5 avril 1794). ) Mais ce n'est pas un établissement privé

La création d'une fonderie nécessitait une autorisation : un dossier 5M 71 des archives départementales renferment des documents sur les fonderies Gripon, Le Beurrié et Viel.

2°) Une piste plus ...fondée repose sur l'examen des annuaires. Ainsi, dans l'Annuaire de Brest et du Finistère publié par la Société d'émulation de Brest, de 1851, nous pouvons lire :

Ferblantiers et plombiers :

VIEL Ph.  Grand'rue, 24.

Fondeurs :

VIEL P. Grand'rue, 24.

VIEL N. et BRIENS, Rue du rempart, 7.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207459p/f251.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207459p/f252.item

Voir page 79 de :http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_82/Le_Vieux_Brest_A_travers_ses_Rues_.pdf

Nous avons donc deux adresses à Brest, l'une au 24 Grande Rue pour P[ierre ?] et PH [ilémon], et l'autre 7 rue du Rempart, rue qui sera renommé en 1860 rue d'Algésiras.

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Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.

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La fonderie de la Grand'rue, ou rue Royale, ou rue Louis-Pasteur à Brest.

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CPA, Brest. L'Hôtel Moderne, sans date.  Archives municipales de Brest 3Fi079140.

Sur ce document se remarque le petit édifice d'un étage et toit à deux mansardes adossé aux cinq étages de l'hôtel. 

https://www.delcampe.net/fr/collections/cartes-postales/france/brest/cpa-france-29-brest-hotel-moderne-bus-634876759.html

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Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.

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La façade est ornée entre les deux fenêtres d'une enseigne :

À LA CLOCHE

Dans un cartouche où est dessiné une cloche, nous lisons :

FONDERIE DE CUIVRE.

Le rez de chaussé est un Commerce de vins.

Sa situation proche de l'angle de la rue correspond bien avec l'adresse 5, grand'rue de la publicité de Briens.

 

Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.

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Une autre CPA permet de lire sur la façade le nom de BRIENS.

https://www.delcampe.net/fr/collections/cartes-postales/france/brest/brest-lhotel-moderne-tramway-pub-ricqles-fonderie-ll-editeur-472279452.html

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Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.

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Cette CPA est à mettre en relation avec un dessin contenu dans le dossier 22BIO15 des archives municipales de Brest.

Ce document est titré Ancienne maison Viel et Briens, Grand'Rue, Brest. Ce dessin a choisi un point de vue plus frontal qui montre un détail crucial : la cheminée qui s'élève à droite de la toiture.

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dossier 22BIO15 des archives municipales de Brest.

dossier 22BIO15 des archives municipales de Brest.

dossier 22BIO15 des archives municipales de Brest.

dossier 22BIO15 des archives municipales de Brest.

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Le Grand Hôtel fut construit en 1898-1899 au  coin entre la Grand'rue /rue Louis-Pasteur et la rue Algésiras. Donc la carte-postale et le dessin sont postérieurs à cette date, ce qui explique les mentions "Ancienne maison Viel-Briens".

Je note que 1898 correspond à la date de décès d'Auguste Michel Alexis Briens, le fils de  Richard Briens : cela expliquerait-il une vente du terrain adjacent à la fonderie ? Notez encore que l'adresse de N. VIEL et BRIENS au 7 rue du Rempart correspond à la rue Algésiras.

La fonderie fut détruite plus tard et un immeuble de rapport fut construit.

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http://www.lebouguen-lesbaraques.infini.fr/spip.php?page=imprimer&id_article=163

http://www.lebouguen-lesbaraques.infini.fr/spip.php?page=imprimer&id_article=163

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Curieusement, une photo montre, juste devant cet immeuble, une exposition de cloches (sans-doute par les Ets Gripon).

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Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.
Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.

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MAURICE GRIPON, SUCCESSEUR DE VIEL ET BRIENS.

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Une publicité de 1925 (à 25 reprises dans le Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie BDHA) indique ceci :

FONDERIE DE CLOCHES

Ancienne Maison Briens, fondée en 1804.

SOCIETE ANONYME DES ETABLISSEMENTS GRIPON SUCCURSALE

59-61 rue Yves Collet, Brest (Finistère). Tel 2.64.

Fournitures et réparations.

Bourdons. Cloches. Carillons. 

Beffrois en fer et en bois

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On la trouvait déjà à 12 reprises dans La Semaine Religieuse de 1923

Dans le courant de l'année 1925, le nom d'un nouveau directeur, L. AMELINE, apparaît dans les encarts..

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Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.

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Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.

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Le publi-reportage suivant   explique le développement de la fonderie GRIPON  par le besoin de cloches survenu après la Première Guerre Mondiale :

"Le remplacement des milliers de cloches détruites ou volées par l'ennemi pendant la Grande Guerre dans une grande partie de l'Europe a fait revivre en France une industrie peu connue.

Il nous a été donné de visiter à Brest les Établissements Maurice Gripon, ancienne maison Briens fondée en 1804, une des plus vieilles maisons de France et peut-être du monde entier pour la fabrication des cloches.

Nous avons pu constater grâce à l'extrême amabilité de M. Gripon, que réaliser une cloche parfaite au double point de vue de l'aspect et de la qualité musicale n'était pas chose facile. La forme des cloches doit être gracieuse et élégante, mais il est indispensable qu'elle soit combinée de manière à lui faire rendre le maximum de sonorité.

Les nombreuses cloches qu'il nous a été donné de voir dans le hall de la fonderie des Établissements Maurice Gripon nous ont absolument émerveillés. Le fini des inscriptions,et des décorations est absolument parfait, quant au son il nous faut reconnaître qu'il est difficile d'obtenir un ton plus nourri et plus harmonieux.

Mais là ne se bornent pas les difficultés de la fabrication. Dans une sonnerie de plusieurs cloches, il faut obtenir une harmonisation convenable entre elles. Les Établissements Maurice Gripon grâce à une longue pratique et à un outillage approprié, arrivent à sortir de cloches qui, brutes de fonderie, sans aucune retouche, donne la note voulue.

Les difficultés de trouver des sonneurs et les exigences qu'ils manifestent ont amené les Établissements Maurice Gripon à étudier un système de mise en volée des cloches par l'électricité ; c'est ainsi qu'il nous a tété donné de voir fonctionner dans les Établissements Maurice Gripon une cloche de 1500 kilos mue par l'électricité. Dès la fermeture de l'interrupteur, cette cloche s'est mise à cueillir d'abord doucement, puis progressivement a atteint le maximum d'amplitude pendant que le battant d'acier forgé venait frapper les parois de cette cloche dont les sons impressionnants s'élançaient dans l'espace.

Les Établissements Maurice Gripon produisent mensuellement 10 à 12 000 kilogrammes de cloches et peuvent couler des cloches d'un poids unitaire de 8000 kilos. Des sonneries importantes ont été livrées en Alsace et dans les régions dévastée, où cette maison s'est acquis une renommée bien méritée. »

Légende des images : Un départ de cloches pour l'Alsace. Un coin de la fonderie.

 

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Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.

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D'autres fondeurs plaçaient aussi leur publicités dans le Bulletin diocésain : soit de Douai, soit de Robécourt, soit de Villedieu.

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Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.
Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.
Les cloches du Faou et les fondeurs de cloche du Finistère. II : Viel à Brest 1823.

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INVENTAIRE CAMPANAIRE.

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Bohars, Saint-Pierre-aux-liens. Viel 1850.

"Les trois cloches de l'ancienne église sont installées dans la nouvelle église. La grande cloche date de 1815, la moyenne cloche date de 1841, la petite date de 1850. Ces cloches ont été exécutées dans les ateliers de MM. Viel, fondeurs brestois. " BDHA 1903

Brest, quartier Saint-Pierre-Quilbignon puis N-D de Kerbonne : Alphonse Viel 1843


« Dans le clocher branlant, la plus petite des cloches est fendue. Une fêlure de 27 centimètres rend sa refonte indispensable, d'autant plus que les ferrures sont oxydées, et que le bois est en mauvais état. Aussi le conseil décida-t-il de restaurer cette "pièce de la sonnerie". Ce fut l'oeuvre de M. Viel, fondeur à BREST, dont les ateliers se situaient dans ce qui est actuellement la rue Yves Collet, entre le cimetière et la rue Saint-Marc. Pour votre information, c'est cette même cloche qui fut envoyée vers 1907/1908 à Kerbonne, quand on a converti l'un des anciens magasins de la corderie Kerros en chapelle de secours. Le clocheton reçut donc Jeanne-Françoise, tel était le prénom de notre cloche, M. J.R. de Rodellec du Portzic étant maire de Saint-Pierre à l'époque." « L'église de Saint-Pierre-Quilbignon, d'après les archives de Michel Floch, historien de St Pierre 1890/1967

http://www.echodesaintpierre.infini.fr/msp/msp30.htm

 

 

Le journal Partage numéro 9 – Juin 1984

https://kerbonne.wordpress.com/page/6/

Les cloches de N.D. de Kerbonne

La première des cloches de Notre-Dame de Kerbonne, la Jeanne-Françoise, avait été coulée en 1843, par le fondeur Alphonse Viel, sur les bords de la Penfeld et installée à Saint-Pierre Quilbignon. Elle pesait 200,7 kg. En 1908, elle fut donnée à la toute nouvelle église de Kerbonne. On lui adjoignit deux petites compagnes qui avaient achevé leur temps sur des bateaux de la Royale.

Lors du siège de Brest en 1944, Jeanne-Françoise reçu un éclat d’obus. La voix cassée, elle continua cependant son travail jusqu’à la veille du cinquantenaire de la paroisse (1957). A cette époque, des spécialistes constatèrent que les axes étaient branlants, déchaussés, que les coussinets étaient usés jusqu’à la corde.

A la demande du recteur, l’abbé Cornen, des jeunes acrobates du Patro, André Urvoas en tête, descendirent les trois cloches et la doyenne de Kerbonne prit ainsi sa retraite à lâge de 115 ans. Retraite? Erreur! Sans protester elle se laissa conduire à la fonderie.

Mais avant même son départ, une souscription avait été ouverte pour l’achat de nouvelles cloches."

Châteaulin, Halles Fonderie de Penfeld,  Viel 1866.

Édifice à ossature métallique sur soubassement en granite ...L'ossature métallique porte la marque : FONDERIE DE PENFELD VIEL PHce ET CIE BREST..

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/les-halles-chateaulin/5b6e438f-e125-45e9-bdd8-0284e40520e2

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/les-halles-chateaulin/5b6e438f-e125-45e9-bdd8-0284e40520e2

— Châteaulin, chapelle de Kerluan. Viel Alphonse, fondeur à Brest, 1843.

https://www.letelegramme.fr/finistere/chateaulin/kerluan-la-chapelle-continue-a-livrer-ses-secrets-11-10-2017-11697554.php

« Faite en 1843 pour Notre-Dame de Kerluan. Je m'appelle Jeanne Marie. J'ai pour parrain et marraine Jean Bauguion et Marie Yvonne Poulmarc'h ».  « Viel Alphonse, fondeur à Brest ».

« Les parrains et marraines sont en général des personnes importantes, puisque participant au financement. Celles qui sont mentionnées sur la cloche sont de la famille Bauguion, de la trêve de Kerluan, de Quélennec précisément »

En 1843, cette cloche vient combler une longue absence car, à la suite d'un décret de la Convention, sa prédécesseure fut transformée en canon, en 1794, à Brest."

Goulien. Viel fondeur à Brest 1846. Alphonse Viel (??) 1885.


 

 

 " La seconde cloche, au sud, porte l’inscription suivante : « FAITE EN 1846 POUR L’EGLISE DE GOULIEN, J’AI ETE NOMMEE JEANNE MARIE – PAR JEAN LE MOULLEC ET MARIE ANNE DAGORN, HENRI JANNIC RECTEUR- MATHIEU LE DREAU, MARIE ALLAIN DONNART, TRESORIER. En 1847, on a payé à Viel fondeur, pour fondre deux cloches et leurs fournitures 315 frs 90.

 1885 : La plus grande des cloches, celle du nord, a été refondue, toujours chez Alphonse Viel à Brest.

Guilers. Cloche Nicolas, Alphonse Viel 1841.

ANNO DOMINI MDCCCXLI ON MA NOMME

MICHEL CONSEIL CHEF DE

POUR MARRAINE MADAME

TRESORIER J.M RIOU FR MARGUILIER

DE LA PAROISSE DE GUILERS

 

"La cloche était sans conteste destinée à l’église Saint-Valentin : les inscriptions qu’elle porte permettent de penser que son nom lui vient de son parrain, Nicolas Michel Conseil, conseiller municipal à Guilers de 1852 à 1865.

On y lit aussi les noms de sa marraine, Marie-Jeanne Aimée Bérubé, fille des propriétaires du manoir de Keroual ; du recteur de la commune, M. de Kerverson ; et de son maire, M. Riverieux. Le fondeur brestois a aussi immortalisé son nom et son blason. « Il s’agit d’Alphonse Viel, qui est issu d’une vieille famille de fondeurs de Villedieu-les-Poêles (Manche). »

La cloche, qui mesure 80 cm à sa base, a la particularité de posséder six anses surmontées de visages de femmes. Sa robe est ornée de motifs religieux : le Christ en croix, la Vierge avec l’enfant et saint Martin découpant son manteau."

Hôpital-Camfrout 

"  Les cloches ont été fondues en 1845 et 1850 par Alphonse Viel, fondeur à Brest. "

Kersaint-Landunvez : Viel aîné, 1811.

"Le clocher renferme deux cloches dont la plus petite porte cette inscription : « Sophie-Hervé Parrain, Hervé Lenvec, maire ; marraine Madame Carof, née Marzin ; A. Toux, recteur.

La grande cloche a nom: Françoise et Pélagie Parrain et marraine ont été : M. Bazil aîné avocat, et mme Dubois, née Le Guen. M. Floch, recteur ; Y. Lamour, maire. Hervé Godebert et Le Hir, marguilliers, 11 août 1811.

Fait par Viel aîné, fondeur à Brest ."

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/54aa7295dcabff4f87ca6d8fa1b98830.pdf

 

Lanhouharneau, église paroissiale Saint-Hervé : Viel Briens 1853.

 

-Cloche 1 : Georges Farnier, Robicourt (88), 1938 :

  • décor : Sacré-Cœur, entrelacs, liserés

  • inscription : JE M APPELLE HERVELINE / M ONT AINSI NOMMEE PIERRE LHESOT DE MILIN SOUL ET MADAME YVONNE JEZEQUEL DE COAT HUEL / J AI ETE BENITE PAR MR LE CHANOINE AUGUSTE KERBAOL CURE DOYEN DE PLOUESCAT JOSEPH MERIN RECTEUR DE LANHOUARNEAU RENE MEAR MAIRE.

-Cloche 2 : Viel Briens, Brest , 1853 :

  • décor : Vierge à l'Enfant, Christ en croix, 6 masques sur les anses

  • inscription : MNE CAROLINE PARRAIN MR EMILE DE KERMENGUY ET CONSEILLER GENERAL NE C CHAMPA JOSEPHINE MARIE FRANCOISE DE LA FRUGLAYE VICOMTESSE DE NOMPERE DE CHAMPAGNY MAIRE BERTHOU JEAN TRESORIER LERROL CHARLES LE PICHOURON RECTEUR LANHOUARNEAU 1853.

Lanildut, église Alphonse Viel 1832

 

Chanoine SALUDEN, Bulletin paroissial de Brest 1932 Kannadig de Brélès-Lanildut N° 32 - 1994 Les cloches de l’église de Lanildut

Sur la plus ancienne des 3 cloches actuelles, nous trouvons une date postérieure de 46 ans à la reconstruction de l’église saint Ildut en 1786.
Les cloches de Lanildut ont-elles été victimes de la Révolution ?
D'après les archives du District de Brest, quatre cents cloches d’églises et de chapelles furent déposées de 1792 à 1799 pour être transformées en canons suivant les ordres de la Convention. Une seule cloche par commune était conservée pour sonner uniquement les heures et annoncer les réunions du Conseil municipal. 
Le Concordat de 1801 conclu, de nouvelles cloches devenaient nécessaires et BRIENS s’y employa. Originaire de Villedieu-les-Poëlles, département de la Manche, ville fameuse pour son industrie chaudronnière, BRIENS prit la succession de son beau-père VIEL, fondeur à Brest.

L'alliage de ses cloches est fait de deux métaux seulement : “le cuivre rouge (cuivre pur) et l'étain le meilleur de la marque Banka”. Les ecclésiastiques qui commandent les cloches, sous l'impression de légendes racontant que jadis dans la fonte des cloches, de généreux personnages y jetaient leurs bijoux, venaient parfois demander d'ajouter à l'alliage des pièces d'or ou d'argent, ou des bijoux de coquettes pieuses ou repenties, BRIENS s'y refusait absolument. "Si vous voulez que votre cloche donne la note que vous exigez, il ne faut rien ajouter à mon alliage, sinon je ne garantis point la note, je ne la fondrai même pas." 


-Sur la cloche du bas à droite, d’un poids de 496 livres, on relève les inscriptions suivantes :  Fait à Brest en septembre 1832 pour l’église de Lanildut. J’ai été nommée Marie par M. JACOB, maire et Mme BASIL, née Alexandrine DURVILLE - M. BONNAVENTURE - Jean CAER, desservant - M. JEZEQUELLE, trésorier - M. Vincent COZIEN, adjoint -
VIEL Alphonse, fondeur.

-Sur celle du bas à gauche : 1890 - Paroisse de Lanildut - Je me nomme Yvonne-Marguerite - M. LE GUEN, recteur, qui m’a achetée a été mon parrain et ma marraine a été Marguerite LEOSTIC - J’ai été bénite par M. LE GUEN, chanoine honoraire, supérieur de la Maison St Joseph à St Pol de Léon.
M. PELLEAU, vicaire - M. JACOB Guillaume, maire - M. Tanguy JACOB, trésorier -
BRIENS, fondeur à Brest.

-Sur la cloche supérieure : 1890 - Paroisse de Lanildut - Je me nomme Caroline-Marie-Anne - J’ai eu pour parrain Ernest KERROS et pour marraine Marie Anne CALVEZ - J’ai été bénite par M. LE GUEN, chanoine honoraire, supérieur de la Maison St Joseph à St Pol de Léon.
M. LE GUEN, recteur - M. PELLEAU, vicaire - M. JACOB, maire - M. Tanguy JACOB, trésorier -
BRIENS, fondeur à Brest.

 

http://www.lanildut.fr/histoire/HistolanC77.html

Lannilis, chapelle de Saint-Sébastien.  Viel Alphonse fondeur à Brest 1841.

j’ai été faite en aout 1841 ; j’ai été nommé Jeanne-Yvonne par Yves Le Hir et Jeanne Pellen . côté route : une croix côté toiture : une vierge .Viel Alphonse fondeur à Brest.

Cette cloche a remplacée une précédente bénite le 29 septembre 1697 prénommée Catherine Elisabeth ;marraine : Catherine-Elisabeth De Bellingant, parrain : Jean François Toussaint De Kerouartz (fils ainé de la Motte)

http://sauvegarde-du-patrimoine-de-lannilis.e-monsite.com/medias/files/histoire-st-sebastien-troubirou.pdf

Le Faou, église Saint-Sauveur, cloche n°2, Viel fondeur à Brest 1823.

"VIEL FONDEUR A BREST 25 MARS 1823".

Le Faou, Notre-Dame de Rumengol. Viel aîné en 1812

cloche faite par Viel aîné en 1812 et remplacée en 1899 : Fait faire du temps de M. Hervé Auffret, desservant de Rumengol - Bernard kernéis, maire, parrain M. Jn Comte, inspecteur de la forêt impériale maritime du Cranou, marraine Catherine Le Mignon. poids 546 kilos. faite par Viel a^tné fondeur à Brest ce 16 septembre 1812. (Danguy des Deserts)

Le Faou, Notre-Dame de Rumengol. Briens aîné Brest 1899.

Locmaria-Plouzané. Jean-François Guillaume 1774. Viel Alphonse, fondeur, Brest. 1834 (2 cloches).

Les cloches. — Loc-Maria possède un clocher à trois cloches, de forme élancée. En une délibération du corps politique du 6 novembre 1774, nous lisons : « Nous, corps politique... sommes d'avis de refondre la grande cloche et la petite, et de faire monter Ia plus grande jusqu'à 800 livres et la plus petite de 400 à 500 livres; paierons au sieur Jean-François Guillaume, fondeur, pour refondre du vieux métal desdites cloches 100 livres, et 30 sqls pour chaque livre du nouveau métal. Les cloches seront fondues sur place et le corps politique s'oblige à fournir audit sieur Guillaume, tous les matériaux nécessaires aux fourneaux et bois et charbon, avec douze ou quinze journées d'homme; la moitié de la somme sera payée à la fin du travail, l'autre moitié en deux ans ».

Puis, le 13 mai 1781 : « Nous, corps politique, chargeons le marguillier Claude Ropars de faire fondre la moyenne cloche de l'église et de la porter à 600 livres ». La grande cloche mentionnée en 1774, refondue en 1775, et portée à 800 livres, est la grosse cloche actuelle. Sa fusion eut lieu sous M. Inisan, recteur de Plouzané et treve de Loc-Maria. Voici l'inscription que nous y lisons : « L'an 1774, bénie par Mre J. C Inisan, recteur de Plouzané, - Mre Jean Goret, curé. — Haut et puissant seigneur Messire René de Rodellec, chevalier du Portzic, lieutenant des vasseaux-du Roi, parrain. — Haute et puissante dame Barbier de Lescoët, comtesse de Kervasdoué, marraine. — Y. Coatanea, fabrique__ Le Guillaume m'a faite. » Nous ne savons ce qu'il advint de l'idée de refondre la moyenne et la petite cloche.

En 1834, le 29 avril, les deux autres cloches actuelles (la petite et la moyenne) reçurent la bénédiction de M. Le Hir, curé de Saint-Renan.

La moyenne, « Caroline », porte l'inscription suivante: « Faite en avril 1834, pour l'église de Loc-Maria, — H. Charles Kenjuizlau Kervasdoué, parrain, et Mme de Kervasdoué, née Marie-Renée de Lestant du Rusquec, marraine - M René-Marie Marc, recteur. - Hervé Rioual, maire - M. Y. Quéau, vicaire. - Viel Alphonse, fondeur, Brest ».

La petite, « Marie », porte : « Faite en avril 1834, pour l'église de Loc-Maria. - M. Hervé Rioual, maire et parrain. — Mme veuve Hervé Le Moign, de Lesconvel, née Marie-Renée Le Hir, marraine — M. René Marc. recteur. - M. Yves Quéau, vicaire. - Viel Alphonse, fondeur, Brest. » Abgrall, BDHA

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/b9ab9f6fb6019f35565390b458d0b502.pdf

Lopérec. 1838 Viel Alphonse fondeur à Brest.

"Une cloche fut bénite le 20 Juillet 1738, par messire Jean le Calloc’h, recteur. Elle reçut le nom de François-Julien-Ursule-Louise et eut comme parrain vénérable et discret messire Julien de Blois, sous-brigadier des gardes du pavillon amiral, comme marraine Ursule-Louise de la Coudraye, dame de Penguern. Voici les signatures du procès-verbal qui fut dressé à cette occasion : De la Coudraye de Penguern. — Chevalier de Blois. — De Blois de la Saulsotte. — Du Mains de Blois. — De Blois, marié de Blois. — Le chevalier du Vergier de Kerhorlay. — Jacques-Hyerome de Penguern. — Marie-Urbanne-Marie de Penguern. — Gabrielle-Corentine du Hanuot de Penguern. — Marie-Michelle de Kerbrest de Penguern. — Frère Anselme de Brest, prêtre capucin, missionnaire apostolique de Syrie et Palestine. — Frère Bernard de Dinan, également missionnaire apostolique.

Il y a deux cloches au clocher de Lopérec. Sur la plus grande on lit : Jacques de Penguern. Jesus-Maria-Joseph-Joachim-Anna. Sancte Petroce; ora pro nobis. P. Tourmel. parin. Geneviève de Tréouret. marène. Faict l’an 1681.

La petite cloche porte cette inscription : J’ai été nommée Marie-Anne par François Fichan et Marie-Anne Signard. Faite en avril 1838. M. Pellen desservant. Jean Thomas fabrique. Viel Alphonse fondeur à Brest.

En 1829, le Conseil de Fabrique avait voté 900 fr. pour l’acquisition de cette cloche". (M. Abgrall).

Milizac Viel Alphonse fondeur à Brest. 1817

 "Le 18 Avril 1718 , un marché fut passé avec Jean et Jean-François Beurrier, fondeur s à Brest , pour faire refondre une des cloches de Milizac et la porter jusqu'a u poids d e 900 livres. La dépense fut d e 20 0 livres. Quelques années plus tard, l e 26 Juillet 1725 , on décide de faire fondre par Jean Beurrier deux autres cloches , pour en faire une nouvelle d e 650 livres . Aux termes du marché on lui paiera 1 livre, 12 sols, O deniers pour chaque livre de poids , poids du roi. Le clocher contient actuellement 4 cloches La plus ancienne porte cette inscription : Faite en 1817 pour l'église de Milizac. J'ai été nomme Constance Marie-Françoise par M. François-Marie Fagon, maire et Mme Constance Marie-Guillemette de Lespine de Grinville, épouse de M Gilart de Keranflech, Recteur Alançon Mathias. Président Mailloux Yves, Trésorier Pondaven Michel. Vicaire Kerdiles. Viel Alphonse fondeur à Brest. Les 3 autres cloche s datent, deux de 1886 , la troisième de 1904 . Cette dernière reçut à son baptême le nom d e Marie-Françoise." BDHA 1934

Plabennec, chapelle Sainte-Anne de Lanorven:  1833 "Viel Alphonse fondeur à Brest ".

"Relevé des inscriptions sur la cloche :

  • 1ère ligne : Faite en mai 1833 pour la chapelle de Lanorven en Plabennec Meur LE BARS.

  • 2ème ligne : Curé Marie François ABYVEN Trésorier TENENNA JEZEQUEL Parrain ANNE

  • 3ème ligne : TANGUY Marraine

  • Viel Alphonse fondeur à Brest.

Sur la cloche un calvaire avec le Christ et une rosière avec Ste Anne priant."

 

 

http://www.ville-plabennec.fr/2014/08/13/focus-sur-la-chapelle-sainte-anne-de-lanorven/


 

Plounévez-Lochrist, église paroissiale Saint-Pierre. Viel aîné 1809 et Viel 1845.

Cloche 1 : Viel, Brest, 1845 ; D = 116 cm RECTEUR, JEAN CLAUDE INISAN TRESORIER. FAIT PAR VIEL.

Cloche 2 : Brest, 1932 ; D = 96 cm. J'AI ÉTÉ NOMMÉE MARIE-FRANÇOISE ... FONDEUR DE BRETAGNE BREST FINISTÈRE 1932.

Cloche 3 : Viel Aîné, Brest, 6 avril 1809 432 H R TREVIEN / FAIT PAR VIEL AÎNE FONDEUR A BREST CE 6 AVRIL 1809.

Plonevez-Lochrist, chapelle de Lochrist : Viel Alphonse fondeur à Brest 1844.

 

Cloche : D = 48 cm ; Alphonse Viel, Brest, 1844. inscription : FAITE EN OCTOBRE 1844 POUR LA CHAPELLE DE LOCHRIST EN PLOUNEVEZ / PARRAIN ET MARRAINE CHRISTOPHE LE HAN ET JEANNE LE HIR / TRESORIER JEAN CLAUDE INIZAN / VIEL ALPHONSE FONDEUR A BREST.

Plonevez-Porzay relevé par Abgrall : Viel aîné 1809.

-Cloche 1 :1765 "fait à Brest 1765"

-cloche 2 : 1809 : "Fait par Viel ainé fondeur à Brest"

Plougar, église Saint-Pierre: Viel Alphonse fondeur  à Brest, 1847 et Briens à Brest 1892.

relevé par Abgrall

-Cloche 1 : par  Viel Alphonse fondeur  à Brest, 1847

  • décor : Christ en croix avec la Vierge et Marie-Madeleine, évêque bénissant

  • inscription : J'AI ETE FONDUE DANS LE CIMETIERE DE PLOUGAR EN 1745 ET REFONDUE A BREST EN 1847 / NOMMEE JOSEPH PAR GUY LE BRAS ET MARIE CATH PINVIDIC GABRIEL ME CAROFF RECTEUR / YV OLLIVIER TRESORIER AFERTE DOMINO GLORIAM NOMINI EJUS VIEL ALPHONSE FONDEUR A BREST.

 

-Cloche 2 : par A. Briens à Brest, 1892 (fig.)

  • décor : Christ en croix, Vierge à l'Enfant, guirlandes de roses

  • inscription : PAROISSE DE PLOUGAR 1892 / J'AI NOM ROSALIE HERVELINE J'AI EU POUR PAR / IN MR HERVE COQUIL ET POUR MARRAINE ROSALIE DAFFNIET MR O HELIEZ / RECTEUR MR A KERVELLA VICAIRE MR G BRAS MAIRE MR J L F ROUX TRESORIER / VOX GAUDI VOX LAUDIS VOX LETUS.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/le-patrimoine-mobilier-de-l-eglise-paroissiale-saint-pierre-plougar/796686d1-903c-453b-a5a8-8c4441f30518

Pont-Christ. Viel Briens 1856.

La cloche de Pont-Christ, fondue en 1856 porte la signature VIEL BRIENS BRE?? (les deux dernières lettres sont illisibles, il s'agit certainement de ST). Cette cloche est visible dans l'ossuaire de La Roche-Maurice. 

Tréflez , église paroissiale Sainte-Édiltrude Briens Vieil Aîné, Brest, 1858

-Cloche 1 : Jean-François GUILLAUME, Morlaix, 1776 ; d = 120 cm

  • décor : une croix et armoiries de lecture difficile.

  • inscription : L'AN 1776 MISSIRE LOUS M OLIVIER RECTEUR CL CAER CURE / NOMMEE PAR MESSIRE YVE M G CHEF DE NOM & D'ARMES / DE KERMENGUY CHR SEIGR DUDIT LIEU & PAR JULITTE C KERQUELLEN DAME DE KEROULAS.

 

-Cloche 2 : Briens Vieil Aîné, Brest, 1858 ; d = 96 cm

  • sans décor

  • inscription : PARRAIN CLAUDE TRAON ADJOINT MAIRE MARRAINE CECILE EMMA MICHAUD VEUVE ROUSSEAU TRESORIER JACQUES ROUDAUT MAIRE JEAN CORRE VICAIRE Y CAM RECTEUR G LE ROUX. BRIENS.

Lanvéoc, église Sainte-Anne : Briens aînéfondeur à Brest.

  • Je m'appelle Anne, mère de la Vierge, mon parrain est Henri de Pompéry, ma marraine, Virginie le Bloas." Briens aînéfondeur à Brest.

Saint-Pol-de-Léon. Briens frères Morlaix.

BRIENS , sur une cloche du Kreisker a St-Pol-de-Léon . exposée a la Maison Prébendale de Saint-Pol-de-Léon.... La cloche de St-Pol porte la marque "Briens Frères de Morlaix". 

Tréglonou . Viel Alphonse Fondeur à Brest 1840.

Trois cloches :

-la plus petite, celle du haut, est aussi la plus récente puisqu'elle date de 1959. Elle se nomme "Thérèse - Perrine - Yvonne - Marie". Il y a quatre médaillons représentant respectivement : Thérèse de Lisieux, Notre Dame de Lourdes, le Sacré Coeur et une croix ;

-celle de droite, lorsque l'on regarde le clocher de la place, porte les inscriptions suivantes : "faite en mai 1840 pour l'église de Tréglonou, j'ai été nommé Joséphine par M. Saliou, Recteur, et par M. G. Falheun et M. Revrieuxl née JP Dalila Demarert". Quatre médaillons représentant respectivement : Marie et son enfant tenant un globe du monde, Pol Aurélien, une croix, et l'écusson du constructeur Viel Alphonse Fondeur à Brest ;

-la cloche de gauche porte cette inscription : "faite en mai 1841 pour l'église de Tréglonou, jai été nommée Marie - Emilie. Parrain, M. Riveurieuxl Emile fils et Marie Klosquet, Marraine. Riveurieuxl Maire, Saliou Recteur, J. Falhun Trésorier". Quatre médaillons identiques à la cloche de droite.

http://treglonou.free.fr/eglise/eglise.htm

Trémaouezan église, F. Guillaume 1805, J.P. Guilaume 1808, Louvière 1812, Viel Alphonse 1842 , M. Viel-Briens fondeurs à Brest  1851 .

Le clocher de Trémaouézan resta muet pendant une dizaine d'années. En 1805, on réussit à réunir un millier de francs, avec lesquels on se procura une nouvelle cloche qui fut fondue par François GUILLAUME. En 1808, J. P. GUILLAUME en fournit une autre, et M. LOUVIÈRE, une troisième en 1812. Mais ces cloches éprouvèrent des avaries ou faisaient trop regretter les anciennes, car on les renvoya au fondeur et on les remplaça par deux autres qui arrivèrent, l'une en 1842 et l'autre en 1851. La première sortait de la fonderie de M. Viel, de Brest, et coûta 1.293 francs. La seconde venait de chez M. Viel-Briens, et fut Payée 1.394 fr. 85.

La cloche la plus ancienne, qui est aussi la plus forte, porte cette inscription :

J'AI ETE NOMMEE MARIE FELICITE PAR M. MASSON ET FELICITE JEZEQUEL. — RECTEUR J. M. CAROFF. — MAIRE CANDIDE FRANÇOIS JEZEQUEL, ET TRESORIER ETIENNE FREMONT. — FONDUE EN 1842 POUR L'EGLISE DE TREMAOUEZAN. — VIEL ALPHONSE, FONDEUR A BREST.

Sur l'autre on lit :

J'AI ETE NOMMEE JEAN MARIE, ETAIT RECTEUR CAROFF JEAN MARIE, TRESORIER FREMONT ETIENNE, MAIRE MASSON YVES MARIE, PARRAIN LE GALL YVES, MARRAINE SIMON MARIE YVONNE. TREMAOUEZAN, 1851. — VIEL BRIENS, FONDEURS A BREST.

http://www.infobretagne.com/tremaouezan-eglise-cloches-horloge.htm

 

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie), 1883, "Inscriptions de quelques cloches anciennes du diocèse de Quimper," Bulletin Société archéologique du Finistère pages 304-306.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2075789/f288.image

—  ABGRALL (Jean-Marie), 1890, Inscriptions de cloches , Bulletin Société archéologique du Finistère pages 281-285.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207610h/f373.image

—  ABGRALL (Jean-Marie),  et PEYRON, 1903, Notice sur Le Faou, Bull. Diocésain d'Histoire et d' Archéologie [BDHA], Quimper, Kerandal. 

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

— ANNUAIRE DE BREST ET DU FINISTÉRE

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32695819c/date

à Brest :

HAVARD, ferblantier- plombier 57 rue Royale à Brest

VIEL (veuve), ferblantier- plombier rue Royale à Brest

VIEL, ferblantier- plombier 25 rue de Traverse, à Brest

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207444f/f244.imageBRIENS à Morlaix https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207444f/f248.image

à Morlaix :

marchands de fer : fondeurs, quincailler et fabricant de cierge au Pavé.J. LOUVIERE, BRIENS frères, 

— Annuaire général du commerce vol. 10.

Brest page 878 :

"ferblantier : Viel (P.)

"fondeur en cuivre : Viel (A[lphonse]) "

 

Annuaire général du commerce, de l'industrie, de la magistrature ..., Volume 10

—  CASTEL (Y.P.), DANIEL (T.), THOMAS (G.M.), 1987, Artistes en Bretagne : dictionnaire des artistes, artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien Régime / Yves-Pascal Castel, Georges-Michel Thomas ; avec la collab. de Tanguy Daniel ; introd. par André Mussat / Quimper : Société archéologique du Finistère , 1987

— CORNILLE-HAVARD (Fonderie)les atapes de fabrication d'une cloche de a à z.

http://cornille-havard.com/la-fonderie/une-cloche-de-a-z/

COUFFON (René), 1988, Notice du Faou

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FAOURUME.pdf

DANGUY DES DESERTS (Mad), 1993, Les cloches du Faou, in bulletin municipal Le Contact.

https://arfaou.net/archives_documents/Bulletin%20municipal/1993/contact041993.pdf

DANGUY DES DESERTS (Mad), 1993, Les cloches du Faou (suite) , in bulletin municipal Le Contact, mai 1993. https://lefaou.net/archives_documents/Bulletin%20municipal/1993/contact051993.pdf

Extrait :

"La deuxième cloche suspendue au 18ème près de celle refaite en 1714 est un peu plus petite: diamètre =96 cm; hauteur 73 cm. Son parrain François-Manie Le Stir et sa marraine Mélanie Noël sont aussi bien plus jeunes que les parrains précédents.

Le garçon dit Eugène a 12 ans. Sa famille était déjà au Faou en 1750. Il sera percepteur au Faou comme son père Jean-François et épousera Eugénie Pennec de Port-Launay (une grande pianiste).Son frère Martial Barthélémy Nicolas Le Stir né en 1813,médecin, fait don de sa fortune à La ville de Morlaix où il exerçait.On lui donne Le titre de bienfaiteur  des pauvres",une Rue a un nom, une chapelle dans le cimetière avec son buste en marbre et le musée possède un tableau le représentant. lt avait déshérité ses trois neveux qui se fichaient complétement de Leur tonton célibataire".

Mélanie Noêl, attendrissante marraine de huit ans, était la fille du Juge de paix Alexandre Noël dont le nom est inscrit sur le métal avec d'autre membres de la fabrique: J.F. Le Soin secretaire,J.F. Le Menn trésorier, N. Gourmelon-Tellieer sans oublier Le curé Guillaume Moisan, le maire Morvan et le fondeur Viel de SAe4t.

Mélanie sera très peu de temps l'épouse de Félix Charuel, notaire rue de la mairie Elle ne connaitra pas son mari,premier magistrat municipal pendant 34 ans (1837/1848 - 1861/1882).Elle décède à 26 ans en novembre 1841 peu de temps avant son fils de 22 mois; Curieusement, sa fille,une autre Mélanie, aura Le même destin que sa mère.(4)"

— GONON (Thierry) Le nom des cloches au Moyen-Âge, Patrimoine campanaire. Revue francophone de campanologie n° 52, maiaoût 2006, et n° 53, septembre-décembre 2006

http://campanologie.free.fr/pdf/Noms_de_cloches_au_Moyen_Age.pdf

HARAUX (Geoffrey ) Communauté et identité individuelle dans la France préindustrielle, Villedieu-les-Poêles, bourg industriel normand (1680-1740)

http://theses.enc.sorbonne.fr/2014/haraux

— HAVARD DE LA MONTAGNE (Denis), 2012,   Les fondeurs de cloche de Vileldieu-les-Poêles

http://www.musimem.com/fondeurs_villedieu-les-poeles.htm

 

— LE BARS (Alfred) et COUFFON (René) Liste des fondeurs de cloche de l'Ancien Régime, in Table Sommaire des Artisans· et Artistes originaires du Finistère ou y ayant travaillé antérieurement au XI Xe siècle, REPERTOIRE DES ÊGLISES ET CHAPELLES DU DIOCÊSE DE QUIMPER ET DE LÊON, Quimper 1959.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4bc495e8ae261523262138b91718a386.pdf

LE PESANT (Michel), 1972,, "Un centre d'émigration en Normandie sous l'Ancien Régime. Le cas de Percy." Bibliothèque de l'École des chartes, t. CXXX (1972), p. 163-225.

https://www.persee.fr/docAsPDF/bec_0373-6237_1972_num_130_1_449915.pdf

— LES FONDEURS DE CLOCHES DE VILLEDIEU-LES-POÊLES.

http://www.musimem.com/fondeurs_villedieu-les-poeles.htm

DU HALGOUET (Hervé ),1949, « Vieux sons de cloches », Bulletin et mémoires de la Société Polymathique du Morbihan,

http://broceliande.brecilien.org/IMG/pdf/spm_1949_cloches.pdf

— OUEST-FRANCE 28 janvier 2018, cloche de Guilers par Viel en 1841

https://www.ouest-france.fr/bretagne/guilers-29820/guilers-la-cloche-nicolas-aurait-deja-sonne-5529430

https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/guilers-la-cloche-nicolas-mis-176-ans-pour-arriver-5482946

"La cloche était sans conteste destinée à l’église Saint-Valentin : les inscriptions qu’elle porte permettent de penser que son nom lui vient de son parrain, Nicolas Michel Conseil, conseiller municipal à Guilers de 1852 à 1865.

On y lit aussi les noms de sa marraine, Marie-Jeanne Aimée Bérubé, fille des propriétaires du manoir de Keroual ; du recteur de la commune, M. de Kerverson ; et de son maire, M. Riverieux. Le fondeur brestois a aussi immortalisé son nom et son blason. « Il s’agit d’Alphonse Viel, qui est issu d’une vieille famille de fondeurs de Villedieu-les-Poêles (Manche). »

La cloche, qui mesure 80 cm à sa base, a la particularité de posséder six anses surmontées de visages de femmes. Sa robe est ornée de motifs religieux : le Christ en croix, la Vierge avec l’enfant et saint Martin découpant son manteau."

LE TELEGRAMME 9 janvier 2018

https://www.letelegramme.fr/finistere/guilers/patrimoine-la-cloche-nicolas-donnee-a-la-ville-09-01-2018-11806196.php

—  THOMAS (Georges-Michel), 1981, "Fondeurs de cloches du temps passé", Bulletin Société archéologique du Finistère pages 263 à 274.

Inventaire général du Patrimoine :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/presentation-du-canton-du-faou/d18fd0cc-1825-455d-a90c-1a7b4ee440da

— Site LA CAMPANOLOGIE.

http://campanologie.free.fr/Benediction_cloches.html

—  dossier biographique et généalogique sur la famille Viel déposé aux Archives municipales de Brest cote 22 BIO15 (VIEL)

— VIOLLET-LE-DUC (Eugène), 1854-1868, article "cloche, in Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle tome 3 

https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle/Cloche

"On distingue dans les cloches plusieurs parties qui, chacune, ont un nom :

  • la patte, ou le bord inférieur qui est mince ;
  • la panse (d’autres disent la pinse), c’est la partie la plus épaisse contre laquelle frappe le battant ;
  • les saussures, c’est la partie moyenne de la cloche se rapprochant de la forme cylindrique ;
  • la gorge ou la fourniture, c’est le passage entre les saussures et la panse, le point où le métal s’épaissit et où la cloche commence à prendre un diamètre plus fort ;
  • le vase supérieur, c’est la partie supérieure de la cloche à peu près cylindrique, entre les saussures et le cerveau ;
  • le cerveau, c’est la calotte supérieure, recevant l’anneau auquel le battant est suspendu ;
  • les anses, qui sont les bras supérieurs au moyen desquels on suspend la cloche au mouton ;
  • le battant, qui est de fer forgé, en forme de poire très-allongée terminée par un appendice ou poids, destiné à lui donner de la volée. Le battant porte au sommet de sa tige un anneau qui sert à l’attacher à l’intérieur du cerveau au moyen d’une forte courroie en cuir. "

 

"La fonte des cloches était autrefois une affaire majeure. Les fondeurs n’avaient pas d’usine, mais se transportaient dans les localités où l’on voulait faire fondre des cloches. On creusait une fosse près de l’église, on bâtissait un fourneau, et c’était, pour les habitants des paroisses, une préoccupation grave de savoir si la fonte réussirait ou non. "

 

"À dater du xvie siècle, les cloches sont décorées de filets d’ornements, de rinceaux, de fleurs de lis, d’armoiries, de petits bas-reliefs représentant le crucifiement de Notre-Seigneur, avec la sainte Vierge et saint Jean, Jésus descendu de la croix entre les bras de sa mère, de sceaux des chapitres, abbayes, églises et donateurs ; il faut dire que plus on se rapproche du xviie siècle et moins la fonte des cloches est pure.

Les inscriptions façonnées dans les moules pour chaque cloche, pendant les xiiie et xive siècles, sont faites, à partir de la fin du xve siècle, au moyen de caractères de plomb ou de bois servant à imprimer chaque lettre sur une petite plaque de cire que l’on appliquait sur le modèle avant de faire le creux ; par suite de ce procédé, les lettres se trouvent inscrites chacune dans une petite tablette plus ou moins décorée."

VIVIER (E. ), 1995. La fonderie de canons de Villedieu (Manche) (1794) , Annales de Normandie  Année 1955  5-2  pp. 161-171

https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1955_num_5_2_6506

Création d'une fonderie de canons par Jean-Nicolas et Guillaume Viel

—Clichés des cloches équipant l’Église Saint-Martin de Brest.

 

L'atelier de fonderie, présenté sur la photo, se trouvait rue Victor Pengam entre les rues Yves Collet et la rue Richelieu.

http://www.wiki-brest.net/index.php/Cloches_de_Saint-Martin

SITE DE ROBÉCOURT / Ecu, marques et signatures de fondeurs, :

 Maurice GRIPON ; Fondeur à Brest (1909-1924). Cloches à St Philibert & Thournus (1925)

http://www.clocherobecourt.com/Robecourt/MarquesG.php

VIEL-TETREL, cloche de 1868 :

http://www.clocherobecourt.com/Robecourt/MarquesR.php

Fonds DELCAMPE :

https://www.delcampe.net/nl/verzamelingen/advertising/brest-fonderie-de-cloches-ets-maurice-gripon-269125768.html

https://www.delcampe.fr/fr/collections/non-classes-2/fonderie-de-cloches-maurice-gripon-brest-finistere-29-416892118.html

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Published by jean-yves cordier - dans cloches
11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 08:52

.

Je reprends ici, avec quelques compléments, la liste publiée en 1959 et qui serait due aux relevés d'Alfred Le Bars :

Couffon (René) Le Bars (Alfred) 1959, "Liste des fondeurs de cloche, in Table Sommaire des Artisans· et Artistes originaires du· Finistère ou y ayant travaillé antérieurement au  XIXe siècle, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et de Léon,, Quimper 1959, p. 498-502

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4bc495e8ae261523262138b91718a386.pdf

La meilleure référence pour trois familles de  fondeurs venus s'installer en Bretagne depuis la région de Villedieu-les-Poêles, les Beurrier de la Rivière, les Le Moyne et les Le Soueff, est l'article publié par G-M. Thomas dans le bulletin de la S.A.F.  en 1981 (cf. sources).

.

BARET. Fondeur à Dinant, il fait en 1763 une cloche pour Le Drennec, une en 1775 pour Le Folgoët, et, en 1780, une pour Tourc'h.

BEURRIER DE LA RIVIÈRE, Jean. Fondeur du Roi à Brest. II fit; avec Jean-François Beurrier de la Rivière, une cloche à Lampaul-Guimiliau en 1715, deux cloches à Milizac en 1718, une cloche à Bodilis en 1719. Il fondit seul, en 1725, deux cloches à Milizac, en 1726, une à Landerneau, et, en 1729, la cloche de Saint-Eloi de Plouarzel, en 1732, un timbre de 27 livres pour Saint-Melaine, en 1742, une cloche pour Plougonvelin.

BEURRIER DE LA RIVIÈRE, Jean-François. Fondeur du Roi à Brest, voir ci-dessus ..

BEURRIER DE LA RIVIÈRE, René. Il fondit à Brest pour Ploumoguer une cloche en 1760 et une autre en 1765.

BOURDON, Paul. Fondeur à Morlaix, rue des Nobles,- Etant protestant, il dut s'exiler à Jersey après la Révoca~ion de l:Edit de Nantes. Il fondit, en 1664, une cloche pour Samt-Melame ; en 1670, deux cloches pour Saint-Mathieu de Morlaix ; en 1671, trois cloches pour Locmélar ; en 1672, une cloche pour Landivisiau ; en 1678, une cloche pour la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon et une pour N.~D. du Mur. .

CADIER, R. Fit une cloche pour Saint-Melaine de Morlaix en 1568.

CADOUDAL, Gouesnou. En 1598, il fondit la cloche nommée Guillaouic de N.-D. du Mur à Morlaix ; en 1612, la cloche « Le Rolland » de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon ; en 1614 deux cloches de La. Forêt-Fouesnant avec Pierre Migorel.

CADOUDAL, Jean. Il fondit une cloche à Guimaëc en 159,9 et deux la même année pour Plouézoch. .

CIANI Dominique : Goulien : Dominicus Ciani fecit 1760 :

"Une cloche avait été fondue en 1760. L’inscription indiquait la fonction protectrice de la cloche : ECCE + CRUCEM . DOMINI . FVGITE . PARTES. ADVERSAE . (Voici la croix du Seigneur, fuyez puissances ennemies) CAMPANA . HAEC . BENEFA (pour cela, la cloche est efficace) + ELEEM… PRAESIDIS A. D. MDCCLX. – DOMINICVS CIANI . FECIT. (Dominique Ciani l’a faite l’an du seigneur 1760). Ce nom semble indiquer un fondeur étranger à la région, parcourant le pays pour exercer son industrie. Si la prière portée sur la cloche n’a pas été si efficace en 1790, quand le clocher s’effondra, elle a tout au moins survécu à la catastrophe. On trouve la description de cette cloche dans la notice sur la paroisse de Goulien publiée en 1911 par Peyron et Abgrall." https://goulien.fr/notice-sur-lhistoire-de-leglise-paroissiale/

 

CHAUCHARD, Guillaume, dit LE COMTE• Fondeur à Bourmonten-Bassigny, près Brévannes. Il refondit en 1746 une cloche pour Saint-Melaine de Morlaix. N ... , Daniel et Roger, son frère. ~ De Courtray, exécutèrent en 1345 une cloche, actuellement à Pencran. ·

DECHARME, François. En 1745-1747, il fondit avec Jean Jacquot plusieurs clochces pour Plouneour-Trez. En 1751, il exécuta deux cloches pour La Martyre moyennant mille trente trois livres.

FALCHIER Guillaume. Le Bulletin de la Société Archéologique, 1903, page 52, signale, parmi les cloches déposées au port de Rrest et mises à la disposition de l'Evêque de Quimper, en 1829, une cloche provenant de Cléden-Poher, pesant 79 kilos, portant cette inscription : Vénérable et discret missire, Claude Dumain, recteur, Guillaume Falchier, fabrique 1760.

GOUELAFF, Yvon. Fondeur à Quimper. En 1506. il fondit la grosse cloche de la eathédrale de Tréguier .

GUILLAUME, Jacques. Fondeur à Rennes, il fit en 1691 une cloche pour N.-D. du Mur à Morlaix et refondit en 1699 la grosse cloche de Saint-Thégonnec. En 1700, il fondit une cloche pour Lan-rivoaré.

GUILLAUME, Jean-François. Fondeur à Morlaix. Il fit, entre autres, en 1769, une cloche à Kersaint-Plabennec, en 1772, une cloche pour les Etats de Bretagne réunis à Morlaix, et une cloche pour Saint-Thégonnec ; en 1775, une cloche pour Locmaria-Plouzané, une pour Le Ponthou .. et une pour Plogastel-Saint-Germain (J.F. MA FAIT) ; en 1776; une pour Treflez ; en 1777, une pour Guilers Brest et une pour Milizac ; en 1778, une pour Plouézoch et une pour Kergloff ; en 1779, une cloche pour Saint-Mathieu ; en 1783, une pour Saint-Houardon de Landerneau ; en 1784, une :pour Le Ponthou ; en 1785, une pour Saint-Servais ; en 1791, une pour Saint-Jean-du-Doigt.

 

GUYOMARC'H, Arius. Fondeur à Morlaix. Il fondit, en 1563, la cloche de la cathédrale de Saint-Pol, appelée Jacques ; une cloche à Tréouergat, toujours existante ; et, en 1568, avec Gouesnou Guyomarc'h, la cloche de.N.-D. de Guingamp.

GUYOMARC'H, Gouesnou. Fondeur à Morla1x, voir ci-dessus.

HÉRISSÉ, Gilles. En 1628, il fondit une cloche pour Saint-Melaine. .

HERVÉ .Léonard, Fondeur à Nantes, il fit en 1667 le grand bourdon de 136 cm de diamètre de Pleyben (Abgrall en a relevé l'inscription  : HERVE MA FAICT.) ; en 1668, une cloche pour Le Cloître-Pleyben ; en 1670, la grosse Cloche de Sainte-Croix de Quimperlé et une cloche pour Riec.

HUET, Guillaume. Fondeur à Morlaix, d'origine normande. Il fit, en 1690, une cloche pour Plouzané ; en 1691, une pour Notre-Dame du Mur, et, en 1707, une autre pour la même paroisse. HUET, .Julien. Il fondit une cloche pour Saint-Eloi de Ploudaniel en 1763. . . . .

JACOB, Jean. Fit en 1760 une cloche pour Garlan, en 1769, une cloche pour Le Cloître-Saint-Thégonnec, en 1771, une pour Laz.

JACOB, Louis. Fit, en 1754, une cloche pour Saint-Thégonec.

JACOBUS VADENSIS : Abgrall a relevé ce nom sur la cloche de Cleden-Poher : « Cleden-Poher : Deuxième cloche, venant dit-on de Carhaix : Mentem sanctam spontaneam In honorera deot patriae liberacionem. Jacobus vadensis me fecit, MDCXIX. « J'ai une âme sainte et spontanée pour honorer Dieu et procurer la liberté du pays. « J'ai été fondue par Jacques de Vaud en 1619. » C'est donc un fondeur nomade, venant de Suisse, du canton de Vaud, qui a fondu cette cloche ; et telle était en effet la pratique durant le Moyen-Age ; les fondeurs parcouraient le pays et établissaient leur fourneau au pied du clocher qu'ils devaient enrichir de cloches nouvelles. Cette inscription : Mentem sanctam spontaneam, etc., était communément employée par les fondeurs suisses à cette époque. On la retrouve ou on la retrouvait sur deux cloches de l'ancienne cathédrale de Genève, portant la date de 1481 et 1509 ; sur une cloche de Jussy, dans le même canton, avec le même millésime que celle de Cléden, 1519 ; — à Aigle, canton de Vaud, 1435 ; — à Saint-François de Lausanne, 1508, ainsi que sur plusieurs cloches de Bourgogne, d'Angleterre, même de Rome. (Blavignac, la Cloche, p. 449 et s.) Le mot : Patriœ liberationem, qui semble dabord difficile à expliquer, se rapporte à une des attributions de la cloche que Ton trouve indiquée dans un statut du Chapitre de Quimper, du 30 Juin 1596, disant que, en temp de guerre, on doit sonner la cloche de la commune pour appeler le peuple contre l'ennemi. « 

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1905.pdf

JACQUOT, Jean. fondeur lorrain. En 1745-47, fondit avec Francois Decharme plusieurs cloches pour Plounéour-Trez. Il fit en 1756 une cloche pour Plougonven, et, en 1759, la cloche de Kernouès. Il portait pour marque une cloche entourée de son nom.

"Maître Jean Jacquot" fit en 1747 une cloche de 1200 livres à Rumengol (Le Faou), nommée Jean-Jacquotte. Elle fut fondue dans le cimetière au pied du clocher et la somme de 150 livres fut versée à l'un des receveurs du Faou pour les cuivres. En 1758, il réalisa, pour la somme de 327 livres, une seconde cloche pour l'église de Rumengol.

JOLY, François. Fondeur à Brévannes (Lorraine), fondit le 7 .mai 1735 la cloche « Renée-Mauricette » de Saint-Corentin ; le mois suivant, il fondit deux grosses cloches pour la cathédrale de Tréguier.

JULIEN Guillaume . Fondeur à Morlaix. Fit en 1575 une cloche neuve pour Saint-Mathieu de Morlaix. .

LAPAIRE, Jacques. Fondeur à Chateauneuf-du-Faou, fondit en 1763 la grande cloche de Brasparts.

LE LOUARN, Jacques, dit LA FOSSE. I1 fondit en 1664 avec François Rouzot une cloche pour Trémaouézan et, en 1655, une cloche pour Dirinon, de 112 cm de diamètre.

LE MOYNE, Etienne. Fondeur du Roi à Brest. Il fit en 1732 une cloche pour Plozévet : en 1733, avec François Le Moyne, une cloche pour Plogonnec ; en 1738, une cloche pour N.-D. de Confort en Meilars ; et, en 176., une cloche pour Saint-Urbain.

LE MOYNE, François. Fondeur du Rov à Brest. Il fit en 1701, avec Le Soueff, la cloche « Corentin » de la cathédrale de Quimper ; en 1702, une cloche pour Briec ; en 1704, une pour Ergué-Gaberic ; en 1706,. une cloche pour Plogonnec ; en 1708, la cloche « Le Sébastien » de Saint-Mathieu. de Quimper. Il fondit plusieurs cloches avec Etienne. Le Moyne (voir ci-dessus).

LE PELLETIER, François. Fondeur à Morlaix. Il fit, en 1639, plusieurs cloches pour Pleyben, et, en 1645, il fondit avec Michel Migorel les deux cloches « René » et « Marguerite » de Saint-Corentin.

LE PICART, Clément. Fondeur à Morlaix,· décédé à Quimper en 1657. Il fondit en 1611 la grosse cloche de la cathédrale de Tréguier.

LÉPINE, N ... (son vrai nom était Lauranyant dit Lépine). Fondit, en 1783, la grosse cloche de Milizac ; et, la même année, une cloche à Tréonergal ; en l787, une cloche pour Plouzané ; en 1788, une à Névez.

LE SOUEFF, Julien. Fondeur à Quimper en 1690.

LE SOUEFF, Thomas. Fondeur à Quimper, puis à Landerneau et Brest où il est fondeur du roi.   Il épousa le 8 septembre 1689 à Saint-Patern de Vannes, Jeanne Le Douarain, veuve du fondeur Jacques Beurrier. Thomas Le Soueff fondit les cloches suivantes

-1691 Briec  :

"La cloche du côté Nord a 25 pouces de hauteur sur 30 pouces de diamètre, elle ne porte aucun écusson, mais l'inscription suivante : ANNO : DNI : 1691 : LVDOVICO : MAGNO : XIV° : REGNANTE : ILLMO : DD :FRANCISCO : DE : COETLOGON : DIOECESIM : CORISOPITEN : GUBERNANTE : JOANNES : HVELVAN : SACR : FACULT : PARISIEN : BACCALAUREVS : THEOLOGVS : DOMVS : SORBONAE : NEC : NON : PAROCHIAE : BRIZIEC : RECTOR. Au bas est écrit : T. LE : SOUEFF : FONDEVR : Au milieu, côté du Nord : IHS. Côté du Midi, dans un médaillon circulaire de 4 pouces de diamètre, la Vierge avec l'Enfant-Jésus dans ses bras, assise sur des nuages.

Sur la seconde cloche, du côté du Midi, qui a 27 pouces de haut et 31 pouces de diamètre, est écrit : SIT : NOMEN : DOMINI : BENEDICTVM : 1702. Sans armoiries, mais elle porte une croix sous laquelle on lit FRANCOIS : LE : MOYNE : FONDEVR. De l'autre côté, est une Vierge en pied ayant les mains jointes. Cette cloche est éclatée." (Abgrall, 1904)


1699, Saint-Thomas de Landerneau, (perdue)

1699 Lochrist au Conquet (perdue)

1701, cathédrale de Quimper, 3901 livres (1909 kg ?) [fondeur Le Soueff sans précision de prénom]. (perdue)

1704,  Plouguerneau, en 1704. (perdue)

1706,  Plougourvest (perdue)

1707,  Lanhouarneau. (perdue)

1707 Plougastel-Daoulas (perdue)

1708, Bodilis, pesant 231 livres. (perdue)

1711,  Plouzané . (perdue)

1711,  Plougoulm, (perdue)

1712 « Le Prêcheur » à la Martinique. 560 kg, Diam. 99,5 cm. Note : Fa Sans nom. Croix entourée de deux médaillons de la Vierge et du Christ avec inscriptions allegreza del cielo et del tierra... et Refugium peccatorum . Anse  à têtes . Inscription débutant par une croix: Chaque mot est séparé par une petite fleur de lys.

http://www.lavieb-aile.com/2018/12/la-cloche-fondue-en-1712-par-le-soueff-a-brest-pour.html

1712, Plouha 757 kg, diam. 91 cm , nom Pierre-Marie. Croix entourée de deux médaillons de la Vierge et du Christ avec inscriptions allegreza del cielo et del tierra  et Refugium peccatorum ora pro nobis. Inscription débutant par une croix et dont  chaque mot est séparé par une petite fleur de lys et une moucheture d'hermine. Cloche perdue. 

http://www.lavieb-aile.com/2018/12/la-cloche-de-plouha-fondue-par-thomas-le-soueff-en-1712.html

1714 Le Faou 1389 l (679 kg?) , diam. 101 cm, sans nom.  Croix entourée de deux médaillons de la Vierge et du Christ avec inscriptions  à déchiffrer.   Inscription débutant par une croix et dont  chaque mot est séparé par une petite fleur de lys et une moucheture d'hermine.

http://www.lavieb-aile.com/2018/09/les-cloches-du-faou-et-les-fondeurs-de-cloche-du-finistere.i-thomas-le-soueff-1714.html

 

MIGOREL, Michel. Fondeur à Morlaix. Il fondit en 1636 deux cloches pour Lampaul-Ploudalmézeau, et, en 1645, avec François Le Pelletier, deux cloches de Saint-Corentin. Il était fils de Pierre.

MIGOREL, Pierre. Fondeur à Morlaix. En 1612, il fondit deux cloches de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon : « le René », avec Gouesnou Cadoudal, et « Le Rolland » ; en 1614, également avec Gouesnou Cadoudal, les cloches de La Forêt-Fouesnant ; en 1621, deux cloches pour Saint-Melaine, et, en 1628, une cloche pour Saint-Albin de Plogonnec.

PÉPIN, Christophe, Il fit en 1609, avec Henry Riouallen, une roue à clochettes pour La Forêt-Fouesnant, roue pour sonner · pendant l'élévation.

RIOUALLEN, Henry. Fondeur à Lannion. Il fit en 1607, deux cloches pour Saint-Mathieu de Morlaix, et. en 1609, avec Pépin, une roue à clochettes pour La Forêt-Fouesnant.

SALOMON. Fit une cloche à Brasparts en 1654.

TALBOT, Guillaume. de Guelvain.. Fondit en 1630 deux cloches pour N.-D. des Portes à Chateauneuf-du-Faou. « La fonte fut faite sur place, et le comptable porte en dépense : « Pour le soupper du fondeur, ses serviteurs et autres assistants, la nuit de la fonte desdites cloches, comprins ce qui fut porté en ce jour au dit fondeur et autres assistants la somme de 4 livres 12 sols, comprins aussi le soupper de deux personnes qui gardèrent les métaux en la chapelle de Monsieur SÉ Laurent la nuit précédente la fonte des dites cloches. » Comptes de 1630. Abgrall, BDHA 1905 https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1905.pdf

TROUSSEL, François. Fit en 1644 une cloche pour Loperhet. ·

TROUSSEL, François (autre), dit. LA CROIX. Fondeur à Morlaix. Il fit une cloche pour Plouzané en 1676 ; des cloches pour Saint-Thégonnec en 1685 ; deux clochès pour Saint-Mathieu· en 1687 ; une pour Saint-Mathieu de Morlaix en 1689 ; une pour N-D. du Mur ·en 1691 ; une pour Plouénan en 1695 ; une pour Plouégat-Moysan en 1701. -Il avait vingt enfants, dont, entre autres, Julien, fondeur, qui fit une cloche à Quintin en 1696.

TROUSSEL, Julien. En 1714, fait un coussinet à une cloche de Saint-Jean-du-Doigt. Il a signé la cloche exposée de nos jours dans les jardin de l'Hôpital Maritime de Brest, sans-doute pour la chapelle de cet hôpital ; elle porte sous des feuilles de saule l'inscription IESU MARIA LAN 1698 , et, entourant une croix, les mots ME FECIT VLIANVS TROVSSEL. 

http://www.lavieb-aile.com/article-le-jardin-botanique-de-l-hopital-maritime-a-brest-119485842.html

TROUSSEL, Louis. Il fondit, en 1693, une cloche pour _Plouzané.

TROUSSEL, Nicolas. Fondeur à Morlaix. Il fit une cloche pour Garlan en 1682, et une pour Saint-Thomas de Landerneau en 1698.


 

 

Miscellanées : inscriptions par lieu, sans nom de fondeur :

 

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CAST : « Le second jour de Décembre 1685, ont esté par moi soussigné, Guillaume Mauguen, prétre de la paroisse de Cast, parla permission de M F1 Il mo et R me Évêque de Quimper, faictes les cérémonies pour la bénédiction d'une grande cloche pesante avec son battant 914 livres pour servir à l'église paroissiale du dit Cast, laquelle a esté nommée Gilette- Annt par discrète personne M' re Pierre Jule, recteur de la dite paroisse, et dame Gilette Gouriou, dame douarière de Penellé Tréouret, qui ont signé, et autres soussignants, qui ont assisté aux dites cérémonies et bénédiction : « P. PELÉ, recteur. « Gilette GOURIO, douarière de Pennellé. « Gabriel-Philippe LE BIHAN. « Ursule-Gabrielle GOURIO. « B. COSQUÉRIC, prêtre. « Claude LE BIHAN. « Toussaint LE BIHAN. « PELLIET, prêtre. « G. MAUGUEN, prêtre. « B. QUILLIEN. « J, CARIOU, » Abgrall, BDHA 1905 https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1905.pdf

CAST, NOTRE-DAME DE QUILLIDOARÉ

« Ce jour, 3* Juillet 1633, ont été faites les cérémonies requises et nécessaires par vénérable et discrète personne Missire Louis Deshayeux, official et grand-vicaire de Cornouaille, pour la bénédiction d'une cloche pour le service de la chapelle de Notre-Dame de Quilledoaré, située en la paroisse, laquelle cloche a été bénite en l'église paroissiale du dit Cast et nommée Marie-Françoise par Écuyer François du Bois, S'du Rest, et damoiselle Marie-Gabrielle de Lescu, dame de Pontlez, fondatrice de la dite chapelle, ses parrain et marraine, qui signent : « Marie-Gabrielle de LESCU. « François-Joseph DC BOIS. « TANGUY, prêtre de Landerneau. « Sébastien DE MOLLIEN. « François DE LESCU. « Guillaume CARIOU, prêtre promoteur. « Louis DESHAYEUX, official de Cornouaille. » Abgrall, BDHA 1905 https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1905.pdf

CAST, église St-MALHOUARN

« Ce jour, 15e de Mai 1650, en l'église paroissiale de Cast, a été une cloche faicte et dédiée pour Ia chapelle de Monsieur de Saint-Mahouarn, en la paroisse du dit Cast, baptisée par vénérable personne Missire Grégoire Blaise, prêtre de la dite paroisse, et nommée soulz et au nom de Monsieur Saint-Louis par vénérable et discret Missire Guillaume Le Glinec, recteur du dit Cast, et dame Louise de Moellien, dame douarière de Kerstrat, propriéteresse de Chef du Bois et autres lieux, présents les soussignants, à lissue de la grand'messe, selon les formalités de notre mère Ste Eglise : « Louise DE MOELIEN ; QUOETSQUIRIOC ; T. LE LOUARN ; BLAISE, prètre ; G. GLIVEC ; JOUAN ; H. LE QUEFFELLEC ; GUILLERME, » « Ce jour, 296 Octobre 1673, ont été faites les cérémonies requises et nécessaires par vénérable et discrete personne Missire René Cariou, curé de la paroisse de Cast, pour la bénédiction d'une cloche pour servir dans la chapelle de Monsieur S l -Mahouarn du Loc, située en la dite paroisse, « Laquelle cloche a été bénite en l'église paroissiale de Cast et nommée Françoise - Corentine par discrete personne Missire Pierre Jule, recteur de la dite paroisse, et demoiselle Françoise Jouan, ses parrain et marraine, qui signent : « P. JULE ; G. MAUGUEN, prêtre ; G. CHAUZON, prêtre ; Françoise JOUAN ; Marguerite LE BIHAN ; R. CARIOU, prêtre. »

CHÂTEAUNEUF-DU-FAOU.

Deux vieilles cloches, refondues en 1905, portaient les inscriptions suivantes :

1°) Sr Mr O . P , N . PR. LORS . ETOICT . RECTEVR. DE. CHATEAVNEVF. Mre IAN . FOXVS. ARCHEDIACRE. DE. CORNOALE . FABRIQVE , MATHIEV, GVEGAN . FAICTE, EN. 1613. 2°) Sr YVO . O . P . N . PR . LORS . ETOICT . FABRIQVE. MATHIEV GVEGAN . FAICTE . LAN . 1613

Abgrall, BDHA 1905 https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1905.pdf

CLEDEN-POHER «Inscriptions des cloches. — Première cloche : « Jésus —- Marie, vénérable et discret missire Jean Le Gléau, licencié en droit, recteur de Cléden-Poher, évêché de Cornouaille ». M. Le Gléau était recteur de Cléden en 1732-1737.

Abgrall, BDHA 1905 https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1905.pdf

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PENDANT LA RÉVOLUTION.

1°)

"En 1790, Julien François Le Beurrié est dit commissaire aux pauvres à Brest. Il sera chargé, avec un autre fondeur, Neveu, nommé officier municipal après Thermidor, de fondre toutes les cloches du Finistère, du Morbihan, de l'Ille-et-Vilaine, des Côtes-du-Nord et de la Manche (arrêté du 17 nivôse an II, ou 6 janvier 1794.Ces cloches devaient, à la demande de Jean Bon Saint-André, qui voulait développer la fonderie du port, être transformées en 50 canonnades et en canons. Brest reçues celles du district de Pont-Croix, 146 de celui de Châteaulin, 100 de celui d'Auray. Celles du Haut-Léon furent rassemblées sur le quai Saint-Houardon à Landerneau. Au début de l'Empire, 100 cloches avaient échappé à la fonte. Elles furent restituées à leur paroisse .. ou à d'autres." (Thomas 1981)

2°) Extrait de : Bruno Baron. Élites, pouvoirs et vie municipale à Brest, 1750-1820. Histoire. Université de Bretagne occidentale - Brest, 2012. Français. .

https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/724666/filename/These-2012-SHS-Histoire-BARON_Bruno.pdf

(pour les numéros des notes de bas de page voir le document original)

"Ainsi, dès brumaire an II (novembre 1793), il décide de se servir des bourdons et carillons des églises pour fondre des canons supplémentaires et nécessaires aux troupes de la République. Dans le district de Brest, Jean Bon Saint-André donne l’ordre de descendre des clochers toutes les cloches sauf une ( Arch. dép. Finistère, 21L40, arrêté du 17 brumaire an II (7 novembre 1793). ), et dans la ville ce travail est confié à Pierre Mollard, Jacques Dagorne, François Bunelle et René Le Lay, tous quatre officiers municipaux115. ( Toutes les églises et chapelles brestoises sont amputées de leurs cloches (sauf une), mis à part Saint-Louis qui en conserve trois : celle qui annonce les réunions de l’administration municipale, celle du beffroi et celle qui donne le timbre pour le quart et la demi-heure. ) . La gestion de la fonderie est attribuée à Jacques Bruslé et à Julien Le Beurrier qui transforment en canons les cloches d’une partie du Finistère dont 17 proviennent de Brest (  Arch. mun. Brest, 2D3, courrier du 16 germinal an II (5 avril 1794) ) .

 

203- LE BEURRIER LA RIVIÈRE Jacques (Brest, 1724 – Brest, 1797), fondeur : Fils de Jean, maître fondeur, Jacques Le Beurrier épouse en août 1754 Marie-Josèphe La Test. Veuf, il se remarie avec Françoise de La Mare qui lui donne un fils. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, il est fondeur du roi, fournisseur au port et partenaire de la marine, ayant obtenu le marché pour les clous de cuivre1032. En avril 1789, il participe à l’assemblée générale du tiers-état de la ville en tant que député de plusieurs habitants qui ne forment ni corps ni corporation1033 . Membre du conseil général révolutionnaire dès juillet 1789, il est élu notable du conseil général de la commune en mars 17901034. Mais en août 1790, il est promu officier municipal pour remplacer Gabriel Duplessis-Smith (112) et il conserve cette fonction sans discontinuer jusqu’en janvier 1793. Au cours de cette période, il est notamment administrateur de l’hôpital de septembre 1790 à février 1792. Durant la Convention, il est détenteur du marché pour la fonte du cuivre de la marine1035 et est un temps attaché à la fonderie des canons1036. Il meurt en thermidor an V (juillet 1797).

204- LE BEURRIER Julien (Brest, 1759 – Brest, 1818), fondeur : Fils de René (fondeur) et neveu de Jacques (203), Julien Le Beurrier épouse en janvier 1782 Marie-Olive Pincemin, ils ont quatre enfants. Il est élu notable du conseil général de la commune en mars 1790 et siège en même temps que son oncle. Il reste en poste jusqu’en novembre 1791 et adhère à la Société des Amis de la Constitution. En novembre 1793, les représentants en mission le nomment officier municipal. Parallèlement à cette activité politique, il a en charge, avec Bruslé (54), la fonderie des canons, ce qui semble l’occuper énormément car il demande à être ôter de l’administration municipale1037, requête acceptée en pluviôse an II (février 1794). Pour mener à bien sa tâche de fondeur, il bénéficie du soutien des représentants de la Convention qui lui permettent de réquisitionner du bois selon ses besoins1038 ou de se rendre à Belle-Île-en-Terre pour faire un examen complet des mines afin de les « rendre profitables à la République » 1039. À partir du Directoire, il est employé régulièrement par la marine qui le rémunère 1 500 livres par an1040. En l’an XII, il vend à la fabrique de la paroisse SaintLouis les chandeliers du maître-autel, les deux grands candélabres et le lutrin qu’il avait achetés à des pilleurs le jour du saccage de l’église le 10 nivôse an II (30 décembre 1793)1041. En mai 1809, il est nommé conseiller municipal et en juillet de la même année, le ministre de l’Intérieur lui offre une place d’administrateur de l’hospice civil1042 mais il refuse à cause de sa santé1043. Par contre en septembre 1810, il accepte d’être membre du conseil de fabrique de Saint-Louis1044. En mai 1815, il démissionne de l’administration municipale à cause de « ses occupations et sa mauvaise santé » 1045 mais cette demande est rejetée. Quand il meurt à son domicile rue d’Aiguillon en mars 1818, il est toujours conseiller municipal et membre de la fabrique de Saint-Louis.

Le notable Jacques Le Beurrier est l’oncle du notable Julien Le Beurrier (Julien est le fils de René, frère de Jacques, ils exercent tous les trois la profession de fondeur)

 

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (Jean-Marie), 1883, "Inscriptions de quelques cloches anciennes du diocèse de Quimper", Bulletin Société archéologique du Finistère pages 304-306.

—  ABGRALL (Jean-Marie), 1890, "Inscriptions de cloches" , Bulletin Société archéologique du Finistère pages 281-285.

—  ABGRALL (Jean-Marie),  et PEYRON, 1903, Notice sur Le Faou, Bull. Diocésain d'Histoire et d' Archéologie [BDHA], Quimper, Kerandal. 

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

—  BOURDE DE LA ROUGERIE (H.), [1829] 1903. "Restitution de cloches aux paroisses du Finistère", Bulletin Société archéologique du Finistère pages LI-LVIII

—  CASTEL (Y.P.), DANIEL (T.), THOMAS (G.M.), 1987, Artistes en Bretagne : dictionnaire des artistes, artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien Régime / Yves-Pascal Castel, Georges-Michel Thomas ; avec la collab. de Tanguy Daniel ; introd. par André Mussat / Quimper : Société archéologique du Finistère , 1987

 

—  CASTEL (Y.P.), DANIEL (T.), THOMAS (G.M.), Artistes en Bretagne Tome 2, Additions et corrections : dictionnaire des artistes, artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien Régime / Yves-Pascal Castel, Tanguy Daniel, Georges-Michel Thomas / Quimper : Société archéologique du Finistère , DL 2013

DANGUY DES DESERTS (Mad), 1993, Les cloches du Faou, in bulletin municipal Le Contact.

https://arfaou.net/archives_documents/Bulletin%20municipal/1993/contact041993.pdf

LE PESANT (Michel), 1972,, Un centre d'émigration en Normandie sous l'Ancien Régime. Le cas de Percy. — Bibliothèque de l'École des chartes, t. CXXX (1972), p. 163-225.

 

https://www.persee.fr/docAsPDF/bec_0373-6237_1972_num_130_1_449915.pdf

— DU HALGOUET (Hervé ),1949, « Vieux sons de cloches », Bulletin et mémoires de la Société Polymathique du Morbihan,

http://broceliande.brecilien.org/IMG/pdf/spm_1949_cloches.pdf

—  THOMAS (Georges-Michel), 1981, Fondeurs de cloches du temps passé, Bulletin Société archéologique du Finistère pages 263 à 274.

 

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Published by jean-yves cordier - dans cloches
8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 15:11

Zoonymie des Odonates : le nom Anax junius Drury, 1773, l'Anax américain.

 

 

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 Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

Voir aussi :

 

GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

 .

 

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Résumé.
—nom de genre  Anax, Lech, 1815, "Entomology". In Brewster, David. Edinburgh Encyclopaedia. Vol. 9. Edinburgh: William Blackwood. pp. 57–172 [137] (in 1830 edition) : Anax vient de l'ancien grec ἄναξ , anax qui signifie « seigneur », « chef [de guerre] » ou « roi [tribal] ». Il est interprété comme qualifiant le comportement dominant d'Anax imperator, la seule espèce décrite par Leach 1815 sous son genre Anax. L'auteur lui-même ne fait aucun commentaire ni sur la justification de son nom de genre, ni sur le comportement de l'espèce qu'il nomme sans la décrire. Néanmoins, les liens unissant  Anax "roi" en grec et imperator "empereur" en latin, sont évidents, comme il est évident que cette espèce est de morphologie  tout à fait royale, par sa taille , l'une des plus grandes des Libellulidae (son envergure peut atteindre 11 cm) ou par les couleurs bleu et noir de l'abdomen des mâles (vert et/ou bleu et noir chez les femelles). Le vol des mâles est également majestueux, lorsqu'ils dominent "de manière impériale un territoire allant d'une simple flaque à une zone atteignant 2400 m2, duquel ils repoussent leurs congénères. Ils patrouillent continuellement au dessus de l'eau, parfois loin des rives" (Grand et Boudot, 2006). 
—nom d'espèce  Anax junius Drury, 1773 : Illustration of Natural History, White, London, 1770-1782, pl. XLVII fig.2 sous le protonyme Libellula junia
L'épithète Junia, écrit avec une majuscule par Drury, doit être compris comme la forme féminine (accordée avec Libellula) du latin Junius, non pas le quatrième mois du calendrier romain (qui ne comporte pas de majuscule) mais comme le nom d'une importante famille de la Rome antique, dont Lucius Junius Brutus, fondateur légendaire de la république romaine, est le plus illustre. Pour s'en convaincre, il suffit de découvrir les noms des espèces de libellules décrites dans le volume 2 (1773) aux   Planches XLV à XLVII : Lucia Caia Marcia Domitia Titia Arria Fulvia Paulina, Lydia, Eponina, Portia, Sophronia, Lucretia, sont extraits de la liste des gens romaines.

Noms vernaculaires français : 1. "L'Anax junia" Sélys, une transcription du nom scientifique 1850.2. "L'Anax de Juin"  Provancher, 1877, un contre-sens sur l'épithète junius.. 3.4. "L'Anax de juin et L'Anax cyclope". Dijkstra 2007, expliqué par "la marque caractéristique en forme d'œil sur le front" de l'espèce. 4. "L'Anax américain", Grand et Boudot, 2007, cette espèce nord-américaine ayant été adressé de New-York à Drury, et n'apparaissant exceptionnellement sur les côtes occidentales d'Europe que lors des tempêtes d'équinoxes.

— Noms vernaculaires dans d'autres langues :

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- Néerlandais : amerikaanse keizerlibel 

-catalan :  libèllula verda ou libèllula de juny

-espagnol : La libélula verde ou libélula de junio

- allemand : Die Amerikanische Königslibelle

- anglais : Common Green Darner

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LE NOM SCIENTIFIQUE.

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I. LE NOM DE GENRE, ANAX, LEACH, 1815.
Voir 
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-anax-leach-1815.html
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II. LE NOM D'ESPÈCE ANAX JUNIUS, DRURY, 1773.

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Libellula junia, Drury, Dru, 1770. Illustrations of natural history. Wherein are exhibited upwards of two hundred and forty figures of exotic insects, according to their different genera; very few of which have hitherto been figured by any author, being engraved and coloured from nature, with the greatest accuracy, and under the author's own inspection, on fifty copper-plates. With a particular description of each insect: interspersed with remarks and reflections on the nature and properties of many of them. To which is added, a translation into French. - pp. I-XXVII [= 1-27], [1], 1-130, index [1-2], Pl. I-L [= 1-50]. London. (White).

Le site animalbase indique : "Description et figure p. 112, Pl. 47 Fig. 5, sans le nom binominal. Nom établi en 1773 (date de publication de l'index non paginé à la fin du volume, Art. 12.2.2).". En effet, la figure 5 de la planche 47 du premier volume, publié en 1770,  des Illustrations d'histoire naturelle de Drury porte l'indication "junia" au crayon , et ce nom n'est donc pas valide puisqu'il n'est pas binominal. C'est dans l'Index qui figure à la fin du deuxième volume, daté de 1773, et qui s'intitule Names of the insects, according to the system of Linnaeus, que se trouve l'indication Clas. Neuropt. Genua Libell. devant 14 noms de libellules des planches 45 à 47 de ce second volume. Bien que l'on ne trouve pas le nom Libellula junia (du moins, je ne l'ai pas vu), mais junia en volume 1 et libell. en volume 2 pour d'autres espèces, la commission a conclu à la validité du taxon L. junia de Drury, mais en lui appliquant la date de 1773.

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https://www.biodiversitylibrary.org/item/125982#page/243/mode/1up

La description originale, page 112,  est en anglais et en français :

FlG. V. Expands nearly four inches and a quarter. 

This insect is very much like one we have in England, but not entirely so  differing in some circumstances from ours ; and is introduced rather as a subject for illustrating the history of these insectis, than as a specimen meriting a place in this work. 
The Head, is large, and in front of a brown yellow.

— The Eyes, are brown, almost black, Sarge, and placed close together.

— The Thorax, when the insect was living, appears to have been green,

— The Abdomen, is now brown, but I fancy was green also ; for. these kinds of insefts are very subject to lose the gay colours they exhibited when alive.

— The Wings, are reticulated and transparent ; appearing of a brownish colour along the anterior edges ; having a small flender black stripe, about a quarter of an inch long, placed thereon near the tips, and a small angular white spot at the base of each next the body. 
I received it from New York. 

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Fig.. V. Déploye ses aîles près de quartre [sic] pouces & un quart. 
Cet insecte resemble beaucoup à un que nous avons en Angleterre, mais pourtant il diffère en 
quelques particuliers, & je l'introduis ici plutôt comme un sujet pour éclaircir l'histoire naturelle de ces insectes, que comme une espece qui mérite être proposée dans cet ouvrage. 

La Tête est grande, & en devant brune jaune. 
— Les Yeux font bruns presque noirs, grands, & placés contigus. — Le Corselet, quand l'insecte étoit vivant, paroit avoir été verd. — L' Abdomen est à présent brun, mais je crois qu'il étoit aussi verd, car les especes de ce genre sont fort sujettes à perdre leurs belles couleurs, quand mortes. — Les Ailes sont réticulées & transparentes, d'une couleur brune le long des bords antérieurs, avec une raye déliée, environ un quart d'un pouce en longueur,  noire prés des bouts, & une petite tache blanche angulaire, à la base de chaque aile, près du corps. 
Je l'ai receu de la Nouvelle York. 

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.

 

https://www.biodiversitylibrary.org/item/125982#page/242/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/125982#page/242/mode/1up

Zoonymie des Odonates : le nom Anax junius Drury, 1773, l'Anax américain.
Drury 1770, planche XLVII figure 5 : https://www.biodiversitylibrary.org/item/125982#page/243/mode/1up

Drury 1770, planche XLVII figure 5 : https://www.biodiversitylibrary.org/item/125982#page/243/mode/1up

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RÉCEPTION.

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La figure et sa description paraîtront ensuite dans Illustrations of exotic entomology de Drury et Westwood en 1837.

https://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/12137#/summary

En 1839, H. Burmeister le décrira sous le nom Æschna junia dans son Handbuch der Entomologie 2:841.

En 1850, Sélys-Longchamps le décrira sous le nom d'Anax junia dans sa revue des Odonates ou libellules d'Europe page 328. (le genre Anax est alors féminin).

Calvert reprend le nom Æschna junia dans les Transactions of American entomological Society en 1898 25:56.

Calvert utilise le nom Anax junius dans les Transactions of American entomological Society de 1919 45:357 (Cuba)


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ÉTUDE DU NOM.

L'épithète Junia, écrit avec une majuscule par Drury, doit être compris comme la forme féminine (accordée avec Libellula) du latin Junius, non pas le quatrième mois du calendrier romain (qui ne comporte pas de majuscule) mais comme le nom d'une importante famille de la Rome antique, dont Lucius Junius Brutus, fondateur légendaire de la république romaine. Pour s'en convaincre, il suffit de découvritr les noms des espèces de libellules décrites dans le volume 2 de 1773 aux   Planches XLV à XLVII : Lucia Caia Marcia Domitia Titia Arria Fulvia Paulina, Lydia, Eponina, Portia, Sophronia, Lucretia, extraits de la liste des gens romaines.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/125981#page/210/mode/1up

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_consuls_romains_du_Haut-Empire

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.
 
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POITOU-CHARENTE NATURE

non décrit


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 DRAGONFLYPIX
http://www.dragonflypix.com/etymology.html
 
non décrit


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D'ANTONIO & VEGLIANTE.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

non décrit.

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H. FLIEDNER, 2009
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

"- junius bedeutet: Angehöriger des Clans der Iunii. Zu dieser römischen Familie gehörte Marcus Iunius Brutus, der berühmte Gründer der römischen Republik ebenso wie zwei der Mörder Cäsars. Doch keiner von ihnen hat für den Namen der Art Pate gestanden. Denn Drury hatte diese, getreu seiner Gewohnheit weibliche Namen aus der römischen Antike zu wählen, als Libellula junia beschrieben. Bei der Zuordnung der Art zu der neuen Gattung wurde der Name deren grammatischen Genus angepasst. Das macht man heute bei Eigennamen nicht mehr."

"- junius means: member of the Iunii-clan. To that Roman family belonged Marcus Iunius Brutus, the famous founder of the Roman republic as well as two of the assassins of Caesar. But none of them is involved in the origin of this denomination. For Drury, following his manner of giving female names from antiquity to Odonata, described this species as Libellula junia. The name was adapted in gender, when the species was transferred to the present genus. Today that would not happen to a proper name."

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VAN HIJUM, 2005.
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 non décrit

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LES NOMS VERNACULAIRES.
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I. LES NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS.
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L'espèce étant erratique d'origine américaine, et rarement décrite en France lorsque les tempêtes d'équinoxes  l'entrainent en Cornouailles anglaises (six individus  en septembre 1998 amené par les reste du cyclone Earl) ou sur nos côtes atlantiques (un individu mâle le 14 septembre 2003 à la Pointe Saint-Gildas au sud de Vannes), elle n'a pas reçue rapidement de nom vernaculaire, hormis au Canada par un auteur francophone.

1°) L'Anax junia Sélys, 1850.

En 1850, Sélys-Longchamps (Revue des Odonates page 328) lui donne comme nom vernaculaire le nom scientifique : Anax junia Drury, ou "Anax junia".  

2°) "L'Anax de Juin"  Provancher Léon, 1877. 

Petite faune Entomologique du Canada et particulièrement de la Province de Québec. Vol. II. Orthoptères, Névroptères et Hyménoptères. page 100 

https://www.biodiversitylibrary.org/page/26662773#page/148/mode/1up

https://books.google.fr/books?id=eKMoAAAAYAAJ&pg=PA99&dq=%22Anax+de+Juin%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjjmpe5-PbdAhVLFMAKHZR4BYgQ6wEIMjAB#v=onepage&q=%22Anax%20de%20Juin%22&f=false

L'abbé Léon Provancher, québécois auteur aussi d'une Flore canadienne, commet le contre-sens qu'il fallait éviter (et que rien ne vient particulièrement  justifier en terme de période d'apparition de l'Odonate) dans la traduction de Junius.

Le nom a néanmoins fait école, et se retrouve encore soit sur Wikipédia, soit dans le Guide des Libellules de Dijkstra  (Delachaux et Niestlé 2007).

 

3°) L'Anax américain, Grand et Boudot, 2007.

Daniel Grand, Jean-Pierre Boudot, Les libellules de France, Belgique et Luxembourg page 328.

Daniel Grand est l'auteur de l'article  Les Libellules et le réchauffement climatique, Rev. sci. Bourgogne-Nature - 9/10-2009, 124-133

http://www.bourgogne-nature.fr/fichiers/bn-9-10-124-133_1395657709.pdf

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4°) L'Anax cyclope. Dijkstra 2007.

K-D. B. Dijkstra  Guide des Libellules de France et d'Europe, Delachaux et Niestlé 2007,  pages 166-167.

Ce nom a été sans doute créé avant que Grand et Boudot n'ait publié leur "Anax américain", et a été suscité par "la marque caractéristique en forme d'œil sur le front" de l'espèce.

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II. LES NOMS VERNACULAIRES DANS D'AUTRES LANGUES.

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- Néerlandais : amerikaanse keizerlibel 

-catalan :  libèllula verda ou libèllula de juny

-espagnol : La libélula verde ou libélula de junio

- allemand : Die Amerikanische Königslibelle

- anglais : Common Green Darner
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SOURCES ET LIENS.
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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html
 
 
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OUTILS DE  ZOONYMIE.
— http://www.dragonflypix.com/etymology.html
 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 
— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/
— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
 
— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34
https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.
https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 
https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_
— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.
https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies
 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]
http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (Heinrich), (1998): Die Namengeber der europäischen Libellen. Ergänzungsheft zu Libellula - Supplement 1
— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf
— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521
— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.
https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
 
 — SITE Libellen - eine (kleine) Einführung . die Namensgebung

http://www.libelleninfo.de/07.html#buch

http://www.libelleninfo.de/071.html

SCHIEMENZ, H. (1953): Die Libellen unserer Heimat. Jena: Urania

WENDLER (A)., A. Martens, L. Müller & F. Suhling (1995): Die deutschen Namen der europäischen Libellenarten (Insecta: Odonata).Entomologische Zeitschrift 105(6): 97-112


 
EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

— DRURY (Dru), 1770 ,  Illustrations of natural history. Wherein are exhibited upwards of two hundred and forty figures of exotic insects, according to their different genera; very few of which have hitherto been figured by any author, being engraved and coloured from nature, with the greatest accuracy, and under the author's own inspection, on fifty copper-plates. With a particular description of each insect: interspersed with remarks and reflections on the nature and properties of many of them. To which is added, a translation into French. - pp. I-XXVII [= 1-27], [1], 1-130, index [1-2], Pl. I-L [= 1-50]. London. (White).

https://www.biodiversitylibrary.org/item/125982#page/243/mode/1up
 
—  DRURY (Dru), WESTWOOD, 1837, Illustrations of exotic entomology : containing upwards of six hundred and fifty figures and descriptions of foreign insects, interspersed with remarks and reflections on their nature and properties 

https://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/12137#/summary


https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— DELIRY (Cyrille) : Bibliothèque des Odonates
http://www.deliry.com/index.php?title=Biblioth%C3%A8que_Odonatologique
— DELIRY (Cyrille)  Monographie

http://www.deliry.com/index.php?title=Anax_junius
 

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
7 octobre 2018 7 07 /10 /octobre /2018 17:37

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La baie 1 est celle qui est située à gauche de la baie d'axe, dans l'abside. Vers 1500, les réseaux et meneaux des fenêtres de cette abside ont été modifiés, et ont reçu de nouveaux vitraux, grâce à la contribution de donateurs haut-placés : le grand amiral Louis Malet de Graville pour la baie d'axe consacrée à la Passion, Louis  Le Picart  pour la baie 2 consacrée à la Vie de saint Jean-Baptiste. C'est ce même donateur qui offrit la verrière de la Vie de Marie-Madeleine de la baie 1, mais celle-ci nous est parvenue incomplète, et les restaurateurs, "à une époque ancienne", ont complété la baie avec des éléments composites.

Ma description s'appuie  sur celle des auteurs de Les Vitraux de Haute-Normandie, Martine Callias Bey, Véronique Chaussé, Françoise Gatouillat et Michel Hérold, pages 44 et 120.

La baie mesure 6 m. de haut et 2,80 m. de large et comporte trois lancettes et un tympan à cinq ajours. Elle a été remaniée, principalement par Théodore Bernard en 1847-1848.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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Pour Callias Bey & al., cette baie rassemble autour de la Vie de Marie-Madeleine de la lancette centrale et des ajours latéraux du tympan dés éléments   soit plus anciens (les saintes Marie-Madeleine et Anne dans des niches de 1460-1480) soit qui lui sont contemporaines (les Pèlerins d'Emmaüs devant le Christ), avec, en outre le réemploi de deux chanoines donateurs du 3ème quart du XVe siècle. Ce qui me conduit à ce schéma : 

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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Je décrirai donc cette verrière en regroupant les panneaux homogènes :

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I. LES PANNEAUX PROVENANT D'UNE VIE DE MARIE-MADELEINE, PAR L'ATELIER ROUENNAIS DU "MAÎTRE DE LA VIE DE SAINT JEAN-BAPTISTE", OFFERTE VERS 1500-1510 PAR JEAN LE PICART DE RADEVAL. LANCETTE CENTRALE ET TYMPAN.

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1°) Le registre inférieur de la lancette centrale : Marie-Madeleine au Tombeau, et Jean Le Picart de Radeval en donateur.

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La sainte, identifiable par son pot d'aromates, se tient devant le tombeau du Christ. Dans le fond bleu se détachent, en jaune-vert par utilisation du jaune d'argent, le branches d'un arbre où se perche un oiseau (de proie ?). Un peu plus bas, de fines fabriques décrivent un pont défendu devant des remparts, un château (tour à poivrière) et une église : un travail d'identification semble possible.

L'amas de rochers du tombeau est peint à la sanguine brune. Au dessus, quelques arbustes.

L'œil est attiré par Marie-Madeleine, nimbée, tête couverte par son voile blanc (elle est en deuil) sur une robe pourpre et une chemise blanche, celles-ci seulement visibles aux poignets et au col. Le manteau qui recouvre le voile est garni d'un large galon or à frise grecque.

 La sainte est légèrement penchée en avant et ses mains sont croisées sur la poitrine : cela exprime-t-il sa rencontre avec des personnages qui auraient occupé un autre panneau ? Nous pensons aux deux anges de Jean 20:12.

 Le dimanche, Marie de Magdala se rendit au tombeau de bon matin, alors qu'il faisait encore sombre, et elle vit que la pierre avait été enlevée [de l’entrée] du tombeau. 2 Elle courut trouver Simon Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait et leur dit: «Ils ont enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où ils l’ont mis.» Jn 20:1

[...]

  Cependant, Marie se tenait dehors près du tombeau et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha pour regarder dans le tombeau, 12 et elle vit deux anges habillés de blanc assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre aux pieds. 13 Ils lui dirent: «Femme, pourquoi pleures-tu?» Elle leur répondit: «Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis.» Jn 20:11-13 

Ce texte est suivi immédiatement par celui du Noli me tangere Jn 20:14-17, illustré sur le tympan.

Le coté du tombeau est "sculpté" de quatre médaillons ovales à personnages : une femme nue (Ève), un homme barbu enveloppé dans un manteau (Jean-Baptiste ?), un homme en scapulaire, tunique courte et chausses, et un homme en robe longue et scapulaire (un clerc ?) .

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.
La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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Le visage de Marie-Madeleine est fait d'une pièce de verre englobant les épaules, si nous faisons abstraction d'un probable trait de refend et de son plomb de casse (ce trait se prolonge à droite). Il est rendu par des traits de pinceaux très fins, avec des sourcils sinueux, des paupières supérieures en amande, une demi-pupille, des paupières inférieures plus lourdes ombrées par hachures, un nez droit, une bouche entrouverte, et un petit menton rond.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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Le donateur, avec sa coupe de cheveux Louis XII, est représenté mains jointes, agenouillé sur un coussin bleu, et tourné vers la droite (où devait se trouver un panneau avec la sainte scène qu'il  contemple avec dévotion). Devant lui est un prie-dieu tendu d'une étoffe damassée et frangée d'or, avec son Livre d'Heures (lettrine en rubrique) et son heaume, ou plutôt son armet à visière articulée sur deux pivots latéraux.

Il porte, selon la tradition de cette iconographie,  son armure complète avec ses solerets munis d'éperons à molettes. Seuls les gantelets sont absents.

Cherchez l'erreur ! Il s'agit de l'épée, portée à tort au coté droit.

Le donateur porte sur cette armure un tabard qui permet de l'identifier car il porte ses armoiries. Cette tunique rouge à fleurs blanches et croissants jaunes a été mis en relation avec celles des Le Picart de Radeval, armoiries "parlantes" avec des piques : de gueules à trois fers de pique d'argent les pointes en haut, chargé d'un lambel de trois pièces. Les croissants ne sont donc pas considérés dans cette identification.

Bien que le titre de seigneur de Bourg-Achard soit porté par Louis Le Picart, les auteurs de Vitraux de Haute-Normandie propose de reconnaître ici Jean Le Picart, son frère (mais ces auteurs font de Louis, à tort, son père). Ces auteurs ajoutent, à mon sens, une seconde erreur, en basant ce choix sur le fait que le donateur est figuré comme "un très jeune homme" : c'est ignorer la convention qui veut que les donateurs, comme sur les gisants, soient figurés à un âge idéal (et en armure de chevalier bien-entendu toute aussi emblématique plus que réelle).

Le titre de seigneur de Bourg-Achard, après avoir été tenu par Guillaume IIIe de Courcy, avait été celui de Guillaume Le Picart, sieur d'Estelan  né ~1430, mort après le 16/04/1484,  seigneur d’E(s)telan (76), de Radeval (27), de Bourg-Achard (27), de Menillet, de Chailly, Longjumeau et Villiers, notaire et secrétaire du Roi (1462) Procureur général à la cour des Aides (1463) puis des Finances en Normandie (avant 1483), Capitaine d’Abbeville (1477), Grand-Bailli, Capitaine et Gouverneur de Rouen,  commis au gouvernement de toute l'artillerie en 1479, premier maître d’hôtel, Chambellan et conseiller du roi Louis XI,  époux de Jeanne de La Garde (née ~1440 + 13/05/1493 et fille de Jacques de La Garde et de Gillette Boudrac ; petite-fille de Bureau Boudrac et de Eude de Vitry). C'est de son temps que la confrérie de charité de Saint-Lô de Bourg-Achard fut fondée. Son épouse était enterrée aux Cordeliers de Rouen.

Guillaume Le Picart eut trois fils, Louis seigneur d’Estelan et de Bourg-Achard puis Jean sieur de Radeval et enfin François Picard, archidiacre du Grand-Caux.

Louis Le Picart , mort après le 21/02/1497, était  seigneur d’Estelan et de Bourg-Achard, Mesnil-Hatte, Boisnormand, . Il épousa le 17 juillet 1492 Charlotte Luillier dame de Quillebeuf  dont les armoiries étaient «d’azur, à une fasce d’or accompagnée en chef de trois croissants d’argent». Ce sont ces croissants qui figurent en chef sur le tabard du donateur. 

Voir :

http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Le-Picart.pdf

http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Luillier.pdf

Je propose donc d'identifier ce donateur avec Louis Le Picart , ou avec un de ses enfants pour expliquer les armoiries. La pose du vitrail pourrait être en relation avec l'édification du mausolée de ce seigneur dans l'église. Que sait-on de lui ?

 

"En l486, Louis Picard, sieur de Bourg-Achard, chambellan du roi Louis XII, bailli de Troyes, ou de Tournay, selon d'autres, était défaillant à la montre de Rouen. "

 

"En 1497, Louis Picard menaçait de brûler le bateau que les religieux de Jumiéges avaient dans le petit port de Courval : la mème année il fut choisi pour représenter la noblesse de Rouen aux Etats de Normandie. Par son mariage avec Charlotte Lhuillier, il devint seigneur de Quittebeuf et de Bosnormand ; il mourut en 1500 et fut placé sous un mausolée en pierre dans l'église de Bourg-Achard. Sa femme fut inhumée à ses côtés en l536. Quatre filles étaient nées de leur mariage, et dans les partages de leurs successions, la seigneurie de Bourg-Achard resta à Isabeau Picard ,femme de François Pompadour, vicomte de Comborn, baron de Treignac.

" François de Pompadour mourut en 1534. et l'une de ses filles, nommée Madeleine, porta la seigneurie de Bourg-Achard à Tannegui le Veneur, comte de Tillières, seigneur de Carrouges, qu'elle épousa en l550. "

L'une des filles, Jeanne le Picart, épousa Jacques Lechevallier, seigneur des Prunes, controleur des fiances, mort en 1565.

 

— Charpillon, ‎Anatole Caresme - 1868 Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l ..., Volume 1

https://books.google.fr/books?pg=PA496&dq=%22Jean+le+picard+de+radeval&id=MCVDAAAAcAAJ&hl=fr&output=text

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Il est très intéressant de découvrir que c'est Louis Le Picart, (ami et chambellan du Roi Louis XII, qu’il accompagnera en Italie ) et Charlotte Lhuillier qui firent édifier le château d'Etelan, en Seine-Maritime, situé à Saint-Maurice-d'Etelan, à 30 km au nord-ouest de Bourg-Achard:

"Le château d’Ételan, construit à partir de 1494 et terminé en 1514, est composé de deux corps de logis à appareillage de pierres et briques alternées, reliés entre eux par une galerie d’escalier en pierre, qui le fait également considérer comme un château Renaissance.". "De style gothique flamboyant, l’édifice est contemporain du Palais de Justice et de l'hôtel de Bourgtheroulde de Rouen, ainsi que du vieux château de Clères."

Ce château est remarquable par sa chapelle dédiée à Sainte Madeleine : on trouve des représentations de la sainte dans les vitraux en baie 3 (vers 1500), et en sculpture sous la forme d'un Noli me tangere ; le donateur y est représenté dans les vitraux (baie 3) revêtu du tabard à trois piques.

La chapelle : le joyau du château d’Ételan

"Partie intégrante du bâtiment principal, la chapelle du château, dédiée à sainte Madeleine, en est le joyau. L'abbé Cochet la comparait à celle du château de Blois ou d’Amboise. En effet, c’est un lieu unique où sont réunis des vitraux, des fresques et des statues polychromes de ce qui fut la première Renaissance normande et dont les initiateurs furent les célèbres cardinaux d’Amboise." (Wikipédia)

Des vitraux du XVème siècle

"La chapelle, classée Monument Historique en 1980, est remarquable à plus d’un titre, qu’il s’agisse de ses vitraux (du XV°siècle) que la famille Boudier eut la bonne surprise de découvrir dans des cartons de la cave car ils avaient été démontés au moment de la dernière guerre. Ils furent remontés en 1975 par le maître verrier Patrick Forfait

Des fresques et des statues exceptionnelles

"En 1976 la chapelle, qui n’était donc plus «ouverte à tous vents » bénéficia aussi de la canicule exceptionnelle car ses murs enfin secs laissèrent apparaître des fresques dont on ignorait complètement l’existence, derrière l’autel (qui est double car celui en bois en dissimule un précédent, en pierre). Des spécialistes vinrent les nettoyer, restaurer, dater.
Aux angles, de grandes statues polychromes attirent également l’œil. Celle de droite représente Marie allaitant Jésus. 
Sur la gauche, Jésus est avec Marie-Madeleine, au jardin des oliviers. Elle a hésité à le reconnaître, à cause de la pelle (qui n’est pas celle d’origine), lui faisant supposer, un court instant, qu’il s’agissait d’un jardinier (ou d’un fossoyeur ?)"

http://www.chateau-etelan.fr/fr/decouvrir/chapelle/

Les vitraux de la chapelle Sainte Madeleine du château d'Ételan sont décrits aux pages 418-419 des Vitraux de Haute-Normandie comme relevant du style du verrier rouennais Guillaume Barbe, surtout connu à la cathédrale de Rouen. Certains de ces modèles sont reconnaissables, comme  une gravure de Saint Sébastien par Martin Schongauer vers 1490 et de saint Christophe par le maître MZ actif vers 1500.

C'est dire si l'abandon de l'hypothèse de Jean Le Picart comme donateur au profit de celle de Louis Le Picart offre des perspectives fructueuses. Et c'est dire combien l'importance de l'association du donateur avec Marie-Madeleine se trouve soulignée.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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Registre supérieur : Le repas chez Simon.

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Rappel (d'après Wikipédia) : Le Repas chez Simon est un épisode de la vie du Christ rapporté par les quatre Évangiles (Matthieu (Mt 26,6-13), Marc (Mc 14,3-9), Luc (Lc 7,36-50) et Jean (Jn 12,1-8)),  La tradition a très tôt confondu en la personne de Madeleine trois femmes de l'Évangile : la pécheresse anonyme de Luc dans le repas chez Simon le Pharisien ; Marie de Béthanie, sœur de Marthe et Lazare chez Simon le lépreux ; Marie de Magdala (Marie-Madeleine), convertie par Jésus, présente au pied de la croix, à la mise au Tombeau et première personne à rencontrer le Christ ressuscité. Grégoire Ier, au vie siècle, considéra que Marie de Magdala ne faisait qu'une avec Marie de Béthanie et avec la pécheresse qui oint le Christ de parfum chez Luc. Cette interprétation n'est pas canonique, même si la tradition populaire l'a fortement propagée.

Alors que les textes de Marc 14:3-9 et Matthieu 26:6-13 mentionnent que Marie de Bethanie verse le parfum sur la tête de Jésus, c'est dans ceux de Luc et de Jean que "la femme pécheresse" verse le nard précieux sur les pieds du Christ avant de les essuyer de ses cheveux :

 

« Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien, et se mit à table. Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu’il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre plein de parfum, et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait ; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum. Le pharisien qui l’avait invité, voyant cela, dit en lui-même : "Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c’est une pécheresse." Jésus prit la parole, et lui dit: Simon, j'ai quelque chose à te dire. -Maître, parle, répondit-il. -Un créancier avait deux débiteurs: l'un devait cinq cents deniers, et l'autre cinquante.Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel l'aimera le plus?Simon répondit: Celui, je pense, auquel il a le plus remis. Jésus lui dit: Tu as bien jugé. 

Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon: Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux.Tu ne m'as point donné de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a point cessé de me baiser les pieds.Tu n'as point versé d'huile sur ma tête; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds.C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés: car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu.Et il dit à la femme: Tes péchés sont pardonnés.Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes: Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés?

» ((Lc 7,36-50))

 

« Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Là, on lui fit un souper ; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui. Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit : "Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ?" Il disait cela, non qu’il se mît en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. Mais Jésus dit : "Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m’avez pas toujours." » (Jn 12,1-8)

L'artiste a manifestement suivit le texte de Luc, "Elle pleurait ; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa,", car le vase de parfum n'est pas représenté. L'accent est mis sur la repentance de la pécheresse et sur ses pleurs, puisque les yeux sont placés juste au dessus du pied.  

La scène comporte six personnages : deux valets debout servant les plats, Jésus bénissant au centre, Simon de profil désigné par une inscription SIMON sur le galon de la manche, et un homme à gauche en costume orientalisant qui le désigne, selon les codes iconographiques alors en usage, comme Juif, et comme Pharisien. 

Tout, dans la peinture de la dévoyée, cherche à souligner sa richesse et son élégance, par la citation de signes somptuaires alors réservés à la plus haute noblesse : la chaîne et la ceinture en maillons d'or (d'une valeur inouïe), l'étoffe damassée d'or à motifs de rinceaux et bordure à quatre-feuilles, l' orfroi de broderie d'or et de pierreries, les deux bracelets en or,, l'un plat, l'autre étant un simple jonc, et surtout la coiffure. Il s'agit, sur un bonnet de dentelle, d'un chaperon d'étoffe entièrement brodée d'or,  serré par un linge blanc laissant échappé un rang de perle fixé à un diamant frontal serti d'or, et enfin une résille noir et or sur un postiche, tout cela ne disciplinant que provisoirement un flot de  longs cheveux  blonds retombant sur les épaules, privilège des jeunes filles ... ou des dépravées. Et le petit chien blanc participe à cette description, puisqu'il s'agit d'un chien de cour, un "chien de chambre" dont la blancheur évoque la virginité et la petite taille son rôle d'accessoire ludique ou érotique non sans rapport avec le fameux Petit-Crû de Tristan et Iseult.

http://www.lavieb-aile.com/article-tristan-le-chien-petit-cru-ses-couleurs-feeriques-et-son-grelot-merveilleux-123431524.html

Voir : Anaïs Perrin, Le chien dans les portraits de la Renaissance, 2006

http://anais.perrin.free.fr/DEA-2006.pdf

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NB : la tête de Marie-Madeleine est restaurée.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.
La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.
La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.
La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.
La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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Le visage de Marie-Madeleine (restauré) offre les mêmes traits stylistiques que celui de Madeleine au tombeau déjà décrit.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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On peut le comparer avec un détail d'une Déposition du château d'Ételan. (notez les lettres inscrites sur le galon du voile).

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Chapelle Sainte-Madeleine du château d'Ételan, baie 0 (détail), Déposition, vers 1500.

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LES AJOURS LATÉRAUX DU TYMPAN.

a) Préalable : les autres ajours .

Notez dans les écoinçons les piques des armoiries de Louis Le Picart.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

Le tympan culmine avec un ajour du XIXe siècle du buste du Christ montrant ses plaies ; une inscription y est placée en réemploi. On y lit (j'ai replacé les N abrégés) SUPER QUEM VIDERIS SPIRITUM DESCENDENTEM  ET MANENTEM, HIC EST QUI BAPTIZAT IN SPIRITU  SANCTO.

Ce texte est intéressant car il s'agit d'une citation de l'évangile de Jean Jn 1:33 : "Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est lui qui baptise du Saint-Esprit."

 

 Que fait-elle là ? On remarquera que la scène qui suit celle du Noli me tangere est la descente de l'Esprit-Saint sur les apôtres en Jn 20:22.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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Le Noli me tangere.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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Marie-Madeleine et son exclamation : "Rabouni !".

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Marie-Madeleine, au visage voilé et recouvert du manteau blanc à galon d'or comme dans le registre inférieur, est représentée de profil, les mains légèrement écartées par la surprise et tendue vers Jésus. Ses paroles sont inscrites sur le phylactère qui s'échappe de ses lèvres : RABONY QUI EST MAGISTER. Ce sont les paroles exactes de l'évangile de Jean : 

 

 


Haec cum dixisset, conversa est retrorsum, et vidit Jesum stantem: et non sciebat quia Jesus est. Dicit ei Jesus: Mulier, quid ploras? quem quaeris? Illa existimans quia hortulanus esset, dicit ei: Domine, si tu sustulisti eum, dicito mihi ubi posuisti eum, et ego eum tollam. Dicit ei Jesus: Maria. Conversa illa, dicit ei: Rabboni (quod dicitur Magister).

 

En disant cela, elle se retourna et vit Jésus debout, mais elle ne savait pas que c'était lui.  Jésus lui dit: «Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu?» Pensant que c'était le jardinier, elle lui dit: «Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre.»  Jésus lui dit: «Marie!» Elle se retourna et lui dit en hébreu: «Rabbouni!», c'est-à-dire maître.  

Dans l'arrière plan, des tours, des rochers, des arbres dénudés autour desquels tournoient des oiseaux noirs renvoient à Jérusalem et au Golgotha, tandis qu'une palissade place la scène dans le jardin où se trouvait le tombeau. Le plessis passe devant et derrière la sainte, créant un rappel avec le thème du jardin clos, ou hortus conclusus, et du locus amoenus, lieu idéal et printanier où la nature renaît (renaissance / résurrection) qui explique la présence de deux perdrix dans la verdure.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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Jésus ressuscité et sa réponse : Noli me tangere .

Il est représenté devant la même palissade en parfaite continuité avec l'ajour de gauche.

Barbu, auréolé du nimbe crucifère, vêtu du manteau rouge de la Résurrection et tenant l'étendard et la croix de sa victoire sur la mort, il regarde Marie-Madeleine vers laquelle il tend la main. Le phylactère porte sa réponse : NOLI ME TANGERE, NE ME TOUCHES PAS.

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 Dicit ei Jesus: Noli me tangere, nondum enim ascendi ad Patrem meum: vade autem ad fratres meos, et dic eis: Ascendo ad Patrem meum, et Patrem vestrum, Deum meum, et Deum vestrum.

Jésus lui dit: «Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.»  Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur et qu'il lui avait dit cela." Jn 20:17.

Vous remarquerez les animaux peints sur l'herbe : un couple de lapins, un volatile, un [chien] avec collier.

Je note que le retable de Schongauer date de 1480, vingt ou trente ans avant la datation estimée de ce vitrail. :

http://www.lavieb-aile.com/2016/07/ne-me-touche-pas-martin-schongauer-et-les-petits-oiseaux.html

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Je note surtout que la même scène est sculptée pour la chapelle du château d'Ételan de Louis Le Picart avec la même inscription MARIA RABONI  NOLI ME TANGERE avec la même posture des personnages; et on peut se demander si la pelle du XXIe siècle n'est pas venue remplacer la hampe de l'étendard.

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Chapelle du château d'Ételan, droits réservés.

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Note :

Un triptyque de Jean Poyer représentant trois scènes de la vie de Marie Madeleine commandé par Jean IV de Chalon-Arlay, peut-être achevé par un suiveur, vers 1500-1502 à Tours, ou 1515 à Paris, est conservé en l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Censeau (Jura) :

  • La Prédication du Christ, .

  • Le Repas chez Simon le Pharisien,

  • Noli me tangere , 1500-1502 ou 1515.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.
La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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II. LES PANNEAUX LATÉRAUX DU REGISTRE SUPÉRIEUR (1500-1510, même atelier) : LE CHRIST RESSUSCITÉ ROMPANT LE PAIN DEVANT LES TÉMOINS D'EMMAÜS.

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Les paysages avec fabriques des têtes de lancette appartiennent à la verrière d'origine, celle de Marie-Madeleine.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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1°) Les pèlerins d'Emmaüs.

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Le premier porte le bourdon, le chapeau à coquilles et bourdonnets (petits bâtons en forme de bourdon) et azabache ( image avec la lettre A), le baudrier, la pèlerine avec le chaperon rouge rabattu (le cordon jaune du chapeau est gravé sur le verre rouge), et une robe de bure grise serrée par une cordelière. Quelques éléments témoignent d'une restauration (pied droit, bas de robe ..)

Le second pose la main sur son compagnon, il tient un bourdon, et est vêtu d'un manteau rouge et d'un chaperon bleu . Le pied droit ressemble au soleret d'une armure (réemploi ?). Son buste relève d'une restauration.

 

 

 "Le même jour, deux de ces disciples se rendaient à un village nommé Emmaüs, à une douzaine de kilomètres de Jérusalem.  Ils s’entretenaient de tous ces événements.  Pendant qu’ils échangeaient ainsi leurs propos et leurs réflexions, Jésus lui-même s’approcha d’eux et les accompagna.  Mais leurs yeux étaient incapables de le reconnaître. Il leur dit: De quoi discutez-vous en marchant? Ils s’arrêtèrent, l’air attristé. L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul parmi ceux qui séjournent à Jérusalem qui ne sache pas ce qui s’y est passé ces jours-ci?" Luc 24:13-18

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Le phylactère accroché au bourdon du premier pèlerin porte les mots MANE NOBISCUM, extrait du texte de la Vulgate pour l'évangile de Luc 24:29 : 

"Entre-temps, ils arrivèrent près du village où ils se rendaient. Jésus sembla vouloir continuer sa route.  Mais ils le retinrent avec une vive insistance en disant: Reste donc avec nous; tu vois: le jour baisse et le soir approche. Luc 24:29

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.
La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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2° Le Christ rompant le pain.

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Le Christ, au nimbe crucifère, barbu, vêtu de manteau rouge du Ressuscité, la plaie du flanc droit sanguinolente, tenant sous le bras la hampe de la croix fleuronné de l'étendard de sa victoire sur la Mort, rompt une miche de pain devant les pèlerins. 

 

 

 "Alors il entra dans la maison pour rester avec eux. Il se mit à table avec eux, prit le pain et, après avoir prononcé la prière de bénédiction, il le partagea et le leur donna.  Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent … mais, déjà, il avait disparu.  Et ils se dirent l’un à l’autre: N’avons-nous pas senti comme un feu dans notre cœur pendant qu’il nous parlait en chemin et qu’il nous expliquait les Écritures?

Ils se levèrent sur l’heure et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent les Onze réunis avec leurs compagnons.

Tous les accueillirent par ces paroles: Le Seigneur est réellement ressuscité, il s’est montré à Simon.

Alors les deux disciples racontèrent à leur tour ce qui leur était arrivé en chemin et comment ils avaient reconnu Jésus au moment où il avait partagé le pain." Luc 24:28-35

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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Des lettres majuscules aux fûts perlés avec quelques onciales sont inscrites sur le galon du manteau. Elles se suivent sans signification apparente, hormis peut-être la séquence RENAVLT, "Renault". La lettre N revient fréquemment.

TNO / FIA

RENTA

GII.IALDUSGEV?3 VVV

RENAVLTGVE / MEN / TNT / N /

MORIGA -E NOTA / A.

Ces lettres sont comparables à celles des vitraux de la chapelle du château d'Ételan.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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3°) Les chanoines donateurs.

Réemploi de fragments datant du milieu ou troisième quart du XVe siècle.

Ces clercs (ils sont tonsurés) portent l'aumusse, une chaude fourrure pliée sur le bras gauche par les chanoines lorsqu'ils chantent l'office. 

L'église Saint-Lô était initialement un prieuré de chanoines de Saint-Augustin, et les stalles dans lesquelles ils s'installaient sont encore visibles.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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IV. LES PANNEAUX LATÉRAUX DU REGISTRE INFÉRIEUR : SAINTE MARIE-MADELEINE ET SAINTE ANNE ÉDUCATRICE, VERS 1460-1480.

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Ces panneaux proviennent d'une autre baie ("peut-être de l'ancienne nef" Callias Bey & al.). Les encadrements architecturaux et les damas sont modernes, ainsi que le buste de sainte Anne.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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1°) Sainte Marie-Madeleine.

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Elle est facilement identifiable à son flacon de parfum ou d'aromates, à la richesse de ses vêtements  et à ses cheveux longs et dénoués.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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2°) Sainte Anne éducatrice.

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La baie 1 de 1460-1480 et  de 1500-1510 (Marie-Madeleine) de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard.

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L'ATTRIBUTION AU "MAÎTRE DE LA VIE DE SAINT JEAN-BAPTISTE".

Cette attribution est posée par les auteurs de Vitraux de Haute-Normandie pour la partie principale (celle de Marie-Madeleine) de cette baie 1, et également pour les deux panneaux de la Rencontre des Pèlerins d'Emmaüs. Ainsi que, dans l'église de Bourg-Achard, pour la baie 2, celle de la Vie de Saint-Jean Baptiste. 

Tout serait simple si ce nom de convention, créé par Jean Lafond en 1958, n'avait pas donné lieu à une multitude de publications, soit récemment pour en percer l'anonymat (Cardin Jouyse ? pour Caroline Blondeau), soit pour le définir comme un atelier rouennais utilisant des cartons exécutés d'après le peintre et artiste multicartes Jean d'Ypres (mort en 1508), alias Maître des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne, Maître de la Chasse à la licorne, Maître de la Dame à la Licorne, Maître de la rose occidentale de la Sainte-Chapelle, etc.

Cette profusion de publications me trouble d'autant plus que Caroline Blondeau, dont la thèse a porté sur l'atelier rouennais des Barbe et qui confirme l'attribution des vitraux de la chapelle du château d'Ételan à Jean Barbe, (page 186) reprend à son compte (p. 211) la notion des auteurs de Vitraux de Haute-Normandie selon laquelle le commanditaire des baies 1 et 2 de Bourg-Achard est Jean Le Picart de Radeval, et que ce dernier serait le fils de Louis Le Picart, seigneur de Bourg-Achard. : "lorsque le fils de Louis Picart, Jean, décide d'offrir des vitraux à l'église Saint-Lô de Bourg-Achard, il ne choisit pas l'artiste à qui son père s'est adressé quelques années plus tôt à Ételan, Jean Barbe, mais bien cet atelier reprenant ostensiblement un style alors en vogue à Paris, sans doute plus apprécié en cette première décennie du XVe siècle.

Voici néanmoins ce que j'ai copié dans Vitraux de Haute-Normandie : 

Le Maître de la Vie de saint Jean-Baptiste.

"Jean Lafond a créé ce nom de convention pour regroupé les œuvres d'un ou plusieurs ateliers : "Peut-être venu de Paris, il a travaillé chez nous [en Normandie] pour les mêmes églises que le grand peintre verrier Arnoult de Nimègue." Ce nom lui vient des très belles suites de l'histoire de Jean-Baptiste encore visibles à Saint-Romain de Rouen [baies 110 et 112], à Bourg-Achard [baie 2 et baie 1] et à Conches [baie 20 ]. Mais Jean Lafond dit aussi retrouver les mêmes caractères stylistiques "chez un autre peintre verrier, l'auteur d'une Vie de la Vierge, répétée à Saint-Godard de Rouen, à Saint-Etienne-du-Mont, et dans la chapelle de la Vierge à Saint-Jean d'Elbeuf" et les relie aux bois gravés des plus belles productions de l'imprimerie parisienne autour de 1500. Cette piste de recherche s'est avérée être la bonne, puisqu'il est aujourd'hui possible de nommer, — grâce aux travaux de Geneviève Souchal ("Un grand peintre français de la fin du XVe siècle : le Maître de la Chasse à la Licorne", Revue de l'Art n°22, 1973, p. 22-86) et surtout de Nicole Reynaud (1993, Les manuscrits à peinture en France 1440-1520), enrichis récemment par Catherine Grodecki (1996,  Le « Maître Nicolas d'Amiens » et la mise au tombeau de Malesherbes. À propos d'un document inédit , Bulletin Monumental  Année 1996  154-4  pp. 329-342), — les acteurs principaux d'un véritable courant artistique qui s'est développé dans la capitale du royaume  au cours des dernières décennies du XVe siècle. Il s'agit du Maître de Coëtivy, Colin d'Amiens, et du Maître des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne, Jean d'Ypres (mort en 1508), fils du précédent.  Leur activité très polyvalente concerna aussi largement le vitrail. Nicole Renaud a attribué au Maître de Coëtivy les projets du vitrail de la baie d'axe de saint-Séverin (1985, Les vitraux du chœur de Saint-Séverin, Bulletin monumental t.143-1 p. 25-40), la célèbre rose ouest de la Sainte Chapelle, le panneau conservé du  décor vitré de la chapelle de l'hôtel de Cluny (F. Perrot, 1970, Revue de l'Art n°10, p. 66-72) et de nombreuses verrières des environs de Paris indiquent que lui-même, puis son fils et d'autres peintres partageant le même répertoire formel  (c'est ce que montre l'étude des verrières de la nef de l'église Saint-Merry à Paris par F. Gatouillat 1997) , fournirent quantité de modèles  et vraisemblablement de grands patrons à plusieurs ateliers de peintres verriers."

"Plusieurs articles de l'ouvrage Vitraux parisiens de la Renaissance, Paris, 1993, prennent en compte l'ensemble de cette production. Cf. Gatouillat (F.), Lautier (C.), "La première Renaissance (1500-1520)" p. 52-61 et Hérold (M.): "Le Maître de la Vie de saint Jean-Baptiste : un nom de convention" p. 62-81.

"Depuis, deux articles ont été consacrés au sujet par M. Hérold : "A propos du Maître de la Vie de saint Jean-Baptiste" : recherche sur l'usage du patron à grandeur au début du XVIe siècle, Vitrail et arts graphiques (XVe et XVIe siècles), Cahier de l'Ecole du Patrimoine, n°4 1998 p. 48-60, et "La production normande du "Maître de saint Jean-Baptiste. Nouvelles recherches sur l'usage des documents graphiques dans l'atelier du peintre-verrier à la fin du Moyen-Âge", Pierre, lumière couleur, Paris 1999, p. 469-485.

"De nombreux exemples déjà repérés par Jean Lafond et d'autres identifiés depuis illustrent le succès des productions verrières parisiennes, exportées largement. Mais la Normandie possède le nombre le plus considérable de verrières où l'on perçoit le langage inventé à Paris. [...].

"Les célèbres suites de la vie de saint Jean-Baptiste de Saint-Romain de Rouen, de Conches ou de Bourg-Achard n'ont malheureusement pas — ou plus — d'équivalents parisiens. [...] .

L'auteur des vies de la Vierge de Saint-Godard et d'Elbeuf, à qui l'on peut attribuer aussi la verrière de la vie de saint Jean-Baptiste de Bourg-Achard, fit au même moment et pour ce même édifice une remarquable verrière consacrée à sainte Marie-Madeleine, qui cette fois ne doit rien ou presque à Paris. On le croirait volontiers installé à Rouen, mettant en œuvre dans son atelier des grands patrons venus de Paris aussi bien que d'autres venus d'ailleurs, ou les siens propres. C'est à lui seul que revient le nom autrefois générique de maître de la vie de saint Jean-Baptiste." (Callias Bey & al. 2001).

 Ces propos incitent à distinguer trois sortes d' artistes : les peintres, les cartonniers, et les verriers (qui peuvent se confondre en un seul) : voici ce qu'écrit Nicole Reynaud en 1985 dans Les vitraux du chœur de Saint-Séverin :

 

"Rappelons le processus d'exécution d'un vitrail.

Pour faire un vitrail, l'artiste commence par établir une esquisse en couleurs qu'on appelait autrefois « patron au petit pied », c'est-à-dire d'une échelle très réduite.

Puis il en tire le carton, qui sera le vrai « patron » de son ouvrage, en grandeur d'exécution, où tout doit être soigneusement tracé, depuis la division de la fenêtre par les meneaux et par les barres de fer qui constituent l'armature jusqu'au moindre détail des figures et des ornements, en passant par le réseau des plombs. Le carton guidera en effet le travail à toutes ses étapes, aussi doit-il être aussi « poussé» que l'œuvre définitive » .

En résumé trois opérations successives, dont le détail nous est précisé par les contrats du temps.

1) Il est d'abord fait un « pourtraict », c'est-à-dire un dessin, ou « petit patron », terme plus rarement employé, dessiné à la plume et lavé de bistre ou légèrement rehaussé de couleurs. Ce dessin d'ensemble, en petit format, permettant de juger de la composition, est soumis à l'agrément du donateur du vitrail, ou de la fabrique.

2) Le « pourtraict » accepté — et parfois joint au contrat — servira de modèle pour l'exécution du « patron », ou grand patron, détaillé, ce que nous appelons aujourd'hui le carton. Celui-ci sera à son tour soumis à l'accord du commettant qui, jugeant cette fois sur modèle à grandeur réelle, pourra spécifier les ultimes modifications voulues.

3) Le patron définitivement approuvé sera scrupuleusement traduit en verre par le verrier .

L'avènement au XVe siècle du carton transportable, c'est-à-dire du patron dessiné sur papier ou sur toile et non plus directement sur la table enduite de craie qui servait aux verriers dans leur atelier, permet désormais le libre choix du cartonnier, et les cartons sont « souvent demandés à des peintres étrangers au métier » .

En effet qui est l'auteur du patron? Deux contrats du début du XVIe siècle, cités par Lafond, sont révélateurs : concernant deux verrières voisines de l'église Saint-Germain l'Auxerrois, à Paris, commandés au même artiste verrier presque à la même date, ils stipulent l'un que le vitrail sera exécuté sur « pourtraict » et « patrons » fournis par le verrier lui-même, Jean Chastellain, l'autre d'après les « pourtraicts et patrons faicts de la main de maistre Noël Bellemare, maistre painctre à Paris ». Comme les deux vitraux, par chance toujours conservés, se révèlent tout à fait dissemblables et que leur communauté d'origine serait passée inaperçue sans la découverte des deux contrats, on est à même de juger de l'importance du patron dans le résultat. Quand le modèle est demandé à un peintre, celui-ci fournit bien évidemment le « pourtraict » mais souvent aussi le patron à grandeur, comme c'est le cas cité plus haut de Noël Bellemare. Si la chambre du conseil d'Arras paie en 1534 au célèbre peintre Jean Bellegambe de Douai « deux patrons de verières », et en même temps à un charretier le transport des dits patrons de Douai à Arras, c'est bien qu'il s'agissait de modèles de grand format (papiers ou toile montée sur chassis?) et non seulement de feuillets de dessins ; les verrières seront exécutées à Arras par un verrier local.

Aussi dans certains cas, grâce au rôle intermédiaire joué par le grand patron, doit-on et peut-on retrouver dans le vitrail les traits caractéristiques de la manière du peintre : surtout son écriture et ses habitudes de dessin, son système de drapés, son répertoire de détails, ses couleurs, voire son modelé, le tout naturellement retranscrit par une main étrangère mais respecté et demeuré discernable. La place des peintres dans la création artistique du XVe siècle était singulièrement plus vaste que nous ne l'imaginons aujourd'hui au vu des rares tableaux conservés, et dépasse les limites de la peinture proprement dite. Leur intervention dans le domaine du vitrail est d'une particulière importance, car c'est là que se manifestait leur talent pour la peinture monumentale, trop oublié : ce sont les vitraux, comme les tapisseries, qui offrent aux artistes français du XVe siècle le format et le registre d'expression correspondant à ceux de la fresque et du grand décor mural en Italie."

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SOURCES ET LIENS.

 

https://124revue.hypotheses.org/journees-doctorales/journee-doctorale-2014/histoire-de-lart/nicolas-oget

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_d%27Anne_de_Bretagne

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_de_Co%C3%ABtivy

— BLANQUART (Abbé F. ), 1927, "Etat des tombeaux des Picart de Radeval en l'église Notre-Dame d'Andely, d'après une enquête de 1646, publiée avec introduction et notes par l'abbé F. BLANQUART ". Mélanges : documents /  Société de l'histoire de Normandie. Pages 7-44

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5728913f/f11.image.texteImage

 

— BLONDEAU (Caroline),2012, THESE « Recherches sur le milieu des peintres verriers à Rouen à la fin du Moyen Âge : l’atelier des Barbe »

— BLONDEAU (Caroline), 2014, Le vitrail à Rouen 1450-1530, "l'escu de voirre". Presses Universitaires de Rennes.

—GATOUILLAT (Françoise),   LEPROUX, G.-M., PILLET, E  1997, "L'église Saint-Merry de Paris : un monument daté par ses vitraux," Cahiers de la Rotonde, n°19 p. 47-64)

—GATOUILLAT (Françoise) , Michel Hérold, Véronique David.  Des vitraux par milliers… Bilan d’un inventaire : le recensement des vitraux anciens de la France http://www4.culture.fr/patrimoines/patrimoine_monumental_et_archeologique/insitu/pdf/vitrail-962.pdf

GRODECKI (Catherine), 1996,  Le « Maître Nicolas d'Amiens » et la mise au tombeau de Malesherbes. À propos d'un document inédit , Bulletin Monumental  Année 1996  154-4  pp. 329-342

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1996_num_154_4_4615

 

— HÉROLD (Michel), Le maître de la Vie de saint Jean-Baptiste, un nom de convention, in Vitraux parisiens de la Renaissance..., Paris, l993, pages 62-81.

— HÉROLD (Michel), 1999, « A propos du " maître de la vie de saint Jean-Baptiste " recherches sur l'usage des patrons à grandeur au début du XVI siècle », Vitrail et arts graphiques, (Cahiers de l'Fcole nationale du Patrimoine, 1999, n" 4), p. 169-183,

— HÉROLD (Michel), 1999,  « Dans les coulisses de l'atelier : modèles et patrons à grandeur », ibid., p. 172-177.

 HEROLD, (Michel) 1998. A propos du « Maître de la vie de saint Jean-Baptiste » : recherches sur l’usage du patron à grandeur au début du xvie siècle. Vitrail et arts graphiques (XVe-XVIe s.), Cahiers de l’Ecole du patrimoine,n°4, 1998,p. 48-60 ;

HEROLD, (Michel), 1999 La production normande du Maître de la vie de saint Jean-Baptiste. Nouvelles recherches sur l'usage des documents graphiques dans l'atelier du peintre-verrier à la fin du Moyen Age. Pierre, lumière, couleur. Etudes d’histoire de l’art du Moyen Age en l’honneur d’Anne Prache , F. Joubert et D. Sandron éd. Paris : Presses universitaires de la Sorbonne, 1999, p. 469-485.

— HEROLD, (Michel), 1998, Aux sources de « l'invention » : Gaultier de Campes, peintre à Paris au début du XVIe siècle. Revue de l’Art, n° 120, 1998-2, p. 49-57 https://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1998_num_120_1_348386

— LAFOND, Jean, 1958,  Le Vitrail français, Paris : Éditions des Deux Mondes, 1958.

— LAFOND, Jean, 1972-1974, Le château de Highcliffe, sculptures des Andelys et de Jumièges, vitraux de Rouen et de Saint-Denis. In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1972, 1974. pp. 98-104; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1974.8141 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1974_num_1972_1_8141

 

 

— LAUTIER (Claudine),1999,  Vitrail et arts graphiques, XVe-XVIe siècles, Actes de la table ronde organisée par l'École nationale du patrimoine les 29 et 30 mai 1997, Les Cahiers de l'École nationale du patrimoine, n° 4, 1999 [compte-rendu], Bulletin Monumental  Année 2001  159-4  pp. 358-360

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2001_num_159_4_1084_t1_0358_0000_5

—  NETTEKOVEN Ina, 2004, Der Meister der Apokalypsenrose der Sainte Chapelle und die Pariser Buchkunst um 1500, Turnhout : Brepols, 2004.

— OGET (Nicolas), 2014, Quelle identité pour l'artiste médiévale ? Le cas du Maître de Coëtivy , peintre, enlumineur et cartonnier à Paris dans la seconde moitié du XVᵉ siècle

https://124revue.hypotheses.org/journees-doctorales/journee-doctorale-2014/histoire-de-lart/nicolas-oget

— PERROT (Françoise),1970,  Un panneau de la vitrerie de la chapelle de l'hôtel de Cluny, Revue de l'Art n°10, p. 66-72)

— PUECH Pierre-François  Le Primitif flamand André d’Ypres au Musée Fabre :du Christ à La Dame à la Licorne avec une famille d’Amiens.

https://www.academia.edu/19755539/Le_Primitif_flamand_Andr%C3%A9_d_Ypres_au_Mus%C3%A9e_Fabre_du_Christ_%C3%A0_La_Dame_%C3%A0_la_Licorne_avec_une_famille_d_Amiens

— REYNAUD (Nicole), 1985, Les vitraux du chœur de Saint-Séverin, Bulletin monumental t.143-1 p. 25-40.

— REYNAUD Nicole, La Résurrection de Lazare du Maître de Coëtivy un retable reconstitué, Le tableau du Mois n°13,  Département des Peintures, 4 - 30 janvier 1995.

—  REYNAUD Nicole, "Complément à la Résurrection de Lazare du Maître de Coëtivy", in La Revue du Louvre, 1977, n°4, p 222 - 224.

— REYNAUD Nicole, "La Résurrection de Lazare et le Maître de Coëtivy", in La Revue du Louvre et des Musées de France, 1965, n° 1 - 5,  p. 171 - 182.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1985_num_143_1_2614

OEUVRES.

http://www.getty.edu/museum/media/images/web/enlarge/00081301.jpg

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Malesherbes_La_Mise_au_Tombeau_2.jpg

https://www.flickr.com/photos/92600277@N02/42742289122

Petites Heures d'Anne de Bretagne :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10515740c/f302.item.zoom

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
4 octobre 2018 4 04 /10 /octobre /2018 12:13

Les peintures murales (fin XIVe) de la chapelle de Jean Chiffrevast de la cathédrale de Coutances.

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Le visiteur de la cathédrale de Coutances pourrait, s'il se laissait absorber par la découverte des verrières (certaines datent de 1225 et celle du Jugement dernier de 1450 !), passer trop rapidement devant la chapelle Saint-Joseph, la première du déambulatoire sud, éclairée par un pieux vitrail de la vie de Saint-Joseph, à qui elle fut dédiée en 1864. 

"En 1864, cette chapelle a été dédiée à St Joseph par Mgr Bravard. Des deux côtés de l'autel, refait dans le style du XIIIe siècle, on voit deux inscriptions ainsi  conçues:  Allare in honorent Sancti Joseph \ sponsi B. M. V. 1864; à gauche, sont ces mots : Olim capella S. S. \ Georgii et Christophori 1384, avec les armes de Mgr Bravard et celles de Sylvestre de la Cervelle. Dans la fenêtre, au-dessus de l'autel, est une jolie verrière moderne, rappelant diverses scènes de la vie de St Joseph." (Pigeon 1876)

En effet, une grille aux épais barreaux de bois lui masque partiellement une œuvre remarquable, une peinture murale sur enduit datée du XIVe siècle (1384), fortement restaurée en 1864 puis restaurée (nettoyage, consolidation et réintégration picturale) en 2006 par Romana et Corneliu Andronescu. 

Base Palissy PM50001317.

L'abbé Delamare en a donné le relevé suivant dans une publication de 1841 : 

 

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Et ce relevé correspond bien à ce que nous pouvons découvrir aujourd'hui, si nous écrasons nos joues contre les barreaux heureusement bien galbés, ou si, mieux inspirés, nous reculons de quelques mètres pour que notre ligne de vue passe au dessus de l'obstacle peint au brou de noix. Seuls alors nous échappent les deux blasons du soubassement, peints sur une fausse tenture couleur chocolat du meilleur XIXe.  Ce sont pourtant ces blasons qui nous indiquent que la chapelle, jadis vouée à saint Georges et à saint Christophe, a été fondée en 1384 par Jean de Chiffrevast (blason: bandé de sable et d’argent) et son épouse Marguerite de la Houssaye (blason  échiqueté d’argent et d’azur). Nous sommes devant la "chapelle de Chiffrevast".

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CLIQUEZ pour éviter mes commentaires et agrandir l'image.
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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Cette vue éloignée montre une chapelle gothique, avec ses piliers, ses nervures et sa voûte à croisée d'ogive. Le mur occidental, qui reçoit les peintures est une une large ogive subdivisée en deux lancettes ogivales secondaires. 

L'ensemble peut se décrire en trois registres à fonds bleu  étoilé en haut, ocre rouge au milieu et bleu-vert en dessous. Ce sera mon plan de description. Nous y verrons

 en haut I. Trône de grâce  entouré d’anges ;

  II. au milieu à gauche l’Annonciation, au milieu à droite St Michel contre le diable ;

 III. en bas à gauche Jean de Chiffrevast (gouverneur et capitaine de Valognes en 1378; fondateur de la chapelle en 1384) présenté à la Vierge par St Jean-Baptiste et Ste Catherine,

III. en bas à droite sa femme Marguerite de la Houssaye présentée par sainte Madeleine et sainte Marguerite.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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LE TYMPAN OU AMORTISSEMENT DE L'OGIVE : LE TRÔNE DE GRÂCE.

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"Dans le tympan supérieur de la grande ogive est l'image de l'auguste Trinité. Le père éternel est assis sur un siège dans le genre de celui de la Ste Vierge, c'est-à-dire orné de pinacles et de petits cintres qui rappellent la Renaissance. Il montre une croix et sur sa barbe vénérable apparaît une colombe représentant le St-Esprit. Des deux côtés sont des anges qui, les ailes éployées et un genou en terre, lancent leurs encensoirs devant l'image rappelant dans son ensemble le mystère fondamental de la religion chrétienne. " (Pigeon 1876)

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Il ne faut pas se contenter de la désignation de "Trinité, et je viens de décrire sur la baie 8 de l'église Notre-Dame de Saint-Lô une Trinité bien différente, où les trois personnes sont figurées comme trois hommes de même taille, placés sur la même ligne horizontale, côte à côte : c'est une Trinité "triandrique". François Bœspflug , l'auteur de référence sur cette iconographie, décrit aussi la "Trinité du Psautier", où le Père et le Fils sont assis côte à côte et souvent de même dimension, surmontés par la colombe.

Au contraire, l'artiste a placé ici ses trois personnes sur une ligne verticale, et seul Dieu le Père a, si je peux me permettre, forme humaine. Le Saint-Esprit est figuré dans son aspect habituel de colombe, et Dieu tient un grand crucifix où  le Christ crucifié est de moitié plus petit que le Père. C'est un Trône de Grâce. Puisque la date de 1384 est validée actuellement par les autorités de l'Inventaire pour cette peinture  (A. Pigeon la décrit comme un travail du XVIe siècle), c'est alors un exemple fort précoce de cette représentation verticale de la Trinité, l'article Wikipédia citant un retable de Bartolo di Fredi à Chambéry datant de 1396, et le très remarquable article de Jacques de Chalendar montre une enluminure du Missel de Cambrai de 1120 puis une autre de l'évangéliaire de Jully-les-Nonnains (BM de Lyon) du milieu du XIIIe avant de préciser : "Au milieu du XIVème siècle, peut-être sous l’influence de la grande peste, la peste noire ( celle qui fit 25 millions de morts en Europe en huit ans), les artistes et leurs commanditaires mettront de plus en plus souvent l’accent sur cette Trinité souffrante."

Les auteurs du site Enluminure séparent les Trônes de grâce d'une autre type de représentation où Dieu le Père tient dans ses bras, comme les Vierges des Pietà, le Christ mort déposé de la croix, et c'est à cette représentation qu'ils réservent le terme de Trinité souffrante.

Dans la crypte de Bayeux, la peinture murale de l'enfeu de Gervais de Larchamp (1447) montre un exemple de Trône de grâce géographiquement proche de Saint-Lô. Voir l'article de Michel Niqueux)

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Copyright Michel Niqueux, ERLIS, Université de Caen Normandie

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Sources de l'iconographie en ligne :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tr%C3%B4ne_de_gr%C3%A2ce

https://itineraireiconographique.wordpress.com/2013/09/06/images-de-la-trinite-dans-lart-chretien/

— Liste des enluminures du site Enluminure pour la recherche "trinité souffrante": 

http://www.enluminures.culture.fr/public/mistral/enlumine_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_2=SUJET&VALUE_2=TRINITE%20SOUFFRANTE&NUMBER=12&GRP=0&REQ=%28%28TRINITE%20SOUFFRANTE%29%20%3aSUJET%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=100&MAX3=100&DOM=All

—Liste des 137 enluminures du site Enluminure pour la recherche "trône de grâce" :

http://www.enluminures.culture.fr/public/mistral/enlumine_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_2=SUJET&VALUE_2=TRONE%20DE%20GRACE

Parmi ces dernières, seules 20 sont antérieures au XVe siècles: quelques exemples

  • Amiens - BM - ms. 0362 f.006v Etienne de Conty présenté à la Trinité par saint Etienne Novella in Decretales Gregorii VIIII 1375 , auteur Johannes Andreae
  • Arras - BM - ms. 0888 (0444) f. 077, Missel à l'usage d'Arras , XIIIe
  • Avignon - BM - ms. 0136 f. 332v, Missel dit de Clément VII/Missel d'Urbain V vers 1370
  • Avignon - BM - ms. 6733 f. 070 Livre de prières de l'antipape Clément VII/Livre de prières de Clément VII vers 1378-1383
  • Avranches - BM - ms. 0213 f. 011v. Historiae Montis S. Michaelis vers 1400
  • Cambrai, BM ms.0190 f.175, Epistolier à l'usage de Cambrai, 1266.

Voir :

La Vierge ouvrante de Notre-Dame-des-Mûrs à Morlaix (vers 1400).

Les statues de l'église Saint-Jacques de Locquirec

Le Trône de grâce de Châteauneuf du Faou (grès, XVe)

Trône de grâce du musée de Toul, 1er tiers XVe

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Le choix de cette représentation de la Trinité est  une prise de position dogmatique, ou l'expression d'un passage liturgique (ou choral, comme Qui procedis at utroque d'Adam de St-Victor, XII), ou d'un thème de prédication,  mettant l'accent sur l'histoire du Salut et de la Rédemption plutôt que sur l'égalité des trois personnes divines. La riche complexité de ce sujet peut être découverte à la lecture de F. Bœspflug et Zaluska 1994.

Il faudrait étudier ce thème dans la toponymie de la Manche, et l'influence de l'ordre des Trinitaires ou Mathurins fondé en 1194 pour le rachat des prisonniers des Maures : cette influence est mentionnée pour la commune de La Trinité au sud de Villedieu-les-Poêles, notée apud sanctam trinitatem en 1186. 

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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La Trinité est assise sur une large cathèdre gothique ( il y aurait largement la place pour trois comme elle), siège où elle reçoit les encensements de deux anges thuriféraires. 

Le Père y est vêtu d'un ample manteau rouge bordé d'or, et d'une robe gris ou chamois. Ses pieds nus sont largement écartés, notamment à droite. Son visage nimbé est christique (*), jeune, encadré de longs cheveux blonds ondulants. La barbe est  absente, et le menton s'appuie sur le sommet de la poutre verticale (stipes) du crucifix. Le regard est tourné vers le bas, et donc vers le Fils. Des traces noirâtres pourraient faire croire à des larmes.

(*) la « règle du christomorphisme » de la représentation de Dieu voulait que l’on ne donnât pas au Père d’autres traits que ceux du Christ, par respect du « Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 9). (F. Bœspflug)

 

À la différence de la peinture de Bayeux, le Père tient la traverse de la croix des deux mains, les bras largement étendus.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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La colombe descend verticalement encadrée par les pans du manteau, ses ailes sont proches de celles d'une hirondelle, sa queue est étroite et trifide. Son axe laisse penser qu'elle est l'émanation ou la concrétisation du souffle ou du Verbe, échappé des lèvres roses entrouvertes. Elle forme un trait d'union entre ces lèvres (sur la statue de Châteauneuf-du-Faou, la queue de l'oiseau sort vraiment de la bouche divine) et le Christ, et elle s'inscrit dans le rectangle vertical de et la branche haute de la croix, là où se trouve habituellement le titulus.

Pour François Bœspflug, dans la miniature du missel de Cambrai,  "le tracé des ailes de la Colombe, qui joint avec minutie les bouches du Père et du Fils en croix, traduit selon toute vraisemblance le dogme occidental de la procession de l'Esprit ab utroque".  Le Saint-Esprit procède du Père et du Fils  ab utroque, "par les deux". 

 

Cambrai, BM ms.0190 f.175, Epistolier à l'usage de Cambrai, 1266. cliché IRHT.

 

 

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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À gauche et à droite, un ange thuriféraire lance son encensoir vers la Trinité.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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LE REGISTRE SUPÉRIEUR : L'ANNONCIATION et SAINT MICHEL.

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"Dans le tympan des deux ogives, on voit d'un côte la salutation angélique. La Ste Vierge est debout, l'ange est à genoux, tenant un phylactère où l'on voit ces mots : Ave, Maria, gratia plen. Dom*. tecum. L'ange est séparé de la Ste Vierge par un vase renfermant une fleur où apparaissent encore les armes de Jean de Chiffrevast, premier fondateur de cette chapelle. De l'autre côté se trouve saint Michel, debout et terrassant le démon qu'il transperce de sa lance."

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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À gauche : l'Annonciation.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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À droite : saint Michel terrassant le démon.

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Le détail remarquable est le démon, qui repousse de sa patte l'archange et qui le menace d'un fouet.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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III. LE REGISTRE PRINCIPAL : LES DONATEURS PRÉSENTÉS À LA VIERGE PAR LEURS SAINTS PATRONS.

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"Au premier plan, à gauche du spectateur, mais à droite, dans le tableau, est Jean de Chiffrevast, à genoux, la tête nue et les mains jointes. Il est présenté à la Ste Vierge par St Jean-Baptiste et Ste Catherine. Ces deux personnages sont debout et regardent la Vierge qui, assise dans un grand fauteuil du commencement du XVIe siècle, paraît accueillir assez favorablement le jeune chevalier qu'on lui présente. Elle tient dans ses bras l'enfant Jésus, qui semble sourire à Guillotte ou Marguerite de la Houssaye, femme de Jean de Chiffrevast, et qui lui est également présentée, à genoux, par ses deux patronnes, Ste Marguerite et Ste Madeleine." (Pigeon 1876)

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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1°) À gauche : Jean de Chiffrevast présenté par sainte Catherine et par Jean-Baptiste à la Vierge.

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La Vierge est couronnée, vêtue d'une robe bleue et d'un manteau pourpre, et assise sur un trône. Elle regarde le donateur avec bienveillance.

La présence de saint Jean s'explique par le prénom du donateur, mais celle de sainte Catherine d'Alexandrie est justifiée par le fait que celle-ci est constamment invoquée dans les Livres d'Heures ou convoquée comme intercesseur dans les vitraux où les donateurs sont des seigneurs du lieu. C'est néanmoins le plus souvent la donatrice qui est présentée par sainte Catherine.

Catherine, couronnée,  est vêtue d'un surcot ouvert au dessus de sa robe bleue : cette couronne souligne son statut de princesse, et ce surcot  la noblesse de son extraction. On retrouvera ce dernier porté par la donatrice.

Voir mon étude du surcot ouvert en annexe de cet article :

et voir aussi :

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Jean de Chiffrevast est représenté à genoux et mains jointes devant la Vierge, vêtu d'une tunique portant ses armoiries à bandes de sable (noires) et d'argent (blanches). Son blason est à ses pieds, sommé d'un heaume coiffé d'un tortil à ses couleurs et cimé d'une tête et d'un col de bouc.

Selon Rodovid.org, il est le fils de Nicol de Chiffrevast (n.v. 1310),  Seigneur de Chiffrevast  à Tamerville (50), capitaine de Cherbourg 1354 - 1356 , et dont le premier Château de Chiffrevast fut détruit par Jean d'Harcourt entre 1353 et 1354.

http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article11931

Tamerville se situe au nord immédiat de Valognes

Jean ou Jehan de Chiffrevast ou de Siffrevast était né vers 1330, et fait chevalier vers 1350, date à laquelle il était  seigneur de Chiffrevast, Tamerville, Huberville, Ivetot (Yvetot), Prétreville, Bunchon, Val-de-Sie (Le Valdécie), etc. Il fut Écuyer du Roi, Chambellan de Philippe de Bourgogne, fils de France, Capitaine et gouverneur des villes et Château de Valognes. En 1395 il fut confirmé dans ses propriétés par Charles VI.

Il épousa Guillotte [Marguerite] de la Houssaye  née vers 1330 . Leur fille Huguette épousa Robert de Percy.
Ce fut  en 1384, que Sylvestre approuva la fondation des chapelles St. Georges (dit le jeune), et St.-Christophe, faite à un même autel , par Jehan de Siffrevast ou de Chiffrevast .
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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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2°) À droite : Marguerite de Houssaye présentée par sainte Madeleine et sainte Marguerite.

Guillotte de Houssaye était issue d'une ancienne noblesse de Normandie connue depuis les années 1200. Elle est la fille d'Eustache de Houssaye et de Tomasse de Beaumanoir.

Elle est présentée en premier lieu, selon l'inscription placée en dessous, par sainte Madeleine (S. MAGDALENA), mais j'ignore si cette inscription est due à un restaurateur. En effet, Marie-Madeleine est rarement représentée les cheveux recouverts par un voile. 

La seconde sainte serait sainte Marguerite d'Antioche, dont les attributs , un crucifix et un dragon dont elle s'extrait, sont absents ici. Guillotte est un diminutif de Marguerite.

La donatrice est vêtue d'un surcot ouvert rouge fourré d'hermines sur un surcot fermé rose ou pourpre. Elle est coiffée du touret et ses cheveux sont ramassés sur la tempe en deux volumineux chignons.

 

 

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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C'est l'examen de mes photos qui me permet de voir un détail singulier. La donatrice est tournée vers la Vierge, qui lui tourne le dos tandis que c'est l'Enfant qui dans un charmant mouvement, se libère des bras maternels pour tendre les siens vers dame Guillotte. Je m'aperçois qu'il lui tend (ou qu'il reçoit d'elle ?) un objet (qui m'a d'abord évoqué une tétine !). Est-ce une bague ? 

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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IV LE REGISTRE INFÉRIEUR : LES BLASONS DES CHIFFREVAST ET HOUSSAYE.

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"Sur un fond d'azur devenu verdâtre, mais encore semé de lis d'or apparaissent les armoiries des deux époux, le premier écu est bandé d'argent et de sable de six pièces; ces dessins et ces couleurs se retrouvent sur le vêtement de Jean de Chiffrevast, qui était alors gouverneur de Valognes. Les autres armes appartiennent à la jeune épouse, et sont échiquetées d'argent et d'azur." (Pigeon 1876)

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Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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SOURCES ET LIENS.

— BOESPFLUG (François), 2009, , « La Trinité dans l’art breton (xve-xviiie siècle) », Revue des sciences religieuses [En ligne], 83/4 | 2009, mis en ligne le 15 novembre 2013, consulté le 04 octobre 2018. URL : http://journals.openedition.org/rsr/441 ; DOI : 10.4000/rsr.441

— BOESPFLUG (François), La Trinité dans l’art d’Occident (1400-1460). Sept chefs d’oeuvre de la peinture, préface de Roland Recht, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 2000, 22006.

— BOESPFLUG (François), « La Trinité dans l’art alsacien (XIIe-XVe siècle). À propos de quelques oeuvres, du Hortus Deliciarum à la tapisserie de Saint-Jean-Saverne », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, XL, 1997, p. 99-123.

— BOESPFLUG (François), ZALUSKA ( Yolanta) , Le dogme trinitaire et l'essor de son iconographie en Occident de l'époque carolingienne au IVe Concile du Latran (1215)  Cahiers de Civilisation Médiévale  Année 1994  37-147  pp. 181-240.

— DELAMARE (Abbé), Essai sur la véritable origine et les vicissitudes de la cathédrale de Coutances, Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, Volume 12, 1841

https://books.google.fr/books?id=SvdbAAAAcAAJ&vq=chiffrevast&dq=band%C3%A9+d%27argent+et+de+sable+de+six+pi%C3%A8ces+chiffrevast&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— PIGEON (A), 1876,  Histoire de la cathédrale de Coutances. Imprimerie de E. Salettes Fils, Libraire-Éditeur, 392 pages

https://books.google.fr/books?id=rLEVAAAAYAAJ&pg=PA340&dq=%22peintures+murales%22+chiffrevast++coutances&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiT8qul7ufdAhVLXRoKHSAoCzsQ6AEIKDAA#v=onepage&q=%22peintures%20murales%22%20chiffrevast%20%20coutances&f=false

— TOUSTAIN DE BILLY (René), XVIIe siècle, publié en 1874 et 1180, Histoire ecclésiastique du diocèse de Coutances.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36191f.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36192s/f3.item.r=chiffrevast

— 

http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article10246

 

http://fr.rodovid.org/wk/Personne:585638

http://cathedralecoutances.free.fr/chapelles.htm

Fiche pdf Cathédrale de Coutances :

http://www.discip.ac-caen.fr/aca/serviceseducatifs/pdf/coutances_cathedrale_fiche.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Peintures murales
2 octobre 2018 2 02 /10 /octobre /2018 08:26

Zoonymie des Odonates : le nom Anax  parthenope Selys, 1839, l'Anax napolitain.

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 Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

Voir aussi :

 

GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

ZYGOPTÈRES

 

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Résumé.
—nom de genre  Anax, Lech, 1815, "Entomology". In Brewster, David. Edinburgh Encyclopaedia. Vol. 9. Edinburgh: William Blackwood. pp. 57–172 [137] (in 1830 edition) : Anax vient de l'ancien grec ἄναξ , anax qui signifie « seigneur », « chef [de guerre] » ou « roi [tribal] ». Il est interprété comme qualifiant le comportement dominant d'Anax imperator, la seule espèce décrite par Leach 1815 sous son genre Anax. L'auteur lui-même ne fait aucun commentaire ni sur la justification de son nom de genre, ni sur le comportement de l'espèce qu'il nomme sans la décrire. Néanmoins, les liens unissant  Anax "roi" en grec et imperator "empereur" en latin, sont évidents, comme il est évident que cette espèce est de morphologie  tout à fait royale, par sa taille , l'une des plus grandes des Libellulidae (son envergure peut atteindre 11 cm) ou par les couleurs bleu et noir de l'abdomen des mâles (vert et/ou bleu et noir chez les femelles). Le vol des mâles est également majestueux, lorsqu'ils dominent "de manière impériale un territoire allant d'une simple flaque à une zone atteignant 2400 m2, duquel ils repoussent leurs congénères. Ils patrouillent continuellement au dessus de l'eau, parfois loin des rives" (Grand et Boudot, 2006). 
—nom d'espèce  Anax parthenope Selys, 1839 : Bull. Acad. roy. de Belgique, 6(2):389-391. 

Parthénopé, d'après le nom d'une sirène,  était le nom de cette  colonie grecque de Cumes  fondée au cours du VIIIe siècle avant notre ère en Italie,  qui deviendra ensuite Naples. L'épithète renvoie donc au lieu où Sélys-Lonchamps captura le 10 mai 1838, sur les bords du lac Averne, le spécimen type (mâle), conservé au Musée Royal de Bruxelles.


— Nom vernaculaire français : 1) "L'Anax Parthénope", Sélys 1840 et 1850.  2) "L'Anax napolitain", Jacques d' Aguilar et Jean-Louis Dommanget, 1985, Guide  de libellules d'Europe et d'Afrique du Nord : c'est une habile transcription du nom scientifique, l'adjectif italien partenopeo étant devenu un synonyme littéraire de "napolitain".

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— Noms vernaculaires étrangers :

- Néerlandais : Zuidelijke keizerlibel (Libellule empereur du sud).

- Frison :  Südlike keizerslibel (Libellule empereur du sud),  Sinnekeizer

- Allemand :  Kleine Königslibelle (la petite libellule empereur)
- anglais : The Lesser Emperor [Dragonfly]

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LE NOM SCIENTIFIQUE.

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I. LE NOM DE GENRE, ANAX, LEACH, 1815.
Voir 
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-anax-leach-1815.html
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II. LE NOM D'ESPÈCE ANAX PARTHENOPE SELYS, 1839.
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Selys Longchamps, E. (de) 1839. Description de deux nouvelles espèces d'Aeshna du sous-genre Anax (Leach). Bulletin de l'Académie royale des Sciences de Belgique, 6(2): 386-383 page 389-391 

https://www.biodiversitylibrary.org/page/15829405#page/413/mode/1up

La description originale : 

N° 2. ÆSHNA (Anax) PARTHENOPE. Nobis. 

Æ. Thorace maculis angulis transversalibus , abdomine strigâ dorsali angulosâ nigrâ, parastigmate alarum subelongalo rufescente ; appendicibus analibus superioribus maris subspathulalis, apice truncatis, inferiori latâ brevissimâ, fœminae lanceolalis

Long. 29 1.; envergure 44 l.; longueur de l'appendice anale inférieure du mâle 1/2 ligne à peine. 

♂. Tête jaune, bouche brune; une tache transverse noire bordée de bleu en arrière sur le haut du front, et une autre petite triangulaire noire devant les ocelles. 
Yeux bleus. Thorax en partie bleu et verdâtre avec des lignes latérales noires. Le devant du thorax traversé par 
deux bandes étroites brunes tout-à-fait parallèles au cou. 

Abdomen déprimé, long, renflé à sa base, étranglé au milieu du 3e segment. Le 1er segment avec deux taches basales et une tache latérale brunes. Une tache transversale sur le 2e et une bande dorsale anguleuse depuis le 3e jusqu'au dernier segment. Cette bande traversée à la base des 3e, 4e, 5e, 6e, 7e et 8e segmens par une raie courte de la même couleur. Derrière la ligne transversale du 2e anneau se trouve immédiatement un petit tubercule dorsal arrondi. 

Observation. — Toutes les bandes et taches de l'abdomen sont noires sur un fond qui, autant que je m'en souviens, était généralement bleu. Je puis au moins l'assurer quant à la partie renflée des trois premiers segments , car c'est à ce caractère que je distinguai au vol cette espèce de la Formosa

Appendices anales brun - noirâtres , les deux supérieures ayant une fois et demie la longueur du dernier segment de l'abdomen, atténuées à leur base, ensuite élargies, puis tronquées à leur extrémité. Une ligne élevée les traverse longitudinalement en dessus. Le bord interne de cette ligne est cilié. L'appendice inférieure égale à peine eu longueur le cinquième des supérieures; elle est peu visible en dessus, tronquée, plus large que longue, à bords renflés. Pieds noirs ; les cuisses en partie ferrugineuses. Ailes teintées de jaunâtre sur leur milieu; parastigma moyen, brun-roussâtre. Membranule accessoriale blanchâtre à la base, cendrée ensuite. La nervure de la côte jaune extérieurement. 



♀. Elle diffère du mâle par la forme des appendices anales qui sont lancéolées, sans lignes élevées, et par la couleur du thorax et de l'abdomen où le bleu ne domine pas et se trouve mélangé de jaune, de verdâtre et de brun. 

Observation. — L'individu que je possédais ayant été détruit parles insectes rongeurs, je ne puis donner de détails plus circonstanciés sur la femelle.

J'ai pris celle espèce nouvelle sur les rives du lac Averne près de Naples, le 10 mai 1838. Elle y était commune et semblait à son époque d'éclosion. Je crois l'avoir revue depuis dans la Campagne de Rome et même dans les marais de Ravennes, vers le commencement de juin. Le mâle diffère de celui de la Formosa par sa taille plus petite, par la tache noire transverse du front et par la couleur bleue des deux premiers segments de l'abdomen 
et d'une partie du thorax qui est, en outre, marqué en avant de doux taches transverses, et par le parastigma qui est plus court que dans la Formosa qui n'a pas non plus 

Le tubercule sur le dos du 2e segment. La femelle se distingue au premier abord de la Formosa par une taille plus petite, la tache du front, etc. Il sera peut-être plus difficile de la reconnaître de la femelle de la Mediterranea, mais celle dernière a les cuisses antérieures d'un jaune clair extérieurement et le parastigma plus allongé. 

 



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ÉTUDE DU NOM.
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Parthénopé est le nom de la  colonie grecque de Cumes (siège de l'antre de la Sibylle) fondée au cours du VIIIe siècle avant notre ère en Italie, et  qui deviendra Naples. Le nom renvoie donc à la localité du type (type locality) de l'espèce, où Sélys-Lonchamps captura le 10 mai 1838, sur les bords du lac Averne, le spécimen type (mâle), conservé au Musée Royal de Bruxelles.

"Naples fut d'abord fondée au cours du VIIIe siècle avant notre ère sous le nom de Parthénope par la colonie grecque de Cumes. Ce premier établissement fut appelé Palaiopolis (la ville ancienne). Lorsqu'une seconde ville fut fondée vers 500 avant notre ère par de nouveaux colons, cette nouvelle fondation fut appelée Néapolis (nouvelle ville), d'où Napoli." (d'après Wikipédia).

Selon les Argonautiques d'Apollonius de Rhodes, la sirène Parthénope (du grec Parthenos, "jeune fille, vierge", soit "celle qui a un visage de jeune fille"), désespérée de n'avoir pu séduire par son chant Ulysse lors de son Odyssée se serait jetée à l'eau. Son corps échoué  devant la future Naples aurait été placé dans un tombeau, et un temple lui aurait été édifié, donnant son nom à l'ancienne cité de Parthénopé, Palaiopolis. 

 "Strabon mentionne que son temple se situait dans la ville de Néapolis (actuelle Naples), où les habitants célébraient des jeux gymniques en son honneur.

 Le lien entre la ville de Naples et Parthénope est très fort. Celle-ci symbolise pour Naples virginité, chant et mort. La sirène a d'ailleurs donné naissance à l'adjectif Partenopeo parfois utilisé en italien à la place de napolitain, par exemple pour la République parthénopéenne proclamée lors de l'occupation par les troupes françaises de la ville lors de la deuxième campagne d'Italie." (Wikipédia)

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.
 
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POITOU-CHARENTE NATURE
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http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/anax-napolitain/

"De Parthenope = ancienne dénomination de Naples, d’où l’espèce a été décrite initialement par Selys-Longchamps."


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DRAGONFLYPIX
http://www.dragonflypix.com/etymology.html
 

 "Anax parthenope (Selys, 1839) from Grk. Παρθενόπη, an ancient Greek name for today's city of Naples, near which the first specimens were collected."


.
D'ANTONIO & VEGLIANTE.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

"parthenope (Anax) - Parthenope, es = antico nome di Napoli. Il nome è dovuto alla vicinanza della località tipica della specie (lago Averno)"

.
H. FLIEDNER, 2009
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
A. parthenope n'est pas étudié. On peut consulter le site libelleninfo.de qui donne : 

"Anax parthenope: Parthenope - eine der Sirenen, die Odysseus bekehren wollten"

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VAN HIJUM, 2005.
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 
"Anax parthenope Vernoemd naar de sirene Parthenope (wat ‘zij met de meisjesstem’ betekent) die tevergeefs Odysseus probeerde te verleiden en vervolgens stierf ." ("Anax parthenope tire son nom de la sirène Parthenope (qui signifie" celle qui a la voix de la jeune fille ") qui a tenté sans succès de séduire Ulysse puis est morte.")


 
 
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RÉCEPTION.

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Steinmann, World catalogue of Odonata. Numérisation Google, copie d'écran, Eléments sous droits d'auteurs.


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https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

 


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LES NOMS VERNACULAIRES.
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I. LES NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS.
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1°) L'Anax Parthénope Sélys 1840 et 1850

Monographie des Libellulidées d'Europe. 1840  page 119.

Revue des Odonates ou Libellules d'Europe 1850 page 111 :


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Sélys-Longchamps 1840 Numérisation Google

Sélys-Longchamps 1840 Numérisation Google

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Sélys-Longchamps 1850, numérisation Google

Sélys-Longchamps 1850, numérisation Google


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2°) L'Anax napolitain, d'Aguilar et Dommanget 1985.

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Ce nom apparaît pour la première fois en 1970 dans un article de l'Entomologiste, puis à partir de 1983 dans une série de guides sur les Odonates d'Europe, qui reprennent tous les mêmes noms vernaculaires. Le premier ouvrage est anglais, il s'agit de The Dragonflies of Great Britain and Ireland par Cyril Oswald Hammond, ‎Richard Robinson Askew, ‎Robert Merritt - 1983 , et j'ignore si ces auteurs ont créés eux-mêmes le nom français pour compléter leur liste de noms vernaculaires dont "The Lesser Emperor Dragonfly", guère plus ancien.

Il semble pourtant logique de considérer que les auteurs à l'origine du nom d'Anax Napolitain sont les premiers auteurs français mentionnés, Jacques d' Aguilar et Jean-Louis Dommanget, en 1985 dans leur Guide des libellules d'Europe et d'Afrique du Nord, Page 246.

"Anax parthenope Sélys, 1839 Pl. 15 Syn. Anax parisinus Rambur, 1842 Fr. L'Anax napolitain; All. Kleine Königslibelle. Identification Espèce de taille plus faible que A. imperator. "

L'année suivante paraît par les mêmes auteurs une édition anglaise, A field guide to the dragonflies of Britain, Europe and North Africa, Jacques d' Aguilar, ‎Jean-Louis Dommanget, ‎René Préchac - 1986 

"Anax parthenope Selys, 1839 PI. 15 Syn. Anax parisimus Rambur, 1842 Eng. Lesser Emperor Dragonfly; Fr. L'Anax napolitain; Ger. Kleine Königslibelle. Identification Smaller than  A. imperator. " 

Comme cela a été le cas pour les Lépidoptères, c'est donc  la parution de ces guides de vulgarisation, d'abord étrangers, qui a contraint les entomologistes français à combler la grande carence de notre langue en zoonymes vernaculaires.

 

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Le nom choisi, Anax napolitain, montre que les auteurs ont su se démarquer d'une traduction littérale du nom scientifique ou des autres noms vernaculaires étrangers pour rappeler l'équivalence de l'italien parthenopeo avec napoletano,  "habitant de Naples.

 


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II. LES NOMS VERNACULAIRES DANS D'AUTRES LANGUES.

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La nécessité de renouer avec des noms vernaculaires après le mépris que leur portaient les entomologistes et, par ce fait, leur extinction entre 1850 et 1950 tient, je l'ai dit, au développement après la Seconde Guerre Mondiale de guides de terrain pour des entomologistes amateurs, dans le cadre d'un regard plus attentif au milieu naturel.

Dès 1953, un entomologiste  allemand, Hans Schiemenz (1920-1990), conservateur de la partie entomologique du Musée zoologique Humbolt de Berlin a affronté la condescendance et l'opposition de ses collègues en s'attachant à développer un corpus de noms vernaculaires dans sa langue dans une publication, Die Libellen unserer Heimat (les Libellules de notre pays). Il a créé les zoonymes de Große Königslibelle  pour A. imperator, et de Kleine Königslibelle pour A. parthenope.


- Néerlandais : Zuidelijke keizerlibel (Libellule empereur du sud).

- Frison :  Südlike keizerslibel (Libellule empereur du sud),  Sinnekeizer

- Allemand :  Kleine Königslibelle (la petite libellule empereur)
- anglais : The Lesser Emperor [Dragonfly]
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Pour le coup, notre Anax napolitain récolte la médaille d'or, avec son pouvoir évocateur, de tranche napolitaine pour certains, de biscuit fourré pour d'autres, de tarentelles ou de villanelles ou de polichinelles en gilet bleu chantant O Sole mio ou Santa Lucia.

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SOURCES ET LIENS.
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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html
 
 
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OUTILS DE  ZOONYMIE.
— http://www.dragonflypix.com/etymology.html
 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 
— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/
— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
 
— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34
https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.
https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 
https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_
— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.
https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies
 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]
http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (Heinrich), (1998): Die Namengeber der europäischen Libellen. Ergänzungsheft zu Libellula - Supplement 1
— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf
— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521
— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.
https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
 
 — SITE Libellen - eine (kleine) Einführung . die Namensgebung

http://www.libelleninfo.de/07.html#buch

http://www.libelleninfo.de/071.html

—SCHIEMENZ, H. (1953): Die Libellen unserer Heimat. Jena: Urania

— WENDLER (A)., A. Martens, L. Müller & F. Suhling (1995): Die deutschen Namen der europäischen Libellenarten (Insecta: Odonata).Entomologische Zeitschrift 105(6): 97-112


 
EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 
 
 

— CHARPENTIER (Toussaint von) , 1840, Libellulinae europaeae descriptae ac depictae. L. Voss, 180 pages,.
https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— DELIRY (Cyrille) : Bibliothèque des Odonates
http://www.deliry.com/index.php?title=Biblioth%C3%A8que_Odonatologique
— DELIRY (Cyrille)  Monographie Anax ephippiger
http://www.deliry.com/index.php?title=Anax_parthenope
 
— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de), 1839, de Selys Longchamps E. 1839 - Description de deux nouvelles espèces d'Aeshna du sous-genre Anax (Leach). Bulletin de l' Acad. royale de Belgique, 6 (2) pages 389-391

https://www.biodiversitylibrary.org/page/15829405#page/413/mode/1up

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage
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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 21:12

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Deux cloches habitent actuellement  le clocher du Faou, la plus récente ayant été fondue par Viel à Brest en 1823.La plus ancienne et la plus grosse a été fondue  en 1714, en remplacement d'une cloche fêlée. 

À la différence des autres cloches de la commune du Faou, réalisées par VIEL ou BRIENS à Brest, ou par LE JAMTEL à Guigamp elle témoigne de l'activité d'un des fondeurs de l'Ancien Régime, Thomas Le SOUEFF, mais il est passionnant de constater que ces quatre familles sont originaires de la Manche, autour de Villedieu-les-Poêles et de Saultchevreuil-du-Tronchet, et qu'elles ont su se déplacer au gré des besoins, tout en créant par mariage des alliances avec des familles normandes de seintiers. 

"Les premières cloches apparurent en Campanie au Ve siècle et les premiers clochers au IXe siècle en Italie. Ils se répandirent au début du XIIe siècle; d'abord indépendants de l'église, véritables tours protectrices 
Au moins depuis la fin du XVe siècle et pendant des siècles les fondeurs de cloches ambulants sillonnèrent la France et l'Europe, transportant de ville en village leur matériel, se réduisant à peu de chose, en dehors de la planchette en bois gravée comprenant lettres, chiffres, éléments de décor et marque. Ils venaient souvent du Bassigny lorrain [ou de la région de Villedieu-les-Poêles]. Ils partaient chaque printemps et faisaient le moulage sur place. Ils signaient les cloches de leur nom suivi de la mention du pays d'origine ou de leur marque.

Au XIXe siècle les derniers fondeurs installèrent des ateliers fixes dans diverses villes comme les Perret à Auch, les Bollée à Orléans. Deux fils Vouillemot s'étaient établis à Montpellier au XVIIe siècle.

Les artisans fondeurs étaient appelés clochetiaux en Lorraine ou seintiers (du latin médiéval sein qui voulait dire cloche; d'où le mot tocsein : toque sein). Ils étaient très considérés et le titre de bourgeois leur était parfois décerné." (d'après geneawiki)

"Autrefois, les cloches étaient fondues au pied du clocher (dans le cimetière). Une fosse de coulée et un four étaient construits sur place.

On fabrique un moule détruit après la coulée. Sur un socle en maçonnerie, on façonne d’abord un noyau en argile armé de filasse, tourné avec un gabarit au profil intérieur de la cloche (la planche à trousser). Cette argile est durcie en allumant un feu doux à l’intérieur de la forme maçonnée. Puis on façonne la forme de la cloche (la fausse cloche) en cire. Cette fausse cloche est démolie après avoir confectionné, séché et enlevé le moule extérieur (la chape) en argile lui aussi.

Les différents motifs de décor, marques du fondeur, signatures ou inscriptions ont été mis en place sur la forme avant la confection du moule extérieur. Le moule est ensuite remis en place pour permettre la coulée du bronze. Après démoulage et polissage, la cloche est prête à être baptisée par l'évêque avant de trouver sa place dans le clocher. Ce travail demande de trois semaines à un mois. Chaque fondeur avait ses méthodes et ses abaques pour les formes et épaisseurs exactes à donner à la cloche pour obtenir la note désirée : il ne peut bien entendu plus être rajouté du métal après la coulée." ( d'aprèsGeneawiki)

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou.

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Description.

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Selon Danguy des Deserts, elle pèse 1389 livres (630 kg ?) et la hauteur de la cuve est de 87 cm (105 cm avec l'anse) et son diamètre inférieur est de 101,5 cm.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/cloche/4e447a13-5ec6-4245-bfe8-51ba0d4959f9

"Le poids des cloches au XVIe siècle varie de 100 à 600 livres. Dans les églises paroissiales la cloche majeure passe de 1500 livres de moyenne au XVIIe s et à 2000 livres de moyenne au XVIIIe. On cite comme un cas exceptionnel et digne d'admiration une cloche de 4000 livres et de 1,62 m de diamètre, fondue en 1715 pour Lampaul-Guimiliau, par des artisans de Brest, Jean et Jean-François LE BEURRIER de la RIVIÈRE." ( H. du Halgouet)

Sur le mouton en bois sont ferrées les trois anses de la cloche, remarquables par leurs six têtes d'hommes moustachus. La cloche est ornée d'un riche décor en bas-relief sur le vase supérieur, le flanc et le vase inférieur. Elle sonne à la volée par tintement du battant et par marteau extérieur frappant le bord  depuis l'électrification.

 

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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I. L'INSCRIPTION  DE DÉDICACE SUR LE VASE SUPÉRIEUR .

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Une longue inscription  se déroule entre les filets sur trois lignes en lettres capitales romaines.  Chaque mot est séparé du voisin  par une hermine ou une fleur de lys, et débute par une croix pattée (après le mot CVRE). Certains mots sont abrégés.

N.B :La ligne haute et la ligne intercalaire comportent plusieurs R isolé ou RE qui doivent être lues comme des adjonctions suscrites, que j'ajoutent dans la transcription.

Les trois lignes principales :  

 première ligne +  IAY. ESTE. FAITTE. P. SER. A. LEGLISE. DV. FAOV. VENERABLE. ET. DIS.TMI.RE FRANCOIS. LVGVERN. RECTEVR. MI. RE YVES. MOCAER. CVRE.

deuxième ligne + NOBLE. HOMME. PIERRE. BIGEAVD.S R DE PREVILLE. ET DME MARIE. THERESE.HIACINTHE. FILLOVSE. EPOUSE. DE. M. M. IULIEN. GODEFROY.

troisième ligne  + SEVL. JVGE. DV. FAOV. MONT. NOMMEE. M. RE. PAVL. LE. BESCOND. AVOCAT. ET. PROCVREVR. FISCAL. TRESORIER. EN LAN. 1714.

Soit :

« J'ai été faite pour servir à l'église du Faou. Vénérable et discret Missire François Luguern, recteur, Missire Yves Mocaer curé.

Noble homme Pierre Bigeaud, sieur de Préville et dame Marie-Thérèse Hiacinthe Fillouse, épouse de M Julien Godefroy .

seul juge du Faou m'ont nommée M Paul Bescond avocat et procureur fiscal trésorier. en l'an 1714.»

Nous remarquons déjà que cette cloche n'a pas de nom de baptême.
 

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Les personnalités mentionnées sur l'inscription.

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1°) Le recteur : vénérable et discret messire François LUGUERN.

Il figure dans l'église de Rosnoën sur une inscription lapidaire de 1674 avec ses curés (c'est à dire ses prêtres vicaires) Bauguion et Jean Creven. 

François Luguern est né le 19-12-1662 à Rosnoën de Tanguy Luguern et Marie Mallegol, et il décéda le 16-04-1732.

2°) Le curé (vicaire) Yves MOCAER.

La seule indication retrouvée est son signalement dans le BDHA de 1909 (page 138) parmi la liste des vicaires  avec sa période d'activité  entre 1711 et 1724.

3°) Le parrain Noble homme Pierre BIGEAUD, sieur de PREVILLE.

 

Ce personnage est cité en 1682 par le BDHA dans un extrait d'acte de baptême comme époux de Demoiselle Marie Bernard, marraine :

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1682, 3 Décembre : Baptême d'Yves, fils de Jean-François Laferière, et de Dlle Marie Bigeaud, Sr. et dame du dit lieu (il était né dès le 15 Octobre). Parrain, N. G. Yves Ferrière, sieur de Bussé ; marraine, Dlle Marie Bernard, épouse de noble homme Pierre Bigeaud, sieur Desclos.

Nous  trouvons Marie Bigeaud et Françoise Bigeaud   citées en 1689 dans un autre acte de baptême . :

1689, 5 Septembre : Baptême de Jean-Baptiste-François, fils de noble homme François Ferrière et de Dlle Marie Bigeaud (né le 10 Août). Parrain, noble homme Jean-Baptiste Ferrière, Sr. de Kerdonval ; et marraine, Dlle Françoise Bigeaud, dame du Quelennec

 

Il faut distinguer Pierre Bigeaud I , né vers 1630 à Nantes, et décédé le 21 octobre 1696 au  Faou, Sieur des Clos, Fermier Général du Faou, marié avant 1668 avec Marie Bernard ca 1639-1721 dont 12 enfants, Pierre Bigeaud II, le dernier enfant du couple, né le 16 août 1682  au Faou, décédé le 7 janvier 1723 au Faou, à l’âge de 40 ans.

 

Mad Danguy des Déserts écrit : "

 

"Pierre Bigeaud, le parrain [de la cloche], était intéressé dans les devoirs et les Billots (impôts sur les boissons alcoolisées). Il décède, célibataire de 40 ans en 1723, dans l'actuelle maison Lennon, place des Halles."

 

Ses armoiries  seraient (Danguy des Deserts) « d'azur à trois glands d'or posés 2 et 1». Elles  figurent sur le flanc de la cloche, avec heaume :

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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4°) La marraine,  dame Marie-Thérèse Hiacinthe FILLOUSE, épouse de M Julien GODEFROY.

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Marie-Thérèse Fillouse, née le 4 avril 1680 à Landerneau Saint-Julien et décédée  après le 5 décembre 1735)  était la fille de Ollivier Fillouse, (1610-1711) sr de Lannivinan et de Claude du Vall, qui demeuraient à Landerneau. Elle avait épousé le 20 juin 1713 à Landerneau Julien GODEFROY DU RHUN, advocat à la cour, sénéchal  du Faou, en second mariage pour  ce jeune père de 3 enfants. Il était le fils de Maître Guillaume GODEFROY, sieur de Keraoulen (ou Trolen) de Landerneau. Il s'était marié le 11 janvier 1706 avec Thérèse FERRIÈRE, née à Quimper et fille de Marie BIGEAUD, ... la sœur de notre Pierre BIGEAUD II..

 

 

Ses armoiries   d'azur à la licorne d'argent surmontée d'un croissant de même  (Nobiliaire de Pol Potier de Courcy) figurent aussi sur le flanc de la cloche.

Fillouse, sr de Lanriven près Landerneau, — de Kergorez, — de Kerambriz. D’azur à la licorne d’argent, surmontée d’un croissant de même. (Arm. 1696). Catherine, épouse en 1668 Hervé Simon, sr de Kerbringal. .

 

 

 

 

 

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Un quatrième blason honore indirectement Julien Godefroy puisqu'il porte les armoiries de la Vicomté du Faou , d'azur au léopard d'or 

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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5°) Paul Bescond avocat et procureur fiscal trésorier. 

Il faut sans doute comprendre "Paul Le Bescond". Un Joseph Le Bescond a été vicaire au Faou de 1722 à 1728.

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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II. L'INSCRIPTION BASSE : LA SIGNATURE DU FONDEUR.

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TH. LE SOVEF ME FECIT.

"TH. Le Souef me fecit" traduit par "Thomas Le Soueff me fit."

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Que savons-nous de ce fondeur ? La plupart des informations ont été trouvées par Georges-Michel Thomas dans son dépouillement des archives, dont il a publié les conclusions en 1981 :

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"Le Le Soueff semblent avoir eu trois branches en Bretagne.

— François Le Soueff, établi à Vannes, rue Saint-Yves, fondit une cloche pour Guéhénno (Morbihan) le 12 mai 1675 et deux pour Plumelin (Morbihan) le 10 août 1690.

— Julien Le Soueff s'établit à Quimper où il s'éteignit en 1690, laissant sa succession à son fils Jean.

— Jean Le Soueff fondit en 1691 la cloche de Briec, qui était fendue en 1782, celle du Cloître-Pleyben en 1696, celle de Saint-Thégonnec en 1697. Il s'établit à Brest en 1701, année où il fondit, avec Le Moyne, la cloche Corentin pour la cathédrale de Quimper.

« Ce jour de mercredy, 25 may 1701, la cloche nommée Corentin, fut solennellement bénite par Mgr. l'Ill..me et Rév..me évesque, François de Coetlogon, accompagné et assisté de tous les messieurs du chapitre, en la chapelle de la Madeleine, en l’église de St Corentin, et pour la nommer conjointement avec luy, mondit seigr. évêque, a choisy madame Janne du Louet, dame douarière, présidente de Guilly. Ladite cloche, fondue par les sieurs Soüef et Le Moyne, fondeurs du roy à Brest, s’est trouvée pezer 3.901 l. ; et ont eu lesdits fondeurs, pour l’oeuvre de main, la somme de 800 l. et 15 sols par livre, pour les 225 livres d’augmentation de métal. — Signé : A. F. de Coetlogon, grand archidiacre ; Jan de Kermellec, archidiacre de Poher ; Jean Callier ; Anne Bernard Pinon » (Déal du chapitre de 1696-1707, f° 64). http://www.infobretagne.com/quimper-fondeurs.htm

Remarquons cette collaboration entre Le Soueff et Le Moyne, puisque cette dernière famille de fondeur est également originaire de Villedieu-les-Poêles. Pierre-Antoine Le Moyne reçut en 1693 l'autorisation royale de se qualifier "maître fondeur de l'artillerie des vaisseaux du Roy".

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Thomas Le Soueff (ou Souef, ou  Le Soefve),

"Maître fondeur du roi, Thomas Le Soueff naquit à Quimper, paroisse du Saint-Esprit de père et mère originaires de Villedieu-les-Poêles. Il épousa à Vannes (Saint-Patern) le 8 septembre 1689 Jeanne Le Douarin, âgée de 24 ans et veuve de Jacques Le Beurrié et de cette union virent le jour :

Catherine-Jeanne et Marie, toutes les deux nées à Quimper en 1691 et 1694, puis Isabelle (1701), Renée-Antoinette (1697-1762), Gabrielle (1697-1738), Elisabeth (1699-1762), Jacques (1701-1730) et Arnould (1702). Les actes d'état-civil montrent que la famille était installée à Brest au quartier des Sept-Saints entre 1699 et 1702, puis rue Saint-Louis vers 1762.

La famille Le Beurrier était originaire de La Colombe, tout près de Villedieu-les-Poêles :

"Jacques BEURIER DE LA RIVIÈRE, (alias LE BEURIER). Fondeur à Brest, puis à Vannes, et époux de Jeanne Le Douarain. Il fit, en 1683, deux cloches pour l'abbaye de Lanténac, et mourut en 1686. Son fils posthume, Jean-François, né à Vannes le 15 novembre 1686, devint fondeur à Vannes. Quant à sa femme, Jeanne Le Douarain, elle se remaria au fondeur Le Soueff. Le frère de Jacques, Etienne Beurier, était également fondeur. On doit à la famille Beurier de nombreuses cloches du Finistère, entre autre à : Lampaul-Guimiliau en 1715, Bodilis en 1719, Saint-Pierre-Quilbignon en 1720, Saint-Eloi de Plouarzel en 1729. Jean et Jean-François sont qualifiés de fondeurs du Roy."

Installé à Landerneau puis à Brest, Thomas Le Soueff fondit, en 1699, à Saint-Thomas de Landerneau, une cloche mal faite par Troussel et qui avait entrainé un procès. Il perçoit 583 livres pour ce travail.

La même année, il fond une cloche pour Lochrist au Conquet pour 349 livres et une pour la chapelle Saint-Christophe, dans la même paroisse, petite cloche qui lui vaut 36 livres.

"Le Sr Le Soueff, maître fondeur, de Brest, promet de refondre la grande cloche de Lochrist pour le prix de 4 sols la livre. La dite cloche sera pesée avant de la fondre et lorsqu'elle sera refondue; si elle se trouve moins pesante, le Sr Le Soueff ...".

En 1700, il fournit un bénitier de métal à Saint-Thomas de Landerneau, payé 10 livres 10 sols, et une cloche pour Plouguerneau, en 1704. Payée 150 livres, elle fut refondue en 1890.

En 1706, cloche pour Plougourvest et en 1707, une autre pour Lanhouarneau. La même année, résidant à Landerneau, il fournit à Plougastel-Daoulas une cloche payée 519 livres 16 sols et qui, faite à Landerneau, fut transportée en voiture jusqu'à Passage moyennant 21 livres 20 sols, puis du Passage à l'église pour 20 sols.

Il est toujours à Landerneau quand il fond, en 1708, une cloche pour Bodilis, pesant 231 livres payée 20 sols la livre. et placée au-dessus de la sacristie pour sonner la messe.

 

En 1711, il travaille pour Plouzané et pour Plougoulm, et l'année suivante, il fond une cloche pour l'église du « Prêcheur » , paroisse de Saint-Joseph à la Martinique. Le Faou lui commande une cloche en 1714 et lui verse 487 livres 5 sols (Arc. Dep. Finist. 63 G13)."

Note personnelle : René Couffon mentionne aussi une cloche de 1712 pour Plouha , et envoyée à la refonte au XIXe siècle, et sur laquelle « le fondeur de Brest, Thomas Le Soueff, avait même copié la légende italienne de la médaille qui lui avait servi de modèle :  Allegreza del cielo e délia terra. "

"Nous n'avons trouvé aucune trace de son décès dans les paroisses brestoises. Nous savons seulement qu'en 1719, il habitait toujours Brest, rue Traverse des Carmes, et que sa situation financière était loin d'être brillante : il ne payait qu'une livre de capitation.

En dehors de son métier de fondeur, il avait été l'adjudicataire d'une pompe à incendie, vers 1710, pompe payée 1500 livres."

En 1726, sa veuve Jeanne Le Douarin demeure rue Saint-Louis à Brest :

 

"-au logis couvert d'ardoise, avec appentis et jardin, possédé par Jean Le Douarin, maître sellier (1672) et par Renée Poupart, sa veuve (1687), cédé par elle, avec tout les héritages provenant tant de la succession de son mari que des acquêts de leur communauté , i Yves Grignon, maître peintre, travaillant pour S. M. au port de Lorient et y demeurant, époux de demoiselle Yvonne Le Douarin, et à Thomas Soueff, maître fondeur, travaillant pour S. M au port de Brest et ailleurs , demeurant ordinairement en la ville de Quimper, époux de Jeanne Le Douarin (1693), vendu partiellement, sous forme de moitié d une grande maison, par la dite Jeanne Le Douarin, veuve Thomas Soueff, demeurant ordinairement à Brest, rue Saint-Louis, à Pierre Quennec , jardinier et Perrine Duvau, au prix de 1,200 1. (1726)" (Arc. dép. Morbihan)

Des LESOUEF sont mentionnés dans la Manche à Saultchevreuil-du-Tronchet (rattaché à Villedieu-les-Poêles), à Soulles (entre Villedieu et Saint-Lô), à Notre-Dame-de-Cenilly, (voisin de Soulles), à Gieville (id), à Domjean, Maupertuis, Le Guillain, Gavray, Hambye, Cerisy-la-Salle, etc...

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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L'inscription est placée sous un calvaire à cinq degrés encadré par deux médaillons du Christ et de la Vierge. Une devise est inscrite sous chaque médaillon, mais je ne les déchiffre qu'avec peine : SOLE ET ARIOR ? 

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Le quatrième blason ou estampille : une cloche au dessus de deux canons.

Ce blason est très vraisemblablement celui d'une corporation de fondeurs de bronze, car il se rapproche de ceux des fondeurs de Paris et de ceux de Rouen, comme ceux des fondeurs de la guilde de Nuremberg en 1656. On le comparera aussi à la marque de Claude MURCY de 1759, Fondeur de canons et de cloches à Parike en Belgique .(Musée de Tellin). Enfin, nous retrouvons ce motif en estampille des cloches de Lessines et d'Ostiches.

NB il existait une fonderie de canons à Toulon (ou bien-sûr à Douai 1667-1867), mais non au port de Brest.

Ce "blason", cette estampille, est très intéressante car elle est identique à celle du fondeur R. Le Beurrié, apposée sur une cloche de 1782 de la chapelle Saint-Divy à Dirinon

Il serait intéressant de la rechercher sur les autres cloches de Le Soueff ou de Le Beurrié.

 

 

 

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

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Terminons par les six têtes aux superbes moustaches décorant l'anse .

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La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

La cloche de 1714 de l'église Saint-Sauveur du Faou. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

 

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RAPPEL :

Installé à Landerneau puis à Brest, Thomas Le Soueff fondit les cloches suivantes

1691 Briec  :

"La cloche du côté Nord a 25 pouces de hauteur sur 30 pouces de diamètre, elle ne porte aucun écusson, mais l'inscription suivante : ANNO : DNI : 1691 : LVDOVICO : MAGNO : XIV° : REGNANTE : ILLMO : DD :FRANCISCO : DE : COETLOGON : DIOECESIM : CORISOPITEN : GUBERNANTE : JOANNES : HVELVAN : SACR : FACULT : PARISIEN : BACCALAUREVS : THEOLOGVS : DOMVS : SORBONAE : NEC : NON : PAROCHIAE : BRIZIEC : RECTOR. Au bas est écrit : T. LE : SOUEFF : FONDEVR : Au milieu, côté du Nord : IHS. Côté du Midi, dans un médaillon circulaire de 4 pouces de diamètre, la Vierge avec l'Enfant-Jésus dans ses bras, assise sur des nuages.

Sur la seconde cloche, du côté du Midi, qui a 27 pouces de haut et 31 pouces de diamètre, est écrit : SIT : NOMEN : DOMINI : BENEDICTVM : 1702. Sans armoiries, mais elle porte une croix sous laquelle on lit FRANCOIS : LE : MOYNE : FONDEVR. De l'autre côté, est une Vierge en pied ayant les mains jointes. Cette cloche est éclatée." (Abgrall, 1904)


 

1699, Saint-Thomas de Landerneau, (perdue)

1699 Lochrist au Conquet (perdue)

1701, cathédrale de Quimper, 3901 livres (1909 kg ?) [fondeur Le Soueff sans précision de prénom]. (perdue)

1704,  Plouguerneau, en 1704. (perdue)

1706,  Plougourvest (perdue)

1707,  Lanhouarneau. (perdue)

1707 Plougastel-Daoulas (perdue)

1708, Bodilis, pesant 231 livres. (perdue)

1711,  Plouzané . (perdue)

1711,  Plougoulm, (perdue)

1712 « Le Prêcheur » à la Martinique. 560 kg, Diam. 99,5 cm. Note : Fa Sans nom. Croix entourée de deux médaillons de la Vierge et du Christ avec inscriptions allegreza del cielo et del tierra... et Refugium peccatorum . Anse  à têtes . Inscription débutant par une croix: Chaque mot est séparé par une petite fleur de lys.

1712, Plouha 757 kg, diam. 91 cm , nom Pierre-Marie. Croix entourée de deux médaillons de la Vierge et du Christ avec inscriptions allegreza del cielo et del tierra  et Refugium peccatorum ora pro nobis. Inscription débutant par une croix et dont  chaque mot est séparé par une petite fleur de lys et une moucheture d'hermine. Cloche perdue.

1714 Le Faou 1389 l (679 kg?) , diam. 101 cm, sans nom.  Croix entourée de deux médaillons de la Vierge et du Christ avec inscriptions  à déchiffrer.   Inscription débutant par une croix et dont  chaque mot est séparé par une petite fleur de lys et une moucheture d'hermine.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1883, "Inscriptions de quelques cloches anciennes du diocèse de Quimper", Bulletin Société archéologique du Finistère pages 304-306.

 ABGRALL (Jean-Marie), 1890, "Inscriptions de cloches" , Bulletin Société archéologique du Finistère pages 281-285.

 ABGRALL (Jean-Marie),  et PEYRON, 1903, Notice sur Le Faou, Bull. Diocésain d'Histoire et d' Archéologie [BDHA], Quimper, Kerandal. 

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1909.pdf

 BOURDE DE LA ROUGERIE (H.), [1829] 1903. "Restitution de cloches aux paroisses du Finistère", Bulletin Société archéologique du Finistère pages LI-LVIII

—  CASTEL (Y.P.), DANIEL (T.), THOMAS (G.M.), 1987, Artistes en Bretagne : dictionnaire des artistes, artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien Régime / Yves-Pascal Castel, Georges-Michel Thomas ; avec la collab. de Tanguy Daniel ; introd. par André Mussat / Quimper : Société archéologique du Finistère , 1987

 

—  CASTEL (Y.P.), DANIEL (T.), THOMAS (G.M.), Artistes en Bretagne Tome 2, Additions et corrections : dictionnaire des artistes, artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien Régime / Yves-Pascal Castel, Tanguy Daniel, Georges-Michel Thomas / Quimper : Société archéologique du Finistère , DL 2013

— DANGUY DES DESERTS (Mad), 1993, Les cloches du Faou, in bulletin municipal Le Contact.

https://arfaou.net/archives_documents/Bulletin%20municipal/1993/contact041993.pdf

— LE PESANT (Michel), 1972,, Un centre d'émigration en Normandie sous l'Ancien Régime. Le cas de Percy. — Bibliothèque de l'École des chartes, t. CXXX (1972), p. 163-225.

A partir d'un lot de 609 émigrants relevés exclusivement dans les minutes anciennes d'un notariat rural, celui de Percy en Basse- Normandie, l'auteur a entrepris d'étudier entre 1560 et 1749, et plus particulièrement à Percy et dans trois paroisses limitrophes, un mouvement de population caractérisé par des départs définitifs comme par des absences saisonnières, moins bien connues, qui touchait toute une région axée sur Villedieu, centre de chaudronnerie, et Gavray, spécialisé dans la fabrication des tamis. Il s'exerçait dans trois grandes directions vers lesquelles les émigrants se répartissaient en fonction de leurs activités professionnelles. La Bretagne et surtout les diocèses bas-bretons étaient le principal centre d'attraction où les poêliers jouaient le premier rôle à côté de quelques autres marchands et des représentants de divers menus métiers ; les deux autres courants suivis seulement par les tamisiers gagnaient les pays du centre de la France (Bourbonnais, Marche, Limousin, etc.) et ceux du nord tant en France (Artois, Flandre) qu'à l'étranger (Pays-Bas, Provinces-Unies et Allemagne). Les modalités et l'ampleur de ce phénomène sont étudiées ; en Bretagne, le poids de cette émigration n'est pas douteux tant du point de vue de l'histoire économique que de celle de la société ; en Normandie, elle manifeste la vocation industrielle et commerciale de certaines aires rurales.

C'est aussi une lignée de fondeurs de cloches que j'ai suivie à Vannes avec les deux frères Le Beurier. Venus de La Colombe, ils sont arrivés vers 1684 et se sont vite mariés, Jacques avec une Bretonne, Jeanne Le Douarain, qu'il laissa veuve en 1686 et qui contracta en 1689 une nouvelle union avec Thomas Le Souef, un fondeur de cloches quimpérois d'origine normande ; Etienne dont la femme, Suzanne Delabaye, appartenait aussi à une famille de poêliers normands, en eut plusieurs enfants, une fille qui épousa un chirurgien, un fils qui entra dans les ordres et Joseph Le Beurier qui, après la disparition de son père en 1719, continua à fondre des cloches jusqu'à sa mort en 1734.

https://www.persee.fr/docAsPDF/bec_0373-6237_1972_num_130_1_449915.pdf

DU HALGOUET (Hervé ),1949, « Vieux sons de cloches », Bulletin et mémoires de la Société Polymathique du Morbihan,

http://broceliande.brecilien.org/IMG/pdf/spm_1949_cloches.pdf

 THOMAS (Georges-Michel), 1981, Fondeurs de cloches du temps passé, Bulletin Société archéologique du Finistère pages 263 à 274.

— Inventaire général du Patrimoine :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/presentation-du-canton-du-faou/d18fd0cc-1825-455d-a90c-1a7b4ee440da

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/cloche/4e447a13-5ec6-4245-bfe8-51ba0d4959f9

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/palsri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=IM29003540

— Le Télégramme :

https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20070126&article=13554139&type=ar

— COUFFON (René), 1988, Notice

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FAOURUME.pdf

— LE MEN, 1877, Monographie de la cathédrale de Quimper

http://grandterrier.net/wiki/images/1/1d/MonographieCath%C3%A9draleQuimperLeMen-Transcription_NB.pdf

SOUEF et LE MOYNE. « Ce jour de mercredy, 25 may 1701, la cloche nommée Corentin, fut solennellement bénite par Mgr l’Illme et Révme évesque, François de Coetlogon, accompagné et assisté de tous les messieurs du chapitre, en la chapelle de la Madeleine, en l’église de St Corentin, et pour la nommer conjointement avec luy, mondit seigr évêque, a choisy madame Janne du Louet, dame douarière, présidente de Guilly. Ladite cloche, fondue par les sieurs Soüef et Le Moyne, fondeurs du roy à Brest, s’est trouvée pezer 3,901 l. ; et ont eu lesdits fondeurs, pour l’œuvre de main, la somme de 800 l. et 13 sols par livre, pour les 225 livres d’augmentation de métal. — Signé : A. F. de Coetlogon, grand archidiacre ; Jan de Kermellec, archidiacre de Poher ; Jean Callier ; Anne Bernard Pinon (2)326. »

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Published by jean-yves cordier - dans cloches
30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 14:06

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SITUATION.

En 1852, un guide décrivait Bourgachard, comme un joli bourg de 1500 habitants situé dans une belle plaine entrecoupée de haies vives et parsemée d'arbres fruitiers, dont les Curiosités étaient le Château d'Autonne et sa pépinière d'arbres fruitiers et d'Amérique, ou encore ses moutons mérinos et ses chevaux anglais.

Au XIXe siècle, Bourgachard était le siège d'un Bureau de poste, mais aussi d' un relais de poste aux chevaux tenu en 1869 par un certain Lenoble, maître de poste. Si vous ne preniez pas ses chevaux, vous deviez vous acquitter néanmoins d'une indemnité de 25 centimes par port et par cheval attelé. Le relais suivant était vers Pont-Audemer, à l'ouest, et Moulineaux puis Rouen vers l'est.

C'est sur cette route, et  à Bourg-Achard, qu'en 1843, Gustave Flaubert eut, en conduisant lui-même un cabriolet,  sa première crise d'épilepsie, décrite par Maxime Du Camp :

"Au mois d'octobre 1843, il avait été à Pont-Audemer ; son frère Achille alla y chercher. Ils partirent un soir ensemble dans un cabriolet que Gustave conduisait lui-même. La nuit était sombre ;  Aux environs de Bourg-Achard, au moment où un roulier passait à la gauche du cabriolet et que l'on apercevait sur la droite la lumière d'une auberge isolée , Gustave fut abattu et tomba. Son frère le saigna sur place, espérant qu'il venait d'être témoin d'un accident qui ne se renouvellerait pas. D'autres attaques survinrent ; il y en eut quatre dans la quinzaine suivante." (Souvenirs littéraires page 38).

 Mais en 1866, lorsque Flaubert signait sa correspondance  à sa nièce Caroline "Ton vieux ganachon, ta vieille momie, ton vieux bonhomme en baudruche, ton petit oncle Croûtonneau, ton Bourgachard en pain d'épice, Ton oncle qui t'aime.", il faisait sans doute référence à un personnage d'une comédie d'Eugène Scribe. 

Ce bourg était desservi par la Route  de Caen à Rouen passant d'ouest en est  par Pont-l'Evêque et Pont-Audemer, et du nord au sud par le Chemin de Grande Communication n° 144, comme en témoigne encore la plaque de cocher placée rue Carlet.

Cette plaque nous apprend que BOURACHARD est distant de 4,1km de THUIT-HÉBERT et de 6km de BOURGTHEROULDE, en suivant la direction de la flèche. 

Le toponyme THUIT est une trace du passage des Vikings, puisqu'il est issu du vieux norrois thveit ou du vieux danois thwet qui signifie "essart" . Et un "essart" est un terrain qui a été essarté, c'est à dire, pour parler clairement, défriché, souvent par des moines, au XIIIe siècle.

 

Comme je le rappelai dans un article déjà ancien sur le toponyme Quelhuit à Groix

"On se souvient en effet que dans Sodome et Gomorrhe, Marcel Proust décrit comment, dans le salon estival des Verdurin, à La Raspellière, les convives débattent de toponymie, puis comment Brichot, professeur à la Sorbonne, explique au narrateur combien l'ancien curé de Balbec, dont l'ouvrage est très estimé par Mme de Cambremer, s'était égaré dans son analyse étymologique des noms de lieu : " " Carquethuit et Clitourps, dont vous me parlez, sont, pour le protégé de Mme de Cambremer, l'occasion d'autres erreurs. Sans-doute il voit bien quecarque, c'est une église, la kirche des allemands. [...] Mais pour tuit, l'auteur se trompe, il y voit une forme de toft, masure, comme dans Criquetot, Ectot, Yvetot, alors que c'est le thveit, essart, défrichement, comme dans Braquetuit, Le Thuit, Regnetuit, etc..." "

Quand à Bourgthéroulde, jadis Burgo Turoldi dès 1059, il rappelle immédiatement à tout visiteur de la Tapisserie de Bayeux (1067), le petit personnage tenant la laisse des chevaux avec l'inscription TVROLD de la scène 10. Selon Rateau et Pinet, Théroulde  [Théroulde : ancien prénom d'origine anglo-scandinave Torold dérivant lui-même du norrois Thorvaldr (Þorvaldr) « gouverné par Thor »] était précepteur de Guillaume le Conquérant. Lire "Encore Turold dans la Tapisserie de Bayeux" par P.E. Bennett. Voir aussi Wikipédia.

 

 

 

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L'amateur de toponymes savoureux pouvait aussi, et peut encore, s'arrêter au Passe-Temps ou, mieux, au moulin de Quiquengrogne, et flâner sur la carte d'Etat-Major du site Remonter le temps de Géoportail.

Ce Quiquengrogne témoigne d'une fortification médiévale, puisque cette expression était la réponse de l'occupant à ceux qui protestaient contre son édification : une sorte de "Cause toujours" par lequel le seigneur manifestait son arrogance contre les manants et  mettaient au défi les mécontents de venir le déloger. Comme le Duc de Bourbon, qui répondait lors de la construction de la tour du château de Bourbon-l'Archambault : On la bâtira, qui qu'en grogne !"

Voir aussi la route Rouen-Honfleur en 1765 dans l'Indicateur fidèle :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56990830/f19.item

Et, pour celui que l'analyse du paysage intéresse, le très bel article de Laurent Ridel sur le Roumois :

Haute-Normandie Archéologique, n° 12, 2007 29 HISTOIRE D'UN PAYSAGE : LE ROUMOIS DU MOYEN ÂGE À NOS JOURS. Laurent RIDEL

http://www.crahn.fr/uploads/publications/bulletins/Bull.%20CRAHN%2012%20-%202007%20%20%20%20Le%20Roumois.pdf

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Plaque de cocher rue Carlet à Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Plaque de cocher rue Carlet à Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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PRÉSENTATION.

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"Fondée au XIIe siècle, alors prieuré de chanoines de Saint-Augustin, l'église a été plusieurs fois remaniée. Le chœur et le transept avaient été rebâtis au début du XIVe sicle, mais le bras nord et les baies de l'abside furent repris dans les premières années du XVIe siècle. 

Le fenêtre de l'abside aux meneaux et réseaux modifiés vers 1500, reçurent  alors plusieurs verrières aujourd'hui largement conservées. Dans l'axe, les armes des Malet de Graville, sans doute celles de Louis, grand amiral de France en 1487, mort en 1516, désignent cette famille comme donatrice de la Passion, verrière de provenance rouennaise ; il s'agit, selon Jean Lafond, de la réplique d'un vitrail de la fin du XVe siècle provenant de Saint-Godard de Rouen, dont les restes étaient utilisées en remploi dans l'axe du chœur de l'église de Saint-Ouen jusqu'en 1939." Callias Bey, Chaussé, Gatouillat et Hérold 2001 p. 119.

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Les trois baies de l'abside, église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Les trois baies de l'abside, église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Il s'agit d'une verrière de 6 m. de haut et 2,80 m. de large, divisée en 3 lancettes et un tympan à 5 ajours. La lecture des lancettes, consacrées à la Passion,  se fait en deux registres, au dessus d'un rang de panneaux ayant remplacé le soubassement d'origine par des fleurs et nature morte peints par Duhamel-Marette en 1891; (d'après Callias Bey et al. 2001 p. 120).

Les six  scènes peuvent être comparées aux gravures contemporaines ou un peu postérieures de Dürer dans sa Petite Passion (1511) ou sa Grande Passion (1497-1510), ainsi qu'avec le retable ou les séries de plaques de Schöngauer. Mais encore avec les 28 maîtresse-vitres finistériennes de la Passion, entre 1476 et 1593. 

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Baie 0  de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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I. LE REGISTRE INFÉRIEUR.

 

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Baie 0  de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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1°) L'Arrestation du Christ, le baiser de Judas et l'oreille tranchée de Malchus.

La tête de Jésus et celle de Malchus sont restaurées.

.Les apôtres sont regroupés à gauche, réunis autour de saint Pierre qui rengaine son glaive après avoir frappé Malchus, le serviteur du grand-prêtre.

Au centre, Jésus, en bleu, reçoit de Judas le baiser qui signe la trahison de Judas.

À droite, les soldats du Sanhédrin, en cotte et armure du XVIe siècle, plus ou moins fantaisiste; on peut remarquer les solerets "en demi-pied d'ours" qui correspondent bien à une datation du début du XVIe. le cimeterre cherche à souligner le coté exotique, outremer, de la scène.  La lanterne, la masse  d'arme, la hallebarde et le feu grégeois de l'arrière-plan, sur fond bleu, sont bien représentatifs du thème iconographique. 

Détail ultime, les chausses mi-parti (à bandes de deux couleurs) sont le propre des soldats de l'époque, et, à la fois, stigmatisent Malchus. 

La main droite de Jésus est dirigée vers l'oreille gauche du serviteur de Caïphe, alors que les Évangiles précisent que c'est l'oreille droite qui a été tranchée (Luc 22:50).  C'est un détail ; car Malchus lève un regard reconnaissant, et désigne de la main ses yeux pour témoigner de sa conversion (don les Évangiles ne font pas état).

En bas à gauche, le blason des Malet  de Graville. Celui-ci est "de gueules à trois fermaux d'or posés 2 et 1", c'est à dire rouge à trois fermaux (boucle et ardillon, dont la pointe est tourné vers la dextre) jaunes. Ici, nous avons un blason d'argent à trois fermaux de gueules, dont l'ardillon est tourné à dextre, mais le fermail et l'ardillon sont perlés.

Les seigneurs de Bourg-Achard ont été d'abord de la famille de Plasnes, avant que Ameline de Plasnes, seule héritière, n'épouse avant 1309 Robert de Malet. Puis Marie de Malet-Graville épousa Jean de Courcy  : " A la mort de Jean en 1363, ce ménage hérite de Plasnes, et le ménage Courcy de Bourg-Achard. Beau fief en vérité, digne de former une baronnie : il s'étend dans l'Eure à Notre-Dame-du-Hamel, Mélicourt, Saint-Denis-d'Augerons, Mesnil-Rousset (quatre communes voisines au sud d'Orbec), et Glos-sur-Risle. A Bourg-Achard, les Courcy résideront au château du Faÿ" (Wikipédia). Jean de Courcy donna le nom de son fief à une compilation d'histoire antique dont il était l'auteur, la Bouquechardière, achevé en 1422 (on trouve aussi "Boscachardine", tout aussi plaisant)..

Tout ceci pour dire que, si j'ai bien suivi,  vers 1510, lorsque la verrière fut réalisée, Louis Malet de Graville n'était plus seigneur de Bourg-Achard. Mais cette verrière en a peut-être remplacé une autre, qui portait déjà ces armoiries, du fait de droits prééminenciers ?

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Baie 0  de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Armoiries des Malet de Graville.Travail personnel de Sodacan sur Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Malet_de_Graville#/media/File:Armoiries_des_compagnons_de_Jeanne_d%27Arc_-_Jean_de_Graville.png

Armoiries des Malet de Graville.Travail personnel de Sodacan sur Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Malet_de_Graville#/media/File:Armoiries_des_compagnons_de_Jeanne_d%27Arc_-_Jean_de_Graville.png

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Blason de la troisième lancette.  Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Blason de la troisième lancette. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Baie 0  de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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2°) La Flagellation.

"Moitié supérieure bien conservée, partie inférieure restaurée" (Callias Bey & al.).

Jésus, lié à la colonne, est flagellé par trois bourreaux sous la surveillance de trois membres du Sanhédrin et un soldat.

Les bourreaux répondent à un cahier des charges qui doit souligner leur vile condition (chausses mi-parti pour deux d'entre eux, crevés des chaussures pieds d'ours ou du bonnet, chaussures à la poulaine, crevés d'une veste jaune et de la tunique rouge [ obtenus par gravure du verre]) et établir un contraste entre leurs mouvements pleins d'élan et la passivité de la victime, mais aussi des décisionnaires.

Parmi ceux-ci, l'un d'entre eux est sans doute Caïphe, car il tient un bâton de commandement. — moins que cela soit Pilate. Il porte un bonnet à oreillette (judaïque), un manteau rouge à fourrure dorée et au fermail à pierreries. Derrière lui, un collègue porte un manteau fourré d'hermines.

À droite, un autre pharisien est doté d'une barbe négligée, de cheveux longs et d'un manteau vert fourré.

Nous avons donc tous les éléments habituels d'un codage des identifications des rôles.

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Baie 0  de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Baie 0  de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Baie 0  de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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3°) Portement de croix et Voile de Véronique.

"Bonne conservation. Tête de saint Jean et de la Vierge restaurées".

Nous retrouvons l'utilisation des crevés et des chausses mi-parti réservée au bourreau qui maltraite Jésus.

La scène est centrée par l'échange de regards entre le Christ et la femme qui a essuyé son visage, et que la tradition a nommé Véronique. 

Des lettres sont inscrites autour du col du Christ, et, comme c'est très souvent le cas, elle n'ont aucun sens :  -NOM-RA-. Gageons qu'un spécialiste ne résistera pas à y lire le nom du verrier.

Sont présents ici les bourreaux, les soldats en armure, Véronique (coiffée d'une guimpe), la Vierge en manteau bleu près de saint Jean, et enfin Marie-Madeleine (identifiée par son turban et ses riches vêtements damassés) devant deux autres saintes femmes.

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Baie 0  de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Baie 0  de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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II. LE REGISTRE SUPÉRIEUR.

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"Au dessus d'un bandeau orné d'animaux fantastiques et de têtes de chérubins, grande Crucifixion à nombreux personnages ; les saintes femmes et saint Jean au pied de la croix, le sanhédrin avec le phylactère VERE FILIUS DEI ERAT ISTE, des dignitaires à cheval, saint Longin, les soldats se disputant la tunique du Christ. Paysage avec fabrique, pélican symbolique surmontant la croix, entouré d'astres dans les têtes de lancettes. Quelques traces d'une restauration ancienne, dont le buste du bon larron ; buste du Christ , celui de la Vierge, tête de saint Jean restaurés en 1891." (Callias Bey & al. p. 120).

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1°) La lancette de gauche. Le bon larron.

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Le bon larron saint Dismas.

Nous savons comment reconnaître le bon larron : il est à la droite du Christ, et il se tourne vers lui.

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Baie 0  de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l' église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Deux cavaliers, six soldats, deux écuyers et une sainte femme.

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Je ne reviens pas sur la tenue des écuyers, semblables aux bourreaux des scènes précédentes,  tenue inspirée de celle des lansquenets. Ce sont des écuyers puisqu'ils tiennent les chevaux par la chaîne fixée au mors.

Dans cette foule, il est toujours difficile d'identifier avec précision les cavaliers. Pourtant, celui qui est barbu, coiffé d'un bandeau noué, épaules couvertes d'un camail, est certainement saint Longin, puisqu'il tient la lance avec laquelle il va percer le flanc droit de Jésus pour donner le coup de grâce ou s'assurer de sa mort. Il porte sa main vers ses yeux pour témoigner de la tradition suivante : le sang du Christ, s'écoulant le long de la hampe de la lance sur sa main, vint éclaircir immédiatement sa vue, et il se convertit. Voir l'analyse de ce détail à Landerneau, § VI.

Son voisin, coiffé du même bandeau sous un bonnet vert pourrait être le Bon Centurion, mais cela ferait double emploi avec le cavalier du coté gauche.

 

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Un écuyer . Une sainte femme. Un petit chien blanc portant un collier.

La présence d'un petit chien est fréquente dans les Passions, comme à Guengat et à La Martyre, où il est au pied de la croix près d'un cavalier . Il est souvent associé à Pilate dans la scène de la Comparution, comme à Plogonnec, à Ergué-Gabéric, à Lanvénéguen, à N-D. du Crann , etc.. 

On peut trouver la source de ce détail soit dans une gravure de Dürer de 1509-1501 conservée à Lyon A16DUR000701, ou, à une date antérieure, dans un Ecce Homo de 1475-1480 de Martin Schongauer conservée à l'Unterlinden de Colmar, ou dans une autre gravure de Schongauer où figurent deux chiens.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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2°) La lancette du milieu : le Christ en croix.

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Jésus est en croix, yeux ouverts (tête restaurée) sous le titulus INRI et le Pélican déchirant de son bec sa poitrine pour nourrir ses petits de son sang, symbole du sacrifice salvateur du Christ.

 

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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En arrière-plan, peint en grisaille sur verre bleu, les remparts (médiévaux) de Jérusalem.

À gauche, la lance de Longin, et celle d'un autre cavalier, sans doute celui dont le casque est orné d'un plumet blanc. 

À droite, la phylactère verticale porte les mots VERE FILIUS DEI ERAT ISTE, "celui-ci était vraiment le fils de Dieu". On reconnaît l'exclamation du centenier citée dans l'évangile de Matthieu Mt 27:54, et témoignant de sa conversion après le tremblement de terre qui suivit la mort de Jésus.

Ce centenier est l'homme barbu qui lève la tête vers le sommet de la croix. Il est coiffé d'un chapeau dont le rabat s'orne d'un anneau d'or et il es vêtu d'une robe bleue à revers vert : c'est là la tenue d'un officier, et donc, à la Renaissance, d'un noble. Surtout, ce dessin reprend celui du Bois Protat, un bois gravé de 1370-1380.

Juste devant, le cheval qui hennit  évoque  tous ceux des Passions finistériennes attribuées à Le Sodec, avec son mors à balancier.
 

 

 

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Six autres têtes de chevaux sont visibles, et cela semble, pour le cartonnier, un défi de les intercaler dans l'enchevêtrement des personnages en multipliant les angles de vue, et en détaillant toutes les pièces de leur harnachement.

Le même jeu s'applique à la représentation des pièces d'armures, et notamment du nasal en masque, avec deux ouvertures pour les yeux.

Un écuyer affiche un bonnet à plumet, une chevelure aux boucles digne de Dürer, et une tunique rouge à crevés (verre gravé).

À gauche de la croix, une lanière porte les lettres MAM.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Au pied de la croix et à la droite du Christ, Jean l'évangéliste soutient Marie en pâmoison. La tenue de la Vierge pourra être détaillée, mais on notera le revers du voile, avec ses mouchetures d'hermines semblables à des larmes.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Au pied de la croix, mais à gauche du Christ, sous une sainte femme, Marie-Madeleine (tête restaurée) agenouillée, enlace la croix et lève un regard empli de chagrin. La posture, les cheveux longs et défaits, la richesse vestimentaire font partie des stéréotypes. On remarquera l'inscription à l'envers sur un galon doré.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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inscription MORNAEA : le cliché est inversé.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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3°) La lancette de droite. Le mauvais larron.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Le mauvais larron est un méchant : il détourne la tête vers la gauche et refuse d'entrer avec le Christ dans le Royaume. Ses cheveux en bataille sont à l'image de son âme.

Le pagne est retenu par une aiguillette d'or, un luxe surprenant qui se remarquait déjà sur le bon larron.

Comme sur tous les calvaires monumentaux de Bretagne (et d'ailleurs sans doute), les larrons ne sont pas crucifiés, mais suspendus par les bras à la traverse, alors que leurs jambes fléchis sont liées.

Un bourreau monte sur une échelle et vient frapper Gesmas (son nom dans l'évangile de Nicodème), et nous retrouvons les crevés, les chausses mi-parti et même une ceinture à fanfreluche blanche.

En arrière-plan, une hallebarde, et une enseigne romaine à aigle noir.

Au dessus, une lune au profil humain témoigne, comme le soleil de la lancette de gauche, du caractère cosmique du bouleversement qui s'opère ici.

 

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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Sept personnages dont trois cavaliers.

Le plus en vue, qui nous fait face, est en armure mais son turban orientalisant et sa longue barbe le désignent comme un membre du Sanhédrin plutôt que comme Pilate. C'est surtout le harnachement de son cheval qui suscite l'admiration, avec la têtière au quatre-feuille d'or, les rênes rouges garnis de clous de cuivre ou de perles (verre gravé), la jupe rouge tendue sous la bricole avec ses glands et ses entrelacs, ou la housse de selle ou chabrache...

Tout cela est attesté vers 1510.

L'harnachement est détaillé ensuite sur le cheval, vu en fuite, de Caïphe : la croupière, l'avaloire

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

 

 

Les soldats jouant au dés la tunique du Christ.

Cette scène est traitée sur le mode d'une violente dispute entre les trois soldats. Les dès montrent la séquence 6, 5, 1. Et encore des crevés et des chausses rayées.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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III. LE TYMPAN.

Il s'orne dans l'ajour supérieur du Christ entre deux anges, panneau restauré ayant remplacé le Christ-juge. Ce dernier s'intégrait à un Jugement dernier dont témoignent les ajours latéraux.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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À droite, l'ajour latéral est occupé par Jean-Baptiste, avec sa peau de poils de chameaux, intercédant pour les âmes ressuscités qui sortent d'une prairie (une femme, un clerc tonsuré ). Derrière lui, un ange tient la couronne d'épines et l'étendard de la Résurrection.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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À gauche, la Vierge et un ange tenant la colonne de la Flagellation.

Inscription MARIA MATER sur le nimbe. Quatre personnages sortant d'une prairie.

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Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

Baie 0 de l'église Saint-Lô de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.

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SOURCES ET LIENS.

 

— CALLIAS BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2001, Le vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum vol. VI. ed. CNRS, pages 119-121.

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— PERROT Françoise M. Baudot et J. Lafond. Églises et vitraux de la région de Pont-Audemer, numéro spécial des Nouvelles de l'Eure, 3e trimestre 1969 Bulletin Monumental  Année 1972  130-1  pp. 87-88

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1972_num_130_1_5138_t1_0087_0000_3

— VANDEWIELE (Jean-Luc), 1998. Les chemins de Rouen à Caen : histoire d'une liaison intra-provinciale à l'Epoque Moderne. In: Annales de Normandie, 48ᵉ année, n°3, 1998. Industrie, routes, commerce. pp. 231-258; doi : https://doi.org/10.3406/annor.1998.4841 https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1998_num_48_3_4841

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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